vendredi 29 juillet 2022

Liturgie de la Parole, 17e vendredi TO

(Rosy)

Ouverture

C’est la fête des amis ! Alors, bonne fête à chacun et chacune, à nous tous qui jouissons de ce don si précieux, si essentiel, si vital qu’est l’amitié.

Jésus nous dira « je vous appelle amis », et nous gardons au cœur cette déclaration merveilleuse.

Mais il a aussi montré ce qu’est l’amitié dans le quotidien de sa vie d’homme.  Et, aujourd’hui, nous fêtons une famille amie, 3 frères et sœurs que Jésus aimait… et qui le lui rendaient bien !

« Jésus aimait Marthe, et sa sœur Marie, et Lazare ». Toujours cités dans cet ordre, comme au verset 5 de ce chapitre.

Nous allons donc nous glisser à Béthanie, non pas ce jour où Marthe y accueille Jésus pour un bon repas, mais cet autre moment, plus dramatique, de la mort de Lazare.

Chantons d’abord les psaumes et accueillons la Parole de ce jour.


                                                                                                      Claúdio Pastro

 Commentaire

On devrait pouvoir reprendre tout ce beau chapitre depuis son début. Rappelons seulement

la demande des deux sœurs : « Seigneur, celui que tu aimes est malade. ». Elles auraient pu dire « Lazare » ou « notre frère ». Non, elles le désignent dans sa relation avec Jésus, ou plutôt dans la relation de Jésus vis-à-vis de Lazare « Celui que tu aimes ». Et c’est tout, aucune ajoute : l’amitié n’a pas besoin de mots.

Nous sommes donc dans la maison à Béthanie, Le corps de Lazare est au tombeau et les deux sœurs se désolent. Jésus n’arrive pas… elles s’interrogent sans doute sur ce retard. Mais, comme on le voit si souvent dans les récits de miracles, Jésus agit dans ce que j’appelle « le temps de Dieu » c’est-à-dire pour manifester la plus grande gloire de Dieu et conduire à la foi.

Un messager arrive alors et confie à Marthe seule que Jésus approche. « Marthe », c’est la seule qui porte ce prénom dans la Bible, et ils signifie « dame », « maîtresse », maîtresse de maison comme elle s’est déjà manifestée. Toujours active et dynamique, elle court rejoindre Jésus sur la route. Marie, ignorant la nouvelle, reste assise, tiens, comme elle l’étais, au pied de Jésus, pour l’écouter.

L’essentiel de la péricope de ce jour réside dans le beau dialogue entre Marthe et Jésus. Une magnifique profession de foi, sans doute plus probable sous la plume de Jean que dans la bouche de Marthe, surtout en de telles circonstances. Elle commence, en vérité, par un regret ou reproche… « si tu avais été ici… », y succède un échange sur la Résurrection avec cette phrase de Jésus que nous gardons en mémoire : « je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra » et la question de Jésus : « crois-tu ? ». Toujours la nécessité de la foi pour que Jésus puisse agir. Et Marthe déclare Jésus Seigneur, Christ, et enfin Fils de Dieu, le titre le plus grand et le plus juste qui puisse être attribué à Jésus. Décidément, notre Marthe savait écouter Jésus, même en faisant le service à la cuisine… comme quoi…

La parole de Marthe est comme une prière empreinte de franchise, de confiance, de profession de foi et de reconnaissance de qui est Jésus. Peut-être une voie à suivre pour nous ?

Quand Marie accourra, elle fera le même reproche à Jésus mais elle sera surtout submergée par le chagrin. Et c’est en voyant ses pleurs que Jésus sera aussi pris par l’émotion : l’ami ressent le chagrin des sœurs et pleure alors à son tour. Les témoins y voient un signe de son amitié pour Lazare : « Voyez comme il l’aimait ».

Puissions-nous lire les signes de l’amitié de Jésus et nous en laisser inspirer jusque dans notre prière, dans notre quotidien. C’est à quoi nous invitent les amis de Béthanie. L’icône de Claúdio Pastro peut nous y aider : prenons le temps de contempler les personnages, l’attitude et les larmes de Jésus.

 

Notre Père

Avec Jésus, déclaré Fils de Dieu par Marthe, tournons-nous ensemble vers le Père et demandons-lui que, dans nos vies, tout concoure à la gloire de Dieu.

 

Oraison

 Seigneur Jésus, toi qui as manifesté ta tendresse et ta compassion à tes amis, fais-nous prendre conscience de la merveille de ton amitié : que nous puissions en vivre chaque jour et qu’elle nous apporte force et joie sur nos chemins.

Nous te le demandons avec confiance, toi qui vis avec le Père et l’Esprit Saint, aujourd’hui et pour toujours.

jeudi 28 juillet 2022

Liturgie de la Parole, 17e jeudi TO

 (Danièle)

Introduction

 Dans la 1° Lecture, Jérémie descend à la maison du potier. Il l'observe, occupé à modeler un vase qu'il rate mais il recommence, il est patient. Dieu est comme ce potier, nous sommes l'argile dans la main du Père et il  nous façonne.

