vendredi 28 février 2014

Que tu sois rempli d'Esprit Saint

Reprise Actes 9, 1-19a

Viens Esprit donne lumière à mes yeux,
Viens Esprit révèle-moi le visage de Jésus en ceux que je côtoie.

Seigneur quand je contemple cette page des Actes, je te découvre présent, pour guider nos pas. Ton regard est regard de lumière. Tu vois au-delà des apparences. En celui qui te persécute, tu discernes l’apôtre que tu peux envoyer aux nations. Tu vois son zèle ardent, au nom de sa foi en toi, il persécute les chrétiens. Tu vois son ardeur, alors tu viens à sa rencontre, pour éclairer son chemin. Tu lui révèles son erreur, et tu l’invites à te servir dans la justice et la droiture. Ainsi Seigneur, si nous nous donnons à toi, de tout notre cœur, tu sauras nous montrer la voie juste.

Seigneur, tu rassembles en communion ceux que tu appelles. Les persécutés accueillent le persécuteur, et l’intègrent à la communauté. Béni sois-tu. Que ton Esprit nous habite et nous construise en communion. Que purifiant notre foi, nos regards, il nous ramène à toi.

Seigneur, la voie juste est celle de l’amour, éclaire nos consciences. Que nous prenions résolument tes chemins. Redresse nos pensées lorsqu’elles s’éloignent de tes pensées. Viens Seigneur, habiter nos élans, qu’ils nous entraînent sur la voie de ton Evangile.

jeudi 27 février 2014

Il fut baptisé

Et aussitôt tombèrent de ses yeux comme des écailles, il recouvra la vue et s’étant levé il fut baptisé. Et ayant pris de la nourriture, il reprit des forces.
Actes 9, 18-19a

Viens Seigneur, ouvrir mes yeux
Viens me fortifier sur mon chemin de foi

Et aussitôt tombèrent de ses yeux comme des écailles, il recouvra la vue
Ananias a imposé les mains, et accompagné ce geste d’une parole. Annonçant le retour à la vue, et le don de l’Esprit. Et son action est efficace : Paul recouvre la vue. Après une étape comme de déconstruction de son monde sur le chemin de Damas, lorsque la lumière du Seigneur lui révéla sa cécité, lorsque la voix lui apprit que c’est Jésus lui-même qu’il persécutait, maintenant par la voix et le geste d’Ananias, Saul est relevé peu à peu. C’est ainsi par la médiation d’un disciple que Saul rejoint la communauté croyante.

et s’étant levé il fut baptisé.
Le verbe « s’étant levé » est un verbe de résurrection. Saul est remis debout, après le terrible effondrement du chemin de Damas, où il a découvert que son zèle pour le Seigneur était un zèle contre le Seigneur ! Le baptême l’intègre dans la communauté.

 Et ayant pris de la nourriture, il reprit des forces.
Ce pourrait être le partage du pain eucharistique, mais rien dans le texte ne le précise, il ne faut donc pas vouloir forcer le texte pour voir là les rites d’initiation chrétienne tels que nous les connaissons aujourd’hui.
Après trois jours de nuit, comme le séjour du Christ au tombeau, Saul est ramené à la vie, et à une vie nouvelle.

Seigneur, viens illuminer nos yeux, viens éclairer nos chemins, que nous marchions vraiment à ta suite.

mercredi 26 février 2014

Saul, mon frère!

Ananias partit et il entra dans la maison, et lui ayant imposé les mains, il dit : « Saoul, frère, le Seigneur m’a envoyé – ce Jésus qui t’est apparu sur le chemin où tu marchais - afin que tu retrouves la vue et que tu sois rempli d’Esprit Saint. »
Actes 9, 17

Viens Esprit Saint, révèle-nous le visage du Christ,
Viens Esprit Saint, établis-nous en communauté de vie

Ananias partit
Il a reçu une mission, il a dit ses objections, le Seigneur l’a rassuré. Il obéit, il accepte la mission et la met à exécution aussi vite.

et il entra dans la maison,
Le récit avance rapidement, Luc ne prend plus la peine de nous préciser où se trouve la maison, et de qui est cette maison. Ananias entre dans la maison, comme il sait que Saul l’a vu entrer dans sa vision.

et lui ayant imposé les mains,
Et toujours comme la vision lui a révélé, il impose les mains à Saul. Ce geste tantôt est geste de guérison, tantôt geste qui appelle l’Esprit sur la personne.

il dit :
Ananias n’est pas une marionnette dans les mains du Seigneur, comme il a reçu la mission, il l’exécute : Luc nous a rapporté la conformité de sa marche par rapport à la vision. Mais aussi Ananias vit cette mission de manière personnelle, il dit la parole qui lui vient au cœur. Il s’adresse librement à Saul.

 « Saoul, frère,
Il utilise le nom hébreu de Saul, et le nomme frère. Quelle confiance en cette parole. Ananias reconnaît en Saul, celui qui persécutait l’Eglise de Dieu, un frère. Ananias a véritablement cru à la Parole du Seigneur, et en a tiré les conséquences : si le Seigneur a choisi Saul pour en faire un instrument dans l’annonce de l’Evangile, il est un frère. Un frère dans le Seigneur. Ananias le reconnaît d’emblée comme membre de la communauté des disciples de Jésus.

le Seigneur m’a envoyé
Ananias ne vient pas de lui-même, il se sait envoyé par le Seigneur, et le dit clairement à Saul, pour que Saul à travers la présence, la parole et les gestes d’Ananias reçoive le Seigneur lui-même, qui vient le visiter.

