jeudi 30 juin 2011

Ensemble

Jn 12

20Il y avait quelques Grecs qui étaient montés pour adorer à l'occasion de la fête. 21Ils s'adressèrent à Philippe qui était de Bethsaïda de Galilée et ils lui firent cette demande : « Seigneur, nous voudrions voir Jésus. » 22Philippe alla le dire à André, et ensemble ils le dirent à Jésus.

Esprit Saint, nous voudrions tous « voir Jésus » : éclaire-nous au travers du texte de ce jour.


A l’approche de la Pâque, Jérusalem fourmille de gens venus de partout, de gens de tous bords. Des Grecs (de langue ? de nationalité ?) ont aussi appris la présence en ville d’un personnage contesté : voilà qui attise leur curiosité. Pour eux, il ne s’agit pas de l’acclamer, de l’accompagner en cortège ; il s’agit d’obtenir une entrevue, d’avoir une discussion solide. Ils doivent donc l’approcher, et pour cela, présenter leur requête ; qui pourrait mieux les introduire qu’un des proches porteurs d’un nom grec : Philippe ! Ils sont mal tombés, Philippe n’est pas le plus débrouillard… mais il a un ami, un voisin : André, qui est aussi de Bethsaïde. Philippe et André, on les retrouve toujours ensemble. Ainsi quand Jésus demande à Philippe l’adresse du boulanger le plus proche et qu’André vient à son secours avec quelques pains d’orge (6,5-8).

André porte aussi un nom grec : tout ce petit monde va donc bien s’entendre.

On va alors tous ensemble trouver Jésus. Etrange cette timidité des apôtres : ils sont tous les jours avec Jésus ; depuis trois ans, ils partagent tout, et ils n’osent pas l’aborder seul…

Nous voudrions voir Jésus : qu’il est beau ce désir de non-juifs, seulement sympathisants ou déjà prosélytes, mais qui viennent aussi adorer au temple et qui cherchent à rencontrer « Jésus » : ils l’appellent par son nom, sans lui donner de titres.

Philippe alla le dire à André : qu’il est beau aussi ce geste de Philippe vers son ami : il transmet le souhait avec confiance : avec André, Philippe osera s’adresser à Jésus en ce jour de liesse où tous sont sans doute un peu dépassés.


Aller ensemble vers Jésus, le prier ensemble,… conduire vers lui d’autres qui le souhaitent… cette expérience n’est-elle pas au cœur de notre vie de chrétiens ?

mardi 28 juin 2011

Le monde se met à sa suite

Jn 12

17Cependant la foule de ceux qui étaient avec lui lorsqu'il avait appelé Lazare hors du tombeau et qu'il l'avait relevé d'entre les morts, lui rendait témoignage. 18C'était bien, en effet, parce qu'elle avait appris qu'il avait opéré ce signe qu'elle se portait à sa rencontre. 19Les Pharisiens se dirent alors les uns aux autres : « Vous le voyez, vous n'arriverez à rien : voilà que le monde se met à sa suite ! »

Esprit Saint, comme la foule, je veux aujourd’hui me porter à la rencontre de Jésus : rends-moi réceptive aux signes qu’il opère.


Jean insiste pour la 3e fois de ce chapitre (v. 9 – 12 – 17) sur la foule nombreuse qui a rejoint Jésus. Au risque d’ailleurs de se contredire : ici il raconte que la foule, témoin de la sortie du tombeau de Lazare, lui rend témoignage, alors qu’en 11, 46, il se montrait bien plus nuancé.

la foule… lui rendait témoignage : ainsi cette foule ne s’était pas seulement déplacée pour voir le miraculé et le faiseur de miracle. Ce n’était pas qu’une rumeur à vérifier ou une curiosité à assouvir. Même nos chemins de traverse peuvent servir à la gloire de Dieu : car de curieux, les voilà devenus témoins !

Témoins de quoi ? On dirait que Jean s’embrouille un peu dans le récit : « la foule de ceux qui étaient avec lui » et plus loin en parlant de la même foule « elle avait appris » : alors, témoin direct ou pas ?? Là n’est donc pas l’important ! Voilà qui nous concerne, nous qui n’étions pas non plus « avec lui » sur les chemins de Judée mais qui sommes appelés tout autant à « lui rendre témoignage »

Pour la 3e fois aussi, Jean nous redit que la foule est impressionnée par ce « miracle » et que cet engouement pousse les Pharisiens au complot. Nous comprenons mieux ainsi combien ce signe par excellence, par lequel Jésus redonne vie, est celui qui ouvre sur les derniers évènements de sa vie. A chaque reprise, nous sentons la tension monter.

« Vous le voyez, vous n'arriverez à rien ». Depuis l’apparition de Jean-Baptiste sur les bords du Jourdain, les Pharisiens sont inquiets (1,19), déjà Nicodème s’en méfiait (3,2), dès les premiers « signes », il y a affrontements (5,16) puis interdictions (9,22) et exclusions (9,34). Maintenant, les Pharisiens doivent constater que tout cela fut inefficace. Eux-mêmes doivent constater combien la personne et l’action de Jésus est au-delà de toutes leurs menaces.

« voilà que le monde se met à sa suite » : le monde ! Les exagérations de Jean nous parlent plus d’universalité que de totalité. Et d’engagement aussi : si de curieux, ils sont devenus témoins, les voilà maintenant disciples, décidés à suivre Jésus.


Fais de nous, Seigneur, tes témoins, tes disciples.

lundi 27 juin 2011

Cela avait été écrit

Jn 12

14Trouvant un ânon, Jésus s'assit dessus selon qu'il est écrit : 15Ne crains pas, fille de Sion : voici ton roi qui vient, il est monté sur le petit d'une ânesse. 16Au premier moment, ses disciples ne comprirent pas ce qui arrivait, mais lorsque Jésus eut été glorifié, ils se souvinrent que cela avait été écrit à son sujet, et que c'était cela même qu'on avait fait pour lui.

