jeudi 30 avril 2015

De très bon coeur

Jc
2 Prenez de très bon cœur, mes frères, toutes les épreuves par lesquelles vous passez, 3 sachant que le test auquel votre foi est soumise produit de l’endurance. 4 Mais que l’endurance soit parfaitement opérante, afin que vous soyez parfaits et accomplis, exempts de tout défaut.

Viens Esprit Saint, viens nous rendre accueillants à la parole de ce jour, viens assurer notre foi.

Prenez de très bon cœur, mes frères, toutes les épreuves par lesquelles vous passez : voilà une forme assez classique d’exhortation, déjà dans le premier testament, mais surtout dans le nouveau. Prendre de très bon cœur, parce que le bonheur est promis à ceux qui endurent l’épreuve : il suffit de penser aux béatitudes chez Matthieu par exemple. A noter l’appellation « mes frères » : les destinataires sont bien des chrétiens et pas (ou pas seulement) des juifs. Que sont ces épreuves ? Sans doute des affrontements et contestations venant de l’extérieur, que ce soit en-dehors ou dans les communautés… mais pour le moment nous n’avons guère d’indice sur ce que vise Jacques, en une recommandation sans doute assez générale.

sachant que le test auquel votre foi est soumise produit de l’endurance : Jacques reprend l’idée du combat spirituel, de la course pour parvenir au but. Ainsi les épreuves dont il parle sont aussi celles qui touchent notre foi.

Mais que l’endurance soit parfaitement opérante, afin que vous soyez parfaits et accomplis, exempts de tout défaut : nous sentons déjà la place que Jacques va accorder à la conduite des chrétiens : l’éthique, et donc les recommandations morales, occupe la part essentielle de sa lettre. Peut-être parce que c’était l’éthique qu’ils pratiquaient qui rapprochait chrétiens de culture grecque et juifs hellénisés, et Jacques, s’adressant finalement à ces deux groupes, souhaitait sans doute les rapprocher en soulignant ce qui leur était commun. Il s’attachera à montrer combien cette endurance doit être opérante, se traduisant dans le concret de nos existences.


Seigneur Jésus, sois à nos côtés dans la traversés des épreuves qui peuvent jalonner notre route ; avec toi, nous pourrons avancer vers cette perfection à laquelle tu nous invites.

mercredi 29 avril 2015

Serviteur de Dieu

Jc
1 Jacques, serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus-Christ, aux douze tribus vivant dans la dispersion, salut.

Viens Esprit Saint, viens ouvrir avec nous cette lettre adressée à des chrétiens, donne-nous d’y puiser la sève qui nous fera vivre aujourd’hui.

Jacques : après avoir parcouru un bout de chemin avec Jean en lisant les écrits dus à sa plume ou à celle d’auteurs de l’école johannique, nous entamons aujourd’hui la lettre de Jacques. Trouvé en en-tête le nom de l’auteur peut nous satisfaire mais cela ne nous dit pas qui est ce Jacques ! Un des deux apôtres porteurs de ce nom ? Nous verrons que l’épître est très marquée par la langue et la culture grecque, il est donc peu probable qu’elle ait été écrite par un de ces Galiléens qui ont suivi Jésus. Mais l’hypothèse demeure que Jacques, dit le frère du Seigneur, ait été à son origine.

serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus-Christ : ce « titre » de serviteur que Jacques s’attribue ne nous étonne sans doute pas : d’autres que lui (Paul, Pierre) se sont d’ailleurs exprimé ainsi. Mais ce qui est étonnant, c’est que Christ n’est cité que deux fois dans toute son épître. Voilà qui nous change de celles de Jean !

aux douze tribus vivant dans la dispersion, salut : si l’on prend cette expression à la lettre, Jacques s’adresserait à des Juifs. Mais l’expression « Seigneur Jésus » nous a prouvé que Jacques s’adresse à des Chrétiens, sans doute des Chrétiens qui avaient appartenu aux synagogues hors de Palestine.

Seigneur Jésus, donne-nous d’ouvrir cette lettre comme la bonne nouvelle apportée par un nouveau témoin, toi qui confies à chacun la mission de révéler une facette de ton amour.


lundi 27 avril 2015

Les amis

3 Jn
15 La paix soit avec toi ! Les amis te saluent. Salue aussi les amis, chacun en particulier. 

Viens Esprit Saint, viens faire résonner en nous la parole qui illuminera notre route de ce jour.

La paix soit avec toi : cette salutation, Jean l’a dans l’oreille et dans le cœur : chaque fois qu’il s’est manifesté après sa résurrection, c’est ainsi que Jésus a salué ses disciples, et l’évangéliste n’a pas manqué de le signaler : voir Jn 20, 19-21-26. Comme avec l’expression « mes enfants » et tant d’autres formulations, nous avons vraiment l’impression d’entendre Jésus dans la bouche et sous la plume de Jean.

Les amis te saluent : et ici encore ; son maître avait dit "je vous appelle amis" (Jn 15,15), alors, lui, ils parlent des amis, non pas simplement des disciples de sa communauté, ce qui serait déjà bien beau, mais des amis. Car Jésus, exprimant tout son amour pour nous, nous offre le cadeau de son amitié et, en conséquence, nous donne de vivre ce beau mystère entre nous. Ce salut-ci est loin d’être une formule de politesse ! Il nous montre aussi que, si Jean s’est exprimé en son seul nom durant sa lettre, c’est bien toute sa communauté qui est en lien d’amitié en Christ avec les autres Eglises.

Salue aussi les amis, chacun en particulier : à Gaïus alors de transmettre ce salut à ceux qui l’entourent, à la communauté, mais aussi, Jean insiste, à chacune des personnes qui la constituent, et cela « en particulier ». Une communauté, c’est un ensemble, et ce sont des individualités, et la tension stimulante entre ces deux pôles permet d’y vivre une profonde rencontre avec le Christ et avec les frères et sœurs. En quelques mots de salutation, Jean témoigne une dernière fois de ce à quoi nous sommes appelés.


