vendredi 30 avril 2021

Liturgie de la Parole 4e vendredi du Temps Pascal

 (sr Marie-Christine)

Introduction :

Bonjour, « C’est à nous que la parole du Salut a été envoyée. » Écoutons-la.

Paul dans la synagogue d’Antioche de Pisidie, en Asie Mineure, vient de résumer l’histoire d’Israël et d’annoncer Jésus : « Dieu, selon sa promesse, a fait sortir un sauveur pour Israël : c’est Jésus » (Actes 13,23). Maintenant il synthétise la Bonne Nouvelle, l’Évangile, qui s’adresse à ceux qui sont là… et à nous qui l’écoutons aujourd’hui : « la promesse faite à nos pères, Dieu l’a pleinement accomplie pour nous, leurs enfants, en ressuscitant Jésus, comme il est écrit au Psaume deux : ‘’Tu es mon fils ; moi, aujourd’hui, je t’ai engendré’’ ».

La résurrection, un engendrement, aujourd’hui ?

Jésus dans l’évangile nous précisera.

Les Psaumes nous parlent de Jésus, du Père, de notre relation avec eux, prions-les en communion avec tant de croyants, en portant aussi ceux qui ne croient pas, ceux qui n’ont pas d’espérance.

 Méditation :

(traduction liturgique et traduction du Père Yves Simoens « Selon Jean » tome I une traduction Éditions de l’Institut d’Études Théologiques Bruxelles 1997)

 « Que votre cœur ne soit pas bouleversé : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. »

Jésus, tu viens de laver les pieds de tes disciples, d’annoncer la trahison de l’un d’eux, et le reniement de Pierre, l’atmosphère est lourde. Tu le vis comme l’occasion d’être glorifié en glorifiant le Père: ta vie, ton commandement nouveau d’aimer comme tu nous as aimés, auront tout leur poids, le poids de l’amour qui aime jusqu’au bout. (cf. Jean 13,1-35).

Tu vas partir et c’est à eux, tes disciples, que tu penses.

Leur cœur a de quoi être bouleversé. Le nôtre aussi l’est à certains moments.

Pour aider à traverser l’épreuve, tu n’offres qu’une attitude : croire. Croire, mettre sa foi, sa confiance en Dieu, en toi. S’appuyer sur ce fondement solide qui ne vient pas de nous.

« Vous croyez en Dieu », ce Dieu qui a accompagné son peuple tout au long de son histoire houleuse ; mais, surtout en cette épreuve, vous n’expérimentez pas sa proximité. « Croyez aussi en moi », moi qui me suis fait proche de vous, moi votre Seigneur et votre Maître qui vous aime, qui suis à genoux devant vous pour vous laver les pieds, pour que vous ayez « part avec moi » (Jean 13,8).

« Dans la maisonnée de mon Père, il y a des demeures nombreuses ; or sinon vous aurais-je dit que je vais vous préparer un lieu ? » Dans la maisonnée, la maison de famille de mon Père : voilà où je désire vous conduire !

Merci Jésus de nous avoir dit qu’il y a là des demeures nombreuses : chez ton Père, il y a place pour la diversité de chacun. Tu nous y prépares un lieu, pas une place comme au spectacle, un lieu de vie, d’intimité dans la diversité et la communion. « De nouveau je m’en viens et vous accueillerai auprès de moi afin que là où je suis, moi, vous aussi, vous soyez.» Ce lieu c’est toi qui le prépares pour chacun et pour tous, c’est toi qui nous y accueilles : Nous t’en rendons grâce.

Tu fais plus que nous y accueillir, tu nous indiques le chemin.

Mais Seigneur, comme Thomas et les autres nous avons un peu de mal à te suivre : tu nous parles de ton Père, de ses demeures nombreuses, d’un lieu dans ces demeures, d’un lieu où tu vas, mais nous sommes en plein drame, tu viens d’annoncer trahison et reniement de ceux qui mangent et vivent avec toi. Nous perdons pied. « Comment pourrions-nous savoir le chemin ? »

« Moi je suis le chemin et la vérité et la vie : personne ne vient auprès du Père sinon à travers moi », « sans passer par moi ».

Venir auprès du Père : voilà le but, mieux, la vocation de chacun, son désir le plus profond, parfois étouffé, très enfoui.

Tu nous as dit, Seigneur, nous l’avons entendu lundi : « Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage. » (Jean 10,9)

Entrer, venir auprès du Père, trouver dans sa maisonnée notre demeure, tu nous l’offres, Seigneur, et c’est par toi que c’est et possible et réalisé : que nous accueillions cette offre, que chaque personne l’accueille, y adhère et se laisse conduire par toi Chemin et Vérité et Vie. Non dans un futur plus ou moins lointain, mais aujourd’hui, chaque jour.

« Aujourd’hui je commence », disait un vieux moine du désert.

Aujourd’hui je commence, Seigneur, « n ‘arrête pas l’œuvre de tes mains ». (Psaume 137). La vie nouvelle est engendrée en moi par toi aujourd’hui et chaque jour.

Introduction au Notre Père :

« Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ;
personne ne va vers le Père sans passer par moi.
» Seigneur nous passons par toi pour chanter la prière que tu nous as apprise…

 Oraison de conclusion :

Seigneur dans le trouble, le bouleversement, la tempête que les croyants se tournent vers toi, s’appuient sur toi, mettent leur confiance en toi.

Seigneur, toi le Chemin, la Vérité et la Vie, conduis-nous à ce lieu que tu as préparé pour chacun de nous. Que nous y demeurions dès maintenant tels que nous sommes. Que ta vie grandisse en nous, que ta vérité et ta fidélité nous conforment à toi. Que notre cœur soit dilaté et rayonne de toi. Toi qui nous engendres à ta vie et désire que nous soyons là où tu es, uni nous au Père dans l’Esprit, dès maintenant et pour toujours.

jeudi 29 avril 2021

Liturgie de la Parole, 4e jeudi du Temps pascal

Ste Catherine de Sienne

(Danièle)

Introduction :

Nous commémorons aujourd'hui l'anniversaire de la mort de Sainte Catherine de Sienne, née le 25 mars 1347 à Sienne, en Toscane. Elle a désiré très tôt se consacrer à Dieu. Elle prononce ses vœux chez les sœurs de la pénitence de saint Dominique. C'est une tertiaire dominicaine mystique, qui a exercé une grande influence sur l'Église catholique. Elle a réussi à convaincre Grégoire XI, le dernier pape français, de quitter Avignon pour Rome.