 – ce Jésus qui t’est apparu sur le chemin où tu marchais –
Et pour qu’il n’y ait aucun doute, il précise que le Seigneur qui l’envoie est bien celui qui est apparu à Saul sur le chemin.

 afin que tu retrouves la vue
C’est bien l’objectif que le Seigneur lui avait donné : imposer les mains pour que Saul retrouve la vue, qu’il voie à nouveau… d’une vue nouvelle !

et que tu sois rempli d’Esprit Saint. »
Et Ananias ajoute, par rapport à la mission reçue : que tu sois rempli d’Esprit Saint. Manière d’expliciter que le retour à la vue, n’est pas une simple guérison physique, Saul va recevoir l’Esprit Saint, et percevoir désormais les personnes, le monde, d’une manière nouvelle, il va les voir dans l’Esprit Saint, partager le regard du Seigneur. Il ne verra plus les personnes avec sa rage de persécuteur, mais avec sa foi en Jésus qui lui est apparu sur le chemin de Damas.
Ananias ne parle pas d’abord de baptême mais bien du don de l’Esprit. Esprit de conseil, de discernement.

Seigneur, béni sois-tu pour tes envoyés.
Seigneur, aujourd’hui encore envoie ton Esprit, qu’il nous éclaire et nous illumine. Qu’il nous donne de voir toute chose en toi. 

mardi 25 février 2014

Instrument d'élection

Le Seigneur lui dit : « Va, car celui-ci est un instrument d’élection pour moi, pour porter mon nom devant les nations et aussi les rois et les fils d’Israël. En effet, moi, je lui montrerai tout ce qu’il lui faudra souffrir pour mon nom. »
Actes 9, 15-16

Viens Esprit de douceur et de paix, apprends-moi à faire ta volonté
Viens Esprit de force, conduis mes pas sur les chemins de l’Evangile.

Le Seigneur lui dit :
Le Seigneur a entendu l’objection d’Ananias, il poursuit le dialogue.

« Va,
Tout d’abord il renouvelle son ordre de mission.

car celui-ci est un instrument d’élection pour moi,
Ensuite, il redéfinit Saul aux yeux d’Ananias. Ananias savait la persécution que Saul menait auparavant contre la communauté des disciples. Il ne sait rien de l’événement sur la route de Damas, il ne sait rien du chemin intérieur de Saul. Il ne sait pas l’élection du Seigneur. Il la découvre maintenant, dans cette parole qui lui est adressée. Saul est présenté comme un instrument dans la main du Seigneur. Lui qui menait une lutte effrénée contre les disciples de Jésus, va devenir un instrument dans la main du Seigneur, un homme travaillé par la main du Seigneur.

pour porter mon nom devant les nations et aussi les rois et les fils d’Israël.
Ananias avait objecté que Saul avait reçu plein pouvoir pour lier ceux qui invoquaient le nom de Jésus. Voici que Saul va maintenant porter ce nom, l’endosser. Et le porter non seulement pour lui-même mais aussi devant les nations, les rois et les Israélites. Le mouvement de la mission donnée par Jésus au début (vers Israël depuis Jérusalem pour aller ensuite vers les extrémités de la terre) ce mouvement semble inversé dans l’énumération qui est faite ici. Sans doute une allusion à la mission future de Saul souvent appelé apôtre des nations.

En effet, moi, je lui montrerai tout ce qu’il lui faudra souffrir pour mon nom. »
Le Seigneur lui-même va former Saul à sa mission, et lui enseigner peu à peu tout ce qu’il faut endurer, comme le Seigneur lui-même a dû endurer pour poursuivre sa mission jusqu’au bout, jusqu’à la croix. Aucune souffrance recherchée pour elle-même dans un quelconque masochisme. Mais un constat : la mission se heurte à l’opposition, au refus, au rejet. Le disciple porteur du nom de Jésus ne sera pas toujours bien accueilli, et s’il veut demeurer fidèle à sa foi, il connaîtra l’épreuve.

Seigneur, pour chacun tu as un projet de vie et de bonheur, béni sois-tu.
Tu offres de nous conduire sur tes chemins, rends nous dociles à ta voix, souples en ta main, pour accomplir la mission que tu nous confies.

lundi 24 février 2014

Combien de mal il a fait

Ananias répondit : « Seigneur, j’ai appris de bien des gens au sujet de cet homme, combien de mal il a fait à tes saints à Jérusalem. Et ici il a pouvoir de la part des grands-prêtres pour lier tous ceux qui invoquent ton nom. »
Actes 9, 13-14

Viens Esprit de Jésus, conduis mes pas au chemin de ta paix.
Viens Esprit de Jésus, guide-moi en ta volonté.

Ananias répondit : « Seigneur,
Ananias dialogue avec le Seigneur. Il n’est pas une marionnette téléguidée, il est un homme debout qui cherche à comprendre, qui exerce sa liberté de choix, d’adhésion…

 j’ai appris de bien des gens au sujet de cet homme,
Ananias fait état de ce qu’il sait de Saul, de ce qu’il a entendu dire. Et il signale d’emblée que ce savoir il le tient, non d’une seule personne (ce qui pourrait être sujet à caution) mais de bien des gens. Son savoir est bien établi, autrement dit.

 combien de mal il a fait à tes saints à Jérusalem.
Et ce savoir concerne le passé persécuteur de Saul : il a fait bien du mal aux membres de la communauté chrétienne qui est à Jérusalem, aux disciples de Jésus. Ananias les appelle les saints : ce terme sera souvent utilisé par Paul dans ses lettres. Cela n’indique nullement une perfection morale, mais bien une adhésion à Jésus. Le saint est celui qui participe à la sainteté de Dieu par son adhésion au Christ Jésus, Sauveur. Ainsi Ananias connait clairement le passé persécuteur de Saul.

