vendredi 30 novembre 2018

Viens chercher ton serviteur, ta servante.

Psaume 118, 169-176
 

169 Que mon cri parvienne devant toi, éclaire-moi selon ta parole, Seigneur.
170 Que ma prière arrive jusqu'à toi ; délivre-moi selon ta promesse.
171 Que chante sur mes lèvres ta louange, car tu m'apprends tes commandements.
172 Que ma langue redise tes promesses, car tout est justice en tes volontés.
173 Que ta main vienne à mon aide, car j'ai choisi tes préceptes.
174 J'ai le désir de ton salut, Seigneur : ta loi fait mon plaisir.
175 Que je vive et que mon âme te loue ! Tes décisions me soient en aide !
176 Je m'égare, brebis perdue : viens chercher ton serviteur. Je n'oublie pas tes volontés.


Viens Esprit de vie, viens prier en moi.
Viens chercher ton serviteur et guide moi au chemin de la Vie.




« J'ai le désir de ton salut, Seigneur », j'ai le désir de la prière : Viens car sans toi je ne sais rien faire. « Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire » nous dit Jésus (Jean 15,5). Et il ajoute : « Ce qui fait la gloire de mon Père, c'est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples » (Jean 15,8).
Je sens mon impuissance à prier, à être fidèle envers toi, dans mes relations et actions au quotidien... Viens réaliser en moi ton œuvre. Rends mon coeur enseignable, viens façonner en moi ta ressemblance.
Oui, je suis une brebis perdue, j'essaye de vivre selon ta loi de vie, ton Évangile...mais je m'égare, je tombe sans cesse. Viens me chercher, viens me prendre sur tes épaules et conduis-moi vers le Père.
« Je n'oublie pas tes volontés» : comme toi, je désire faire de la volonté de ton Père ma nourriture (Jean 4,34) ; mais si souvent je prends des chemins de traverse.
Viens ! Viens ! Viens ! Marana Tha !

Seigneur, éternel est ton amour, n'arrête pas l'oeuvre de tes mains.

mercredi 28 novembre 2018

Les simples comprennent


Quelle merveille, tes exigences,  aussi mon âme les garde !
Déchiffrer ta Parole illumine,et les simples comprennent.
La bouche grande ouverte, j'aspire, assoiffé de tes volontés.
Aie pitié de moi, regarde-moi : tu le fais pour qui aime ton nom.
Que ta promesse assure mes pas : qu'aucun mal ne triomphe de moi !
Rachète-moi de l'oppression des hommes, que j'observe tes préceptes.
Pour ton serviteur, que ton visage s'illumine : apprends-moi tes commandements.
Mes yeux ruissellent de larmes car on observe pas ta loi.  Psaume 118 ( v.129 à 136 )

            Envoie, Seigneur, ton Esprit,
qu'il renouvelle notre amour, notre goût
pour ta Parole.

LOUANGE du psalmiste (3 x) :
Ta Parole illumine
Tes exigences (Ta Parole), une merveille !
Tes volontés (Ta Parole), elles désaltèrent.


CRI D'AMOUR  ET  DE FOI :
Aie pitié de moi ; « Gracie-moi » (trad. Chouraqui)
qui suis l'amant de ton nom.


PRIERE DE DEMANDES (3 x 2) :
Que ta promesse (Ta Parole) assure mes pas
Qu 'aucun mal ne triomphe de moi
Rachète-moi de l'oppression des hommes
Que j'observe tes préceptes (Ta Parole)
Que ton visage s'illumine
Apprends-moi tes commandements (Ta Parole)


COMPASSION :
«  Des torrents d'eau coulent de mes yeux » (trad. Chouraqui)
Ton serviteur, amant de ton Nom
pleure avec toi, mon Dieu
lorsque Ta Parole n'est pas observée.


  LES SIMPLES COMPRENNENT !
  
Prière :             Apprends-nous, Seigneur, à mettre en pratique Ta Parole,
                                                       à La traduire dans nos actes,
                                                       à La laisser s'incarner.
Dt 30, 14 ...   « La Parole est tout près de toi, elle est dans ta bouche et dans ton coeur
                                                                               et dans tes mains pour la faire. »
Mt 7,24-27 :  « Celui qui écoute La Parole et La met en pratique
            est comme un homme qui a bâti sa maison sur le roc... »