Le grand schisme d'occident la conduit à Rome près du pape Urbain VI. Elle envoie de nombreuses lettres aux princes et cardinaux, pour promouvoir l'obéissance au pape et défendre ce qu'elle nomme le « vaisseau de l'Église ». Grégoire XI étant mort et la paix conclue, elle retourne à Sienne. Elle dicte à des secrétaires, dont saint Étienne Maconi, son ensemble de traités spirituels : Le Dialogue. Elle meurt le 29 avril 1380, épuisée par ses pénitences. Urbain VI célèbre ses obsèques et son inhumation dans la basilique Santa Maria sopra Minerva à Rome. Par la forte influence qu'elle a eue sur l'histoire de la papauté, Catherine de Sienne est l'une des figures marquantes du catholicisme médiéval. Elle a effectué de nombreuses missions confiées par le pape, chose assez rare pour une simple nonne au Moyen-Age.  Canonisée en 1461, elle devient la sainte patronne de Rome et de l'Italie, elle est la première femme déclarée « docteur de l’Église » par Paul VI en 1970, cette reconnaissance tardive de l’Église prouve l'importance de ses écrits. En 1999, Jean-Paul II la proclame « patronne de l'Europe ».

Aujourd'hui, dans sa première lettre, saint Jean nous annonce que Dieu est lumière et Matthieu, dans l’Évangile, nous rapporte cette parole de Jésus « Venez à moi, vous tous qui peinez... et je vous procurerai le repos » alors, à l'instar de sainte Catherine, rendons grâce à Dieu et louons-le en chantant les psaumes.

 Après l’Évangile

Jésus nous invite à le suivre, mais d’une manière porteuse de joie, malgré les fardeaux que la vie nous apporte. Les petits, c’est nous, puisque l’Évangile nous a été révélé, et que l’Évangile est révélé aux petits. Les petits ce sont ceux qui ne sont ni sages ni savants.  C’est quoi le problème des savants ?

Le danger, ce n’est pas la science ni l'intelligence, c’est celui de l’enfermement du réel dans des définitions, des dogmes, des Lois, des pratiques... Celui qui ne sait pas, écoute, car il a besoin d’apprendre. Mais celui qui croit savoir, reste sourd à la nouveauté de Dieu. Jésus ouvre son cœur. Reconnaissons que chacun(e) de nous est intelligent(e), chacun(e) à sa manière. La vision de l’évangile n’entre pas facilement dans un moule quelconque. Un enfant peut accueillir le message qui échappe au savant ; nous pourrions recevoir un éclairage imprévu, même si nous ne comprenons pas toujours tout.

La foule est fatiguée. Nous sommes fatiguées. Fatiguées d'attendre que le covid s'en aille, fatiguées d'assister à la dégradation de notre planète, fatiguées de nos soucis personnels, soucis familiaux, de santé ou autres... et c'est maintenant que Jésus nous adresse son appel : « Venez à moi vous tous qui peinez sous le poids du fardeau Prenez sur vous mon joug, mon fardeau est léger» Serait-ce un fardeau de plus à porter?

Jadis, les paysans travaillaient avec des bœufs qui étaient reliés l’un à l’autre au moyen d’un joug. Ils pouvaient ainsi tirer des chargements très lourds. Un tout seul ne pouvait pas tirer ce fardeau, mais reliés l’un à l’autre au moyen du joug, ils étaient plus forts et tout devenait possible.

Le Christ voit nos peines et il ne veut pas nous laisser seuls. S’il nous invite à prendre son joug, c’est parce qu'il veut porter nos souffrances avec nous. Naturellement, nous devons accepter d’être reliées à lui. « Venez à moi ! » Or quand l’épreuve est trop lourde, on ne veut voir personne. Celui qui souffre est tenté de s’enfermer dans le silence et l’isolement. Il est convaincu que personne ne peut le comprendre ni le soulager.

« Je vous procurerai le repos», nous dit Jésus. Il veut nous faire revivre, renaître. Nos fardeaux n’auront pas disparu mais ils cesseront de nous anéantir. Nous ne serons plus seuls à les porter. L'invitation de Jésus, «Venez à moi» est toujours actuelle, surtout au moment où nous avons vraiment besoin de paix, de repos, de la protection et de l'amour de Dieu.

« Jésus n'est pas venu ajouter un nouveau poids pour notre vie, sa croix n'est pas lourdeur mais libération. Il prend sur lui ce qui nous pèse ; il porte nos croix en portant la sienne». (Abbé R.Gillet) La bonne nouvelle de ce jour, c’est que l’Évangile est libérateur, il nous donne la certitude d'être aimées par le Seigneur.

 Invitation au Notre Père :                                                            

Prions Notre Père avec les paroles que Jésus nous a apprises.    

 Prière finale :

Seigneur, nous te confions nos soucis. Nous te rendons grâce parce que tu portes nos fardeaux et parce que nous sommes tendrement aimées. Tu nous promets le repos. Aide-nous à rester des « tout-petits » pour comprendre et vivre de ta Parole ; tels des enfants, nous nous abandonnons à ton amour.  Aide-nous à être ouverts à ton invitation « venez à moi». Nous te le demandons par Jésus-Christ notre Seigneur qui vit et règne avec toi...  

mercredi 28 avril 2021

Liturgie de la Parole, 4e mercredi du Temps Pascal

(Sr Marie Raphaël)

Introduction

« La parole de Dieu était féconde et se multipliait » … C’est ainsi que commence la lecture du passage des Actes des Apôtres que nous allons entendre. La parole de Dieu mène sa propre vie, elle a sa propre efficacité, qui dépasse les attentes des témoins.

La parole est quelque chose de merveilleux et de redoutable. Déjà d’un point de vue purement humain. On ne mesure pas le poids de ses paroles. D’ailleurs, la communication va bien au-delà des paroles dites. Et entre ce que l’on dit et ce que l’on entend, il y a parfois tout un monde. Il peut arriver que quelqu’un me dise : « à tel moment, tu m’as dit ça, et j’en ai été blessé pour toujours », et moi, non seulement, je n’ai jamais voulu blesser cette personne, mais je ne me souviens pas de lui avoir jamais dit ça, et je suis même sûre que ce n’est pas possible… Oui, une parole est redoutable ! Heureusement, cela peut se produire aussi dans le sens positif. Une personne me dit : « un jour, tu m’as dit ça, et ça a illuminé ma vie ! ».  Nous connaissons tous des exemples dans notre expérience personnelle.