Esprit Saint, toi seul peux donner la compréhension des Ecritures : je veux me laisser éclairer par ta lumière.


Quel contraste, quel face-à-face entre la foule qui manifeste et Jésus sur son ânon. Des palmes pour un roi, mais ce roi n’est pas sur un fringant coursier ! Un ânon, quoi de plus attachant ? Et pourquoi un ânon ? Pour ne pas effrayer : ne crains pas ! La prophétie citée est de Zacharie et elle est encore plus précise (Za 9,9) : ton roi… juste et victorieux (sauveur), humble, monté sur un ânon tout jeune.

Et les disciples ne comprirent pas : quel mélange de sentiments doit habiter leur cœur… Pourtant, un jour, ils s’en souviendront et tout s’éclairera. Jean nous a d’ailleurs déjà précisé un aspect important de cette mémoire des Ecritures : nous seulement (2,22) elle va permettre aux disciples de comprendre mais aussi de croire en la Parole de Jésus. Plus tard, il expliquera (14,26) : « l’Esprit Saint (…) vous fera ressouvenir de tout ce que je vous ai dit ».


Si souvent nous ne pouvons pas comprendre, tant « les chemins de Dieu ne sont pas les nôtres », même si – comme les disciples – il suffirait parfois de se laisser éclairer par les Ecritures. N’est-ce pas précisément la grâce de la Lectio, dans la lumière de l’Esprit ?

dimanche 26 juin 2011

Celui qui vient

Jn 12

12Le lendemain, la grande foule venue à la fête apprit que Jésus arrivait à Jérusalem ; 13ils prirent des branches de palmiers et sortirent à sa rencontre. Ils criaient : « Hosanna ! Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient, le roi d'Israël. »

Esprit Saint, permets-moi de reconnaître en Jésus mon Sauveur.


Le lendemain… 5 jours avant la Pâque… la rumeur a continué à se répandre : Jésus était à Béthanie, Jésus vient vers Jérusalem…

A nouveau la grande foule s’en va à sa rencontre, les voilà qui sortent de la ville, de cette Jérusalem où tous se rassemblent pourtant en ces jours de purification. Il n’est plus question de dénoncer Jésus puisque le voilà qui se montre au grand jour. Emportés par leur désir d’escorter Jésus, ils n’ont plus peur des Pharisiens : on ne peut exclure du Temple une grande foule !

Mais qu’ils se taisent donc : c’est vers la condamnation que Jésus monte… Un jour, la foule crie « bravo » et le lendemain « à mort » ! Pourtant, s’ils se taisent, les pierres crieront !

Mais qui acclament-ils ? Le roi d’Israël. Il y a erreur sur la personne ! Jésus n’a jamais voulu être proclamé roi d’Israël et quand on voulait le nommer ainsi, il s’éloignait de la foule !

Ils agitent des palmes, ils crient « hosanna ! ». Les palmes, comme on accueille un souverain. Et l’Hosanna, mot devenu une acclamation en grec, mais qui, à l’origine, voulait dire « sauve ! » en hébreu, ce que la TOB traduit dans les psaumes par « donne la victoire ». Oui, c’est bien leur Sauveur que ces gens acclament !

C’est aussi celui qui vient. C’est ainsi que le Messie est déjà désigné dans le Premier Testament, ainsi que Jean le Baptiste l’appelle : Mt 3,11 et surtout 11,3 « Es-tu celui qui doit venir ? »

Cette acclamation du peuple est celle du psaume 118 (v. 25-26) : les mots « le roi d’Israël » sont une ajoute au texte du psaume, ajoute propre à Jean (les autres évangélistes le complètent différemment, sans parler de roi). En reprenant ce verset, la foule appelle la bénédiction sur Jésus, elle reconnaît en lui le Sauveur, le Messie.


Oui, Seigneur Jésus, tu es celui qui viens, tu es venu dans le monde et tu viens à chaque instant au devant de nous pour nous guider vers le Père. Que je puisse te reconnaître et t’accueillir.

vendredi 24 juin 2011

A cause de Jésus lui-même

Jn 12

9Cependant une grande foule de Juifs avaient appris que Jésus était là, et ils arrivèrent non seulement à cause de Jésus lui-même, mais aussi pour voir ce Lazare qu'il avait relevé d'entre les morts. 10Les grands prêtres dès lors décidèrent de faire mourir aussi Lazare, 11puisque c'était à cause de lui qu'un grand nombre de Juifs les quittaient et croyaient en Jésus.

Esprit Saint, fais que ce texte qui m’est donné ce matin fasse croître ma foi.


Une grande foule, une grande multitude… cela faisait-il vraiment beaucoup… ? En tous cas, la foule a non seulement retrouvé Jésus mais – double chance – peut voir de ses yeux ce Lazare revenu du royaume des morts. Pourtant Lazare ne s’exprime pas là-dessus… il ne dit pas un mot dans tous les évangiles, nous ne savons rien de lui, si ce n’est son amitié pour Jésus. « Notre ami Lazare » avait dit Jésus. Que voilà un titre magnifique !

Et, à travers lui, Jésus agit « pour que nous croyons » et c’est bien ce qui survient à ces Juifs qui, de curieux, deviennent croyants.

Alors les grands prêtres décident de supprimer Lazare, comme si supprimer la preuve effaçait le signe donné ! Pourtant Lazare n’est qu’un chemin vers Jésus, comme l’avait été la femme de Sychar : « Ce n’est plus seulement à cause de tes dires que nous croyons » lui disaient ses concitoyens (4,42).


Esprit saint, permets-moi de reconnaître les signes que Jésus opère et met sur mon chemin, permets-moi de me mettre en route « à cause de Jésus lui-même »

jeudi 23 juin 2011

Laisse-la !

