samedi 31 août 2019

Ne le croyez pas.

Marc 13,21-25

21 Alors si quelqu’un vous dit : “Voilà le Messie ! Il est ici ! Voilà ! Il est là-bas !”, ne le croyez pas. 22 Il surgira des faux messies et des faux prophètes qui feront des signes et des prodiges afin d’égarer, si c’était possible, les élus. 23 Quant à vous, prenez garde : je vous ai tout dit à l’avance.
24 En ces jours-là, après une pareille détresse,
le soleil s’obscurcira
et la lune ne donnera plus sa clarté ;
25 les étoiles tomberont du ciel,
et les puissances célestes seront ébranlées.
(cf. Isaïe 13,10)

Viens Esprit de discernement et de paix !
Viens nous éclairer. Viens prier en nous.


La foi, nourrie par la prière, (verset 18) nous aide à discerner, à ne pas nous laisser entraîner par ceux qui voient le Messie, la présence de Dieu dans l’extraordinaire. À ne pas courir après tous les faiseurs de prodiges, tous les manipulateurs de foules.
Seigneur, tu nous as donné des signes de ta présence, l’un d’eux est : « quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. » (Matthieu 18,20)
« Jésus prit la parole et dit : « La venue du règne de Dieu n’est pas observable. On ne dira pas : “Voilà, il est ici !” ou bien : “Il est là !” En effet, voici que le règne de Dieu est au milieu de vous. » (Luc 17,20-21)

Saint Paul lui aussi a prévenu : « Il y a beaucoup de réfractaires, des gens au discours inconsistant, des marchands d’illusion, ... Il faut fermer la bouche à ces gens qui, pour faire des profits malhonnêtes, bouleversent des maisons entières, en enseignant ce qu’il ne faut pas… Réfute-les vigoureusement, afin qu’ils retrouvent la santé de la foi, au lieu de s’attacher à des récits légendaires du judaïsme et à des préceptes de gens qui se détournent de la vérité. » (Tite 1,10...14)
Et saint Pierre : « ce n’est pas en ayant recours à des récits imaginaires sophistiqués que nous vous avons fait connaître la puissance et la venue de notre Seigneur Jésus Christ, mais c’est pour avoir été les témoins oculaires de sa grandeur. » (2 Pierre 1,16)… « Mais il y eut aussi des prophètes de mensonge dans le peuple, comme il y aura parmi vous des maîtres de mensonge, qui introduiront des hérésies menant à la perdition et renieront le Maître souverain qui les a rachetés. Ils préparent pour bientôt leur perdition. Beaucoup les suivront dans leurs débauches ; à cause d’eux, suivre le chemin de la vérité fera l’objet d’outrages, et dans leur cupidité, ils vous exploiteront par des discours factices. » (2 Pierre 2,1-3)

Seigneur, comment discerner ? Les actes parlent : « Celui qui dit : « Je le connais », et qui ne garde pas ses commandements, est un menteur : la vérité n’est pas en lui. Mais en celui qui garde sa parole, l’amour de Dieu atteint vraiment la perfection : voilà comment nous savons que nous sommes en lui.Celui qui déclare demeurer en lui doit, lui aussi, marcher comme Jésus lui-même a marché. » (1 Jean 2,4-6) et « Petits enfants, n’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité. »  (1 Jean 3,18)

Seigneur, préserve-moi de te chercher dans l’extraordinaire. Garde-moi de la peur devant les événements.
Que la paix et la confiance qui viennent de toi soient plus fortes en moi que les craintes, angoisses et frayeurs. Si je ne sais pas où je vais, que je n’oublie pas que je sais avec QUI j’y vais, car « tu as saisi ma mai droite et tu me conduis selon ton dessein. »

Oui, mon cœur s'aigrissait,
j'avais les reins transpercés.
Moi, stupide, comme une bête,
je ne savais pas, mais j'étais avec toi.

Moi, je suis toujours avec toi,
avec toi qui as saisi ma main droite.
Tu me conduis selon tes desseins ;
puis tu me prendras dans la gloire
. (Psaume 72,21-22)



vendredi 30 août 2019

Il est avec nous!

Marc 13,18-20

18 Priez pour que cela n’arrive pas en hiver, 19 car en ces jours-là il y aura une détresse telle qu’il n’y en a jamais eu depuis le commencement de la création, quand Dieu créa le monde, jusqu’à maintenant, et telle qu’il n’y en aura jamais plus. 20 Et si le Seigneur n’abrégeait pas le nombre des jours, personne n’aurait la vie sauve ; mais à cause des élus, de ceux qu’il a choisis, il a abrégé ces jours-là.


Viens Esprit de force et de vie, viens prier en nous.

Pourquoi prier pour que cela n’arrive pas en hiver ? Cela m’intrigue. Peut-être que le Seigneur nous demande de prier pour que l’épreuve n’excède pas nos forces. La prière aide à vivre et à assumer l’épreuve, à ne pas être écrasé.

Un beau texte de saint Paul éclaire ce passage de l’évangile :
« Celui qui se croit solide, qu’il fasse attention à ne pas tomber. L’épreuve qui vous a atteint n’a pas dépassé la mesure humaine. Dieu est fidèle : il ne permettra pas que vous soyez éprouvés au-delà de vos forces. Mais avec l’épreuve il vous donnera le moyen d’en sortir et la force de la supporter. » ( 1 Corinthiens 10,12-13)

« Il y aura une détresse telle qu’il n’y en a jamais eu ... et telle qu’il n’y en aura jamais plus. »...Nous sommes prévenus ! Et comme chaque génération pense que son épreuve est la pire...cette parole de Jésus est toujours actuelle.

« Il est avec nous le Seigneur de l’univers, citadelle pour nous, le Dieu de Jacob » Psaume 45(46) : tout ce psaume est un écho à cet évangile. Seigneur je te prie ce psaume, aide-moi à entrer dans la paix et la confiance:
Dieu est pour nous refuge et force,
secours dans la détresse, toujours offert.
Nous serons sans crainte si la terre est secouée,
si les montagnes s'effondrent au creux de la mer ;
ses flots peuvent mugir et s'enfler,
les montagnes, trembler dans la tempête :

Il est avec nous, le Seigneur de l'univers ;
citadelle pour nous, le Dieu de Jacob !

