samedi 31 mars 2012

Je suis venu appeler

Lc 5
31 Jésus prenant la parole leur dit : « Ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades. 32 Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs pour qu'ils se convertissent. »

Esprit Saint, ouvre nos cœurs à l’appel de Jésus à la conversion.

Jésus prenant la parole leur dit : pour la seconde fois – et pas la dernière ! – nous trouvons le schéma récurrent des « controverses » : un acte posé par Jésus (ou ses disciples), la réaction, plus ou moins directement exprimée, des pharisiens, et une déclaration de Jésus qui clôt aussitôt le débat. Et si l’évangéliste ne se préoccupe plus de la suite, c’est bien pour mettre ainsi en relief une déclaration de Jésus sur un sujet important.

"Ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades" : aujourd’hui donc, il s’agit du but de la « venue » de Jésus : il se compare à un médecin (ce n’est pas la première fois : voir 4,23) ; il est venu guérir les malades que sont les pécheurs : un malade, on ne le punit pas, on ne lui fait pas de reproche, on espère seulement qu’il guérisse !

"Je ne suis pas venu appeler les justes" : nous entendons « les vrais justes », et certainement pas ceux qui se croient tels. Mais où sont-ils, les justes ? Sinon ceux qui se savent justifiés précisément par le Christ ?

"je suis venu appeler les pécheurs à la conversion": voilà comment Jésus veut guérir le pécheur, nous guérir : en nous appelant ! Il nous appelle à lui, nous invite à nous tourner vers lui, à nous « convertir ».


Seigneur Jésus, tu nous appelles sans cesse, tu nous invites à nous tourner vers toi, à nous convertir. Puissions-nous écouter ta voix, entendre ton appel, y répondre avec un cœur libre et aimant.

vendredi 30 mars 2012

A table avec eux

Lc 5
29 Lévi fit à Jésus un grand festin dans sa maison ; et il y avait toute un foule de collecteurs d'impôts et d'autres gens qui étaient à table avec eux. 30 Les Pharisiens et leurs scribes murmuraient, disant à ses disciples : «Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les collecteurs d'impôts et les pécheurs ? »

Esprit saint, donne-nous d’ouvrir nos cœurs à la Parole comme Lévi ouvrit sa porte à Jésus.

Lévi fit à Jésus un grand festin dans sa maison : Lévi ne dit rien mais il agit : il s’est levé d’un bond, il a conduit Jésus chez lui, dans sa maison ; il a fait préparé un repas en l’honneur de son nouveau maître ; l’imitant déjà dans la démesure, il a offert « un grand festin ». Ouvrir tout grand sa porte, accueillir, partager la table… il lui fallait ainsi marquer son appartenance toute neuve et surtout sans doute exprimer sa joie de cet appel.

"et il y avait toute une foule de collecteurs d'impôts et d'autres gens qui étaient à table avec eux" : quantité de collègues et d’autres gens encore profitent de l’aubaine ; quelles sont leurs motivations ? L’important est sans doute qu’ils soient tous « à table avec eux », avec Jésus et Lévi dont la nouvelle complicité semble déjà rayonner.

"Les Pharisiens et leurs scribes murmuraient" : tiens, ils sont de nouveau là… mais sûrement en-dehors de la maison ! Eux, ils ne se sont pas souillés en entrant chez un collecteur d’impôt ! Cette fois, ils ne se contentent pas de raisonner, ils se mettent à murmurer !

"disant à ses disciples" : ont-ils peur de se faire rabrouer comme devant le paralytique ? C’est aux disciples qu’ils s’adressent… et ceux-ci ne savant sans doute pas quoi répondre ! De toutes façons, en présence de Jésus, ils n'avaient pas à prendre la parole : cela était inconvenant pour un disciple, et s'il se risquait à enseigner devant son maître, il était même passible de mort ! (du moins d'après le Talmud...).

"Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les collecteurs d'impôts et les pécheurs ?" : au contraire des autres synoptiques, Luc n’a pas désigné les convives comme pécheurs : il laisse ce soin aux Pharisiens eux-mêmes. En fait, cette question n’est pas clairement un reproche, ce serait même plutôt une bonne question… : « Pour quelle raison Jésus choisit-il de partager la table avec tous ? ». Cette fois il est chez un collecteur d’impôt et ses semblables (selon la conception des Pharisiens entre autres), d’autre fois il entrera chez un Pharisien, ou il prendra part à un mariage, ira chez des amis… Jésus entre chez tous ! Au contraire des Pharisiens et consorts, il ne reste pas sur le seuil quand on lui ouvre une porte.


Seigneur, toi qui as partagé tant de tables avant de rassembler tes disciples autour de la tienne, permets-moi de t’accueillir aussi en ma maison, qu’elle te soit largement ouverte en ce jour.

jeudi 29 mars 2012

Il sortit

Lc 5
27 Après cela, il sortit et vit un collecteur d'impôts du nom de Lévi assis au bureau des taxes. Il lui dit : « Suis-moi. » 28 Quittant tout, il se leva et se mit à le suivre.

Esprit Saint, qu’au travers de ce récit, nous nous laissions interpeller par Jésus dans tous les moments de notre travail de ce jour.


Après cela, il sortit : si souvent les évangélistes emploient ce verbe, parfois équivalent de « il a été envoyé », ce qui nous en éclaire déjà le sens possible. Plusieurs fois, cette sortie est précisément celle de la maison de Capharnaüm (Mc 2,35…). Il y a ceux qui viennent à Jésus jusqu’à forcer l’entrée dans la maison, il y a ceux vers qui Jésus va en sortant lui-même de la maison.

"et vit un collecteur d'impôts" : Jésus n’est pas un passant distrait ou absorbé dans ses pensées ; sans cesse il observe autour de lui… on dirait que rien ne lui échappe. Ainsi donc, il « voit » ce collecteur d’impôt qui, pourtant, fait partie du paysage, lui qui est toujours là, à la même place, assis et donc immobile, et en plus, caché par les marchands qui doivent lui payer la taxe…

"du nom de Lévi" : Lévi pour Marc et Luc, Matthieu pour… « Matthieu »… l’homme est nommé : on n’est jamais un anonyme pour Jésus. Et en même temps son vrai nom nous restera un mystère. J’aime ces incertitudes qui flottent sur les listes d’apôtres… rien de tel pour ne pas en faire un groupe hermétique, rien de tel pour nous aider à aussi percevoir l’appel de Jésus…

"assis au bureau des taxes" : comme les autres en train de réparer leurs filets, voici Lévi totalement occupé à son gagne-pain. Et Jésus survient au milieu de cette journée qui s’annonçait de totale banalité.

"Il lui dit : "Suis-moi" : Lévi n’a rien demandé, peut-être rien souhaité. On ne sait rien d’autre de lui et en tous cas pas son intérêt éventuel pour la parole de Jésus. Rien n’explique le choix de Jésus. Voilà qui nous permet d’entendre ce "suis-moi", de le recevoir pour nous si nous le percevons ainsi…

"Quittant tout" : à nouveau comme Jacques, Jean, Simon au bord du lac, la réaction de l’appelé est immédiate : il laisse tout… « Nous qui avons tout laissé » diront plus tard les Fils du Tonnerre. Luc insiste particulièrement dans tous ses récits de vocation sur ce « laissant tout ».

"il se leva et se mit à le suivre" : ici aussi, insistance particulière de Luc : « il se mit à le suivre » (les autres évangélistes disent « il le suivit », employant l’aoriste plutôt que l’imparfait qui indique la permanence). Autrement dit, il devient "disciple". Nous verrons en effet que Lévi ne suit pas Jésus physiquement à ce moment –là : au contraire, c’est Lévi qui invitera Jésus dans sa maison !