Jn 12

7. Jésus dit alors : « Laisse-la ! Elle observe cet usage en vue de mon ensevelissement. 8. Des pauvres, vous en avez toujours avec vous, mais moi, vous ne m'avez pas pour toujours. »

Esprit Saint, fais résonner pour moi cette phrase de Jésus.


Jésus dit « Laisse-la ». Il entend le murmure, il y répond. Il donne ordre de laisser faire Marie, il montre ainsi qu’il accueille son geste. Pourtant, il parle seulement d’elle à la 3e personne, il ne lui adresse pas la parole, il ne le fera pas (d’après les évangiles) avant le fameux « Marie ! » du matin de la Résurrection.

« Pour le jour de ma sépulture » : ce matin-là, elle s’en souviendra, en courant au tombeau avec les aromates. Marie, celle qui sait, pose le geste juste au bon moment : elle se fait si proche de Jésus, comme pour le soutenir en cette semaine décisive.

Des pauvres, vous en avez toujours avec vous : bien sûr, les pauvres doivent être secourus : Jésus a-t-il fait autre chose ? Mais là, à cet instant, c’est le « moment favorable », l’instant décisif du geste d’hommage et d’amour.

moi, vous ne m'avez pas pour toujours : pourquoi ce verbe avoir ? D’ailleurs cette affirmation s’oppose à sa promesse, « je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps » (Mt 28,20) mais celle-ci est bien formulée au verbe être ! Jésus autrement vivant, pour toujours avec nous.


Aujourd’hui aussi, il y a l’instant de la rencontre à ne pas rater, il y a des gestes à poser au bon moment : puisse le Seigneur me les inspirer.

mercredi 22 juin 2011

Trois cents deniers

Jn 12

4. Alors Judas Iscariote, l'un de ses disciples, celui-là même qui allait le livrer, dit : 5. « Pourquoi n'a-t-on pas vendu ce parfum trois cents deniers, pour les donner aux pauvres ? » 6. Il parla ainsi, non qu'il eût souci des pauvres, mais parce qu'il était voleur et que, chargé de la bourse, il dérobait ce qu'on y déposait.

Esprit de vérité, sois ma lumière dans la méditation de ce texte où domine le mensonge.


Contraste. Tandis que la senteur du parfum se répand encore, gros plan sur Judas. Face au geste d’amour, l’irritation et le calcul… face à l’audace de l’onction, le murmure hypocrite.

Et ce n’est pas le beau rôle qui est tenu par « l’un de ses disciples ».

Etrange accusation de Jean traitant Judas de menteur et de voleur, comme s’il voulait déjà démontrer que Judas livrera Jésus pour les 30 deniers… dix fois moins que la valeur du nard !


Devant tous ces calculs, je m’interroge sur tous les « combien » qui émaillent mes journées. Combien d’argent sans doute, mais aussi combien de temps, de travail, combien en attention, en prière, en…

J’aime cette phrase que Jean Sulivan met dans la bouche de Dieu : « Vis ta vie, chante ta musique, laisse-moi faire les comptes, je ne sais pas compter. »

Que l’Esprit m’inspire la juste mesure !

mardi 21 juin 2011

Un parfum de nard pur

Jn 12

3Marie prit alors une livre d'un parfum de nard pur de grand prix ; elle oignit les pieds de Jésus, les essuya avec ses cheveux et la maison fut remplie de ce parfum.

Esprit Saint, avec toi je contemple Jésus accueillant Marie.


Une scène en un verset, et quelle scène !

Marie, la passionnée, a choisi le nard, le parfum le plus cher, venu de la lointaine Himalaya.

De ce parfum, nous savons tout : son nom, sa qualité (il est pur), son poids, son prix ! Nous savons même qu’il se répandit dans toute la maison. C’est le nard qui est le personnage principal de la scène. D’ailleurs, ce n’est pas l’attitude de Marie qui est critiquée – aussi surprenant soit son geste d’oindre les pieds de Jésus et de les essuyer avec ses cheveux – mais bien l’usage démesuré du nard… comme si Jésus ne méritait pas un tel hommage !

Quand il s’agit de Jésus, Marie est sans mesure dans ses choix, dans ses gestes : elle donne tout, elle se donne tout entière. Qui pourrait comprendre ? Sans doute, Marie est-elle vraiment « celle qui voit » en Jésus son Seigneur, elle a perçu qui il est et elle l’aime en retour sans mesure. Plus rien d’autre ne compte pour elle.

Seigneur, augmente en moi l’amour !

lundi 20 juin 2011

Jésus arriva à Béthanie

Jn 12

1. Six jours avant la Pâque, Jésus arriva à Béthanie où se trouvait Lazare qu'il avait relevé d'entre les morts. 2. On y offrit un dîner en son honneur : Marthe servait tandis que Lazare se trouvait parmi les convives.

Esprit saint, donne-moi un cœur accueillant, « hospitalier » lorsque Jésus arrive.


Six jours avant : la grande semaine a commencé et, avec Jean, nous ferons le décompte des jours.

Jésus arriva à Béthanie : alors que tous le cherchent à Jérusalem, Jésus s’arrête chez des amis. Bien sûr, ce n’est qu’une étape. Il va y aller, à Jérusalem ; mais sur la route, il a encore bien des gestes à poser. Et d’abord passer chez Lazare, Marthe et Marie. Pour un petit repas entre soi, ou pour un festin chez Simon l’ancien lépreux (comme le racontent Matthieu et Marc) ? Peu importe où si les amis sont là. Il y a ceux qui suivent Jésus sur les routes : ceux qu’il a appelés ou les foules changeantes. Il y a aussi ceux qu’il n’a pas appelés à le suivre, mais qui l’attendent à la maison, et chez qui il vient aux moments les plus difficiles: les amis de Béthanie. Nous retrouvons Marthe, « celle qui sert », et qui montre par son travail et son service son attachement et sa foi en Jésus : cette foi qu’elle a si bien exprimée lorsqu’elle a couru à sa rencontre à l’entrée du village (Jn 11,27). Lazare, « celui qui témoigne » par sa simple présence aux côtés de Jésus à la table du repas. Et Marie, la surprenante.