Et ici il a pouvoir de la part des grands-prêtres pour lier tous ceux qui invoquent ton nom. »
Et Ananias connaît aussi la mission pour laquelle Saul vient à Damas. Il vient pour arrêter, ligoter, enchaîner les disciples de Jésus. Ananias le sait missionné par les grands-prêtres. Et missionné pour poursuivre les disciples. Ceux-ci sont maintenant appelés « ceux qui invoquent ton nom ». Ils sont définis par leur foi, leur prière, leur attachement au Seigneur.

L’objection d’Ananias est claire, la mission qui lui est demandée concerne un ennemi de la première communauté. La vie d’Ananias est en danger. Le Seigneur l’envoie guérir de sa cécité le persécuteur de la communauté. Ce que Ananias n’a pas appris, c’est le chemin de Damas. Et le retournement intérieur de Saul. IL parle de ceux qui invoquent le nom du Seigneur, en situant Saul comme extérieur à ce groupe, ennemi de ce groupe. Il n’a pas entendu, la parole qui lui a été dite : Saul prie… invoque le nom, il a changé de camp.

Seigneur, donne-moi ton regard sur les êtres. Garde-moi de croire mon savoir complet lorsqu’il concerne les autres. Seigneur, ouvre-moi à l’attention et au respect pour chacun, par-delà les légitimes craintes, les appréhensions.

Seigneur conduis-nous sur ton chemin de pardon, de réconciliation.

dimanche 23 février 2014

Va

Le Seigneur lui dit : « T’étant levé, va dans la rue appelée « rue droite », et cherche dans la maison de Judas, un homme du nom de Saul, de Tarse. Voici en effet qu’il prie, et a vu, dans une vision, un homme du nom de Ananias, entrer et lui imposer les mains afin qu’il retrouve la vue. »
Actes 9, 11-12

Viens Esprit de Jésus, conduis nos pas sur les chemins de la foi
Viens Esprit de Jésus, rends-nous disponibles à tes appels.

Le Seigneur lui dit : « T’étant levé,
Comme dans beaucoup de récits de vocations dans le Premier Testament, le Seigneur après avoir appelé, donne une mission. Le premier pas : se lever, se mettre en route. En filigrane derrière ce verbe, on voit l’image de la résurrection. C’est en effet un verbe utilisé pour dire la résurrection de Jésus. La mission a à voir avec la résurrection de Jésus, avec le salut offert par cette résurrection.

va dans la rue appelée « rue droite », et cherche dans la maison de Judas, un homme du nom de Saul, de Tarse.
La mission est précise. Est tout d’abord donnée la direction du chemin à parcourir : aller dans la rue droite. Puis il est précisé à quel endroit de cette rue : la maison de Judas. Enfin la personne à la rencontre de laquelle Ananias est envoyé : Saul. Et pour éviter toute confusion, il est encore précisé que ce Saul vient de Tarse. Nous sommes face à une mission bien claire.

Voici en effet qu’il prie,
De cet homme, on ne précise pas grand-chose, mais un point capital : il prie. Et sa prière est accueillie. Il reçoit réponse par une vision.

et a vu, dans une vision, un homme du nom de Ananias, entrer et lui imposer les mains afin qu’il retrouve la vue. »
La phrase est toute tissée en paradoxe : Saul voit dans une vision… quelqu’un qui va venir lui  rendre la vue ! Ainsi Ananias connaît sa mission, et sait que Saul l’attend, est prêt à l’accueillir.

Seigneur, tu guides les pas de l’homme qui se laisse instruire par toi. Tu ne téléguides pas des marionnettes, mais tu espères notre collaboration. Pour ton œuvre de salut tu choisis des hommes et des femmes, et tu les envoies vers leurs frères et sœurs. Béni sois-tu. Rends-nous disponibles et accueillants envers ceux que tu nous envoies, rends-nous disponibles et accueillants pour aller là où tu nous envoies.

samedi 22 février 2014

Ananias

Or il y avait à Damas un disciple du nom d’Ananias, et le Seigneur lui dit dans une vision : « Ananias ». Celui-ci dit : « Me voici, Seigneur ».
Actes 9, 10

Viens Esprit, donne-moi d’accueillir ta visite.
Viens Esprit de Jésus, ouvre mon cœur à ta parole de lumière.

Or il y avait à Damas un disciple du nom d’Ananias,
On a laissé Paul et ses compagnons dans la ville de Damas, Paul aveugle est là, sans manger ni boire. Luc tourne alors nos regards vers un personnage que nous ne connaissions pas encore : Ananias (parfois traduit Ananie). Ce nom de racine hébraïque signifie « Le Seigneur fait grâce ». « Le Seigneur est favorable ».  Il est disciple, sous-entendu : disciple de Jésus.

 et le Seigneur lui dit dans une vision : « Ananias ».
A nouveau une intervention directe de Dieu dans l’histoire des hommes. Tout au long du livre des Actes, Luc nous dévoile ainsi la présence du Seigneur, son action. Il a tout confié entre les mains de ses disciples, mais il demeure présent. Il accompagne. Deux sens sont réquisitionnés : il s’agit d’une vision et d’une parole d’appel. Appel personnel, explicitement dirigé vers une personne : Ananias. Comme le Seigneur a appelé Abraham, Moïse, Samuel, et tant d’autres, aujourd’hui il appelle Ananias.