Dans l’Évangile de Matthieu, on découvre la parabole du filet du pêcheur, il y a des bons poissons et des mauvais, il faut faire un tri. A la fin de cette parabole, Jésus compare le Royaume des cieux à un maître de maison qui tire de son trésor, du neuf et de l'ancien. C'est une invitation à faire le tri en nous-mêmes, oublier tout ce qui nous encombre, tout ce qui nous freine dans notre marche. A nous de discerner ce qui a de la valeur soit dans le nouveau ou dans l'ancien.

Entrons dans cette célébration en chantant les psaumes !

 Après l’Évangile

Les deux lectures d'aujourd'hui se complètent, elles se répondent.

Jésus dit « à la fin du monde, les anges sortiront pour séparer les méchants du milieu des justes,... il y aura des pleurs et des grincements de dents ». Voilà une phrase qui me met mal à l'aise, à la fin du monde, serai-je du bon côté ?  Jérémie chez le potier me rassure,  il découvre un potier patient, qui recommence son modelage jusqu'à ce que le vase soit parfait. Dieu veut nous faire vivre. Mais Jérémie ne veut-il pas nous faire comprendre qu'il est temps de nous convertir ?

Et Jésus dans l’Évangile nous met en garde, il nous invite à jeter le superflu, à ne garder que le bon qui est en nous, ce qui nous permet d'avancer, de grandir.

Si Dieu est comme le potier et que nous sommes l'argile dans ses mains, Il est prêt à recommencer, à faire de nous ce vase qu'il voudrait que nous soyons. Il sait ce qu'il voudrait que nous devenions. La terre brute n'est pas grand chose mais une fois modelée elle acquiert de la valeur. Oui, nous avons de la valeur aux yeux de Dieu, ne nous jugeons pas !

C'est le potier qui va chercher l'argile. Si Dieu ne s'intéressait pas à nous, il ne viendrait pas nous chercher. Il n'abandonne pas, même si c'est difficile. Nous devons lâcher prise, nous laisser pétrir par lui. Dieu ne se décourage jamais, Il ne renonce jamais à nous faire du bien.

« Le royaume des cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor, du neuf et de l'ancien » Pour recevoir tout ce qu'il nous donne, il faut que nous soyons vides, il faut trier pour faire de la place, c'est à dire être disponibles ; et le potier nous donnera la forme qu'il désire. « La vie demeure avec sa nécessité qui s'impose mais le Royaume se manifestera par la manière qu'aura le disciple de répondre, la manière dont il tirera de son fond »

Le potier agit avec une main à l'intérieur du vase, c'est le travail intérieur du cœur, et l'autre main à l'extérieur, c'est la pression de circonstances extérieures.

Chaque vase est unique avec ses défauts et ses trésors, de même, nous sommes tou(te)s différent(e)s dans la main de Dieu.

« Lorsque Jésus eut terminé ces paraboles, il s'éloigna de là »

« Le Seigneur s'éloigne pour que l'histoire de sa manifestation avance... Pour que d'autres entrent dans la promesse, qu'ils puissent à leur tour figurer ce qui, pas à pas, se développe au sein du monde, sans en être : le Royaume ».(Père Jean Luc Fabre)

Pour terminer, je m'adresse à Dieu, notre potier, avec  un extrait du poème tiré du livre  « Chemins de crête » écrit par Sr Marie Raphaël et illustré par Sr Marie-Bénédicte.

                                     « Efface délicatement, un à un, les mots superflus,

Il en revient toujours : j'en ferai des poèmes

des ailes d'anges, des chants d'oiseaux.

Mon babillage de surface, qu'il ne t’empêche pas

de planter en ma terre, ta pierre de silence ».

 Invitation au Notre Père

 Laissons-nous pétrir par les mains du Père, adressons-nous à lui avec la prière que Jésus nous a apprise.

 Prière finale

 « Seigneur, éternel est ton amour, n’arrête pas l’œuvre de tes mains »

Nous te rendons grâce Seigneur pour ta Parole de chaque jour qui nous nourrit.

Tu nous connais Seigneur, et tu sais que parfois nous hésitons, nous ne savons plus quel chemin prendre. Aide-nous à faire le tri, à  choisir ce dont nous avons besoin et qui est bon pour nous.

Seigneur, dans ton infinie miséricorde, tu donnes sens à notre vie, apprends-nous à nous laisser façonner par toi. Nous te le demandons, à toi qui vis et règnes aujourd'hui et pour les siècles des siècles.

mercredi 27 juillet 2022

Liturgie de la Parole, 17e mercredi TO

Mt 13, 44-46

(Isabelle Halleux)

Introduction

« Seigneur, quand je rencontrais tes paroles, je les dévorais ; elles faisaient ma joie, les délices de mon cœur, parce que ton nom était invoqué sur moi, Seigneur, Dieu de l’Univers ». Jérémie se lamente (Jr 15, 10.16-21), mais que sa prière est belle ! Que son constat est beau ! Et vrai !