Le Fleuve, ses bras réjouissent la ville de Dieu,
la plus sainte des demeures du Très-Haut.
Dieu s'y tient : elle est inébranlable ;
quand renaît le matin, Dieu la secourt.
Des peuples mugissent, des règnes s'effondrent ;
quand sa voix retentit, la terre se défait.

Il est avec nous, le Seigneur de l'univers ;
citadelle pour nous, le Dieu de Jacob !

Venez et voyez les actes du Seigneur,
comme il couvre de ruines la terre.
Il détruit la guerre jusqu'au bout du monde,
il casse les arcs, brise les lances, incendie les chars :
" Arrêtez ! Sachez que je suis Dieu.
Je domine les nations, je domine la terre. "

Il est avec nous, le Seigneur de l'univers ;
citadelle pour nous, le Dieu de Jacob !

jeudi 29 août 2019

Courage ! Moi, je suis vainqueur du monde.

Marc 13,14-17

14 Lorsque vous verrez l’Abomination de la désolation installée là où elle ne doit pas être – que le lecteur comprenne ! – alors, ceux qui seront en Judée, qu’ils s’enfuient dans les montagnes ; 15 celui qui sera sur sa terrasse, qu’il n’en descende pas et n’entre pas pour emporter quelque chose de sa maison ; 16 celui qui sera dans son champ, qu’il ne retourne pas en arrière pour emporter son manteau. 17 Malheureuses les femmes qui seront enceintes et celles qui allaiteront en ces jours-là !


Viens Esprit de lumière ouvre-nous à l’intelligence des Écritures.

Ce texte peut-il être une Bonne Nouvelle, c’est-à-dire évangile, pour nous ?
« L’Abomination de la désolation » : expression qui nous donne une piste ; elle renvoie à ce qui s’est passé lors de l’occupation de la Palestine par les Grecs. Antiocos (ou Antiochus) fit mettre sur l’autel du Temple de Jérusalem une énorme statue de Zeus (1 Martyrs d’Israël 1,54) et les femmes qui avaient fait circoncire leur enfant étaient mises à mort avec lui (lire tout le récit 1 Martyrs d’Israël 1,54-64 et même 1,29-64).
Dans ces périodes de grands troubles, certains doivent s’enfuir, en laissant tout, sans regarder en arrière  (voir 1 Martyrs d’Israël 2,27,30). Jésus nous a averti : « Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n’est pas fait pour le royaume de Dieu ». (Luc 9,62)
La décision de marcher à la suite du Christ sur le chemin de l’Évangile peut nous conduire à Le choisir de manière radicale.
Faut-il avoir peur devant les oppositions, le rejet, venant parfois de nos proches eux-mêmes ?

La Bonne Nouvelle c’est que Jésus est là, il nous accompagne et nous soutient de sa présence et de son amour : nous ne sommes pas seuls : la dernière phrase de l’évangile de Matthieu « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin de monde » (Matthieu 28,20). Et en saint Jean, Jésus nous dit : « Je vous ai parlé ainsi, afin qu’en moi vous ayez la paix. Dans le monde, vous aurez à souffrir, mais courage ! Moi, je suis vainqueur du monde. » (Jean16,33) (la Bible de Jérusalem traduit : « gardez courage ! J'ai vaincu le monde. »)

Seigneur donne-moi de trouver en toi confiance et persévérance au long des jours. Que je te laisse me prendre par la main et me conduire jour après jour.

mercredi 28 août 2019

Celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé.

Marc 13, 12-13

12 Le frère livrera son frère à la mort, et le père, son enfant ; les enfants se dresseront contre leurs parents et les feront mettre à mort. 13 Vous serez détestés de tous à cause de mon nom. Mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé.

Viens Esprit de persévérance, viens nous aider à persévérer jour après jour.
Viens prier et aimer en nous.


Hélas ces situations de dénonciation ont existé et existent encore de nos jours. Vendu, rejeté parce que chrétien(ne), parce qu’il (elle) lutte contre toutes les formes d’injustice et d’exploitation de l’homme par l’homme.
Quand c’est de ses proches que viennent les attaques c’est pire et la tentation de se dérober à notre conscience peut être plus forte dans cette épreuve. Un seul peut nous aider à persévérer :
« Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? 32 Il n’a pas épargné son propre Fils, mais il l’a livré pour nous tous : comment pourrait-il, avec lui, ne pas nous donner tout ? 33 Qui accusera ceux que Dieu a choisis ? Dieu est celui qui rend juste : 34 alors, qui pourra condamner ? Le Christ Jésus est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, il intercède pour nous : 35 alors, qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? la détresse ? l’angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le glaive ? 36 En effet, il est écrit :
C’est pour toi qu’on nous massacre sans arrêt,
qu’on nous traite en brebis d’abattoir.
37 Mais, en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés. 38 J’en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les Principautés célestes, ni le présent ni l’avenir, ni les Puissances, 39 ni les hauteurs, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur. 
» (Romains 8,31-39)

À la suite de Jésus, saint Pierre nous a prévenu : « 12 Bien-aimés, ne trouvez pas étrange le brasier allumé parmi vous pour vous mettre à l’épreuve ; ce qui vous arrive n’a rien d’étrange. 13 Dans la mesure où vous communiez aux souffrances du Christ, réjouissez-vous, afin d’être dans la joie et l’allégresse quand sa gloire se révélera. 14 Si l’on vous insulte pour le nom du Christ, heureux êtes-vous, parce que l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu, repose sur vous. 15 Que personne d’entre vous, en effet, n’ait à souffrir comme meurtrier, voleur, malfaiteur, ou comme agitateur. 16 Mais si c’est comme chrétien, qu’il n’ait pas de honte, et qu’il rende gloire à Dieu pour ce nom-là . » (1 P 4,12-16)

Saint Paul quant à lui a reçu du Seigneur cette assurance : Le Seigneur  «m’a déclaré : « Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. » C’est donc très volontiers que je mettrai plutôt ma fierté dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ fasse en moi sa demeure. 10 C’est pourquoi j’accepte de grand cœur pour le Christ les faiblesses, les insultes, les contraintes, les persécutions et les situations angoissantes. Car, lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort. » (1 Corinthiens 12,9-10)

Dans les adversités ; les épreuves, les contradictions, les persécutions, les situations angoissantes etc…. Et dans le quotidien de nos vies, accorde-nous Seigneur la grâce de la persévérance. Les yeux du coeur fixés sur toi, nous appuyant sur ta grâce, ta fidélité et ton amour.

lundi 26 août 2019

Dites ce qui vous sera donné


Mc 13
11 Et lorsqu’on vous emmènera pour vous livrer, ne vous inquiétez pas d’avance pour savoir ce que vous direz, mais dites ce qui vous sera donné à cette heure-là. Car ce n’est pas vous qui parlerez, mais l’Esprit Saint.