Celui-ci dit : « Me voici, Seigneur ».
Et la réponse d’Ananias est simple, directe, sans hésitation. « Me voici ». Il n’y a pas de mention de crainte face à cette irruption de Dieu dans sa vie, il y a grande disponibilité.

Seigneur, tu viens à notre rencontre, tu viens nous parler, nous appeler.
Fais-nous entendre ta voix, apprends-nous à te répondre dans la simplicité de cœur, et la disponibilité. Aujourd’hui, Seigneur, je veux te dire : me voici. Fais-moi entrer en ton dessein d’amour.

vendredi 21 février 2014

Pourquoi me persécutes-tu?



Ac 9, 1-9


Le texte (traduction : Bible de Jérusalem) :
« 1 Cependant Saul, ne respirant toujours que menaces et carnage à l'égard des disciples du Seigneur, alla trouver le grand prêtre
 2 et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin que, s'il y trouvait quelques adeptes de la Voie, hommes ou femmes, il les amenât enchaînés à Jérusalem.
 3 Il faisait route et approchait de Damas, quand soudain une lumière venue du ciel l'enveloppa de sa clarté.
 4 Tombant à terre, il entendit une voix qui lui disait : " Saoul, Saoul, pourquoi me persécutes-tu ? " -
 5 " Qui es-tu, Seigneur ? " demanda-t-il. Et lui : " Je suis Jésus que tu persécutes.
 6 Mais relève-toi, entre dans la ville, et l'on te dira ce que tu dois faire. "
 7 Ses compagnons de route s'étaient arrêtés, muets de stupeur : ils entendaient bien la voix, mais sans voir personne.
 8 Saul se releva de terre, mais, quoiqu'il eût les yeux ouverts, il ne voyait rien. On le conduisit par la main pour le faire entrer à Damas.
 9 Trois jours durant, il resta sans voir, ne mangeant et ne buvant rien »

Prière (suggérée par Enzo Bianchi) :
« Notre Dieu, Père de la Lumière, tu as envoyé dans le monde ton Fils, Parole faite chair, pour te manifester à nous, les hommes.
Envoie maintenant sur moi ton Esprit Saint, afin que je puisse rencontrer Jésus-Christ dans cette Parole qui vient de toi ; afin que je la connaisse plus profondément et que, en la connaissant, je l’aime plus intensément pour parvenir ainsi à la béatitude du Royaume. Amen »

Lecture verset par verset :
Un personnage est apparu dernièrement dans les derniers chapitres que nous avons lus des Actes : il s’appelle Saul. Il était présent lors de la lapidation d’Etienne (« Saul, lui, approuvait ce meurtre » : 8, 1). Il se caractérise par son animosité contre les chrétiens et participe à leur persécution (« Quant à Saul, il ravageait l'Église ; allant de maison en maison, il en arrachait hommes et femmes et les jetait en prison » : 8, 3).
Le chapitre 9 dont nous commençons la lecture poursuit cette lutte de Saul. Mais Jésus, qu’un tel tempérament n’empêche pas d’intervenir, va faire irruption dans sa vie…

(v. 1-2) « Cependant Saul, ne respirant toujours que menaces et carnage à l'égard des disciples du Seigneur… »
L’agressivité de Saul atteint son paroxysme. Le verbe « respirant » traduit littéralement le grec empneô : il vit de cela, il ne respire que cela…
Bien plus, il ne se contente pas d’agir de son initiative propre, mais il trouve un appui dans les autorités religieuses de l’époque. Dans la violence qu’il exerce envers les chrétiens, Saul pose un acte de foi :

« il alla trouver le grand prêtre et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin que, s'il y trouvait quelques adeptes de la Voie, hommes ou femmes, il les amenât enchaînés à Jérusalem »
« adeptes de la Voie » : littéralement « certains étant de / appartenant à la Voie »
C’est l’appellation que les acteurs des Actes reprendront à leur compte pour désigner la « suivance » de Jésus[1]. Ce nom fait écho à la déclaration de Jésus : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie… » (Jn 14, 6).
Ce n’est que plus tard que le nom de « chrétien », dérivé de « Christ », apparaîtra : « C'est à Antioche que, pour la première fois, les disciples reçurent le nom de ‘chrétiens’ » (Ac 11, 26).

Dans cette atmosphère de violence et d’emprisonnement, Quelqu’un se fait connaître :

(v. 3-4) « Il faisait route et approchait de Damas, quand soudain une lumière venue du ciel l'enveloppa de sa clarté. Tombant à terre, il entendit une voix qui lui disait : ‘Saoul, Saoul, pourquoi me persécutes-tu ?’ »
Un phénomène tout à fait imprévisible se produit : l’irruption d’une lumière.
Remarquons que cette lumière « enveloppe » : elle n’est pas une torche policière rivée sur les yeux du coupable… mais elle « enveloppe », cela suggère une certaine douceur. Elle n’en est pas moins radicale, puisqu’elle jette Saul à terre…
Contrairement à la tradition picturale, le texte des Actes ne dit pas que Saul est tombé de son cheval. La chute n’en est pas moins réelle…
Une voix se fait entendre : « Saoul, Saoul… »
La répétition du nom exprime une insistance, comme tant d’appels dans la Bible[2]. Mais ce double appel s’adresse aussi, selon la tradition juive, à l’entièreté de la personne.
La forme « Saoul » est la translittération de l’hébreu ; la forme « Saul » correspond au grec « Saulos ».
Un beau contraste est exprimé dans ces deux versets : « une voix du ciel... Saul tombant à terre ». Le ciel invite la terre à un accueil, à une collaboration, à une vocation…