La parole de Dieu nous met en joie. C’est ce que nous expérimentons, c’est de ce dont nous vivons.  Cela nous réunit dans le Royaume de Dieu, comme personnes, comme peuple de Dieu. Matthieu nous en parle dans les paraboles (Mt 13, 44-46) : le Royaume nous est vivant. Il est là, aujourd’hui ; il sera là, aussi demain et pour toujours. Nous y croyons. Nous y plaçons notre espérance. Misons sur ce trésor !

Et entrons en prière avec le chant des psaumes.

 Commentaire

Nous sommes au chapitre 13 de l’évangile de Matthieu, là où il nous explique à demi-mots ce qu’est le Royaume des cieux. « Le Royaume des cieux est tout proche » (Mt 4 :17). « Le Royaume des cieux est comparable à … » un homme qui sème, à une graine qui pousse, à du levain qui aère la pâte, à un homme qui cherche, à un filet de pêche jeté. Ces paraboles, ces récits se croisent, se complètent, se nuancent mutuellement.

Les deux paraboles du jour nous disent que ce Royaume c’est comme un trésor, à la fois à découvrir et à espérer. Elles disent comment y participer. Il ne s’agit pas d’un processus capitaliste de vente-gain-profit (je vends mes biens pour en avoir plus, en sachant très bien que je fais). Mais c’est un « processus dynamique », un processus vivant fait de prise de risque, de recherche, de réponse, de création, de vie, d’humanisation, de contemplation. En Dieu.

Il s’agit de miser sur ce trésor, qu’on le trouve par hasard ou qu’il soit le résultat de notre recherche. Peu importe : il est donné. Il s’agit de se « dépouiller » matériellement et peut-être psychologiquement (vendre ce que l’on possède, tourner la page, changer sa vie) pour acquérir une pleine disponibilité spirituelle en vue de cette « richesse » - qui n’est pas possession mais accueil d’un don encore plus grand que celui que nous avons en nous, dans notre champ. Accueil de quelque chose d’unique et de rare : « le » trésor, « la » perle, « Le Royaume de Dieu ».

Il s’agit de mobiliser ce que nous avons en nous, de le remobiliser autrement, en profitant de notre enthousiasme. En écoutant Sa Parole. En répondant à son appel. La joie qui en résulte est vie, rayonnement, mouvement, aventure, croissance. « Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » (Mt 6, 21). Ainsi va le Royaume de Dieu.

 Notre Père

Redisons ensemble, avec confiance, la prière que nous apprise Jésus et qui nous réunit dans le Royaume de Dieu, son Père.

 Prière finale

Nous faisons nôtre la prière de St Anselme : « Seigneur fais que je te cherche en te désirant ; fais que je te désire en te cherchant ; fais que je te trouve en t‘aimant ; que je t’aime en te trouvant. ».

Nous te le demandons...

vendredi 22 juillet 2022

Liturgie de la Parole, sainte Marie Madeleine

 (sœur Marie-Christine)

Introduction

Bonjour et belle fête à Sœur Madeleine et à toutes celles qui portent ce beau nom.

Chercher, désirer, trouver : voici les trois verbes qui reviennent sans cesse dans le passage du Cantique des Cantiques.

Trois beaux verbes qui traduisent l’ardente quête de sainte Marie Madeleine et celle qui devrait être la nôtre. Le Psaume 62 chante « Dieu, tu es mon Dieu je te cherche dès l’aube » et Jésus dans l’évangile pose la question à Marie Madeleine : « Qui cherches-tu ? »

Exprimons notre quête en union avec l’Église et l’humanité, au moyen des Psaumes de ce jour.

 

Méditation

La bien-aimée du Cantique cherche d’abord dans sa chambre, de nuit, celui que son âme désire, et elle ne le trouve pas.

Alors elle prend une décision, qui résonne en moi comme celle du fils prodigue de la parabole de Luc 15 « Oui je me lèverai » ! Un choix, une résolution, mis aussitôt en pratique. C’est un verbe de résurrection. Ainsi commence la route qui nous fait sortir de nos enfermements, de notre nuit.

Elle décide de tourner dans la ville, dans les rues et les places : les lieux de passage. Ce n’est pas la vie fraternelle mais des lieux où l’on se croise sans se rencontrer. Elle n’y trouve pas celui que son âme désire. Pas plus que Marie Madeleine ne trouve son « Seigneur » dans le tombeau-mémorial ! Le mémorial est ouvert, la mort est devenue lieu de la vie, mais Marie ne le sait pas.

Les anges, comme les gardes de la ville du Cantique, sont là pour dire : il n’est pas ici, celui que tu cherches ! C’est déjà une indication précieuse, une invitation à la conversion, à se tourner, mieux, à se retourner, à faire demi-tour, à aller plus loin ou plus profond.

Marie Madeleine ne peut pas faire le deuil de son Seigneur : il n’est plus là, et c’est terrible. Jésus vient la rejoindre, là où elle est, là où elle en est dans son cheminement extérieur et surtout intérieur.