 Lectio de « La Belle Porte »

mardi 27 novembre 2018

Que ta promesse me soutienne et je vivrai


Je hais les cœurs partagés ; j'aime ta loi.
Toi, mon abri, mon bouclier ! J’espère en ta parole.
Écartez-vous de moi, méchants : je garderai les volontés de mon Dieu.
Que ta promesse me soutienne, et je vivrai : ne déçois pas mon attente.
Sois mon appui : je serai sauvé ; j'ai toujours tes commandements devant les yeux.
Tu rejettes ceux qui fuient tes commandements : leur ruse les égare.
Tu mets au rebut tous les impies de la terre ; c'est pourquoi j'aime tes exigences.
Ma chair tremble de peur devant toi : tes décisions m'inspirent la crainte.
Psaume 118, 113-120

Viens Esprit de Jésus, viens prier en moi, viens glisser en mon cœur ces mots qu’aujourd’hui tu offres à ma prière, qu’ils deviennent chant de louange, chant de confiance, chant d’espérance.

Je hais les cœurs partagés ;
j'aime ta loi.
La loi de Dieu, une loi de vie, une loi d’amour, une loi qui unifie l’être qui l’accueille !
Nos cœurs si souvent divisés, partagés, trouvent en l’accueil de cette loi, de cette volonté d’amour, l’unité, la force du quotidien.

Toi, mon abri, mon bouclier !
 j'espère en ta parole.
Recevoir ta parole Seigneur, comme mon abri, mon bouclier. Recevoir ta parole, comme un espace large où la vie se déploie, où la vie se nourrit de l’espérance que tu y as déposée

Écartez-vous de moi, méchants :
 je garderai les volontés de mon Dieu.
Le méchant, celui qui refuse d’accueillir la vie de Dieu en lui, celui qui s’en prend à la vie de l’autre. Qu’il s’écarte de moi, qu’il ne m’entraîne pas à sa suite, car je veux me laisser conduire par la volonté de Dieu, car Il est amour, il n’est qu’amour.

Que ta promesse me soutienne, et je vivrai :
ne déçois pas mon attente.
Ce verset parfois traduit : reçois moi Seigneur, selon ta parole, et je vivrai. Ne déçois pas mon attente. Ce verset est celui que nous chantons par trois fois, au jour de notre engagement monastique. Suscipe me… reçois-moi Seigneur, on pourrait aussi traduire : ramasse-moi… prends moi, là où je suis, prends-moi, quel que soit le lieu où je suis, ce peut être après ma chute, ramasse-moi, relève-moi.
En s’engageant dans la voie monastique, j’ai placé ma vie entre tes mains Seigneur, mais tout baptisé peut en dire autant. Et prendre aussi ce verset comme abandon confiant entre les mains du Seigneur. Seigneur, je sais que tu me reçois, et tu ne décevras pas mon attente. Il est bon pour moi de m’abandonner à toi, il est bon pour moi, de compter sur toi, tu es mon Dieu, mon amour, ma joie. Je sais que tu veux ma vie.

Sois mon appui : je serai sauvé ; j'ai toujours tes commandements devant les yeux.
Tu rejettes ceux qui fuient tes commandements : leur ruse les égare.
Tu mets au rebut tous les impies de la terre ; c'est pourquoi j'aime tes exigences.
Ma chair tremble de peur devant toi : tes décisions m'inspirent la crainte.
Le rapport à la loi dans ce psaume est important, il est rapport à une loi d’amour, une loi qui est volonté de Dieu de donner vie et bonheur.

Seigneur, apprends-moi tes volontés, je veux m’abandonner à toi,
Fais-moi selon ta Parole !

sœur Thérèse-Marie

lundi 26 novembre 2018

La lampe de ma route

Psaume 118, 105-112

105 Ta parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route.
106 Je l'ai juré, je tiendrai mon serment, j'observerai tes justes décisions.
107 J'ai vraiment trop souffert, Seigneur ; fais-moi vivre selon ta parole.
108 Accepte en offrande ma prière, Seigneur : apprends-moi tes décisions.
109 A tout instant j'expose ma vie : je n'oublie rien de ta loi.
110 Des impies me tendent un piège : je ne dévie pas de tes préceptes.
111 Tes exigences resteront mon héritage, la joie de mon cœur.
112 Mon cœur incline à pratiquer tes commandements : c'est à jamais ma récompense.


Viens Esprit de lumière : ouvre mon cœur à la Parole.
Qu'elle me soit vie et lumière
.