« … pourquoi me persécutes-tu ? »
Celui qui s’adresse à Saul s’identifie aux persécutés.
Tel est notre Dieu, qui n’est pas insensible à ce que vivent ses enfants, à ce qu’ils souffrent, à ce qu’on leur inflige…
Mais cette qualité de compassion et d’identification ne le conduit pas à condamner sans appel le persécuteur. Dieu reste solidaire du persécuteur. Ainsi, Saul est rejoint dans sa violence… et est questionné dans ses intentions : « pourquoi ? »

(v. 5-6) « ‘Qui es-tu, Seigneur ?’ demanda-t-il. Et lui : ‘Je suis Jésus que tu persécutes. Mais relève-toi, entre dans la ville, et l'on te dira ce que tu dois faire’ »
Saul perçoit l’origine supérieure de cette voix et la questionne : « Qui es-tu, Seigneur ? ».
La déclaration « Je suis Jésus que tu persécutes » n’est pas accusatrice. Elle ne vise pas à anéantir Saul, mais elle le met debout : « relève-toi » (forme d’anistèmi). C’est un verbe de résurrection…
Cela rappelle toutes les invitations de Dieu dans le Premier Testament, par la voix de ses prophètes : « Prendrais-je donc plaisir à la mort du méchant - oracle du Seigneur YHWH - et non pas plutôt à le voir renoncer à sa conduite et vivre ? » (Ez 18, 23).
Le persécuteur est dépouillé de ses armes. Il est invité à se laisser guider…
Et Dieu engage les hommes comme collaborateurs de son œuvre. S’Il a accompli la première étape de la création, les êtres humains sont appelés à être co-créateurs.
Dieu créateur d’un « nouveau » Saul et ses compagnons de voyage, co-créateurs.

(v. 7) « Ses compagnons de route s'étaient arrêtés, muets de stupeur : ils entendaient bien la voix, mais sans voir personne »
Lorsque Dieu se donne à connaître, il rejoint la personne dans son individualité. Chaque appel, chaque vocation est une expérience personnelle. Dans ce récit de vocation, seul Saul est bénéficiaire[3].

(v. 8-9) « Saul se releva de terre, mais, quoiqu'il eût les yeux ouverts, il ne voyait rien. On le conduisit par la main pour le faire entrer à Damas. Trois jours durant, il resta sans voir, ne mangeant et ne buvant rien »
« se relever » (forme d’egeirô) est le deuxième verbe qui exprime la Résurrection.
Les violences perpétrées par Saul ne sont pas le point final de sa carrière. Il est appelé à se relever, à se convertir…
Pour ce faire, trois jours lui sont offerts : trois jours de « désert », de privation de nourriture et de boisson, trois jours de pénitence.
Trois jours symboles de la Passion de Celui qu’il reconnaîtra comme son Seigneur…


Prière :
Cette vocation de Saul nous fait signe dans nos parcours d’hommes et de femmes, parfois bien loin de Toi. Dans sa violence et ses persécutions, tu appelles Saul par son nom, tu lui ouvres un chemin de vie et tu l’invites : « relève-toi ».
Comme tu le fis pour Saul, tu rejoins chacun(e) de nous sur son chemin aujourd’hui et tu lui offres une Espérance.
Pour que Ton appel nous trouve disponibles, Seigneur, envoie ton Esprit !
Amen
sr Marie-Jean


[1] Ac 18, 25 : « Il avait été instruit de la Voie du Seigneur, et, dans la ferveur de son âme, il prêchait et enseignait avec exactitude ce qui concerne Jésus » ; 18, 26 : « Priscille et Aquilas, qui l'avaient entendu, le prirent avec eux et lui exposèrent plus exactement la Voie » ; et dans la bouche de Paul, en 22, 4 : « J'ai persécuté à mort cette Voie, chargeant de chaînes et jetant en prison hommes et femmes ».
[2] Par exemple, Abraham : « Mais l'Ange de YHWH l'appela du ciel et dit : Abraham ! Abraham ! Il répondit : Me voici ! » (Gn 22, 11) ; Moïse : « YHWH vit qu'il faisait un détour pour voir, et Dieu l'appela du milieu du buisson. Moïse, Moïse, dit-il, et il répondit : Me voici » (Ex 3, 4) ;…
[3] Cette vocation de Saul est aussi racontée dans les chapitres 22 et 26 des Actes des Apôtres.

jeudi 20 février 2014

Va vers le midi

Actes 8, 39-40  Reprise

Viens Esprit de Jésus, viens réjouir nos cœurs par ta présence.
Viens Esprit de Jésus, rassasie-nous par la Parole, qu’elle devienne par toi,  pain partagé pour la vie du monde.

Je contemple cette scène, méditée au long de ces derniers jours.
Quelle attention divine pour un seul homme, un étranger, un exclu du temple de par son état d’eunuque.
Pour un être qui revient de pèlerinage à Jérusalem, et qui tente de lire l’Ecriture, quelle attention divine.
Il envoie Philippe, en ce lieu désert, pour cet homme. Nul n’est trop loin pour Dieu. La Bonne Nouvelle doit être annoncée à tous les hommes, le salut est offert à tous.
Et Philippe docile à l’Esprit va sur cette route déserte, rejoint l’eunuque, s’intéresse à lui : Connais-tu ce que tu lis ?
Dans le zèle apostolique de Philippe, je découvre le zèle de notre Dieu, il veut rencontrer chacun, rejoindre chacun là où il se trouve, sur son chemin, avec sa foi, ses questions, sa recherche.

