vendredi 31 mai 2019

J’ai de la compassion pour cette foule !

Marc 8,1-3

8 1 En ces jours-là, comme il y avait de nouveau une grande foule, et que les gens n’avaient rien à manger, Jésus appelle à lui ses disciples et leur dit : 2 « J’ai de la compassion pour cette foule, car depuis trois jours déjà ils restent auprès de moi, et n’ont rien à manger. 3 Si je les renvoie chez eux à jeun, ils vont défaillir en chemin, et certains d’entre eux sont venus de loin. »
Viens Esprit de compassion et de sollicitude, viens nous faire entrer dans les sentiments du Christ pour les hommes.





« En ces jours-là » petit signal de Marc notant la venue du Royaume, comme en 1,9 pour la venue et le Baptême de Jésus et dans le discours eschatologique avant la venue « du Fils de l’homme » en 13,17.19.24.

Ce récit est proche de celui de Marc 6,30-44, mais cette fois nous sommes en territoire païen et c’est important : ce que Jésus a fait pour les Juifs, il le fait aussi pour les non Juifs. Le royaume est pour tous !

«  Jésus appelle à lui ses disciples » comme à chaque appel à le suivre et à chaque fois qu’il veut leur confier quelque chose d’important.  Notamment  Marc 3, 13 quand il en choisi douze "pour qu'ils soient avec lui".
Comme au chapitre 6 Jésus a « compassion » et ici il le dit très clairement à ses disciples...Invitation à entrer dans sa compassion.

« Trois jours » : toutes les autres mentions des « trois jours » en Marc sont en rapport avec sa Passion et sa Résurrection (Marc 8,31 ; 9,31 ; 10, 34 : les trois annonces, 14,58 ; 15,29 durant la Passion)

« Depuis trois jours déjà ils restent auprès de moi » : soif et persévérance, désir fort ! Jésus a-t-il mis trois jours avant de s’apercevoir que la foule n’avait rien à manger ??? Ne cherchons pas si  la vraisemblance  ou non, car là n’est pas le sujet ! Et justement ce qui choque dans le récit est là pour attirer notre attention  et nous obliger à creuser. Depuis trois jours ils se nourrissent de la parole de Jésus, ils vivent ce que le peuple d’Israël a vécu lors de la traversée du désert : « Le Seigneur t’a fait passer par la pauvreté, il t’a fait sentir la faim, et il t’a donné à manger la manne – cette nourriture que ni toi ni tes pères n’aviez connue – pour que tu saches que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de tout ce qui vient de la bouche du Seigneur. » (Deutéronome 8,3).  Comme Dieu au désert, Jésus nourrit la foule d’abord de la parole puis du pain.
Devant une telle faim, du  coeur et du corps, il est impossible à Jésus de les laisser ainsi ! C’est une question vitale pour eux .

« Certains d’entre eux sont venus de loin. » de loin dans tous les sens du terme, géographique et existentiel : les périphéries dont le Pape François ne cesse de nous demander de nous rapprocher.

Béni sois-tu Jésus pour ton immense compassion pour chacun des hommes ; viens transformer nos coeurs de pierre et  nous faire entrer dans ta compassion. Donne-nous de voir la faim et la soif de ceux que tu places sur notre route et d’y répondre selon nos possibilités. Fais de nous des témoins authentiques.



mercredi 29 mai 2019

Il a bien fait toutes choses


Mc 7
36 Alors Jésus leur ordonna de n’en rien dire à personne ; mais plus il leur donnait cet ordre, plus ceux-ci le proclamaient.
37 Extrêmement frappés, ils disaient : « Il a bien fait toutes choses : il fait entendre les sourds et parler les muets. »

Viens Esprit Saint : au travers de cette parole que nous méditons, révèle-nous toi-même qui est Jésus.

Jésus s’était écarté de la foule, mais cela n’est que temporaire. A peine guéri, l’ancien muet revient sûrement en courant pour manifester sa joie, pour enfin communiquer avec tous…

Il faut dire que demander de se taire à un homme qui vient de (re)trouver la parole a quelque chose d’assez étonnant… Tous les témoins – non pas de l’acte de guérison  mais de son résultat – sont  aussi enjoints au silence sur ce qui s’est passé ici, en premier lieu ceux-là même qui l’ont amené à Jésus. Mais en vain : Marc constate que le « secret » tellement souhaité par Jésus n’est jamais respecté.

