mercredi 23 avril 2025

 Liturgie de la Parole mercredi de l’octave de Pâques

Disciples d’Emmaüs 

Introduction

Sur le chemin de la vie, ne sommes nous pas souvent, comme les disciples d’Emmaüs, des voyageurs déconcertés, découragés, blessés par l’existence ? Comme eux, nous conjuguons le verbe « espérer » au passé, « nous espérions » !
Mais le Christ ne nous laisse pas seuls, il nous rejoint sur la route, il nous partage sa Parole et son pain et nous envoie aujourd’hui encore annoncer cette Bonne Nouvelle.


 Prions  (après le Gloria)

Père très bon, par la résurrection de Jésus, tu nous révèles le sens de toutes choses.
Donne-nous de reconnaître Jésus quand il nous rejoint sur nos chemins.
Que notre cœur soit brûlant d’amour quand il nous parle par les Ecritures ou par les événements de notre vie quotidienne mais aussi par le partage du pain et la rencontre avec notre prochain.
Conduis-nous, Seigneur, de la Parole entendue à la Parole vécue aujourd’hui et pour les siècles des siècles Amen.


Homélie

NB : Les phrases ci-dessous en italique sont issues de l’évangile.

 Dans le récit des disciples d’Emmaüs, la marche et la parole contribuent fortement à reconnaître Jésus.  Je vais tenter de vous le faire découvrir en quatre étapes.

1    « Deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs ».
Ils quittent Jérusalem là où Jésus a été crucifié.
Ils ne parviendront pas à Emmaüs.  Car le sens de la vie ne se trouve pas dans une destination mais sur le chemin qui y conduit.
« ils parlent de tout ce qui s’était passé ».

2    « Jésus s’approcha et marchait avec eux ».
C’est Jésus qui a l’initiative de s’approcher.  Il fait ce chemin au rythme des deux disciples.
Il les interroge : « De quoi discutez-vous tout en marchant » ?  Les disciples sont invités à parler, à raconter.
Les deux disciples répondent à Jésus :   Je cite : « Des femmes de notre groupe sont allées au tombeau, elles n’ont pas trouvé son corps.  Elles ont eu une vision : des anges qui le déclarent vivant ».
Qu’il est difficile de voir dans le tombeau autre chose que le vide !  Et pourtant le tombeau n’est-il pas la « crèche » d’un monde nouveau ?
 «Partant de Moïse et des prophètes Jésus leur interprète dans toute l’Écriture ce qui le concernait. » 

3    Le texte se poursuit.  Je cite : « Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d’aller plus loin ». Jésus a un tel respect de leur liberté qu’il ne veut en aucun prix la violenter.
« Reste avec nous ». disent les deux disciples.  Jésus accepte l’invitation.  Il prend le pain prononce la bénédiction , le rompt et le leur donne.  Les deux disciples le reconnaissent. L’eucharistie est dite.

4    Le texte se poursuit.  « A l’instant même les deux disciples se levèrent et retournèrent à Jérusalem ».  « Se levèrent » : Littéralement en grec, ce verbe signifie « ressusciter ».  Les deux disciples ont reçu les deux signes de la résurrection : la Parole partagée et le Pain de la fraternité.  Ils vont retrouver les onze apôtres  qui leur annoncent  la résurrection de Jésus.  A leur tour, les deux disciples d’Emmaüs racontent ce qu’ils viennent de vivre avec Jésus.

      Aujourd’hui c’est nous qui marchons.  Chaque fois que nous dialoguons, rencontrons les autres, Jésus est là parfois même sans que nous le remarquions.  Chaque fois que nous nous arrêtons pour comprendre les Écritures  et partager le pain, il se laisse reconnaître.

prière après la Communion

Combien sont-ils, Seigneur, à marcher la tête basse et le cœur vide ?
Ne suis-je pas de ceux-là, quand je ne comprends plus ma vie, quand tout semble échapper à mon contrôle.
Mais je sais que je peux, à tout moment, tendre l’oreille, entendre ton pas à mes côtés et entendre ta voix qui me rassure et me dit : « Je suis là pour toi, avec toi. Je t’invite à retourner vers tes frères et sœurs dont tu t’es éloigné ».
Que ces paroles et ce pain partagés ravivent notre enthousiasme et nous donnent l’énergie du ressuscité. Amen.

Bénédiction

Que le Christ nous accompagne à chaque instant sur notre route. Qu’il soit encore avec nous lorsque le soir approche et que le jour baisse.
Que le Seigneur vous bénisse : le Père le Fils et le Saint Esprit. Amen.

