samedi 30 juin 2018

Il les conduit

Ps 77
12 Devant leurs pères il accomplit un miracle en Égypte, au pays de Tanis :
13 il fend la mer, il les fait passer, dressant les eaux comme une digue ;
14 le jour, il les conduit par la nuée, et la nuit, par la lumière d'un feu.
15 Il fend le rocher du désert, les désaltère aux eaux profondes ;
16 de la roche, il tire des ruisseaux qu'il fait dévaler comme un fleuve.

Viens Esprit Saint, viens faire vivre en nous les paroles qui nous révèlent qui est notre Dieu.

Toute l’histoire de l’exode est ici résumée en ces 5 courts versets. Chaque fois, c’est Dieu qui en est le sujet. Son action est un « miracle », car lui seul en est capable ; mais les « pères » en furent bien les témoins, c’est « devant eux » que Dieu a agi. Tout leur fut donné : la délivrance, le chemin, fut-ce à travers les eaux, les sources… Ainsi ni la mer, ni la nuit, ni la sécheresse du désert, rien ne peut arrêter celui qui met en Dieu sa confiance : c’est Dieu lui-même qui le conduit et écarte les obstacles.
Tout laisse donc supposer le bonheur de ceux qui sont ainsi sous la protection de leur Dieu, tout laisse supposer qu’ils y répondront par leur fidélité et leur action de grâce…. !?

Seigneur, tu es un Dieu attentif qui accompagne chacun. Tu connais les ornières de nos chemins mais tu es avec nous : tu nous aideras, tu nous relèveras. Béni sois-tu pour tant de sollicitude. Garde nos yeux émerveillés et nos cœurs reconnaissants.

vendredi 29 juin 2018

Pas comme leurs pères


Ps 77
8 Qu'ils ne soient pas, comme leurs pères,
une génération indocile et rebelle,
 génération de cœurs inconstants
et d'esprits infidèles à Dieu.
9 Les fils d'Éphraïm, archers d'élite,
se sont enfuis, le jour du combat :
10 ils n'ont pas gardé l'alliance de Dieu,
ils refusaient de suivre sa loi ;
11 ils avaient oublié ses exploits,
les merveilles dont ils furent les témoins.

Viens Esprit saint, viens relire avec nous l’histoire de ton peuple, viens éclairer l’histoire de notre vie.

Après ces 7 versets d’introduction, nous y sommes : le psalmiste commence à relire l’histoire d’Israël. Mais, curieusement, il le fait par la négative, en voulant  démarquer les générations futures - qui seront éclairées par cet enseignement (v. 7) - de la génération passée qui fut infidèle. Les adjectifs ne manquent pas : indociles, rebelles, inconstants, manquant de foi (fuite), non respectueux de la loi et, dans la logique du psaume, oublieux des merveilles de Dieu dont ils furent pourtant les témoins directs. Ils auraient dû transmettre ce témoignage, cette expérience de rencontre, et ils ne l’ont pas fait.
La première leçon est tirée de la conduite d’Ephraïm, exemple de trahison qui s’est manifestée par un manque de courage au combat dans le refus de l’alliance divine (voir Jg 12, 1-6).
Ainsi, que ce soit dans les hauts-faits et les exploits, ou les dérobades et les trahisons, tout peut servir aux générations suivantes pour se tracer de nouvelles lignes de conduite selon l’alliance proposée par le Seigneur.

Seigneur Dieu, garde-nous fidèles, garde-nous en ta main, ainsi nous marcherons selon ta loi et pourrons fidèlement transmettre le témoignage de tes merveilles.

jeudi 28 juin 2018

Enseigner à leurs fils


Ps 77
5 Il fixa une règle en Jacob,
il établit en Israël une loi,
loi qui ordonnait à nos pères
d'enseigner ces choses à leur fils,
6 pour que l'âge suivant les connaisse,
et leur descendance à venir.
Qu'ils se lèvent et les racontent à leurs fils
7 pour qu'ils placent en Dieu leur espoir
et n'oublient pas les exploits du Seigneur
mais observent ses commandements.

Viens Esprit Saint, viens nous aider à enseigner, à transmettre le récit des exploits de notre Dieu.

