jeudi 23 juin 2016

attache-toi aux pas de mes servantes



Booz dit à Ruth : « Tu m’entends bien, n’est-ce pas, ma fille ? Ne va pas glaner dans un autre champ. Ne t’éloigne pas de celui-ci, mais attache-toi aux pas de mes servantes.
Regarde dans quel champ on moissonne, et suis-les. N’ai-je pas interdit aux serviteurs de te molester ? Si tu as soif, va boire aux cruches ce que les serviteurs auront puisé. »
(Ruth 2, 8-9 ; traduction liturgique )

Viens Esprit de Jésus, donne-moi de lire cette Parole, de l’accueillir en mon cœur, qu’elle éclaire mes pas. 

Booz dit à Ruth : « Tu m’entends bien, n’est-ce pas, ma fille ?
Booz a pris ses informations sur Ruth, en demandant à son serviteur, il sait qui elle est. Il s’adresse maintenant directement à elle.
Tu m’entends bien : voilà qui invite à porter attention sur ce qui va suivre. Appel à l’écoute. IL ne s’agit pas que Ruth perde une seule des paroles de Booz.
Ma fille. Voici que Booz utilise le vocabulaire familial pour s’adresser à Ruth. Il sait qui elle est, il sait qu’elle est de sa famille, de par son lien avec Noémi. Ruth, elle, ne le sait pas. Que doit ressentir Ruth, qui se sait étrangère, en entendant cet Israélite l’appeler « ma fille ». D’une part c’est rassurant, elle aurait pu s’attendre à être rejetée des champs de Booz. Il faut la permission du propriétaire pour glaner (alors que la loi prévoyait initialement que le glanage était autorisé pour tout pauvre ou étranger). Et voilà que d’emblée, Booz affiche une grande humanité à l’égard de Ruth, une proximité. Voilà que d’emblée il la dit, la considère comme une fille !

Ne va pas glaner dans un autre champ.
Non seulement Booz accepte, confirme l’autorisation de glaner sur son champ, mais il invite à ne pas quitter ce champ.

 Ne t’éloigne pas de celui-ci, mais attache-toi aux pas de mes servantes.
IL invite Ruth à quasi intégrer le groupe de travailleuses qui sont sur ce champ. Elle peut s’attacher aux pas des servantes de Booz. Elle n’est plus seule, elle n’est plus l’étrangère qui se tient à distance. Comme Ruth s’était attachée aux pas de sa belle-mère Noémi (1,14), ainsi elle est maintenant invitée à s’attacher aux servantes de Booz, et par là même à Booz.

Regarde dans quel champ on moissonne, et suis-les.
Booz prévoit l’avenir : aujourd’hui on moissonne un champ, demain ce sera un autre. Booz propose à Ruth de suivre le mouvement de ses servantes. Si elles se dirigent vers un autre champ, Ruth doit les suivre. Ainsi il offre une sécurité à Ruth, il offre une possibilité de glaner au quotidien.

N’ai-je pas interdit aux serviteurs de te molester ?
La crainte d’une étrangère sur ces terres, face à des serviteurs qui pourraient être peu scrupuleux, serait d’être molestée. Booz prévient ce risque. Il a déjà donné des ordres à ses serviteurs, pour que Ruth soit respectée. Et plus encore :

Si tu as soif, va boire aux cruches ce que les serviteurs auront puisé. »
Voilà l’inversion par rapport aux coutumes. D’ordinaire, la femme puise l’eau que l’homme va boire. Et ici, Ruth, une femme, une étrangère, est invitée à boire l’eau qu’auront puisée les serviteurs !

Seigneur, béni sois-tu pour les êtres de bienveillance que tu places sur nos routes. Donne-nous foi en leur parole. Seigneur, béni sois-tu de nous confier les uns aux autres, apprends-nous la délicatesse du cœur, qui sans s’imposer, offre sa sollicitude à qui est dans le besoin.

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