Si c’est vrai pour la parole humaine, combien plus pour la parole de Dieu ! Quand on lit les Actes des Apôtres, on a l’impression que les disciples ne sont que de simples serviteurs, transmetteurs, d’une parole dont l’action les dépasse infiniment. Et c’est ce qui est beau, dans la force de l’évangile. L’Esprit saint fait le reste…

Du coup, aujourd’hui, je ne ferai pas de long commentaire après l’évangile. Je me contenterai de la laisser résonner dans nos cœurs.  Et si vous le voulez, vous pourrez faire écho, vous aussi, à la parole entendue, en la redisant à votre tour, en la laissant résonner pour nous. Parce que dans chaque cœur, la résonance se fait différemment et chaque résonance enrichit les autres.

Résonances

Celui qui croit en moi, ce n’est pas en moi qu’il croit, mais en Celui qui m’a envoyé. 

Celui qui me voit, voit Celui qui m’a envoyé. 

Moi qui suis la lumière, je suis venu dans le monde pour que celui qui croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres. 

Je ne suis pas venu juger le monde, mais le sauver. 

Celui qui n’accueille pas mes paroles aura, pour le juger, la parole même que j’ai prononcée. 

Ce n’est pas de ma propre initiative que j’ai parlé.

Le Père lui-même m’a donné son commandement sur ce que je dois dire et déclarer.

Son commandement est vie éternelle.

Ce que je déclare, je le déclare comme le Père me l’a dit.

Prière

Seigneur Jésus, tu n’es pas venu pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé. Devant ta parole, tout apparaît dans la lumière : c’est ta parole qui nous juge, nous fait venir à la vérité, nous aide à sortir des ténèbres. Béni sois-tu ! prononce encore sur nous, sur toute l’humanité, la Parole qui vient du Père et qui transforme les cœurs pour les ouvrir à la joie !

mardi 27 avril 2021

Liturgie de la Parole, 4e mardi du Temps Pascal

 (sr Myrèse)

Introduction :

Bonjour, bienvenue à cette célébration. Aujourd’hui la nourriture de la Parole est abondante. Dans le livre des Actes nous voyons un geste merveilleux de Barnabé qui va chercher Paul pour lui confier une mission juste taillée à sa mesure. Et surtout Barnabé qui a ce souci que les personnes s’attachent au Christ et non à lui ! alors que cette célébration nous donne à notre tour de grandir dans l’attachement, l’adhérence, au Christ !

La Parole méditée :

on célébrait la dédicace, c’était l’hiver. C’est plutôt rare dans l’évangile que l’on se préoccupe de la saison ! c’était l’hiver… on frissonne… et pourtant ! oui, et pourtant la dédicace est la fête du temple, la fête de la présence de Dieu parmi les hommes… et nous le savons quand Dieu est présent, le cœur est tout brûlant ! et voilà, nous sommes dans le temple, à la fête de la dédicace, et Jean, mine de rien, nous signale que c’est l’hiver, que le mercure grelotte au fond du thermomètre ! oui, Dieu est présent dans le temple, oui, Dieu est présent aujourd’hui au cœur de chaque humain, dont il fait son temple… encore faut-il qu’il soit reconnu, accueilli ! alors le cœur devient brûlant.

Jésus marchait sous la colonnade… et les juifs se groupent autour de lui. Quand vous voulez empêcher quelqu’un de marcher, vous l’encerclez, vous vous groupez autour… mais peut-on enchaîner la Parole, le Verbe ? ses adversaires essaient, en le questionnant, en le mettant au pied du mur : Si tu es le Messie, dis-le-nous ouvertement ! Jésus a le choix : ou il reconnaît son identité, sa mission de Messie, sauveur ! ou il reconnaît son imposture ! Devant la samaritaine, Jésus n’a pas craint de dire ouvertement qu’il est le Messie. Ici, il se trouve devant un mur de rejet. Alors plutôt que de dire : oui, je le suis. Il opte pour une invitation : regardez mes œuvres, et tirez-en vous-mêmes la conclusion. Jamais Jésus ne nous contraint à la foi. Il a pour chacun de nous un infini respect.

La question de la foi est clairement posée. Les adversaires de Jésus veulent des preuves ! les disciples de Jésus sont invités à croire, à lire dans le quotidien les signes de Dieu : les œuvres de Jésus sont là comme des signes qui invitent à la foi, mais qui ne donnent pas de certitude !

la foi est un engagement : si je crois, je vais me mettre à accompagner Jésus. Et je vais tenter de vivre en ajustant ma vie à sa vie. Je vais me découvrir en la main de Dieu. En la main de Jésus, qui est aussi la main du Père, car ils sont UN. La foi me donnera de faire l’expérience de cette main de Dieu qui accompagne mes pas, qui jamais ne me lâche, qui jamais ne m’abandonne. Mais cette main est discrète, elle me soutient en l’existence.

Et elle m’offre de découvrir la vie trinitaire : oui, je suis dans la main de Dieu, qui est celle du Père et du Fils, oui, je suis dans la main de Dieu, et là est toute ma foi ! mon espérance ! et la source de la charité !

Prenons un peu de temps aujourd’hui, et chaque jour, pour regarder les œuvres de Dieu en nos vies, son œuvre de création, son œuvre de rédemption, la providence à l’œuvre en notre quotidien, personnel, communautaire, ecclésial, social… et rendons grâce à Dieu pour sa présence qui réchauffe nos cœurs !

Invitation au notre Père :

Jésus tu nous invites à la foi. En cette foi, donne-nous de prier le Père, avec toi

Prière d’envoi :  

Père aujourd’hui, ouvre nos yeux, réveille la foi de nos cœurs ! que nous ne cherchions pas à enfermer ton Christ en nos concepts et idées, mais que nous découvrions sa main à l’œuvre en nos vies. Père par ton Esprit tourne nous vers la profondeur de nos cœurs, là où tu te tiens avec Jésus, là où tu nous parles, nous invites, là où tu nous offres ton amour. Aujourd’hui et pour les siècles des siècles.

Bénédiction :  

Dieu nous tient en sa main, qu’il nous bénisse et qu’il nous garde…

mercredi 21 avril 2021

Liturgie de la Parole, 3e mercredi du Temps Pascal

(sœur Marie-Christine)

Introduction :

Bonjour et bienvenue à vous. « Ceux qui s’étaient dispersés annonçaient la Bonne Nouvelle de la Parole là où ils passaient. » nous disent les Actes. Nous sommes dispersés, mais le Seigneur nous invite à annoncer la Bonne Nouvelle là où nous passons, là où nous vivons. En nous laissant attirer par Jésus. En vivant notre baptême.