Ces deux versets me montrent combien l’amitié est importante pour Jésus, combien lui-même a compté sur ses amis. Et je l’entends me dire aujourd’hui « je vous appelle amis » (15,15) : merveille qui nous dépasse.

dimanche 19 juin 2011

Ils cherchaient Jésus

Jn 11

55. Cependant la Pâque des Juifs était proche. A la veille de cette Pâque, beaucoup de gens montèrent de la campagne à Jérusalem pour se purifier. 56. Ils cherchaient Jésus et, dans le temple où ils se tenaient, ils se disaient entre eux : « Qu'en pensez-vous ? Jamais il ne viendra à la fête ! » 57. Les grands prêtres et les Pharisiens avaient donné des ordres : quiconque saurait où il était devait le dénoncer afin qu'on se saisisse de lui.

Esprit Saint, toi seul peut nous montrer le chemin à suivre, apporte-nous ta lumière !


La Pâque approche, la grande fête, celle « des Juifs ». Pour cela, il faut être purs. Alors beaucoup « montent » à Jérusalem quelques jours avant. Pas Jésus. Il sait qu’il est déjà condamné et il ne cherche pas la mort. Ni pour lui, ni pour personne.

Mais les autres le cherchent. Malgré ou à cause de l’ordre donné par les Pharisiens ? Celui qui sait où Jésus se trouve doit le dénoncer !! Celui qui sait ne peut que faire condamner un innocent ou transgresser la loi… et pourtant chacun le cherche…

Etrange attitude des foules face à Jésus, étrange attitude de chacun si souvent plein de contradictions devant Jésus : l’écouter, le suivre ? Ou s’en détourner, regarder ailleurs, voire l’ignorer… Et si nous le cherchons, qu'est-ce qui nous meut ?


Au lieu de chercher une pureté rituelle, que nous soyons à l’écoute de notre conscience éclairée par l’Esprit pour pouvoir poser les justes choix et chercher le Christ avec un "coeur pur" et aimant.

jeudi 16 juin 2011

Lazare, ici ! dehors !

Ils levèrent donc la pierre. Jésus leva les yeux en haut et dit : « Père, je te rends grâce car tu m’a écouté. Moi, je sais que tu m’écoutes toujours, mais c’est à cause de la foule qui se tient là autour, que j’ai parlé ; pour qu’ils croient que tu m’as envoyé. » Et ayant dit cela, il cria d’une grande voix : « Lazare, ici ! dehors ! » Il sortit, celui qui avait été mort et lié pieds et mains par des bandelettes, et dont le visage avait été enveloppé par un suaire. Jésus leur dit : « Déliez-le et laissez le aller. »
                                                                    Jn 11, 41-44
Viens Esprit du Père et du Fils, Esprit de communion,
Viens souffle de Dieu, donne vie à nos corps mortels.

Ils levèrent donc la pierre, Jésus leva les yeux en haut et dit : Père je te rends grâce car tu m’as écouté…
A nous, il revient d’enlever les obstacles que nous avons placés, à Dieu revient l’impossible : ramener à la vie ! Les hommes lèvent la pierre… Jésus lève les yeux. Il prie, communie profondément au vouloir du Père, qui est vouloir de vie et non de mort.
Jésus ne prie pas en demandant, il rend grâce déjà car il sait que le Père l’a écouté. On aurait pu traduire : exaucé. Jésus est suffisamment en communion avec le Père que pour être assuré que son désir, sa demande est conforme au plan divin !

Moi, je sais que tu m’écoutes toujours, mais c’est à cause de la foule qui se tient là autour que j’ai parlé, pour qu’ils croient que tu m’as envoyé.
Jésus a souci pour ceux qui sont là, qu’ils puissent accéder à la foi, qu’ils puissent reconnaître en Jésus l’envoyé de Dieu. Jésus ne relève pas Lazare d’entre les morts pour son prestige personnel mais pour aider à la foi, il donne un signe de la victoire de Dieu sur la mort, au moment même où lui-même est sérieusement poursuivi, où ses jours sont comptés. Signe pour les disciples que l’amour du Père est plus fort que la mort.
Signe qui authentifie la mission de Jésus. Pourrait-on accomplir de tels signes sans être envoyés ?

Ayant dit cela, il cria d’une grande voix : Lazare, ici ! dehors !
Voix puissante du Seigneur qui domine la mort ! Appel à revenir sur le rivage de la vie, sortir de la grotte, revenir à la lumière.

Le mort sortit, pieds et mains liés, la tête couverte d’un suaire
On imagine la difficulté du mort de sortir, ainsi lié ! Jésus laissera bien pliés et rangés les bandelettes et le suaire, lors de la résurrection. Lazare emmène dans sa sortie les bandelettes et le suaire… il n’est pas passé au travers de la mort, vers l’éternité, mais il revient à la terre, où un jour il mourra à nouveau, où un jour on l’enveloppera à nouveau de bandelettes et d’un suaire.

Jésus leur dit : déliez-le et laissez-le aller
On peut imaginer la stupéfaction de tous, leur effroi… qui aurait osé avancer vers Lazare pour le délier ? Même Marthe la femme pratique par excellence, la femme empressée semble ne pas bouger. Il faut un ordre de Jésus pour que quelqu’un ose approcher, délier celui qui a été mort et qui est revenu à la vie.