Seigneur Jésus, je te rends grâce pour Jean, pour tous ceux qui l’ont entouré et qui ont hérité de son témoignage direct. Pour tous ceux qui ont transmis jusqu’à nous, en ce jour, ces textes qui nous introduisent toujours un peu plus dans la « connaissance » de notre Dieu, un Dieu qui prend soin de ses amis et compte sur eux pour poursuivre la merveilleuse mission d’annoncer son amour. Que ta paix soit avec chacun !

dimanche 26 avril 2015

J'espère te revoir

3 Jn
13 J’aurais bien des choses à t’écrire, mais je ne veux pas le faire avec l’encre et la plume ; 14 car j’espère te revoir prochainement, et nous nous entretiendrons de vive voix.

Viens Esprit Saint, sois présent au cœur de nos rencontres, viens habiter nos échanges, viens inspirer toute parole fraternelle.

J’aurais bien des choses à t’écrire : les deux versets sont un « copié-collé » du verset 12 de la 2e lettre ! Voilà donc une formule qui tient à cœur à Jean… Et pourtant ces lettres sont très courtes alors qu’il a tant de choses à dire…

mais je ne veux pas le faire avec l’encre et la plume : crainte de confier certaines choses à l’écrit ? Nuances limitées que permettrait l’écriture ?

car j’espère te revoir prochainement : ou désir de se revoir, désir d’une rencontre plus chaleureuse, d’une rencontre porteuse d’encouragement pour tous ?

et nous nous entretiendrons de vive voix : bonheur de se retrouver, de se parler : dans la lettre précédente, il avait d’ailleurs ajouter explicitement : « afin que notre joie soit complète ». Oui, chaque jour nous apporte la joie de rencontres, celles que nous créons, celles qui nous sont données. Combien la parole échangée peut nous encourager, ou simplement nous rapprocher fraternellement les uns des autres.
Poète d’aujourd’hui, François Cheng écrit :
« Dis donc ce qui vient de toi.
Dis tout ce qui te soulève
au-dessus des contingences.
Le monde attend d’être dit,
et tu ne viens que pour dire.
Ce qui est dit t’est donné. »


Seigneur Jésus, toi, le Verbe, sois présent au cœur de nos échanges, apprends-nous à dire et à écouter, et nous connaîtrons ta joie. Béni sois-tu pour la grâce des rencontres.

samedi 25 avril 2015

Témoignage

3 Jn
12 Quant à Démétrius, tout le monde lui rend un bon témoignage. La vérité elle-même témoigne pour lui. Mais nous aussi, nous lui rendons témoignage, et tu sais que notre témoignage est vrai. 

Viens Esprit Saint, viens ouvrir nos cœurs à cette parole, qu’elle prenne racine en nos vies, qu’elle les féconde.

Quant à Démétrius, tout le monde lui rend un bon témoignage : voilà un troisième personnage cité dans cette lettre. Très probablement un membre de la même communauté que Gaïus, un chrétien qui circule pour porter la bonne nouvelle. Peut-être est-ce lui qui a apporté des échos de l’Eglise de Gaïus, ou bien est-ce lui qui va leur porter la lettre et que Jean tient à recommander. Il est en tous cas de ceux « qui font le bien ».

La vérité elle-même témoigne pour lui : il est de ces « coopérateurs de la vérité » qui vont porter la parole de Dieu. La diffusion même de cette parole est une preuve de l’authenticité de son ministère.

Mais nous aussi, nous lui rendons témoignage : mais Jean devait connaître personnellement ce Démétrius et être heureux de pouvoir compter sur l’intégrité et la fidélité de personnes comme lui.

et tu sais que notre témoignage est vrai : l’idée de témoignage est très forte chez Jean et la véracité de son témoignage avait déjà été soulignée par la même formule à la fin de son évangile (Jn 21,24). Jean a été témoin des paroles et gestes de Jésus lui-même, il l’est aussi du déploiement de la foi dans la vie des premiers chrétiens.


Seigneur Jésus, permets que les premiers témoins nous entraînent sur la route de la foi, et mets aussi chaque jour à nos côtés des frères et des sœurs avec qui marcher.

vendredi 24 avril 2015

Il ne voit pas Dieu

3 Jn
11 Cher ami, ne prends pas exemple sur le mal mais sur le bien. Celui qui fait le bien est de Dieu, celui qui fait le mal ne voit pas Dieu. 

Viens Esprit Saint, viens me rendre prête à accueillir la parole, viens m’aider à discerner où est le bien.

Cher ami, ne prends pas exemple sur le mal mais sur le bien : à cet ami qu’il aime profondément, et dont il approuve la conduite, Jean veut quand même donner ses recommandations. Nul n’est à l’abri : à tout moment, il peut s’engager dans un chemin de traverse, se laisser fasciner par des beaux-parleurs. Il s’agit de discerner, d’identifier le bien, puis de prendre exemple sur ceux qui le pratiquent.

Celui qui fait le bien est de Dieu : Et pour encourager en cette voie, Jean reprend cet argument : qui veut être « de Dieu » doit s’attacher à pratiquer le bien. Il travaillera alors – au contraire de Diotréphès - à la communion entre les frères et à la communion avec Dieu (1Jn13).

celui qui fait le mal ne voit pas Dieu : Jean ne parle ni de rejet, d’exclusion ou autre condamnation. Il dit simplement que celui qui agit mal s’empêche de voir ! Et ne pas voir Dieu, c’est s’en détourner, s’en éloigner.
Et donc, celui qui cherche le bien, est appelé, lui, à voir Dieu ! Pourtant, dans le premier testament, tous se voilaient la face pour ne pas mourir en regardant Dieu. Mais il y a aussi cette belle bénédiction reprise par St François : « Que Dieu tourne vers toi son visage ! » (Nb 6,26).

Seigneur Jésus, accompagne-nous au long de ce jour, garde-nous en ta présence, montre-nous la route du bien, tourne vers nous ton visage.


jeudi 23 avril 2015

Il les chasse

3 Jn
9 J’ai écrit un mot à l’Eglise. Mais Diotréphès, qui aime à tout régenter, ne nous reconnaît pas. 10 Aussi, lorsque je viendrai, je dénoncerai ses procédés, lui qui se répand contre nous en paroles mauvaises : et non content de cela, il refuse lui-même de recevoir les frères, et ceux qui voudraient les recevoir, il les en empêche et les chasse de l’Eglise. 

