samedi 28 février 2015

Non comme Caïn



Non comme Caïn : il était du Mauvais et il égorgea son frère. Et pourquoi l’égorgea-t-il ? Ses œuvres étaient mauvaises or celles de son frère étaient justes. Ne vous étonnez pas, frères, si le monde vous hait.
1 Jn 3, 12-13

Viens Esprit de Jésus, viens lire cette parole en nos cœurs. Viens Esprit de Jésus, éveille-nous à l’amour de ton nom.

Non comme Caïn :
Jean vient de nous exhorter à l’amour fraternel. Il vient de nous rappeler ce commandement de l’amour. Et maintenant il illustre son propos. Il prend au premier Testament son exemple, en Genèse 4 plus précisément. Caïn. Et d’emblée, il nous dit : non comme Caïn. Trois mots qui tombent nets, clair. Pas comme Caïn. Comme une supplique adressée à ses destinataires : ne prenez pas ce chemin.

il était du Mauvais
Jean situe Caïn maintenant : il le situe comme un être sous l’emprise du Mauvais. Un homme qui a choisi son camp : celui du Mauvais.

et il égorgea son frère.
Et ce choix se traduit en un acte de violence. Il égorge, il verse le sang. Et non seulement il pose un tel acte, mais il le pose envers son frère. On peut s’étonner d’une telle violence. Quelle blessure habite son cœur qui le mène à cela ?

Et pourquoi l’égorgea-t-il ?
C’est bien la question que pose Jean. Pourquoi ? nous sommes régulièrement devant de semblables pourquoi. Devant la mort violente d’innocents, nous sommes sans voix. Et pleins de questions. Jean lui aussi réfléchit à cette question de tous les âges. Quel est son constat devant cet acte ?

Ses œuvres étaient mauvaises or celles de son frère étaient justes.
Caïn a pris le camp du mal, du mauvais. Ses œuvres s’en ressentent, avant même l’assassinat de son frère. Et face à ce mal, il y a son frère, dont les œuvres sont justes. Et cette justice lui est insupportable. Ainsi en va-t-il souvent ! Qui commet le mal, voit dans l’innocence du juste quelque chose d’insupportable. La bonté réveille en lui sa propre aspiration à la bonté, dont il se sent loin, il ne supporte une telle douleur et élimine son frère.

Ne vous étonnez pas, frères, si le monde vous hait.
Aussi Jean rassure les disciples… ce n’est pas étonnant que le monde, au sens de l’humanité qui s’oppose à Dieu, hait les disciples. A partir du moment où ils ont choisi de suivre Jésus, de suivre la voie de l’amour, leur vie devient insupportable aux yeux de qui a choisi le Mauvais. Il y a un antagonisme. Il y a impossibilité pour qui fait le mal délibérément, de poser son regard sur qui fait le bien, sans que monte la haine en son cœur.

Seigneur, quand la blessure s’éveille en nos cœurs, donne-nous de te la confier, que nous gardions en toi l’espérance. Seigneur, nous te confions notre humanité. Viens au secours de la faiblesse, viens au secours de ceux qui sont tentés de choisir le mal. Que la force de ton Esprit soit en nous.

vendredi 27 février 2015

que nous nous aimions les uns les autres



Car tel est le message que vous avez entendu dès le commencement, que nous nous aimions les uns les autres.
1 Jn 3, 11

Viens Esprit de Jésus, forme nos cœurs par l’écoute de la Parole.
Viens Esprit de Jésus, fais-nous entrer dans la vie

Car tel est le message que vous avez entendu dès le commencement,
Il s’agit bien d’un message, une parole dite à notre intention, et elle est dite dès le commencement, elle est là qui nous précède dans la vie, nous guette pour nous mener à la vie. Et ce message, les destinataires de la lettre de Jean l’ont entendu déjà. Entendre va avec en vivre. Une parole qui n’a pas pris chair en notre vie, n’est pas vraiment entendue. Et entendue dès le commencement : cette parole nous précède, nous fait naître, elle préside à notre engendrement en Dieu.

que nous nous aimions les uns les autres.
Et cette parole initiale, fondatrice, est l’amour mutuel. C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que l’on vous reconnaîtra pour mes disciples avait déclaré Jésus. C’est à la vue de l’amour des frères et sœurs en Christ que nous sommes attirés à une vie de foi chrétienne. La communauté chrétienne fait partie de l’annonce de l’Evangile. La parole entendue fait corps avec l’agir.