Laissez-le aller… On aurait pu croire que maintenant on allait assister à de grandes effusions… non, laissez-le aller… Laissez-lui le temps de reprendre pied en l’existence.
Jésus comme avec l’aveugle né, ne cherche pas à s’attacher Lazare, comme celui qu’il a guéri, comme un trophée de sa puissance ! Il libère pour laisser aller…

Seigneur, tu nous veux vivants, tu nous veux libres.
Et lorsque nous avons perdu cette liberté, lorsque nous gisons entravés, alors tu fais lever la pierre, tu appelles à la vie, d’une voix forte qui peut percer nos surdités, tu fais délier. Tu nous laisses aller !
Seigneur, béni sois-tu pour cette liberté en laquelle tu veux nous voir vivre.
Béni sois-tu pour les signes qui te disent, qui disent ton amour, ta vie plus forte que la mort qui règne sur notre terre.

mercredi 15 juin 2011

Enlevez la pierre !

Certains parmi eux (= les Juifs) dirent : « Celui-ci, qui a ouvert les yeux de l’aveugle, ne pouvait-il faire que celui-ci ne mourut pas ? » Jésus alors, de nouveau violemment ému en lui-même, vient vers le tombeau ; c’était une grotte, et une pierre était placée contre elle. Jésus dit : « Enlevez la pierre ». Marthe, la sœur du défunt, lui dit : « Seigneur, il sent déjà, c’est le quatrième jour. » Jésus lui dit : « Ne t’ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? »
                                                                         Jean 11, 37-40

Viens Esprit de vie,
Fais rayonner sur notre terre la gloire de Dieu,
Viens Esprit de foi, enlève les pierres de nos tombeaux, souffle sur nos morts, qu’ils revivent en toi !

Celui qui a ouvert les yeux de l’aveugle ne pouvait-il faire que celui-ci ne mourut pas ?
C’est vrai Seigneur que nous voudrions tant que tu fasses miracle sur miracle, que tu nous dispenses tous de la mort, que tu nous protèges de la maladie, et de tout mal ! C’est vrai qu’il nous faut tenir dans la foi, en sachant que tu veux notre bien, et que tu fais tout ce qui est en ton pouvoir pour nous accompagner sur le chemin. Si tu ne fais pas miracle sur miracle c’est que tu en es empêché. Par quoi ? Par qui ? je voudrais le savoir, parfois je soupçonne ton infini respect de nos libertés, de nos responsabilités,… parfois je ne sais, et je m’abandonne à toi, dans la foi, sûre de ton amour.

Jésus de nouveau ému violemment en lui-même
Tu a vraiment tout partagé de nos vies, ses joies et ses peines, tu as vibré à nos épreuves. Tu les partagées.

C’était une grotte et une pierre était placée contre elle.
Oui, c’est ainsi la mort, le froid de la pierre, le corps confié à la terre. La protection d’une pierre, pour que soit respecté ce corps que la vie a quitté.

Enlevez la pierre !
Tu te rebelles Seigneur ? tu ne peux non plus accepter ainsi la mort, tu es Dieu de vie, toujours !

Seigneur, il sent déjà !
A cette chère Marthe et son réalisme. Elle ne t’étonne pas, n’est-ce pas Seigneur ! Cette femme les deux pieds bien dans ses basques, la femme responsable qui a empoigné la vie à bras le corps et tient sa responsabilité. La femme pratique qui sait, organise…
Il sent déjà, tu sais ! Seigneur le quatrième jour c’est vraiment trop tard ! Il est bel et bien mort ton ami Lazare, mon frère. La femme emplie d'attention et de tendresse aussi, qui veut épargner à Jésus ce rude contact avec la réalité de la mort.

Ne t’ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ?
La gloire de Dieu ? n’est-ce pas son amour ? son projet d’alliance pour chacun ? Ta gloire, n’est-elle pas dans ce témoignage d’amitié pour la maison de Béthanie ?
Jésus en apprenant la maladie de Lazare avait bien déclaré que cette maladie serait pour la gloire de Dieu, et ne mènerait point à la mort (v 4). Mais face à un tombeau scellé sur la mort depuis de 4 jours ! Quelle est cette promesse ?

Seigneur, face à la mort, à la souffrance, donne-nous cette foi qui perce la ténèbre pour découvrir ton amour plus fort que la mort.

mardi 14 juin 2011

Et Jésus pleura

Marie, quand elle arriva là où était Jésus, le voyant, tomba à ses pieds en lui disant : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort ». Alors, Jésus, lorsqu’il la vit pleurant, et les Juifs qui étaient venus avec elle, pleurant, fut violemment ému en esprit et se troubla. Il dit : « Où l’avez-vous mis ? » Ils lui disent : « Seigneur, viens et vois. » Jésus pleura. Les Juifs disaient : « Voyez comme il l’aimait ».
                                                              Jn 11, 32-36

Viens Esprit Saint, donne-moi d’accueillir cette parole,
Viens Esprit de feu, fais que nous entrions en cette intimité d’amitié
Qui nous mène en toi

Marie tomba à ses pieds et lui dit…
Marie prononce la même parole que sa sœur Marthe : Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. Cette conviction que Jésus aurait pu empêcher la mort de son ami Lazare est partagée par les deux sœurs. Foi en Jésus ? foi en la puissance de son amitié ? A la différence de sa sœur, Marie tombe aux pieds de Jésus. Marque de respect ? attitude de disciple suppliant ? Marie semble effondrée dans la tristesse. A la différence de Marthe, sa parole s’arrête là. Mais son geste n’en dit-il pas long ? Marthe avait quelque peu tenté de pousser Jésus à agir en lui disant sa foi : maintenant encore tout ce que tu demanderas à Dieu, il te l’accordera avait-elle ajouté. Marie toute en suppliante à  ses pieds dit-elle autre chose ?

Alors Jésus, lorsqu’il la vit pleurant…. fut violemment ému et se troubla
Jésus ne reproche pas à Marie d’être ainsi submergée en son deuil, il ne lui fait pas la leçon en lui disant : regarde le courage et la foi de ta sœur Marthe, regarde comme elle se tient debout dans l’épreuve… Non, il accueille son deuil, sa détresse, il se laisse toucher par cette détresse.