Les yeux embués de larmes ; le cœur lourd et obscurci, elle ne le reconnaît pas ! Cela m’a toujours fascinée. Même quand il est là, il n’est pas facile de discerner la présence de Jésus. S’il n’enlève pas le voile qui recouvre le cœur de Marie Madeleine et le nôtre, nous ne le reconnaissons pas.

Il l’appelle par son nom, il appelle chacun par son nom unique, et c’est bouleversant. L’amour exprimé par cet appel la saisit, comme il a saisi plus tard Paul[1] et peut nous saisir.

Elle se retourne… mais elle s’était déjà retournée et avait « aperçu Jésus qui se tenait là ». Si elle se retournait matériellement une 2ème fois elle lui tournerait le dos ! Ce 2ème retournement est sans doute intérieur. Saisie par cette voix qu’elle reconnaît alors qu’elle ne pensait plus jamais l’entendre, elle pousse le cri du cœur « Rabbouni ! », où éclate toute son affection, sa reconnaissance, sa joie sans borne.

Si la bien-aimée du Cantique a saisi celui que son âme désire, Jésus ne veut pas être retenu. Mais il ouvre une perspective inimaginable : ses disciples deviennent ses « frères ». « Marie se trouve invitée à deviner ce qu’il en est d’elle à ce moment. Introduite dans la même relation, mais en tant que femme, elle est « sœur » de son Maître-Rabbouni, au-delà de tout ce qu’elle peut demander ou concevoir (cf. Éphésiens 3,20). Dans cette Sagesse d’Amour Marie Madeleine peut vivre son Alliance » écrit le Père Simoens[2]. Alliance d’amour, Alliance de vie.

Pour nous aussi ce message est fort : le Père de Jésus est notre Père, notre Dieu, et il fait de nous des frères et des sœurs et de Jésus et entre nous. Nous sommes des créatures nouvelles « le monde ancien s’en est allé, un mode nouveau est déjà né »[3] C’est route.

Que sainte Marie Madeleine soit lumière sur notre route dans la vie filiale et fraternelle. Que nous soyons à notre tour messager de cette Bonne Nouvelle.

 

Introduction au Notre Père :

« Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. » que Jésus ressuscité chante en nous « Notre Père »

 

Prière d’envoi 

Ô Christ Seigneur mort et ressuscité « afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes » mais sur toi, sur le Père, renouvelle en nos cœurs, dans le cœur des croyants et des personnes de bonne volonté la vie filiale et fraternelle.

Que nous soyons saisis par ton amour et te bénissions par toute notre vie.

Toi qui vis avec le Père dans l’Esprit dès maintenant et pour toujours.



[1] 2Corinthiens 5,14, autre lecture proposée pour la fête de sainte M Madeleine.

[2] Père Yves Simoens Selon Jean une interprétation tome 3 p 883

[3] 2Corinthiens 5,17.

jeudi 21 juillet 2022

Liturgie de la Parole, 16e jeudi TO

 (sœur Marie-Raphaël)

Ouverture

« Oui, mon peuple a commis un double méfait : ils m’ont abandonné, moi, la source d’eau vive, et ils se sont creusé des citernes, des citernes fissurées qui ne retiennent pas l’eau ! » (Jr 2, 13)

« Ils regardent sans regarder, ils écoutent sans écouter ni comprendre… le cœur de ce peuple s’est alourdi, ils sont devenus durs d’oreille, ils se sont bouché les yeux… »

Les paroles des prophètes sont rudes : paroles de Jérémie dans la première lecture, paroles d’Isaïe citées par Jésus dans l’évangile. Comment est-ce que nous écoutons / regardons ? Le message de Dieu parvient-il à toucher nos cœurs pour les convertir, ou reste-t-il quelque part à la surface des choses ?

Si Jésus parle en paraboles, ce n’est pas parce qu’il ne veut pas qu’on comprenne, c’est au contraire parce qu’il sait, en fin psychologue, que les images et les histoires racontées pénètrent dans notre intelligence beaucoup plus facilement que les concepts abstraits. Et les premières paraboles qu’il raconte portent précisément sur le fait de parler en paraboles, sur la difficulté d’écouter vraiment. Rendons-nous disponibles en chantant les Psaumes.