Viens Esprit Saint, viens éclairer nos intelligences pour que, en Eglise, nous puissions discerner le vrai chemin.

J’ai écrit un mot à l’Eglise : celle à laquelle appartient Gaïus, mais chaque communauté locale est l’Eglise : sentiment marqué d’appartenance, d’unité du corps du Christ qu’est l’Eglise.

Mais Diotréphès, qui aime à tout régenter, ne nous reconnaît pas : Jean a beaucoup parlé d’antéchrist, de prophètes de mensonges, de séducteurs… mais sans jamais citer quelqu’un nommément. Voici qu’il le fait ici : car cette fois il s’agit d’un membre de l’Eglise ! La peine de Jean est grande. Il se doit de dénoncer clairement les agissements de ce Diotréphès car leurs conséquences peuvent être importantes pour la communauté. Cet homme veut « tout régenter », autrement dit imposer ses convictions et sa façon d’organiser la communauté, et, en conséquence, il refuse l’autorité de l’Ancien. C’est un diviseur !

Aussi, lorsque je viendrai, je dénoncerai ses procédés : Jean ne peut accepter qu’il soit ainsi fait tort à « ses petits enfants », il va se déplacer, il va dénoncer, il veut rétablir la paix.

lui qui se répand contre nous en paroles mauvaises : la première des armes de celui qui veut écarter les autres pour « régner », c’est de tenter de les anéantir par des paroles mauvaises.

et non content de cela, il refuse lui-même de recevoir les frères : et, au-delà des paroles, ses agissements sont clairement contraires à ce que Jean vient de louer dans le début de cette lettre : il refuse l’hospitalité aux frères !

et ceux qui voudraient les recevoir, il les en empêche et les chasse de l’Eglise : Jean ajoute des reproches de plus en plus lourds : non seulement il agit mal en refusant lui-même d’accueillir les frères mais il empêche de le faire ceux qui le souhaitent. Et, point ultime, il les chasse de l’Eglise. Il a donc une certaine autorité qui lui permette d’exprimer cette exclusion, et il l’utilise contre sa propre communauté qu’il voudrait modeler à sa façon.
Ainsi, dès le tout début de l’Eglise, sont apparues des divisions en son sein même, des luttes d’influence au profit d’individus qui veulent l’orienter selon leurs idées. Nous constatons combien Jean est confronté aux dissensions intérieures autant qu’aux attaques extérieures.


Seigneur Jésus, tu as connu les divisions, tu as prié pour l’unité des enfants de Dieu, veille sur ton Eglise aujourd’hui encore, conduits-la sur les chemins de l’unité : que nos différences ne deviennent jamais des divergences. Sois toi-même notre unité.

mercredi 22 avril 2015

Coopérateurs de la vérité

3 Jn
7 Car c’est pour le Nom qu’ils se sont mis en route, sans rien recevoir des païens. 8 Nous donc, nous devons venir en aide à ces hommes, afin de nous montrer coopérateurs de la vérité. 

Viens Esprit Saint, viens nous rendre ouverts à la Parole, que nous puissions répondre à ses appels.

Car c’est pour le Nom qu’ils se sont mis en route : il y a les « séducteurs » qui circulent et tentent d’attirer les chrétiens dans leurs idées (2 Jn 7), il y a des frères qui portent la bonne nouvelle de plus en plus loin. S’ils ont quitté leur village, s’ils se sont mis « en route », c’est pour le Nom, celui de Jésus, c’est pour la personne même de Jésus.

sans rien recevoir des païens : ils ne peuvent pas compter sur les païens pour subvenir à leurs besoins, ces « païens » dont ils sont en train de parcourir les contrées afin de leur annoncer Jésus Christ. Alors, comment pourraient-ils poursuivre leur mission ?

Nous donc, nous devons venir en aide à ces hommes, afin de nous montrer coopérateurs de la vérité : l’aide, le soutien matériel et moral doit donc leur venir de leurs frères en Christ, de leur communauté au départ puis de tous ceux qui les accueilleront. D’abord parce que l’hospitalité est une règle fondamentale depuis les origines et magnifiée par Jésus lui-même (Jn 13,20 : recevoir celui que j’enverrai, c’est me recevoir moi-même). Ensuite parce que soutenir ces hommes, ces messagers, c’est coopérer à la vérité ! A chacun sa mission, sa vocation. Il y a ceux qui vont sur les routes et ceux qui demeurent en des lieux, mais chacun à sa façon est appelé, directement ou indirectement, à propager la grande nouvelle !


Seigneur Jésus, nous avons l’immense bonheur de te connaître et partager cette joie doit être notre souci permanent. Envoie des messagers chargés de cette bonne nouvelle, et donne-nous de les soutenir autant que nous le pouvons.

mardi 21 avril 2015

D'une manière digne de Dieu

3 Jn
5 Cher ami, tu agis selon ta foi dans les soins que tu prends pour les frères, et cela pour des étrangers. 6 Ils ont rendu devant l’Eglise témoignage à ta charité. Tu agiras bien en pourvoyant à leur mission d’une manière digne de Dieu. 

Viens Esprit Saint, viens faire vivre cette parole en moi, qu’elle guide mon agir.

Cher ami, tu agis selon ta foi dans les soins que tu prends pour les frères : reprenant son terme d’affection, « cher ami », Jean approuve l’attitude de Gaïus vis-à-vis des frères, et il la fonde sur sa foi ; tout est un, croire en Jésus, et agir selon ce qu’il attend de nous. Gaïus « prend soin » de ses frères, il porte attention à leurs besoins.

et cela pour des étrangers : manifestement, du temps de Jean (comme aujourd’hui !), être attentifs aux « étrangers » - fussent-ils des frères dans la foi – n’allait pas de soi ! Jean en apprécie d’autant plus l’attitude de Gaïus.

Ils ont rendu devant l’Eglise témoignage à ta charité : eux ont reconnu, ont fait connaître la charité de Gaïus, ils l’ont même proclamée publiquement, devant toute la communauté, expression de leur reconnaissance à laquelle Jean est sensible.

