(Lectures : Rm 9,1-5 // Ps 147(147b) // Luc 14,1-6)
(sœur Bernadette)
Introduction :
Le pape François a déclaré un
jour : « La miséricorde a des yeux pour voir, des oreilles pour écouter,
des mains pour soulever… ». Voici, aujourd’hui, un bel exemple donné par
Jésus, qui nous encourage à emprunter son chemin. Mais prions d’abord les
psaumes.
Méditation :
"Heureux celui qui
participera au repas dans le royaume de Dieu ! " (Luc 14,15) Aujourd'hui,
ce verset biblique devient réalité pour une personne gravement malade.
L'ambiance à table devait être très désagréable pour Jésus, et on ne peut que
s'étonner qu'il ait accepté cette invitation et qu'il y ait perdu son temps.
Non seulement il était "épié pour voir s'il respecterait les règles de la
table"[1]. Son interlocuteur, un "homme
atteint d'hydropisie", se tenait debout en face de lui, lorsque la cloche
a sonné pour le dîner. Comment interpréter cette situation ? L'homme
souffrait probablement d'une maladie qui altérait sa qualité de vie depuis des
années. En fonction de la gravité de la maladie, les tissus se gorgent d’eau et
l’on constate un gonflement des jambes, du torse et des bras, ainsi que des
dépôts dans les poumons avec l'essoufflement correspondant pendant l'effort ou
même au repos. Imaginons ce scénario : cette personne, qui a un grand besoin
d'air, souffre d'une forte rétention d'eau, regarde Jésus plein d'attente et
plein de confiance. Peut-être n'est-il plus capable de parler rationnellement
parce qu'il a besoin de beaucoup d'air.
Il est possible qu'il ait eu autant de mal à venir ici pour voir Jésus,
et qu'il soit maintenant tout simplement brisé et sans force pour se faire
entendre. Ce qui est clair, c'est que ce jour est un sabbat et que le malade
déjà, physiquement seul, avait présumé de ses forces et donc transgressé la
loi. Comme nous le savons, "les chefs religieux avaient fait du sabbat un
jour où toutes les activités étaient gelées, aussi généreuses et moralement
bonnes soient-elles."[2]
Que fait Jésus ? Il laisse les hôtes à leur passivité, "guérit le
souffrant et le laisse partir" (Lc 14,4). Maintenant, ce sont les
observateurs qui ne peuvent plus respirer. À cause de leur rage et de leur
colère, ils restent muets, incapable de changer leur opinion. « Bien
qu'assis à la table, ils sont incapables de remarquer que le royaume de Dieu
grandit visiblement sous leurs yeux et se déploie avec ouverture et libération. »[3]
Ils ont les "clés de la connaissance"[4]
et pourtant ils ne peuvent ou ne veulent pas faire le pas de la foi pour
participer joyeusement à ce repas. Bien conscient du risque qu'il court en
risquant sa vie, Jésus est si profondément convaincu que "l'amour et la
miséricorde divins ne cessent jamais d'agir, même un jour de sabbat"[5].
"Jésus a apporté avec lui des manières à table tout à fait différentes, à
savoir celles du royaume de Dieu, où à table, toute personne qui se tourne vers
Jésus peut faire l'expérience de la miséricorde à tout moment."[6]
Notre Père :
Confiants en toi, nous
prions comme tu nous l'as enseigné.
Prière de conclusion :
Jésus, tu as aimé tous les
gens, pas seulement ceux qui sont agréables et confortables. Tu n'étais pas
trop timide pour t'embarquer dans des situations difficiles. Tu as également
fait des choses dont la valeur n'était pas évidente au premier abord. Aide-nous
à être prêts à ne pas faire de préjugés et de différences. Aide-nous à aborder
des personnes différentes et à accepter des situations différentes. Amen. (cfr.
Pasteur Roland Bohnen)
[1] cfr.: ubfheidelberg.org
[2] cfr.: ubfheidelberg.org
[3] cfr Thomas
P.Osborne
[4] Thomas P.Osborne
[5] cfr. William McDonald
[6] cfr.: ubfheidelberg.org