 L'ouverture de cette strophe nous oriente vers le mot hébreu TORAH. Nous oublions si souvent que sa traduction en Loi est restrictive, que ce mot est bien plus large et souple. La Torah, ce n'est pas une suite de commandements, mais des préceptes de vie, des indications pour marcher sur la route de la vie, pour vivre selon les vues de Dieu. C'est un guide, une route, un chemin, une voie de vie. C'est le moyen de maintenir vivante notre relation au Seigneur. De son côté cette relation est toujours une main tendue avec et par amour...mais du nôtre???
Alors le psalmiste peut chanter que la parole du Seigneur est pour lui lumière. Et que cette lumière, il ne veut pas la lâcher: elle lui indique la manière juste de vivre.
Cet aveu, « j'ai vraiment trop souffert, Seigneur », beaucoup le font leur en vérité. Leur «je n'en peux plus » dit devant le Seigneur est une prière. Et c'est un appel au secours, un cri de vie. Le « fais-moi vivre selon ta parole » veut-il dire : « fais-moi vivre comme tu l'as promis » ou « fais-moi vivre à la manière dont tu m'y invites dans ta parole ». Peut-être les deux.
Et c'est cette prière qui est offerte, sans fioriture, au Seigneur. Aller à lui tout simplement comme je suis aujourd'hui, même et surtout si tout va mal, si je suis écrasé. S'offrir à lui ainsi. Se mettre devant lui dans une attitude de disciple qui se laisse enseigner. Ses décisions, ses préceptes, ses exigences, ses commandements : des synonymes pour désigner les poteaux indicateurs du chemin de vie.
Comment des exigences peuvent-elles être un héritage, une joie ? Un héritage se reçoit, une joie s'accueille : ces exigences ne s'imposent pas à moi, elles s'offrent comme des balises qui m'évitent de tomber dans les pièges, de m'égarer. Elles sont source de vie et donc de joie. Mon cœur peut en toute confiance incliner à les pratiquer. Incliner dit si bien un désir de fond, un désir persévérant… Cette recherche porte en elle-même sa « récompense » : elle procure joie et lumière. Et pourtant cela reste un combat, combat intérieur et oppositions extérieures.

Seigneur donne-moi de goûter la lecture paisible de ta Parole. Qu'elle soit chemin de vie, nourriture de mon cœur et de ma prière.
Sois et demeure « la joie de mon cœur ».

dimanche 25 novembre 2018

Je n’oublie pas ta parole


Ps 118
9 Comment, jeune, garder pur son chemin ?
En observant ta parole.
10 De tout mon cœur, je te cherche ;
garde-moi de fuir tes volontés.
11 Dans mon cœur, je conserve tes promesses
pour ne pas faillir envers toi.
12 Toi, Seigneur, tu es béni :
apprends-moi tes commandements.
13 Je fais repasser sur mes lèvres
chaque décision de ta bouche.
14 Je trouve dans la voie de tes exigences
plus de joie que dans toutes les richesses.
15 Je veux méditer sur tes préceptes
et contempler tes voies.
16 Je trouve en tes commandements mon plaisir,
je n'oublie pas ta parole.

Viens Esprit Saint, viens nous révéler la Loi d’amour de notre Dieu.

Le psaume 118 est le plus long du psautier et tourne tout entier autour du thème de la Loi.
Nous allons en méditer quelques « morceaux choisis », en l’occurrence 6 « strophes », c’est-à-dire des ensembles de 8 versets.

Le verset 1 énonce les thèmes du psaume : c’est une béatitude ! « Bonheurs » (au pluriel) répètent déjà les versets 1 et 2. Ces bonheurs concernent celui qui marche, qui va son chemin, « dans » l’enseignement du Seigneur. C’est un fil rouge qui court tout au long du psautier depuis son ouverture : « Heureux est l'homme… qui se plaît dans la loi du Seigneur » (Ps 1, 1-2)

Joie, chemin et loi nous accompagneront donc tout au long de cette lectio du psaume 118 qui va nous dire et nous redire la place de l’enseignement de Dieu dans notre quête.

Le verset 9 qui ouvre la strophe choisie (la 2e) pose une question, fondamentale : comment rendre (garder) pur son chemin ? Et il répond directement, mais, en fait, par une autre question : « en gardant ta parole ? » On dirait que le psalmiste se sent vulnérable et qu’il exprime son besoin d’instruction. Il sait qu’il est appelé à chercher sans fin son Dieu et, affirme-t-il, il l’a fait de tout son cœur. Il sait aussi que seul le Seigneur peut le « garder », « d’errer » comme disent certaines traductions, reprenant ainsi le thème du chemin.