Seigneur Jésus, toi qui « sors » pour « voir », tu passes en nos vies et poses sur chacun de nous ton regard d’amour ; tu nous invites à ta suite; avec ta force, je veux me lever pour te suivre.

mardi 27 mars 2012

Gloire à Dieu

Lc 5
25 A l'instant, celui-ci se leva devant eux, il prit ce qui lui servait de lit et il partit pour sa maison en rendant gloire à Dieu. 26 La stupeur les saisit tous et ils rendaient gloire à Dieu ; remplis de crainte, ils disaient : « Nous avons vu aujourd'hui des choses extraordinaires.»

Esprit Saint, fais que la méditation de ces versets nous inspire les paroles et les gestes qui rendent gloire à notre Dieu.

A l'instant : efficacité de la parole de Jésus : elle accomplit sans retard ce qu’elle dit.

celui-ci se leva devant eux : Luc continue à souligner l’importance du témoignage de cet homme; d’autres infirmes seront emmenés ou rencontrés par Jésus à l’écart des foules. Celui-ci a vocation d’être vu pour en amener d’autres à croire en Jésus.

"il prit ce qui lui servait de lit" : Jésus, dans son ordre, a précisé ce détail, comme il le fera en d’autres circonstances, et le paralytique obéit. Que représente cette civière ?

"et il partit pour sa maison" : Jésus n’a jamais guéri un malade pour se gagner un disciple. Il a explicitement renvoyé l’homme vers sa maison ; c’est au milieu des siens qu’il pourra dorénavant agir, servir. Mais que le retour au quotidien ne devienne jamais banalité : l’homme est guéri maintenant, et pardonné !

"en rendant gloire à Dieu" : et sa première parole est pour « rendre » à Dieu la gloire qu’il vient de manifester.

"La stupeur les saisit tous" : donc y compris les pharisiens… plus une réplique de leur part, ils sembleraient même qu’ils s’associent à la prière de tous… ? En tous cas, Luc détourne le projecteur de l’attitude des quelques notables pour nous montrer une foule convaincue par le signe donné par Jésus. Mais faut-il passer par la stupeur pour découvrir la présence de Dieu ??

"et ils rendaient gloire à Dieu" : seconde mention de la même démarche, cette fois non plus individuelle mais de la part de « tous ». Les bergers de Bethléem furent les premiers à rendre gloire et tout au long de son évangile Luc soulignera, comme ici, cette réaction des témoins des signes posés par Jésus.

"remplis de crainte, ils disaient : Nous avons vu aujourd'hui des choses extraordinaires" : la crainte de Dieu provient pour eux de l’aspect "extraordinaire" des évènements qui se sont déroulés sous leur yeux. Aujourd’hui, il nous faudrait un regard aiguisé pour reconnaître ce qui, dans nos vies, est hors-ordinaire… à moins de percevoir que l’ordinaire lui-même est tout habité de la présence du Christ ressuscité.


Donne-nous, Seigneur, de reconnaître ta présence, de percevoir tes signes, au cœur de nos vies, aussi routinières peuvent-elles nous sembler : que dans chaque rencontre, chaque évènement, chaque moment de prière, nous puissions demeurer attentifs et émerveillés afin de te rendre gloire.

lundi 26 mars 2012

Afin que vous sachiez

Lc 5
22 Mais Jésus, connaissant leurs raisonnements, leur rétorqua : « Pourquoi raisonnez-vous dans vos cœurs ? 23 Qu'y a-t-il de plus facile, de dire : “Tes péchés te sont pardonnés” ou bien de dire : “Lève-toi et marche” ? 24 Eh bien, afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur la terre autorité pour pardonner les péchés, — il dit au paralysé : “Je te dis, lève-toi, prends ta civière et va dans ta maison.” »

Esprit Saint, ouvre nos cœurs et nos esprits afin que nous recevions aujourd’hui la connaissance de lui-même dans laquelle Jésus veut nous introduire.


Mais Jésus, connaissant leurs raisonnements : Jésus sait ce qu’il y a dans le cœur de l’homme, que ce soit la foi enfouie ou les raisonnements qui tournent à vide, pire, qui cherchent des arguments pour condamner.

"leur rétorqua" : et c’est cette démarche-là que Jésus veut mettre au jour pour la transformer.

"Pourquoi raisonnez-vous dans vos cœurs ?" : ah, s’ils avaient pu entendre cette question ! Si nous pouvions « entendre » les questions que Jésus pose tout au long de sa vie, si nous pouvions nous laisser « remettre en question » à sa suite !

"afin que vous sachiez": voilà bien le but de Jésus : éclairer les Pharisiens, les sortir de cette logique qui les enferme et les empêche de répondre à la vraie question qu’ils ont eux-mêmes formulée : « Quel est cet homme ? ». A eux qui sont des hommes d’étude, Jésus veut apporter le vrai savoir : « pour que vous sachiez ». Et malgré la démonstration qui va suivre, rien ne changera car les mêmes se poseront la même question un peu plus tard (7,49).

"le Fils de l'homme a sur la terre autorité pour pardonner" : cette autorité, Jésus vient de l’exercer de son propre chef : personne ne le lui a demandé ; don offert de sa propre initiative. Personne, dans les récits des évangiles, n’a demandé son "pardon" à Jésus : Pierre disait "Eloigne-toi de moi !", le bon larron "Souviens-toi de moi !".

"il dit au paralysé : “Je te dis" : voilà bien la parole d’autorité qui s’ouvre ainsi, le mot qui annonce une nouveauté, du neuf, du difficile à recevoir aussi…

"lève-toi, prends ta civière et va dans ta maison.” : on l’aurait presque oublié, cet homme inerte déposé là au milieu. Il n’a rien dit, ses compagnons non plus. Son seul rôle semble être l’argument d’une discussion sur le péché… Même sa guérison sert de preuve. Pas un geste de Jésus… juste la parole… si attendue. Un peu comme Lazare sorti du tombeau dont la personne même est témoignage, l’homme devient, en se relevant, témoin vivant et debout de « l’autorité » de Jésus. Il est renvoyé chez les siens, revivifié en toute sa personne.


Seigneur, au travers d’un seul homme, tu agis pour le bien et la compréhension du plus grand nombre, pour les pharisiens présents ce jour-là comme pour nous tous. Tu parles et tu agis « pour que nous sachions » qui tu es, toi le Fils qui a reçu tous pouvoirs du Père. Donne-nous d’entrer ainsi dans le mystère de ta personne comme tu nous y invites.

dimanche 25 mars 2012

Dieu seul

Lc 5
21Les scribes et les Pharisiens se mirent à raisonner : « Quel est cet homme qui dit des blasphèmes ? Qui peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? »

Esprit Saint, ouvre nos cœurs à ce qui les dépasse.

Les scribes et les Pharisiens : bien sûr, ces groupes incarnent toute l’opposition qui monte face à l’agir de Jésus ; mais ce sont ceux que leur formation devrait rendre les plus lucides qui, au nom même de leur logique, restent fermés à la présence de ce Messie qu’ils attendent… « Tu es maître en Israël et tu ne sais pas cela » dira Jésus (Jn 3,10) au meilleur d’entre eux.

"se mirent à raisonner" : et c’est cela même, sans doute, qui les perd ! Dieu nous donne aussi de l’approcher par notre intelligence, mais dans l’ouverture et l’humilité.

"Quel est cet homme" : voilà pourtant une question juste, celle que tous se posent jusque aujourd’hui, et Jésus lui-même s’enquerra de la réponse : « Que dit-on de moi ? » « Pour vous, qui suis-je ? »

"qui dit des blasphèmes" : si la question en soi est légitime, la définition vient un peu vite !! Ils s’interrogent, non sur l’identité profonde de Jésus, mais sur celle d’un coupable, d’un blasphémateur… qui n’est pas Jésus. Ils sont partis dans leur passe-temps favori : juger et condamner.

