vendredi 1 septembre 2023

Liturgie de la Parole, 21e vendredi TO

 

Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la Création

(sœur Marie-Christine)

Introduction

Depuis 1989, une initiative du Patriarche de Constantinople Dimitrios 1er a fait, pour les orthodoxes, du 1er septembre une journée pour la préservation de l’environnement.

En 2015, le Pape François a proposée aux catholiques de s’y joindre, et il en a fait une journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la Création. Nous porterons dans notre prière cette intention œcuménique qui touche les vivants et l’environnement.

La consigne de Paul aux Thessaloniciens est toujours valable et va dans ce sens : « Il ne faut pas agir au détriment de son frère ni lui causer du tort ». Solidarité avec les plus pauvres qui souffrent d’avantage des conséquences des dérèglements de la nature, solidarité avec les générations à venir. Comment ne pas agir au détriment de son frère, de sa sœur ? Je ne puis répondre à cette question, mais il est bon qu’elle nous habite.

La parabole proposée par Jésus paraît aller dans le sens du « chacun pour soi ». Mais je doute que ce soit ce que Jésus cherche à nous dire. Prions l’Esprit Saint d’éclairer notre cœur et notre intelligence lorsque nous écoutons la Parole du Seigneur et chantons les Psaumes de ce jour.

 Méditation

Paul encourage les chrétiens de la jeune communauté de Thessalonique : « vous avez appris de nous comment il faut vous conduire pour plaire à Dieu ; et c’est ainsi que vous vous conduisez déjà. Faites donc de nouveaux progrès, nous vous le demandons. » Nous sommes en chemin et notre manière de vivre est appelée à faire encore et toujours de nouveaux progrès. Progrès dans l’attente de Celui qui vient.

Dix jeunes filles sont invitées à des noces, toutes attendent l’époux qu’elles doivent escorter jusqu’à sa demeure. Sans doute n’attendent-elles pas toutes de la même manière. Il est choquant que celles qui ont de l’huile en réserve refusent de partager et conseillent mal les autres. Si elles avaient partagé ou pris une lampe pour deux, l’époux n’aurait sans doute fait aucune objection. Mais une parabole ne dit qu’un aspect de la vie chrétienne, et non pas tout ! La solidarité viendra un peu plus loin dans l’évangile (Mt 25,31-46).

Alors j’ai cherché au sujet de la réserve d’huile. Que peut-elle signifier ?

« Avec le froment et le vin, l’huile est un des aliments essentiels dont Dieu rassasie son peuple fidèle » nous dit le Vocabulaire de Théologie Biblique. Elle est signe de la bénédiction divine.

Les cinq premières jeunes filles sont prévoyantes, mais littéralement, elles sont avisées, les autres sont insouciantes, littéralement insensées. Les unes se sont préparées avec cœur, les autres ont fait le strict minimum.

Peut-être que les flacons d’huile dont se sont pourvus les cinq prévoyantes étaient signes de la mémoire du cœur, mémoire des bénédictions reçues. Prévoyantes, elles voient plus loin que l’immédiat et gardent présentes en leur cœur l’attente de l’époux qui, elles le savent, peut tarder, car les derniers palabres entre les familles sont parfois longs.

Le caractère insensé des cinq autres ? Elles ont couru à droite et à gauche pour avoir de l’huile, elles n’en avaient pas en réserve dans leur cœur et se sont affolées. Elles ont oublié l’essentiel : accueillir l’Époux ! Ce qui était leur rôle, le sens de leur invitation à ces noces. Être insensé, c’est peut-être compter sur soi, croire que pour rencontrer Dieu il faut être méritant, accomplir « tout ce qu’il faut » avoir « tout ce qu’il faut ». Mais en Jésus mort dans un échec terrible, Dieu nous dit « je suis présent, même dans l’échec. Tout est gratuit, venez à moi tels que vous êtes. Même les mains vides. »

Qui suis-je devant Dieu ? Celui, celle, qui vit d’une bénédiction qui me dépasse : la grâce de Dieu, l’amour inconditionnel offert en Jésus- Christ.

Il vient comme un époux, il s’agit de l’accueillir. Pourquoi le Seigneur ne connaît-il pas les insensées lorsqu’elles arrivent en retard ? Peut-être parce qu’elles n’ont pas eu confiance en lui et ont cherché à se procurer elles-mêmes la bénédiction de Dieu sans se rendre compte que c’était Lui la source de toute bénédiction. Elles ont oublié leur identité d’invitées sans aucun mérite, là était l’essentiel, et cela leurs compagnes ne pouvaient le leur procurer.

L’époux nous rejoint dans notre sommeil. Il dit à chacun « Je viens à toi gratuitement, ne t’inquiète pas de ta faiblesse, de ta fragilité. S’il te plaît viens à ma rencontre, accueille-moi tel que tu es, que tu te sentes prêt ou pas ! C’est ta dignité d’invité.e ! »

 Introduction au Notre Père

Bénéficiaires de la bénédiction de Dieu, par le Christ, avec Lui et en Lui, nous lui chantons…

 

Prière d’envoi

En ce 1er septembre reprenons ensemble la Prière du Pape François pour notre terre

Prière pour notre terre[1]

Dieu Tout-Puissant
qui es présent dans tout l’univers et dans la plus petite de tes créatures,
Toi qui entoures de ta tendresse tout ce qui existe,

répands sur nous la force de ton amour

pour que nous protégions la vie et la beauté.