Tu agiras bien en pourvoyant à leur mission d’une manière digne de Dieu : Gaïus est encouragé dans cette tâche car il s’agit de bien plus que du soutien fraternel, il s’agit de rendre possible la mission que ces hommes ont reçue, mission que Jean définira un peu plus loin. Car d’abord il précise à Gaïus de quelle façon il doit agir : « d’une manière digne de Dieu » ! Même s’il s’agit, entre autres, d’une aide matérielle, il faut la dispenser avec un coeur large et attentif, loin de tout calcul ou étroitesse. Gaïus (et chacun de nous) est appelé à donner sans réserve, en vue de la mission, à la manière de Dieu !


Seigneur Jésus, élargis l’espace de notre cœur, donne-nous de suivre ton exemple, de prendre soin les uns des autres. Donne-nous de reconnaître combien nous sommes portés par nos frères et sœurs, entraînés sur le chemin de l’amour où tu nous appelles sans cesse.

lundi 20 avril 2015

Ma plus grande joie

3 Jn
4 Ma plus grande joie, c’est d’apprendre que mes enfants marchent dans la lumière de la vérité. 
Viens Esprit Saint, viens allumer ta Joie en nos coeurs

Ma plus grande joie : Jean se consacre tout entier à transmettre ce qu’il a vu et entendu auprès de Jésus. Rien pour lui ne surpasse l’accueil de ce message : le constater le comble de joie. Qu’il est beau de lui voir ainsi exprimer tout simplement ce qui habite son cœur.

c’est d’apprendre que mes enfants marchent dans la lumière de la vérité : toujours il parle avec une telle tendresse à ses enfants dans la foi ; nous avons lu plusieurs fois cette belle formule « mes petits enfants ». Que ce soit à la communauté destinataire de la 2e lettre, ou ici à celle de Gaïus, la formulation est la même : « marcher dans la lumière de la vérité ». Encore une invitation !


Seigneur Jésus, tu nous appelles au bonheur et dès ce jour tu nous donnes part à ta joie ; comme Jean, puissions-nous reconnaître cette joie au plus profond de nous, cette joie de partager ton chemin avec nos frères.

dimanche 19 avril 2015

Tu marches

3 Jn
3 J’ai, en effet, éprouvé une très grande joie, car des frères arrivés ici rendent témoignage à la vérité qui transparaît dans ta vie : toi, tu marches dans la lumière de la vérité. 

Viens Esprit Saint, viens marcher avec nous, viens nous éclairer par la lumière de la vérité.

J’ai, en effet, éprouvé une très grande joie : ah, la joie de Jean ! Lui qui est entouré de contradictions (hérésies, persécutions, division au sein même des communautés…) exprime si souvent la joie qui est en lui, ou qu’il souhaite pour les communautés. Rappelons-nous la 2e lettre que nous venons d’achever (v. 4 et 12). Combien nous sommes aussi invités à cette joie véritable !

car des frères arrivés ici rendent témoignage à la vérité qui transparaît dans ta vie : des voyageurs, des frères, ont parlé à l’Ancien ; ils ont dit combien la vérité habitait Gaïus.

toi, tu marches dans la lumière de la vérité : Jean affectionne  cette formule (voir 2 Jn 4) et elle est très belle. Toute notre existence est une marche, nous sommes toujours appelés plus loin. Et en même temps, nous avons une lumière sur notre route, le commandement de l’amour, qui nous invite à marcher sur les traces de Jésus.


Seigneur Jésus, accorde-nous cette joie de vivre dans la vérité, selon ton commandement d’amour, et donne-nous de pouvoir ainsi te rendre témoignage dans le quotidien de ce jour.

samedi 18 avril 2015

Très aimé

3 Jn
1 L’Ancien, à Gaïus, très aimé, que j’aime dans la lumière de la vérité. 2 Cher ami, je souhaite que tu te portes bien à tous égards, et que ta santé soit bonne ; qu’il en aille comme pour ton âme qui, elle, se porte bien.
Viens Esprit Saint, ouvre avec nous cette nouvelle lettre, viens nous en faire découvrir toute la sève.

L’Ancien, à Gaïus, très aimé : nous abordons aujourd’hui la 3e épître de Jean. Comme la 2e, elle est très courte (15 versets) et a tous les caractères d’une véritable lettre : un destinataire précis, des formules d’introduction et de conclusion… Les premiers versets de ces deux lettres sont d’ailleurs quasi identiques, sauf que le destinataire est une communauté dans la 2e et une personne dans la 3e.
C’est donc de nouveau « l’Ancien » qui prend la plume : cette présentation souligne une certaine « autorité », non pas nécessairement celle de l’âge ou d’une fonction de responsabilité, mais celle, bien plus importante, de celui qui a fait partie du groupe des apôtres (ou au moins qui avait connu ces derniers). D'ailleurs, dans la 1e épître, l’auteur avait bien précisé qu’il était un témoin oculaire de la vie de Jésus.
Le destinataire est Gaïus. Il est rare que Jean cite un nom, mais cela ne nous avance guère car nous ne savons rien de ce Gaïus !
Dans son adresse, Jean va insister trois fois sur son amour envers Gaïus, il emploie le même mot grec : « agapè » (agaph)

que j’aime dans la lumière de la vérité : Jean aime Gaïus en Christ, en ce Jésus qui est Amour, Lumière et Vérité.

Cher ami : voilà une expression qui ouvre nombre de nos lettres ou messages… la TOB a choisi cette tournure familière parlante, mais, en grec, il s’agit toujours du même mot d’amour.

je souhaite que tu te portes bien à tous égards : avant de traiter du bien de la communauté ou de transmettre un message théologique, Jean porte attention à son destinataire.

et que ta santé soit bonne ; qu’il en aille comme pour ton âme qui, elle, se porte bien : voilà l’inverse de nos habitudes : il nous semble plus facile de connaître l’état de la santé que celui de l’âme ! Nous constatons que les nouvelles arrivées jusqu’à Jean ont porté sur la santé de l’âme de Gaïus et non sur celle de son corps… voilà qui nous en apprend sur la pensée des jeunes communautés.