" Qui peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? " : encore une toute bonne question ! Ils ont la réponse devant eux ; un pas de plus dans la bonne direction et leur raisonnement pourrait aboutir à la plus belle des révélations… mais leurs certitudes les aveuglent. Sans doute sont-ils, comme nous, aveuglés, ou plutôt éblouis, par une lumière trop vive pour leurs yeux : ce qui est trop grand, trop beau, trop donné… bref, ce qui est à la mesure de notre Dieu nous dépasse tellement que nous sommes si souvent incapables de le percevoir, de l’accueillir.


Seigneur Jésus, toi le Pardon, toi qui accueilles chacun au-delà de son péché, te voilà rejeté dans le fait même que tu libères le paralytique des liens de son péché. Donne-nous au contraire d’accueillir cette manifestation de ton amour infini pour nous, toi qui es notre Dieu.

samedi 24 mars 2012

Leur foi

Lc 5
20Voyant leur foi, il dit : « Tes péchés te sont pardonnés. »

Esprit Saint, augmente en nous la foi !


"Voyant leur foi" : Jésus ne voit pas que l’homme qui a atterri devant lui, il les voit tous, lui et ses porteurs. Et ce qu’il voit, c’est leur foi, c’est-à-dire l’attitude première qui permet à Jésus d’être à l’œuvre. Pourtant ils n’ont rien dit, on ne sait rien de leur attitude face à Jésus. Mais celui-ci mesure leur foi à l’aune de leur obstination à le rejoindre.
Les gens qui les entourent, et nous aussi (v.17), tous attendent le geste de guérison.
Mais de quoi l’homme doit-il guérir ? Quelle est sa vraie maladie, sa vraie paralysie ? Qu’est-ce qui l’empêche d’aimer ?
Comme d’habitude, Jésus va surprendre tout le monde.

"Homme, tes péchés te sont pardonnés" : l’interpellation « homme » que Luc emploie plusieurs fois semble si difficile à rendre dans la traduction qu’elle est tout simplement omise. Matthieu et Marc écrivent « mon fils », « mon enfant ».
Ainsi Jésus provoque la polémique.
Il manifeste, on ne peut plus clairement, que Dieu est à l’œuvre. « tes péchés sont pardonnés » ; Jésus ne se met pas en avant, il ne dit pas « je te pardonne », il laisse le champ libre à Dieu, et, malgré cela, les auditeurs comprendront vite qu’il se passe quelque chose d’incroyable.
Jésus est bien (aussi) le guérisseur qui attire les foules, mais ce qu’il veut guérir, c’est tout l’être : au-delà du corps visible et blessé, il y a en chacun des forces de mort auxquelles Jésus veut arracher l’homme malade. Chronologiquement, c’est la première libération qu’il lui apporte car ce sont ces forces qui font le plus obstacle à la vraie Vie.


Seigneur, c’est au nom de la foi du petit groupe, que tu libères l’homme de ses liens. Donne-nous cette foi agissante, tellement sûre de ton accueil qu’elle puisse nous mettre en route vers toi quels que soient les obstacles sur notre chemin.

vendredi 23 mars 2012

Au milieu

Lc 5
18 Survinrent des gens portant sur une civière un homme qui était paralysé ; ils cherchaient à le faire entrer et à le placer devant lui ; 19 et comme, à cause de la foule, ils ne voyaient pas par où le faire entrer, ils montèrent sur le toit et, au travers des tuiles, ils le firent descendre avec sa civière en plein milieu, devant Jésus.

Esprit Saint, rends nos cœurs attentifs à la Parole de Jésus autant qu’à la détresse de nos frères.


Nous aimons cette solidarité des 4 hommes (Mc) qui portent leur compagnon !
Le paralytique de Jérusalem, lui, avait moins de chance :
« je n’ai personne pour me plonger dans la piscine » disait-il à Jésus. (Jn 5, 7)
Mais la foule se presse, jusque devant la porte, et les empêche même de voir s’il y aurait un passage. Cette foule est venue, chacun étant porteur de sa motivation : curiosité, attente du Messie, désir de recevoir sa Parole porteuse de vie, attente d’une guérison personnelle, espoir de voir un miracle… il se passe tant de choses au fond de nos cœurs quand nous nous tournons vers le Seigneur. Ce qui est cruel, c’est que cette foule avide de la Parole de Jésus forme un mur, élève un obstacle infranchissable devant celui qui ne peut faire un pas par lui-même. Personne ne le voit, personne ne s’écarte… Se tourner vers Jésus en se détournant de son frère, le comble !

Mais les compagnons du paralytique ne reculent pas, ils s’acharnent, ils montent sur le toit, ils enlèvent les tuiles, nous dit Luc dans sa culture gréco-romaine. Bref, ils percent le toit en dégageant bois et terre battue (qui a dû quelque peu tomber sur les occupants de la maison…) et descendent le copain « en plein milieu », « devant Jésus ».
L’homme, qui doit sans doute avoir plutôt l’habitude d’être relégué dans l’ombre, le voilà au cœur de la foule qui cette fois a bien dû s’écarter. Il est là, au cœur de l’action, juste devant Jésus ! La femme adultère aussi fut placée « au milieu » (Jn 8,4) et l’homme à la main paralysée y fut appelé par Jésus lui-même : « Tiens-toi là au milieu » (6,8). Celui ou celle qui est là au milieu devient comme chargé d’une mission, il devient témoin et preuve de la parole libératrice de Jésus. Les gens, d’abord mécontents de devoir reculer, se réjouissent sans doute d’assister à une guérison en direct.


Je vois cette foule qui se presse tel un barrage pour ceux qui veulent t’approcher. Ce n’est pas ainsi que tu nous veux devant toi, Seigneur. Tu ne veux pas nous détourner de nos frères, tu ne veux pas qu’écouter ta parole nous empêche de nous retourner pour voir la détresse de notre frère. Celui qui était le tout dernier dans la file, le voilà « au milieu », juste devant toi. Ainsi, ici aussi, les derniers seront les premiers, à condition d’être portés par d’autres. Apprends-nous à nous soutenir mutuellement sur ton chemin.

jeudi 22 mars 2012

A l'oeuvre

Lc 5
17. Or, un jour qu'il était en train d'enseigner, il y avait dans l'assistance des
Pharisiens et des docteurs de la loi qui étaient venus de tous les villages de Galilée et de Judée ainsi que de Jérusalem ; et la puissance du Seigneur était à l'œuvre pour lui faire opérer des guérisons.

Esprit Saint, accompagne-nous dans la contemplation de Jésus qui enseigne et agit pour que triomphe la puissance de son Père.



Or : petit mot de liaison entre deux récits : que nous est-il donc dit juste avant ceci ? Luc nous a annoncé la présence de « grandes foules » que nous allons retrouver. Et il terminait par « Jésus se retirait dans les lieux déserts et il priait ». Ainsi, c’est dans le mouvement de la prière de Jésus - que Luc mentionne si souvent - que se situe le récit suivant.

"un jour qu'il était en train d'enseigner" : dans ce long premier verset, Luc nous cadre la scène en 3 temps : d’abord une situation d’enseignement ; Jésus enseigne autant par ses gestes que par ses paroles : les deux vont se compléter pour permettre la compréhension et surtout l’accueil par son auditoire qui dira à la fin « nous avons vu » et non pas « nous avons entendu ». Ce souligné sur l’enseignement est propre à Luc : Matthieu n’en parle pas et Marc ne le met pas ainsi en évidence.

"il y avait dans l'assistance des Pharisiens et des docteurs de la loi" : là où les autres synoptiques parlent modestement de « quelques scribes », Luc souligne l’intérêt des hauts personnages religieux pour l’enseignement de Jésus. Jusqu’à présent, il a insisté sur l’engouement des foules ; ainsi lors de la guérison d’un "possédé" dans la synagogue de Capharnaüm le jour du sabbat (4,31), il n’y avait eu que de l’enthousiasme. Et les foules se pressaient aussi au bord du lac puis après la guérison du lépreux. Mais cette époque sans conflit est déjà résolue : voici que s’ouvrent de longues pages de controverses entre Jésus et les pharisiens.

