mercredi 30 novembre 2011

Apparut un ange

Alors lui apparut un ange du Seigneur, debout à droite de l’autel de l’offrande de l’encens. Ayant vu, Zacharie fut troublé et la crainte tomba sur lui.
   Luc 1, 11-12

Viens Esprit de Jésus, conduis-nous en ton Temple avec Zacharie
Viens Esprit de Jésus, montre-nous ton visage.

Lui apparut
On aurait pu traduire fut vu de lui. On pressent que les mots sont trop courts pour dire la réalité de l’expérience vécue par Zacharie, en ce moment de prière liturgique, dans le Temple, tandis que le peuple se tient en prière.

Un ange du Seigneur
Luc est très sobre dans son récit, il ne nous décrit pas cet être, il nous dit sa mission : un ange, c’est un envoyé. Parfois derrière cette expression les auteurs bibliques nomment Dieu lui-même.

Debout à droite de l’autel
La droite est le côté du salut. Siège à ma droite dit le Seigneur au messie dans le psaume 109 (110) et au jugement dernier le Seigneur place les élus à sa droite (Mt 25)

Ayant vu Zacharie fut troublé et la crainte tomba sur lui
On peut comprendre aisément. Devant cette manifestation, qui ne serait troublé ? C’était déjà événement dans la vie d’un prêtre d’être désigné pour cette mission de l’offrande de l’encens, et voici que lorsqu’il pénètre dans le sanctuaire pour effectuer sa mission, tandis que tout le peuple, dehors, porte son offrande en la prière, lui apparait un ange. Un messager divin, l’inattendu…

Un trouble, un émoi… une crainte aussi : la crainte dit souvent dans les textes bibliques le saisissement de l’être devant la majesté de Dieu, devant sa manifestation.

Seigneur, aujourd’hui encore ton peuple se rassemble pour la prière, aujourd’hui encore tu viens à la rencontre de ton peuple. Donne-nous de reconnaître et accueillir ta présence. Rends-moi attentive aujourd’hui aux signes de ta présence, aux signes de ta venue.

mardi 29 novembre 2011

Peuple en prière

Or il arriva tandis qu’il [= Zacharie] accomplissait son service sacerdotal devant Dieu, selon le tour de sa classe, il fut désigné par le sort pour entrer dans le sanctuaire du Seigneur et y brûler l’encens. Et toute la multitude du peuple était priant au dehors à l’heure de l’offrande de l’encens.
     Luc 1, 8-10

Viens Esprit de Jésus, viens inscrire en nos cœurs ta Parole
Viens Esprit de Jésus, viens nous tisser en communion tandis que nous lisons ces versets
Viens Esprit de Jésus, fais monter la prière en nos cœurs

Luc nous présente les rites de prière au Temple. Et plus spécialement un jour marquant pour Zacharie, en effet, être désigné par le sort pour entrer dans le sanctuaire du Seigneur et offrir l’encens était un événement pour un membre de la classe sacerdotale.

Parmi les prêtres officiant ce jour-là, un seul est ainsi désigné. Il lui revient de pénétrer plus avant dans le sanctuaire, devant Dieu. L’encens témoigne de la prière des hommes. Zacharie va porter ces prières devant Dieu. Et ce geste est soutenu par la prière de tout le peuple qui se tient à l’extérieur.

Intense communion entre le peuple qui soutient de sa prière ce moment d’offrande.

Seigneur, rassemble ainsi nos cœurs en la prière, nous sommes des êtres fragiles, vulnérables, et tu nous donnes de nous tenir devant toi. Viens nous tisser en communion, que nous soyons peuple en prière, nous accompagnant les uns les autres, en notre chemin de prière, en notre chemin de foi.

lundi 28 novembre 2011

Pas d'enfant

Mais il n’était pas d’enfant à eux, car Elisabeth était stérile et l’un et l’autre étaient avancés dans leurs jours mêmes.
         Luc 1, 7

Viens Esprit habiter nos cœurs, tandis qu’ils scrutent les Ecritures
Viens Esprit nous révéler la vérité de ces paroles en nos vies !

Situation bien étrange pour un homme de la Bible : un couple juste, marchant dans les commandements du Seigneur, est sans enfant. Dans l’Ancien Testament, la stérilité est régulièrement présentée comme une honte, elle est parfois un châtiment. L’histoire d’Abraham est marquée par la stérilité de Sarah son épouse. Rachel l’épouse préférée de Jacob est aussi stérile. Mikal s’est moquée de David qui dansait devant l’arche, il n’ira pas vers elle, la condamnant ainsi à la stérilité.

Pas d’enfant…
Ce verset nous dit le manque de ce couple, leur blessure,…  ils n’ont pas eu d’enfant, et maintenant vient s’ajouter l’âge : tous deux sont avancés en âge… On pourrait traduire, ils n’ont pas eu d’enfant, et ont perdu espoir d’en avoir.

Je regarde ce couple, ce manque et cette blessure ne les ont pas fermés, ne les ont pas détournés du Seigneur. Ils sont justes devant Dieu, nous avait dit le verset précédent. Ils marchaient dans la voie des commandements, ces commandements étant depuis l’origine comme une proposition de bonheur faite à l’homme : fais cela et tu vivras, et tu seras heureux sur la terre que Dieu te donne…

Ils portaient ce manque comme un long désir sans doute.

L’hymne de ce matin aux vigiles, chantait : Voici le temps du long désir, où l’homme apprend son indigence, chemin creusé pour accueillir Celui qui vient combler les pauvres… Pourquoi l’absence dans la nuit, le poids du doute et nos blessures, sinon pour mieux crier vers lui, pour mieux tenir dans l’espérance… Vainqueur du mal tu nous diras : je suis présent dans votre attente.