      Abbé Fernand STREBER le 23 avril 2025


lundi 21 avril 2025

 Liturgie de la Parole lundi de Pâques

Il est vivant

Méditation 

Il y a 40 jours, j’annonçais un fameux « Mercredi »… 40 jours plus tard, je vous annonce un fameux « Dimanche » ! Oui, certes, le dimanche le plus important de l’année. Après l’événement capital dont on y fait mémoire, rien n’est plus comme avant… Je vous parle de la fête de Pâques, qui proclame la nouvelle inouïe qu’un homme, qui est aussi Dieu, Jésus, est passé de la mort à la vie… et qui plus est, nous entraîne dans sa victoire. Pâques est le sommet de l’année liturgique. La Bonne Nouvelle de ce jour est si grandiose que l’on ne le célèbre pas seulement un jour, mais cinquante, puisqu’après Pâques commence le temps pascal, qui se terminera avec la Pentecôte (ce dernier nom qui signifie « cinquantième »). Comme Noël avec sa traditionnelle « Messe de Minuit », Pâques entretient un lien particulier avec la nuit : le jour de Pâques est anticipé la nuit précédente et ce, depuis les origines.
Pourquoi ce temps de la nuit ? Probablement d’abord pour une raison pratique (les chrétiens n’étaient pas libres de se réunir le jour). Mais ensuite, d’un point de vue symbolique, Jésus s’est identifié à la lumière (« Je suis la lumière du monde » : Jn 1, 9 ; 8, 12), venu « pour éclairer les nations » (Lc 2, 32). Pointons quand même l’écart entre nos pratiques et celle des anciens : s’il nous suffit d’appuyer sur un interrupteur pour profiter de la lumière, il n’en allait pas de même jadis… L’allumage était un rite, le soir venu : le sabbat juif en a gardé la symbolique, lorsque les lampes sont allumées rituellement la veille au soir.
Passer une large part de la nuit en étant éveillé, qu’est-ce que cela signifie ? Quel peut en être le sens ? Rester éveillé, c’est vouloir prolonger le temps de la lumière, c’est proclamer sa victoire sur toutes ténèbres, celles de notre cœur et de notre monde. A Pâques, nous célébrons la victoire du Ressuscité : victoire de la vie et de l’amour sur la mort. Veiller à la nuit de Pâques, ce n’est pas anodin. Lorsque flamboie le feu nouveau de Pâques ou que brille le Cierge pascal, lorsque nos églises sont éclairées en pleine nuit, nous proclamons notre foi et notre espérance !
Foi et espérance pour tous ceux qui connaissent les ténèbres, partout en notre monde, ténèbres du découragement, de l’épreuve, de la souffrance, de la mort. Ce Cierge pascal me conduit à croire que la Lumière sera plus forte que les ténèbres. Et la résurrection de Jésus annonce la mienne. Cette colonne de cire m’invite par ces mots : toi, là où tu es, choisis le Christ, car il est une Lumière « qui ne connaît pas de couchant » !
Lumineux Temps pascal à chacun(e)…

Sr Marie Jean écrit le 6 avril 2015



dimanche 20 avril 2025

Méditation Dimanche de Pâques

Vivant

Nous voici devant le vide du tombeau !
Nous voici deux mille ans après cet incroyable ! Et nous continuons d’annoncer ce tombeau vide, et nous continuons de chanter, dans la nuit, l’alléluia des sauvés !
Oui, dans le tombeau vide, nous lisons le signe de la vie plus forte que la mort, le signe de l’amour plus fort que la haine, le signe de l’alliance éternelle entre Dieu et l’homme !
Aujourd’hui, Jésus ressuscité, nous donne son Esprit, nous revêt de sa vie. Aujourd’hui, il nous confie son message !
Aujourd’hui, Dieu se donne à  vivre au creux de nos communautés humaines, il nous donne rendez-vous en nos quotidiens.
Comment dire la lumière qui s’est levée en ce jour ?
Comment partager la vie qui fait craquer les chaînes d’esclavage ?
Par un simple oui,
Par l’accueil de cette timide joie, qui pointe à l’horizon plus claire que toute nuit, plus forte que nos doutes

Nous laisserons-nous transfigurer par cet excès d’amour, par cette folie d’amour ?
 
Heureuse Pâque !

Sr Myrèse écrit le 8 avril 2012


samedi 19 avril 2025

 Méditation pour le Samedi Saint d’EPIPHANE DE SALAMINE (4e siècle)