Viens Esprit Saint, viens parler par notre voix, viens inspirer nos échanges pour que tu puisses y révéler qui est notre Dieu.

Jésus vient d’annoncer l’arrestation des disciples : « on vous livrera aux tribunaux et aux synagogues ; on vous frappera… ». Au mieux, il y a un procès durant lequel il va s’agir de se défendre sans trahir sa foi… Le réflexe normal est de préparer cet instant ! Mais ce n’est pas du tout ce que Jésus demande, au contraire : « Ne vous inquiétez pas d’avance pour savoir ce que vous direz ». Conseil inattendu mais qui veut préserver la paix des cœurs.

Cette recommandation vise surtout à mettre toute sa confiance dans l’Esprit : « Ce n’est pas vous qui parlerez, mais l’Esprit Saint. » Voilà qui demande bien sûr une immense confiance dans le Seigneur. Cela nous montre aussi que cette confiance n’est pas une vue de l’esprit, une simple conviction. C’est plus que cela : confiez sa vie, ses actions, ses paroles à l’Esprit, c’est vraiment compter sur lui pour agir très concrètement au sein de nos existences.

« Dites ce qui vous sera donné à cette heure-là » : dans les circonstances dramatiques des disciples livrés au pouvoir, ou dans celles plus banales du quotidien de nos vies, tout ce qu’il nous faut nous sera donné, et nous sera donné « à cette heure-là ».

Quant !l s’agit de témoigner, à notre niveau, l’Esprit sera agissant… si nous lui laissons la place… et si nous prenons en même temps notre part pour être des disciples attentifs.

Seigneur Dieu, je veux me laisser porter par la recommandation que tu nous fais en ce jour, ce conseil qui est en même temps une promesse. Dans aucune circonstance, des plus quotidiennes aux plus dramatiques, nous ne sommes jamais livrés à nous-mêmes, ton amour et ton inspiration nous seront toujours donnés. Béni sois-tu.

dimanche 25 août 2019

A cause de moi


Mc 13
9 Vous, soyez sur vos gardes ; on vous livrera aux tribunaux et aux synagogues ; on vous frappera, on vous traduira devant des gouverneurs et des rois à cause de moi ; ce sera pour eux un témoignage. 10 Mais il faut d’abord que l’Évangile soit proclamé à toutes les nations.

Viens Esprit Saint, rien n’est vain des obstacles ou des difficultés que nous rencontrons : éclaires-en le sens pour nous et donne-nous la force de les traverser.

Après les avertissements d’ordre cosmique, voici ceux concernant les disciples eux-mêmes. Ceux-ci sont plus réalistes : n’oublions pas que les évangiles ont précisément été écrits en pleine persécution.

L’important ici est que Marc donne un sens aux persécutions dont il est témoin : ce sera « à cause de moi », dit Jésus. Puis « ce sera pour eux un témoignage ». Voilà qui reste malheureusement d’actualité : combien de chrétiens aujourd’hui, dans le monde, ne donnent-ils pas encore ce témoignage-là !

Par contre le verset 10, dans sa chronologie, nous laisse avec une interrogation : même aujourd’hui, l’Evangile n’est pas encore proclamé à toutes les nations ! On peut bien sûr comprendre, les nations du monde connu, mais cela ne solutionne pas vraiment la question.

Mais ce qui importe, ce sont les liens qui sont faits ici entre ces affirmations : foi en Jésus, persécutions, témoignage, annonce de l’Evangile.

Seigneur Dieu, toi qui nous as montré l’exemple en affrontant les autorités désireuses de te faire taire, donne-nous le désir et la force de vivre selon ton Evangile : que rien ne puisse nous arrêter dans l’apprentissage de l’amour de nos frères et sœurs et de sa mise en pratique.

samedi 24 août 2019

L’enfantement


Mc 13
5 Alors Jésus se mit à leur dire : « Prenez garde que personne ne vous égare. 6 Beaucoup viendront sous mon nom, et diront : “C’est moi”, et ils égareront bien des gens. 7 Quand vous entendrez parler de guerres et de rumeurs de guerre, ne vous laissez pas effrayer ; il faut que cela arrive, mais ce ne sera pas encore la fin. 8 Car on se dressera nation contre nation, royaume contre royaume, il y aura des tremblements de terre en divers lieux, il y aura des famines ; c’est le commencement des douleurs de l’enfantement.

Viens Esprit Saint, viens éclairer pour nous ces paroles difficiles de Jésus, qu’elles nous guident.

Jésus va donc leur répondre, et longuement.

Ou plutôt, il va profiter de l’opportunité de cette question et de ce moment passé au calme, à l’écart, pour les mettre en garde. Car il ne sort pas le calendrier pour répondre au « quand ? ».
Il s’attardera plutôt à la question sur « le signe donné lorsque tout cela va se terminer. » Nous sommes donc clairement passés de la destruction du Temple à celle de la fin.

Que dit Jésus ?

D’abord une mise en garde : il y a danger de se laisser égarer. Par qui ? Par ceux qui surgiront pour se prétendre le Messie et attirer à leur suite, sur de faux chemins, ceux qui seront trop confiants, ou surtout trop naïfs. L’enjeu redoutable est donc de savoir reconnaître Jésus ! Ne nous arrive-t-il pas souvent de nous poser cette même question : ce désir qui est en moi, cet appel que je crois discerner, est-ce bien le Seigneur qu me l’adresse ? N’est-ce pas mon désir personnel, ou, pire encore, des voix contraires ? « Prenez garde que (rien ni) personne ne vous égare ».

Ensuite un encouragement : « ne vous laissez pas effrayer » : pourtant le tableau dépeint par Jésus, est bien effrayant. Bien sûr, on n’est pas obligé de le prendre au pied de la lettre - pas plus que quand Jésus parle de montagnes qui sautent dans la mer…, il n’empêche que l’avertissement est sérieux ! Et si Jésus parle de tout cela, c’est en fait pour nous éviter la peur et l’effroi.