Seigneur, tu es mon Dieu, béni sois-tu pour ceux et celles dont le témoignage de vie m’a conduite à la foi. Béni sois-tu pour ceux et celles qui aujourd’hui annoncent l’Evangile par leur vie, par leur amour du prochain. Renouvelle nous en ton amour, et donne-nous de marcher à la lumière de ce commandement de l’amour.

mercredi 25 février 2015

les enfants de Dieu

En ceci sont manifestés les enfants de Dieu et les enfants du diable : quiconque ne pratique pas de justice n’est pas de Dieu, ni celui qui n’aime pas son frère.
1 Jn 3, 10

Viens Esprit de Jésus, transforme-nous en véritables enfants de Dieu. Apprends-nous les chemins de la justice. Mets en nous l’amour de nos frères et sœurs.

En ceci sont manifestés les enfants de Dieu et les enfants du diable :
Tous sont œuvres de Dieu, créés par lui, reçoivent de lui l’être et la vie. Mais tous ne se comportent pas en conformité avec leur nature profonde. Nous sommes créés par Dieu, mais nous sommes libres d’agir, de vivre en épousant son projet pour l’humanité, ou en le refusant, en choisissant de faire le bien ou le mal, en choisissant la vie ou la mort. Et ce choix nous manifeste enfants de Dieu ou du diable. Non point que le diable soit créateur, mais en ce que nous choisissons ses manières, accueillons ses vues, son orientation. Mais il n’en reste pas moins second dans notre histoire. A la base, à la source de tout être, il y a le don de Dieu. Voilà qui doit nous tenir en l’espérance, pour nous et pour chacun, lorsque nous dévions, dérapons, en rejoignant notre être profond, nous touchons à cette source, et pouvons reprendre vie à partir d’elle.

quiconque ne pratique pas de justice n’est pas de Dieu,
La justice qui est d’être ajusté… une justice qui est de vivre pleinement notre vie humaine, de manière qui réponde à la vie, à l’amour, à la bonté. Le règne de Dieu est justice, paix et joie dans l’Esprit Saint écrit st Paul. Pratiquer la justice est devenir artisan de ce règne. Refuser ce projet, c’est se mettre en dehors, se couper de sa source, refuser Dieu.

ni celui qui n’aime pas son frère.
Aussi important que d’être ajusté à Dieu, car l’un ne va pas sans l’autre, est l’amour du prochain, du frère. Impossible d’aimer Dieu, de vivre selon sa justice, sans aimer son frère. Le double commandement de l’amour nous est sans cesse remis devant les yeux.

Seigneur, mets en mon cœur l’amour dont je t’aimerai et dont j’aimerai mes frères et sœurs. Seigneur, mets en mon cœur, la justice qui me donnera d’être artisan de ton projet d’amour pour l’humanité, ajuste moi à toi, pour ta joie, pour notre joie à tous.

mardi 24 février 2015

sa semence demeure en lui



Quiconque est né de Dieu ne commet plus de péché, car sa semence demeure en lui et il ne peut donc plus pécher puisqu’il est né de Dieu.
1 Jn 3, 9

Viens Esprit de Jésus, dépose en nous la semence de vie et d’amour qui portera du fruit. Viens Esprit de Jésus, que nos vies soient fidèles à la Parole reçue.

Quiconque est né de Dieu ne commet plus de péché,
Etre né de Dieu : c’est l’œuvre du baptême de nous plonger dans la vie nouvelle en Dieu. C’est l’œuvre de Dieu de nous faire naître en lui, à sa vie, à son amour. Renaître d’en haut aurait dit Jésus (cf Jn 3). Cette naissance, cette plongée dans la mort et la résurrection de Jésus nous enracine en Dieu, nous édifie en lui. Si nous tenons fermement à cet enracinement, nous ne pouvons plus commettre le mal. Notre expérience nous montre que par le baptême nous entrons dans cette vie de grâce, et en même temps, nous avons à nous efforcer, de conformer toute notre vie, nos paroles et nos actes, à cette vie. Jean au début de cette lettre (1 Jn 1, 8-10) rappelait l’importance de se reconnaître pécheur. Il nous faut reconnaître la vie divine déposée en nous, lui laisser prendre la conduite de notre vie, et discerner ce qui en nous ne vient pas de cette vie divine, ce qui en nous est péché.  

car sa semence demeure en lui et il ne peut donc plus pécher puisqu’il est né de Dieu.
La semence de Dieu, nous pouvons l’identifier à sa Parole, qui est semée en nous, qui féconde nos vies, les conduit à la vie en Dieu. Si nous recevons cette parole, si nous tentons d’y conformer notre vie, alors ne pourra jaillir de notre vie, que le bien, le bon. Impossible que la Parole de Dieu nous entraîne au mal. En vivant profondément de la grâce de Dieu, en vivant depuis la source de notre baptême, nous pourrons éviter le mal, et pratiquer le bien. Lorsque nous nous écartons de cette source, nous risquons de chuter, alors Jean d’entrée en cette lettre nous ouvre le chemin : Jésus nous pardonnera (1 Jn 1 ; 10). Nous pouvons avancer sur le chemin de la foi, confiants en sa miséricorde.