Avec Zacharie et Elisabeth, aujourd’hui je porte sous le regard de Dieu, les manques et les blessures de ma vie, de mes relations, de notre terre, de notre société, de notre humanité… qu’ils ne soient pas chemins de fermeture ou de désespoir, mais creuset d’espérance. Qu’ils ne nous tiennent pas à l’écart de notre Dieu, mais nous le découvrent désirant avec nous…

Sois présent Seigneur à notre terre de désir !

dimanche 27 novembre 2011

Justes, en marche

Il y avait aux jours d’Hérode, roi de Judée, un prêtre du nom de Zacharie, de la classe d’Abia. Sa femme était des filles d’Aaron et son nom : Elisabeth. L’un et l’autre étaient des justes devant Dieu, marchant irréprochables, dans tous les commandements et les ordonnances du Seigneur.
    Luc 1,5-6

Viens Esprit,
Viens me partager ces paroles, pour qu’elles prennent vie en ma vie
Qu’elles donnent vie à ma vie !

Aux jours d’Hérode, roi de Judée
Nous ne sommes pas dans la légende, mais dans l’histoire et Luc essaie de nous situer au mieux dans l’échelle du temps, et dans l’espace. Nous sommes en Judée, à l’époque du roi Hérode. Il aurait régné entre 37 et 4 avant notre ère.

Un prêtre du nom de Zacharie
Zacharie, ce prénom vient d’une racine hébraïque, il signifie Dieu s’est souvenu. De quoi te souviens-tu Seigneur, tandis que commence ainsi le récit de Luc ? Les psaumes que nous chantons chaque jour, nous disent que tu te souviens de ton alliance, tu es le Dieu fidèle à ta promesse…

de la classe d’Abia
Abia autre prénom hébreu qui signifie « Son Père est Dieu ». Il s’agit de la huitième classe sacerdotale (cf 1  Ch 24, 10). Nous sommes dans une famille croyante, au service de Dieu. La classe d’Abia n’est cependant pas dans les classes sacerdotales principales.

Sa femme, une des filles d’Aaron
Aaron, frère de Moïse est l’ancêtre de la famille sacerdotale. Cette partie de la famille de Lévi est tout particulièrement chargée des sacrifices au Temple.

Son nom Elisabeth
Elisabeth : voici encore un nom de racine hébraïque. Mais l’étymologie en est incertaine. Certains pensent qu’il signifie « Dieu est mon serment », d’autres penchent vers la signification : « Mon Dieu comble » ou « Dieu est plénitude ».

L’un et l’autre étaient des justes devant Dieu
La justice est définie en rapport à Dieu. C’est devant lui qu’est évaluée toute justice, c’est à lui qu’il convient de s’ajuster !

Marchant irréprochables dans tous les commandements et les ordonnances du Seigneur
La justice de Zacharie et d’Elisabeth n’a rien de figé: ils sont en route… ils marchent dans les commandements et ordonnances du Seigneur. L’obéissance à la loi de Dieu n’est pas privation de liberté, mais mise en route, chemin de vie. Zacharie et Elisabeth ont pris ce chemin de vie…

Je laisse leurs prénoms danser dans ma tête : Dieu se souvient, il comble, il promet, fait serment… Ainsi est gravée en leur existence la bonté de Dieu, sa fidélité…
Je les regarde marchant dans la voie de Dieu…

Seigneur, conduis-nous sur tes chemins, apprends-nous la justice qui te plait.
Seigneur, béni sois-tu pour tous ces êtres qui marchent en ta présence.

samedi 26 novembre 2011

Pour toi, ami de Dieu

Puisque beaucoup ont entrepris de mettre en ordre un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous,
selon ce que nous ont transmis ceux qui furent dès l’origine les témoins oculaires et qui sont devenus serviteurs de la Parole,
il m’a semblé bon à moi aussi, ayant tout suivi attentivement depuis l’origine, de rédiger avec soin pour toi, un écrit suivi, excellent Théophile,
pour que tu reconnaisses la solidité des paroles que tu as reçues.
       Luc 1,1-4

Viens Esprit de Jésus, ouvre mon cœur à la Parole
Viens Esprit de Jésus, me révéler ta vie, ton amour.

Tandis que nous allons chanter aujourd’hui les premières vêpres de l’Avent, nous entamons la lectio sur l’œuvre de Luc. Elle comprend deux volumes : l’évangile et les Actes des Apôtres. Luc écrit pour des chrétiens venus du paganisme et non du judaïsme.  

Pour inaugurer son premier livre, Luc commence par un sommaire où il présente son intention.

Plusieurs (ou beaucoup ?) ont déjà rédigé un évangile, Luc ne se sent pourtant pas dispensé de se mettre à son tour à l’ouvrage.

Pourquoi écrire à nouveau, si d’autres l’ont déjà fait ? Luc a découvert Jésus, a vécu de sa Bonne Nouvelle, il veut à son tour la transmettre. Impossible pour lui de se taire, une fois l’expérience de Jésus faite, impossible pour lui de ne pas vouloir partager à son tour.

Alors Luc s’est mis à l’ouvrage, comme un historien de son temps, il a collationné les informations, informations recueillies auprès des témoins oculaires de la vie de Jésus.

Des témoins oculaires qui sont devenus serviteurs de la Parole. Ce que leurs yeux ont vu s’est traduit en une Parole.

Cet écrit Luc le destine à un certain Théophile. Il nous est par ailleurs inconnu. Théophile est un prénom grec  d’heureuse signification : « ami de Dieu » ou « aimé de Dieu » pourrions-nous comprendre. Derrière ce personnage qui a pu exister et être le premier destinataire de l’évangile de Luc, peuvent se glisser tous ceux et celles qui, amis de Dieu, se sont mis à l’écoute de ce message. Nous tous qui aujourd’hui, découvrons à nouveau ces pages.
Ce récit, Luc le compose avec soin, il y met tout son zèle, afin que nous puissions découvrir la solidité de la foi chrétienne, la solidité des événements qui l’ont fondée.

Jésus, je te rends grâce pour cet Evangile, pour ce labeur de Luc. Je te rends grâce pour tous ceux et celles qui de génération en génération l’ont transmis jusqu’à nous.

vendredi 25 novembre 2011

Au terme du chemin...