Où l’avez-vous mis ?
Jésus s’enquiert du lieu de sépulture de son ami. Marie, au matin de Pâques, demandera où on a mis Jésus. Dans le travail du deuil, la présence du corps défunt est étape. Les personnes qui sont présentes, peuvent penser que Jésus veut rendre hommage à Lazare défunt, veut vivre au mieux le deuil de son ami…

Seigneur, viens et vois
Deux verbes que Jean se plaît à associer. Au début de l’évangile, quand les disciples ont demandé à Jésus où il demeurait, ce fut la réponse de Jésus : venez et voyez.
Jésus se laisse conduire par les hommes, sur le lieu de leur deuil, de leur détresse. Il vient la partager.

Jésus pleura
Jésus pleinement homme, pleinement Dieu. Jésus compatissant et proche. Il partage le deuil de Marie et Marthe. Il se laisse atteindre par leur détresse. Il la partage, pour la porter avec elles.

Voyez comme il l’aimait
Oui, Jésus a aimé sur cette terre, oui, il a pris plaisir à partager l’amitié avec la famille de Béthanie. Pour lui la mort aussi est épreuve. Dieu n’a pas fait la mort avait écrit un sage dans le livre de Siracide. Elle coûte aux yeux du Seigneur la mort de ses amis chante un psaume.

On peut penser que Jésus partage pleinement la détresse des deux sœurs. Il faut aussi noter cependant que le terme grec qui dit que Jésus pleura, n’est pas le même que celui qui rapporte les larmes de Marie et des Juifs qui l’entourent. Jésus serait-il atteint plus profondément, car confronté plus fortement à sa propre mort dont celle de Lazare est annonciatrice ? Jésus serait-il plus profondément atteint par tout mal qui touche l’homme, car il est l’homme par excellence ?

Les larmes de Jésus, sont des larmes profondément divines parce que profondément humaines. Il est venu partager à ce point nos vies qu’il en partage la détresse et la peine. Et sans doute mesure-t-il plus que tout autre combien l’humanité n’a pas été faite pour la mort, et combien la mort va contre le projet de son Père, Dieu de la vie !

Seigneur, je te vois pleurant Lazare, je te vois partageant les peines de tes amis. Tu es là, présent, tu accompagnes tes amis dans l’épreuve. Avec nous tu viens traverser. Béni sois-tu ! Donne-nous de marcher à tes cotés !

lundi 13 juin 2011

Le Maître est là et il t'appelle

Et ayant dit cela, elle s’éloigna et appela Marie sa sœur, en secret, disant :
« Le Maître est là, et il t’appelle. »
Celle-ci ayant écouté, se leva vite et vint vers lui.
Jésus n’était pas encore arrivé dans le village,
Mais il était encore au lieu où il avait rencontré Marthe.
Les juifs ceux qui étaient avec elle dans la maison, la consolant,
ayant vu que Marie se levait rapidement et sortait,
l’accompagnèrent, pensant qu’elle allait au tombeau pour pleurer là.
                                                                                               Jean 11, 28-31

Viens Esprit Saint, ouvre mon cœur aux appels du Seigneur,
Viens Esprit Saint élance moi à la rencontre de Jésus

Elle s’éloigna et appela Marie sa sœur, en secret, disant : « Le Maître est là, il t’appelle ».
Superbe Marthe que l’on décrit parfois de manière si injuste ! Elle vient de recevoir une révélation inouïe : Jésus est la résurrection et la vie. Elle y a adhéré de toute sa foi, et elle s’encourt aussi vite chercher sa sœur.
Elle lui transmet l’appel de Jésus… ou ce qu’elle a perçu comme étant appel de Jésus. Le texte ne nous dit pas que Jésus a envoyé Marthe chercher sa sœur !

Le Maître est là et il t’appelle.  Elle s’efface totalement en ce message, et semble n’avoir qu’un seul souci, mettre au plus vite en relation sa sœur avec Jésus.

Celle-ci, ayant écouté, se leva vite et vint vers lui.
Puissance de l’écoute. Marie tout au chagrin d’avoir perdu son frère Lazare n’est pas pour autant dans le total repli. Elle demeure ouverte, à l’écoute. Elle accueille le message de sa sœur et y réagit avec la promptitude de l’amour. Elle se lève et vite et va à Jésus.

Les Juifs,… ayant vu… pensaient qu’elle allait au tombeau pour pleurer là…
Ils ne peuvent imaginer cette course pour un autre mobile. Ils semblent plus résolument tournés vers la mort que les deux sœurs. Elles avaient fait dire à Jésus la maladie de leur frère, et maintenant qu’il est là, elles sont toutes à lui !

Je les regarde, et me laisse entraîner avec elles. Partout où la mort a fait son œuvre en moi, autour de moi, j’accueille l’appel transmis par Marthe, le Maître est là et il m’appelle.
Seigneur au plus profond de la nuit, au plus profond de la peine, garde mon cœur ouvert à ton passage.

dimanche 12 juin 2011

Résurrection et vie

Jésus dit  à Marthe : « Il ressuscitera ton frère. »
Marthe lui dit : « Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection au dernier jour. »
Il lui dit : « Moi, je suis  la résurrection et la vie,
celui qui croit en moi, même s’il est mort, vivra.
Et tout vivant et croyant en moi, sûrement ne mourra pas pour l’éternité.
Crois-tu cela ? »
Elle lui dit : « Oui, Seigneur, moi, je crois que toi tu es le Christ,
le Fils de Dieu, Celui qui vient dans le monde. »
                                                                       Jean 11, 23-27
Viens Esprit Saint, Esprit de vie
Viens Esprit d’amour, dépose en mon cœur la foi  en Jésus
Viens Esprit, habite en moi, sois en moi la confiance et l’espérance.
 