 Saul pénètre « dans les maisons pour en arracher hommes et femmes et les jeter en prison »… En contraste Jésus promet « Celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors ». Violence ou accueil inconditionnel ? Quel chemin habitons-nous ? Le choix de l’accueil toujours bienveillant ouvre à la vie et l’accueilli et l’accueillant, mais il n’est pas toujours naturel, loin de là. Parfois la violence habite mon cœur et me rends malheureuse.

Raison de plus pour venir à Jésus qui ressuscite en moi, en chacun, sa vie dès maintenant.

Prions-le avec confiance avec les croyants de tant de générations à travers les Psaumes.

 Méditation :

« Celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors ».

Voilà une phrase d’évangile qui devrait être gravée sur toutes les églises, dans toutes les maisons, et surtout dans tous les cœurs ! Elle aiderait quiconque à ne pas désespérer.

Dans cet évangile Jésus noue ensemble plusieurs verbes : venir à lui, le voir et  croire en lui, être donné à lui par le Père, ne pas être jeter dehors ni être perdu : ce bouquet pourrait s’appeler « vie-résurrection ».

 Que demande-t-il ? Des choses compliquées ? Non, de venir à lui. Il ne dit même pas de parvenir à lui (là ce serait décourageant, qui le peut de lui-même ?)

Venir à lui, être en chemin vers lui, c'est aller de l'avant sur le chemin de la vraie vie.

 Le cadeau, c’est que ce n’est pas notre œuvre. C’est un don : « Tous ceux que me donne le Père viendront jusqu'à moi ». Comment ? « Moi je suis le Pain de la vie »…et plus loin dans l’Évangile « moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jean 6,35 ; 14,6)

 Veux-tu te nourrir de moi, de ma vie, de ma Parole, de mon Esprit, tu n’auras jamais faim. Car je te comblerai de moi-même au fur et à mesure. Si tu crois en moi, si tu essayes de croire tel que tu es aujourd’hui, tu n’auras jamais soif, de cette soif de vie, de sens, que le monde ne peut te donner, car elle est soif de moi. Au chapitre 7 Jésus s’écrie dans le Temple : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive, celui qui croit en moi ! Comme dit l’Écriture : De son cœur couleront des fleuves d’eau vive. » En disant cela il parlait de l’Esprit Saint qu’allaient recevoir ceux qui croiraient en lui » (Jean 7,37-38). Si tu viens à moi les fleuves d’eau vive de l’Esprit Saint couleront de mon cœur en ton cœur et tu n’auras jamais soif, tu seras branché sur la source intarissable de l’Esprit Saint.

  « Tous ceux que me donne le Père viendront jusqu'à moi ». Père, est-ce que tu ne donnes pas chaque homme, chaque femme à Jésus ? Tous ne sont-ils pas tes enfants. « Telle est la volonté de Celui qui m’a envoyé : que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour. » « Le Père et moi nous sommes UN » (Jean 10,30), UN dans notre volonté que tous aient la vie qui ne s’éteint pas, qu’aucun ne soit perdu (cf. Jean 17, 12), que tous ressuscitent au dernier jour, se lèvent, se relèvent encore et toujours poussés par cette vie reçue, donnée et redonnée sans cesse.

 Que craindre ? « Devant Dieu nous apaiserons notre cœur ; car si notre cœur nous accuse, Dieu est plus grand que notre cœur, et il connaît toutes choses. » ( Jean 3,19b-20)

 « Nous voulons tomber dans les mains du Seigneur et non dans celles des hommes. Car telle est sa grandeur, telle aussi sa miséricorde » (Ben Sira 2,18).

 Venons à Lui. Chaque fois que nous trébuchons, tombons, laissons sa main nous relever, venons de nouveau à lui qui ressuscite en nous et nous ressuscite en lui.

  Introduction au Notre Père :

 Père, Jésus nous dit : « Telle est la volonté de Celui qui m’a envoyé : que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour. » Confiant en cette parole et tant d'autres de l'Écriture nous te chantons…

  Prière de conclusion :

 Seigneur , tu nous invites à venir à toi, tu veux nous donner la vie qui ne s'éteint pas, nous te rendons grâce et nous te prions. Accueille-nous selon ta parole et que nous vivions, ne nous déçois pas dans notre attente.

 Aide-nous à venir à toi tels que nous sommes, dans les bons comme dans les mauvais moments. Que notre faim, que notre soif demeurent vivantes et que ta vie ne s'éteigne pas en nous. Toi qui nous conduis au Père dans l'Esprit et nous ressuscite dès maintenant et jusque dans la vie éternelle.


mardi 20 avril 2021

Liturgie de la Parole, 3e mardi du Temps Pascal

 (soeur Myrèse)

Accueil :

Nous voici rassemblés en Eglise, pour recevoir la Parole de Vie. Nous allons écouter, accueillir en nos vies, notre Dieu : Père, Fils, Esprit. Disposons-nous à cette écoute, en déposant ce qui a fait notre préoccupation ce matin. En le déposant dans le cœur de notre Dieu, en lui confiant. Si le Seigneur nous a invités à tout lâcher, pour venir à cette célébration, c’est bien qu’il porte en son cœur nos soucis, et qu’il veut nous offrir de les porter avec nous ! alors entrons dans cette célébration, par un petit temps de silence, qui va nous donner l’espace pour venir à Dieu, et lui présenter ceux et celles qui habitent nos pensées. Pour lui présenter nos travaux. Pour lui présenter notre Eglise, notre société, notre monde.

 La Parole méditée :

Aujourd’hui, je vous propose de revenir plus particulièrement sur l’évangile. Le lectionnaire nous signale que l’extrait du jour se situe après la multiplication des pains (on devrait dire le partage du pain, car le mot multiplier n’est pas dans le texte). Mais en fait, après ce partage, Jésus a fui dans la montagne, pour éviter que la foule ne le fasse roi. Puis il a rejoint ses disciples en marchant sur les eaux. Enfin la foule l’a cherché et trouvé, et a entamé un dialogue avec lui ! Et Jésus leur dit : vous me cherchez parce que vous avez mangé du pain, et avez été rassasiés. Et il conseille de travailler plutôt pour la nourriture qui demeure en vie éternelle. L’échange se poursuit concernant l’œuvre de Dieu, qui est de croire en celui qu’il a envoyé. Et c’est sur cette affirmation que la foule rebondit aujourd’hui. Tu dis qu’il faut croire en celui que Dieu a envoyé. Fort bien. Et sous-entendu : tu te présentes comme l’envoyé, alors quel signe vas-tu faire pour que nous croyons en toi ? Et ils rappellent la manne au désert du temps de Moïse. Lui, Moïse a été reconnu envoyé de Dieu. Et la manne c’est un signe autrement fort. Jésus a partagé le pain, ils ont mangé une fois ! cela a suffi à déclencher l’enthousiasme de la foule. Mais quand même pour la manne le peuple en a reçu chaque jour durant 40 ans ! et la foule de dire : au désert nos pères ont mangé la manne ; comme dit l’Ecriture : il leur a donné à manger le pain venu du ciel. Alors là si vous regardez l’exégèse de Jésus, vous vous rendez compte, combien il renverse la lecture un sérieux coup. En 4 points il renouvelle la compréhension de ce verset.