Car, ajoute-t-il, « il faut que cela arrive », mais « ce ne sera pas encore la fin ». Qu’est ce que cette « fin » si redoutée ? La fin du monde, son « retour » ? En fait, il nous donne la clé : « c’est le commencement des douleurs de l’enfantement ». Cette note est inattendue : un enfantement ! Une bonne nouvelle donc, un joie, un espoir… Un avenir.

Seigneur Jésus, ton dessein nous est mystérieux mais tu nous en a révélé ce que nous devions en savoir ; l’important pour nous est d’avoir entendu ta promesse : « je serai toujours avec vous ». Nous remettons notre confiance entre tes mains.

vendredi 23 août 2019

A l’écart


Mc 13
3 Et comme il s’était assis au mont des Oliviers, en face du Temple, Pierre, Jacques, Jean et André l’interrogeaient à l’écart : 4 « Dis-nous quand cela arrivera et quel sera le signe donné lorsque tout cela va se terminer. »


Viens Esprit Saint, viens nous éclairer, non pas pour nous révéler l’avenir, mais pour que la parole qui nous est donnée nous permette de vivre les évènements de nos journées avec ta force et ta lumière.

Après ce moment passé au Temple, ils sont donc sortis, nous précise Marc, mais ils n’ont pas été bien loin. Ils montent le Mont des Oliviers, et déjà, se rasseyent, face au Temple.

Et là, contemplant cette fois l’ensemble du sanctuaire d’un peu plus loin, ils réfléchissent à la réponse surprenante de Jésus à propos de la destruction du Temple : « Il ne restera pas ici pierre sur pierre ».

A noter que, si la première remarque fut faite par un disciple anonyme, cette fois nous ne retrouvons que le quatuor des plus fidèles. Les duos de frères sont toujours présents et cités lors des évènements les plus importants, des évènements quelques peu confidentiels comme la transfiguration ou l’agonie.  Il est d’ailleurs précisé ici que le dialogue se fait « à l’écart ».

Cette fois, à première vue, rien de plus banal que de contempler le Temple à partir de la colline qui lui fait face. C’est donc l’enseignement lui-même qui est crucial.

Jésus, en tous cas, a réussi à les inquiéter suffisamment pour qu’ils brûlent de poser la question qui les inquiète : Jésus a bien dit : « tout sera détruit », sans doute pas rien que le Temple, mais aussi la ville, et peut-être bien plus encore, bref, une sorte de fin du monde… le moment où « tout va se terminer ».

Et la double question est posée : « Quand ? » « Quel sera le signe ? »
Est-ce que le savoir permettrait d’y échapper ? Voilà en tous cas l’inquiétude dans les cœurs.

Seigneur jésus, tu nous révèles ce que nous devons savoir, tu nous caches ce qui ne nous appartient pas. Donne-nous d’accueillir ce jour avec confiance, sûrs de ton appui et de ta présence.

jeudi 22 août 2019

Quelles belles pierres !


Mc 13
1 Comme Jésus sortait du Temple, un de ses disciples lui dit : « Maître, regarde : quelles belles pierres ! Quelles constructions ! » 2 Mais Jésus lui dit : « Tu vois ces grandes constructions ? Il ne restera pas ici pierre sur pierre ; tout sera détruit. »

Viens Esprit Saint, que la parole éclaire notre regard afin que nous voyons toutes choses comme Jésus l’a fait.

Jésus est toujours au Temple avec ses disciples. Lorsqu’ils en sortent, la beauté et la grandeur du Temple leur apparaissent mieux et les disciples s’en émerveillent. L’un d’eux partage même son enthousiasme : « Quelles belles pierres ! Quelles constructions ! ».

Le Temple est le lieu de prière par excellence, le lieu des sacrifices et des holocaustes. Mais c’est aussi tout un symbole : après l’exil, le premier souci a été de le reconstruire, et il vient encore d’être restauré, agrandi, bref, embelli par Hérode le Grand, il y a à peine quelques décennies... Les juifs en sont donc fiers et c’est bien normal.

La réponse de Jésus vient comme une douche froide. : « Tout sera détruit ».

Jésus n’a jamais joué au « prophète » et cela m’étonnerait qu’il profite de l’émerveillement de ses disciples pour leur annoncer la première guerre judéo-romaine et la destruction du Temple par les Romains en l’an 70.

Peut-être veut-il leur apprendre à ne pas se reposer sur l’apparence ni mettre leur confiance dans les pierres plutôt qu’en Dieu ?

Peut-être aussi est-ce l’auteur de l’évangile qui ajoute ici sa note, lui qui écrit précisément après la destruction du Temple ?

Seigneur Dieu, nous voulons te louer avec nos moyens humains et te construire des édifices qui expriment ta gloire. Puisse la beauté être l’expression de notre louange et nous porter à te chanter. Mais nous savons que ce que tu veux avant tout, ce sont des « pierres vivantes » qui construisent ton Eglise. Nous t’en prions, veille sur elle.

mardi 20 août 2019

Tout ce qu’elle avait pour vivre


Mc 12
 43 Jésus appela ses disciples et leur déclara : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres. 44 Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. »

Viens Esprit Saint, ouvre nos cœurs aux enseignements de Jésus : que la parole y soit féconde.

Jésus a donc vu l’offrande de la veuve, et il veut que cela serve d’enseignement pour ses disciples. C’est une personne exclue de toute considération et de tous moyens matériels nécessaires à son bien-être, c’est cette personne-là qui devient un modèle à suivre.

Aussi Jésus appelle ses disciples : il les invite à regarder à leur tour, et il va les aider à en tirer les conclusions.

Il commence d’ailleurs solennellement : « Amen, je vous le dis » avec cette façon unique qu’il a de parler en JE sans se sentir obligé de répéter les enseignements transmis. Il oppose la femme à « tous les autres », et il insiste : « Tous, ils ont pris sur leur superflu ». Il ne condamne pas le don des « autres » mais il le mesure à l’aune de leur générosité.

Que dit-il de la femme ? C’est tellement important qu’il le répète trois fois en suivant :
« elle a pris sur son indigence »
«  elle a mis tout ce qu’elle possédait »
«  tout ce qu’elle avait pour vivre ». 

Jésus vante-t-il son inconscience ?  Sa façon de se jeter dans une misère plus grande encore ? On peut en effet se demander ce qu’elle va devenir…

J’entends plutôt Jésus nous inviter à sortir de tout calcul, d’expérimenter la confiance, de revoir nos critères de générosité en les détachant de tout calcul et de tout souci ostentatoire.