Pourtant, ce que répandent ces témoins autour d’eux est tout à l’honneur de Jésus : « Il a bien fait toutes choses… ». En effet, la confiance manifestée par ceux qui ont conduit l’homme jusqu’à lui est récompensée : elle était donc bien justifiée.

Seigneur Jésus, je te contemple, ramenant cet homme au milieu des siens après lui avoir redonné sa liberté de communiquer, d’entrer en relation avec chacun. Béni sois-tu !

mardi 28 mai 2019

Seul avec lui


Mc 7
33 Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, avec sa salive, lui toucha la langue.
34 Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit : « Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! »
35 Ses oreilles s’ouvrirent ; sa langue se délia, et il parlait correctement.

Viens Esprit Saint, viens nous faire recevoir le Souffle et entendre la parole qui nous est adressée aujourd’hui : « Ouvre-toi ».

Chaque intervention de Jésus est imprévisible, innovante. Parfois il guérit d’un mot, parfois d’un geste, parfois « au milieu » de la foule, parfois à l’écart, parfois il refuse, parfois il doit s’y reprendre à deux fois…

Notre Dieu est surprenant ! Mais surtout il tient compte de chaque situation, de chaque personne…
Cette fois, il s’écarte de la foule qui – remarquons-le – ne les suit pas mais, en quelque sorte, respecte cette distance et cette intimité. Car une autre traduction remplace « à l’écart » par « seul avec lui ». Oui, tant de choses se « guérissent » dans le seul à seul, le cœur à cœur avec le Seigneur.

Puis, là, à l’écart, il s’adresse à lui. Mais comment parle-t-on à un sourd ? Par le geste ! Cette fois, Jésus ne prend pas tout de suite la parole mais il s’exprime par le toucher. Il pose des gestes signifiants pour le sourd-muet : qui a considéré avec tant de respect ces oreilles et cette langue déficientes ?

Marc, en quelques mots, nous décrit l’action de Jésus, car, ensuite, il prend le temps d’un autre geste, tout simple, celui de lever les yeux au ciel, vers son Père, en une prière totalement discrète. Ensuite, il soupire – il offre son propre souffle de vie – et enfin, il énonce un seul mot, facilement « lisible » sans doute sur ses lèvres : « Ouvre-toi ! ». Quel ordre magnifique ! Son handicap enfermait l’homme sur lui-même, il était coupé de toute communication verbale avec son entourage. Mais c’est lui qui est à la manœuvre ; avec l’aide de Jésus, avec son souffle et sur son ordre, c’est lui-même qui va s’ouvrir.

Seigneur Dieu, délie en nous tout ce qui nous enferme. Donne-nous de ces moments où, seul avec toi, nous nous laisserons « toucher » par ton amour.

lundi 27 mai 2019

Des gens lui amènent un sourd


Mc 7
31 Jésus quitta le territoire de Tyr ; passant par Sidon, il prit la direction de la mer de Galilée et alla en plein territoire de la Décapole.
32 Des gens lui amènent un sourd qui avait aussi de la difficulté à parler et supplient Jésus de poser la main sur lui.

Viens Esprit Saint, fais de nous des messagers de la parole afin qu’elle parvienne à tous.

Marc nous décrit les déplacements de Jésus et de ses disciples les plus proches.

Après la rencontre avec la femme syro-phénicienne, ils remontent encore un peu la côte vers le nord pour atteindre la ville de Sidon. Comme pour leur étape à Tyr, on ignore si Jésus y a prêché ou rencontré les foules. La situation est bien sûr particulière puisque nous sommes là sur le territoire syrien.

De Sidon, il se dirige à nouveau vers l’intérieur des terres, traverse le haut Jourdain et, à l’est de la mer de Galilée, se retrouve « en plein territoire de la Décapole » région à large présence grecque. Pourtant, là, nous verrons que Jésus rassemble à nouveau « la foule ».