Le psalmiste prolonge les préambules, il veut insister sur le devoir de transmission. Car c’en est un puisque c’est l’objet d’une loi. Dieu a établit comme une règle le fait d’enseigner. Cela fait partie de la loi remise à Israël. C’est de génération en génération que doivent être enseignées « ces choses », c’est à dire les merveilles de Dieu. Le but didactique du psaume est ainsi bien souligné : il s’agit d’instruire par une longue méditation. On peut noter au passage que le verset central de ce psaume se trouve au milieu du psautier ; ainsi les psaumes qui suivent vont pouvoir tirer les leçons de l’histoire d’Israël, comme les psaumes précédents le laissaient déjà pressentir.
Ce passage nous rappelle la révélation de la loi divine et la confiance qu’elle entraîne : ainsi les disciples, se rappelant toutes les merveilles réalisées par Dieu pour son peuple, peuvent mettre tout leur espoir en Lui, tout en veillant aussi et toujours à garder ses commandements.

Seigneur Dieu, donne-nous d’être de bons disciples, désireux de recevoir l’enseignement qui nous conduira sur ton chemin, celui que ta loi nous indique.

mercredi 27 juin 2018

Nous savons

Ps 77
3 Nous avons entendu
et nous savons ce que nos pères nous ont raconté ;
4 nous le redirons à l'âge qui vient,
sans rien cacher à nos descendants :
 les titres de gloire du Seigneur,
sa puissance et les merveilles qu'il a faites.

Viens Esprit Saint, viens mettre sur nos lèvres les mots qui témoigneront des merveilles de Dieu.

A peine Dieu a-t-il annoncé qu’il allait parler, voilà que la réponse fuse : « nous avons entendu et nous savons ». Etrange, c’est comme s’il n’était plus nécessaire d’écouter… pourtant Dieu allait révéler ce qui est caché… La réponse est même collective. Que savent-ils ? Ce qu’ils ont appris de leurs pères. C’est donc à travers eux que Dieu a parlé, qu’il s’est déjà manifesté.
Les pères ont raconté, les fils raconteront à leurs enfants, sans rien dissimuler : « nous le redirons à l'âge qui vient, sans rien cacher à nos descendants ».
Avant de se lancer dans ce long récit, le psalmiste en donne la clé : toute cette histoire, toutes ces péripéties avec leurs bons et leurs mauvais côtés, tout cela va être rappelé dans le but de glorifier Dieu, de prouver sa puissance, de reconnaître « les merveilles qu'il a faites ».
Voilà donc une introduction qui vient à point pour dépasser le côté anecdotique de toutes les péripéties vécue par le peuple élu.
C'est aussi une invitation à relire notre propre histoire en y retrouvant combien notre vie elle-même peut être vécue « à la gloire de Dieu ».

Seigneur Dieu, tu fais des merveilles sur cette terre, tu fais des merveilles en chacun de nous. Béni sois-tu. 

mardi 26 juin 2018

J'ouvrirai la bouche


Ps 77
1 Écoute ma loi, ô mon peuple, 
tends l'oreille aux paroles de ma bouche.
2 J'ouvrirai la bouche pour une parabole, 
je publierai ce qui fut caché dès l'origine.

Viens Esprit Saint, viens nous faire entendre les paroles qui sortent de la bouche de Dieu, rends notre oreille attentive et vigilante.

Nous commençons aujourd’hui un très long psaume. C’est un enseignement de Dieu à l’égard de son peuple pour l’encourager à relire toute son histoire et à en tirer les conclusions dans son temps. Se tracera ainsi peu à peu comme un portrait de Dieu, en même temps qu’un appel à vivre en fonction de ce qu’il attend.

« Écoute » : le premier mot (qui ouvre aussi la Règle de Benoît) est la condition même de l’aboutissement de cet enseignement. Il faut que le disciple écoute, qu’il tende l’oreille, « qu’il incline l’oreille de son cœur ».

Ce qu’il (nous) faut écouter, c’est la loi, non pas une loi humaine faite d’interdictions mais, dit le Seigneur, « ma loi », celle qui réjouit tellement le psalmiste (voir surtout à ce propos le psaume 118 : « je prends plaisir à ta loi »). Elle est un guide qui mène sur le bon chemin, sur un chemin de vie et de bonheur. Cette loi est assimilée aux paroles qui sortent de la bouche de Dieu. Il va ouvrir la bouche… soyons donc toute attention.

Que va-t-il dire ? Une parabole ! Il annonce la publication de ce qui est caché, et pourtant il le fera encore sous forme mystérieuse, par un récit parabolique. Nous verrons que le sujet de cette « parabole » n’est autre que l’histoire même de son peuple : ainsi c’est cette histoire (notre histoire personnelle aussi) qui est porteuse de sens. A nous de la méditer en ce sens.