Seigneur Jésus, que ton amour remplisse le cœur de tous les chrétiens, qu’ils se considèrent comme des frères et se manifestent ce souci les uns des autres qui les entraîne à ta suite.

vendredi 17 avril 2015

afin que notre joie soit parfaite



2 Jn 8-13


Le texte (traduction : Traduction de la Bible de Jérusalem) :
« 8 Ayez les yeux sur vous, pour ne pas perdre le fruit de nos travaux, mais recevoir au contraire une pleine récompense.
 9 Quiconque va plus avant et ne demeure pas dans la doctrine du Christ ne possède pas Dieu. Celui qui demeure dans la doctrine, c'est lui qui possède et le Père et le Fils.
 10 Si quelqu'un vient à vous sans apporter cette doctrine, ne le recevez pas chez vous et abstenez-vous de le saluer.
 11 Celui qui le salue participe à ses oeuvres mauvaises.
 12 Ayant beaucoup de choses à vous écrire, j'ai préféré ne pas le faire avec du papier et de l'encre. Mais j'espère vous rejoindre et vous parler de vive voix, afin que notre joie soit parfaite.
 13 Les enfants de ta sœur Élue te saluent »

Prière (suggérée par Enzo Bianchi) :
« Notre Dieu, Père de la Lumière, tu as envoyé dans le monde ton Fils, Parole faite chair, pour te manifester à nous, les hommes.
Envoie maintenant sur moi ton Esprit Saint, afin que je puisse rencontrer Jésus-Christ dans cette Parole qui vient de toi ; afin que je la connaisse plus profondément et que, en la connaissant, je l’aime plus intensément pour parvenir ainsi à la béatitude du Royaume. Amen »

Lecture verset par verset :
Après avoir évoqué la doctrine déviante (v. 7), Jean se tourne vers les fidèles de l’Eglise et les exhorte : « Ayez les yeux sur vous ». Invitation à la vigilance, en ce temps où des séducteurs essaient de détourner les fidèles de la foi en Jésus.
La suite du verset 8 a posé question lors du partage à Hurtebise. Nous lisions dans une traduction « afin de ne pas perdre le fruit de vos œuvres », à savoir de votre agir, de vos actions. Je découvre à présent la traduction indiquée ci-dessus « pour ne pas perdre le fruit de nos travaux », comme si la perte visait l’effort de Jean dans la transmission de la foi…

(v. 9) « Quiconque va plus avant et ne demeure pas dans la doctrine du Christ… » : le terme de « doctrine » ne recouvre pas adéquatement le substantif grec didachè. On le traduirait plus justement par le mot « enseignement ».
Jean formule une nouvelle fois l’importance d’une juste doctrine, d’une foi éclairée. L’expression « aller plus avant » fait probablement allusion à des interprétations qui dépassent la révélation de Jésus, de prétendues connaissances que des hérétiques essaient d’imposer comme authentiques.
Jean y préfère « la doctrine du Christ », celle d’un Dieu amour (cfr v. 4-6), dans laquelle il convient de « demeurer ». Ce verbe est très fréquent dans le quatrième évangile. Parmi d’autres attestations, citons seulement la métaphore de la vigne et des sarments : « Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut de lui-même porter du fruit s'il ne demeure pas sur la vigne, ainsi vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi » (Jn 15, 4).
Demeurer en Jésus pour porter du fruit, demeurer dans l’enseignement de Jésus pour « recevoir une pleine récompense ». Par l’emploi des mots, on constate une parenté entre l’évangile et les lettres : Jean en est bien l’auteur…
« … c'est lui qui possède et le Père et le Fils » : littéralement « c’est lui qui a et le Père et le Fils ». Ce verset confirme ce que nous disions de la menace qui pesait contre l’humanité de Jésus (Jésus serait Dieu mais pas vraiment homme : v. 7). Au contraire, celui qui croit en l’enseignement a le Père et le Fils, c’est-à-dire qu’il y croit ou bien qu’il l’a au fond du cœur. Les deux interprétations ne s’excluent cependant pas…

(v. 10-11) « Si quelqu'un vient à vous sans apporter cette doctrine, ne le recevez pas chez vous et abstenez-vous de le saluer. Celui qui le salue participe à ses oeuvres mauvaises » : Je préfère considérer les deux versets car le seul verset 10 peut paraître choquant, lorsqu’on le met en parallèle avec l’enseignement de Jésus. Il est a priori difficile de comprendre un tel rejet de ceux qui pensent autrement… Rappelons-nous le contexte historique et le danger que représentaient des doctrines déviantes pour les jeunes communautés encore fragiles.
De plus, dans la culture juive, saluer quelqu’un signifie le cautionner[1], ce que le verset 11 confirme : « Celui qui le salue participe à ses œuvres mauvaises ». Au lieu de « participe », comprenons « est en communion ». De nouveau, comme je l’ai écrit ci-dessus, il ne peut pas être question de dialogue à cette époque.

(v. 12) « Ayant beaucoup de choses à vous écrire, j'ai préféré ne pas le faire avec du papier et de l'encre. Mais j'espère vous rejoindre et vous parler de vive voix, afin que notre joie soit parfaite » : la lettre est comme suspendue, dans la perspective d’une rencontre et d’un échange « de vive voix » (littéralement « de bouche à bouche »). Nous pouvons imaginer chez Jean un grand souci de la transmission de la parole et de l’expérience, lui qui a connu, fréquenté et entendu Jésus…
Et l’aboutissement d’un tel échange n’est pas d’abord d’assurer une bonne connaissance de la doctrine ou une adéquate compréhension de la révélation mais « afin que notre joie soit parfaite ». Cet objectif ouvrait la première lettre de Jean (« Tout ceci, nous vous l'écrivons pour que notre joie soit complète » : 1Jn 1, 4) et apparaît aussi dans le quatrième évangile. A travers son apôtre, Dieu nous souhaite la joie…

(v. 13) « Les enfants de ta sœur Élue te saluent » : les fidèles de l’Eglise de Jean saluent ceux qui sont les destinataires de la lettre. Nous ne savons pas précisément de quelles Eglises il s’agit, même si les conjectures évoquent Ephèse. L’essentiel est plutôt de savoir que cette lettre s’adresse à nous, aujourd’hui, et qu’elle nous est Bonne Nouvelle…



Prière :
Seigneur Jésus, par cette lettre de ton apôtre, tu veux nous apporter force et réconfort. Cette Bonne Nouvelle de ton amour, tu nous la révèles, pour qu’elle porte du fruit dans nos vies.
Pour cette joie que tu nous as promis et que tu veux déployer en nos cœurs, Seigneur Ressuscité, sois béni. Alléluia !