1.    La foule pense Moïse nous a donné le pain. Jésus répond : Ce n’est pas Moïse… c’est mon Père

2.    La foule dit : il leur a donné le pain du ciel et parle d’une histoire passée. Jésus répond : le Père vous donne… Jésus ramène à l’aujourd’hui de Dieu !

3.    La foule dit : il a donné le pain du ciel. Jésus répond : non, le vrai pain ce n’est pas la manne, c’est le pain qui descend du ciel et donne la vie au monde.

4.    La foule dit : nos pères ont mangé. Jésus répond : le pain de Dieu donne la vie au monde. Pas rien qu’à nos pères !

Ainsi sur un verset, Jésus corrige 4 éléments de compréhension : c’est énorme ! et la foule là-dessus lui demande de ce pain, toujours ! Et Jésus répond : moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi, n’aura plus jamais faim, celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif.

Au début de cette célébration, nous avons dans le silence de notre cœur déposé devant Dieu nos soucis, nos intentions de prière. Pouvons-nous voir combien Jésus vient à la rencontre de notre monde, pour le nourrir ! combien il vient à notre rencontre pour nous donner aujourd’hui la vie. Dans son être même, lui le Verbe de Dieu, il est pain de vie. L’apôtre Pierre le comprendra, lorsqu’à la fin de ce chapitre de st Jean, tandis que beaucoup de disciples se retirent en disant que la parole de Jésus sur le pain est trop forte, il s’exclame : Seigneur à qui donc irions-nous, tu as les paroles de la vie ! il ne dit pas, tu es le pain de la vie ! mais tu as les paroles de la vie. Jésus est le Verbe. Nous tourner vers lui, accueillir sa parole, aujourd’hui, nous donne la vie. Ce n’est pas une vérité du passé, ce n’est pas une promesse pour le futur, c’est dans l’aujourd’hui que le Père nous donne son Verbe, et il le donne pour la vie du monde ! c’est aujourd’hui, que le Père nous donne en Jésus, son Verbe de vie, son pain de vie. Accueillons-le au plus profond.

 Invitation à la prière du Seigneur :

Jésus aujourd’hui tu te donnes à nous, tu nous donnes la vie. Avec toi nous voulons nous tourner vers le Père

 Prière d’envoi :

Père aujourd’hui tu nous appelles à vivre, dans l’accueil de ton Fils, ton Verbe, ton Fils bien-aimé. Père, en la Trinité sainte, la vie sans cesse circule, et tu nous invites à entrer dans cette danse. Aujourd’hui, tu nous donnes Jésus, aujourd’hui tu nous invites à nous donner à toi. Nous voici, prends et reçois notre vie. Qu’elle soit avec celle de ton Fils, donnée pour la vie du monde, aujourd’hui et dans les siècles des siècles.

 Bénédiction :

Que le Dieu de la vie nous bénisse…

vendredi 16 avril 2021

Liturgie de la Parole, 2e vendredi du Temps Pascal

 (sœur Bernadette)

Lectures : Actes des Apôtres 5,34-42 // Ps 26 (27) // Jean 6,1-15

Méditation :

Aujourd'hui, je voudrais commencer par le récit historique d'un prêtre allemand. L'incident se déroule juste à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il s'agit de prisonniers de guerre en route pour la Russie dans un wagon à bestiaux.

« "Maintenant, nous rentrons à la maison. Embarquement ! Dépêchez-vous !" [...] "Les wagons étaient verrouillés et câblés à l'extérieur. Nos gardes russes buvaient beaucoup de vodka et échangeaient les denrées alimentaires qui nous étaient destinées. [...] Ce voyage a duré quatre semaines. Au moment où le jour s’est levé, nous avons réalisé que nous ne rentrions pas chez nous, mais que nous allions vers l'Est. Tout espoir était complètement éteint.

Dans nos conversations, nous évoquions - probablement à cause de la faim - des recettes de cuisine. Les wagons à bestiaux en Russie étaient beaucoup plus grands que les nôtres. Il y avait une porte coulissante au milieu du wagon. Chacun des compartiments accueillait 35 hommes. Peut-être qu'il y en avait plus. Pour chaque moitié du wagon, il y avait une miche de pain et une tasse d'eau par jour.

Une fois, alors que le soldat russe avait refermé la porte coulissante et l'avait verrouillée de l'extérieur, une bagarre a éclaté dans le wagon. Affamés, certains s'étaient jetés sur ce pain. L'un d'entre eux a été battu à mort. La situation s’envenimait également dans notre moitié de wagon. "Qui va partager le pain ?" a crié l'un d'eux. Le silence s'est installé. Personne ne voulait le faire. Tout le monde avait peur d'être lynché. Nous n'avions ni balance ni couteau. Comment peut-on obtenir 35 morceaux égaux à partir d'une miche de pain ? Peut-être en le cassant ? Certains ont crié : "Nous avons un prêtre parmi nous, qu'il le fasse !" - "Maintenant, ils vont aussi me battre à mort", ai-je pensé. Soudain, une pensée salvatrice m'est venue. Notre 8e division de Jäger avait été équipée de chaussures avec des lacets. J’ai entouré le pain en plaçant le lacet au milieu et j’ai tiré. Cette façon de procéder a permis d'obtenir une coupe lisse. Alors que tout le monde me regardait, je ne pouvais m'empêcher de penser au verset du psaume " Les yeux sur toi, tous, ils espèrent : tu leur donnes la nourriture au temps voulu " (Psaume 144,15) J’ai réussi à couper 35 morceaux. L'un d'eux se tenait à côté de moi et regardait. Nous avons pesé les morceaux avec nos mains. Ici et là, on ajoutait un petit morceau qui était tombé lorsque le morceau était trop lourd. "Compte à rebours !" J'ai crié, et ils ont immédiatement suivi. Tout le monde avait faim après tout. "Trente-cinq, alors", ai-je déclaré. "Je prends du recul maintenant. S'il manque la 35e pièce, je n'aurai pas de pain et je serai tenaillé par la faim aujourd'hui". Puis je suis allé de l'un à l'autre avec le pain. Involontairement, je devais penser à la distribution de la Sainte Communion. Les morceaux de pain étaient en effet suffisants. Tout le monde était satisfait et j'ai remercié Dieu. Jour après jour, cette cérémonie a eu lieu jusqu'à ce que nous atteignions enfin notre objectif." »[1]

L'Évangile d'aujourd'hui raconte comment Jésus a délibérément placé un signe devant toutes les personnes présentes. Il semble que ce soit un signe dont même les autres occupants du wagon à bestiaux avaient une idée, sinon pourquoi demandent-ils au prêtre, entre tous, de partager le pain ?