Les synonymes sont multiples : parole, volontés, promesses, commandements, décision, exigences, préceptes, voies (mais pas loi). Et on pourrait aussi trouver : témoignages, prescriptions… Ainsi les commandements deviennent le chemin même que le priant veut emprunter.
Pour cela il les garde dans son cœur, sur ses lèvres. Il s’engage, il redit sa volonté de connaître et d’appliquer les préceptes du Seigneur car il y trouve joie et plaisir.

Oui, Seigneur Dieu, sois béni pour ta loi d’amour. Oui, je veux la garder au fond de mon cœur, je veux la mettre en pratique avec ton aide : enseigne-moi, guide-moi, montre-moi tes chemins.

vendredi 23 novembre 2018

Dieu nous illumine


Ps 117
25 Donne, Seigneur, donne le salut !
Donne, Seigneur, donne la victoire !
26 Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient !
De la maison du Seigneur, nous vous bénissons !
27 Dieu, le Seigneur, nous illumine.
Rameaux en main, formez vos cortèges jusqu'auprès de l'autel.
28 Tu es mon Dieu, je te rends grâce,
 mon Dieu, je t'exalte !
29 Rendez grâce au Seigneur :
Il est bon ! Éternel est son amour !

Viens Esprit Saint, que cette parole éclaire notre marche en Eglise.

En ce jour de fête (v. 24), les portes du Temple se sont ouvertes (v. 21) et la procession peut y entrer solennellement avec cette demande répétée : « Donne, Seigneur ! ». Cet impératif est à la fois un appel et une acclamation.

Ils reçoivent alors la bénédiction sacerdotale (« de la maison du Seigneur »). A noter que « celui qui vient » deviendra un titre du messie (Mt 11,3, Lc 19,38…). A chaque eucharistie, nous redisons ces mots : «  béni soit celui qui vient au nom du Seigneur…. ».

Et le dialogue se poursuit : en réponse à la bénédiction des prêtres, en reconnaissance de la faveur reçue, le peuple forme cortège et s’avance cette fois jusqu’à l’autel même… en dansant avec les rameaux d’olivier, de pin ou de myrte… Il est  illuminé ! L’éclat de Dieu lui est communiqué, la lumière divine émane de lui.

A l’instar du verset 21, le 28 est une inclusion du priant, une prière en je / tu qui tranche sur le reste du psaume : à la fois louange, profession de foi, et reconnaissance du don reçu, de l’accueil par Dieu lui-même en son temple.
Et le dernier verset clôt le psaume avec les mêmes mots qui l’avaient ouvert.

Seigneur notre Dieu, tu nous illumines lorsque nous tournons notre regard vers toi, lorsque nous marchons tous ensemble vers toi. Comble-nous de ta bénédiction et donne-nous de rayonner ta lumière autour de nous. Je  te rends grâce car tu es mon Dieu !

jeudi 22 novembre 2018

La pierre d’angle

Ps 117
22 La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d'angle :
23 c'est là l'œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.
24 Voici le jour que fit le Seigneur,
qu'il soit pour nous jour de fête et de joie !

Viens Esprit Saint, viens nous faire danser de joie !

La communauté est arrivée à la « porte du Seigneur » (v. 20), et contemple le Temple qui va inspirer le verset 22 (comme Jésus aussi devant le Temple). Ce verset est une sorte de proverbe et cette image nous est bien connue, tant elle est reprise dans les évangiles, les actes, les lettres de Paul.
Notre lecture actuelle du psaume y voit bien sûr Jésus lui-même, crucifié mais ressuscité, fondement de l’Eglise.

A l’origine, cette pierre pourrait représenter le Temple lui-même qui vient d’être reconstruit, ou, plus probablement, la communauté croyante attachée au Temple. Dans tout le premier testament, cette image de la pierre est présente, et c’est Isaïe (28,16) qui l’illustre le mieux : « Voici que je vais poser en Sion une pierre, une pierre éprouvée, pierre angulaire, précieuse, pierre de fondation bien assise : celui qui croit ne sera pas ébranlé »
Voilà qui devait être parlant car cette pierre assurait à la fois la solidité de l’ensemble mais, placée en bas ou en haut du mur, elle était particulièrement travaillée et ornée.

« C’est là l’œuvre du Seigneur » ! Merveille de bonté, mais merveille aussi de gratuité : aucune allusion à quelques mérites que ce soit de la part du peuple.
Le verset 24 apporte la conséquence mais la traduction liturgique aplatit sa signification. Voici deux traductions littérales à savourer… : « pour Lui, dansons et soyons dans l’allégresse » ou encore « exultons et réjouissons-nous en Lui ». L’allégresse, la danse… disent tout le bonheur d’être « ancrer » dans le Seigneur et il peut (doit) s’exprimer par tout notre être.