C'EST POUR TOI

     Que se passe-t-il ? Aujourd'hui, grand silence sur la terre ; grand silence et ensuite solitude parce que le Roi sommeille. La terre a tremblé et elle s'est apaisée, parce que Dieu S'est endormi dans la chair et Il a éveillé ceux qui dorment depuis les origines. Dieu est mort dans la chair et le séjour des morts s'est mis à trembler.
     C'est le premier homme qu'il va chercher, comme la brebis perdue. Il veut aussi visiter ceux qui demeurent dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort. Pourquoi le Christ est-il "descendu aux enfers" avant Sa résurrection ? Oui c'est vers Adam captif, en même temps que vers Ève, captive, elle aussi, que Dieu Se dirige, et Son Fils avec Lui, pour les délivrer de leurs douleurs. Le Seigneur S'est avancé vers eux, muni de la croix, l'arme de Sa victoire.
     Lorsqu'il le vit, Adam, le premier homme, se frappant la poitrine dans sa stupeur, s'écria vers tous les autres : "Mon Seigneur avec nous tous !" Et le Christ répondit à Adam : "Et avec ton esprit." Il le prend par la main et le relève en disant : "Éveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d'entre les morts, et le Christ t'illuminera. C'est moi ton Dieu qui, pour toi, suis devenu ton fils ; c'est moi qui, pour toi et pour tes descendants, te parle maintenant et qui, par ma puissance, ordonne à ceux qui sont dans tes chaînes : "Sortez"; à ceux qui sont endormis : "Relevez-vous ".
     Je te l’ordonne : Éveille-toi, ô toi qui dors ! Je ne t'ai pas créé pour que tu demeures captif du séjour des morts. Relève-toi d'entre les morts : moi, je suis la vie des morts. Lève-toi, œuvre de mes mains ; lève-toi, mon semblable, qui as été créé à mon image. Éveille-toi, sortons d'ici. Car tu es en moi, et moi en toi, nous sommes une seule personne indivisible.
     C'est pour toi que moi, ton Dieu, je suis devenu ton fils ; c'est pour toi que moi, le Maître, j'ai pris ta forme d'esclave ; c'est pour toi que moi, qui domine les cieux, je suis venu sur la terre, et au-dessous de la terre ; c'est pour toi, homme, que je suis devenu comme un homme abandonné, libre parmi les morts ; c'est pour toi, qui es sorti du jardin, que j'ai été livré aux Juifs dans un jardin et que j'ai été crucifié dans un jardin. Vois les crachats sur mon visage ; c'est pour toi que je les ai subis, afin de te ramener à ton premier souffle de vie. Vois les soufflets sur mes joues : je les ai subis pour rétablir ta forme défigurée afin de la restaurer à mon image. Vois la flagellation sur mon dos, que j'ai subie pour éloigner le fardeau de tes péchés qui pesait sur ton dos. Vois mes mains solidement clouées au bois, à cause de toi qui as péché en tendant la main vers le bois. Je me suis endormi sur la croix, et la lance a pénétré dans mon côté, à cause de toi qui t'es endormi dans le paradis et, de ton côté, tu as donné naissance à Eve.
     Mon côté a guéri la douleur de ton côté ; mon sommeil va te tirer du sommeil des Enfers. Ma lance a arrêté la lance qui se tournait vers toi. Lève-toi, partons d'ici. L'ennemi t'a fait sortir de la terre du paradis ; moi je ne t'installerai plus dans le paradis, mais sur un trône céleste. Je t'ai écarté de l'arbre symbolique de la vie ; mais voici que moi, qui suis la vie, je ne fais qu'un avec toi. J'ai posté les Chérubins pour qu'ils te gardent comme un serviteur; je sais maintenant que les chérubins t'adorent comme un Dieu. Le trône des chérubins est préparé, les porteurs sont alertés, le lit nuptial est dressé, les aliments sont apprêtés, les tentes et les demeures éternelles le sont aussi. Les trésors du bonheur sont ouverts et le Royaume des cieux est prêt de toute éternité.

Cité par le lectionnaire de Cîteaux 2025-5 

https://citeaux-abbaye.org/prier-avec-nous/lectures-des-vigiles


vendredi 18 avril 2025

 Méditations pour le Vendredi Saint

J’ai soif

Prière devant la croix

- J’ai soif !
 
Il est profond, il est long ton cri, Seigneur
Aujourd’hui, encore, des siècles après ce jour de la croix
je l’entends
 
Toi, l’eau vive, tu as soif !
 
Car l’eau vive ne peut se donner, se répandre
s’il n’est pas d’accueil
 
- J’ai soif
 
en ces petits, ces brisés, ces blessés de la vie
j’entends ta soif
 
Toi, l’eau vive, tu as soif !
 
Car tu nous as tout donné, tout confié
et ton sort au nôtre est lié
 
- J’ai soif

Seigneur, sois en moi l’amour dont je t’aimerai
sois en moi l’amour que je répandrai
 
me voici avec ma pauvre vie entre mes mains
pourra-t-elle étancher un peu de ta soif ?



Chemin de Croix

En ce Vendredi Saint, beaucoup aujourd'hui prient le chemin de croix, sous une forme ou une autre.
 
Ce chemin tisse nos coeurs en solidarité avec nos frères et soeurs de tous les lieux et de tous les temps.
 
Voici, si tu veux, un chemin parmi d'autres: le pélerinage des esclaves à Ouidah (Bénin)
 
Que ce jour très saint, nous tisse en communion avec tous nos frères et soeurs
 
Au pied de la croix, nous les rejoignons,
au pied de la croix, nos chemins s'éclairent

sr Myrèse écrit le 6 avril 2012