Seigneur Dieu, nous te le demandons, transforme notre cœur, mais aussi tous nos raisonnements, afin que nous soyons portés au don, car tout ce que nous avons, nous l’avons-nous-mêmes reçu de ta bonté.
Donne-nous de savoir recevoir et donner, en te rendant grâce pour tous tes bienfaits.

lundi 19 août 2019

Comment la foule y mettait de l’argent.

Mc 12
41 Jésus s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait comment la foule y mettait de l’argent. Beaucoup de riches y mettaient de grosses sommes. 42 Une pauvre veuve s’avança et mit deux petites pièces de monnaie.
Viens Esprit Saint, que la parole nous donne de contempler Jésus et de nous laisser enseigner par chacun de ses gestes.

Jésus est à Jérusalem, il est au temple. Après les longues discussions, voici donc un moment de repos. Jésus est assis, il ne parle pas à la foule, ni même à ses disciples qui sont un peu plus loin. Il regarde. Ce temple lui est cher, plus tard, il va le défendre avec vigueur et l’appellera la maison de son père. : « Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. ».

Il ne s’est pas assis n’importe où mais bien juste en face de la salle du trésor. Le trésor du temple était dans la Cour des femmes… parce qu’elles tenaient les cordons de la bourse, ou, plutôt, parce qu’elles ne pouvaient pas aller plus loin ?

Contre le mur, se trouvaient les treize troncs. L’argent mis dans un tronc était réservé à un usage spécifique. Deux troncs étaient réservés à l’impôt du temple : un pour l’année en cours et un pour la précédente. Les troncs 3 à 7 recueillaient les sommes fixées pour les tourterelles, les pigeons, le bois, l’encens et les récipients d’or. Si quelqu’un avait mis de côté plus d’argent que ce qui était exigé pour un sacrifice, il déposait le surplus dans un des autres troncs. Ainsi, les troncs 8 à 12 collectaient l’argent restant des sacrifices. Le tronc 13 recevait les offrandes volontaires.

Nous savons que Jésus parle souvent de l’argent et surtout de la façon dont il est utilisé. Ici même, au Temple, il va marquer son opposition au commerce qui y règne en maître en « dispersant la monnaie des changeurs, et en renversant leurs tables ».

Il observe donc et voient de nombreux riches qui mettent de grosses sommes. Cela ne lui inspire aucun commentaire : rien de plus normal ! Encore voit-il l’intention au fond des cœurs…

Puis il voit venir une veuve pauvre (ce qui est sans doute un pléonasme en ce temps-là) et remarque les pièces entre ses doigts. Les traductions peinent à souligner la somme négligeable qu’elle s’apprête à déposer dans le tronc. On a le choix : des piécettes de cuivre - de bronze -  quelques centimes -  un quart de sou - deux leptes valant un quadrant… Bref, très peu.

Il a de bons yeux, Jésus, pour voir tant de petits détails : les piécettes dans les doigts de la veuve, le petit enfant au milieu des grands, l’ivraie entre les épis de blé ou le grain de sénevé que l’on ne voit pas… Rien ne lui échappe !

Seigneur Jésus, tu sais ce qui inspire chacun de nos actes. Accorde-nous de purifier sans cesse nos intentions. Préserve-nous d’agir comme ceux que tu donnes en contre-exemple quand tu dis « méfiez-vous des scribes » : que le souci des marques d’honneur et de la reconnaissance d’envahisse pas nos cœurs.





dimanche 18 août 2019

Méfiez-vous


Mc 12
38 Dans son enseignement, il disait : « Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à se promener en vêtements d’apparat et qui aiment les salutations sur les places publiques, 39 les sièges d’honneur dans les synagogues, et les places d’honneur dans les dîners. 40 Ils dévorent les biens des veuves et, pour l’apparence, ils font de longues prières : ils seront d’autant plus sévèrement jugés.

Viens Esprit Saint, que la parole nous rejoigne en ce jour et nous montre avec force le chemin que nous devons prendre.

Jésus s’adresse à « une foule nombreuse qui l’écoute avec plaisir » (v. 37) mais qui, cependant, « n’osait plus l’interroger » après son (bon) dialogue avec le scribe.

Celui-là, disait Jésus, « n’est pas loin du Royaume de Dieu » (v. 34), mais, il enchaîne avec une sévère mise en garde : « Méfiez-vous des scribes » (v. 38).

Sans doute, est-ce le texte de Marc qui donne l’impression de ces enchaînements inattendus. En même temps cela nous aide à  éviter la caricature et les étiquettes.

Donc Jésus nous met en garde : « Méfiez-vous ! » Autrement dit, prenez de la distance, ne vous laissez pas impressionner par les signes extérieurs. N’oubliez pas que mon Père, pourrait dire Jésus, a révélé aux petits les secrets du Royaume… Ce culte de l’apparence va jusqu’à « utiliser » la prière elle-même pour se construire une image. Pourtant, « ce ne sont pas ceux qui crient Seigneur ! Seigneur !... »

« Méfiez-vous », sous-entend Jésus, de tomber vous-mêmes dans le goût des places d’honneur, des marques de reconnaissance, dans le souci de vous façonner une image ; tel ne peut être le critère de votre prière, de votre action. Priez dans le secret de votre cœur, agissez avec discrétion (que votre main droite…), et surtout, allez au secours des faibles plutôt que de les opprimer.

Seigneur Dieu, écarte de nous le besoin d’être reconnus par les hommes. Seul toi connais les cœurs ; nous n’attendons pas d’autre récompense que de vivre de ta vie et de ta joie. Merci pour cet appel à la vigilance : qu’il nous accompagne tout au long de ce jour.

mercredi 14 août 2019

Ce qui est à Dieu


Mc 12
15  Mais lui, sachant leur hypocrisie, leur dit : « Pourquoi me tendez-vous  un piège ?  Apportez-moi un denier, que je le voie. » 16  Ils en apportèrent un et il leur dit : « De qui est l’effigie que voici ? Et l’inscription ? »  Ils lui dirent : « De César »  17 Alors Jésus leur dit : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. » Et ils étaient fort surpris à son sujet.

« Mais lui sachant leur hypocrisie… »  Jésus les a déjà traités d’hypocrites dans d’autres circonstances (Mc 7, 6) et c’est sans doute cette manière d’être et de se comporter qui blesse le plus Jésus.           

Jésus va nous montrer combien  ces fondements basés sur le pouvoir et sur l’argent sont les assises d’une société théocratique.  Cette société de l’époque s’est condamnée elle-même mais de génération en génération, les hommes sont enclins à revivre les mêmes expériences !  
  