Seigneur Jésus, je te rends grâce d’être un Dieu qui parle, qui t’adresses à chacun, qui lui permets de relire son histoire afin d’y retrouver tes traces.

dimanche 24 juin 2018

Tu as conduit ton peuple


 Ps 76

17 Les eaux, en te voyant, Seigneur, 
les eaux, en te voyant, tremblèrent, 
l'abîme lui-même a frémi.
18 Les nuages déversèrent leurs eaux
les nuées donnèrent de la voix, 
la foudre frappait de toute part.
19 Au roulement de ta voix qui tonnait,
tes éclairs illuminèrent le monde, 
la terre s'agita et frémit.
20 Par la mer passait ton chemin, 
tes sentiers, par les eaux profondes ; 
et nul n'en connaît la trace.
21 Tu as conduit comme un troupeau 
ton peuple par la main de Moïse et d'Aaron.



Le Psaume (versets 17 et 20) fait maintenant référence au passage de la mer rouge : «Moïse étendit le bras sur la mer. Le Seigneur chassa la mer toute la nuit par un fort vent d’est ; il mit la mer à sec, et les eaux se fendirent. Les fils d’Israël entrèrent au milieu de la mer à pied sec, les eaux formant une muraille à leur droite et à leur gauche. Les Égyptiens les poursuivirent ; tous les chevaux de Pharaon, ses chars et ses guerriers entrèrent derrière eux jusqu’au milieu de la mer...

Le Seigneur dit à Moïse : « Étends le bras sur la mer : que les eaux reviennent sur les Égyptiens, leurs chars et leurs guerriers ! » Moïse étendit le bras sur la mer. Au point du jour, la mer reprit sa place ; dans leur fuite, les Égyptiens s’y heurtèrent, et le Seigneur les précipita au milieu de la mer. Les eaux refluèrent et recouvrirent les chars et les guerriers, toute l’armée de Pharaon qui était entrée dans la mer à la poursuite d’Israël. Il n’en resta pas un seul. Mais les fils d’Israël avaient marché à pied sec au milieu de la mer, les eaux formant une muraille à leur droite et à leur gauche. » (Exode 14, 21...29) 

Pour Israël et les chrétiens c'est l'image de la délivrance des ennemis, et aussi de « l'ennemi intérieur » qui habite chacun de nous. Les sentiers passent par la mer et les eaux profondes de la descente en nous mêmes et de l'épreuve, chemin dont nul ne connaît la trace et qui se dessine pas à pas en le suivant, en le vivant. Nous ne savons pas où nous allons, mais nous savons avec QUI nous marchons : IL nous tient par la main et nous conduit !

Entre les deux versets sur le passage de la mer rouge se placent les deux versets sur la manifestation de Dieu au Sinaï au moment du don de la Loi : « Le troisième jour, dès le matin, il y eut des coups de tonnerre, des éclairs, une lourde nuée sur la montagne, et une puissante sonnerie de cor ; dans le camp, tout le peuple trembla. Moïse fit sortir le peuple hors du camp, à la rencontre de Dieu, et ils restèrent debout au pied de la montagne. La montagne du Sinaï était toute fumante, car le Seigneur y était descendu dans le feu ; la fumée montait, comme la fumée d’une fournaise, et toute la montagne tremblait violemment. La sonnerie du cor était de plus en plus puissante. Moïse parlait, et la voix de Dieu lui répondait. Le Seigneur descendit sur le sommet du Sinaï, il appela Moïse sur le sommet de la montagne, et Moïse monta vers lui. » (Exode 19, 16 à 20)

Le Seigneur se manifeste avec fracas ! Il impressionne le peuple ! Cela ne veut pas dire qu'il intervient toujours de manière éblouissante ! Mais il le fait parfois, rarement, pour nous encourager à discerner sa présence et à y croire... et ensuite à la reconnaître quand elle se fait si discrète à travers les humbles et beaux petits signes du quotidien.

Oui le Seigneur guide et conduit son peuple, ses brebis qu'il connaît chacune par son nom, (Jean 10, 3)… et il le conduit en utilisant les intermédiaires humains qui sont sur notre route !