Sr Marie-Jean

[1] Dans les Actes des Apôtres, Paul a été salué pour être ensuite invité à prêcher : cfr Ac 13, 15 sq.

mercredi 15 avril 2015

beaucoup de séducteurs



2 Jn 7
« C'est que beaucoup de séducteurs se sont répandus dans le monde, qui ne confessent pas Jésus Christ venu dans la chair. Voilà bien le Séducteur, l'Antichrist »

Envoie maintenant sur moi ton Esprit-Saint, afin que ta Bonne Nouvelle atteigne les profondeurs de mon cœur…

Les épîtres de Jean ont été écrites au premier siècle après Jésus. Elles révèlent inévitablement le contexte historique de cette époque. Lorsque Jean parle de « séducteurs » ou de ceux « qui ne confessent pas Jésus-Christ venu dans la chair », il fait allusion aux grands débats de son temps…
A cette époque où la foi neuve se transmet et se répand, des partis s’opposent, d’autres options ou interprétations de l’Écriture émergent. La personne de Jésus a été le sujet de nombreux débats. Ici, Jean évoque la question de l’Incarnation de Jésus : son existence sur terre a-t-elle été vraiment réelle ou seulement apparente ? Il était Dieu, certes, questionnaient les détracteurs, mais était-il aussi vraiment homme ?
Ce débat n’est pas sans importance pour Jean. Pour la jeune Église, cette négation de l'humanité de Jésus relève du Séducteur, de l’Antichrist, c’est-à-dire du diable (« l'énorme Dragon, l'antique Serpent, le Diable ou le Satan, comme on l'appelle, le séducteur du monde entier » : Ap 12, 9). Il ne faudrait pas lire ces versets avec nos yeux de chrétiens du 21e siècle, bénéficiaires d’une histoire séculaire. La jeune Église du 1er siècle, encore fragile, doit se protéger de ceux qui la menacent ou veulent en saper les fondations. La perspective d’un dialogue entre les religions est plus tardive et se situe dans un contexte différent. Cependant, à la lumière des événements contemporains, je concède que l’opportunité d’un dialogue dans certaines circonstances est discutable.
Ainsi, gardons à l’esprit la réalité historique de cette lettre. Elle nous explique pourquoi Jean est si insistant, voire à l’occasion intransigeant : sur la question de la personne de Jésus, il ne peut composer ou rester évasif. Il lui faut plutôt indiquer la voie à suivre…


Seigneur Jésus, envoie ton Esprit, pour que nous découvrions toujours davantage l’inouï de ton incarnation : un Dieu fait homme, qui a partagé notre condition humaine, a aimé notre terre, s’est rendu solidaire… Dieu qui te fais proche, béni sois-tu !


Sr Marie-Jean

mardi 14 avril 2015

je te le demande, aimons-nous les uns les autres



2 Jn 5-6
« Et maintenant, Dame, bien que ce ne soit pas un commandement nouveau que je t'écris mais celui que nous possédons depuis le début, je te le demande, aimons-nous les uns les autres. L'amour consiste à vivre selon ses commandements. Et le premier commandement, ainsi que vous l'avez appris dès le début, c'est que vous viviez dans l'amour »

Envoie maintenant sur moi ton Esprit-Saint, afin que je découvre la Bonne Nouvelle que tu veux m’adresser aujourd’hui…

Jean s’adresse à l’Église, épouse du Christ, comme au verset 1. Explicitant le « commandement reçu du Père » (v. 4), Jean déclare qu’il ne s’agit pas d’un « commandement nouveau », mais de « celui que nous possédons depuis le début ».
Le thème d’un commandement nouveau et ancien apparaissait déjà dans la première épître, où Jean déclarait « … ce n'est pas un commandement nouveau que je vous écris, c'est un commandement ancien, que vous avez reçu dès le début. Ce commandement ancien est la parole que vous avez entendue. Et néanmoins, encore une fois, c'est un commandement nouveau que je vous écris… » (1 Jn 2, 7-8).
Dans ses épîtres, Jean semble osciller entre les deux. Certes, le commandement de l’amour est ancien, puisqu’il apparaît déjà dans le Premier Testament (« Tu aimeras ton prochain comme toi-même » : Lv 19, 18), mais il a pris un visage nouveau avec Jésus...
Je me reporte au texte originel pour traduire littéralement : « Et maintenant je te le demande, Dame (Seigneur au féminin)… ». Je voudrais mettre l’accent sur l’adverbe « maintenant », qui suggère un nouvel aujourd’hui, différent d’hier, occasion d’un nouvel engagement d’amour…

« L'amour consiste à vivre selon ses commandements ». Ce que je disais ci-dessus concernant « marcher dans la vérité » est encore valable ici : littéralement, le texte de Jean dit « et cela est l’amour, que nous marchions selon ses commandements ». L’aspect dynamique n’est pas à négliger…

« Et le premier commandement, ainsi que vous l'avez appris dès le début, c'est que vous viviez
dans l'amour »
Jean formule une nouvelle fois le contenu du commandement : « que vous marchiez dans l’amour ».
Cette insistance de Jean sur un commandement d’amour me penche de nouveau sur la question posée hier : aimer peut-il être commandé ? A première vue, le fait d’aimer est spontané et ne peut être imposé. Mais n’y a-t-il au fond qu’un type d’amour ? Si l’amour peut être d’affinité, il peut aussi être une reconnaissance d’une commune humanité en l’autre, sans être un partage d’intérêts, de goûts ou de sentiments…
Dans son commandement d’amour, Jésus nous invite à aller plus loin que cet amour d’affinité, tout légitime et humain qu’il soit, et à ouvrir notre cœur aux dimensions du monde…


Seigneur Jésus, tu proposais ton amour à tout être humain et tu nous invites à marcher sur ce même chemin. Élargis notre cœur, pour que notre amour soit reflet de ton amour…