Résonances

Voici une parabole pour aujourd’hui. Dans le film « Lunana », Ugyen, le jeune maître d’école venant de la ville dans la vallée est envoyé contre son gré pour enseigner dans un petit village à plus de 5000 mètres d’altitude. Lui, il ne rêve que d’une chose : devenir un chanteur à succès et faire carrière en Australie. La musique qu’il connaît est la musique pop, rythmée, répétitive, électronique, qui sature les radios populaires. Il s’y accroche le plus longtemps possible. Pendant la rude montée sur les flancs de l’Himalaya, insensible à la beauté qui l’entoure, il garde le casque audio vissé sur ses oreilles. Mais soudain, il n’y a plus de réseau. La musique grésille, puis disparaît. Un grand silence l’entoure, vide, éprouvant. Désespéré, il enlève le casque et marche en titubant. Puis, soudain, le silence est déchiré par le chant d’un oiseau : un chant puissant. Le compagnon d’Ugyen lui dit : « cet oiseau est le premier à chanter au printemps. Dès que nous l’entendons, nous avons le cœur en fête ». Ugyen continue à marcher en prenant conscience des bruits de la nature qui l’entoure. Le vent dans les branches, les bruissements, les frôlements, les cris d’animaux : le silence se remplit de sons ! Lors d’une étape au bivouac, ses compagnons de montée fredonnent un chant et il en est tout étonné : « vous aussi, vous savez chanter ? ». Il tend l’oreille à ce chant nouveau, sobre, simple, profond. Arrivé au village, il fait la connaissance d’une jeune femme qui chante le chant des yacks (dont j’ai parlé lundi). Ce chant va le réconcilier peu à peu avec sa situation. Il finit par prendre goût à son travail de maître d’école, il enseigne en chantant. Un jour, il fait venir du matériel scolaire et sa guitare. Il met sa guitare et son talent au service du chant des villageois, et la joie explose dans une danse où participent petits et grands.

La fin du film est remarquable. Quand vient l’hiver, Ugyen redescend dans la vallée, gardant au cœur, comme une blessure, la mémoire du chant très pur de là-haut. Il descend au plus bas, au niveau de la mer, et s’embauche en Australie, dans un pub, comme musicien. Son rôle est d’assurer une sorte de bruit de fond que les gens n’écoutent même pas, mais qui fait partie du décor. Un brouhaha l’entoure : du boucan. Que se passe-t-il dans son cœur ? Soudain, il s’arrête de jouer. Il se fait un grand silence dans le vaste restaurant. Les gens sont surpris, fâchés de ne plus avoir leur bruit de fond sonore. Puis, il y a quelques secondes de suspens qui semblent très longues. Tout le monde écoute : que va-t-il se passer ? Alors, Ugyen ouvre son cœur et sa mémoire et, du fond de lui-même, laisse monter le chant de la montagne, le chant des yacks, le chant du bonheur simple et de la vie véritable.

Celui qui a des oreilles, qu’il entende !

Prière

Seigneur, en toi est la source de vie. Par ta lumière, nous voyons la lumière. Heureux les yeux qui voient ! Heureuses les oreilles qui entendent et les cœurs qui comprennent ! Libère-nous du brouhaha intérieur qui nous empêche d’entendre ta parole ; confronte-nous au vrai silence et rends-nous attentifs au chant qui monte des profondeurs. Ne cesse pas de chanter sur le monde ton chant de miséricorde, de grâce et de paix.

mercredi 20 juillet 2022

Liturgie de la Parole, 16e mercredi TO

(SMJn Noville)

Introduction

Nous voici rassemblés en communauté, en Eglise.

Les deux lectures de ce 16e mercredi du TO peuvent être mises en contraste.

L’extrait du prophète Jérémie nous rapporte le récit de sa vocation.

Et, ce que je veux mettre en évidence, sa réponse : « Ah ! Seigneur mon Dieu ! Vois donc : je ne sais pas parler, je suis un enfant ! »

Quant à l’extrait de l’évangile de Matthieu, il raconte le début de la parabole du semeur : « Voici que le semeur sortit pour semer… »

Deux lectures en contraste : d’un côté la réserve timide de Jérémie qui essaie de se dérober à l’appel et, de l’autre, la prodigalité du semeur qui va de l’avant et ne s’inquiète pas du résultat…

Et nous ?

À quelle parole allons-nous ouvrir notre cœur aujourd’hui ?

Rejoignons la prière du psalmiste, pour présenter au Seigneur les intentions des hommes et femmes de notre temps et chantons, au nom de tous et toutes

« Seigneur mon Dieu, tu es mon espérance… »

 Méditation

Pour conduire plus loin notre méditation sur cette parabole du semeur, je vous citerai un extrait du commentaire d’un Jésuite, Jean-Luc Fabre.

 « Voici que le semeur sortit pour semer… 

C’est d’abord un appel à la générosité : donner de soi, pour que la vie se poursuive…

Le sens oblatif du geste posé par le semeur est renforcé par la liste de toutes les pertes qu’il faut pouvoir endurer, pour qu’un peu puisse donner beaucoup. Rien ne peut se faire sans mon investissement, sans que je m’y mette…

Mais c’est aussi plus profondément la reconnaissance que mon action ne peut d’elle-même produire son résultat. Rien de ce que je fais ne peut produire par mon action seule. … La semence doit rencontrer un bon sol pour produire…

Entrer dans cette manière de voir… c’est l’ouverture pour découvrir l’action de Dieu en notre terre, en notre vie, en ma vie… Dieu agit, travaille avec chacun de nous étroitement et fidèlement, mais il ne le fait pas à notre place, mais avec nous… pas l’un sans l’autre, mais l’un avec l’autre… »[1]

 Aujourd’hui, le Seigneur nous montre ce semeur qui sème sans compter.