Que devons-nous voir dans le miracle du pain ? « Le don ou plutôt le donneur ? Ce miracle est un signe qui pointe au-delà de lui-même. Il nous conduit à une personne qui, de tout son être, est abondance et don. Il nous conduit à celui en qui nous rencontrons Dieu lui-même. Et qui n'est donc pas seulement un roi du pain ou un prophète d'un monde meilleur, mais qui est le pain de l'humanité elle-même. »[2]

Je crois que Jésus était là aussi, dans le wagon à bestiaux, parmi les prisonniers affamés. Une fois de plus, il a accompli le partage du pain et a apporté la paix dans cette communauté de souffrances. 

« Les yeux sur toi, tous, ils espèrent : tu leur donnes la nourriture au temps voulu ; tu ouvres ta main : tu rassasies avec bonté tout ce qui vit »[3]

Notre Père :

Confiants en toi, nous prions comme tu nous l'as enseigné.

Prière de conclusion :

Prions avec les mots de Sainte Bernadette Soubirous :

Jésus seul pour But, Jésus seul pour Maître, Jésus seul pour Modèle, Jésus seul pour Guide, Jésus seul pour la Joie, Jésus seul pour la Richesse, Jésus seul pour Ami ! Alors, allons, mon âme, courage. Un jour encore, à la suite de Jésus et de Marie, gravissant le Calvaire, et puis, avec Jésus et Marie, le Bonheur, l’Allégresse, l’Éternité ![4]



[1] Paul Hauke OSB, Christen im Krieg

[2] Eberhardt Schwarz_ https://predigten.evangelisch.de

[3] Psaume 144,15-16

[4] Carnet de notes intimes, Bernadette Soubirous

jeudi 15 avril 2021

Liturgie de la Parole, 2e jeudi du Temps Pascal

 (Sœur Marie-Raphaël)

Ouverture

L’Évangile de Jean, c’est comme quand on jette un caillou dans l’étang. Des cercles concentriques de plus en plus larges, tandis que la pierre elle-même tombe dans les profondeurs. Le message de Jean, c’est cette pierre qui tombe, et qui fait des vagues… On a l’impression qu’il se répète, et c’est vrai, mais toujours en agrandissant les perspectives. Tout est déjà dit dans la Prologue, et tout l’évangile va à la fois approfondir et élargir ce que dit le Prologue. Ici, dans la première moitié de l’évangile de Jean, le grand thème, c’est « croire ». Dans la deuxième partie, ce sera « aimer ».

« Croire ou ne pas croire », telle est la question. Qu’est-ce que croire ?

 Résonnances

« Croire ou ne pas croire », telle est la question. Dans le texte, cela paraît évident. Dans la réalité, ce l’est beaucoup moins. Quand quelqu’un affirme quelque chose (que ce soit dans le domaine de la science, de la politique, de la santé publique, de la société…), je me pose plusieurs questions : Qui est-il pour affirmer cela ? Quelles sont ses compétences, quelle est son autorité ? Où a-t-il trouvé cette information. Mais aussi : que vise-t-il en disant cela, quelles sont ses intentions secrètes ou avouées ? Avant d’accorder crédit à quelqu’un, nous sommes plutôt méfiants. Si la personne est douée pour la parole, charismatique, si elle entraîne les foules… nous serons peut-être influencés par tout le climat qui l’entoure (en bien ou en mal). Un critère sera aussi de vérifier si la personne est cohérente, si ses actes correspondent à ses paroles, si elle est crédible. Nous vérifierons ses dires par des recoupements avec d’autres informations, mais aussi par l’analyse des résultats : tout ce qui se passe en aval… Enfin, je dirais que dans le registre de la confiance, il doit y avoir une sorte de « résonance » profonde, quelque chose, au fond de moi, qui me dit : « c’est vrai ! »

Tout cela est valable aussi pour le témoignage. Dans le passage de Jean que nous avons entendu aujourd’hui, il y a cette phrase étonnante : « celui qui vient du Ciel… témoigne de ce qu’il a vu et entendu, et personne ne reçoit son témoignage. Mais celui qui reçoit son témoignage certifie par là que Dieu est vrai ». Dans la première lettre de Jean, on lit quelque chose d’un peu semblable, en négatif : « celui qui ne croit pas… fait de Dieu un menteur ».

Cela veut-il dire que la vérité de Dieu dépend de nous ? En lui-même, Dieu est Dieu, Dieu est vrai. Cela ne dépend pas de nous … Mais cette phrase suggère que le témoignage de Jésus n’est pleinement accompli que quand il est reçu… et cela dépend de nous ! Il dépend de nous de faire en sorte que son témoignage aboutisse. L’image est celle du sceau que l’on appose sur une lettre recommandée. Jésus est comme un ambassadeur. Il vient de la part de Dieu, il vient nous présenter ses lettres de créance. Mais curieusement, c’est nous qui devons signer le document, c’est nous qui devons y apposer le sceau qui l’authentifie, le certificat de vérité… Mon acte de foi est un amen apposé sur la parole de Jésus : en disant amen, j’affirme non seulement : « tu dis vrai », mais « ta parole est pour moi la parole même de Dieu ».

Alors, croire ou ne pas croire ? Les derniers versets insistent sur notre liberté. S’il n’y avait pas de liberté de croire ou de refuser, il n’y aurait pas de foi. Mais ce que je voudrais retenir aujourd’hui, c’est l’idée que la foi se vit dans une alliance. Nous mettons notre foi en Dieu, mais Dieu a foi en nous ! Dieu a besoin de notre foi, de notre amen, pour que son témoignage soit accompli. Dieu nous fait confiance… il le montre en nous donnant son Fils. La foi en Dieu est une responsabilité !