Pour l’heure, c’est un homme sourd qui est amené à Jésus. On comprend qu’un paralytique ait besoin d’aide pour se déplacer, mais un sourd… n’aurait-il pu venir de lui-même ? Avait-il peur que sa parole déficiente ne parvienne pas à Jésus ? Toujours est-il que « des gens » l’ont conduit près de Jésus et supplient eux-mêmes Jésus de le guérir. Avaient-ils plus de foi que leur compagnon sourd ?

L’important est de constater cette solidarité et cette confiance que manifestent les compagnons, comme c’est le cas pour quantité de guérisons réalisées par Jésus. Nous venons encore de voir la supplication de la Syro-phénicienne pour sa petite fille qui, elle non plus, ne pouvait pas s’exprimer correctement.

Les gens demandent simplement à Jésus de « poser la main sur lui ». Ainsi, ils ont déjà compris que Jésus n’est pas un magicien aux formules et aux objets magiques, mais un homme dont émane une telle force qu’il peut guérir d’un simple geste, d’un instant de toucher, de contact, avec le malade. Cette simplicité dans la requête est émouvante.

Seigneur, toi qui accueilles toutes les détresses, mets en nos cœurs assez de foi pour guider vers toi tous ceux qui cherchent guérison et joie de vivre. Sois la source de notre vraie joie, celle de te faire connaître et aimer.

dimanche 26 mai 2019

Les petits chiens


Mc 7
27 Il lui disait : « Laisse d’abord les enfants se rassasier, car il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. »
28 Mais elle lui répliqua : « Seigneur, les petits chiens, sous la table, mangent bien les miettes des petits enfants ! » Alors il lui dit :
29 « À cause de cette parole, va : le démon est sorti de ta fille. »
30 Elle rentra à la maison, et elle trouva l’enfant étendue sur le lit : le démon était sorti d’elle.

Viens Esprit saint, viens nous apprendre à lire la parole, viens nous donner les mots insistants de la prière.

On n’a pas les paroles, suppliantes, de la femme, mais bien celles, inattendues, de Jésus. C’est un reproche : ce que tu fais n’est pas bien ! En quelque sorte, il l’accuse de vol, de « prendre » ce qui ne lui revient pas.

Le récit de Matthieu est à la fois plus explicite et plus dur encore : (Mt 15, 24) « Je n’ai été envoyé que vers les brebis perdues de la nation d’Israël ». Mais la discussion se fait avec les disciples.

D’où lui vient cette conception de sa mission ? 
Est-ce à la suite de Jean le baptiste qu’il l’a acquise ?
Il l’énonce donc à la femme sous la forme d’une petite parabole où elle se reconnaît aisément : les Juifs voyaient les non-Juifs comme des animaux impurs, des chiens.

Cependant, en employant l’expression “petits chiens”, Jésus adoucit l’image qui touche ici les « petits chiens » qu’on gardait dans les maisons et non les chiens sauvages.

La femme a compris… et répond ! Marc nous dit même quelle « réplique », bref, elle sent en elle une certitude qui la pousse à poursuivre le dialogue.
Là est l’inouï, car, si Jésus la repousse, il reste tout à son écoute. Tellement qu’il se laisse atteindre par ce qu’elle affirme. Le ton de la femme est humble et insistant, plein de confiance et d’espérance. Telle que devrait être toute prière.

Jésus va reprendre la parole, mais pas pour poursuivre l’échange des points-de-vue. Il passe soudainement sur un autre plan. Il comprend qu’elle aussi à « droit » à sa faveur.

On peut s’avancer plus loin en disant que Jésus a compris, là, l’étendue universelle de sa mission… ce qui est sûr c’est que cet épisode en constitue un tournant important.
Jésus reconnaît que c’est cette parole de foi qui permet la guérison : il l’explicite d’ailleurs chez Matthieu.