Seigneur Dieu, nous croyons à la promesse : nous appuyant sur toi, la pierre d’angle, nous ne serons pas ébranlés. Oui, c’est une merveille ! Donne-nous d’accueillir ce jour, ce temps que tu nous donnes, donne-nous de nous y réjouir en toi.

mercredi 21 novembre 2018

Ouvrez-moi.

Ps 117
17 Non, je ne mourrai pas, je vivrai
pour annoncer les actions du Seigneur :
18 il m'a frappé, le Seigneur, il m'a frappé,
mais sans me livrer à la mort.
19 Ouvrez-moi les portes de justice :
j'entrerai, je rendrai grâce au Seigneur.
20 « C'est ici la porte du Seigneur :
qu'ils entrent, les justes ! »
21 Je te rends grâce car tu m'as exaucé :
tu es pour moi le salut.

Viens Esprit Saint, que cette parole nous ouvre la porte qui mène à la "connaissance" de notre Dieu.

Le verset 17 affirme d’abord – comme dans le Ps 13, 17 – le lien entre vie et louange. Oui, la raison de vivre est de louer ! Nous, les vivants, avons reçu cette mission d’adresser notre louange au Seigneur et c’est dans une grande joie que nous pouvons répondre à cet appel.

Le verset 18 affirme que Dieu a frappé le psalmiste (ou le peuple s’il parle au nom de celui-ci). Sans doute Dieu peut-il « corriger » notre trajectoire mais nous croyons, nous, qu’il n’est pas la cause de la souffrance. Si rien n’échappe à sa volonté, il est d’abord le Dieu du salut qui fait vivre. Le psaume poursuit d’ailleurs en disant : « il ne m’a pas donné à la mort ».

Les versets 20 et 21 sont un beau dialogue autour de la thématique du seuil. Ils font référence à une action liturgique, celle de la communauté qui pénètre dans l’enceinte du Temple et va monter jusqu’à l’autel (v.27). Ce thème est présent ailleurs, par exemple en Is 26,2 : « Ouvrez les portes ! Qu’elle entre la nation juste ». Le franchissement du seuil donnait lieu à ce qu’on a appelé la « liturgie de la porte » dont font écho les psaumes 14 et 23. Voilà qui pourrait inspirer une belle para-liturgie à l’entrée de nos églises lors d’un évènement un peu particulier !

Devant la porte (fermée), le dialogue présente une demande et sa réponse.
Le priant, le « pèlerin » implore l’ouverture de la porte. L’accent est mis sur la « justice », sur l’ouverture réservée aux justes. Le psaume 23 (v.3) explique : « l’homme aux mains nettes, au cœur pur ». Plutôt que d’y voir ’une perfection, voyons ce que cela implique pour le priant : deux engagements : « j'entrerai, je rendrai grâce »

La réponse venait des gardiens du seuil, les portiers : des lévites chargés de cette tâche. Ils confirment d’abord que le pèlerin est à la bonne adresse ! « C'est ici la porte pour (vers le) Seigneur » ; puis que les justes entreront : «  les justes viendront par (en) elle ». Les traductions littérales expriment clairement que cette porte du Temple est en fait le chemin vers Dieu lui-même, et que nous sommes tous, hommes et femmes de bonne volonté, invités à franchir ce seuil, invités à rejoindre Dieu, à nous unir à lui.

Le verset 21 rompt avec la forme du récit car il emploie le « tu » adressé au Seigneur. De plus, il n’apporte vraiment rien de neuf, c’est même une sorte de synthèse de ce qui précède : les exégèses y reconnaissent un ajout, une sorte de commentaire d’un lecteur.


Seigneur notre Dieu, guide-nous jusqu’aux portes de ta demeure où tu nous attends, invite-nous à en franchir le seuil, conscients de la merveille de ton accueil. Donne-nous d’y entrer en chantant ta louange, à y demeurer en toi.

mardi 20 novembre 2018

Mon chant, c’est le Seigneur


Ps 117
13 On m'a poussé, bousculé pour m'abattre ;
mais le Seigneur m'a défendu.
14 Ma force et mon chant, c'est le Seigneur ;
il est pour moi le salut.
15 Clameurs de joie et de victoire sous les tentes des justes :
« Le bras du Seigneur est fort,
16 le bras du Seigneur se lève,
le bras du Seigneur est fort ! »

Viens Esprit Saint, viens inspirer notre chant !