 Prière

Seigneur Jésus, le Père t’aime, il a tout remis en ta main, il t’a montré toute sa confiance, toute sa foi. Tu témoignes de première main, tu nous parles du Père parce que tu le connais de l’intérieur. Nous voulons te donner toute notre confiance, pour être à la hauteur de tant d’amour. Reçois notre amen, balbutiant, mais fortifié par l’Esprit de vérité, afin que notre louange te rende gloire et permette à ta Parole de poursuivre dans tous les cœurs ton œuvre de salut.

mardi 13 avril 2021

Liturgie de la Parole, 2e mardi du Temps Pascal

 (sœur Myrèse)

Invitation : 

Aujourd’hui nous continuons notre méditation de la Parole avec Nicodème. Sr Marie-Christine nous a déjà ouvert la voie hier. L’évangile du jour va nous permettre d’approfondir ! le livre des Actes, lui, va nous brosser un tableau sommaire de la vie de la première communauté chrétienne. Tableau qui est à la base de la vie religieuse, mais n’est pas du tout réservé à celle-ci. Tout chrétien est appelé à vivre la communion qui est en Jésus, aujourd’hui ressuscité ! Sans pour autant oublier que cette communion est née au pied de la croix.

La Parole méditée : 

Merci Nicodème, oui, sincère merci. Tu es l’homme de la nuit, et tu guides nos pas vers la foi en Jésus. Pas une foi facile. Mais une foi réelle, profonde. Ce n’est pas pour rien que les sculpteurs t’ont choisi pour patron. Oui, tu es de ceux dont le regard, peu à peu, dans la nuit d’un bloc de pierre découvre la forme qui y est cachée et la fait venir au jour. On raconte qu’un gosse voyant un sculpteur faire jaillir un cheval d’un bloc de pierre, a demandé au sculpteur : comment savais-tu qu’il y avait un cheval dans cette pierre ? question profonde ! digne de toi, Nicodème ! Oui, tu es de ceux dont le regard s’éveille de nuit au mystère du Royaume. Oui, le monde en deux dimensions, ce n’est pas pour toi ! toi tu vas à la profondeur. Et Jésus honore ta quête, il répond à ta soif. Tu voulais connaître Jésus. Et Jésus t’emmène plus avant que là où t’avait mené la connaissance acquise à l’école rabbinique. Jésus t’a ouvert le chemin non plus du savoir, mais du vivre ! Oui, il s’agit de naître, de naître d’en haut. D’eau et d’esprit. Mais où souffle l’Esprit ? dis-moi Nicodème, où as-tu senti l’Esprit souffler et t’entrainer en sa vie ? où et quand es-tu né en vérité ? comment les paroles de Jésus, les paroles de cette première nuit de rencontre, ont-elles ouvert en toi un chemin de vie ? De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse, dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout croyant ait la vie éternelle. Le serpent de bronze, tu connais. Tu sais qu’au désert les pères qui ont été mordus par le serpent de la tentation, en se tournant vers le serpent de bronze, en levant les yeux vers lui, ont trouvé la guérison. Mais que voulait te dire Jésus par cette parole ? Si nous voulons comprendre avec toi, Nicodème, si nous voulons avec toi naître d’en haut, il nous faut poursuivre dans l’évangile, et te retrouver au chapitre 19 de st Jean : au pied de la croix ! oui, st Jean est le seul à mentionner ta présence à ce moment. Dans les synoptiques, Joseph d’Arimathie s’en sort seul pour descendre Jésus de la croix et le mettre au tombeau. Jean, lui, nous dit que tu es là aussi, et que tu es venu avec un mélange de myrrhe et d’aloès pesant environ cent livres : 32 kgs !!! rien que cela ! et avec Joseph d’Arimathie tu rends hommage à Jésus, employant pour lui ces aromates selon la coutume juive d’ensevelir.  Plus question de déposer Jésus au tombeau à la hâte, comme dans les synoptiques. On ne s’étonne pas que dans l’évangile apocryphe qui porte ton nom, Nicodème, on apprend que cette sépulture a valu des ennuis à Joseph et à toi, que Jésus ressuscité est apparu à Joseph d’Arimathie, pour le délivrer de la prison où les grands prêtres l’avaient fait jeter ! Légende ? Ok ! Mais donc à lire pour en découvrir le sens !

Nicodème, où et quand es-tu né à la vraie vie ? A la vie en Jésus ? N’est-ce pas au pied de la croix ? N’est-ce pas pour toi tout spécialement que Jean a cité le prophète Zacharie : ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé. Oui, de même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse, dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout croyant ait la vie éternelle.  Oui, Nicodème, tu as vu jaillir du coté de Jésus, l’eau et le sang ! tu as reçu au pied de la croix, le souffle de Jésus, et tu es né ! Levant les yeux sur la croix, tu as reconnu ton Maitre, ton Seigneur et ton Dieu. Et tu as confessé ta foi, non en paroles, mais en actes : en apportant ces aromates (les synoptiques n’ont nulle trace de myrrhe et d’aloès à ce moment) oui, le psaume devait chanter en ton cœur à ce moment, et derrière l’horreur de la crucifixion, tes yeux de sculpteur se sont dessillés et ont perçu le plus beau des enfants de l’homme : celui dont la myrrhe et l’aloès parfument le vêtement, comme nous le chantons dans le psaume 44. Ta profession de foi est claire : en ce crucifié, tu as reconnu ton Dieu, ton Sauveur. Et tu es né avec ceux qui étaient au pied de la croix, tu es né avec ce petit peuple de croyants : église naissante, dont tu es une colonne secrète. Nicodème, cela veut dire « peuple victorieux »… oui ce petit peuple dont les Actes nous rapportent la croissance est né au pied de la croix ! Pas étonnant que le crucifix de Lucques, comme celui de Battlo, dont on t’attribue la sculpture est à l’origine des croix présentant le Christ en gloire (tel le vieux bon Dieu de Tancremont). Nicodème, ton berceau n’est autre que la croix de Jésus ! Merci de nous y conduire ! Merci de nous faire lever les yeux vers Jésus ! Oui, tu es celui qui découvre dans la nuit, la lumière. Tu es celui qui dans l’abaissement total du Fils a vu l’élévation accomplie du Fils ressuscité. Tes yeux se sont ouverts, les yeux de la foi. Nicodème, ton berceau c’est la croix de Jésus ! Là tu es né ! Là tu as exaucé la soif de Jésus, et aujourd’hui tu nous entraînes ! Donne-nous de naître avec toi ! Merci Nicodème.

                            Christ de Lucques 

Prier le Notre Père : 

Jésus, avec Nicodème, au pied de ta croix, nous naissons en peuple de croyants, et nous voulons prier notre Père, avec les mots que tu nous as confiés.