Seigneur, tu as mis en nous ta vie. Tu as mis en nous ta Parole. Que cette Parole entendue, méditée, priée, façonne chaque instant de notre vie, en instant de bonté, de lumière. Seigneur fais nous croître en la vie chrétienne. Que ton Esprit accompagne chacun de nos pas, tout au long de ce jour, tout au long de notre vie.  

lundi 23 février 2015

Que personne ne vous égare



Petits enfants, que personne ne vous égare : celui qui fait la justice, il est juste, comme celui-là est juste. Celui qui commet le péché est du diable, parce que dès le commencement le diable pèche. Voilà pourquoi a paru le Fils de Dieu : pour détruire les œuvres du diable.
1 Jn 3, 7-8

Viens Esprit de Jésus, ouvre mon cœur à ta parole de lumière.
Viens Esprit de Jésus, donne-nous de vivre selon ta justice.

Petits enfants, que personne ne vous égare :
Jean a souci de la communauté à laquelle il s’adresse, il les porte en son cœur et veut les engendrer à la vie en Christ pour toujours. Il sait combien vite on peut s’égarer en chemin. IL sait que des personnes enseignent avec une doctrine erronée. De son temps les gnostiques essaient de l’emporter, présentant un message de salut réservé à quelques initiés, … Jean sait le danger pour les membres de la communauté de se laisser égarer. Il leur rappelle avec tendresse, le chemin de la vie, le chemin que Jésus lui-même a tracé, le chemin qu’il est.

celui qui fait la justice, il est juste, comme celui-là (=Jésus) est juste.
Qu’est-ce que faire la justice ? n’est-ce pas correspondre au plan de Dieu ? mener une vie fidèle à son appel ? avoir une conduite ajustée à lui ? Celui qui dans ses actes vit ainsi est juste en vérité. Il ne suffit point de prêcher une doctrine, il faut la vivre. Comme Jésus l’a vécu. Lui qui est le Juste par excellence, lui qui tout au long de sa vie sur terre a vécu parfaitement ajusté au dessein d’amour du Père.

 Celui qui commet le péché est du diable, parce que dès le commencement le diable pèche.
A l’opposé du comportement de Jésus, toujours ajusté au Père, le comportement du diable. Il pèche dès le commencement, il est par excellence la créature rebelle à son créateur, rebelle au dessein d’amour et de salut, l’opposant,… celui qui choisit le mal plutôt que le bien, la mort plutôt que la vie. Si lui, le diable, le diviseur est radicalement dans l’opposition, les humains peuvent eux osciller au long de leur vie. Ils peuvent commettre le péché, choisir la révolte, la rébellion contre Dieu, choisir le mal, et choisir ainsi le parti du diable. Ils peuvent choisir de pratiquer le bien, de revenir au Père, de suivre la voie de l’Evangile… ainsi chacun se situe dans le projet d’amour du Père,… le diable qui est-il ? nous ne savons ce que Jean met derrière cette expression. Certains disent qu’il est par excellence la non-personne… qu’importe de l’identifier clairement ! l’important est de voir où va sa tendance : vers le mal. Et choisir qui nous voulons suivre ! la justice que nous voulons pratiquer ou non… l’amour que nous voulons répandre ou non… le bien que nous voulons pratiquer ou non…

Voilà pourquoi a paru le Fils de Dieu : pour détruire les œuvres du diable.
Et si nous constatons la fragilité de nos actes par rapports à nos désirs, à nos résolutions, à notre volonté d’accomplir le bien… Jean de suite nous tourne vers le salut. Dans la lutte contre le mal, l’humanité était fragile, impuissante… mais le Fils de Dieu est venu parmi nous, il a partagé notre vie humaine, pour cela justement : vaincre les œuvres du mal. Elles ne sont pas les plus fortes, elles n’auront pas le dernier mot. Jean nous invite à nous ranger dans le camp de la victoire, en donnant notre foi à Jésus, en marchant comme lui a marché, en croyant qu’il est victorieux de tout mal.