Le psaume se poursuit en alternant toujours les mêmes thèmes : malheurs passés – action de Dieu qui sauve – action de grâce présente – confiance en l’avenir.
Nous pouvons aussi souligner la place du nom du Seigneur : il est présent dans chaque verset du psaume ! Et même par deux fois dans le verset 16.

Se succèdent ici une proclamation individuelle - qui est d’ailleurs magnifique : « Ma force et mon chant, c'est le Seigneur » - et une expression collective : « Clameurs de joie et de victoire sous les tentes ». A noter chaque fois la place des voix : le chant, les clameurs…

Nous pouvons aussi supposer que le psalmiste est en fait le porte-parole du peuple, des « justes » et donc parle depuis le début en leur nom. L’expression « Ma force et mon chant, c'est le Seigneur ;  il est pour moi le salut » se retrouve d’ailleurs telle quelle en d’autres textes de la même époque postexilique et qui proviennent plus clairement de la communauté attachée au Temple : Ex 15,2 et Is 12,2.

Oui, seigneur, tu es fort, tu es notre force. Et tu es aussi notre chant, tu es la source de notre joie. En clameurs sur les lèvres ou en murmures au fond des cœurs, que notre action de grâce monte vers toi en reconnaissance  de qui tu es, notre Dieu sauveur.

lundi 19 novembre 2018

Il est bon de se blottir en YHWH


Ps 117
8 Mieux vaut s'appuyer sur le Seigneur
que de compter sur les hommes ;
9 mieux vaut s'appuyer sur le Seigneur
que de compter sur les puissants !
10 Toutes les nations m'ont encerclé :
au nom du Seigneur, je les détruis !
11 Elles m'ont cerné, encerclé :
au nom du Seigneur, je les détruis !
12 Elles m'ont cerné comme des guêpes :
- ce n'était qu'un feu de ronces –
au nom du Seigneur, je les détruis !

Viens Esprit Saint, viens faire vivre cette parole en nos cœurs, qu’elle fonde notre confiance en un Dieu de tendresse.

Commençons par reprendre la traduction littérale que proposait Jacques Vermeylen pour les versets 8 et 9 :
« Il est bon de se blottir en YHWH
plus que de mettre sa confiance en l’être humain … »
On a d’abord envie de s’attarder sur cette belle formulation : « il est bon de se blottir en YHWH ».
Nous lisons et chantons si souvent « notre Dieu est tendresse »… (Ps 102,8 – 114,5…), mais cette expression renouvelée nous permet sans doute de le ressentir en tout notre être.

Ces deux versets tirent la leçon des événements auxquels il a été fait allusion précédemment. C’est une sorte de commentaire qui tranche avec l’appel à la louange ou l’évocation du passé historique. C’est une idée fréquente - cfr par exemple Ps 145,3 : « Ne comptez pas sur les puissants ». Cette mise en garde est donc plutôt une parole de sagesse vraisemblablement rajoutée au psaume originel.

A partir du verset 10, le psalmiste reprend son récit. Comme aux versets 5-7, il est vainqueur grâce à son Dieu mais le combat reste d’actualité.  Il est cependant plus précis : cette fois les ennemis sont cités : ce sont les « nations », mais le mot est le même pour « nations » et pour « païens ». La première traduction peut faire référence à un combat mené par le roi contre des nations étrangères, mais il s’agit sans doute des païens contemporains de l’auteur (qui écrit au retour d’exil) : israélites paganisés ou mélangés avec les peuples d’alentour, ceux-là même qui n’ont pas connu l’exil et sont devenus les ennemis des « justes ».

Une seule chose est importante : face à tous les « ennemis », à tous nos ennemis, apprendre à prendre appui sur le Seigneur… car ce n’est qu’un feu de ronce
Les versets suivant reprennent le thème du resserrement du verset 5 : encerclé… cerné… encerclé… cerné… mais la victoire est au présent : « je les détruis » (3 x).

Seigneur, Dieu de tendresse, toi qui « nous as porté dès notre naissance » (Es 46,3), qui « nous portes comme un homme porte son fils, pendant toute la route » (Dt 1,31), fais grandir notre foi, apprends-nous à trouver appui en toi, en ton amour sans limite, sans condition. Béni sois-tu.

dimanche 18 novembre 2018

Pour moi… contre moi… avec moi…


Ps 117
5 Dans mon angoisse j'ai crié vers le Seigneur,
et lui m'a exaucé, mis au large.
6 Le Seigneur est pour moi, je ne crains pas ;
que pourrait un homme contre moi ?
7 Le Seigneur est avec moi pour me défendre,
et moi, je braverai mes ennemis.