Seigneur, je te contemple à l’écoute de cette femme que tout – socialement, religieusement – éloigne de toi.
Toi, le Dieu qui écoutes, tu te laisses convaincre par sa force de sa persuasion et la douceur de ses paroles. Béni sois-tu d’être à l’écoute de nos prières.

samedi 25 mai 2019

Païenne et syro-phénicienne


Mc 7
24 En partant de là, Jésus se rendit dans le territoire de Tyr. Il était entré dans une maison, et il ne voulait pas qu’on le sache. Mais il ne put rester inaperçu :
25 une femme entendit aussitôt parler de lui ; elle avait une petite fille possédée par un esprit impur ; elle vint se jeter à ses pieds.
26 Cette femme était païenne, syro-phénicienne de naissance, et elle lui demandait d’expulser le démon hors de sa fille.

Viens Esprit Saint, que cette parole nous éclaire et augmente notre foi.

Nous suivons Jésus qui s’écarte cette fois de Capharnaüm et du lac de Galilée pour se rendre au bord de la mer méditerranée, à Tyr. Que va-t-il y faire ? Ni prêcher ni secourir les malades, puisqu’il entre dans une maison (inconnue) et voudrait passer inaperçu… Mais sa venue est une opportunité unique pour une femme qui va aller le trouver dans cette maison. Comme tous ceux qui ont vraiment besoin de lui, qui ont une immense confiance en lui, elle est prête à braver toutes les difficultés, à franchir toutes les barrières (matérielles ou non) pour pouvoir le rejoindre.

Et nous voilà en présence d’une de ces magnifiques scènes de rencontre entre Jésus et une femme qui émerge du peuple.

Marc nous la présente en deux temps :
-          elle est malheureuse car elle a un enfant possédé par un esprit impur
-          elle est païenne – et originaire de Syro-phénicie (la Phénicie faisait partie de la province romaine de Syrie et peut être considérée comme l’ancienne dénomination du Liban).

Nous voyons cette femme, là, aux pieds de Jésus. Sa confiance est grande, car elle sait, elle, que – étant païenne et étrangère – elle n’a pas « droit » aux faveurs du rabbi juif. Et c’est sûrement aussi la conviction de tous ceux qui sont témoins de cette scène.

Seigneur Jésus, permets qu’aucun obstacle ne nous empêche d’aller à toi. Qu’aucun raisonnement, aucune peur ne nous retienne loin de toi. Nous voulons te présenter nos peines et nos difficultés car tu es celui qui peut nous guérir. Béni sois-tu.

vendredi 24 mai 2019

Du coeur des hommes

Mc 7
20 « Il disait : « Ce qui sort de l’homme, voilà ce qui souille l’homme.  21 Car c’est du dedans,  du cœur des hommes,  que sortent les desseins pervers : débauches, vols, meurtres,  22  adultères, cupidités, méchancetés, ruse, impudicité, envie, diffamation, orgueil, déraison.  23 Toutes ces mauvaises choses sortent du dedans et souillent l’homme.

Oui,  Jésus prend soin de ses disciples, de ses ‘’appreneurs’’.  Il va identifier « l’impur »,  ou plus exactement identifier « ce qui rend impur »  de sorte qu’il n’y ait plus de confusion possible pour ses disciples.

Je me pose la question de savoir où sont passés les Pharisiens et les Maîtres de la loi. Des opposants que Jésus présente comme des adversaires du projet de Dieu. Peut-être sont-ils plongés dans la honte parce qu’ils sont démasqués par Jésus ou, peut-être, certains du moins, ont-ils accès au secret du Royaume de Dieu ! C’est le mystère.

Sûr que dans l’intimité, en sécurité, les disciples ont été éveillés à sa parole : « Vous avez reçu, vous, le secret du Royaume de Dieu » (Mc 4, 11a)

Seigneur, envoie ton Esprit et donne à tes enfants que nous sommes, la docilité qui permet d’apprendre la portée de tes enseignements.
Raymond

jeudi 23 mai 2019

Ne comprenez-vous pas ?


Mc 7
17 « Quand il fut entré dans la maison,  à l’écart de la foule,  ses disciples l’interrogeaient sur la parabole.  18 Et il leur dit : « Vous aussi,  vous êtes à ce point sans intelligence ?  Ne comprenez-vous pas que rien de ce qui pénètre du dehors dans l’homme ne peut le souiller,  19 parce que cela ne pénètre pas dans le cœur,  mais dans le ventre,  puis s’en va aux lieux d’aisance » (ainsi il déclarait purs tous les aliments.)