Seigneur, rends-nous disponibles les uns aux autres. Que nous puissions nous offrir le pain de ta Parole, le partager, l’accueillir en nos vies.
Que la joie de l’Evangile parvienne aujourd’hui à tous les exclus, à toutes les frontières, à toutes les marges de nos sociétés, de nos communautés.

 

mercredi 19 février 2014

L'Esprit enleva Philippe

Lorsqu’ils remontèrent de l’eau, l’Esprit du Seigneur enleva Philippe et l’eunuque ne le vit plus, il allait en effet son chemin, tout joyeux. Philippe se retrouva à Ashdod, et il annonçait la Bonne Nouvelle dans toutes les villes où il passait jusqu’à son arrivée à Césarée.
Actes 8, 39-40

Seigneur, tu sèmes ta Parole.
Travaille la terre de nos cœurs qu’elle soit accueillante à ta vie, à ton amour.
Que ta Parole lue, méditée, priée au long des jours nous transfigure.

Lorsqu’ils remontèrent de l’eau, l’Esprit du Seigneur enleva Philippe
Toute cette rencontre de Philippe avec l’eunuque, est marquée de cette présence du Seigneur. Tantôt il est question de l’ange du Seigneur, tantôt de son Esprit. C’est le Seigneur qui a envoyé Philippe sur cette route déserte, qui lui a enjoint de rejoindre le char de l’eunuque. C’est maintenant l’Esprit qui le ravit… et l’entraîne au loin.

et l’eunuque ne le vit plus,
La séparation est nette, instantanée, brusque même. Ils remontent de l’eau après le baptême de l’eunuque et aussitôt Philippe est enlevé.

 il allait en effet son chemin, tout joyeux.
Mais l’eunuque n’est pas désemparé, il poursuit son chemin tout joyeux. On se souvient de la joie des disciples d’Emmaüs qui s’élancent sur la route vers Jérusalem pour rejoindre les disciples tandis qu’ils viennent de rencontrer le ressuscité. La soudaine disparition de Jésus ne les a pas entraînés dans la tristesse. Ici la disparition de Philippe n’attriste pas l’eunuque. Philippe l’a attaché à Jésus par le baptême, il l’a attaché au Père, au Fils et à l’Esprit. Et non à lui-même, il ne se crée par un fans club. Et l’eunuque qui a accueilli en lui la divine présence peut aller son chemin en confiance, il n’est pas seul.

 Philippe se retrouva à Ashdod, et il annonçait la Bonne Nouvelle dans toutes les villes où il passait jusqu’à son arrivée à Césarée.
Philippe poursuit son chemin de son côté, et continue à annoncer la Bonne Nouvelle. Partout où il passe il fait œuvre d’évangélisation. Il prépare ainsi le terrain pour les apôtres qui le suivront.

Seigneur, apprends nous à vivre de ta présence, à t’annoncer, à permettre aux autres de te rencontrer.
Seigneur, que je passe ce jour à marcher joyeusement sous ton regard.

 

mardi 18 février 2014

Qu'est-ce qui empêche que je sois baptisé?

Comme ils faisaient route suivant le chemin, ils arrivèrent à un point d’eau et l’eunuque dit : « Voici de l’eau, qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? » Et il ordonna d’arrêter le char et ils descendirent tous les deux dans l’eau, et Philippe et l’eunuque, et il le baptisa.
Actes 8, 36-38

Seigneur, nous voici faisant route vers toi, conduis-nous toujours plus avant.
Seigneur, tu invites sans cesse par ta Parole, creuse en nous l’écoute du cœur.

Comme ils faisaient route suivant le chemin,
Ils faisaient route : ils étaient ensemble assis dans le char, tournés vers la même direction. Pourquoi dire suivant le chemin, on a envie de dire, c’est évident, ils ne vont quand même pas envoyer les bœufs gambader dans les accotements, ou faire du tout terrain… De quel chemin s’agit-il ? bien sûr premièrement du chemin matériel qu’emprunte leur char… mais n’est-ce pas aussi le chemin du cœur, le chemin de conversion opéré par le partage de lecture qu’ils ont entrepris au départ de la citation d’Isaïe ?

 ils arrivèrent à un point d’eau et l’eunuque dit : « Voici de l’eau, qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? »
Ils arrivent à un point d’eau… hasard ou providence ? Certains disent que le hasard n’est rien d’autre que Dieu lorsqu’il agit incognito. Leur conversation a dû rendre cet homme attentif à la proximité de l’eau. S’il n’avait entendu parler de baptême, peut-être n’aurait-il tout simplement pas remarqué cette eau. C’est lui qui en note la présence et non Philippe. C’est lui qui fait la demande. Et d’une manière intéressante : qu’est-ce qui empêche… Pour nous qui lisons cette parole et sommes baptisés déjà, nous pourrions nous poser la question : qu’est ce qui empêche que je vive pleinement mon baptême ? où sont les obstacles ? L’eunuque demande cela avec foi, avec désir de recevoir le baptême. Il est eunuque, il sait que cet état l’écarte du peuple d’Israël, au Temple il ne peut accéder au parvis des fils d’Israël. Lui, étranger, eunuque sait les barrières qu’il doit régulièrement affronter… et ici il semble douter que ces barrières aient une quelconque importance… qu’est-ce qui empêche…

Et il ordonna d’arrêter le char
Il est sûr l’eunuque d’avoir accès au baptême, il ordonne d’arrêter le char. La force de son désir est claire.

et ils descendirent tous les deux dans l’eau,
Aucun des deux n’est supérieur à l’autre, ils descendent ensemble dans l’eau, comme ils ont cheminé ensemble, depuis que Philippe a rejoint le char.

et Philippe et l’eunuque,
et Philippe semble précéder l’eunuque dans la démarche, il conduit, entraîne…

 et il le baptisa.
Les choses sont dites simplement. Nul besoin de détail, nous contemplons la beauté de ce geste, qui intègre un étranger, un exclu dans la communauté chrétienne.