Viens Esprit Saint, viens éclairer pour nous cette parole par laquelle nous pouvons te redire toute notre confiance.

Le pourquoi de l’action de grâce, de la reconnaissance du Dieu sauveur va se déployer en trois volets dont voici le premier. Le verset 5 est au passé : le priant a déjà été délivré, et pourtant, il continue à appeler son Dieu car les ennemis restent une menace. La victoire passée est gage de la résistance future. Telle est sans fin la vie du psalmiste. En effet, le récit est passé à la première personne, en contraste avec l’invitatoire qui s’adressait clairement à tout le peuple.

La confiance dans le Seigneur est totale, son nom est présent dans chaque verset.
On dirait que l’auteur fait le décompte : qui est pour lui, qui est contre lui ? Littéralement, le verset 7 dit « le Seigneur est pour moi parmi ceux qui m’aident, et moi je verrai ceux qui me haïssent ». Le monde se divise donc en deux camps, où l’aide peut vaincre la haine.

Un beau thème récurrent dans les psaumes est celui de la mise au large ; le verset 5 peut se lire
« Du resserrement, j’ai appelé le Seigneur,
il m’a répondu par l’élargissement, le Seigneur. »

On sent mieux alors le lien « appeler » - « répondre ».
Le mot utilisé pour « mise au large » évoque les vastes étendues de la vie nomade et donc le sentiment de liberté. Il est aussi employé ailleurs :
Gn 26,22 « Maintenant le Seigneur nous a mis au large. Nous allons prospérer dans le pays. »
Ps 30,9 : « devant moi, tu as ouvert un passage »
Ps 65,12 « tu nous as fait sortir vers l'abondance ».
Tous ces versets s’éclairent les uns les autres et nous permettent de mieux appréhender cette idée d’élargissement. Oui, nous sommes souvent « resserrés » sur nous-mêmes, nous sommes enfermés dans notre vision des choses, dans nos soucis face à tout ce qui est « contre nous ».
Nous pouvons alors compter sur le Seigneur pour qu’il change notre regard, pour qu’il mette notre cœur au large comme le demande Isaïe (54, 2) : « Élargis l’espace de ta tente, déploie sans hésiter la toile de ta demeure, allonge tes cordages, renforce tes piquets ! »

Seigneur, toi qui es « le Dieu des grands espaces », tu nous offres la liberté, tu nous invites à un regard large et ouvert, tu es chaque jour avec nous, tu agis pour nous. Béni sois-tu.

samedi 17 novembre 2018

Eternel est son amour


Ps 117
0 Alléluia
1 Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
2 Oui, que le dise Israël :
Éternel est son amour !
3 Que le dise la maison d'Aaron :
Éternel est son amour !
4 Qu'ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur :
Éternel est son amour !

Viens Esprit Saint, que cette parole éveille en nos cœurs la reconnaissance de la bonté de notre Dieu, de son amour, de sa fidélité.

Nous sommes toujours dans la « collection alléluiatique » avec ces psaumes 110 à 117 qui s’ouvrent par le cri de l’alleluia : « louez le Seigneur » !
Celui que nous entamons aujourd’hui est clairement un psaume d’action de grâce.
Il est d’ailleurs encadré par deux versets (1 et 29) qui sont identiques et le mentionnent explicitement.
A noter que ce premier verset n’est pas très original : on le retrouve mot pour mot dans bien d’autres psaumes (99, 105, 106, 135, ..)
Les versets de ce jour forment une unité avec la quadruple proclamation de l’amour éternel de Dieu.
Avant même que ne s’exprime l’action de grâce, son motif est répété : Dieu est bon, Dieu est amour.
La traduction littérale dit : « oui, pour toujours est son amour (ou sa fidélité) ». Cette expression aussi se retrouve souvent dans la Bible, notamment dans les Chroniques.
Les 3 groupes d’interlocuteurs sont les mêmes que dans le psaume 114 que nous venons de lire. En fait, ces trois groupes n’en font qu’un : la communauté qui célèbre, guidée par les prêtres (maison d’Aaron).
C’est donc tout le peuple, tous les croyants… toute l’Eglise… qui sont invités à rendre grâce…

Seigneur Dieu, toi dont l’amour est de toujours, nous voulons te rendre grâce par nos chants, te rendre grâce par nos vies. Béni sois-tu.

mercredi 14 novembre 2018

Car le Seigneur t'a fait du bien.


            Retrouve ton repos, mon âme,
            car le Seigneur t'a fait du bien.
            Il a sauvé mon âme de la mort,
            gardé mes yeux des larmes
               et mes pieds du faux pas

            Je marcherai en présence du Seigneur
               sur la terre des vivants.                               Psaume 114, versets 7-9.