On aurait pu croire que tout est clair et limpide,  que tout le monde a compris le message. Et bien non.  Ses disciples n’ont rien compris ou, à tout le moins,  pas avec la bonne oreille ! A peine rentrés à la maison, ils le lui disent : « Ses disciples l’interrogeaient sur la parabole »

Ce qui sort de la bouche provient du cœur… les disciples sont dans l’entre-deux.  A vrai dire,  je crois qu’ils étaient tellement préoccupés par la peur du conflit et des ennuis qu’ils n’étaient pas prêts à entendre au-delà des mots. On dit la peur mauvaise conseillère,  et c’est bien vrai puisqu’elle les rend aveugles à toute compréhension.     

Cette situation conflictuelle périlleuse,  si elle déstabilise les disciples,  elle ne perturbe pas Jésus pour autant.  Personne ne peut croire que ses disciples étaient incapables de comprendre,  mais Jésus sent bien qu’il y a quelque chose chez eux qui aimerait  louvoyer. La peur que l’on a du regard des autres, de leurs jugements, nous entraîne dans des manières de vivre et de penser qui ne sont pas celles de Dieu. Alors,  à défaut d’être compris,  il va, en quelque sorte, prendre soin d’eux et leur dire clairement la manière d’être et d’agir qu’il convient d’adopter. 

Jésus en a marre.  Ca suffit : « Vous aussi,  vous êtes à ce point sans intelligence ? »    
La comparaison contient la révélation la plus haute.  Jésus dit tout le mystère sous des voiles impénétrables pour l’homme qui n’est pas devenu disciple, impénétrable pour celui qui ne fait pas le chemin.  Il faut d’abord comprendre qu’une comparaison ce n’est pas une petite histoire pour faire comprendre des choses difficiles. (1)

Il suffit de voir ce que Jésus dit au ch 4, 11-12,  il dit le contraire :         
« Et il leur disait : « A vous le mystère du Royaume de Dieu a été donné ; mais à ceux-là qui sont dehors tout arrive en paraboles, afin qu’ils aient beau regarder et ils ne voient pas,  qu’ils aient beau entendre et ils ne comprennent pas, de peur qu’ils ne se convertissent et qu’il ne leur soit pardonné. »

Éclaire-nous de ton Esprit pour que nous soyons de véritables disciples aptes à entendre et comprendre au-delà du voile… et surtout envoie sur nous ton Esprit de force et d’audace qui nous donnes d’habiter dans la confiance.
Raymond
(1)      Initiation à la transmission orale de la Parole, Fraternité Saint-Marc, Bernard et Anne FRINKING

mercredi 22 mai 2019

Son cœur est loin de moi


Reprise Mc 7, 1-15

Quel type d’enseignement recevons-nous ?  Il y a des enseignements tellement creux… !         
Est-ce qu’on nous apprend à « réussir dans la vie » ou est-ce qu’on nous apprend à « réussir sa vie ». C’est un enjeu fondamental. On nous berce d’illusions et le virtuel remplace le réel.  
Tout ce qui sort de la bouche et qui souille l’homme est du malin.  Il s’agit de ne pas être complice de Satan.          

Il y a des paroles qui tuent et quand vous avez des gens qui vous tuent d’une façon ou d’une autre, alors éloignez-vous d’eux.  Nous avons à être vigilants sinon nous risquons fort de nous laisser séduire et de tomber dans une forme d’asservissement à la loi. 