Prière d’envoi : 

Béni sois-tu Père pour Nicodème et pour tous ceux et celles qui dans la nuit de la foi ont vu leurs yeux s’ouvrir sur le fils de l’homme élevé sur la croix ! Béni sois-tu Père, pour la naissance à laquelle tu nous invites tandis que nous levons les yeux vers ton Bien aimé, lui, le plus beau des enfants des hommes, défiguré par nos fautes, rendu à sa beauté, par ta grâce. Béni sois-tu, Père, en la croix de Jésus tu as taillé le berceau d’un peuple nouveau, et tu as répandu ton Esprit. Garde-nous fidèles en cette foi baptismale, aujourd’hui et pour les siècles des siècles. 

Bénédiction : 

Dieu nous fait naître à une vie nouvelle, qu’il nous bénisse et nous y garde…

lundi 12 avril 2021

Liturgie de la Parole, 2e lundi du Temps Pascal

 (sœur Marie-Christine)

Introduction :

Bonjour à vous qui êtes ici et à vous qui nous rejoignez par zoom ou par le cœur. Ensemble nous sommes rassemblés en Église pour célébrer le Seigneur et nous nourrir de sa Parole. L’introduction de notre évangile résonne un peu comme la présentation de Jean Baptiste dans le prologue (Jn 1, 6). C’est solennel. Nicodème vient pendant la nuit. La nuit, moment de l’étude de la Torah pour les Rabbins (ils travaillaient le jour pour gagner leur vie). Sans le savoir Nicodème vient rencontrer celui en qui était la vie « et la vie était la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée » (Jn 1,5-6)

 Nicodème n’apparaît que 3 fois et uniquement en Jean, mais il est touchant : ici par sa quête ; en 7,50 quand les gardes envoyés par les grands-prêtres et les pharisiens reviennent sans avoir arrêté Jésus car « Jamais un homme n’a parlé de la sorte ! », Nicodème rappelle simplement « Notre Loi permet-elle de juger un homme sans l’entendre d’abord pour savoir ce qu’il a fait ? ». Il se fait rabrouer pour cette intervention de simple justice humaine. Et en 19,39 c’est lui qui apporte le mélange de myrrhe et d’aloès pour l’ensevelissement de Jésus.

 Comme Nicodème chercheur de Dieu, la communauté de Jérusalem, tous, d’un même cœur, élevons nos voix vers Dieu en chantant le Psaume 118.

 Méditation :

« Rabbi, nous le savons, c’est de la part de Dieu que tu es venu comme un maître qui enseigne, car personne ne peut accomplir les signes que toi, tu accomplis, si Dieu n’est pas avec lui. » La manière dont Nicodème s’adresse à Jésus est vraiment formidable. C’est presque une confession de foi communautaire « Nous le savons »

Quels signes Jésus a-t’ il donc accomplis ? Les noces de Cana (mais c’était en Galilée, il n’est pas dit que Nicodème en ait entendu parler.) À Jérusalem il y a eu les vendeurs chassés du Temple et d’autres signes qui suivent et que nous ne connaissons pas.

Nicodème, un pharisien habitué à se nourrir de la Torah, habitué sans doute aussi à chercher le Seigneur et les signes de sa présence dans la vie, vient voir Jésus en qui il reconnaît un Rabbin exceptionnel, venu de la part de Dieu, signe de la présence de Dieu, Dieu est avec lui : il est Emmanuel !

Venu de la part de Dieu ? Comme dans le Prologue (Jean 1,11-13) « Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu. Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom. Ils ne sont pas nés du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu. » La même idée et de la venue et de la naissance nouvelle.

Garder cela en notre cœur peut nous aider à percevoir ce que Jésus répond à Nicodème.

- Tu as a vu à travers les signes que Dieu est avec moi. Tu es en train de naître d’en haut, de voir le Royaume de Dieu.

- Mais voyons Jésus que dis-tu ? Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Humainement ce n’est pas possible.

- Nicodème, je te parle de « naître d’en haut » ! Pas du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme. Je te parle de naître de Dieu. Comment ? C’est l’eau et l’Esprit, les deux 1ers éléments de la Genèse, qui font naître à cette vie. L’Esprit, le Souffle que Dieu a soufflé dans les narines d’Adam, ce « vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. » Cet Esprit, ce Souffle, mot féminin en hébreu, est une matrice de vie. Tu entends sa voix, mais ne peux le saisir. D’où vient-il, où va-t-il ? Tu ne le sais pas. Et pourtant il est très réel et agissant, il fait naître, il fait vivre, il fait cheminer pas à pas.

Il n’est pas comme « le tumulte des nations, le vain murmure des peuples » du Psaume 2 que nous venons de prier et qui est cité dans la 1ère lecture.

« Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu. »

Renaître ? Non, Nicodème, naître ! Naître à la seule vraie vie dont la vie terrestre est la 1ère étape, car « le monde était venu par Lui à l’existence » (Jn 1,10), « ce qui est né de la chair est chair », est humain au sens noble du mot. Naître de l’eau qui jaillira du cœur transpercé de Jésus sur la croix, du Souffle qu’il a remis au Père (Jn 19, 30.34).

Naître, être engendré de Dieu. Le recevoir et par là recevoir « de pouvoir devenir enfants de Dieu » (Jn 1,12).

« Ce qui est né, de l’Esprit est esprit. », une personne née de l’Esprit est habitée par l’Esprit qui l’a engendrée et la transforme. Elle est née d’en haut, elle est née de Dieu et cette vie, cette joie, nul ne peut la lui ravir (cf. Jn 16,22).

C’est la réalité de notre vie. Même si nous ne savons pas trop où nous allons, nous savons avec QUI nous y allons ! Qu’il reste avec nous, Lui, l’Emmanuel, qu’il reste et demeure notre vie, notre joie, notre paix.

 Introduction au Notre Père :

Par le nom de Jésus, ton Saint, ton Serviteur, Lui notre vie et notre joie, nous nous tournons vers Toi, Père pour chanter la prière qu’il nous a apprise.

 Prière de conclusion :

Seigneur donne à ceux qui te servent de t’accueillir jour après jour, de dire ta Parole avec une totale assurance par leur parole et par leurs actes.

Ils sont nés de toi, Seigneur, de ton Esprit : que ton Souffle de vie les transforme, les conduisent jour après jour pour les faire entrer dans ton Royaume. Toi notre vie, notre résurrection, qui nous mènes au Père, dans l’Esprit, dès aujourd’hui et jusque dans la vie éternelle.