vendredi 26 février 2021

Liturgie de la Parole, 1er vendredi de Carême

 (sœur Marie-Christine)

Introduction

Bonjour et bienvenue. Ici et par zoom, nous sommes assemblés en Église, malgré notre petit nombre et notre dispersion, à l’écoute de la Parole du Seigneur qui veut notre vie.

« Prendrais- je donc plaisir à la mort du méchant – oracle du Seigneur Dieu –, et non pas plutôt à ce qu’il se détourne de sa conduite et qu’il vive ? » Ainsi nous parle-t-il par la bouche du prophète Ézéchiel.

Est-ce que je crois vraiment que tu veux ma vie Seigneur. Oh, en théorie je crois, mais en pratique ?

« Je crois ! Viens au secours de mon manque de foi !  »(Marc 9,24). Près de toi est l’amour ! (Ps 129)

Exprimons notre prière et notre foi par le chant des Psaumes en notre nom et au nom de toute l’humanité.

 Méditation :

« Qu’il vive » (Ézéchiel 18), que tu vives ! Tel est, Seigneur, le souhait le plus profond que tu prononces sur moi et sur chacun.

Jésus nous parle d’entrer dans le Royaume des cieux. Autrement dit la vie éternelle. Pas dans un futur lointain, après notre mort, si tout va bien ! Non dès maintenant. Comme le dit si bien sœur Anne Lécu[1] dans le livre que nous lisons aux Vigiles : « L’Esprit Saint est la vie éternelle en nous, cette vie qui n’est pas pour après la mort, mais qui est l’inscription éternelle en Dieu de ce qui en nous est vivant. On ne part pas au ciel comme si on allait quelque part, il faut devenir le ciel, il faut que notre vie goûte aujourd’hui, dès maintenant, la vie éternelle »

 Oui, mais comment y parvenir ? « Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. » (Matthieu 5,20) vient de nous dire Jésus.

Surpasser ? Sommes-nous aux JO de la religion ? Alors je déclare forfait !

Le père Radermakers [2] traduit « surabonde ». Cela me parle d’avantage. La surabondance ? Elle ne vient pas de moi, mais de Dieu.

De quoi s’agit-il ?

De sortir de mes comptabilités, de mes donnant-donnant, pour entrer dans la surabondance de Dieu, l’accueillir pour moi-même, et pour les autres.

« Si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère » (Matthieu 5,23)

C’est mon frère, ou ma sœur, qui a quelque chose contre moi, et non moi qui ai quelque chose contre elle ou lui ! Il y a eu négligence, le lien a été cassé. Il s’agit de le recréer.

Quand je viens à l’autel, à la célébration, à l’Office, est-ce que je pense que peut-être ma sœur, mon frère, a quelque chose contre moi ? Non pour culpabiliser ? Mais pour être vraie. Pour essayer de recréer le lien cassé ou distendu.

Si je ne cherche pas à recréer le lien, le frère, la sœur risquent de devenir l’adversaire ! Et on ne s’en sort pas. Quel dommage !

L’adversaire est aussi parfois, souvent, en moi-même. Je me condamne moi-même et  me mets en prison sans possibilité d’en sortir « avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou ».

Comment recréer le lien ? Pas de recette !

Peut-être simplement un changement de regard, dans et par la prière, car tout seuls nous sommes coulés.

Heureusement, il y a ta surabondance, Seigneur.

Pourtant dans la première lecture on dirait que, toi aussi, tu es impitoyable en condamnant le juste qui s’est détourné de sa justice ?

Le psaume répond : «  Oui, près du Seigneur, est l’amour ;près de lui, abonde le rachat. » !

«  Le juste, s’il se détourne de sa justice et fait le mal » devient comme le méchant… et il peut donc toujours se détourner «  de tous les péchés qu’il a commis...il sauvera sa vie. Il a ouvert les yeux et s’est détourné de ses crimes. C’est certain, il vivra, il ne mourra pas. »  Il y a là comme une spirale de la conversion, du changement de direction et de regard, toujours possible.

Ce texte nous ouvre à l’espérance. Si je me sens méchante, en colère, pleine de fiel contre moi-même ou contre les autres, je ne suis pas enfermée dans ces attitudes. Il y a une issue. Je m’en sens incapable ? Impossible n’est pas français, et n’est pas non plus divin !

 « Qu’il vive », que tu vives ! Tel est, Seigneur, le souhait le plus profond que tu prononces sur moi et sur chacun. L’amour, la miséricorde, la possibilité de créer du neuf dans mon cœur et dans celui des autres, proches et lointains, surabondent en toi Seigneur. Donne-moi de t’accueillir encore et encore, et de me laisser transformer par toi.