Seigneur, que la lecture de la Parole nous mette en route, dans notre chemin spirituel, dans notre chemin de foi, qu’elle nous guide dans les actes à poser. Que nos partages de lectio nous rassemblent en communion chrétienne, et nous donnent de nous soutenir mutuellement dans la foi.

lundi 17 février 2014

De qui le prophète dit-il ceci?

Prenant la parole l’eunuque dit à Philippe : « Je te prie : de qui le prophète dit-il ceci ? De lui-même ou bien de quelqu’un d’autre ? » Philippe ouvrant la bouche commença à partir de ce texte à lui annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus.
Actes 8, 34-35

Seigneur, envoie nous des lecteurs de ta Parole, qu’ils nous expliquent ton message.
Seigneur donne-nous un cœur qui écoute.
Que ta Parole guide nos pas au chemin de la vie.

Prenant la parole l’eunuque dit à Philippe : « Je te prie : de qui le prophète dit-il ceci ? De lui-même ou bien de quelqu’un d’autre ? »
L’eunuque et Philippe font un véritable partage de lectio. Ils ont lu le texte, et se laissent interroger par lui. L’eunuque a lu une parole qui lui reste énigmatique. Face au texte il s’interroge, et il interroge Philippe. De qui parle ce texte ?

Philippe ouvrant la bouche
On passe de la parole écrite dans un livre, un rouleau, à l’échange de paroles. Luc note de façon solennelle : Philippe ouvre la bouche…

 commença à partir de ce texte à lui annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus.
Et Philippe donne ici une clé de lecture de l’Ecriture qui sera bien souvent utilisée par les Pères de l’Eglise. Il fait une véritable exégèse du passage, en trouvant la clé de lecture en Jésus. C’est en Jésus que toute l’Ecriture prend sens, c’est vers lui qu’elle est orientée. Jésus sur le chemin d’Emmaüs, avait repris toute l’Ecriture pour montrer combien elle annonçait la passion résurrection de Jésus. Son disciple Philippe ici part de l’Ecriture pour annoncer Jésus. Annoncer la Bonne Nouvelle, on aurait pu traduire évangéliser. Philippe est catéchète, missionnaire, il prend la parole de l’Ecriture et la partage comme un bon pain, il en dévoile le sens pour l’eunuque.

Béni sois-tu, Seigneur, pour ceux et celles qui nous guident dans notre lecture de la Parole. Béni sois-tu pour ceux et celles qui accompagnent nos chemins de foi, nous dévoilant ton mystère.
Seigneur, sois présent à nos lectio, à nos partages de ta Parole, grave cette Parole en nos cœurs, inscrit-la dans le quotidien de nos existences.

dimanche 16 février 2014

Dans son humiliation

Le passage de l’Ecriture qu’il lisait était celui-ci : « Comme une brebis conduite à l’abattoir, comme un agneau sans voix devant le tondeur, ainsi il n’ouvre pas la bouche. Dans son humiliation, il a été privé de son droit. Sa génération qui la racontera, car sa vie est enlevée de la terre. »
Actes 8, 32-33

Seigneur, viens nous ouvrir les Ecritures.
Donne-nous des guides pour scruter ta Parole, et la laisser descendre en nos vies, la laisser former nos pensées, nos actes et nos paroles.

Le passage de l’Ecriture qu’il lisait était celui-ci :
C’est un extrait du livre d’Isaïe, comme cela nous a été signalé au verset 29. Et plus spécialement c’est un extrait du quatrième chant du Serviteur (Is 52,13-53,12). Les chrétiens y ont vu une annonce prophétique de la Pâque du Christ, de sa résurrection, de sa vie donnée pour notre salut. Mais l’extrait que Luc nous rapporte est très bref.

 « Comme une brebis conduite à l’abattoir, comme un agneau sans voix devant le tondeur, ainsi il n’ouvre pas la bouche.
Il est question de quelqu’un de muet, silencieux, devant le drame qui lui arrive. Si ce n’est pas la fin du monde pour l’agneau qui va être tondu, la brebis conduite à l’abattoir est par contre bel et bien condamnée. Et devant l’agresseur elle est sans voix.

 Dans son humiliation, il a été privé de son droit.
Il est question d’humiliation, d’absence de droit, de mort injuste donc. Peut-on priver quelqu’un de son droit ? quel mépris est sous-jacent à une telle attitude ?