‘’On reconnaît ici la tentation et l’oppression de toutes les formes d’intégrisme, de traditionalisme méritant la colère de Jésus aux Pharisiens : «Avec vos traditions, vous avez tué la tradition de Dieu » (Mat 15, 1-6)  Cette tradition déjà au temps des prophètes, consistait, en effet, en l’écoute, l’accueil des Inspirations de la grâce !
De tout temps, et aujourd’hui encore,  cette mentalité de servilité à l’égard de la loi,  toute fabriquée, fait apparaître un enclin à la facilité et à la paresse.  Même s’il n’est pas toujours facile d’obéir, c’est souvent jugé comme moins coûteux et moins risqué que de se lancer dans l’improvisation suggérée par l’Esprit.’’  (1)

Quant à  Jésus, suspecté, calomnié, en butte à mille tracas, on sait où son combat de chaque jour l’a conduit.  Un combat qui ne fut pas vain,  qui a libéré, éveillé, remis debout tant d’hommes et de femmes.
Raymond
  (1)      Selon Florin CALLERAND, La Roche d’Or, notes au cours d’une retraite

mardi 21 mai 2019

Ecoutez-moi

Mc 7
14 Et ayant appelé de nouveau la foule près de lui,  il leur disait : « Ecoutez-moi tous et comprenez !  15 Il n’est rien d’extérieur à l’homme qui,  pénétrant en lui,  puisse le souiller,  mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui souille l’homme.

Un bon nombre de ceux qui étaient venus lui apporter les malades et l’écouter ont certainement entendu la question des Pharisiens et aussi la mise au point faite par Jésus.  Tout le monde est resté bouche bée. Alors Jésus va leur parler encore de manière plus explicite.      
              
Il commence par rassembler tous ses auditeurs près de lui, puis les invite à écouter et à comprendre. Il capte leur attention car ce qu’il doit leur transmettre est de la plus haute importance.       

« Ecoutez » n’est pas entendre avec ses oreilles mais c’est laissez descendre la parole dans son cœur.

« Comprenez » ce n’est pas cérébral mais c’est le mûrissement dans le réceptacle du cœur d’une parole qui devient féconde.                           
                                                                                         
« Ecoutez-moi tous et comprenez » est vraiment une délicate attention pour tous,  sans exclusion, c’est-à-dire aussi bien les Pharisiens que ses disciples. Le texte ne parle plus que de la foule mais il serait étonnant que ceux qui viennent de l’interroger aient subitement disparu,  même ‘’s’ils en ont suffisamment entendu’’  pourrait-on dire.

« Il n’est rien d’extérieur à l’homme qui, pénétrant en lui, puisse le souiller,  mais ce qui sort de l’homme,  voilà ce qui souille l’homme. »
L’impureté ne vient pas de l’extérieur,  elle trouve son origine dans le cœur humain où l’on y découvre les fondements d’une mystérieuse complicité avec le mal.  Il faut une libération du cœur que la lettre de la loi est impuissante à accomplir… et toute libération passe par un discernement !

« Tout est pur pour les purs. Mais pour ceux qui sont souillés et qui n’ont pas la foi,  rien n’est pur.  Leur esprit même et leur conscience sont souillés.  Ils font profession de connaître Dieu,  mais, par leur conduite,  ils le renient : êtres abominables, rebelles, incapables d’aucun bien. » (Ti 1, 15-16).

Je me mets dans la peau du Pharisien car je peux m’y reconnaître. J’accueille ces dures paroles de Jésus pour moi-même. 

Donne-moi d’écouter et d’entendre le jugement comme un discernement, non un jugement extérieur mais un jugement intérieur à moi-même.  Une bienveillante tendresse de Jésus pour moi.
Raymond

lundi 20 mai 2019

Vous annulez la parole

Mc 7
9 « Et il leur disait : « Vous annulez bel et bien le commandement de Dieu pour observer votre tradition. 10 En effet, Moïse a dit : Honore ton père et ta mère, et : Que celui qui maudit son père ou sa mère soit puni de mort. 11 Mais vous, vous dites : Si un homme dit à son père ou à sa mère : Je déclare korban (c’est-à-dire offrande sacrée)  les biens dont j’aurais pu t’assister,  12 vous ne le laissez plus rien faire pour son père ou pour sa mère  13 et vous annulez ainsi la parole de Dieu par la tradition que vous vous êtes transmise.  Et vous faites bien d’autres choses du même genre. »