Seigneur aide-moi à accepter tes chemins, même quand je ne les comprends pas, à ne pas rechercher les signes extraordinaires, à reconnaître les personnes que tu as mis sur ma route pour m'éclairer, m'interpeller , me guider.
Donne-moi un cœur qui écoute et fais confiance.
Soeur Marie-Christine

samedi 23 juin 2018

la sainteté est ton chemin

Ps 76

14 Dieu, la sainteté est ton chemin ! 
Quel Dieu est grand comme Dieu ?
15 Tu es le Dieu qui accomplis la merveille, 
qui fais connaître chez les peuples ta force :
16 tu rachetas ton peuple avec puissance, 
les descendants de Jacob et de Joseph.

La sainteté de Dieu c'est son être même de Tout Autre. Dieu inaccessible, mais qui comble la distance qui le sépare de l'homme. La sainteté de Dieu inclut tout ce que Dieu possède de richesse et de vie, de puissance et de bonté.

« C’est moi qui apprenais à marcher à Israël, en le soutenant de mes bras, et il n’a pas compris que je venais à son secours. je le guidais avec humanité, par des liens d’amour. Vais-je t’abandonner, Éphraïm, et te livrer, Israël ? Vais-je t’abandonner ?... Non ! Mon cœur se retourne contre moi ; en même temps, mes entrailles frémissent... Je n’agirai pas selon l’ardeur de ma colère, je ne détruirai plus Israël, car moi, je suis Dieu, et non pas homme : au milieu de vous je suis le Dieu saint, et je ne viens pas pour exterminer. » (Osée 11, 3 et 9) 

« Mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos chemins ne sont pas mes chemins, – oracle du Seigneur. Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins, et mes pensées, au-dessus de vos pensées. » (Isaïe 55, 8)

Notre Dieu est unique dans son attention pour son peuple : « Quelle est en effet la grande nation dont les dieux soient aussi proches que le Seigneur notre Dieu est proche de nous chaque fois que nous l’invoquons ? Et quelle est la grande nation dont les décrets et les ordonnances soient aussi justes que toute cette Loi que je vous donne aujourd’hui ? » (Deutéronome 4, 8)

Et le psaume poursuit avec l'allusion à la libération d'Égypte, la délivrance par excellence. «C’est par la force de sa main que le Seigneur nous a fait sortir d’Égypte, la maison d’esclavage. » (Ex 13,14 )

« Nous avons crié vers le Seigneur, le Dieu de nos pères. Il a entendu notre voix, il a vu que nous étions dans la misère, la peine et l’oppression. Le Seigneur nous a fait sortir d’Égypte à main forte et à bras étendu, par des actions terrifiantes, des signes et des prodiges. Il nous a conduits dans ce lieu et nous a donné ce pays, un pays ruisselant de lait et de miel.» (Deutéronome 26,7-9)

Seigneur donne-moi d'accepter les chemins par lesquels tu me conduis. Donne-moi de te faire confiance, de croire que tu me guides avec humanité, et que tu entends mon cri et y réponds...même si je dois attendre cette réponse ou si elle me déroute. Je te le demande aussi pour tous ceux qui sont dans la détresse.

Soeur Marie-Christine

vendredi 22 juin 2018

Dieu oublierait-il ?


Ps 76

10 Dieu oublierait-il d'avoir pitié, dans sa colère a-t-il fermé ses entrailles ?
11 J'ai dit : « Une chose me fait mal, la droite du Très-Haut a changé. »
12 Je me souviens des exploits du Seigneur, je rappelle ta merveille de jadis ;
13 je me redis tous tes hauts faits, sur tes exploits je médite.


« Dieu oublierait-il d'avoir pitié... a-t-il fermé ses entrailles ? » N'ayons pas peur de l'interpeller ainsi !

L'Écriture nous répond: « Jérusalem disait : '' Le Seigneur m’a abandonnée, mon Seigneur m’a oubliée.'' Une femme peut-elle oublier son nourrisson, ne plus avoir de tendresse pour le fils de ses entrailles ? Même si elle l’oubliait, moi, je ne t’oublierai pas. Car je t’ai gravée sur les paumes de mes mains, j’ai toujours tes remparts devant les yeux. » (Isaïe 49, 14-16) Et Jérémie : « Éphraïm n’est-il pas pour moi un fils précieux, n’est-il pas un enfant de délices, puisque son souvenir ne me quitte plus chaque fois que j’ai parlé de lui ? Voilà pourquoi, à cause de lui, mes entrailles frémissent ; oui, je lui ferai miséricorde – oracle du Seigneur. » Pensons au père du fils prodigue dont les entrailles s'émeuvent en apercevant son fils de loin. (Luc 15,20).