"qui étaient venus de tous les villages de Galilée et de Judée ainsi que de Jérusalem" : Luc en remet une couche : ces personnages viennent de loin (d’après Mt et Mc nous sommes à Capharnaüm). Luc tient à faire ressortir l’importance des déclarations de Jésus.

"et la puissance du Seigneur était à l'œuvre" : la « puissance de Dieu » est souvent mentionnée pour signifier que c’est Dieu lui-même qui agit : ainsi nous l’avons entendu dans la bouche des témoins dans la synagogue : « il commande avec autorité et puissance » (4,36) et Jésus lui-même confèrera cette puissance à ses apôtres (9,1) : « il leur donna autorité et puissance ». Cette puissance de Dieu est « à l’œuvre » : elle est présente, elle est agissante, Jésus lui permet d’être efficace à travers lui.

"pour lui faire opérer des guérisons" : Luc n’est pas adepte du suspense ! Un enseignement, des pharisiens, un miracle en vue… le cadre est tracé !


Seigneur, tu laisses la puissance du Père se manifester au travers de toi. Toi qui es toute transparence à son action, permets que je n’y fasse pas moi-même obstacle.

mercredi 21 mars 2012

Il le toucha

Luc 5,12-16 reprise

Viens Esprit de Dieu, souffle sur nos corps
Viens Esprit de Dieu, souffle en nos cœurs
Purifie nous, forme nous en peuple nouveau, pour la louange de ton nom

Jésus parcourt les villes, cités des hommes, et un lépreux, un exclu, vient à sa rencontre.
A l’audace du lépreux qui enfreint la loi en venant à la rencontre de Jésus, répond l’audace de Jésus qui se laisse approcher, et accepte la rencontre. A la foi du lépreux qui demande une guérison, une purification, répond la foi de Jésus en la volonté de salut de Dieu. Il étend la main, comme en un geste de Dieu qui fit sortir son peuple d’Egypte à main forte et bras étendu.
Jésus touche, par sa main, comme par sa parole : Je le veux, sois purifié. Ainsi il nous rejoint en notre existence.

Jésus envoie l’homme guéri se montrer au prêtre : qu’il soit ainsi réintégré dans la communauté humaine. Le geste de guérison, est aussi geste de réintégration dans la communauté. Comme le baptême nous introduit dans la communauté ecclésiale, la guérison insère cet homme en son peuple. Jésus ne le guérit pas pour l’attacher à lui, mais pour le réintégrer à la société. IL ne cherche pas à s’attacher les foules. Si la rumeur enfle à son sujet, il se retire dans la solitude et prie son Père. Non pas à nous Seigneur, non pas à nous mais à ton rapporte la gloire,  murmure-t-il sans doute avec le psaume (114)
 
Seigneur, si tu le veux, tu peux me guérir.
Seigneur, viens ainsi restaurer en nous ce qui est brisé, ce qui sépare et divise.
Seigneur, viens ainsi aujourd’hui, nous tisser en communion humaine, en communauté de foi.
Seigneur, entraîne-nous en ta prière secrète, union au Père, communion à son projet de vie.

mardi 20 mars 2012

Il priait

Mais lui se retirait dans les déserts et il priait.
    Luc 5,16

Viens Esprit de Jésus, fais nous entrer en ce mystère de prière, communion au Père.

Mais lui se retirait dans les déserts
Ce n’est pas la première fois que Luc mentionne ce retrait de Jésus (cf 4, 42 ; 4,1)
J’observe ce mouvement de Jésus, qui passe d’un contact avec la foule, à une solitude au désert. C’est comme les deux mouvements d’une unique respiration. Il accomplit sa mission auprès des foules, par l’enseignement, annonce du Royaume, et il vit en profonde communion avec le Père. Je retrouve les deux lignes du commandement nouveau : aimer Dieu de tout son cœur et son prochain comme soi-même.

Ce retrait marque aussi combien Jésus a conscience d’être envoyé, a conscience de sa mission, qui n’est pas du tout de chercher à être superstar ! Mais d’annoncer la nouveauté du Royaume, qui accomplit toutes les promesses. Cette mission il l’accomplit, habité par l’Esprit (4,1.14.18…), il la vit en profonde communion avec le Père.

Dans ce retrait, je perçois son désir de ne pas s’attacher les foules comme un gourou, entraîneur, à l’affût d’un succès, d’un entourage qui l’ovationne. Il passe en faisant le bien, semant l’annonce du Royaume, comme une  invitation, et non comme une obligation, un enrôlement.

Et il priait
Luc mentionne régulièrement cette prière de Jésus, cette communion profonde qui l’unit au Père, dans l’Esprit.
Jésus est homme, profondément relié ! La prière au désert, le met à nu, les mains vides, devant son Père. La prière au désert l’invite à la pure présence !

Seigneur, habite ma prière de ton Esprit. Donne-moi au long de mes jours, d’alterner cette présence au Père, et cette présence à mes frères et sœurs. Que ces moments de prière, plongée en toi dans le silence, fécondent mon activité, la fassent tienne.  

lundi 19 mars 2012

Pour l'écouter

Et il lui prescrivit de n’en parler à personne : Mais étant allé, montre-toi au prêtre, et offre pour ta purification selon ce qu’à ordonné Moïse, en témoignage pour eux.
Mais la parole à son sujet se répandait davantage et des foules nombreuses se rassemblaient  pour l’écouter et être guéries de leurs maladies.
Luc 4,14-15

Viens Esprit de Jésus, augmente en moi la foi que je témoigne de toi, en l’humble quotidien

Et il lui prescrivit de n’en parler à personne :
Si Jésus guérit les malades, expulse les démons, il ne veut pas que cela se sache. Il ne veut pas passer pour un guérisseur, il ne veut pas attirer à lui par les prodiges qu’il accomplit. Il veut annoncer la Bonne Nouvelle du Royaume, et pose les gestes qui appuient son annonce. Mais il veut que le Royaume soit mis en avant, et non lui !

 Mais étant allé, montre-toi au prêtre, et offre pour ta purification selon ce qu’à ordonné Moïse, en témoignage pour eux.
Jésus dira : je ne suis pas venu abolir la loi mais l’accomplir. Il ne transgresse la loi, comme ici en touchant le lépreux, que pour sauver. Peut-on alors encore parler de transgression ? N’est-ce pas tout simplement replacer la loi dans son cadre, et reconnaître que l’exception confirme la loi ? Autrement, il suit la loi. Et l’accomplit pour qu’elle annonce en profondeur la venue du Royaume de Dieu, caractérisé par la guérison des malades, la délivrance des opprimés,… L’accomplissement de la loi par le lépreux guéri, sera un témoignage. Un témoignage pour qui veut l’accueillir…

Mais la parole à son sujet se répandait davantage et des foules nombreuses se rassemblaient  pour l’écouter et être guéries de leurs maladies.
Malgré le désir de Jésus de ne pas attirer les foules, la nouvelle de ses bienfaits se propage, et les foules se rassemblent, pour l’entendre, et pour recevoir ses gestes de guérison et de salut. Chacun doit être habité d’un secret désir : voir Jésus, l’entendre, recevoir une délivrance…

Et moi, quel est mon désir ? Et nous tous qui nous retrouvons à prier et méditer la Parole quel désir nous rassemble autour de Jésus, autour de cette page d’Evangile ? Seigneur pose ton regard sur chacun de nous. Vois nos cœurs désireux de te rencontrer, de t’entendre, de t’accueillir en toute notre vie, en notre quotidien qu’il soit heureux ou malheureux, blessé. Parle Seigneur, nous t’écoutons.

dimanche 18 mars 2012

Jésus le toucha

Alors, il arriva tandis qu’il était dans une des villes que vint un homme couvert de lèpre. Ayant vu Jésus, tombant sur sa face, il le pria disant : Seigneur, si tu veux, tu peux me purifier. Et ayant étendu la main, il le toucha en disant : je le veux, sois purifié. Et aussitôt la lèpre le quitta.
      Luc 5, 12-13

Viens Esprit de Jésus, purifier mon cœur, pour qu’il accueille ta Parole et en vive
Viens Esprit de Jésus, fais jaillir la création nouvelle et le monde nouveau !