Au terme du parcours, monte en mon cœur une immense action de grâce !
Merci à Jean, merci à notre Dieu pour cette Parole qui demeure et rejoint nos quotidiens pour les transfigurer ! Merci à vous tous et toutes pour ce chemin de lectio en communion.

Un an de lectio partagée autour de st Jean. Un an, à la recherche du visage de Jésus, à l’écoute de sa Parole,…

Le Verbe qui était au commencement (1,1) est venu jusqu’à nous ! Il nous révèle le Père, que nul n’a jamais vu. Il partage notre humanité en plantant sa tente parmi nous !

En l’accueillant au creux de mes jours, ma vie est comme une terre, labourée, ensemencée.

Seigneur ta Parole germe en nos cœurs !
Seigneur, tu viens habiter parmi nous.

Tu as soif ! Permets que je réponde à ta soif !

Tu appelles ! Tu invites ! Que nous recevions cet appel, et mettions chaque matin nos pas dans les tiens.

Tu nous révèles le Père, tu partages son intimité, et tu nous invites à ce partage. Apprends-nous à dire « Père » !

Tu interroges : « M’aimes-tu ? »
Entends Seigneur la réponse de mon cœur !

jeudi 24 novembre 2011

Il demeure

Jn 21, 20-25  reprise

Viens Esprit de Jésus, grave en mon cœur, la parole de feu, la parole de lumière
Viens Esprit de Jésus, donne-moi de boire à la source des Ecritures
Viens Esprit de Jésus, habite mon cœur, éclaire mon chemin

En relisant les versets  déjà médités ces derniers jours, en les priant, je reçois Jean comme compagnon sur la route. Oui, il demeure Seigneur, à nos côtés ton disciple aimé. Il demeure en nous confiant son Evangile, en nous livrant son témoignage. Oui, il demeure, Seigneur, ton disciple, nous conduisant à toi.
Et lorsque nous l’accueillons en notre vie, il n’a de cesse de s’effacer devant toi. IL nous dispose à ta venue, comme tu disposes à la venue du Père.

Merci Seigneur pour la génération de témoins qui nous ont confié ta parole, ton message, et nous permette d’en vivre aujourd’hui encore !

mercredi 23 novembre 2011

Encore bien d'autres choses...

Il est aussi de nombreuses autres choses que Jésus fit, si celles-ci étaient écrites, une par une, le monde entier lui-même ne pourrait, je pense, contenir les livres écrits.
     Jean 21,25

Viens Esprit de Jésus, grave en mon cœur ta parole, et donne-moi d’en vivre.

Déjà en 20, 30-31 il avait été dit que cet évangile ne rapportait pas tout le menu de la vie, gestes et paroles, de Jésus. Le dernier verset de l’évangile revient sur ce thème, comme pour dire que le point final n’en est pas un. Comme pour dire, l’impossibilité de tout dire, de tout rapporter. Il nous tourne vers Jésus, nous invite à nous attacher à Jésus lui-même, en demeurant ouverts à un au-delà des mots de l’Evangile lui-même.

Seigneur, donne-moi à travers ma lectio de te rencontrer, donne-moi d’écouter ta voix, pour en vivre, pour te laisser prendre place en mon cœur. Seigneur viens aujourd’hui encore marcher sur nos routes, annoncer ta bonne nouvelle, nous révéler le visage du Père.

mardi 22 novembre 2011

Celui-ci est le disciple qui témoigne

Celui-ci est le disciple qui témoigne de cela, et qui a écrit cela, et nous savons que son témoignage est vrai.
    Jn 21, 24

Viens Esprit Saint, viens témoigner en mon cœur de cette parole, que je l’accueille et en vive.

Le disciple bien-aimé est ainsi désigné témoin par excellence. Il témoigne dit le texte, utilisant un verbe au présent, tandis que l’écriture est du passé : il a écrit cela.  Comment témoigne-t-il aujourd’hui encore, sinon par cet écrit qu’il a laissé. Ainsi le disciple bien-aimé, demeure-t-il à travers les siècles, comme l’avait annoncé Jésus au passage précédent. Il n’avait pas dit que le disciple ne mourait pas  mais qu’il demeurerait.

Et de l’authenticité de son témoignage, la communauté johannique rend compte : nous savons que son témoignage est vrai.  
Ainsi nous sommes invités à accueillir cet évangile comme le témoignage du disciple bien-aimé.

Seigneur ouvre mon cœur à ta Parole de lumière. Ouvre mon intelligence aux Ecritures. Donne-moi en accueillant cet Evangile en ma vie, de me conformer de tout cœur à son message.

Mon Seigneur et mon Dieu ! Sois aujourd’hui ma lumière, mon chemin, ma vie !

lundi 21 novembre 2011

Si je veux

Jésus lui dit : « Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ? Toi, suis-moi. » Sortit donc chez les frères la parole que ce disciple ne meurt pas ! Mais Jésus n’a pas dit « il ne meurt pas », mais « si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne ».
     Jean 21, 22-23

Viens Esprit de Jésus, viens habiter mon cœur et l’instruire.

A lire ces versets il semble qu’un bruit s’est répandu dans la communauté johannique, disant que Jean ne mourrait pas avant le retour du Christ. On retrouve dans les premières lettres de Paul cette même idée que le retour du Christ parmi les siens ne saurait tarder, et cette question ce qui adviendra de ceux qui sont morts avant ce retour.

 Face au bruit qui circule, vient une réaffirmation de la parole de Jésus : il n’a pas dit que le disciple bien-aimé ne mourrait pas, mais « si je veux qu’il demeure… »

A Pierre qui interroge sur le sort du disciple aimé, Jésus répond finalement : Que t’importe, suis-moi ! Comme un refus  de vivre dans la supputation du futur. C’est l’aujourd’hui qu’il s’agit de vivre. En cet aujourd’hui, Pierre est appelé à suivre.