Il nous est bon de noter des textes comme ceux-ci pour nous soutenir aux moments difficiles, quand nous avons l'impression que « la droite du très-Haut a changé ». Cette détresse,le Christ en croix l'a connue, - « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m'as-tu abandonné ? » ( Matthieu 27,46 et Marc 15,34, citation du Psaume 21, 1) - l'a assumée dans une confiance filiale - « Père, entre tes mains je remets mon esprit » (Luc 23,46 citation du Psaume 30, 6).

Pour, la troisième fois le psalmiste se souvient. Après s'être souvenu de Dieu (versets 4-5), puis du passé et de son chant (verset 7), maintenant il fait explicitement référence aux souvenirs de son peuple, aux événements fondateurs de la sortie d'Égypte et de l'Exode, il va les détailler dans les versets suivants.

C'est aussi la troisième fois qu'il utilise le verbe méditer ; comme lui, comme Marie qui « retenait tous ces événements et les méditai dans son cœur » (Luc 2, 19) «  Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements » (Luc 2,51). Il s'agit de faire tourner les événements dans son cœur pour en discerner la signification dans le plan du Seigneur sur nous, de les garder, non comme un gardien de musée, mais comme un veilleur qui scrute la nuit.

Seigneur viens à mon aide, hâte-toi de me secourir, ne tarde plus !
« Grâce à l’amour du Seigneur, nous ne sommes pas anéantis ; ses tendresses ne s’épuisent pas ; elles se renouvellent chaque matin, – oui, ta fidélité surabonde. Je me dis : « Le Seigneur est mon partage, c’est pourquoi j’espère en lui. » Le Seigneur est bon pour qui se tourne vers lui, pour celui qui le cherche. Il est bon d’espérer en silence le salut du Seigneur ». (Lamentations 3, 22,26)
Aujourd'hui encore, manifester que tes tendresses se renouvellent chaque matin, que ta fidélité surabonde. Viens pour tous ceux qui n'en peuvent plus !
Soeur Marie-Christine

jeudi 21 juin 2018

Je me souviens


Ps 76

6 Je pense aux jours d'autrefois,
aux années de jadis ;

7 la nuit, je me souviens de mon chant,
je médite en mon cœur,
et mon esprit s'interroge.

8 Le Seigneur ne fera-t-il que rejeter,
ne sera-t-il jamais plus favorable ?

9 Son amour a-t-il donc disparu ?
 S'est-elle éteinte, d'âge en âge, la parole ?


Dans sa détresse le priant se souvient, fait mémoire des jours d'autrefois : il se rappelle les interventions de Dieu dans l'histoire de son peuple, dans son histoire personnelle. Il nous est bon de garder en notre cœur le souvenir des actions de Dieu, de ces moment où nous avons eu conscience de  sa présence, de son intervention, de sa protection (une épreuve qui, avec le recul, a été source de fécondité dans ma vie, un accident qui aurait pu être terrible et dont nous sortons indemnes, une situation bloquée qui se dénoue etc.) de les noter au besoin, pour s'y raccrocher, pour nourrir notre espérance, pour les redire au Seigneur...

La nuit, les événements, les paroles, les chants remontent en notre cœur, surtout si nous n'arrivons pas à dormir, cela nous « travaille ». À la suite du psalmiste laissons-les remonter, transformons-les en prière, les présentant tout simplement au Seigneur. Offrons-lui nos questionnements.

Les questions des versets 8 et 9 n'en font qu'une et sont fondamentales : c’est le doute lancinant du croyant en détresse : celui en qui il a mis sa foi, sa confiance l'a-t-il abandonné ? Son amour dont on nous a parlé, qu'en est-il aujourd'hui ? La force de sa parole s'est-elle amenuisée au fil du temps ? Est-ce de l'histoire ancienne qui ne me concerne pas ? Ne craignons pas de faire nôtre cette interrogation poignante, en notre nom et /ou au nom de ceux qui sont dans ces situations.

Mais laissons aussi Saint Paul nous dire au nom de sa foi, de sa confiance en son Dieu :
« J’en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les Principautés célestes, ni le présent ni l’avenir, ni les Puissances, ni les hauteurs, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur. » (Romains 8, 38-39 voir tout le passage versets 31 à 39). Saint Paul sait ce qu'est l'épreuve, il a voulu en être délivré, l'a demandé par trois fois au Seigneur et a entendu cette réponse: « Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse » (2 Corinthiens 12,9)

Seigneur dans les jours heureux, dans les jours gris, dans les jours noirs, apprends-moi à me souvenir de ton action dans ma vie, dans celle des personnes qui m'entourent, dans celle de l'Église et du monde. Que cela m'aide à vivre mon quotidien avec toi, à dire tout, mes joies et mes cris de révolte ! À t'interroger sur ton absence et ton indifférence apparentes. À accepter que ton amour ait choisi de respecter les libertés, de ne forcer ni les événements, ni le cours de la nature. Tu n'as pas de baguette magique, mais tu es présent au fond de notre cœur. Aide-nous à ne pas t'étouffer en nous (voir Etty Hillesum), mais à te laisser jaillir du fond de notre cœur.

Sœur Marie-Christine

mercredi 20 juin 2018

Vers Dieu


Ps 76

2 Vers Dieu, je crie mon appel !
Je crie vers Dieu : qu'il m'entende !
3 Au jour de la détresse,
je cherche le Seigneur ;
la nuit, je tends les mains sans relâche,
mon âme refuse le réconfort.
4 Je me souviens de Dieu, je me plains ;
je médite et mon esprit défaille.
5 Tu refuses à mes yeux le sommeil ;
je me trouble, incapable de parler.

Le premier verset de ce Psaume résume toute la démarche des Psaumes :
« Vers Dieu » oui, c'est vers Lui que je me tourne ; et c'est déjà par le fait même une prière quelque soit ce qui va suivre.

« je crie mon appel !» l'homme de la Bible n'a pas peur de crier vers Dieu, de l'interpeller de toute sa vigueur. Moi aussi je peux crier vers Dieu, je peux tout lui crier : du moment que c'est à lui que je le crie, c'est une prière, toute la tradition de l'Église l'affirme. Il est bon de nous l'entendre dire et de nous le rappeler quand nous sommes dans la détresse.

« Je crie vers Dieu : qu'il m'entende ! » la répétition insiste et enrichit ; « qu'il m'entende » c'est à la fois une prière, un appel, un désir, une conviction, une certitude, un acte de confiance.

Et l'homme nous décrit sa manière de prier. Comme il arrive parfois, une épreuve, une détresse, nous incite à chercher le Seigneur, à le questionner, à l'interpeller. Et il ne faut pas avoir peur de ce mouvement. Il est bon. Saint Augustin nous y invite « Au jour de ton malheur, chercher Dieu ! Ne cherche pas autre chose par Dieu, mais cherche Dieu du fond de ton malheur : et à ton  cri, Dieu écartera le malheur, et en sécurité, tu te serreras contre Dieu » (sur le Psaume 76)

C'est une prière de tout son être, les mains tendues, sans relâche ! Une manière de parler, mais qui dit bien l'insistance et la persévérance.
C'est une prière qui ne veut pas de consolation. Et il est vrai que devant la détresse d'une personne il est souvent préférable de rien dire.
Pourquoi ne veut–il pas de réconfort, sous entendu, humain ? Parce qu'il l'attend de Dieu et non des hommes. C'est sa relation à Dieu qui est en jeu à travers cette épreuve !
Il se souvient de Dieu, de son action dans l'histoire de son peuple et dans sa propre histoire. Ce souvenir augmente sa plainte et lui fait perdre le souffle, car si Dieu a agi dans la passé, aujourd'hui, il ne bouge pas, il se tait, il semble absent.
Le priant en perd le sommeil et la possibilité de s'exprimer ; il ne sait ni que penser, ni que dire, il est complètement bloqué. Et il le crie en toute franchise. La nuit peut aussi être l'obscurité dans laquelle mon cœur est plongé devant l'incompréhensible.

Dieu en Jésus dans son agonie a vécu cette détresse extrême dont il a souhaité être délivré...et qu'il a acceptée dans l'abandon filial. (Matthieu 26, 37- 39 et 42 ; Marc 14, 33-36 ; Luc 22,41-44)

Seigneur je te confie tous ceux qui aujourd'hui sont dans cette situation. Ceux qui se tournent vers toi dans leur épreuve, ceux qui se révoltent, ceux qui plongent dans le désespoir, ceux qui perdent le sommeil… Pour eux, avec eux, en leur nom, je te crie mon appel !
À chacun vient manifester ta présence d'une manière ou d'une autre, vient l'aider à ne pas perdre cœur, à ne pas plonger sans retour, à rebondir, à se relever… Petit à petit, jour après jour.