Alors, il arriva tandis qu’il était dans une des villes que vint un homme couvert de lèpre.
Pour saint Luc, la mission de Jésus part des villes, comme plus tard la mission des apôtres part des villes, dans le livre des Actes.

Un homme couvert de lèpre s’approche de Jésus. A cette époque la lèpre était perçue comme maladie dangereuse, inguérissable, signe de péché. Celui qui en était atteint devait s’éloigner de la cité, vivre à l’écart (Lévitique 13,45 sv). Celui-ci fait preuve d’audace, il enfreint cette loi, pour approcher de Jésus. Il est couvert de lèpre, sa situation est comme désespérée. De quoi ne plus craindre d’enfreindre la loi, quand on est comme mort, que risque-t-on ? On n’a plus rien à perdre, et tout à gagner !

Ayant vu Jésus, tombant sur sa face,
Il a vu Jésus. Un simple regard posé sur Jésus lui donne force d’enfreindre la loi, et lui donne de se mettre à croire en un salut possible. IL a vu Jésus et tombe la face contre terre. Qu’est-ce qu’il a perçu en Jésus ? Qu’a-t-il vu au-delà du simple regard posé sur un prophète, un prédicateur itinérant ? Pierre dans le passage précédent tombe aux genoux de Jésus, en lui disant de s’écarter de lui car il est pécheur. Pierre avait été saisi d’effroi à la vue de la pêche surabondante. Ici le lépreux, tombe aussi devant Jésus, mais ne lui demande pas du tout de s’écarter, que du contraire !

il le pria disant : Seigneur, si tu veux, tu peux me purifier.
Il le prie, le supplie. Il l’appelle Seigneur, comme Pierre l’avait appelé Seigneur. C’est un regard de foi qu’il a posé sur Jésus, et qui lui donne de reconnaître en cet homme, le Seigneur !  Il le prie en faisant appel à sa volonté : si tu le veux ! Comment un Dieu bon, pourrait-il ne pas vouloir le bien ?

Et ayant étendu la main, il le toucha en disant : je le veux, sois purifié.
Et Jésus répond à cette prière. Par un geste et une parole, pas seulement une parole, mais aussi un geste. Et dans le cas d’un lépreux, un geste hautement significatif. Le lépreux a enfreint la loi en s’approchant de Jésus, alors qu’il doit normalement se tenir à l’écart. Jésus va plus loin dans l’infraction : il le touche. Par ce geste, il montre sa totale communion avec cet homme. Je pense à ce lépreux, que tous fuyaient, qui ne connaissait plus guère le contact humain. Quelle transfiguration en sa vie, qu’un tel geste, qu’une telle attention ! Et Jésus accompagne son geste d’une parole qui reprend exactement la demande du lépreux : je le veux, sois purifié. Jésus accueille la foi de cet homme, et l’exauce.

Et aussitôt la lèpre le quitta.
Et le lépreux est purifié. Luc signale que la lèpre, ce mal qui rongeait l’homme, le quitte. En 4,27 Jésus avait rappelé la guérison d’un lépreux, Naaman le syrien par l’entremise d’Elisée, le prophète. Ici Jésus apporte le salut à cet homme, par sa parole, et son geste. Sa parole est parole de Dieu, son geste est geste de Dieu.

Seigneur, comme ce lépreux, donne-moi d’approcher de toi. Donne-moi de te confier humblement ma misère, dans la foi. Seigneur, tu es le Dieu de bonté, que ta tendresse rejoigne tous les souffrants. Prononce pour chacun une parole de salut, de guérison.

samedi 17 mars 2012

Avance au large

Or il arriva, tandis que la foule se pressait contre lui pour écouter la Parole de Dieu, et qu’il était debout près du lac de Gennesareth, il vit deux barques se trouvant près du lac. Les pêcheurs étaient descendus de celles-ci et lavaient les filets. Etant monté alors dans une des barques, qui était à Simon, il lui demanda de gagner un peu le large loin de la terre, étant assis alors depuis la barque, il enseignait les foules. Lorsqu’il eut cessé de parler, il dit à Simon : Avance vers la profondeur et laissez descendre vos filets pour la pêche. Et Simon répondant dit : Maître, durant toute la nuit, ayant peiné, nous n’avons rien pris. Mais sur ta parole je laisserai descendre les filets. Et ayant fait cela, ils prirent une multitude de poissons, leurs filets se déchirant. Et ils firent signe aux compagnons de l’autre barque, de venir les aider ; et ils vinrent et remplirent les deux barques en sorte qu’elles s’enfonçaient. Ayant vu, Simon Pierre tomba aux genoux de Jésus, en disant : Ecarte-toi de moi, parce que je suis un homme pécheur. Un effroi en effet l’avait saisi et tous ceux qui étaient avec lui, en raison de la prise des poissons qu’ils avaient capturés. De même Jacques et Jean, fils de Zébédée, qui étaient les compagnons de Simon. Alors Jésus dit à Simon : Ne crains pas, à partir de maintenant ce sont des humains que tu prendras vivants. Et ayant ramené les barques sur la terre, ayant tout abandonné, ils le suivirent.

        Luc 5,1-11

Viens Esprit, ouvre nos cœurs à la Parole de Jésus,
Viens Esprit, ouvre nos mains à l’œuvre qu’il attend de nous
Viens Esprit, ouvre nos vies au mystère du Royaume

Or il arriva, tandis que la foule se pressait contre lui pour écouter la Parole de Dieu,
Je regarde cette foule qui se presse contre Jésus pour entendre sa Parole. Que mon désir soit tel, que mon cœur s’ouvre lui aussi à cette parole.

et qu’il était debout près du lac de Gennesareth, il vit deux barques se trouvant près du lac.
Le bord du lac, une étendue paisible, le ciel qui se reflète dans l’eau. Le lieu de labeur de Simon et de ses compagnons…

Les pêcheurs étaient descendus de celles-ci et lavaient les filets.
La vie des habitants de Capharnaüm était tournée vers le lac, pour vivre de la pêche. Nous sommes au cœur de la vie quotidienne de ces hommes. Ils lavent les filets après une nuit de pêche.

Etant monté alors dans une des barques, qui était à Simon, il lui demanda de gagner un peu le large loin de la terre, étant assis alors depuis la barque, il enseignait les foules.
Simon n’est déjà plus un inconnu pour Jésus. Nous les avons vus ensemble dans la maison de Simon, après une prédication à la synagogue. Et Jésus a guéri la belle-mère de Simon. Jésus monte dans la barque et s’assied, c’est la position du maître qui enseigne. Il est assis. Depuis la barque, il enseigne.

Lorsqu’il eut cessé de parler, il dit à Simon : Avance vers la profondeur et laissez descendre vos filets pour la pêche.
Jésus le maître invite alors Simon à la pêche, et pour cela à s’éloigner plus encore du rivage, à avancer vers la profondeur. Invitation à laisser descendre la parole entendue plus profond en soi !

 Et Simon répondant dit : Maître, durant toute la nuit, ayant peiné, nous n’avons rien pris.
Jésus est fils de charpentier, non de pêcheur. S’y connaît-il en pêche ? ce n’est plus l’heure, les hommes ont peiné toute la nuit, maintenant ils nettoient et rangent leurs filets ! Ils ont peiné toute la nuit, sans rien prendre. Simon répond, en disant « maître » mais en n’utilisant pas le terme habituel d’enseignant mais celui plutôt de chef !