 Introduction au Notre Père :

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière, Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes adoucissante fraîcheur[3], viens prier en nous la prière des enfants du Père

 Prière de conclusion :

Viens, Esprit, en nos cœurs. Viens en nous, père des pauvres, viens dispensateur des dons, viens lumière de nos cœurs. Lave ce qui est souillé ; baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé. Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé. Pénètre le cœur de tes fidèles ! Qu’ils soient brûlés au feu de la surabondance de ton amour. [4]

Toi qui, avec le Fils, nous conduis au Père et nous fais goûter la vie éternelle dès maintenant et pour toujours.

 

[1] -Anne lécu, Naître à la miséricorde éditions Fidélité 2017 p 17

[2]-Jean Radermakers, Au fil de l’évangile selon saint Matthieu éditions Institut d’Études Théologiques tome I texte

[3]-Voir la séquence de la Pentecôte

[4]-Voir la séquence et le verset de l’alléluia de la Pentecôte

jeudi 25 février 2021

Liturgie de la Parole, 1er jeudi de Carême

 (sœur Marie-Thérèse)

Introduction :

« Lorsque nous avons une requête à présenter aux puissants de la terre, nous n’osons le faire qu’avec humilité et respect. À plus forte raison faut-il supplier le Seigneur Dieu de l’univers en toute humilité et pure dévotion. » [1] nous dit St Benoît dans sa règle au chapitre 20. Esther, avant de présenter sa cause devant le roi Assuérus pour le peuple juif, a fait une très belle prière. Elle chercha refuge auprès du Seigneur, appela le secours du Seigneur en toute humilité et confiance. Aujourd’hui, Jésus nous introduit dans la prière de demande, de confiance et d’abandon. Et comment demander, comment prier ? Demandons-le au Seigneur par les psaumes.

Commentaire :

En guise de commentaire, je voudrais vous partager un extrait du livre de Ghislain Lafont : « Jésus, un pauvre parmi les pauvres ».

L’Évangile de mardi passé nous a montré que « le Christ mettait en garde contre une prière fébrile, agitée, multipliant les paroles, « car votre Père sait ce dont vous avez besoin avant que vous ne le lui demandiez »(Mt 6,8). Inversement, il rejetait un activisme fiévreux, qui se tourne sans prière vers les biens de ce monde, en encourageant des attitudes orientées vers le Royaume des cieux…Cela exclut-il la prière de demande ? Jésus avait déjà suggéré que celle-ci fût sobre et ordonnée, et il en avait donné en modèle le « Notre Père ». Aujourd’hui, l’Évangile souligne que la prière de demande peut être confiante : cette prière sobre et intense s’appuie sur la foi en la bonté du Père dont on nous a déjà dit qu’il sait et dont on souligne maintenant qu’il donne(Mt  7,11). Les verbes : « demandez, cherchez, frappez » ne sont pas à entendre d’une manière angoissée, mais plutôt et inversement d’une prière paisible : vous pouvez demander, chercher, frapper, car vous êtes écouté. N’ayez pas peur de prier, car votre interlocuteur vous aime.» [2]

« Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est aux cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent ! »(Mt 7,11) nous dit Jésus. « N’ayons pas peur de demander, de lui confier tous nos soucis, nos problèmes, nos inquiétudes, nos désirs également, parce que Notre Père qui est aux cieux sait donner le meilleur part à chacun, chacune d’entre nous. Soyons-en sûrs. » [3]

Notre Père :

Prions le Père en toute confiance.

Prière de conclusion :

Nous te prions, Père, tu sais ce dont nous avons besoin et nous sommes sûrs que tu exauceras nos demandes. Sois favorable à nos humbles demandes. Délivre-nous de tous les dangers. Rends-nous la joie après la détresse et la paix après la souffrance. Nous te le demandons par Jésus ton Fils, et le Saint-Esprit, maintenant et pour toujours. Amen.


[1] « Règle de saint Benoît », saint-Léger éditions, ch20

[2] « Jésus, un pauvre parmi les pauvres », Ghislain Lafont, Parole et Silence, pp53-54

[3] Inspiré par l’homélie du fr. Loïc Chabut, LC http://choralecsfa.canalblog.com/archives/2017/03/09/35026977.html

mercredi 24 février 2021

Liturgie de la Parole - 1er mercredi de Carême

 (sœur Marie-Jean)

Introduction

Nous voici rassemblés en communauté, en Eglise.

En ce temps de grâce du Carême, la liturgie évoque le prophète Jonas.

Dans le livre qui lui est attribué, il est question de « se détourner » :

« Chacun se détournera de sa conduite mauvaise et de ses actes de violence »

Et dans l’Evangile, on réclame à Jésus « un signe venant du ciel ».

Jésus leur répond : les habitants de Ninive « se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas »

De part et d’autre, cette même démarche d’un retour, d’une conversion.