Sans nous laisser impressionner par le bord du chemin, les oiseaux voraces, l’accablement du soleil, le sol pierreux ou les ronces, gardons l’Espérance de « la bonne terre » et du « fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un ».

Et lorsque la timidité ou la peur nous guettent, tournons-nous vers notre cœur et faisons mémoire de la parole que le Seigneur adressait à Jérémie et qu’il adresse à chacun de nous : « Ne les crains pas, car je suis avec toi… »

 Temps de silence

 Notre Père

Animés par la confiance, redisons la prière des enfants de Dieu…

Oraison 

Seigneur, ton prophète t’a exprimé sa peur, ses réticences, sa réserve… Et tu lui as confirmé ton compagnonnage. Au semeur de la parabole, à chacun de nous, tu donnes de déployer un geste généreux, afin que nous semions largement. Accorde-nous de renouveler en toi notre force et notre confiance. Tout au long de ce jour, puissions-nous nous laisser inspirer par Toi qui nous dit : « Ne (les) crains pas, car je suis avec toi… ».

Nous te le demandons par Jésus-Christ, ton Fils, qui règnes avec Toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.

 Bénédiction

Que le Seigneur nous bénisse et nous garde…

 

 



[1] https://jardinierdedieu.fr/article-mt-13-1-9-parabole-du-semeur-79862602.html

mardi 19 juillet 2022

Liturgie de la Parole, 16e mardi TO

 (Isabelle)

 Introduction

Nous avons terminé hier la lecture de Michée au chapitre 6 (Mi 6, 1-4.6-8) par ceci : « Homme (… voici) ce que le Seigneur réclame de toi : rien d’autre que respecter le droit, aimer la fidélité, et t’appliquer à marcher avec ton Dieu ». Pratiquer la justice, accueillir la miséricorde, se convertir, c’est donc ce qui est attendu de nous. Le chapitre suivant, que vous allez entendre, continue avec cette belle prière d’espérance : « Seigneur, sois le pasteur de ton peuple (…) Tu lui feras voir des merveilles (…) Tu nous montreras ta miséricorde. Tu fouleras aux pieds nos crimes, tu jetteras au fond de la mer tous nos péchés ! ».

Dans l’Evangile de Matthieu à la fin du chapitre 12 (Mt 12, 46-50), Jésus nous rappelle un autre élément important pour l’avènement du Royaume : la fraternité. Qui est ta mère ? Qui sont tes frères ?

Voici donc dits, dans ces deux textes, ce que le Seigneur attend de ses fils – fils de Dieu, frères en Christ - : justice, miséricorde, conversion et fraternité.

Avant d’écouter ces lectures et de méditer le texte de l’évangile, entrons en prière avec le chant des psaumes.

 

Méditation

Cet évangile a interpellé bien des gens sur la relation de Jésus à sa mère et à ses frères, qu’il semble ici rabrouer ou en tout cas ne pas vouloir recevoir. Beaucoup ont disserté sur Marie, « La Mère » (pourrions-nous être tous mère ?), ou sur La Grande Famille des croyants (tous frères ?). Comme je vous le partageais en introduction, on peut voir dans ce texte un rappel de ce qu’est la fraternité en Christ.

Je vous partage quelques autres réflexions de ma méditation :

La première, c’est que je comprends Jésus quand on le vient le perturber dans son enseignement aux foules pour lui dire que sa famille voudrait lui parler. Quelles qu’en soient les raisons, c’est agaçant ! Et ce n’est pas étonnant qu’il réagisse ainsi ! La réaction de Jésus est normale - oserai-je dire « humaine » ?

Deuxième réflexion : « lekh- lekha »[1]. Nous connaissons bien ces mots du livre de la Genèse (Gn 12, 1) : « Quitte ton pays, ta famille, et va (lekh-lekha) vers la terre que je te montrerai ». « Pars pour toi ». « Va vers toi ». « Va en toi ». Remplis ta mission. Pour devenir soi-même, pour « grandir », il est nécessaire d’abandonner certaines choses du monde, de prendre la distance physique et émotionnelle nécessaire, notamment avec sa famille[2]. La réaction de Jésus est cohérente. Elle démontre sa maturité pour la mission que Dieu lui confie : en faisant la volonté de Dieu, en devenant lui-même, libre et disponible, il devient pleinement Fils de Dieu. Et il peut accompagner d’autres en chemin.

Troisième point : C’est à ses disciples que Jésus dit « Celui qui fait la volonté de Dieu est pour moi un frère, une soeur, une mère. » Il parle à ceux qui le suivent, qu’il connaît, qu’il enverra en mission, qui témoigneront, qui évangéliseront. La réaction de Jésus est juste. Ceux qui font la volonté de Dieu partagent le même projet de vie que lui. Ils sont de sa famille, une famille réunie par son sang,  unie par l’Amour de Dieu.