Le disciple bien-aimé est appelé dans l’aujourd’hui à demeurer… Ce verbe avait retentit dès le premier chapitre de l’évangile lorsque deux disciples de Jean se sont mis à suivre Jésus, et ont demeuré avec lui (Jn 1, 39). C’est aussi l’attitude fondamentale demandée à tout disciple (Jn 15).

Suivre dit une démarche de foi, demeurer une démarche d’amour. Les deux sont liés.

Seigneur, fais-moi demeurer en ton amour, que je puisse jour après jour mettre mes pas dans les tiens, quel que soit le chemin où tu marches.

dimanche 20 novembre 2011

S'étant retourné

S’étant retourné, Pierre aperçoit, les suivant, le disciple, celui que Jésus aimait, celui-là même qui s’étant penché vers sa poitrine durant le repas, avait dit : « Seigneur, qui est celui qui te livre ? » Pierre ayant donc vu celui-ci, dit à Jésus : « Seigneur, celui-ci, quoi ? »
          Jn 21, 20-21

Viens Esprit de Jésus, éclaire mon cœur, tandis que je lis cette Parole.

Au passage précédent, Pierre a vécu une rencontre avec Jésus, il a confessé son amour, et Jésus l’a confirmé en sa mission pastorale. Ils semblaient seuls au monde, en cet instant.

Et voici, que soudain, Pierre, par sa façon de se retourner, quitte le face à face, et découvre la présence de l’autre disciple, les suivant.

Jésus vient d’inviter Pierre une nouvelle fois à le suivre, et voilà qu’un autre s’est lui aussi mis à suivre… Un autre, qui n’est pas n’importe quel autre : celui que Jésus aimait, celui qui avait connu une telle intimité près de Jésus, qu’au moment de la dernière cène, il avait pu se pencher sur la poitrine de Jésus, pour lui demander qui était celui qui était le traître.

Lui suit déjà, sans que Jésus ait eu besoin de l’y inviter ou encourager. Et Pierre en sa mission pastorale interroge sur la destinée de ce disciple…

La question de Pierre n’est pas claire : littéralement : celui-ci, quoi ? On comprend, qu’en est-il de lui ? que lui adviendra-t-il ? ou que sera sa mission ?

Pierre reçoit une mission clé au service des disciples de Jésus, il s’interroge sur ce disciple aimé, qui a eu une position clé au long des heures de Galilée comme aux heures de Jérusalem, de la passion et de la résurrection…

Seigneur, donne-moi de t’accueillir, de recevoir de toi la place que tu me proposes en ton peuple, et d’accueillir les autres, et la mission que tu leur confies.

jeudi 17 novembre 2011

Qui es-tu ?

Jn 21

12Jésus leur dit : « Venez manger. » Aucun des disciples n'osait lui poser la question : « Qui es-tu ? » : ils savaient bien que c'était le Seigneur. 13Alors Jésus vient ; il prend le pain et le leur donne ; il fit de même avec le poisson. 14Ce fut la troisième fois que Jésus se manifesta à ses disciples depuis qu'il s'était relevé d'entre les morts.

Esprit de connaissance, vois notre désir, réponds à notre attente, nous qui demandons aussi « Qui es-tu ? »

ils savaient bien que c'était le Seigneur : ils savent, mais ils voudraient quand même poser la question, s’en assurer, mais ils n’osent pas… puisqu’ils savent… Comme nous, les disciples savent et ne savent pas : connaître par la tête, ce n’est pas connaître par le cœur. Même si Jésus est compagnon de chaque jour, il reste le plus grand des mystères et nous voudrions aussi si souvent lui poser la question : « Qui es-tu ? » Qui es-tu, toi qui viens au secours de tes amis en désespoir sur le lac, toi qui es capable de te manifester par les plus grands signes, toi aussi qui es capable d’implorer un peu de poisson à poser sur ton feu de braise…


Alors Jésus vient : il vient ? Le même verbe que pour les deux autres manifestations de Jésus aux disciples, celles où ils étaient réunis dans la maison. Un verbe tout simple, mais inattendu à ce moment du récit. Comme une venue nouvelle, différente au moment du partage du pain et du poisson, au moment où Jésus prend et donne. Comme Jésus « vient » dans l’eucharistie ?


Ce fut la troisième fois que Jésus se manifesta : le premier et le dernier verset du récit se répondent : le but est réalisé : trois manifestations pour dépasser les trois jours au tombeau.



Seigneur, qui es-tu ? La question des disciples au terme de leur parcours avec toi reste la nôtre. Nous savons que tu es « le Seigneur », mais tu continues à te révéler à nous au long des jours. Grand est notre désir de te « connaître » : donne-nous d’oser te poser sans fin cette question : " Qui es-tu ? "

mercredi 16 novembre 2011

Apportez ces poissons

Jn 21

10Jésus leur dit : « Apportez donc ces poissons que vous venez de prendre. » 11Simon-Pierre remonta donc dans la barque et il tira à terre le filet que remplissaient cent cinquante-trois gros poissons, et quoiqu'il y en eût tant, le filet ne se déchira pas.

Esprit de partage, nous ne pouvons apporter que ce que nous avons reçu : accorde-nous d’ouvrir largement nos cœurs et nos esprits à ce que tu veux nous révéler ce matin.

Apportez donc ces poissons : Pierre, toujours actif, s'empresse d'exécuter l'ordre de son Maître, et les disciples, heureux d'une telle pêche, se donnent le plaisir de compter les poissons. St Jérôme dit que 153 est le nombre total des espèces de poissons, et ce chiffre représenterait l'universalité des nations. Ou la mention de ce chiffre précis est-elle de ces détails qui indiquent simplement que l'auteur fut témoin des faits qu'il rapporte… ? 153, est-ce tellement de poissons dans un filet, même s’ils sont gros… ?

le filet ne se déchira pas : preuve de la perfection du « miracle » ?? Mais alors pourquoi Luc raconte-t-il, lui, que « leurs filets se déchiraient » (Lc 5,6) : preuve de la surabondance de la pêche ??