Inonde-nous de paix, pour que nous vivions
comme frères et sœurs sans causer de dommages à personne.
Ô Dieu des pauvres, aide-nous à secourir les abandonnés
et les oubliés de cette terre qui valent tant à tes yeux.
Guéris nos vies, pour que nous soyons des protecteurs du monde
et non des prédateurs,

pour que nous semions la beauté
et non la pollution ni la destruction.

Touche les cœurs de ceux qui cherchent seulement des profits

aux dépens de la terre et des pauvres.
Apprends-nous à découvrir la valeur de chaque chose,
à contempler, émerveillés,

à reconnaître que nous sommes profondément unis
à toutes les créatures sur notre chemin vers ta lumière infinie.
Merci parce que tu es avec nous tous les jours.

Soutiens-nous, nous t’en prions, dans notre lutte pour la justice, l’amour et la paix.

Par Jésus le Christ notre Seigneur qui vit avec toi et l’Esprit Saint, Dieu, pour les siècles des siècles. Amen.



[1] Encyclique Laudato Si’ n° 246

Liturgie de la Parole, 21e jeudi TO

Mat 24, 42-51

(Danièle)

Introduction

 En ce 21°jeudi du temps dit ordinaire, les deux lectures de ce jour nous demandent de ne pas nous endormir dans cet ordinaire.

Saint Paul dans sa lettre aux Thessaloniciens demande de tenir bon pour avoir un cœur irréprochable lors de la venue du Seigneur.

Dans l’Évangile de Matthieu, Jésus demande de veiller, de se tenir prêt parce que c'est à l'heure où on ne l'attend pas que le Fils de l'homme viendra.

Restons éveillés en priant les psaumes.

Après l’Évangile

Tout va plus ou moins bien, nous sommes satisfait(e)s de la situation actuelle dès lors, ne sommes-nous pas tenté(e)s de vivre sans rien changer ? Nous sommes contrarié(e)s face au réchauffement climatique, que faisons-nous réellement  pour que ça change ? La routine s'installe, alors, comment rester vigilants et garder ce sentiment d'urgence quand l'attente se fait longue ? En fait, Jésus nous demande une vision à plus long terme, « L'appel de Jésus à construire un monde de justice et de paix ne peut souffrir de retard,  Dieu se charge de l'histoire de l'humanité mais il veut que nous jouions notre rôle pour l'accomplir »(1)

Veillez, c'est l'appel de Jésus à être vigilant(e)s.  Lorsque je veille, je suis en attente, je m'ouvre à l'autre... mais le Seigneur tarde...  « la veille peut s'épuiser par la fatigue, cette ouverture risque de se figer, je risque de me retrouver à douter, à avoir peur des voleurs... Veiller est un don que nous ne pouvons maintenir sans rien faire »(2)

Veiller, c'est maintenir la flamme allumée parce qu'un imprévu est toujours possible.

Veiller, c'est assumer la responsabilité d'un bien qui nous a été confié. Si on ne sait plus veiller, on n'est plus attentif(ve)s à l'imprévu, la vie devient monotone, sans horizon lointain.

Au contraire, être au travail, c'est la demande de Jésus « heureux le serviteur que son maître en arrivant trouvera en train d'agir ainsi ». Le travail nous maintient en éveil.

Jésus vient à n'importe quelle heure, il s'agit de garder l’œil ouvert, d'être attentif(ve)s mais le fait qu'il puisse venir à n'importe quelle heure, entrer dans nos vies de manière imprévisible,  ça peut être angoissant. Une expression populaire dit « on ne sait pas ce qui nous attend au tournant »... Pourtant, confiant(e)s dans l'amour de Dieu, nous devrions être sans crainte et prêt(e)s  à dire « me voici ». Il nous aime infiniment, avec lui nous sommes toujours devant un choix, le servir ou se servir. Parce qu'il nous aime, il respecte notre liberté, il nous invite à l'aimer et à lui ressembler de plus en plus.

Le sage serviteur imite son maître en distribuant la nourriture à la maisonnée, il s'occupe de la maison comme si c'était la sienne parce qu'il aime son maître.

Et le mauvais serviteur ? Une fois de plus, Jésus utilise des propos excessifs et même terrifiants, suivis d'une punition épouvantable,(4)  il n'est pas tendre avec le mauvais serviteur, il promet de lui faire partager le sort des hypocrites avec des pleurs et des grincements de dents... Or, notre esprit est volatil, capable de virevolter, d'aller ailleurs, d'emprunter d'autres chemins. Nous reconnaissons que nous sommes parfois bons serviteurs mais nous savons que nous sommes aussi parfois mauvais serviteurs, nous pouvons nous laisser entraîner dans un chemin qui nous perd, alors, prenons l'habitude de revenir à notre travail.(3)

Écoutons cette invitation aimante de Dieu qui souhaite que nous restions éveillé(e)s, pour continuer son œuvre avec lui en mettant nos talents au service de « la maisonnée du maître ».

Invitation au Notre Père

Avec les paroles apprises par Jésus, adressons notre prière à notre Père !

Prière finale

Seigneur, tu es à l’œuvre dans ma vie alors aide-moi à saisir ton message, à y répondre, à rester éveillée.

Aide-moi à être généreuse de mon temps et de mes talents et à choisir de servir et non pas d'être servie

Pour ton amour sans condition, nous te rendons grâce à toi qui vis et règnes aujourd'hui et pour les siècles des siècles.

 

 

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