Jésus en rajoute une couche,  il enfonce le clou. Après Isaïe, il se réfère à Moïse, celui-là même qui a transmis la Loi de Dieu.                                                                           
Marc met en relief l’autorité de Jésus, il le présente comme un enseignant et son enseignement est de l’ordre de la morale. Présenter Jésus comme un enseignant,  un maître, c’était rejeter les prétentions des Pharisiens et des Maîtres de la loi à ce titre.     
Ce qui est en train de se passer et qui a trait aux traditions pharisaïques va constituer,  non pas l’occasion d’une discussion stérile sur les termes de la loi mais une mise au point sur les « mœurs » de Dieu. C’est donc par rapport à la loi que le bât blesse !
« Pourquoi tes disciples transgressent-ils les traditions des anciens ? » disent en chœur les Pharisiens et les Maîtres de la loi.            
« Pourquoi transgressez-vous les commandements de Dieu ? » leur répond Jésus.    
Quand Moïse a dit : « Honore ton père et ta mère » il donne un commandement positif qui signifie : donne du poids, de l’importance à ton père et à ta mère. Or vous m’honorez du bout des lèvres !       
Pourquoi ?                  
Parce qu’il n’y a pas cet ajustement nécessaire entre la loi et des comportements adaptés. La référence aux paroles de Moïse en est la démonstration. Ceux qui sont prisonniers de la loi s’éloignent de Dieu au lieu de s’en rapprocher. Ils ont besoin d’être libérés de ce qu’ils estiment être la religion.

Donne-nous Seigneur un Cœur nouveau, mets-en nous Seigneur un Esprit nouveau.
Raymond

dimanche 19 mai 2019

Hypocrites


Mc 7
5 « …donc les Pharisiens et les scribes l’interrogent : « Pourquoi tes disciples ne se comportent-ils pas suivant la tradition des anciens, mais prennent-ils leur repas avec des mains impures ? »  6 Il leur dit : « Isaïe a bien prophétisé de vous,  hypocrites,  ainsi qu’il est écrit : « Ce peuple m’honore des lèvres ; mais leur cœur est loin de moi.  7 Vain est le culte qu’ils me rendent,  les doctrines qu’ils enseignent ne sont que préceptes humains. »  8 Vous mettez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes. »
Les Pharisiens et les Maîtres de la Loi ont trouvé une faille et s’y engouffrent de manière ironique : « Pourquoi tes disciples ne se comportent-ils pas suivant la tradition des anciens, mais prennent-ils leur repas avec des mains impures… ? » Que s’est-il donc passé ?   Somme toute une manière peu scrupuleuse de respecter la Loi puisqu’il est reproché aux disciples de Jésus de ne pas se laver les mains avant de prendre leur repas.  Bref, on part ici d’une querelle de principe entre, d’une part, la rigueur de la loi et, d’autre part, une manière d’interpréter la loi.  Mais Jésus n’est pas prêt à transiger sur l’essentiel.  Le fond compte bien plus que la forme et il le fait savoir avec virulence.
Suivant son habitude,  Jésus ne répond pas à leur question mais ils les emmènent sur leur terrain, celui qu’ils connaissent  bien, celui des Ecritures !  De plus, quand Jésus leur répond il ne le fait pas à partir de lui-même,  il le fait revêtu de l’autorité d’un prophète, de l’autorité d’Isaïe.  Un prophète dont les gens religieux n’ignorent pas qu’il est porte parole de Dieu.  En agissant de la sorte, on peut dire que Jésus s’autorise à parler sous couvert d’une autorité qui lui est déléguée.                                                  
Il commence par les invectiver : « Hypocrites »
Ce n’est pas une insulte. Un hypocrite est un orateur mais un orateur qui prétend avoir la vérité et  l’impose aux autres. Ce sont ceux qui font de la loi leur dieu et veulent jouer les redresseurs de torts.  Ce n’est donc pas une insulte mais malgré tout il sait très bien qu’il est en train de les provoquer au risque de s’attirer des ennuis.
Le texte d’Isaïe est percutant.  Quand il fait référence à la parole du prophète, Jésus fait allusion au Royaume de Dieu qui n’est pas à mériter par une observance pure et dure de la Loi mais qui advient comme un don gratuit quand seule importe une saine disponibilité intérieure pour en devenir membre.  Un Royaume qui est une manière d’être : « Le Royaume est au-dedans de vous » proclame Jésus !  Les barrières de pureté et d’impureté sont pulvérisées.
Cette provocation de Jésus peut être saine pour celui qui l’entend pour son bien propre, comme une interpellation, une émulation, une remise en question… par contre, celui qui a le cœur fermé est blessé dans son orgueil.  Ici, cela apparaît clairement ; les Pharisiens et les Maîtres de la Loi ne peuvent donner de justification plus honnête à leur question, alors, ils restent silencieux. Contraints, ils laissent la parole au silence… mais leur cœur n’est-il pas trop fermé pour entendre ce silence qui parle ?

