Que le
Seigneur te rende en bien ce que tu as fait ! Qu’elle soit complète, la
récompense dont te comblera le Seigneur, le Dieu d’Israël, sous les ailes de
qui tu es venue t’abriter ! »
Et Ruth
lui dit : « Que je trouve toujours grâce à tes yeux, mon
seigneur ! Oui, tu m’as consolée ; oui, tu as parlé au cœur de ta
servante, à moi qui ne suis même pas comme l’une de tes servantes. »
(Ruth 2, 12-13 ; Traduction liturgique )
Viens
Esprit Saint, allume en nous le feu de ton amour.
Envoie
ton Esprit Seigneur, et tout sera créé et tu renouvelleras la face de la terre.
Que le Seigneur te rende en bien ce que tu as
fait !
Booz
appelle sur Ruth la bénédiction du Seigneur, il appelle pour elle la récompense
pour tout le bien qu’elle a fait. IL se situe quelque peu dans une logique de
rétribution. Devant la générosité de Ruth, il appelle la générosité de Dieu, du
Seigneur tel qu’il s’est révélé auprès de son peuple Israël. Il appelle ainsi
la bonté du Dieu d’Israël à déborder largement au-delà des frontières d’Israël,
au-delà des membres du peuple élu.
Qu’elle soit
complète, la récompense dont te comblera le Seigneur, le Dieu d’Israël, sous
les ailes de qui tu es venue t’abriter ! »
Booz
invoque le comblement, la plénitude sur Ruth qui a connu le vide du veuvage et
choisi le vide de l’exil pour ne pas laisser Noémi seule avec sa détresse. Il
reconnaît qu’en venant avec Noémi s’établir à Bethléem, Ruth est venue s’abriter
à l’ombre des ailes du Seigneur, elle est venue se placer sous sa protection.
L’expression
du comblement en hébreu, utilise la même racine que le mot « paix ».
Booz appelle la paix, don de Dieu, pour Ruth, tout au long de ses jours.
Et Ruth lui dit : « Que je trouve
toujours grâce à tes yeux, mon seigneur !
Ruth
reprend le vocabulaire, les idées de Booz, mais les utilise pour sa relation à
Booz et non pour sa relation au Dieu d’Israël. Elle espère trouver grâce non
aux yeux de Dieu, mais à ceux de Booz. Ou, plus finement : elle espère
trouver grâce aux yeux de Dieu en trouvant grâce aux yeux de Booz. Regard d’incarnation.
Dieu n’a que les yeux de Booz en cet instant pour donner à Ruth de percevoir
combien elle est précieuse à ses yeux. Ruth appelle de plus la durabilité de la
générosité de Booz : que je trouve grâce toujours, dit-elle.
Oui, tu m’as consolée ; oui, tu as parlé au
cœur de ta servante, à moi qui ne suis même pas comme l’une de tes
servantes. »
Ruth ne
connaît sans doute pas encore suffisamment le Dieu d’Israël pour oser parler de
lui, mais elle a vu l’action d’un de ses fidèles : Booz. Elle s’est sentie
rejointe, consolée par Booz. « Parler au cœur » est une expression
biblique forte. Elle dit combien le centre de l’être est touché. Le livre d’Osée
(2,16) dit que Dieu fait sortir son
peuple (épouse infidèle) au désert pour lui parler au cœur. La consolation de
Dieu annoncée au livre d’Isaïe (40, 1-2) est exprimée de même : parlez au cœur
de Jérusalem..
Ce qui
est attendu de Dieu pour le peuple, passe par des humains. Dieu console Ruth
par Booz…
Seigneur
béni sois-tu pour ceux et celles que tu places sur nos routes, et qui nous
portent ta parole. Seigneur, donne-nous de porter ta parole, ta consolation à
ceux qui en ont besoin, à ceux vers qui tu nous envoies.
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