Mais sur ta parole je laisserai descendre les filets.
Sur ta parole, c’est le même terme grec qui est sous-jacent ici que dans le oui de Marie : qu’il se passe pour moi selon ta parole. Parole-événement, parole qui dit ce qui arrive. Evénement qui parle ! Sur ta parole. Pierre a pêché toute la nuit sans rien prendre. Son métier lui dit de rentrer… mais à son expérience il choisit de préférer la parole de Jésus le charpentier, d’y donner foi !

Et ayant fait cela, ils prirent une multitude de poissons, leurs filets se déchirant. Et ils firent signe aux compagnons de l’autre barque, de venir les aider ; et ils vinrent et remplirent les deux barques en sorte qu’elles s’enfonçaient.
Abondance ! Là où Dieu fait signe, l’homme est comblé au-delà de toute attente.

Ayant vu, Simon Pierre tomba aux genoux de Jésus, en disant : Ecarte-toi de moi, parce que je suis un homme pécheur.
Comment la vue du signe de la pêche plus qu’abondante provoque-t-elle un tel retournement ? Tandis que Jésus parlait à la foule, Simon et les autres pêcheurs semblaient eux affairés à leurs filets. Ecoutaient-ils attentivement en même temps ? ou d’un oreille distraite ? Et voilà que ce sont ces hommes pécheurs qui sont bénéficiaires du signe ! Où sont les foules ? et Pierre, devant ce qu’il perçoit comme manifestation divine est saisi. Il ne se sent pas digne de vivre en proximité de Jésus. Il se découvre pécheur, au contact de la parole de Jésus.

Un effroi en effet l’avait saisi et tous ceux qui étaient avec lui, en raison de la prise des poissons qu’ils avaient capturés. De même Jacques et Jean, fils de Zébédée, qui étaient les compagnons de Simon.
Et l’attitude de Simon est partagée par tous les pêcheurs. Ils sont du métier, ils devinent que quelque chose de mystérieux se passe sous leur yeux, qu’un monde nouveau est advenu !

 Alors Jésus dit à Simon : Ne crains pas, à partir de maintenant ce sont des humains que tu prendras vivants.
Invitation à la paix du cœur : ne crains pas. Comme à Marie lors de l’annonciation, c’est un message de paix qui est délivré. Ne crains pas. Jésus vient nous rejoindre non pour nous effrayer, il vient partager nos vies, simplement, humblement, mais en même temps il transforme tout ce qu’il touche !

Sa parole est aussi annonce de la mission de Simon et des autres : désormais ce sont des hommes que tu prendras vivants. Si Jésus peut prendre l’image de la pêche pour décrire la mission de Pierre, il lui faut aussi vite préciser. Les poissons étaient pris de leur lieu de vie, et condamnés à mourir, pour servir de nourriture. Les hommes « pris » par Simon, le seront pour la vie et non pour la mort.

 Et ayant ramené les barques sur la terre, ayant tout abandonné, ils le suivirent.
Incroyable !  Ils ont peiné toute la nuit sans succès. Les voilà qui ramènent une pêche plus qu’abondante, et ils semblent n’en faire aucun cas. Ils laissent tout pour suivre Jésus.
Ils ne s’attachent pas au don de Dieu, à son signe, ils s'attachent à Dieu lui-même, ils se mettent en route !

Seigneur, donne-nous de vivre selon ta parole, donne-nous ensemble d’œuvrer là où tu nous invites, pour qu’ensemble nous portions fruit pour ton royaume.

Seigneur, donne-nous d’avancer au large, sans crainte, dans la joie de ta présence.

vendredi 16 mars 2012

Annoncer la bonne Nouvelle

Reprise Luc 4, 38-44

Viens Esprit de Jésus, conduis-nous sur les chemins de l’Evangile

Seigneur, je te garde passant par les villes, rencontrant les personnes qui viennent à toi, guérissant, délivrant. Mais tu ne t’arrêtes pas, tu es celui qui passe en faisant le bien, comme l’écrira Luc dans les Actes des Apôtres. Tu es celui qui est soucieux de porter la Bonne Nouvelle plus particulièrement aux démunis, aux malades, aux enchaînés.

Tu l’avais annoncé en commentant le passage d’Isaïe : Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Ecriture. (Luc 4, 21)

Seigneur, étends la main aujourd’hui encore, sur ceux que nous te présentons. Délivre, aujourd’hui encore tous ceux qui sont enchaînés.

Seigneur, je te vois alternant en ton quotidien, solitude et sollicitude, prière et action, retrait et rencontre. Tu habites notre terre, tu partages notre quotidien, féconde-le de ta prière et de ton action.

jeudi 15 mars 2012

il marche

Quand il fit jour, étant sorti, il marcha vers un lieu désert. Et les foules le cherchaient, et elles vinrent jusqu’à lui et elles le retenaient pour qu’il ne marche pas loin d’elles. Mais il leur dit : Aux autres villes aussi, il faut que moi j’annonce la bonne nouvelle du Royaume de Dieu, car c’est pour cela que j’ai été envoyé. Et il prêchait dans les synagogues de Judée.
      Luc 4, 42-44

Viens Esprit de Jésus répands en nos cœurs la bonne Nouvelle du Royaume
Viens Esprit de Jésus fais nous marcher sur la route de nos vies, porteur de ce message de bonheur

Quand il fit jour, étant sorti, il marcha vers un lieu désert.
Jésus a passé la nuit à la maison de Capharnaüm, il a passé la soirée à guérir les malades qu’on lui apportait, ainsi qu’à chasser les esprits impurs. Il a dû sans doute prendre sur une partie de la nuit, pour accueillir ainsi tous ceux qui venaient à lui. Et voici qu’au matin, il sort. Résonne en ma tête la parabole du semeur, qui sort au matin pour semer à tout vent.

Il sort et marche. Jésus, l’homme qui marche, l’homme qui porte une nouvelle qui le brûle, qui le consume. Il marche vers un lieu désert. Retourne-t-il à la solitude de la prière, dans le cœur à cœur avec son Père. On peut le supposer.

Et les foules le cherchaient, et elles vinrent jusqu’à lui et elles le retenaient pour qu’il ne marche pas loin d’elles.
Mais les foules le guettent, elles le cherchent, elles ont compris qu’il était porteur d’une mission de salut, de guérison, elles ont repris vie en lui. Comment pourraient-elles le laisser partir ? Les foules le cherchent. Et elles le trouvent. Elles savent donc, qu’il faut le chercher en ces lieux déserts, propices à la prière. Elles devinent donc son besoin de retrait, de solitude, mais elles le bravent pour ne pas le perdre. Elles le retiennent de peur qu’il ne s’en aille loin d’elles. Qui ne ferait pareil, qui n’essaierait de retenir celui qui vient de porter vie et guérison à une foule de malades ? Mais peut-on enchaîner un homme libre, comme le Souffle, un homme porteur de feu ? Un homme porteur d’une mission de salut, de délivrance ?

 Mais il leur dit : Aux autres villes aussi, il faut que moi j’annonce la bonne nouvelle du Royaume de Dieu, car c’est pour cela que j’ai été envoyé.
Nul ne peut porter la main sur Jésus, enchaîner sa liberté. Jésus se sait porteur d’une mission, sa marche est pressée par cet envoi. Il veut annoncer le royaume dans les autres villes… Dans cette expression « aux autres villes » on découvre la réalité de l’évangélisation au temps de Luc, les prédicateurs s’arrêtent plutôt dans les villes. La Bonne Nouvelle part de ces centres de vie.

 Et il prêchait dans les synagogues de Judée.
Jésus ne voulait pas fonder une religion, une secte, un nouveau groupe… il voulait porter la bonne Nouvelle au sein même de son peuple, je ne suis pas venu abolir mais accomplir dira-t-il. Il vient au sein de la foi juive, du culte juif, annoncer le salut, annoncer le visage du Père qui l’a envoyé.

