Tb 14
10 Vois, mon enfant, tout ce que Nadan a fait à son père
adoptif Ahikar : ne l’a-t-il pas fait descendre vivant, au cœur de la terre ?
Mais Dieu a rendu l’infamie sous les yeux de la victime : Ahikar est ressorti à
la lumière tandis que Nadan est entré dans les ténèbres éternelles, car il
avait cherché à tuer Ahikar. Parce qu’il avait fait l’aumône, Ahikar est sorti
du piège mortel que lui avait tendu Nadan, mais Nadan est tombé dans le filet
mortel qui a causé sa perte. 11 Ainsi donc, mes enfants, voyez ce
que produit l’aumône et ce que produit l’iniquité – celle-ci produit la mort.
Mais voici que la vie m’abandonne. » Ils le mirent sur son lit, et il mourut.
Et il fut enterré avec magnificence.
Viens Esprit Saint, donne-nous
de relire les exemples de ceux qui nous ont précédés dans la foi, donne-nous de
marcher sur leurs traces à la lumière de ta parole.
Vois, mon enfant, tout ce que
Nadan a fait à son père adoptif Ahikar : revoici donc Ahikar, neveu de
Tobit, mais à l’origine héros assyrien d’une œuvre écrite en Mésopotamie, sans
doute vers le 7e siècle. Le nom d’Ahikar est apparu depuis le début
du livre de Tobit, mais voici que celui-ci va rappeler à Tobias le nœud de ce
« roman » avec l’attitude de Nadan.
ne l’a-t-il pas fait descendre
vivant, au cœur de la terre ? Mais Dieu a rendu l’infamie sous les yeux de la
victime : Ahikar est ressorti à la lumière tandis que Nadan est entré dans les
ténèbres éternelles, car il avait cherché à tuer Ahikar : mais il le
fait de façon simplement évocatrice puisque tous (la famille de Tobit comme les
lecteurs du livre) connaissent parfaitement ce récit. Si nous voulons
« entendre » cette référence comme eux, il suffit d’ouvrir internet
ou d’aller à la librairie : de nombreux éditeurs ont édité « Histoire et sagesse d’Ahikar l’Assyrien » dès la découverte en 1905
d’un manuscrit de ce texte datant du 5e siècle AC.
Parce qu’il avait fait l’aumône,
Ahikar est sorti du piège mortel que lui avait tendu Nadan, mais Nadan est
tombé dans le filet mortel qui a causé sa perte : si le récit attribue
la réhabilitation d’Ahikar à sa sagesse, Tobit, lui, l’attribue à sa pratique
de l’aumône. Il rejoint ainsi sa propre pratique de l’aumône et ses conseils à
ce propos, mais sans doute cette pratique elle-même résume-t-elle toutes les
attitudes issues de cette sagesse.
Ainsi donc, mes enfants, voyez ce
que produit l’aumône et ce que produit l’iniquité – celle-ci produit la
mort : que Tobit ait consacré son tout dernier souffle à rappeler une
histoire et à répéter une énième fois l’importance de l’aumône rend peut-être
la place du narrateur un peu trop présente, mais nous montre aussi à l’évidence
son objectif dans l’écriture de ce livre.
Mais voici que la vie
m’abandonne. » Ils le mirent sur son lit, et il mourut. Et il fut enterré avec
magnificence : redite du verset 2 après cette prolongation, mais nous
le « voyons » ici entouré des siens qui lui rendent un hommage plein
de respect et de reconnaissance de ce qu’il a été durant toute sa vie.
Seigneur Dieu, rappelle-nous que toute
sagesse vient du Seigneur (Si 1,1), et inspire-nous la sagesse qui
guide nos pas.
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