Je relis ainsi cet évangile comme un texte qui nous montre :

-          la juste place du Christ en action,

-          la juste place du Christ face à sa cellule familiale - c’est sa mère et ses frères que Jésus est appelé à quitter pour répondre à l’appel de Dieu, son Père des cieux -, et

-          la juste place qu’il nous donne dans le projet divin - une place de frères, de sœurs, de mère, donnée par la conversion ; une place remplie de compassion, de miséricorde d’amour filial et fraternel.

Laissons Jésus nous combler de cette justice et de cette fraternité.


Invitation au Notre Père

Ce sont tes mots, Jésus, notre frère, relayés par tes évangélistes, que nous chantons ensemble.

 

Oraison finale

Seigneur Dieu, nous te remercions de nous considérer comme tes filles et tes fils en Jésus, alors que nous essayons tant bien que mal de faire ta volonté et de t’être fidèle. Donne-nous d’accueillir ta miséricorde, de pratiquer ta justice et d’être dignes de cette fratrie à laquelle Jésus nous associe.

Nous te le demandons, à toi qui vis et règne, avec Jésus, le Christ, en communion avec le Saint Esprit, pour toujours et à jamais.



[1]« Lekh-lekha ». L’appel à Abraham en Genèse 12,1 et les tournures parallèles, Innocent Himbaza  https://www.cairn.info/revue-etudes-theologiques-et-religieuses-2016-1-page-21.htm

[2] De très nombreux versets d’évangile parlent du détachement de soi et d’avec sa famille comme promesse de vie éternelle : il faut « haïr son père et sa mère » (Lc 14 :26 ; Mt 10, 27 ; Mt 19,29). En même temps, il est commandé d’« honorer son père et sa mère »  (Ex 20, 12 ; Ep 6, 2) afin que nos jours se prolongent dans le pays que Dieu nous donne. Le logion 101 de l’apocryphe de Thomas illustre bien cette apparente contradiction : « Celui qui ne haïra pas son père et sa mère comme moi ne pourra être mon disciple, et celui qui n’aimera pas son père et sa mère comme moi ne pourra être mon disciple. »

lundi 18 juillet 2022

Liturgie de la Parole, 16e lundi TO

 (sœur Marie-Raphaël)

Ouverture

Durant ces mois d’été, nous poursuivons notre lecture continue de l’évangile de Mt et parallèlement un parcours à grandes enjambées des prophètes d’Israël. Le texte du prophète Michée que nous entendrons aujourd’hui est connu, il est capital. Il nous fait réfléchir à ce que le Seigneur attend de nous. Le psaume 49 lui fait écho de manière poétique. Il suggère que le « sacrifice d’action de grâce » a plus de valeur, pour Dieu, que tous les sacrifices d’animaux. Oui, notre prière est un lieu de rencontre intime avec le Seigneur, le Dieu de l’Alliance. Notre psalmodie est un sacrement. Offrons à Dieu le sacrifice de louange !

Résonances

Dans le film « Lunana », qui se déroule dans un des villages les plus reculés du Bhoutan, à plus de 5000 mètres d’altitude, on voit une jeune femme assise devant la montagne, à un endroit bien choisi pour que l’écho amplifie sa voix. Elle chante le chant des yacks : en entendant ce chant, les yacks dispersés dans les pâturages des hauteurs retrouvent le chemin du village. Le jeune maître d’école – qui vient de la ville et ne connaît pas tout cela – lui demande : « pourquoi fais-tu cela ? Pourquoi chantes-tu ici ? » Et elle répond : « c’est mon offrande ». Il y a en elle un mouvement spontané qui vient des profondeurs de l’âme et qui la pousse à offrir ce qu’elle a de plus beau. Car la beauté n’atteint sa plénitude, sa véritable raison d’être, que dans le fait d’être offerte, partagée… La jeune fille offre son chant parce qu’elle déborde d’un bonheur tout simple et qu’elle sent qu’elle doit rendre grâce. À qui l’offre-t-elle ? Elle ne s’en préoccupe pas : elle l’offre, c’est tout. Et la nature, l’écho de la montagne l’amplifie, la répercute, prend le relais. Il y a là quelque chose de très pur. Cela rejoint un poème de Tagore : Je me suis assis à tes pieds. Que seulement je fasse de ma vie une chose simple et droite, pareille à une flûte de roseau que tu puisses emplir de musique. (L’Offrande lyrique, no 7).

L’offrande, le sacrifice, est lieu de rencontre avec Dieu. Mais ce qui est beau au départ peut vite être dévoyé. Les prophètes dénoncent les abus : soit une ritualité qui n’a plus rien à voir avec le cœur profond, soit, à l’autre extrême, une obsession du péché et l’impression qu’on n’offrira jamais assez pour apaiser la colère de Dieu.

Entre les deux extrêmes, le prophète Michée offre une réponse limpide.

