Alors
Ruth se prosterna face contre terre et lui dit : « Pourquoi ai-je
trouvé grâce à tes yeux, pourquoi t’intéresser à moi, moi qui suis une étrangère ? »
Booz lui
répondit : « On m’a dit et répété tout ce que tu as fait pour ta
belle-mère après la mort de ton mari, comment tu as quitté ton père, ta mère et
le pays de ta parenté, pour te rendre chez un peuple que tu n’avais jamais
connu de ta vie.
(Ruth 2, 10-11 ; traduction liturgique)
Viens Esprit de Jésus, viens nous tisser en humanité, tandis que la Parole nous y invite, et se grave en nos coeurs.
Alors Ruth se prosterna face contre terre
Signe de
grand respect, signe d’humilité. On peut comprendre que Ruth se prosterne
ainsi. Elle ne sait pas qui est Booz, elle peut s’étonner de recevoir un tel
accueil en terre étrangère. Son peuple moabite avait refusé pain et eau à
Israël en exode (cf Dt 23, 3-5). Elle aurait pu craindre que ne lui soit rendue
la pareille.
et lui dit : « Pourquoi ai-je trouvé
grâce à tes yeux, pourquoi t’intéresser à moi, moi qui suis une étrangère ? »
Ruth fait
part de son étonnement, de sa surprise devant une telle générosité, un tel
accueil. Etonnement de se sentir respectée, d’être accueillie.
Booz lui répondit : « On m’a dit et
répété tout ce que tu as fait pour ta belle-mère après la mort de ton mari,
Booz lève
une partie du mystère du mobile de son action. Il a été touché par tout ce qu’a
fait Ruth pour sa belle-mère Noémi. Il sait que Ruth a elle aussi perdu son
mari. Noémi n’est pas seule dans le deuil.
comment tu
as quitté ton père, ta mère et le pays de ta parenté,
Booz sait
le deuil de Ruth, et sait de plus la part de vide volontaire qu’elle a
consentie pour suivre Noémi, pour l’accompagner dans son chemin de retour. Elle
a quitté les siens. Ce verset nous fait penser à Abraham, père des croyants (Gn
12,1). Si Abraham a quitté sur l’invitation du Seigneur, Ruth semble l’avoir
fait par pur don de soi, gratuité, générosité, solidarité avec sa belle-mère.
pour te rendre chez un peuple que tu n’avais jamais
connu de ta vie.
Booz loue
cet exil volontaire de Ruth. Elle est partie sans savoir où elle allait, comme
Abraham. Elle ne connaissait rien de la terre vers laquelle elle s’exilait, si
ce n’est ce que son mari, sa belle-mère lui en auraient raconté.
Seigneur,
béni sois-tu pour la disponibilité de Ruth, capable de tout quitter par
sollicitude, par tendresse pour une femme éprouvée. Béni sois-tu pour son courage
de partir vers l’inconnu. Béni sois-tu pour l’accueil que lui réserve Booz,
capable de voir au-delà du cliché « étrangère, moabite » une femme de
cœur, démunie.
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