Telle est l’invitation fondamentale du Carême :

« Convertissez-vous et croyez à l’Evangile ».

Mais comment et de quoi se convertir ?

Comment discerner la volonté de Dieu en ma vie aujourd’hui ?

Après un retour sur les textes que nous propose la liturgie, nous nous laisserons guider par l’extrait d’une homélie de Saint Jean Chrysostome, un Père de l’Eglise du 4e siècle.

Présentons au Seigneur notre désir d’une véritable conversion et redisons avec le psalmiste :

« Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit »

Et recueillons le désir de salut des hommes et femmes de notre temps…

 

Méditation

« Jésus se mit à dire : ‘Cette génération est une génération mauvaise : elle cherche un signe, mais en fait de signe il ne lui sera donné que le signe de Jonas’ ».

En cet extrait de l’évangile de Luc, « le signe de Jonas » désigne la prompte disposition des Ninivites au repentir.

Une « ville extraordinairement grande » ; que Jonas parcourt « une journée à peine », en proclamant : « Encore quarante jours, et Ninive sera détruite ! »

Et des réactions immédiates de foi et de conversion :

« Aussitôt, les gens de Ninive crurent en Dieu… »

 Jésus s’adresse aux incroyants de son époque :

Si « Jonas a été un signe pour les habitants de Ninive ; il en sera de même avec le Fils de l’homme pour cette génération ».

Ces Ninivites, en effet, « se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas,

et il y a ici bien plus que Jonas ».

Face à la demande de signe, Jésus oppose un non catégorique.

Le seul signe sera celui de la conversion de ces Ninivites païens.

Dès lors, une seule issue est offerte aux détracteurs de Jésus : la réponse de la foi !

 Ecoutons la méditation de Saint Jean Chrysostome :

« Voyons donc ce qui fléchit la colère de Dieu si justement irrité contre les Ninivites : est-ce le jeûne seul ? Le sac ? Non, mais le changement de leur vie. D’où voyons-nous cela ? Des paroles mêmes du prophète : Dieu vit leurs œuvres. Quelles œuvres ? Avoir jeûné ? S’être revêtu d’un sac ? Non, mais passant tout cela sous silence, il continue : Qu’ils étaient revenus de leur voie mauvaise, et le Seigneur se repentit du mal qu’il avait parlé de leur faire. Tu vois que ce n’est pas le jeûne qui les arracha au péril, mais que le changement de vie rendit Dieu favorable aux barbares.

Je n’ai pas dit cela pour mépriser le jeûne, mais pour l’honorer ; car la gloire du jeûne, ce n’est pas l’abstinence de nourriture, mais la fuite du péché… Tu jeûnes ? Montre-le-moi par tes œuvres. Quelles œuvres ? Si tu vois un pauvre, aie pitié. Si tu vois un ennemi, réconcilie-toi. Si ton ami est estimé, ne l’envie pas… Ce n’est pas seulement la bouche qui jeûne, mais aussi l’œil, l’oreille, les pieds, les mains, et tous les membres de notre corps : il faut qu’elles jeûnent, ces mains, purifiées de leur avarice et du superflu »[1]

 Qu’en est-il de nous aujourd’hui ?

De quoi devons-nous nous détourner ?

Un chemin de conversion s’ouvre devant nos pas, où que nous soyons dans notre vie spirituelle.

Pour découvrir ce que le Seigneur attend de notre démarche de Carême, il nous faut le lui demander… et faire silence.

Afin que Son Esprit nous guide et nous inspire ce qui nous sera le plus profitable…

Temps de silence

Notre Père

Oraison

Seigneur, les habitants de Ninive se sont convertis à la prédication de Jonas. Jésus invite de même ses contemporains à lire ce signe et à croire en Lui, car Sa présence offre « bien plus que Jonas ». Aujourd’hui, Tu t’offres à nous par la présence de Ton Esprit. Accorde-nous de découvrir ce que tu attends de nous, ce dont nous devons nous détourner, quel chemin tu souhaites que nous empruntions. Que nos cœurs t’accueillent en ce jour, afin que notre vie te révèle et te rende gloire. Nous te le demandons par Jésus-Christ, ton Fils ressuscité, qui règnes avec Toi et le Saint-Esprit, un seul Dieu pour les siècles des siècles.



[1] Jean Chrysostome, Homélie III au peuple d’Antioche, 4.

mardi 23 février 2021

Liturgie de la Parole, 1er mardi de carême

 (sœur Myrèse)

Invitation :

Aujourd’hui, l’Eglise nous confie deux merveilleux textes, deux merveilleuses invitations à l’accueil de Dieu Père en nous, à l’accueil du Fils son Verbe éternel, à l’accueil de l’Esprit. Qu’il vienne en nous lire la Parole et lui donner de porter fruit. Qu’il vienne en nous retourner nos cœurs en prière. Entrons dans cette liturgie, avec le chant des psaumes. Psaumes de montée… qu’ils élèvent nos cœurs dans le cœur du Père

La Parole méditée :

Jésus recommande de ne pas rabâcher dans la prière. Je pense qu’il recommande de même lorsque nous méditons la Parole. Alors, juste quelques mots !

Isaïe, dans les deux petits versets que nous venons de recevoir, nous montre le chemin de la lectio : la lecture priante de la Parole. La première attitude, l’attitude profonde : être une terre, accueillir la Parole, la laisser nous pénétrer, comme la pluie qui pénètre la terre, comme la neige qui couve d’abord la terre, avant de s’y fondre. Et puis, laisser la Parole agir doucement, lentement, au gré des saisons ! ne pas vouloir lui faire porter fruit avant l’heure, selon nos critères. Laisser la Parole se faire un chemin en nos cœurs. Et la suivre, voir ce qu’elle nous découvre, nous dévoile, ce qu’elle nous révèle. Et alors lui répondre !

Dans l’Evangile, Jésus nous enseigne la prière. Et quelle prière ! quand tu pries, quand tu parles à Dieu, comment l’appelles-tu ? oses-tu lui dire Père ?

Si nous voulons apprendre à prier, nous pouvons doucement laisser ces paroles de Jésus glisser en notre cœur et le travailler.

Toi quand tu pries, dis : Notre Père. Tu es notre Père à tous, en toi, je me reçois avec l’humanité entière comme frères et sœurs. Tu te fais notre, tu nous permets de te dire Notre Père. Tu es Père, aujourd’hui tu nous engendres. Aujourd’hui tu nous mets au monde ! aujourd’hui tu nous donnes la vie !

Tu es aux cieux… tu es au ciel de nos cœurs. Si tu avais été établi sur un coin de terre, tu aurais été proche pour certains et loin pour d’autres. Mais tu es au ciel, tu es partout présent, et je peux t’accueillir en mon cœur. Oui, ton ciel c’est le cœur de tes enfants. Aide-nous à t’y rejoindre

Que ton nom soit sanctifié. Tu n’as pas besoin de moi pour être saint, la sainteté c’est ton être même. Mais tu as besoin de moi pour être reconnu tel au plus profond de ma vie. Tu espères qu’en moi ton nom soit sanctifié. Sanctifié pas sacré. Sacré mettrait entre toi et nous une distance infranchissable. Mais non, tu veux habiter parmi nous, et nous partager ton être ! tu es le Saint au milieu de nous, et tu nous partages cette sainteté.

Que ton règne vienne. Il est venu ton règne, en Jésus, dans le don de sa vie. Mais il doit toujours et encore venir, pour imprégner toutes les fibres de notre être. Oui, viens, convertis-nous, que nous soyons pleinement accordés à toi.

Que ta volonté soit faite, non point la volonté dure d’un tyran, mais le désir cordial d’un père. Oui, viens en nous, sois en nous l’accomplissement même de ton désir. De ton rêve d’amour !

Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Le pain de ta Parole, le pain de la vie de Jésus livrée, donnée pour notre vie. Le pain de ce jour, qui me donnera de marcher aujourd’hui dans ton Esprit. Et qui me laissera la faim pour demain. Car oui, je serai toujours affamé de toi, je veux garder en moi ouvert le désir. Ne mets pas devant moi le pain pour toujours, mais juste celui d’aujourd’hui. Je vivrai la confiance en toi.

Pardonne-nous comme nous pardonnons. Comme nous essayons de pardonner… tu le sais, toi seul peux pardonner pleinement, totalement. Mais recevant ton pardon, nous pourrons le laisser ruisseler sur notre terre. Oui, j’aimerais tant être pour toi, le pied à terre de ta miséricorde. Qu’elle nous inonde, déborde, et nous rendent à toi, ainsi que les uns aux autres.

Et ne nous laisse pas entrer en tentation : oui, arrête-nous ! sois plus fort que nos penchants désordonnés. Accoutume-nous à faire le bien, sans relâche. Epargne-nous la tentation suprême qui serait de te renier, de te rejeter. De te considérer comme une idole sans vie, un tyran sans cœur. Toi qui es en vérité notre Père.

Et délivre-nous du mal.  De tout mal.

Oser dire le Notre Père :

Parce que Jésus nous y invite de tout son être, de tout son cœur, nous osons dire :

Prière d’envoi :

Père, en ce temps de prière, tu t’es révélé à nous. Accompagne maintenant notre chemin. Conduis-nous ensemble vers la Pâque de Jésus, que rassemblés par ton Esprit, nous soyons uns en toi, par toi, avec toi. Nous te le demandons par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

lundi 22 février 2021

Liturgie de la Parole - Fête de la chaire de saint Pierre

 (sœur Marie-Raphaël)

Ouverture

En ce jour où nous fêtons la chaire de saint Pierre, nous voulons tout spécialement prier pour les intentions de son successeur d’aujourd’hui, le pape François. Nous nous mettons à son écoute dans ce petit texte, si typique de sa pensée :

« Tout est lié et, comme êtres humains, nous sommes tous unis comme des frères et des sœurs dans un merveilleux pèlerinage, entrelacés par l’amour que Dieu porte à chacune de ses créatures et qui nous unit aussi, avec une tendre affection, à frère soleil, à sœur lune, à sœur rivière et à mère terre ». (Laudato si’, 92)

Dans l’évangile, nous entendrons que Jésus décrit ainsi la mission de Pierre : « tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux ». Il me semble que notre pape François remplit à merveille cette mission, en tissant des liens entre les peuples, les cultures et les religions, entre l’humain et le cosmos. Et d’autre part, en dénouant beaucoup de nœuds : c’est un travail de longue haleine pour lequel il compte sur notre prière !

Résonnances

Dans la première lecture, Pierre s’adresse aux « anciens, aux pasteurs du troupeau de Dieu ». La plupart d’entre nous, en écoutant ces lignes, peut penser : ceci ne me concerne donc pas. Mais ne sommes-nous pas tous, d’une certaine façon, des bergers ? De qui suis-je le berger ? Quel est la part du troupeau de Dieu qui m’est confiée ? Et par ailleurs, tous les bergers ont eux-mêmes un berger au-dessus d’eux. Le texte se termine par l’évocation du « Chef des pasteurs », littéralement : « l’archipasteur ». La suite du texte de cette première lettre de Pierre vaut la peine d’être citée : le verset suivant contient en effet une très belle expression. Ecoutez : « De même, vous les jeunes gens, soyez soumis aux anciens. Et vous tous, les uns envers les autres, prenez l’humilité comme tenue de service ». Prenez l’humilité comme tenue de service ! Pierre explique ensuite plus concrètement comment faire, et montre que dans notre combat spirituel, l’humilité est l’arme par excellence. Il dit notamment :  « Déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, puisqu’il prend soin de vous. Soyez sobres, veillez : votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde, cherchant qui dévorer. Résistez-lui avec la force de la foi […]. Après que vous aurez souffert un peu de temps, le Dieu de toute grâce, lui qui, dans le Christ Jésus, vous a appelés à sa gloire éternelle, vous rétablira lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables. » (1P 5, 5-11)

 Le berger, le pasteur, gardera donc en mémoire qu’il est lui-même au service d’un autre berger, et que sa tenue de service sera l’humilité. Cette humilité consistera entre autres à se « décharger sur Dieu de tous ses soucis » : comme c’est réconfortant ! Il devra aussi être sobre et vigilant, et se montrer ferme dans la foi. Cette attitude de confiance fondamentale en Dieu fera de lui un « roc inébranlable ». « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon église ».

 Mais Pierre n’est pas le seul à recevoir du Christ la mission de lier et de délier ! Plus loin dans l’évangile de Matthieu, dans ce qu’on appelle le discours sur l’église, on voit que cette mission est confiée à tous ceux qui en font partie (Mt 18, 18). Nous partageons tous cette belle responsabilité ! C’est ainsi que nous serons bergers les uns pour les autres, en prenant appui sur l’unique rocher qui nous fonde : le Christ Jésus.

 Prière

Seigneur Jésus, avec Pierre, nous voulons te redire aujourd’hui : « tu es le messie, le Fils du Dieu vivant ». Consolide notre foi !

Toi qui confies à des hommes les clés du Royaume des cieux, nous te rendons grâce pour ce merveilleux échange où tu nous rends foi pour foi, confiance pour confiance. Fais-nous encore marcher dans la fidélité, afin d’honorer ta confiance en prenant le soin les uns des autres.

 


samedi 20 février 2021

Liturgie de la Parole - samedi après les cendres

(sœur Bernadette)

Introduction :

Aujourd'hui, l'Evangile rapporte comment Dieu, par l'intermédiaire de Jésus, va à une réception organisée par des pécheurs. De même, dans l'évangile synoptique, on apprend de façon complémentaire que les disciples étaient aussi présents. Antérieurement, les disciples ne se seraient certainement pas assis à la table de ces publicains. Avec Jésus, cela devient possible.

Mais aujourd'hui, il y a quelque chose à célébrer, Lévi est devenu un disciple de Jésus. Jésus saisit également l'occasion et montre aux amis de Lévi comment Dieu est et ce qu'il veut.

Chantons les psaumes.

 

Lecture: Is 58,9b-14 // Ps 85(86) // Luc 5,27-32 (Mc 2,13-17)

Méditation :

Aujourd'hui, je voudrais me concentrer sur la parole de Jésus : " Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les malades. " (Lc 5, 31).

Dans les années 80, en Amérique un héroïnomane anonyme a réécrit le psaume 22 (23) dans une variante. Après une courte abstinence de la drogue, il est malheureusement retombé dans sa dépendance, à laquelle il a fatalement succombé.

« Le roi héroïne est mon berger : je ne serai jamais satisfait. Il me fait m'allonger dans les égouts, il me conduit dans les eaux troublées. Il détruit mon âme. Il me conduit dans les sentiers de la perversion, à cause de ses effets. Oui, je marcherai dans la vallée de la pauvreté, et je craindrai tous les mots, car toi, héroïne, tu es avec moi : ton aiguille et ta capsule essayent de me réconforter. Elles dépouillent la table de ses mets en face de ma famille. Tu m'enlèves la raison, ma coupe déborde d'amertume. Certainement, la passion de l'héroïne me traquera tous les jours de ma vie, et j'habiterai dans la maison des damnés pour toujours. »

Comment faut-il réagir face à ce texte ? Incroyable, quel blasphème diront certains ! Faut-il plutôt se détourner de ce texte, de cet homme impie ? Que devrait faire Jésus avec un tel pécheur qui a choisi son propre destin en se livrant à la drogue ? Qui aimerait manger à la même table qu'un pécheur des temps modernes ?

Les pharisiens et les scribes ont dû penser de cette façon à l'époque car ils se considéraient comme les Justes. Selon eux, les pécheurs devaient être condamnés et exclus de la communauté. L'approche de Jésus est très différente : "Suis-moi" (Lc 5, 27) dit-il et il accepte l’invitation à la fête en prenant place à la table commune. La devise de Jésus est plutôt : "Inclure dans la communauté plutôt que condamner, ne pas appeler à la repentance, mais partager la table de la vraie vie".

Le fait même que l’héroïnomane ait utilisé le Psaume 22 pour son appel montre qu'il a au moins eu un contact avec la Bible à un moment donné. Il est étonnant de voir avec quelle clarté cette personne prend conscience de sa misère, de sa déchéance : " ma coupe déborde d'amertume ". Mais non, je pense qu'il s'agit plutôt d'un "cri de la plus profonde détresse ! » Un appel au secours dans son désespoir, même s'il semble ne plus croire à un changement : " et j'habiterai dans la maison des damnés pour toujours ".

Le fascicule Prions en Eglise dit : « c’est au cœur de la reconnaissance de sa propre pauvreté que la miséricorde et la bonté du Seigneur s’expérimentent – et non dans le rassasiement ».

Quand quelqu'un fait un tel commentaire sur sa vie, ne cache-t-il pas un espoir secret, un désir caché ? Lévi, quant à lui, a déjà franchi une étape supplémentaire. Sans doute a-t-il aussi reconnu sa situation malheureuse d’auparavant et aspiré profondément à une vie véritable et bien remplie ? Et voici que Jésus passe par là et lui offre. "Suis-moi", et Lévi saisit l’occasion au vol pour emboîter le pas à Jésus.

Pour conclure, je choisis un commentaire d'une jeune mère de deux enfants qui a répondu au psaume des junkies publié sur Internet : « J’ai vraiment besoin d’aide. C’est comme si le psaume 22 [23] de la bible c’était moi avant et ce psaumes 22 [23] des drogués c’est moi maintenant. Je supplie Dieu de mettre un nouveau psaume vivant dans ma vie. » Ce commentaire est également un plaidoyer plein d'espoir pour le salut et la rédemption. De même, j'espère ardemment et je prie avec elle ainsi que pour toutes les personnes prises dans la spirale de la drogue.

 

Notre Père : Prions.

Prière de conclusion (S Godelieve):

Vienne ton règne, Dieu notre Père au cœur de nos frères et sœurs.

·       Pour que soient consolés ceux qui ont perdu tout espoir et que soient éclairés, ceux qui marchent dans le noir.

·       Pour que soient accueillis ceux qui n’ont plus rien à donner, que soient affranchis ceux qu’on garde prisonniers

·       Pour que soient revêtus ceux qui tremblent sur les trottoirs et que soient défendus ceux qui n’ont pas de pouvoir

·       Pour ceux qui sont oubliés, mais qui se réclament de toi, après tant de luttes pour la foi.

·       Pour ceux que retiennent la faiblesse humaine, l’esprit de haine.

·       Pour le faible qu’on opprime et pour le juste persécuté,

Toi Seigneur mon berger

Reste proche de nous, Seigneur quand la coupe déborde, accorde-nous la ténacité au service de la paix et de la miséricorde.

vendredi 19 février 2021

Liturgie de la Parole vendredi après les cendres

(sœur Jean-Baptiste)

Introduction :  Dans les deux lectures de ce jour, il est question de jeûne. Dans la 1ère lecture Isaïe dénonce les fausses pratiques du peuple en matière de jeûnes, pratiques qui ne sont qu'extérieures et contraire à la justice et il proclame quel est le jeûne qui plaît à Dieu : un véritable partage avec les malheureux. Matthieu dans l'évangile va nous montrer ainsi qu'aux disciples de Jean et aux pharisiens qui demandent à Jésus pourquoi ses disciples ne jeûnent pas, qu'il y a un temps pour jeûner et un autre pour se réjouir.


Méditation :  Lors du mercredi des cendres la liturgie nous a donnée une vue panoramique sur ce qu'est le carême : un moment favorable, un temps de conversion, un temps pour vivre un certain nombres de pratiques : prière, jeûne, aumône qui ont toutes pour but de nous détourner de nous mêmes et de nous recentrer sur l'essentiel qui est Dieu et les frères et sœurs.

Regardons d'un peu plus près et appuyons sur la touche zoom. Que voyons-nous ? nous sommes à la croisée de deux chemins, 1ère lecture d'hier : Que choisirons-nous ? La bénédiction en écoutant les commandements que le Seigneur nous donne et en les mettant en pratique ou la malédiction par la non-obéissance aux commandements. C'est choisir entre la vie et la mort. Et l'évangile nous proposait de marcher à la suite de Jésus en renonçant à nous-mêmes et en portant notre croix. Prendrons-nous cette route ?

Maintenant faisons un gros plan, appuyons de nouveau sur la touche zoom et nous voici aujourd'hui à un point bien précis : le jeûne.

En écoutant les disciples de Jean et Jésus sur cette question du jeûne il me semble que nous sommes situés sur deux niveaux. Jésus ne conteste nullement le jeûne des pharisiens et des disciples mais il lui donne un autre sens. Quand sera venu le temps de jeûner ce ne sera pas la répétition du jeûne rituel auquel font sans doute allusion les disciples de Jean mais ce sera un jeûne  plus dur, ce sera un jeûne de séparation, un véritable deuil. Pour l'instant Jésus est présent mais il sera enlevé. Deux temps, successifs pour les disciples, nous, nous vivons devons les vivre ensemble, dans la foi. Car Jésus, l'Epoux est à la fois présent et absent,  proche  et insaisissable.

Cependant, parce que Jésus est présent la joie est dans notre coeur et il n'y a pas lieu de jeûner mais parce qu'il est aussi caché, il  y a un manque, un vide en nous et une part de notre  coeur jeûne dans l'attente de son retour. Ce jeûne là attise et fait grandir notre désir  : être avec Jésus pour toujours.

Ce temps de présence-absence nous fait, en quelque sorte, vivre le mystère pascal au jour le jour, le carême le fait de façon plus intense et notre vie se trouve ainsi placée sous le signe de la croix et de la résurrection.

Ce temps du carême est aussi un temps pour croire et nous libérer de tout ce qui encombre notre vie pour recevoir Dieu, lui permettre de faire sa demeure en nous et pour nous ouvrir aux besoins de nos frères et sœurs. L’Époux est  parti mais nous savons  qu'il reviendra, que sa « lumière jaillira comme l'aurore », qu'il nous illuminera de sa gloire mais  dès maintenant nous pouvons l'appeler, il nous répondra et si nous crions il nous dira : « Me voici ».

 

Notre Père : Avec les mots que Jésus nous a donnés nous pouvons prier Dieu en lui disant :

 

Conclusion : Dieu notre Père qui a donné a tes enfants un temps favorable pour qu'ils se tournent vers toi et  obtiennent le salut, daigne ouvrir nos coeurs et creuser en nous ce vide que seule ta Présence pourra combler, que nous sachions accueillir le jeûne de ton absence et marcher avec joie à la rencontre de Jésus, l'époux que nous attendons, et qui vit avec toi et le Saint Esprit maintenant et pour  les siècle des siècles.