Soeur Marie-Christine

lundi 18 juin 2018

Tu es le redoutable


Ps 75
8 Toi, tu es le redoutable !
Qui tiendra sous les coups de ta fureur ?
9 Des cieux, tu prononces le verdict ;
la terre a peur et se tait
10 quand Dieu se lève pour juger,
pour sauver tous les humbles de la terre.
11 La colère des hommes te rend gloire
quand les survivants te font cortège.
12 Faites des vœux et tenez vos promesses au Seigneur votre Dieu ;
vous qui l'entourez, portez votre offrande au redoutable.
13 Il éteint le souffle des princes,
lui, redoutable aux rois de la terre !

Viens Esprit Saint, apprends-nous la juste crainte du Seigneur, dans la reconnaissance de sa grandeur, dans le respect que nous inspire ce Dieu qui se fait proche de nous.

Après le Dieu vainqueur, voici le Dieu juge, redoutable en sa justice pour ceux qui s’en détournent. Ce mot « redoutable » est répété trois fois et encadre les versets proposés ce jour. La première fois, il est adressé à Dieu même, avec une emphase : « Toi ! » qui souligne l’opposition avec les ennemis dont la force est détruite. Comme devant la victoire, tout s’immobilise et se tait devant la justice. D’autant plus que ce jugement est rendu de façon imposante : « des cieux » « Dieu se lève ».
Pourtant paix et justice vont ensemble, et ceux qui sont humbles ne doivent pas se laisser prendre par la peur car c’est en leur faveur qu’est prononcé ce jugement. Il leur est cependant demandé de faire des vœux (d’action de grâce) c’est-à-dire de reconnaître l’action de Dieu, de tenir leurs promesses, bref, d’être fidèle à l’Alliance proposée.

Seigneur Dieu, oui, tu es grand et « redoutable », et pourtant tu veux demeurer avec nous, tu t’es manifesté en serviteur, tu veilles auprès des humbles. Donne-nous cette humilité qui nous fasse partager ton amitié.



dimanche 17 juin 2018

Tu resplendis


Ps 75
5 Magnifique, toi, tu resplendis
au-dessus d'une montagne de butin.
6 Les voici dépouillés, ces guerriers,
endormis, tous ces braves aux mains inertes.
7 Sous ta menace, Dieu de Jacob,
le char et le cheval se sont figés.

Viens Esprit Saint, que ta lumière nous guide en ce jour.
Tout s’est immobilisé. On perçoit que la présence du Seigneur a stoppé nette toute velléité de combat : les armes sont brisées,  les guerriers sont endormis, leurs mains sont inertes, le cheval s’est aussi figé avec son char (ou son cavalier). Pas de tueries, pas de violence dans cette victoire, tout s’est simplement arrêté, comme réduit à néant. Sauf Dieu. Lui seul est magnifique, lui seul resplendit car il est enveloppé de lumière, il est lumière.
La traduction de la « septante » traduit ainsi le v. 5 : « Tu fais briller admirablement ta lumière depuis les montagnes éternelles ».
Seigneur, tu es le Dieu puissant et grande est ta puissance, elle est au service de la paix. Que ta lumière éclaire tous ceux dont dépend la paix de notre monde.

samedi 16 juin 2018

Dieu s'est fait connaître


Ps 75
2 Dieu s'est fait connaître en Juda ;
en Israël, son nom est grand.
3 A Salem il a fixé sa tente,
et sa demeure à Sion.
4 Là, il a brisé les traits de l'arc,
l'épée, le bouclier et la guerre.

Viens Esprit Saint,  viens nous révéler qui est notre Dieu.

Voilà un beau psaume qui, bien que court, nous révèle beaucoup sur notre Dieu.
C’est un Dieu qui veut se faire connaître ! Qui révèle peu à peu à l’homme qui il est. Découverte qu’a fait l’humanité au cours de son histoire, et particulièrement le peuple élu ; découverte surtout que nous sommes appelés à faire tout au long de notre vie, en chacun de ses jours.

Son nom est grand car il est magnifié par ses « victoires », ses actes en faveur de son peuple. « en Judas », « en Israël » : nous sommes en effet ici à l’échelle « nationale », mais rien ne nous empêche de transposer à l’échelle de tous les peuples.