Sr Marie-Jean

lundi 13 avril 2015

Je me suis beaucoup réjoui



2 Jn 4
« Je me suis beaucoup réjoui d'avoir rencontré de tes enfants qui vivent dans la vérité, selon le commandement que nous avons reçu du Père »

Envoie maintenant sur moi ton Esprit-Saint, afin que cette Parole qui vient de toi travaille mon cœur, selon ton désir…

Après avoir fait connaissance avec l’auteur et les destinataires de cette deuxième épître de Jean, nous entrons, au verset 4, dans le corps de la lettre.
Jean y parle à la première personne : « Je me suis réjoui ». Toujours en s’adressant à l’Église, il exprime sa joie « d'avoir rencontré de tes enfants qui vivent dans la vérité ».
Les « enfants » dont il est question a le même sens qu’au verset 1 : ce sont les fidèles de l’Église à laquelle l’ancien adresse ce message. Ce qui le réjouit, c’est que certains de ces enfants « vivent dans la vérité ». L’expression « vivre dans la vérité » (littéralement : « marchent dans la vérité ») fait écho au sens que nous avons explicité ci-dessus : ces gens vivent en suivant Jésus, lui qui est « la vérité » (Jn 14, 6).
Le verbe « marcher » a certainement ce sens global de « vivre », mais j’apprécie de garder la connotation dynamique d’un processus. La suivance de Jésus n’est pas statique…

« selon le commandement que nous avons reçu du Père »
Le terme « commandement » n’a pas bonne réputation, quand il suggère quelque chose qui est imposé et donc non voulu. Néanmoins, il est fréquent dans les évangiles : il s’enracine dans la tradition du Premier Testament, où Dieu a transmis des commandements à son peuple (cfr le Décalogue : Exode 20).
Il est significatif que le substantif « commandement » n’est pas employé dans le même sens dans les différents évangiles. Alors qu’il désigne le « commandement de Dieu » chez les synoptiques (par exemple : « Maître, quel est le plus grand commandement de la Loi ? Jésus lui dit : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit » : Mt 22, 36-37), Jésus se l’approprie et s’en fait le porte-parole dans le quatrième évangile (« Voici quel est mon commandement : vous aimer les uns les autres comme je vous ai aimés » : Jn 15, 12).
Le commandement dont il est question, c’est donc d’aimer…
Si, à première vue, l’expression « reçu du Père » peut surprendre, puisque c’est Jésus lui-même qui l’a confié à ses disciples, nous savons que ce commandement tire son origine de Dieu lui-même : vivre comme Jésus, vivre dans l’amour était déjà « commandé » dans le Premier Testament (« Tu aimeras ton prochain comme toi-même » : Lv 19, 18). Mais aimer peut-il être commandé ?
Jean a encore des choses à nous apprendre… Nous en découvrirons la suite demain…


Seigneur Jésus, le testament de Jean nous révèle sa joie profonde que les membres de la communauté vivent de toi. Béni sois-tu pour cette joie toute divine…

sr Marie-Jean

dimanche 12 avril 2015

grâce, miséricorde, paix



2 Jn 3
« Avec nous seront grâce, miséricorde, paix, de la part de Dieu le Père et de la part de Jésus Christ, le Fils du Père, en vérité et amour »

Envoie maintenant sur moi ton Esprit-Saint, afin que je découvre le message que tu m’adresses dans cette Parole qui vient de toi…

Pour comprendre le verset 3, il convient de ne pas le séparer de ceux qui précèdent. En effet, « à cause de la vérité qui demeure en nous et sera avec nous pour toujours », c’est-à-dire grâce à la présence de Jésus, seront avec nous « grâce, miséricorde, paix ».
Le terme de « grâce » n’a pas ici une connotation de beauté ou d’harmonie extérieures : ce mot suggère une qualité d’amour, caractéristique de Jésus lui-même, « plein de grâce et de vérité » (Jn 1, 14). Puisque les deux termes « vérité » et « grâce » s’appliquent à Jésus, on peut en déduire que l’auteur poursuit son propos des versets précédents.
Avec les mots de « miséricorde » et de « paix », nous faisons une incursion dans une bénédiction juive célèbre qui prononçait ces mots, à la suite d’Aaron : « Que le Seigneur fasse pour toi rayonner son visage et te fasse miséricorde ! Que le Seigneur te découvre sa face et t'apporte la paix ! » (Nb 6, 25-26).
Par ces trois mots « grâce, miséricorde, paix », Jean juxtapose ce qui relève de Jésus et ce qui relève de Dieu. On peut ajouter qu’il n’y a guère d’opposition entre les deux, ce que la suite du verset confirme d’ailleurs :

« de la part de Dieu le Père et de la part de Jésus Christ, le Fils du Père » : cette deuxième lettre de Jean est assurément du même auteur que la première. On constate une insistance sur la reconnaissance de la paternité de Dieu, d’une part et, de l’autre, de celui que la communauté chrétienne considère comme son Fils, Jésus-Christ. 

« en vérité et amour » : comme tout auteur, Jean se plaît à employer volontiers certains mots. Celui de « vérité » apparaît, en ce troisième verset, pour la quatrième fois. Quant à celui d’« amour », il lui est aussi assurément cher, comme la première lettre nous en a convaincus.
Les mots de ce verset révèlent la présence de Jésus. En ce Temps pascal, ils peuvent nous conduire à en goûter la présence…


Seigneur Jésus, par tes dons d’amour, de miséricorde et de paix, tu t’offres à nous. Accorde-nous de les recevoir et de rayonner ta présence. Jésus ressuscité, sois béni !