Sa génération qui la racontera,
Sa génération, on peut aussi comprendre sa descendance. Effectivement si la personne est anéantie, il n’y a plus d’espoir de descendance pour elle.

 car sa vie est enlevée de la terre. »
on peut comprendre enlevée de la terre, ou levée de la terre… ce qui pourrait alors être allusion l’élévation de la croix…

De qui parle-t-on ? le Serviteur souffrant d’Isaïe est demeuré personnage mystérieux. Annonce d’un salut qui parviendrait aux hommes non dans la puissance et dans l’écrasement de l’ennemi, mais dans la faiblesse et la fragilité, dans l’anéantissement du sauveur lui-même. Les premiers chrétiens ont pu relire ces textes avec la figure du Christ, y lire une annonce de Jésus. Mais que pouvait penser ce haut fonctionnaire ? il est eunuque, il n’a pas eu le droit à ce titre de pénétrer dans le temple au-delà de la cour des païens, il n’aura pas de descendance. Se sentait-il rejoint par cette figure ?

Seigneur, donne-nous la patience tandis que nous déchiffrons ta parole.
Donne-nous ton Esprit qu’il en guide la lecture.
Seigneur, quelle parole prononces-tu aujourd’hui sur nos vies ? Viens nous éclairer.

samedi 15 février 2014

si personne ne me guide...

Celui-ci dit : « Et comment le pourrais-je si personne ne me guide ? » et il invita Philippe à monter s’asseoir près de lui.
Actes 8, 31

Seigneur tu es mon berger, tu me conduis vers le pâturage de ta parole.
Seigneur, Donne-moi de me rassasier de ton visage.

Celui-ci dit : « Et comment le pourrais-je si personne ne me guide ? »
Quelle simplicité dans cet aveu ! Le haut fonctionnaire ne joue pas les connaisseurs, il avoue son manque, son besoin. Il reconnaît que sa lecture de l’Ecriture reste imparfaite. Il ne suffit pas de savoir lire les mots, il faut les comprendre, entrer dans le langage biblique, et plus profondément entendre Dieu nous parler, se révéler à travers ces textes anciens. Cet homme aussi important soit-il découvre son besoin d’un guide pour poursuivre sa quête spirituelle.

et il invita Philippe à monter s’asseoir près de lui.
Humilité de cet homme qui invite alors Philippe à monter s’asseoir près de lui. On devine qu’un échange spirituel va s’en suivre.

Seigneur, aide-nous sur notre chemin de vie. Donne-nous un guide pour lire ta Parole, et la laisser pénétrer en nos vies. Seigneur, apprends-nous cette entraide pour accueillir ta Parole, et lui permettre de fructifier. Seigneur je te rends grâce pour ceux et celles qui m’aident à découvrir ta Parole comme une lettre vivante.

vendredi 14 février 2014

Connais-tu ce que tu lis?

L’Esprit dit à Philippe : « Avance et attache toi de près à ce char ». Accourant Philippe l’entendit lisant Isaïe le prophète et il dit : « Connais-tu ce que tu lis ? »
Actes 8, 29-30

Seigneur ta parole est lumière sur nos pas. Mais si tu ne nous l’ouvres, pourrons-nous la comprendre ? Seigneur que ton Esprit vienne lire en nous, et nous entendrons ta voix.

L’Esprit dit à Philippe :
Au verset 26, Luc parlait de l’ange du Seigneur, maintenant de l’Esprit. Ainsi Philippe est un homme de Dieu, dont les actions sont orientées par son obéissance à Dieu. Il est réceptif, tantôt accueillant la voix de l’envoyé de Dieu, tantôt se laissant mouvoir par l’impulsion de l’Esprit.

 « Avance et attache-toi de près à ce char ».
Philippe avait été envoyé sur une route déserte. Et voici que l’Esprit l’envoie à la rencontre de ce seul voyageur. Il doit avancer, jusqu’à littéralement coller à ce char. Non point à la personne du voyageur mais au char d’abord. Philippe est à pied, le char on peut l’imaginer tiré par des bœufs… ou… ? Il doit approcher le char, comme en un premier mouvement d’approche, de découverte, d’apprivoisement d’une situation qui reste encore voilée à ses yeux.

Accourant Philippe l’entendit lisant Isaïe le prophète
Philippe se dépêche, rattrape le char. Et voici qu’il entend son passager lire Isaïe. A l’époque on lisait plutôt à voix haute. Philippe n’accoste pas directement l’eunuque. Il découvre d’abord son activité, il l’entend. Il est d’abord à l’écoute. Et il identifie la lecture biblique de l’homme.

et il dit : « Connais-tu ce que tu lis ? »
On traduit souvent « comprends-tu ce que tu lis ? » Il y a en cette question une belle résonnance des verbes que le français ne rend pas vraiment. Dans le « lire » il y a la racine de « connaître ».  Marguerat signale que l’on pourrait traduire littéralement « connais-tu ce que tu reconnais (par la lecture) ».  La question en fait ne vient pas d’un moindre soupçon d’inintelligence du lecteur, mais c’est une question que nous pourrions nous poser chaque fois que nous ouvrons la Bible : connaissons nous ce que nous lisons ? la connaissance implique une entrée du texte dans notre vie, une intelligence du texte par le vécu, dans le vécu. Il n’est pas question ici, du moins je pense, d’une compréhension intellectuelle, mais bien d’une compréhension incarnée. Ne pourrait-on paraphraser : la parole que tu lis prend-elle chair en toi ?

Seigneur, chaque jour tu nous confies ta Parole. Inscris la au plus profond de mon cœur, grave la comme un sceau en ma vie. Qu’elle devienne principe de vie en moi. Oui, Seigneur, que ton Esprit vienne lire en moi, ta Parole de vie. Comme l’Esprit reposant sur Marie à faire naître le Verbe en elle, aujourd’hui que ton Esprit fasse donne à ta Parole de prendre chair en moi.