Au-delà du piège qu’ils veulent lui tendre, il y a un intérêt financier,  une sorte de gain possible.  Quand Jésus les invite à rendre à César ce qui appartient à César cela lui permet d’éviter le piège qu’ils lui tendent mais ce qui est surprenant c’est ce qu’il ajoute à sa réponse : « rendez à Dieu ce qui est à Dieu ».  La question posée ne portait que sur l’impôt à César !  Or Jésus élargit la question, il passe de l’autorité de César à l’autorité de Dieu, aux prétentions de l’un et de l’Autre.

Qu’est-ce qui est en jeu dans cette perception de ‘’rendre à Dieu ce qui est à Dieu’’ ?
Il pourrait s’agir des libertés religieuses comme une réaction contre tout ce qui apparaît totalitaire mais il faut bien reconnaître qu’une culture où chacun veut être porteur de sa propre vérité subjective rend difficile aux citoyens, aux hommes, d’avoir l’envie de participer à un projet commun qui aille au-delà des intérêts et des désirs personnels.  Ce qui est à Dieu, c’est l’homme, c’est tout l’homme qui porte sur sa main l’inscription : « Je suis au Seigneur » (Es 44, 5)

Fais-nous te reconnaître sur le visage de tous ceux que nous rencontrons et que nous entrions dans ton mouvement d’amour pour chacun.
Raymond


mardi 13 août 2019

Devons-nous payer ?


Mc 12
13  « Ils lui envoient alors quelques-uns des Pharisiens et des Hérodiens pour le prendre au piège dans sa parole.  14  Ils viennent et lui disent : « Maître, nous savons que tu es véridique et que tu ne te préoccupes pas de qui que ce soit ; car tu ne regardes pas au rang des personnes, mais tu enseignes en toute vérité la voie de Dieu. Est-il permis ou non de payer l’impôt à César ?  Devons-nous payer,  oui ou non ?

« Ils » ! De qui s’agit-il ?  Sans doute ceux dont on vient de dire qu’ils ‘’cherchaient à l’arrêter’’ et qui ‘’ont peur de la foule’’, c’est-à-dire les Grands-prêtres, les Scribes et les Anciens.  
Pour arriver à leur fin ils s’attirent les faveurs des Pharisiens dont le prestige auprès du peuple était considérable, mais aussi les faveurs des Hérodiens qui seraient des aristocrates très attachés à leur rang, à leur pouvoir et aux bénéfices qu’ils en tirent.  Les compromissions nécessaires prennent le pas sur les divisions intestines et les querelles de clocher !    

Les gens qu’ils envoient sont aiguisés à la parole, spécialisés dans le domaine des impôts, et ils viennent donc pour piéger Jésus. De plus, le projet homicide de ces hommes est connu depuis Mc 3, 6 : « …les Pharisiens tinrent aussitôt conseil avec les Hérodiens contre Jésus sur les moyens de le faire périr »

« Maître, nous savons que tu es véridique et que tu ne te préoccupes pas de qui que ce soit ; car tu ne regardes pas au rang des personnes, mais tu enseignes en toute vérité la voie de Dieu. » 

Ce qu’ils disent est tout le contraire de ce qu’ils pensent et ce qu’ils font.  S’ils désignent  Jésus comme ‘’Maître’’, sans doute de manière ironique, Marc met dans leurs bouches des paroles qui traduisent la réalité de qui est Jésus à travers sa vérité et sa justice.      

L’impôt à payer est quelque chose qui les préoccupe au plus haut point, pour diverses raisons,  aussi parce qu’ils y retirent eux-mêmes un certain profit !  La situation politique du moment va leur donner l’occasion de piéger Jésus.  Approuver l’impôt serait l’aveu d’une complicité avec le pouvoir romain tandis qu’une opposition à l’impôt serait la manifestation d’une opposition au pouvoir de l’occupant. 
Nous ne vivons plus sous « l’occupation »  mais je fais le constat navrant  que nous restons très dépendant du pouvoir tyrannique de l’argent.  L’appétit du pouvoir et de l’avoir ne connaît pas de limites. 

« Non à une économie de l’exclusion… Non à la nouvelle idolâtrie de l’argent… Non à l’argent qui gouverne au lieu de servir… Non à la disparité sociale qui engendre la violence!  Derrière ces comportements se cachent le refus de l’éthique et le refus de Dieu… or l’éthique renvoie à un Dieu qui attend une réponse exigeante, qui se situe hors des catégories du marché… Il appelle l’être humain à sa pleine réalisation et à l’indépendance de toute sorte d’esclavage. » (extrait  de ‘’Evangelii gaudium’’ du pape François n°57)

Seigneur, ouvre nos cœurs à ta Présence.
Raymond

lundi 12 août 2019

C’était pour eux


Mc 12
12  « Ils cherchaient à l’arrêter,  mais ils eurent peur de la foule.  Ils avaient bien compris, en effet, que c’était pour eux qu’il avait dit la parabole.  Et le laissant,  ils s’en allèrent. »

Tout est clair.  Personne n’est dupe.  Cette vision et l’avertissement que Jésus lance au peuple et à ses chefs ne sera pas entendu.  Il n’y a guère d’illusions à se faire : « Ils cherchaient à l’arrêter » !

« Et le laissant,  ils s’en allèrent » 
Si le « pouvoir » en place se résigne à le laisser là et s’en va, ce n’est que pour mieux chercher à le confondre.   Que pourraient-ils ajouter pour se ‘’justifier’’ ?  Arrivés à cette extrémité, ils vont chercher à s’allier d’autres clans idéologiques qui ne jouent pas nécessairement la même partition qu’eux mais, c’est bien connu… les loups ne se mangent pas entre eux ! L’important c’est la détermination à faire tomber Jésus, à l’écarter définitivement.

A regarder de plus près, on aperçoit que, par cette parabole, Jésus met l’accent sur des dysfonctionnements qui proviennent des attachements à une volonté propre, une recherche de puissance et de pouvoir.  C’est clairement les détenteurs du pouvoir religieux, tels les scribes, qui sont visés car ils jouissent d’un pouvoir idéologique énorme au sein d’une population largement analphabète.