Seigneur, je te vois qui marche, qui sillonne la terre de ton pays, porteur de ce feu, je te vois, désireux de répandre largement ce feu, auprès de tous tes contemporains. Je te vois passant en nos vies. Et nous voudrions te retenir, mais déjà tu es plus loin, en avant, entraîne-nous en ta marche !

mercredi 14 mars 2012

Des démons partirent

Des démons partirent aussi d’un grand nombre en criant et en disant : Toi, tu es le Fils de Dieu. Et les menaçant, Jésus ne leur permettait pas de dire cela, parce qu’ils savaient qu’il était le Christ.
       Luc 4,41

Viens Esprit de Jésus, viens en mon cœur, délivre-le de tout ce qui l’enchaîne
Viens Esprit de Jésus, rend à notre terre sa clarté et sa beauté

Des démons partirent aussi d’un grand nombre
Des démons, ce n’est plus trop à notre goût… que comprendre ? Oui, il y a des puissances mauvaises qui peuvent nous habiter, nous posséder, nous détourner de notre désir profond, nous détourner de nous-même, des autres, et de Dieu ! Jésus guérit les malades et libèrent les cœurs enchaînés, possédés…

en criant et en disant : Toi, tu es le Fils de Dieu.
En criant, on pourrait presque traduire en « croassant »… ils résistent à la présence de Jésus, ils résistent à sa venue dans les cœurs, ils ne veulent pas perdre ceux qu’ils tiennent comme leur proie. Ils hurlent leur connaissance de l’être de Jésus, il est le Fils de Dieu. Cette manière de crier le nom, est manière de vouloir avoir prise sur Jésus, de vouloir montrer qu’ils savent, qu’ils connaissent. Comme s’ils tentaient de posséder Jésus ! Mais Jésus les chasse. Il leur ordonne de quitter ces personnes qu’ils tourmentent.

Et les menaçant, Jésus ne leur permettait pas de dire cela, parce qu’ils savaient qu’il était le Christ.
Et non seulement Jésus libère les personnes possédées, tourmentées, mais de plus, il empêche ces esprits mauvais de crier son nom. Il ne veut pas que soit déformée sa bonne nouvelle, qu’elle soit récupérée par ces esprits mauvais. Ils peuvent séduire par leur connaissance, mais ils déforment ensuite, possèdent et privent de liberté. Jésus ne veut pas que la révélation de son identité, leur soit une force, aussi il les fait taire.
Un seul verset suffit à Luc pour nous dire cette lutte acharnée de Jésus, ce combat qu’il doit mener. Un verset qui nous dit la violence de cette lutte et la force de résistance, la force victorieuse qui habite Jésus.

Seigneur, prononce sur nous la parole qui libère. Aide-nous à discerner en nos vies ce qui vient de toi, et ce qui t’est opposé.

Seigneur, prononce sur notre terre, ta parole de vie, que tout soit recréé.

mardi 13 mars 2012

A chacun d'eux...

Au coucher du soleil, tous ceux qui avaient des malades, de diverses maladies, les amenèrent à lui. Celui-ci ayant imposé les mains à chacun d’eux, les guérissait.
 Luc 4,40

Viens Esprit de Dieu, viens Esprit de guérison,
Viens Esprit de paix et de communion

Au coucher du soleil,
Au coucher du soleil, le sabbat est achevé, il est à nouveau permis de parcourir de plus longues distances, de porter un malade.

tous ceux qui avaient des malades, de diverses maladies, les amenèrent à lui.
Au matin à la synagogue, Jésus a expulsé un démon, ensuite à la maison de Pierre il a guéri la belle-mère de Pierre. Maintenant, tous ceux qui ont entendu cela, lui confient leurs malades. Ils espèrent une guérison. Et ne sont pas déçus :

Celui-ci ayant imposé les mains à chacun d’eux, les guérissait.
Jésus ne guérit pas sans un contact, une attention personnelle à chacun !  Il impose les mains à chacun d’eux. Il prend le temps d’un regard, d’une parole, d’une attention ! J’entends ses mots, il pourrait dire avec le prophète Isaïe : tu as du prix à mes yeux. Mots adressés par le Père lui-même, et transmis par le Fils !

Il les guérissait
Il a chassé l’esprit impur par sa parole, il guérit par l’imposition de ses mains. Parole et geste sont en lui porteurs de salut, porteurs de la grâce de Dieu ! Parole et geste, en lui, inaugurent la création nouvelle. Il sépare l’esprit impur de l’homme, comme Dieu sépara la ténèbre de la lumière. Il fait surgir la vie nouvelle dans les corps malades, comme il modela l’homme au début de la Genèse.

Seigneur, aujourd’hui je veux te rendre grâce pour la création, et la re-création que tu opères en nous. Aujourd’hui encore tu viens nous secourir. Béni sois-tu !

lundi 12 mars 2012

Elle les servait

Mais il se leva et alla de la synagogue dans la maison de Simon. La belle-mère de Simon était en proie à une forte fièvre. Et ils le sollicitèrent à son sujet. Se penchant sur elle, il rabroua la fièvre, et elle la quitta. A l’instant même, elle se leva et les servait.
          Luc 4, 38-39

Viens Esprit de vie
Viens Esprit de communion
Viens Esprit de service

Mais il se leva et alla de la synagogue dans la maison de Simon.
Jésus vient de chasser un esprit impur qui tourmentait un homme, tandis qu’ils étaient à la synagogue de Capharnaüm. Tous s’interrogent à son sujet. Mais Jésus ne s’attarde pas là. Il se leva, ce verbe sera plus tard utilisé pour exprimer la résurrection. Quand il quitte un lieu pour un autre, c’est une mission, un nouveau départ. Il se leva, toute une puissance de vie est inscrite dans ce mouvement. Jésus va de la synagogue à la maison de Simon. La synagogue, lieu public, lieu de rassemblement. La maison de Simon, lieu plus intime, plus privé. Je le regarde faire route. Si l’identification des vestiges dans les ruines de l’ancienne cité de Capharnaüm est bonne, il n’y a pas longue route à faire.

 La belle-mère de Simon était en proie à une forte fièvre. Et ils le sollicitèrent à son sujet.
Jésus vient de guérir un homme qui était tourmenté par un esprit mauvais. Le voici devant une femme fiévreuse. On comprend aisément que d’emblée on lui parle de la malade. On pouvait penser qu’il allait vers un lieu de repos, de solitude bienfaisante après sa mission, et voilà que même au sein de l’intimité, il se retrouve sollicité.

Se penchant sur elle, il rabroua la fièvre, et elle la quitta.
Le récit est bref, la guérison liée à une parole de Jésus. Comme pour l’esprit impur chassé d’un seul ordre de Jésus. Ici, nous n’avons pas les mots même de Jésus, mais il est dit qu’il rabroue la fièvre. Et la fièvre quitte la femme. Puissance de la parole de Jésus : « il dit et cela est ». Nous retrouvons la même parole efficace qu’au début de la création en Gn 1.
Jésus s’est penché sur elle. Je regarde ce geste. Proximité, douceur. Jésus est attentionné, il considère la personne. Il se met à son niveau, il ne la prend pas de haut. Beauté du geste, de l’attention.

 A l’instant même, elle se leva et les servait.
La réaction de la femme est immédiate. Elle se lève. C’est le même verbe de résurrection qui est utilisé ici, comme au verset précédent. Luc semble nous dire que la belle-mère de Simon participe de ce mouvement de Jésus. Elle reçoit en partage ce mouvement de vie qui anime Jésus. Et la conséquence est immédiate. Comme Jésus, ce mouvement de vie, n’est pas mis à profit comme une puissance de domination, mais comme principe de service.
Jésus en guérissant cette femme de sa fièvre, la fait entrer dans le mouvement de vie qui le porte lui. Elle passe de la fièvre au service. De l’agitation à la communion.
Je note qu’elle sert non seulement Jésus mais tous ceux qui sont là. Jésus n’attache jamais à lui seul, il crée la communion autour de lui.