Il ressuscitera ton frère
Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection au dernier jour
Puissance de ce dialogue entre Jésus et Marthe. Une promesse : Il ressuscitera ton frère. A laquelle répond la foi de Marthe : oui, je sais qu’il ressuscitera. La foi en une résurrection avait fait son chemin dans la religion d’Israël. On attendait effectivement qu’au dernier jour, les êtres reprennent vie. Marthe en est convaincue : je sais. Mais cela ne lui rend pas son frère !

 Moi, je suis, la résurrection et la vie, celui qui croit en moi, même s’il est mort vivra. Et tout vivant et croyant en moi, sûrement ne mourra pas pour l’éternité. Crois-tu cela ?
Moi, je suis… affirmation souveraine, dépassant le temps. Je suis et non je serai ! Je suis dès maintenant pour qui croit, la résurrection et la vie !
Dans la foi en Jésus, est une source de vie éternelle, qu’aucune mort ne peut atteindre. Je sais que la mort touchera nos corps, les prendra de plein fouet ou de manière lente. Mais un jour viendra où la mort nous couchera dans la tombe. Jésus nous confie, la puissance de vie qui est en lui. Il est impossible que celui qui place sa foi en lui, meure définitivement. Il a rencontré en Jésus la vie, l’éternelle.
 
Crois-tu cela ?
Oui, Seigneur, moi, je crois que toi tu es le Christ, le Fils de Dieu, Celui qui vient dans le monde.
Bouleversante de foi, Marthe. Elle dit toute sa foi, en la résurrection, mais aussi toute sa vie en cet homme Jésus, en qui elle reconnaît le Fils de Dieu ! En Jésus elle reconnaît l’envoyé de Dieu, le Fils, le Christ. En cet homme qui a pris plaisir à s’arrêter en la maison de Béthanie par le passé, en cet homme qui s’est lié d’amitié pour eux, Marthe, Marie et Lazare, elle découvre plus qu’un ami. Elle accueille le Fils de Dieu, l’envoyé, le Sauveur ! Celui que tout le peuple attendait.

Seigneur, dépose en mon cœur une telle foi. Dépose en ma vie, une telle espérance.
Que je puisse avec Marthe te reconnaître, Résurrection et vie !
Oui, tu es la Résurrection et la vie !  Que ces mots chantent en mon coeur tout au long du jour.

samedi 11 juin 2011

Si tu avais été ici

Lors donc qu’elle entendit que Jésus venait, Marthe vint à sa rencontre.
Marie, par contre, était assise à la maison.
Marthe dit donc à Jésus : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. 
Mais maintenant, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu
Dieu te le donnera. »
                        Jean 11, 20-22

Viens Esprit de vie, ressuscite nos espérances mortes,
Viens Esprit de vie, ravive notre foi
Viens Esprit ouvre en nous un espace pour t’accueillir

Lors donc qu’elle entendit que Jésus venait, Marthe vint à sa rencontre. Marie, par contre, était assise à la maison.
Nous connaissons par ailleurs ces deux sœurs, par le récit de Luc 10, 38 sv.
Dans l’un et l’autre récit, Marthe prend l’initiative, s’active. Dans l’un et l’autre, Marie est assise, dans la position du disciple qui écoute.

Marthe dit donc à Jésus
En Luc aussi Marthe avait l’initiative du dialogue.

Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort.
Foi extraordinaire. Peut-être aussi un zeste de reproche… pourquoi as-tu tardé Seigneur…
Marthe est la femme qui sait comment les choses devraient se passer, qui organise… et se heurte alors à l’inattendu de Dieu, à ses manières qui nous déroutent.

Mais maintenant, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te le donnera.
Jésus n’est pas arrivé à temps pour empêcher la mort de Lazare, alors Marthe, dans le refus de voir la séparation de son frère définitive, s’enhardit. Elle ne dit pas à Jésus ce qu’il doit demander à Dieu, mais on devine son désir. Tout ce que tu demanderas, Dieu te le donnera. Façon bien à elle, d’enjoindre à Jésus de prier. En Luc elle avait tenté de contraindre Jésus à être son porte-parole auprès de Marie. Maintenant elle demande à Jésus d’être son porte-parole auprès de Dieu ! Ce que femme veut…

Je regarde Marthe, je regarde Jésus qui a pris plaisir à venir à Béthanie, qui s’y est fait des amis. Je le regarde accueillir Marthe. Je regarde Marthe, qui lui parle en toute simplicité et vivacité. Qui place en Jésus toute sa foi, pour lui demander d’intercéder.

Seigneur, tu es venu parcourir nos routes, tu es venu partager notre vie, tu es venu en nos quotidien. Donne-nous de t’y accueillir.

vendredi 10 juin 2011

Allons, nous aussi

Alors Thomas, appelé Didyme, dit aux condisciples : « Allons, nous aussi, pour que nous mourrions avec lui. »
Etant donc allé, Jésus le trouva depuis quatre jours déjà au tombeau.
Béthanie était proche de Jérusalem, environ 15 stades.
Plusieurs parmi les Juifs étaient venus auprès de Marthe et de Marie,
pour les consoler au sujet du frère.
                                               Jean 11, 16-19
 
Viens Esprit de Dieu, enseigne-moi l’Ecriture, pour que j’en vive
Viens Esprit de Dieu, souffle sur mon cœur, que j’accueille cette parole
Viens Esprit de vie,

Alors Thomas appelé Didyme dit aux condisciples
Thomas est un homme décidé. C’est lui qui sera sorti de la pièce où se terrent les autres après la mort de Jésus, ce qui lui vaudra de manquer le premier rendez-vous du ressuscité ! (cf Jn 20)
Didyme, ce qui signifie Jumeau. Souvent il nous est proposé comme jumeau, pour nous entraîner à la foi !
Le voici qui cherche à entraîner les autres disciples, pour partir avec Jésus vers Jérusalem. Thomas qui est un homme résolu, a dû percevoir que Jésus était bien décidé, qu’il ne servait de rien de tenter de l’empêcher de se mettre en route. Reste donc à aller avec lui.