C’est un Dieu qui veut se faire proche, qui fixe sa tente, qui définit sa demeure parmi nous ; « Salem » peut être traduit par paix, identifiée à Jérusalem dont c’est peut-être l’ancien nom.
En effet, la paix est « là ». On retrouve souvent ce « Là » dans le psautier pour désigner la ville sainte, c’est à la fois le lieu de la victoire et de la bénédiction. Le Seigneur est un Dieu de paix qui brise lui-même arc, épée, bouclier, et même « toutes les armes de guerre ».

Oui, Seigneur, fixe ta demeure auprès de nous, en nous. Donne-toi à connaître, conduits-nous sur des chemins de paix comme tu le souhaites.



mercredi 13 juin 2018

Il est bon d'être proche de Dieu


Qui s'éloigne de toi périra :
tu détruis ceux qui te délaissent.
Pour moi, il est bon d'être proche de Dieu ;
j'ai pris refuge auprès de mon Dieu
pour annoncer les œuvres du Seigneur
aux portes de Sion.   (Ps 72, 27-28)

Viens, Esprit-Saint, nous donner ta lumière ;
ainsi nous comprendrons la Parole de Dieu.

Qui s'éloigne de toi périra :
tu détruis ceux qui te délaissent.
S'éloigner de Dieu, le délaisser, être infidèle
mène à la mort, à la destruction.
(Le psalmiste semble dire que c'est Dieu qui détruit.
N'est-ce pas nous qui nous détruisons à cause de notre infidélité ?)

La Vie est en Dieu .
« Choisis donc la vie » Dt 30 19

Pour moi, il est bon d'être proche de Dieu ;
j'ai pris refuge auprès de mon Dieu
pour annoncer les œuvres du Seigneur
aux portes de Sion.
Le psalmiste choisit la vie proche de Dieu, auprès de son Dieu,le Dieu de l'Alliance.
Il devient missionnaire et témoigne
à tous ceux qui viennent à Jérusalem.

Choisissons la Vie: votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. Col 3
"La Belle Porte"

mardi 12 juin 2018

Je suis toujours avec Toi


Moi, je suis toujours avec toi,
avec toi qui a saisi ma main droite.
Tu me conduis selon tes desseins ;
puis tu me prendras dans la gloire.

Qui donc est pour moi dans le ciel
si je n'ai même avec toi, aucune joie sur la terre ?
Ma chair et mon cœur sont usés :
ma part, le roc de mon cœur, C'est Dieu pour toujours.
(Ps 72, 23-26)

 Viens, Esprit du Père, sois la lumière,
Fais jaillir des cieux ta splendeur de gloire.

Moi,je suis toujours avec toi, :
Le psalmiste éprouvé par la puissance des impies qui florissait, se reprend, se relève.
Il confirme sa confiance, fait profession de foi.

Avec toi qui as saisi ma main droite : Alliance.  Toi avec Moi , Moi avec Toi.
Avec toi, je n'ai rien à craindre. Tu es ma Force.

Tu me conduis selon tes desseins ;
puis tu me prendras dans la gloire.
Le psalmiste formule sa profession de foi au présent et au futur.
Dans le présent, il est conduit par les conseils de Dieu, la loi.
Dans le futur : la ferveur du psalmiste contient déjà le désir d'une union définitive avec Dieu.
Un pas vers la croyance explicite en la résurrection et en la vie éternelle.

Qui donc est pour moi dans le ciel
si je n'ai même avec toi, aucune joie sur la terre ?
Qui donc est pour moi ? Si ce n'est toi
Où donc est ma joie ? Si ce n'est en toi ...
et non dans la jalousie, dans la comparaison avec les impies.
C'est tellement tentant !
Seigneur ne nous laisse pas entrer en tentation... tant que nous sommes sur la terre.

Ma chair et mon cœur sont usés :
ma part, le roc de mon coeur, C'est Dieu pour toujours.
Le psalmiste parle de sa chair, son corps vivant,
et de son cœur siège de ses pensées et ses désirs...
qui sont usés.
Il n'en peut plus.... de voir le succès des impies.
Il en appelle à Dieu : sa part, son héritage...Dieu de l'Alliance avec son peuple
                                   son rocher , là où il peut « appuyer » ses désirs . Amen.

Seigneur, apprends moi à lever le regard vers toi, à voir tout l'Amour que tu as pour moi
à accueillir ta présence patiente et pour toujours  à mes côtés.
"La Belle Porte"