Seigneur, je garde ce verset aujourd’hui, te priant de me guérir de toute fièvre, et de me donner d’accueillir ta vie en partage, que ma vie soit service, dans la communion avec ceux et celles que tu placeras sur mon chemin.

samedi 10 mars 2012

Quelle parole !

Et une grande crainte fut sur tous, et ils parlaient entre eux en disant : Quelle parole ! Car avec autorité et puissance il commande aux esprits impurs et ils sortent ! Et une renommée se répandit à son sujet en tout lieu de la région.
   Luc 4, 36-37

Viens Esprit de discernement, donne-moi de reconnaître ton œuvre en notre monde, en ma vie,
Viens Esprit de Dieu, viens en moi, habite mon cœur, mes paroles et mes actes
Que ton règne en moi s’établisse

Et une grande crainte fut sur tous,
Une grande crainte… la première réaction des témoins de cet exorcisme. Un homme s’est adressé à Jésus avec violence et Jésus a répondu à l’esprit mauvais qui s’était emparé de cet homme avec fermeté, calmement, il lui a ordonné de se taire et de quitter cet homme. Et le démon a obéi. Emoi devant une telle parole, devant une telle puissance face au mal. Ebranlement, dans un monde où l’homme est souvent impuissant, débordé par les forces du mal. Elles ne sont donc pas invincibles. Elles peuvent donc être vaincues. Et qui a ce pouvoir ? quel est cet homme pour exercer une telle force ? L’acte de Jésus pose question, interpelle…

et ils parlaient entre eux en disant : Quelle parole ! Car avec autorité et puissance il commande aux esprits impurs et ils sortent !
Ils parlaient entre eux. Ils chuchotent, ils sont tellement interloqués devant la scène, qu’ils n’osent encore en parler tout haut, interroger Jésus. Ils partagent leur émoi, leur stupeur.

Ils décrivent entre eux ce qui s’est passé, tentent de comprendre. Ils reconnaissent la parole de Jésus, comme une parole prononcée avec autorité et puissance. Comme une parole efficace qui réalise ce qu’elle dit. Ils sont interpellés au plus profond.

Et une renommée se répandit à son sujet en tout lieu de la région.
Après la première stupeur passée, ils en parlent plus loin, et de proche en proche la rumeur se répand. On se raconte ce qui s’est passé. Les premiers témoignent, les suivants relayent le témoignage. Voilà comment aussi la parole est venue jusqu’à nous ! Vagues toujours plus profondes, plus larges, atteignant des rives lointaines, dans l’espace et le temps.

Seigneur, donne-moi d’accueillir ce témoignage et de me laisser interpeller. Garde moi de l’habitude lorsque je lis ta parole.
Je te rends grâce pour ceux et celles qui l’ont portée jusqu’à moi. Donne-moi de la transmettre à mon tour en simplicité et vérité, en la laissant habiter et transformer mon cœur, tout mon être, ma vie.
Que ta Parole en se répandant, agisse en nos vies !

vendredi 9 mars 2012

Sois muselé

Et Jésus le réprimanda et dit : Sois muselé et sors de lui. Et l’ayant jeté à terre au milieu, le démon sortit de lui, sans lui faire aucun mal.
    Luc 4, 35

Viens Esprit de Jésus, viens éclairer ce qui est obscur
Viens Esprit de Jésus, viens purifier ce qui est abîmé par le péché,
Viens Esprit de Jésus, viens faire taire les mauvaises pensées

Et Jésus le réprimanda et dit : Sois muselé et sors de lui.
Puissance de la parole de Jésus. Il entame la lutte contre le démon qui tourmente cet homme à mains nues, avec pour seule force sa parole. Il réprimande le démon. Il exige sa sortie de l’homme tourmenté. Un ordre clair, net, incisif ! Il ne discute pas avec le démon, qui avait commencé en disant sa connaissance de Jésus : je sais qui tu es, le Saint de Dieu.  Jésus ne répond pas à ce début d’échange, il n’entre pas dans la discussion avec cet esprit du mal, il le renvoie directement, lui ordonnant de ne plus tourmenter cet homme.

 Et l’ayant jeté à terre au milieu, le démon sortit de lui, sans lui faire aucun mal.
Et la puissance de la parole de Jésus est telle, que le démon ne peut que s’exécuter, il obéit en quittant l’homme, non sans le jeter à terre, mais sans pouvoir lui faire aucun mal.

Je regarde cette scène, je me laisse toucher par cette puissance de la parole de Jésus. Je trouve en lui, un chemin de résistance à toute pensée qui entrainerait au mal. La briser immédiatement contre le roc du Christ, dit saint Benoît. Ne pas discuter avec une pensée mauvaise, ne pas jouer avec elle, le déposer immédiatement devant le Christ. La lui confier, pour qu’il l’éloigne de moi. Discuter avec la pensée, c’est lui donner une place, la laisser entrer, faire son chemin en moi.

Viens Jésus, purifie mon cœur de tout ce qui l’éloigne de toi ! Viens Jésus prononce sur moi, la parole de paix, la parole de salut.

jeudi 8 mars 2012

Le Saint de Dieu

Dans la synagogue, il y avait un homme ayant un esprit de démon impur et il cria d’une voix forte : Laisse ! Quoi à nous et à toi, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais, toi, qui tu es, le saint de Dieu !
      Luc 4, 33-34
Viens Esprit de Jésus discerner en nous, viens libérer nos cœurs et nos pensées des mouvements qui te rejettent.

Dans la synagogue, il y avait un homme ayant un esprit de démon impur
Jésus enseigne, avec autorité dans la synagogue. En cette synagogue les gens de Capharnaüm sont venus écouter la Parole de Dieu proclamée et commentée. Ils sont venus prier. Et voici, parmi eux, un homme tourmenté, un homme travaillé par un esprit de démon impur. L’exact opposé de Jésus. Un homme qui a opté pour le tentateur plutôt que pour Dieu.

et il cria d’une voix forte :
Si Jésus enseigne avec autorité, cela ne peut que déranger qui s’est rallié à l’adversaire.

Ah ! Quoi à nous et à toi, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais, toi, qui tu es, le saint de Dieu !
Entre Jésus et l’esprit du mal, c’est l’antagonisme définitif. C’est le combat ! On l’avait déjà observé lors des tentations au désert. Leurs points de vue sont irréconciliables.

L’expression Quoi à nous et à toi  le dit bien, ils n’ont rien de commun. Ceux que l’esprit impur possède, sont ravis au Christ, sont dérobés par le malin !

Es-tu venu pour nous perdre ? La lucidité de ce mauvais esprit est totale. Il sait qu’entre le règne du bien que Jésus apporte, et le règne du mal qu’il sème il y a totale incompatibilité. Si Jésus vient instaurer la paix, la réconciliation, l’amour de Dieu, il travaille exactement à l’opposé de l’œuvre du démon.

Je sais toi, qui tu es, le saint de Dieu. A nouveau parfaite lucidité concernant la personne de Jésus. Sa profession de foi est juste ! Mais il refuse de reconnaître Jésus, il refuse de se rallier à lui. Ce n’est pas le tout de savoir le reconnaître, encore faut-il adhérer de tout son être à sa vie, à son message.

Seigneur, donne-moi tout au long de ce jour, de discerner ce qui vient de toi, pour l’accueillir et en vivre. Donne-moi de discerner tout ce qui s’oppose à toi, que je le rejette.

Dans la nuit de Pâques, nous redirons avec les nouveaux baptisés, avec toute l’Eglise notre choix, pour toi, contre toute puissance du mal. Prépare-nous, par un renouvellement de tout notre être.