Allons, nous aussi, pour que nous mourrions avec lui
Thomas n’est pas un inconscient, il sait le risque de voir Jésus mis à mort par les autorités. Il aura vu plus d’une fois déjà vu, vu les chefs ramasser des pierres pour le lapider, se concerter pour le surprendre… Thomas se veut disciple jusqu’au bout. Il a partagé les jours d’enthousiasme autour de leur Maître, il veut partager aussi les jours obscurs. IL a accueilli les paroles de Jésus : si quelqu’un marche de jour, il ne bute pas, parce qu’il voit la lumière de ce monde… Si Jésus fait route, Thomas veut faire route avec lui, sa lumière !

Etant donc allé, Jésus le trouva depuis quatre jours déjà au tombeau.
Il a fallu 16 versets pour que Jésus et ses disciples se mettent en route. Et soudain tout le trajet est accompli. Tout le trajet entre la Transjordanie et Béthanie en Judée, est glissé entre le v 16 et le 17… qui marque l’arrivée !
Quatre jours, ce qui veut dire qu’il n’y a vraiment plus aucun espoir de vie, en Lazare.

Plusieurs parmi les Juifs étaient venus auprès de Marthe et de Marie, pour les consoler au sujet du frère.
Jusqu’ici, Jean avait porté nos regards sur Jésus et ses disciples, voici qu’il nous tourne maintenant vers les deux sœurs. Elles sont dans la tristesse de la mort de leur frère Lazare. Elles sont entourées par des juifs venus les consoler. Elles sont dans le lent travail du deuil. Le lecteur non averti s’attendrait à ce que Jésus vienne s’ajouter au groupe des consolateurs, vienne dire une bonne parole,… Mais le lecteur a entendu la motivation de la mise en route de Jésus : Lazare s’est endormi, je vais aller le réveiller. Le doute peut quand même surgir : il aurait fallu pour cela te mettre plus rapidement, maintenant cela fait 4 jours qu’il est au tombeau, la mort a fait son œuvre.


Seigneur, ton heure n’est pas la nôtre. Tu es venu partager notre vie humaine, tissée de vie et de mort, de joie et de peine. Tu as vibré à l’amitié, tu as partagé la douleur. Mais toujours tu as lu l’événement à la lumière du dessein du Père. Cette maladie ne mène pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu. Telle était ta perception dès l’annonce de cette maladie.

Seigneur donne la profondeur à nos regards, qu’ils scrutent ainsi derrière la trame simple du quotidien, les pas du Père.

jeudi 9 juin 2011

Notre ami s'est endormi

Jésus a parlé ainsi, et puis il leur dit :
« Lazare notre ami s’est endormi. Mais je vais aller le réveiller. »
Alors ses disciples lui dirent : « Seigneur, s’il s’est endormi, Il sera sauvé. »
Mais Jésus avait parlé de sa mort,
eux par contre pensaient qu’il parlait du repos du sommeil.
Alors, Jésus leur dit avec franchise : « Lazare est mort.
Et je me réjouis pour vous de ce que je n’étais pas là, afin que vous croyiez.
Mais, allons chez lui. »
                            Jean 11, 11-15

Viens Esprit de vie, souffle sur nos morts ton haleine de vie,
Viens Esprit de sainteté, réveiller en nous ton amour.
Viens Esprit de Jésus fais grandir en nous la foi.

Lazare notre ami s’est endormi. Mais je vais aller le réveiller. Alors les disciples lui dirent : Seigneur, s’il s’est endormi, il sera sauvé…  
Jésus parle de la mort de Lazare, les disciples pensent sommeil réparateur. Normal, ce n’est quand même pas la première idée qui nous monte à l’esprit d’imaginer que Jésus va sortir Lazare de la mort. Et s’il est dangereux pour Jésus de retourner en Judée, on peut comprendre que les disciples sont un brin rassurés. Si Lazare va mieux, pas besoin d’entreprendre un tel voyage, si risqué. Le quiproquo est total.

Alors Jésus parla avec franchise : Lazare est mort
Cela a dû être douche totale pour les disciples. Lazare était ami. A l’annonce de la maladie, Jésus ne bouge pas, cela aura pu les étonner, à moins qu’ils ne se soient réjouis que Jésus devienne enfin un peu prudent. Puis après deux jours, Jésus veut se mettre en route. Ils le freinent, Jésus se justifie en annonçant à demi-mots la mort, et puis maintenant il l’affiche clairement. Si Lazare est mort, faut-il encore s’y rendre ? Faut-il risquer la mort pour un mort ? Evidemment il y a les deux sœurs à consoler.

Et je me réjouis pour vous de ce que je n’étais pas là, afin que vous croyiez. Mais allons chez lui.
Le moins que l’on puisse dire c’est que Jésus ne fait rien pour ménager ses disciples et ses amis. Sitôt annoncé la mort, Jésus parle de joie !!! Bien sûr il avait déjà mystérieusement annoncé que cette maladie de Lazare n’était pas pour la mort mais en vue de la gloire de Dieu. Il n’empêche, ce n’est pas vraiment évident à comprendre.
Jésus vit pour le Père, pour sa gloire, pour sa révélation. Il est total visage du Père, et n’a d’autre souci. Etrangement à nos yeux de chair, ce don transparaît aussi dans la manière qui peut sembler déroutante dont Jésus gère ses relations. Il ne s’empresse pas pour aller chez Lazare (ses sœurs ne se priveront pas de lui faire remarquer) ; il se réjouit de la mort non en elle-même, mais en ce qu’elle va aider à la foi des disciples. Pour lui tout est mis en perspective, tout est appelé à servir le Royaume.

Allons…

Seigneur donne-moi d’aller avec toi, à la rencontre de chaque événement avec pour priorité de découvrir en quoi il sert le Royaume.