Sans réponse sur ces questions, je préfère entendre les mots de Jésus : "Apportez ces poissons !". Il fait don à ses apôtres d’une pêche surabondante, et ce don même devient partage. En un seul mouvement, Jésus leur indique : jetez… vous trouverez… apportez… Ne gardez pas pour vous ce que vous avez reçu, mettons-le en commun, pour que cela même parle d’amitié partagée… et de résurrection.

Quelques poissons tirés de l’eau deviennent signe : depuis Elie, nous savons que notre Dieu n’a pas besoin d’impressionner : pas de tremblement, de vacarme ou d’ouragan... la brise légère de l’Horeb devient souffle du large sur un rivage… sur tous nos rivages.


Seigneur Jésus, ouvre nos yeux aux traces de ton passage : l’humble signe de quelques poissons partagés dira plus que toutes les déclarations. Donne-nous un coeur attentif.

mardi 15 novembre 2011

Un feu de braise

Jn 21

8Les autres disciples revinrent avec la barque, en tirant le filet plein de poissons : ils n'étaient pas bien loin de la rive, à deux cents coudées environ. 9Une fois descendus à terre, ils virent un feu de braise sur lequel on avait disposé du poisson et du pain.

Esprit brûlant d’amour, conduis-nous au lieu de la rencontre.

Les autres disciples : plus pragmatiques, ils font la dernière centaine de mètres jusqu’au rivage pour y amener le fameux filet. Une fois descendus à terre, il découvre que le barbecue est fin prêt sur la plage…

un feu de braise : ce mot ne se lit ailleurs dans la Bible qu’en Jean 18, 18 : c’est auprès de ce feu que Pierre a renié Jésus ! Voilà qui n’a pas l’air d’une coïncidence ! Peut-on y lire le besoin profond de Pierre d'entendre de la bouche de Jésus une parole de pardon ?

on avait disposé du poisson et du pain : pourquoi ce pronom impersonnel alors qu’il ont reconnu Jésus ? Jean hésite-t-il à lui attribuer cet humble préparatif du repas : du pain et quelques poissons sur un feu ? Ce que veut Jésus, l'évangéliste nous l'a dit au verset 1 : c'est « se manifester » à ses disciples, les convaincre complètement de sa résurrection ; et, pour cela, il entre avec eux dans une relation personnelle, dont la plus directe est de partager un repas. Non pas « quelque chose » à manger pour prouver qu’il était vivant (Lc 24, 41), mais un vrai repas d’amis, où chacun apporte sa part : au poisson sur les braises, on ajoutera le poisson tiré du filet.

Chez Hanne, le braisier avait attiré Pierre transi de froid, lui qui suivait Jésus et l’a vu être entraîné chez le Grand Prêtre, un braisier dans la nuit obscure comme le cœur de Pierre, un braisier entouré de soldats, d’ennemis.

Au bord du lac, le braisier s’offre dans la lumière de l’aube, et auprès de ce feu, il y a quelqu’un qui invite au repas partagé. Le lien est renoué : Pierre court vers son Seigneur qui l’attend. Cette fois, c’est la chaleur de l’amitié qui rayonne.


Seigneur Jésus, tu nous offres de nous réchauffer à la chaleur de ton amitié : je t’en rends grâce !


lundi 14 novembre 2011

Vous trouverez

Jn 21

6Il leur dit : « Jetez le filet du côté droit de la barque et vous trouverez. » Ils le jetèrent et il y eut tant de poissons qu'ils ne pouvaient plus le ramener. 7Le disciple que Jésus aimait dit alors à Pierre : « C'est le Seigneur ! » Dès qu'il eut entendu que c'était le Seigneur, Simon-Pierre ceignit un vêtement, car il était nu, et il se jeta à la mer.

Esprit généreux, donne-nous d’entendre les promesses de Jésus et d’y croire.

Jetez le filet du côté droit : quel ordre bizarre… comme s’il y avait des poissons d’un seul côté de la barque ! Eux qui ont en vain lancé le filet toute la nuit, à droite et à gauche, les voilà face à un ordre apparemment irrationnel… mais l’homme ajoute : « et vous trouverez » : la promesse suit l’ordre incompréhensible. Jésus est un homme de promesse, il nous en fait beaucoup, et si nous ne comprenons pas souvent les chemins sur lesquels il nous entraîne, nous savons qu’il est toujours fidèle à ses promesses.

Ils le jetèrent : geste de confiance, ou acte de ceux qui n’ont rien à perdre à essayer ? Même si nos motivations ne sont pas toujours des plus pures, il importe de quand même exécuter ce que demande le Seigneur...

ils ne pouvaient plus le ramener : surabondance ! Telle est la constante de tous les dons de Jésus : rappelons-nous les corbeilles de pain…

« C'est le Seigneur ! » après le vide du tombeau, ici c’est le trop-plein du filet qui donne l’illumination à Jean : il est le premier, lui qui est aimé, à reconnaître et à proclamer « c’est le Seigneur ! »

Dès qu'il eut entendu que c'était le Seigneur : Pierre n’a pas compris aussi vite, mais il entend Jean, il fait confiance à la parole d’un ami, il s’élance vers Jésus. Lui qui avait eu tellement peur de s’enfoncer dans la mer, le voilà qui s’y jette avec toute son ardeur. Il en oublie ses poissons : seul compte de rejoindre son maître, comme s’il cherchait cet instant d’intimité qu’il n’a plus connu depuis le regard de Jésus (Lc 22,61) dans la cour du palais du Grand Prêtre…


J’entends ta promesse, Seigneur : « Vous trouverez ! ». Je sais que tout ce dont nous avons besoin pour vivre nous est donné au fur et à mesure. Au bout de la nuit, il y a toujours une promesse qui veille…

dimanche 13 novembre 2011

Un peu de poisson

Jn 21

4C'était déjà le matin ; Jésus se tint là sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c'était lui. 5Il leur dit : « Eh, les enfants, n'avez-vous pas un peu de poisson ? » —« Non », lui répondirent-ils.

Esprit Saint, tu viens creuser nos manques pour nous permettre d’accueillir la vie en abondance !