Envoie sur nous ton Esprit de discernement pour une justice sociale équitable.
Qu’il nous donne de goûter et vibrer au bonheur du partage fraternel et à cette dimension de serviteur : « Celui qui voudra devenir grand parmi vous, sera votre serviteur et celui qui voudra être le premier parmi vous, sera l’esclave de tous » (Mc 10, 43-44)

Raymond

dimanche 11 août 2019

L’œuvre du Seigneur est admirable à nos yeux


Mc 12
10  Et n’avez-vous pas lu cette Ecriture :
« La Pierre qu’avaient rejetée les bâtisseurs, c’est elle qui est devenue pierre de faîte ; 
11 c’est là l’œuvre du Seigneur et elle est admirable à nos yeux ? »

Qui sont les bâtisseurs ?  Ne serait-ce pas ceux à qui Jésus adresse sa parabole, c’est-à-dire les représentants du pouvoir en place mais aussi la foule dont ses représentants avaient peur :  « Ils craignaient la foule… » (11, 32)

Quelle foule ?  Celle qui était au Temple à ce moment, celle de Jérusalem.  Jésus est confronté, non seulement aux machinations des chefs religieux mais aussi à l’inconstance et la versatilité du peuple.  Il est évident que Jésus ne peut se faire aucune illusion sur la portée de sa parole.

« La pierre qu’avaient rejetée les bâtisseurs, c’est elle qui est devenue pierre de faîte… »  
Cette parole tirée du psaume 118 aux versets 22-23 est pressentie comme une autre vision prophétique : Jésus ne voit pas sa mort comme un échec définitif mais comme le point de départ d’un redéploiement.  L’œuvre du Seigneur est la garantie de l’alliance… même si elle ne pourra se faire qu’à partir d’un ‘’petit reste’’, celui des communautés qui se convertiront et accueilleront Jésus comme sauveur. 

Quand nous renouons le dialogue avec Dieu,  ne serait-ce pas le début de notre conversion ?

Raymond

samedi 10 août 2019

Que fera le maître de la vigne ?


Mc 12
7  Mais ces vignerons se dirent entre eux : « Celui-ci est l’héritier ; venez, tuons-le, et l’héritage sera à nous. »  8  Et le saisissant,  ils le tuèrent et le jetèrent hors de la vigne.  9  Que fera le maître de la vigne ?  Il viendra, fera périr les vignerons et donnera la vigne à d’autres.

Jésus n’est pas dupe.  L’a-t-il déjà été ?  Chez les siens, il a déjà vécu l’expérience d’être rejeté : « Un prophète n’est méprisé que dans sa patrie, dans sa parenté et dans sa maison » (Mc 6, 4)  

Remarquons que, ce constat, chez les siens, est déjà la conséquence d’une incompréhension des chefs religieux sur ‘’l’autorité’’ de Jésus manifestée par rapport à sa connaissance des Ecritures : « D’où cela lui vient-il ? » Quoiqu’il en soit, Jésus connaissait la trajectoire et le destin des prophètes. Il avait conscience des persécutions et du sort qui l’attendait.           

Si la parabole présente en parallèle les persécutions subies, d’abord par deux serviteurs dont l’un est frappé et l’autre tué, ensuite par le fils, le rapprochement au sort malheureux des prophètes, comparable à son propre destin est un pas facile à faire.

Cependant, ce  qui distingue Jésus de ses prédécesseurs, les prophètes persécutés avant lui,  c’est sa qualité filiale. Il est ‘’l’héritier’’. Il ne se revendique pas comme le Messie mais comme ‘’l’héritier’’, c’est-à-dire le fils de celui qui a planté la vigne. Et, si comme ‘’héritier’’ il se donne à voir comme ‘’fils’’, il donne ainsi de percevoir Dieu comme ‘’Père’’.

Je suis touché par la manière dont Jésus révèle sa filialité. Il ne se dit pas « fils de Dieu »  -  bien dans la ligne du secret messianique propre à Saint-Marc  -  car cette révélation est pour celui qui a des yeux pour voir, des oreilles pour entendre et adhère à Jésus par la foi.

Que fera le maître de la vigne ?
Avec ses apôtres, ses disciples d’hier et d’aujourd’hui, nous percevons combien la réponse à cette question, combien cette parole est prophétique !

Seigneur, donne à chacun de te reconnaître dans nos rencontres, nos partages, au cœur de notre travail ou de nos vacances.
Raymond

vendredi 9 août 2019

Un fils bien-aimé


Mc 12
4 « De nouveau, il leur envoya un autre serviteur : celui-là aussi,  ils le frappèrent à la tête et le couvrirent d’outrages.  5 Et il en envoya un autre : celui-là, ils le tuèrent ;  puis beaucoup d’autres : ils battirent les uns, tuèrent les autres.  6  Il lui restait encore quelqu’un, un fils bien-aimé ;  il le leur envoya le dernier, en se disant : ‘’ Ils respecteront mon fils’’.

Quand Jésus s’adresse aux chefs religieux,  il les rejoint sur un terrain qu’ils connaissent bien,  celui de la Torah.  Ces gens qui ‘’savent’’ connaissent intellectuellement les Ecritures. Et donc, quand Jésus parle de tous ces serviteurs maltraités, ils peuvent comprendre qu’il fait allusion  à tous ces prophètes qui,  à travers les siècles, ont eu le souci d’éveiller le peuple et leurs chefs par la parole et par le geste ;  Des prophètes qui sont morts assassinés, martyrisés, rejetés, incompris…          

L’histoire a bien révélé tous ces drames à partir d’un refus constant d’accueillir les prophètes.
Quand est venu le temps où Jésus, le fils bien-aimé, a été envoyé, ‘’le dernier’’, c’est-à-dire le dernier d’une série de serviteurs; on aurait pu espérer qu’il soit reconnu comme le Messie attendu.  Ce ne fut pas le cas !                    

Et aujourd’hui,  malgré tout ce que l’on ‘’sait’’ -  de nouveau ! – malgré toute sa vie, sa mort et sa résurrection, sa présence à travers les siècles, sommes-nous prêts à l’accueillir et le reconnaître comme notre Sauveur ?    
       
A l’évidence, l’analyse intellectuelle permet sans doute de comprendre les choses mais pas de les intégrer. Selon Bernard FRINKING, « Ce n’est que quand la Parole est venue dans les mains que l’homme la comprend. Il est absolument illusoire de vouloir comprendre le Parole de Dieu avec la tête. Il faut qu’elle soit dans les mains, c’est-à-dire qu’elle soit devenue la vie accomplie. »

Aujourd’hui encore chacun est habité de cette ambivalence, habité de cette part tragique et limitée qui nous enferme dans notre propre pouvoir,  aux dépens des autres ;  habité aussi de cette capacité d’être éveillé au mystère de la rencontre avec Dieu.  Accueil  de la lumière qu’il fait jaillir en chacun là où on est, petit à petit. Y aurait-il une autre Révélation que celle-là ?

Seigneur, donne à tes enfants la docilité d’écouter, voir et agir dans la confiance que tu inspires.

Raymond

jeudi 8 août 2019

Ils se saisirent de lui,

Mc 12
1 Il se mit à leur parler en paraboles : « Un homme planta une vigne, l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et y bâtit une tour ;  puis il la loua à des vignerons et partit en voyage.  2 Il envoya un serviteur aux vignerons, le moment venu, pour recevoir d’eux une part des fruits de la vigne.  3 Mais ils se saisirent de lui, le battirent et le renvoyèrent les mains vides. »

Des événements graves viennent de se passer dans le Temple.  Il est question de l’autorité de Jésus que les Grands-prêtres, les Scribes et les Anciens, ne reconnaissent pas.  La scène se passe dans le Temple, sur le parvis du Temple.  La parabole, dont il va être question,  sur les vignerons homicides est une clé de lecture qui révèle le sens des attitudes de Jésus lors de ces événements.

La parabole commence en s’appuyant sur le texte du prophète Isaïe - (Voir Isaïe 5, 1-23) – et la trajectoire se fait sur forme d’interpellation  par rapport au pouvoir.  Le système hiérarchique mis en place correspond bien au mécanisme habituel :    
- Un homme a le pouvoir de décider ce qu’il fait de ses terres ;                                    
- Il met en location et confie l’entretien à des vignerons ;                          
- Il envoie un serviteur pour récupérer sa part contractuelle… puis, c’est le sous-fifre qui « paye la facture » !

Ce qui est interpellant,  ce sont les comportements des personnages de la parabole.
Il y a bien évidemment plusieurs parallélismes à faire entre l’histoire au sens littéral, et, l’allusion à la situation du moment. En effet, par rapport à l’alliance établie entre Dieu et les hommes, les responsables religieux qui sont en place, s’approprient,  à leur manière, les fruits de la vigne sans tenir compte de la part qui revient à Dieu. Une alliance trahie !  

L’événement qui vient de se passer au Temple ne dit rien d’autre. L’autorité de Jésus est un discernement  d’une relation ajustée à Dieu. Et si Jésus ne veut pas dire ouvertement  « par quelle autorité il a fait cela », au moyen d’une parabole, il conduit la foule et le pouvoir religieux à se questionner et discerner… ainsi, peut-être,  trouveront-ils réponse à leur question !

A chaque controverse, on sent nettement combien Jésus n’est pas dupe quant aux conséquences de ses interventions diverses, pas plus qu’il ne l’est sur l’issue fatale qui sera la sienne. 
Les gens se laissent mouvoir au gré du vent et cette inconstance des foules, les machinations de leurs chefs religieux, ne peuvent pas aveugler le personnage prophétique qui est Jésus.

Seigneur, dans ta tendresse, dépose en nous ton Esprit de Sagesse, de discernement et de vérité sur nous-mêmes.  Donne-nous aussi  la grâce de l’humilité nécessaire.

Raymond

mardi 6 août 2019

"Moi non plus, je ne vous dis pas...!"


« Notre Dieu, Père de la lumière, Tu as envoyé dans le monde ton Fils Parole faite chair, pour te manifester à nous les hommes. Envoie maintenant ton Esprit-Saint, afin que je découvre Jésus-Christ dans cette Parole qui vient de toi, que je la connaisse plus profondément et que je l’aime plus intensément pour parvenir ainsi à la béatitude du Royaume. Amen »




Mc 11, 33

33    Ils répondent donc à Jésus :
« Nous ne savons pas ! »
Alors Jésus leur dit :
« Moi, je ne vous dis pas non plus par quelle autorité je fais cela. »
Les autorités juives oscillent toujours concernant le baptême de Jean : de Dieu ou des hommes ? Prendre le risque de recevoir des reproches de Jésus à cause de leur incroyance ou ceux du peuple qui considérait Jean comme un prophète ? Quelle que soit leur réponse, ils encourront le danger de perdre la face. Ils ne le souhaitent pas… Alors, il ne reste qu’une solution : devant cette difficulté, ils préfèrent s’abstenir et répondent « Nous ne savons pas ».
Cette réponse a un double sens : en plus de la simple ignorance sur que répondre, s’y greffe une réelle ignorance sur l’origine du baptême de Jean.
Et Jésus, qui a bien compris leur manœuvre, leur refuse réciproquement une réponse sur l’origine de son autorité à lui.
On peut se poser la question de l’intention de Jésus lorsqu’il interroge ses interlocuteurs sur le baptême de Jean. Au fond, qu’est-ce qui leur donne autorité pour interroger Jésus, alors qu’ils n’ont pas l’autorité requise pour se prononcer à propos de Jean le baptiste ? En effet, leur réponse « nous ne savons pas » laisse percevoir combien ils ne peuvent se réclamer d’une autorité céleste dans leurs jugements. Ainsi, la réponse de Jésus est une façon de les refouler, car il n’a pas de compte à leur rendre…
Une autre réponse apparaîtra dans le récit du chapitre 12, par la parabole des vignerons meurtriers. Le verset 12 laisse percevoir qu’ils s’identifient clairement aux vignerons réprimandés : « Les chefs des Juifs cherchaient à arrêter Jésus, mais ils eurent peur de la foule. Ils avaient bien compris en effet qu’il avait dit la parabole à leur intention. Ils le laissèrent donc et s’en allèrent ». Notre récit aura donc un rebondissement et un prolongement au chapitre suivant…

Il ressort de l’échange du chapitre 11 que l’autorité juive attend une reconnaissance de la foule et en dépend. Par contre, Jésus peut se prononcer en toute liberté, sans cette peur qui paralyse si souvent nos actions ou orientent nos paroles.

Seigneur, tu sais mon désir d’authenticité, de justesse, de conformité entre ma pensée, mes paroles et mes actes… Tu sais aussi les obstacles à cette unité en moi. Afin que je puisse me tenir debout en face de mes frères et sœurs, libre et responsable, à ton image, Seigneur, envoie ton Esprit !