« Homme, on t’a fait connaître ce qui est bon (la bonté qui est caractéristique de la création de Dieu : et Dieu vit que cela était bon), ce que le Seigneur réclame de toi (ce qu’il cherche en toi, ce qu’il scrute en toi, lui qui connaît le fond des cœurs) : rien d’autre que respecter le droit (faire, agir, mettre en œuvre ce qui est juste), aimer la fidélité (la fidélité hèsèd est un des mots de l’amour : il invite à aimer l’amour !) et t’appliquer à marcher avec ton Dieu (marcher, toujours marcher, ce n’est jamais fini, mais pas seul : marcher avec Dieu qui marche avec nous). »

Prière

Seigneur, nous voulons t’offrir nos vies. Reçois les balbutiements de notre louange, les humbles efforts de notre charité, la persévérance de notre marche, comme une offrande à ta gloire. Que ta grâce transfigure nos vies et les remplisse de ta musique.

samedi 16 juillet 2022

Liturgie de la Parole 15e samedi TO

 ND du Mont Carmel

(sœur Marie-Christine)

Introduction

Bonjour, en ce samedi 16 juillet l’Église fête Notre Dame du Mont Carmel : nous sommes unis de cœur avec nos sœurs et frères carmélites et carmes. C’est au Mont Carmel au XIIe siècle que des ermites se réunirent pour prier et adorer Dieu. Ils prennent pour modèle la Vierge Marie qui retenait les événements et les méditait dans son cœur[1]. C’est à eux que se rattache l’ordre du Carmel.

Les lectures de ce jour sont plus proches de la vigueur du prophète Elie, qui lui aussi vécut sur le Mont Carmel, que de la douceur de la Vierge Marie ! Le prophète Michée dénonce les injustices sociales des riches qui s’emparent des biens de pauvres : rien de neuf sous le soleil, hélas ! En s’emparant de l’héritage des pauvres ils font plus que les spolier de leurs biens, ils leurs volent l’héritage reçu du Seigneur lors de l’arrivée en Terre promise après le long périple de l’Exode. Cet héritage c’est aussi la Torah, chemin de vie pour l’homme, pour toute personne. C’est tout ce qui rappelle l’Alliance conclue par le Seigneur et qui entretient cette Alliance dans les cœurs.

Jésus s’attire l’animosité parce qu’il va à l’essentiel : non la pratique rituelle du sabbat, mais la vie et le bien des personnes ; c’est le passage qui précède, non repris dans la liturgie. « IL est donc permis de faire le bien le jour du sabbat. »[2] Et il guérit. À la synagogue, et tous ceux qui viennent à lui. Guérisons physiques, et guérisons spirituelles. Jésus, tout comme Dieu, a un cœur rempli de compassion : « Tu as vu : tu regardes le mal et la souffrance, tu les prends dans ta main ; sur toi repose le faible, c’est toi qui viens en aide à l’orphelin. »[3]

Que la Vierge Marie nous aide à entrer dans les sentiments du Christ, et à avoir un cœur rempli de compassion pour nos sœurs et frères proches ou lointains. Un cœur qui sache aussi s’émerveiller, rendre grâce, prier, et intercéder.

En communion avec l’Église du ciel et de la terre chantons les psaumes de ce jour.

 Méditation

Jésus a un cœur rempli de compassion : il prend dans sa main le mal et la souffrance, il guérit tous ceux qui le suivent. Il ne peut faire autrement ! Il est selon le cœur de Dieu, tel que Matthieu le décrit avec les mots du prophète Isaïe.

Je vais simplement relire lentement la citation que Matthieu fait d’Isaïe. Que nous laissions Jésus travailler nos cœurs et nous conformer toujours davantage à son image et à sa ressemblance.


« Voici mon serviteur que j’ai choisi,

mon bien-aimé en qui je trouve mon bonheur.

Je ferai reposer sur lui mon Esprit,

aux nations il fera connaître le jugement.

Il ne cherchera pas querelle,

il ne criera pas,

on n’entendra pas sa voix sur les places publiques.

Il n’écrasera pas le roseau froissé,

il n’éteindra pas la mèche qui faiblit,

jusqu’à ce qu’il ait fait triompher le jugement.

Les nations mettront en son nom leur espérance. »[4]


 Introduction au Notre Père

Tournons vers notre Père, Dieu d’amour, de compassion et de miséricorde. Chantons-lui la prière reçue du Seigneur Jésus.

 Prière d’envoi

Seigneur Dieu de tendresse et d’amour, Père de Jésus en qui tu trouves ton bonheur, fais reposer sur tes enfants une part de votre Esprit.

Que nous trouvions notre bonheur à entrer dans les sentiments de Jésus et à nous laisser envahir par la bienveillance, la compassion, la reconnaissance.

Que nous mettions en toi notre espérance.

Par l’intercession de Notre Dame du Mont Carmel et de tous les saints du Carmel, conduis-nous sur le chemin de la vie avec toi par Jésus, dans l’Esprit, dès maintenant et pour toujours.



[1] Luc 219 et 52

[2] Matthieu 2,11-12

[3] Psaume 9B, 14 Psaume après la lecture de Michée.

[4][4] Matthieu 12,18-21 Cf. Isaïe 42,1-4