C'était déjà le matin : toute nuit a une fin, et voici que le soleil pointe par-dessus les collines de Galilée, annonçant un jour nouveau. La barque se rapproche du rivage.

Jésus se tint là : quelqu’un est sur le rivage, « debout » comme le ressuscité.

les disciples ne savaient pas : encore cette ignorance… on peut comprendre l’étonnement d’une première rencontre avec Jésus ressuscité, mais, eux, l’ont déjà vu plusieurs fois ! Et si nous étions toujours incapables de le reconnaître, et si cela devait nous être donné à chaque fois…

Eh, les enfants : oui, ils sont vraiment orphelins, ces « enfants » ! Mais quelle tendresse dans ces mots.

n'avez-vous pas un peu de poisson ? Et, en plus, il demande : il demande du poisson à ces pêcheurs, juste « un peu » de poisson.

« Non » : et ils doivent répondre qu’ils n’en ont pas ! Avouer leur incapacité, leur manque de la chose la plus évidente, celle qui devrait leur appartenir de droit : du poisson pour des pêcheurs ! Qu’il a dû être difficile à prononcer, ce « non » ! Mais ils ont ainsi reconnu leur manque, ce creux qui permet d’accueillir du neuf.

Luc raconte un épisode similaire, mais, à l’inverse, chez Luc, la nuit où les filets sont restés vides est contée avant le compagnonnage avec Jésus. « Nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre » disait celui qui n’était encore que Simon (Lc 5,5). La surabondance est annoncée dès le départ et réalisée quand la mission de Jésus est accomplie.


Seigneur, tu nous mendies « un peu de poisson », tu veux avoir besoin du peu que nous pouvons apporter. Je te rends grâce de nous associer ainsi à ton œuvre et je veux répondre à cette confiance que tu mets en nous.

samedi 12 novembre 2011

Cette nuit-là

Jn 21

1Après cela, Jésus se manifesta de nouveau aux disciples sur les bords de la mer de Tibériade. Voici comment il se manifesta. 2Simon-Pierre, Thomas qu'on appelle Didyme, Nathanaël de Cana de Galilée, les fils de Zébédée et deux autres disciples se trouvaient ensemble. 3Simon-Pierre leur dit : « Je vais pêcher. » Ils lui dirent : « Nous allons avec toi. » Ils sortirent et montèrent dans la barque, mais cette nuit-là, ils ne prirent rien.

Esprit saint, éclaire notre nuit et conduis-nous jusqu’au rivage où quelqu’un nous attend.

Après cela : après cette dernière manifestation de Jésus à Jérusalem, mais aussi après toutes les pages de l’évangile de Jean puisque cet appendice ne serait plus de sa plume. Mais qu’importe, transportons-nous à notre tour au bord du lac de Tibériade… D’après Matthieu et Marc, Jésus leur a donné rendez-vous dans sa Galilée natale mais Jean n’en dit rien.

Pas de suspens, d’emblée l’auteur nous annonce le récit d’une « manifestation » de Jésus ; cette fois, ce n’est plus le verbe « venir », très quotidien, qui est employé, mais bien « se manifester » répété d’ailleurs avec instance, verbe grec que l’on peut aussi traduire par « mettre au grand jour ». Le ton a donc changé…, en rapport avec l’ampleur de l’évènement… ? Pourtant cette fois, il n’y aura pas de murs traversés mais une simple présence sur la plage.

On retrouve la petite bande des Galiléens, ils sont 7, toutefois sans André et Philippe, deux inséparables. Ils sont revenus au pays, mais qu’y faire ? Reprendre le travail des jours ? Un peu désoeuvrés, un peu orphelins. La journée s’étire.

Nous allons avec toi : quand le plus entreprenant a une idée, tous s’empressent de le suivre, les pêcheurs et les autres. Le poisson séché n’est pas inépuisable…

cette nuit-là, ils ne prirent rien : l’énergie retombe vite : on a perdu la main, l’ombre recouvre le lac ; jamais nuit n’y fut plus obscure : le Messie est vivant, mais ailleurs.


Seigneur, tes apôtres sont unis, ils sont solidaires, mais, sans toi, ils sont perdus : leur nuit est profonde et ils travaillent en vain. Christ vivant, ressuscité, nous savons que tu n’es jamais loin, jamais indifférent, même si, parfois, les apparences nous trompent. Augmente notre foi en ta présence aimante.

vendredi 11 novembre 2011

Pour que vous ayez la vie

Jn 20

30Jésus a opéré sous les yeux de ses disciples bien d'autres signes qui ne sont pas rapportés dans ce livre. 31Ceux-ci l'ont été pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour que, en croyant, vous ayez la vie en son nom.

Esprit de connaissance, tu parles au travers de l’Ecriture où sont rapportés les signes, tu parles en nos cœurs aujourd’hui…

sous les yeux de ses disciples : oui, Jean et tous les apôtres ont vu vivre Jésus au jour le jour et toute sa vie n’était que signe : c’est son admirable expérience que Jean veut nous transmettre

pour que vous croyiez : vous ? Voilà que Jean s’adresse directement à ses lecteurs, à nous. Il a donc écrit tout son Evangile dans ce seul dessein : pour que nous croyons ! Mais on aura beau y chercher des preuves, des évidences… : Jésus lui-même est la seule preuve !

et pour que, en croyant, vous ayez la vie en son nom : au nom de Jésus lui-même, et donc – puisqu’il est Fils – au nom du Père, de notre Père, a-t-il dit. C’est en croyant en un Dieu qui s’offre avec humilité et tendresse, en un Dieu qui resplendit dans l’extrême vulnérabilité du Crucifié, c’est en croyant en lui que nous recevons la Vie.


Seigneur Jésus, tu nous as dit « Recevez l’Esprit » : lui seul peut nous révéler tout ce que nous devons savoir pour être « croyants » et « vivants » : ouvre nos cœurs à ce don.

mercredi 9 novembre 2011

Bienheureux !