Sr Marie-Jean

samedi 11 avril 2015

à la Dame élue et à ses enfants, que j'aime en vérité



2 Jn 1-2
« 2 Jean 1:1 Moi, l'Ancien, à la Dame élue et à ses enfants, que j'aime en vérité - non pas moi seulement mais tous ceux qui ont connu la Vérité -
 2 en raison de la vérité qui demeure en nous et restera avec nous éternellement »

« Envoie maintenant sur moi ton Esprit-Saint, afin que je rencontre Jésus-Christ dans cette Parole qui vient de toi… »

« Moi, l'Ancien » : Courante dans les lettres antiques, l’adresse nous présente d’abord l’expéditeur. C’est « l’ancien », le responsable du groupe auquel il écrit. L’appellation est habituelle pour désigner les chefs des Églises dans les premiers temps du christianisme. C’est à ce titre qu’il rédige cette lettre. 
Puis vient le nom du destinataire : « la Dame élue et ses enfants ». La formule est plus originale, car le substantif « Dame » est le féminin de « Seigneur ». L’ancien s’adresse à une Église considérée comme l’épouse choisie par le Christ et les chrétiens qui en sont membres, comme ses enfants.
Enfin, l’auteur se situe par rapport à ses destinataires : « que j’aime en vérité ». Relevons un indice pour confirmer qu’un même auteur a écrit les deux lettres de Jean : dans la première lettre dont nous venons d’achever la lecture, on a plusieurs fois lu le mot « vérité » ; l’auteur y a d’ailleurs invité à « aimer en vérité » (« n'aimons ni de mots ni de langue, mais en actes et en vérité » : 3, 18). On peut dire qu’il applique dans cette deuxième lettre les conseils qu’il donnait dans la première. De plus, il opère un élargissement : il n’est pas seul à aimer, mais aussi « tous ceux qui ont connu la Vérité ». Pour situer ce que recouvre le terme de « vérité », souvenons-nous de Celui qui s’est identifié à « la Vérité et la Vie », Jésus lui-même (Jn 14, 6).
Il y a une communion entre les chrétiens attachés au même Christ…

Et le verset 2 poursuit sur la même ligne :
« à cause de la vérité qui demeure en nous et sera avec nous pour toujours » (traduction littérale).
Ce qui permet l’amour selon Jean, c’est cette vérité, c’est Jésus. Il emploie le verbe « demeurer », typique du quatrième évangile : ce terme dit l’attachement et la communion qui unit Jésus et les fidèles, comme la vigne et les sarments (Jn 15).
Cette vérité « qui demeure en nous et restera avec nous éternellement » ne peut donc être autre que Celui qui nous a promis dans l’évangile : « Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu'à la fin du monde » (Mt 28, 20).


Seigneur Jésus, tu offres ta présence en chacune de nos relations. Grâce à toi, nous pouvons aimer en vérité, en fidélité, jour après jour. Sois béni ! 

Sr Marie-Jean

jeudi 9 avril 2015

Mes petits enfants

1 Jn 5
21 Mes petits enfants,
gardez-vous des idoles.

Viens Esprit Saint, viens garder nos cœurs, viens nous rendre avides de la Parole.

Mes petits enfants : l’auteur, qui, par ailleurs se désigne sous le nom d’Ancien, a de nouveau cette jolie formule toute empreinte de tendresse dans laquelle il exprime son souci de transmettre fidèlement « ce qu’il a vu et entendu » aux générations qui le suivent dans la foi.

gardez-vous des idoles :
les idoles, les faux-dieux : pour l’auteur, ce sont essentiellement les dieux des païens ou, si l’on peut dire, celui des hérétiques. A chacun de reconnaître ses idoles !
Avec les mots par lesquels la TOB évoque les idoles dans le Ps 139,24, demandons au Seigneur de « nous garder des chemins périlleux ». Avec la force de l’Esprit, nous pouvons nous en garder, nous en préserver, nous en détacher de façon à laisser toute la place en nous à notre Dieu Amour et à le suivre sur son chemin.

Seigneur Jésus, le « vieux » Jean nous a laissé, pour sa joie et la nôtre, une lettre-testament où se résume toute la nouvelle Alliance. Grâce te soit rendue pour le don infini de Vie que tu nous as fait, que tu nous fais, dans l’unité avec ton Père et l’Esprit.


mercredi 8 avril 2015

Le Vrai

1 Jn 5
20 Nous savons que le Fils de Dieu est venu
et nous a donné l’intelligence
pour connaître le Véritable.
Et nous sommes dans le Véritable, en son Fils Jésus Christ.
Lui est le Véritable, il est Dieu et la vie éternelle.

Viens Esprit Saint, viens nous donner l’intelligence « des choses d’en haut », viens éclairer pour nous cette parole.

Nous savons : dernière profession de foi de Jean dans cette épître, foi qu’il affirme toujours en « nous », au nom des membres des jeunes communautés chrétiennes.

que le Fils de Dieu est venu : foi en l’incarnation, et réaffirmation que ce Jésus de Nazareth est bien le Fils de Dieu.

et nous a donné l’intelligence 
: Dieu s’est donné en Christ, il se donne sans fin à tous ses enfants, mais ce don nous ne pouvons le percevoir que si nous en avons l’intelligence : et voici que Jean nous affirme, nous rappelle, que cette intelligence aussi nous est donnée : l’un ne va pas sans l’autre : tout est don !

pour connaître le Véritable :
au verset 2,3 Jean s’exprimait en une formule qui lui est caractéristique et que nous pouvons mieux cerner au terme de cette épître : « nous savons que nous le connaissons » écrivait-il. Connaître Dieu, vivre en relation personnelle avec lui, vivre en communion avec lui. Et Dieu est désigné ici sous le nom de « Véritable », «  Ô Dieu vrai » chantons-nous. Mais en faire un substantif à la suite de l’auteur est encore plus frappant : Dieu est l’Amour, il est le Vrai.

Et nous sommes dans le Véritable, en son Fils Jésus Christ :
le Véritable, c’est le Père, en qui nous sommes ! Et cette union profonde se réalise en Jésus son fils. Nous sommes « en Dieu » !

Lui est le Véritable, il est Dieu et la vie éternelle. :
le Véritable, c’est le Fils ! Lui qui est Dieu. En un seul verset, Jean nous montre l’unité entre le Père et le Fils, dans l’Esprit, unité à laquelle nous avons part.


Seigneur Jésus, qui donc est l’homme pour que tu lui donnes ainsi part à ta vie, pour qu’il puisse recevoir l’intelligence qui lui donne accès à la connaissance de Dieu ! Rends-nous conscients de cet inouï et donne-nous surtout d’en vivre à chaque instant : béni sois-tu pour tant de joie !