            Esprit-Saint, Souffle de vie, 
confirme nos pas parmi nos frères et sœurs en humanité.

Le psalmiste médite en lui-même où il en est et d'où lui vient le salut :
            le Seigneur lui a fait du bien, Il l'a sauvé.
Désormais son âme peut se reposer en paix, en confiance.

Il prend une décision :    marcher sans faux pas, avec assurance
                                       en présence du Seigneur de justice, pitié, tendresse, sauveur
                                       sur la terre des vivants : libre et en paix parmi les vivants.
                    Sur la terre où tous peuvent chanter : 
                                                            « Alléluia !   J'aime le Seigneur. »

  
« Mon âme se repose en paix sur Dieu seul,
                        de Lui, vient mon salut
                         oui, sur Dieu seul, mon âme se repose,   
                         se repose en paix. »          (Taizé)     

lectio de « La Belle Porte »

mardi 13 novembre 2018

J'étais faible, il m'a sauvé.


            Le Seigneur est justice et pitié,
            notre Dieu est tendresse.
            Le Seigneur défend les petits :
            j'étais faible, il m'a sauvé.                          Psaume 114, versets 5 & 6.

Viens Esprit-Saint, Paraclet ;
                                  ouvre mon coeur à la Parole.

Qui est ce Seigneur qui délivre ?
Le psalmiste nous dit, telle une profession de foi :
    Il est justice : il accomplit tout ce qu'il dit, ses actes sont ajustés à sa Parole.
    Il est pitié : pris aux entrailles devant ses enfants qui crient.
    Il est tendresse : telle une mère pour son enfant.

Le psalmiste nous dit aussi ce qu'il a reçu de son Seigneur :
    Il l'a sauvé : Il est le Sauveur.
    Il défend les petits : Il est leur avocat.

Dieu est un Dieu Père-Mère
   qui veille et prend soin de ses enfants ;
   qui ne veut pas qu'un seul ne se perde.

A noter que le psalmiste ne se dit plus « pris dans les filets... ni retenu par les liens...
                                                                   éprouvé... triste... ni angoissé »
                        mais il se reconnaît « faible » et « petit »


Seigneur, Toi qui défends les petits,
            Nous t'en prions, sauve les plus faibles, les malades, les affamés, les migrants, ...
            Rends-nous solidaires des plus petits.

lectio de « La Belle Porte »

lundi 12 novembre 2018

J'aime le Seigneur.


              Alléluia !

J'aime le Seigneur :
Il entend le cri de ma prière ;
Il incline vers moi son oreille ;
toute ma vie, je l'invoquerai.

J'étais pris dans les filets de la mort,
      retenu dans les liens de l'abîme,
j'éprouvais la tristesse et l'angoisse ;
j'ai invoqué le nom du Seigneur :
    «Seigneur, je t'en prie, délivre-moi !»       Psaume 114 (versets 1- 4)


Viens Esprit de Dieu !    Viens Esprit Consolateur !          

Alléluia !  Louange au Seigneur.
Je t'aime, Seigneur.   Que c'est beau et grand d'avoir pour premiers mots, ce cri d'amour.

Il entend le cri de ma prière ;
Il incline vers moi son oreille ;
toute ma vie, je l'invoquerai.
       Je peux invoquer le Seigneur toute ma vie,
                    compter sur Lui,
                    crier ma prière.
                                                          IL ECOUTE.

Quelle belle relation d'un Père pour son Enfant,
                                  d'un Enfant avec son Père.
Seigneur, j'ai confiance en Toi
                je crois en Ta présence aimante et bienveillante
                je t'aime.

 J'étais pris dans les filets de la mort,
      retenu dans les liens de l'abîme,
j'éprouvais la tristesse et l'angoisse ;
j'ai invoqué le nom du Seigneur :
    «Seigneur, je t'en prie, délivre-moi !»

     Le psalmiste était pris dans les filets ...
                                   retenu dans les liens ...
                                   éprouvé ...
     Le psalmiste a invoqué, appelé au secours

     Dieu l'a délivré
     Dieu seul pouvait le délivrer

     Le psalmiste est libéré,
devant lui, s'ouvre un chemin de liberté,
                                                 d'amour avec son Seigneur.

 Dieu qui fais miséricorde et qui sauve, écoute notre prière :
            « Délivre tous ceux qui, aujourd'hui, sont tristes et angoissés. »

lectio de "La Belle Porte"