Jn 20

28Thomas lui répondit : "Mon Seigneur et mon Dieu." 29Jésus lui dit : "Parce que tu m'as vu, tu as cru ; bienheureux ceux qui, sans avoir vu, ont cru."

Esprit de Joie, tu nous donnes en partage le bonheur de croire : nous sommes heureux !

Thomas lui répondit : certes Thomas n’a jamais sa langue dans sa poche, pourtant il n’est pas facile de parler face au Ressuscité. Au soir de la découverte du tombeau vide, les disciples sont restés muets devant Jésus, et ce sera souvent le cas (21,12). Seule Marie a dit : « Rabbouni ! » et voilà que Thomas s’exclame : « Mon Seigneur et mon Dieu ». Au premier verset de l’évangile, Jean écrivait : « Le Verbe était Dieu », et Thomas reprend « Toi, mon Seigneur, tu es Dieu ! »

Parce que tu m'as vu, tu as cru : même cela n’est pas une évidence : voir le Vivant, ce n’est pas encore reconnaître en lui son Dieu. Thomas a fait le pas de la foi.

ceux qui, sans avoir vu, ont cru : « ont cru » ? : un temps au passé qui fait référence à l’expérience des premières communautés chrétiennes qui doivent croire sans avoir vu ; qui – comme nous bien sûr – bâtissent leur foi sur le témoignage de ceux qui ont vu.

bienheureux : voici l’ultime et belle béatitude qui nous concerne tous, nous qui voulons mettre notre confiance en Jésus le Christ : heureux sommes-nous !


Thomas, pas plus incrédule que les autres, est celui qui a proclamé Jésus "Seigneur et Dieu" !

Avec lui et tous les croyants de l’histoire, je veux aussi te dire : Mon Seigneur et mon Dieu !

mardi 8 novembre 2011

Deviens !

Jn 20

26Or huit jours plus tard, les disciples étaient à nouveau réunis dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vint, toutes portes verrouillées, il se tint au milieu d'eux et leur dit : « La paix soit avec vous. » 27Ensuite il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici et regarde mes mains ; avance ta main et enfonce-la dans mon côté, cesse d'être incrédule et deviens un homme de foi. »

Esprit de Vie, c’est le Christ Vivant qui se tient au milieu de nous, donne-nous de le reconnaître.

Une semaine est passée, les disciples n’ont pas encore déverrouillé les portes, ils ne sont pas encore partis pour la Galilée, où pourtant Jésus leur a donné rendez-vous… Ils restent en ce lieu où Jésus est déjà venu une fois… et s’il revenait ? Car, sinon, où aller… ?

Ils n’ont pas encore compris que Jésus rejoint les hommes, partout sur leurs chemins...vers Emmaüs ou ailleurs…

Jésus vint, il les retrouve dans la chambre haute, comme s’il venait de monter l’escalier… il vint : le verbe est aussi simple, et déjà employé deux fois… Jean ne parle pas d’apparitions ou d’autres manifestations extraordinaires… Il y a juste ces verrous… Mais Jésus fait fi de tous les verrous, surtout ceux de nos raisonnements, et aussi ceux de nos cœurs. Pour nous rejoindre, il est capable de franchir tous les obstacles si, derrière nos portes verrouillées, c’est lui que nous attendons, comme les apôtres.

Il leur dit : « La paix soit avec vous ». Toujours la même salutation, l’expression de son souhait le plus pressant : la paix, sa paix. C’est bien l’ordre qu’il avait lui-même donné en envoyant ses disciples : « Dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord « Paix à cette maison » (Lc 10,5).

Puis il parle à Thomas. Simplement, sans reproche. Mieux, il répond à son souhait : regarder, toucher son Seigneur vivant.

Il répète : « Avance » : approche-toi, viens près de moi, viens goûter ma tendresse : c’est le moment d’intimité avant l’envoi : « Viens » et « Va », les deux mots qui rythment toute rencontre avec le Christ Jésus.

Puis un ordre, une direction à suivre : « Deviens ! » Devenir un homme de foi : un homme qui se fie à son Dieu ! Parole efficace comme toutes celles de Jésus : il a dit à d’autres : lève-toi, marche, viens dehors… à chacun sa parole de vie. A Thomas, il dit : Deviens ! Et Thomas, le « croyant » pourra partir témoigner à son tour… jusqu’en Inde dit la tradition.


A mon tour, je t’entends me dire : Approche ! Deviens ! Va ! Dans l’intimité ou sur les routes de la mission, jamais tu ne m’abandonnes, toujours tu te manifesteras selon ton bon vouloir de tendresse et d’amour.

lundi 7 novembre 2011

Nous avons vu

Jn 20

24Cependant Thomas, l'un des Douze, celui qu'on appelle Didyme, n'était pas avec eux lorsque Jésus vint. 25Les autres disciples lui dirent donc : "Nous avons vu le Seigneur ! " Mais il leur répondit : "Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je n'enfonce pas mon doigt à la place des clous et si je n'enfonce pas ma main dans son côté, je ne croirai pas !"

Esprit Saint, fais grandir en nos cœurs le désir de la rencontre avec notre Seigneur.

Thomas ! Voilà un apôtre au caractère bien trempé. C’est lui qui, à l’inverse de Pierre – et de tous les autres disciples – ne retient pas Jésus sur le chemin vers sa passion mais accepte même déjà la mort : "Nous mourrons avec lui" (11,16). C’est lui qui ose poser les questions, même lors du dernier soir : "Nous ne connaissons pas le chemin" (14,5). Il est cité dans les listes des apôtres des 4 évangiles, et chaque fois en compagnie de Matthieu, le publicain : ces deux là devaient être bons copains !

Ce soir, donc, il n’était pas là et, quand il est arrivé, les autres lui ont lancé la grande nouvelle : "Nous avons vu le Seigneur !" Exactement comme Marie de Magdala revenue du sépulcre ! Et qu’avaient alors dit les apôtres ? "Ils ne la crurent pas" (Mc 16, 11). Et quand ceux d’Emmaüs revinrent tout joyeux ? Ceux-là étaient deux, et des hommes, donc dignes de foi !! « Eux non plus, on ne les crut pas » (Mc 16,13) Tiens, tiens…

Maintenant, ils ont beau jeu de croire, puisque, eux, ils ont vu ! Mieux, ils ont touché ! (Lc 24,39).

