Booz dit
à Ruth : « Tu m’entends bien, n’est-ce pas, ma fille ? Ne va pas
glaner dans un autre champ. Ne t’éloigne pas de celui-ci, mais attache-toi aux
pas de mes servantes.
Regarde
dans quel champ on moissonne, et suis-les. N’ai-je pas interdit aux serviteurs
de te molester ? Si tu as soif, va boire aux cruches ce que les serviteurs
auront puisé. »
(Ruth 2, 8-9 ; traduction liturgique )
Viens Esprit de Jésus, donne-moi de lire cette Parole, de l’accueillir
en mon cœur, qu’elle éclaire mes pas.
Booz dit à Ruth : « Tu m’entends bien,
n’est-ce pas, ma fille ?
Booz a
pris ses informations sur Ruth, en demandant à son serviteur, il sait qui elle
est. Il s’adresse maintenant directement à elle.
Tu m’entends
bien : voilà qui invite à porter attention sur ce qui va suivre. Appel à l’écoute.
IL ne s’agit pas que Ruth perde une seule des paroles de Booz.
Ma fille.
Voici que Booz utilise le vocabulaire familial pour s’adresser à Ruth. Il sait
qui elle est, il sait qu’elle est de sa famille, de par son lien avec Noémi.
Ruth, elle, ne le sait pas. Que doit ressentir Ruth, qui se sait étrangère, en
entendant cet Israélite l’appeler « ma fille ». D’une part c’est
rassurant, elle aurait pu s’attendre à être rejetée des champs de Booz. Il faut
la permission du propriétaire pour glaner (alors que la loi prévoyait
initialement que le glanage était autorisé pour tout pauvre ou étranger). Et
voilà que d’emblée, Booz affiche une grande humanité à l’égard de Ruth, une
proximité. Voilà que d’emblée il la dit, la considère comme une fille !
Ne va pas glaner dans un autre champ.
Non
seulement Booz accepte, confirme l’autorisation de glaner sur son champ, mais
il invite à ne pas quitter ce champ.
Ne t’éloigne
pas de celui-ci, mais attache-toi aux pas de mes servantes.
IL invite
Ruth à quasi intégrer le groupe de travailleuses qui sont sur ce champ. Elle peut
s’attacher aux pas des servantes de Booz. Elle n’est plus seule, elle n’est
plus l’étrangère qui se tient à distance. Comme Ruth s’était attachée aux pas
de sa belle-mère Noémi (1,14), ainsi elle est maintenant invitée à s’attacher
aux servantes de Booz, et par là même à Booz.
Regarde dans quel champ on moissonne, et suis-les.
Booz
prévoit l’avenir : aujourd’hui on moissonne un champ, demain ce sera un
autre. Booz propose à Ruth de suivre le mouvement de ses servantes. Si elles se
dirigent vers un autre champ, Ruth doit les suivre. Ainsi il offre une sécurité
à Ruth, il offre une possibilité de glaner au quotidien.
N’ai-je pas interdit aux serviteurs de te
molester ?
La
crainte d’une étrangère sur ces terres, face à des serviteurs qui pourraient
être peu scrupuleux, serait d’être molestée. Booz prévient ce risque. Il a déjà
donné des ordres à ses serviteurs, pour que Ruth soit respectée. Et plus encore :
Si tu as soif, va boire aux cruches ce que les
serviteurs auront puisé. »
Voilà l’inversion
par rapport aux coutumes. D’ordinaire, la femme puise l’eau que l’homme va boire.
Et ici, Ruth, une femme, une étrangère, est invitée à boire l’eau qu’auront
puisée les serviteurs !
Seigneur,
béni sois-tu pour les êtres de bienveillance que tu places sur nos routes.
Donne-nous foi en leur parole. Seigneur, béni sois-tu de nous confier les uns
aux autres, apprends-nous la délicatesse du cœur, qui sans s’imposer, offre sa
sollicitude à qui est dans le besoin.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire