Alors,
avec ses belles-filles, elle se prépara à quitter les Champs-de-Moab et à
retourner chez elle, car elle avait appris que le Seigneur avait visité son
peuple et lui donnait du pain.
Elle
partit donc de l’endroit où elle habitait, accompagnée de ses deux
belles-filles. Et elles prirent le chemin du retour vers le pays de Juda.
(Ruth 1, 6-7 traduction liturgique )
Viens Esprit Saint, Dieu créateur, emplis nos cœurs, allume
en nous le feu de ton amour. Éclaire nos yeux, ouvre nos oreilles, que la
Parole trouve en nous une terre fertile.
Alors, avec ses belles-filles, elle se prépara à
quitter les Champs-de-Moab
Noémie a
quasi tout perdu. Elle est loin de son pays, veuve, et désenfantée de ses deux
fils. Il lui reste ses deux belles-filles. Et voici qu’elle se prépare à
quitter les Champs de Moab, là où elle est étrangère, à la différence de ses
deux belles-filles. Que lui faut-il préparer pour quitter Moab ?
rassembler ses effets ? vendre sa maison, sa terre si elle en a une en
cette terre étrangère ? préparer son cœur sans doute.
et à retourner chez elle,
Elle veut
retrouver son pays, son chez-elle. Privée de ceux qui la tournaient vers l’avenir,
elle veut reprendre pied là où sont ses racines, là où sont les siens, même si
ce ne sont pas directement des proches. Retourner sur une terre qu’elle a
quittée il y a plus de dix ans. Qu’a-t-elle gardé comme liens familiaux ?
nous ne le savons pas pour l’instant. Elle veut retourner. Ce verbe, en hébreu,
dit le mouvement de demi tour, le retournement physique, le retour à 180
degrés, il dit aussi la conversion, le retour au Seigneur. Sans doute faut-il l’entendre
sous ses différents sens. Ce verbe va revenir régulièrement en ce chapitre.
car elle avait appris que le Seigneur avait visité
son peuple et lui donnait du pain.
Voici
pourquoi elle se met en route, ce qui la met en route. Elle a appris, comment
nous ne le savons pas, elle a appris que le Seigneur a visité son peuple. Elle
veut retrouver son lien avec sa terre, et son Seigneur, car il y donne du pain.
Jésus avait-il ce texte en mémoire lorsqu’il a raconté la parabole du prodigue,
qui prend le chemin du retour, en pensant que chez son père il y a du pain. C’est
l’œuvre du Seigneur qui motive son retour. Le Seigneur a visité son peuple. En
son cantique au début de l’évangile de Luc, Zacharie célèbre aussi une visite
du Seigneur à son peuple. Le Seigneur jamais n’abandonne les siens, encore
faut-il avoir des yeux pour reconnaître sa visite. La visite du Seigneur ici
est reconnue au don du pain. Au désert, il a donné la manne, ici il donne le
pain… nous pouvons y lire une annonce de Jésus, pain de vie, don du Père.
Elle partit donc de l’endroit où elle habitait,
Elle
partit de l’endroit où elle habitait et non « elle partit de chez elle ».
Même après 10 ans de séjour en terre de Moab, elle n’y est pas vraiment chez
elle, elle est étrangère. Elle part de ce lieu où elle a vu mourir son mari et
ses deux fils. Une terre qui lui a donné le pain durant la famine en Israël
cependant. Une terre qui a donné des épouses à ses fils.
accompagnée de ses deux belles-filles.
Noémie ne
part pas seule. Ses deux belles-filles l’accompagnent. Cette fois, les rôles
vont donc être inversés, si elles vont au bout de la route avec Noémie, Noémie
sera chez les siens, sur sa terre, elles seront étrangères loin des leurs.
Elles auront Noémie pour seule parenté.
Et elles prirent le chemin du retour vers le pays
de Juda.
Elles
prennent toutes trois le chemin du retour dit le texte… les deux belles-filles
épousent à ce point la cause de Noémie, que leur chemin est dit de retour
aussi, alors que pour elles, c’est un chemin d’exil.Quel est ce retour qui se dessine devant elles, quel est l'appel que le Seigneur leur lance?
Seigneur,
ouvre nos yeux, que nous reconnaissions tes visites. Ouvre nos cœurs, que nous
reconnaissions ton appel à retourner vers toi, vers la terre que tu nous
destines.
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