Alors, que demande de plus notre Thomas ?

Non, Thomas n’est pas « l’incrédule », ce sont tous les apôtres qui ont douté, et nous à leur suite : nous sommes tous fait du même bois, marcheurs sur le chemin de la foi…

Avec Thomas, osons exprimer nos doutes sans doute, mais surtout notre immense désir d’approcher Jésus : car n’est-ce pas là toute la peine de Thomas, avoir manqué la rencontre ? Et son défi est surtout manière de l’espérer encore et toujours.


Seigneur, fais que je ne sois pas « absente » lorsque tu viens ! J’espère chaque jour ta venue : fais grandir ma foi.

dimanche 6 novembre 2011

Recevez

Jn 20

21Alors, à nouveau, Jésus leur dit : « La paix soit avec vous. Comme le Père m'a envoyé, à mon tour je vous envoie. » 22Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et leur dit : « Recevez l'Esprit Saint ; 23ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis. Ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. »

Esprit Saint, Souffle de Jésus, je veux te recevoir !

La paix soit avec vous : Jésus s’est fait reconnaître, maintenant les disciples peuvent entendre son souhait de paix. Et ce désir devient don. Cette paix, sa paix, il la leur donne. C’est dans cette paix qu’ils pourront aussi entendre que déjà il les envoie.

Comme le Père m'a envoyé, à mon tour je vous envoie : Jésus s’adresse aux disciples, nous dit Jean. Les synoptiques, eux, parlent d’apôtres. Or « apôtre » signifie « envoyé ». C’est à partir de ce moment qu’ils deviennent véritablement « apôtres », en ce moment où Jésus leur donne part à sa propre mission, où il les envoie, comme il a déjà envoyé Marie de Magdala (Va !). La première rencontre avec le Ressuscité est pour chacun un envoi sur son propre chemin, vers sa mission propre.

il souffla sur eux : Jésus « souffle » sur ses disciples. Comme Dieu « a soufflé » l’haleine de vie pour faire de l’homme, à peine modelé dans la glaise, un être vivant (Gn 2,7). C’était la première création. Le souffle de Jésus ressuscité est celui de la nouvelle création. Il leur transmet sa vie elle-même.

Recevez : et il a ce mot magnifique : Recevez ! Jésus donne mais il invite les apôtres à se mettre debout à leur tour, à être « actifs », à accueillir pleinement et consciemment ce don de l’Esprit qui va les faire vivre, les porter en avant.


Seigneur Jésus, tu transmets à chaque instant ton Souffle de vie, tu es le vivant à nos côtés. Ce matin, j’entends ta demande : « Reçois ! » : ouvre mon esprit, ouvre mon cœur pour que je puisse accueillir ton Souffle.

samedi 5 novembre 2011

Jésus vint

Jn 20

19Le soir de ce même jour qui était le premier de la semaine, alors que, par crainte des Juifs, les portes de la maison où se trouvaient les disciples étaient verrouillées, Jésus vint, il se tint au milieu d'eux et il leur dit : « La paix soit avec vous. » 20Tout en parlant, il leur montra ses mains et son côté. En voyant le Seigneur, les disciples furent tout à la joie.

Esprit Saint, ouvre nos cœurs et nos yeux aux venues de Jésus.

Le soir : le soleil a achevé sa course, le soir est revenu, mais cette nuit-ci n’est plus la même..

le même jour : qu’il dut être long ce jour des énigmes et des espoirs…, qu’il dût être différent pour chacun : Marie de Magadala, les autres femmes, Jean, Pierre, les disciples… ceux d’Emmaüs et les autres… que d’évènements que chaque évangéliste raconte à sa manière.

qui était le premier de la semaine : insistance : on le sait mais on le redit. Car nous sommes au jour de la Résurrection, et les apôtres sont rassemblés, au "dimanche", au jour où se rassembleront les chrétiens au long des siècles en mémorial de ce jour unique.

les portes étaient verrouillées : bien sûr, ils ont peur, et c’est le réconfort qu’ils sont venus chercher. Mais ces verrous tirés soulignent surtout l’inexplicable : la venue de Jésus ! Car il leur faut appréhender cette nouveauté : Jésus vivant, mais plus comme «avant ».

Jésus vint : dorénavant, c’est Jésus qui a l’initiative : les apôtres ne savent ni quoi faire ni où le chercher ; l’attendent-ils ? Sans doute pas. Et voilà qu’il vient, comme il viendra toujours à la rencontre de chacun de ses frères.

il se tint au milieu d'eux : « il se tient debout » dit le verbe grec, il se tient "ressuscité". Et non pas face à eux, mais au milieu des siens, à la fois si proche et si différent : déjà à la fois présence et mystère.

il leur dit : « La paix soit avec vous. » : les apôtres sont muets, peut-être même effrayés, et Jésus les rassure. Mais ce premier mot qu’il leur dit va bien au-delà du petit groupe timoré : la salutation de Jésus est l’expression de son désir pour le monde et pour chacun.

il leur montra ses mains et son côté : il parle et il montre : le Seigneur glorieux est aussi Jésus crucifié. « touchez-moi, regardez… » précise Luc (24,39) : ce qu’ils devaient être incrédules !! La foi n’est donc pas évidente… même face au Christ ressuscité ! Il faudra toujours un acquiescement intérieur face à celui qui jamais ne s’impose.

les disciples furent tout à la joie : avec la paix, la joie est le second fil rouge de toutes les rencontres de Jésus ressuscité.


Tu viens ! Tu viens à nous, rassemblés en ton nom, tu viens, quels que soient les murs et les verrous. Tu viens, si forte soit notre incrédulité, si mince soit notre attente. Car c’est toi la source de notre foi, de notre espérance. Tu es venu, tu es au milieu de nous.