 

 

mercredi 17 février 2021

Liturgie de la Parole - mercredi des cendres

 (sœur Myrèse)

 Joël 2,12-18 ; Ps 50 ; 2 Co 5,20-6,2 ; Mt 6,1-6.16-18

 Nous avons donc quitté le temps ordinaire pour entrer en Carême. Saint Benoît nous dit qu’en tout temps, notre vie devrait être aussi observante qu’en Carême[1]. Alors rassurez-vous, ne nous plaignez pas, car Benoît présente aussi vite le carême non comme un temps de peine, mais comme l’attente de Pâque dans la joie du désir spirituel. Une attente active, durant laquelle il nous invite à réparer toutes les négligences des autres temps. Négligences… c'est-à-dire ? Je ne vais pas ici entamer le débat sur l’étymologie des mots religion et négligence, mais j’aime cette lecture des deux termes en opposition, telle que la propose Michel Serres[2] : religion, ce qui relie et négligence, ce qui casse le lien.

Réparer les négligences, c’est donc recréer le lien… et avec cette pandémie, il y a bien urgence de ce côté !

Entrer en carême, c’est alors retisser nos relations, avec Dieu et donc forcément avec les autres, en qui nous pouvons rencontrer le visage de Jésus ressuscité.

La lecture du livre de Joël nous invite effectivement à revenir au Seigneur, pour qu’il revienne à nous. Oui, il ne s’impose pas à nous. Il viendra à notre rencontre si nous l’invitons, si nous ôtons de nos vies tout ce qui s’oppose à sa venue. Joël nous dit que le Seigneur notre Dieu est tendresse et miséricorde, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment. Comment revenir à un tel Dieu ? Sinon en choisissant de vivre comme lui, au niveau du cœur : déchirez votre cœur, nous dit le prophète, c'est-à-dire : permettez-lui de vivre, de s’épancher, ne l’enfermez pas ! ne le confinez pas ! Changez votre cœur de pierre en cœur de chair. Qu’il soit vraiment tout ouverture, amour, tendresse et miséricorde.

Impossible par nous-même ? Alors nous demandons avec le psaume: Pitié pour moi, Seigneur : appel à une relation restaurée. Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis mon esprit.  Une relation cordiale !

Saint Paul, nous supplie : laissez-vous réconcilier avec Dieu. C’est bien de relation qu’il s’agit, se laisser réconcilier avec Dieu.

Et l’Évangile, comment nous propose-t-il de réparer ce qui serait négligence ? Il nous presse d’enlever nos masques, nos vanités, nos glorioles : évitez d’agir pour vous faire remarquer. Tu fais l’aumône ? Surtout continue, mais que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite. Sois préoccupé de celui à la rencontre de qui tu vas, ne te regarde pas allant à la rencontre, car alors il n’y a pas rencontre, mais fermeture sur toi, il n’y a pas reliance, mais déliance, négligence. Le mot grec qui signifie aumône signifie d’abord et avant tout : compassion et miséricorde. Il est a rattaché à la compassion même de Dieu. C’est la même qualité de relation que t’a offerte le Seigneur, que tu offres à ton tour, à ton frère. Et si la gloire te tente... rappelle-toi, ce mot aumône traduit l’hébreu tsedâqâ... c'est-à-dire justice ! En faisant l’aumône tu rétablis la justice sur terre, tu rends au pauvre ce qui lui appartient et qui se trouvait par erreur en ta possession. L’aumône : une relation nouvelle en lieu et place de la négligence.

Quand tu pries, ne sois pas comme ceux qui se donnent en spectacle : tu pries, très bien, surtout continue, mais prie vraiment c'est-à-dire, sois tout attention à Dieu, sois vraiment religieux et non négligeant.

Tu jeûnes ? bien ! Mais ne prends pas un air abattu, comme ceux qui se donnent en spectacle. Pourquoi jeûner ? Ce n’est pas par souci de ta ligne ou de la performance, ni pour être reconnu comme super ascète. Tu jeûnes, pour ouvrir en toi le désir, et faire participer tout ton être à ce désir. Attendre la Pâque dans la joie du désir spirituel propose st Benoît. Hâter le jour de la rencontre, le jour du salut, par ton désir… alors parfume-toi la tête ! Tu vas à la rencontre de ton bien-aimé, alors fais-le accourir : parfume-toi la tête, que le Père en te voyant, respire en toi la bonne odeur du Christ[3]. Il court à ta rencontre, pour t’embrasser, et de te revêtir de son salut[4].

Les cendres nous disent notre désir de réduire en poussière nos négligences, que l’huile parfumée nous donne de nous élancer à la rencontre du Seigneur Ressuscité qui aujourd’hui nous appelle.



[1] toutes les citations de la RB viennent du chapitre 49

[2] Voir par exemple : Michel Serres, Statues, Flammarion, Champs, p. 47. : Le religieux [est] ce qui nous rassemble ou relie en exigeant de nous une attention collective sans relâche telle que la première négligence de notre part nous menace de disparition. (...) Cette définition mélange les deux origines probables du mot religion, la racine positive de l'acte de relier avec la négative, par l'inverse de négliger.

[3] 2 Co 2,15

[4] cf Lc 15