Seigneur, donne à tes enfants cette liberté spirituelle qui fait le fond du message et de la vie du Christ car, s’il n’est pas toujours facile d’obéir, c’est souvent jugé moins coûteux et moins risqué que de se lancer dans l’improvisation suggérée par l’Esprit.    
                                                                          Raymond

samedi 18 mai 2019

Beaucoup d’autres pratiques


Mc 7
1« Les Parisiens et quelques scribes venus de Jérusalem se rassemblent auprès de lui,  2 et voyant quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c’est-à-dire non lavées  - 3  les Pharisiens, en effet, et tous les Juifs ne mangent pas sans s’être lavé les bras jusqu’au coude,  conformément à la tradition des anciens,  4 et ils ne mangent pas au retour de la place publique avant de s’être aspergés d’eau, et il y a beaucoup d’autres pratiques qu’ils observent par tradition : lavages de coupes,  de cruches et de plats d’airain -»
Le succès de Jésus irrite beaucoup les détenteurs du pouvoir religieux. Ces gens, scrupuleux des règles, sont très attachés à l’observance de la Loi écrite et orale comme moyen pour hâter la venue du Règne de Dieu. Ce n’est pas la première fois qu’ils sont irrités :                                           
« Quoi ?  Il mange avec les publicains et les pécheurs ? »  (Mc 2, 16)     
« Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas ? » (Mc 2, 18b)            
« Pourquoi font-ils le jour du sabbat ce qui n’est pas permis ? » (Mc 2, 24)
« Et ils l’épiaient pour voir s’il allait guérir, le jour du sabbat, afin de l’accuser » (Mc 3, 2) 
Il y a urgence à ‘’briser’’ Jésus, non parce qu’il nuit mais parce qu’il leur nuit !  
Or on connaît l’intention secrète, celle du cœur :                                                          
« Promenant sur eux un regard de colère, navré de l’endurcissement de leur cœur… » (Mc 3, 5)
Les Pharisiens,  épaulés par quelques maîtres de la Loi venus de la capitale, s’assemblent autour de Jésus. L’accusé est au centre, entouré de ceux qui sont là pour dépister, piéger et instruire à charge.  Il faut bien trouver une entorse au règlement !                                     
Alors,  ils remarquèrent que certains de ses disciples  – pas tous apparemment - prenaient leur repas avec des mains impures, c’est-à-dire sans les avoir lavées jusqu’au coude. Cette tradition fait partie d’un ensemble de prescriptions qui appliquent la loi aux situations concrètes de la vie. Des règles qui, à l’origine, ne s’appliquaient qu’aux prêtres (Ex 30, 18-21) mais les Pharisiens souhaitent en étendre l’usage pour sanctifier la vie du peuple tout entier en le préservant des souillures rituelles contractées involontairement par contact physique.

Seigneur,  donne-nous de comprendre que « les règles » ne sont pas contraignantes mais qu’elles sont les bons fruits d’une pédagogie éducative qui donne accès à une autonomie responsable et une joyeuse liberté.
Raymond

jeudi 16 mai 2019

Avec eux


Mc 6
51 Il monta ensuite avec eux dans la barque et le vent tomba ; et en eux-mêmes ils étaient au comble de la stupeur,
52 car ils n’avaient rien compris au sujet des pains : leur cœur était endurci.

Viens, Esprit Saint, viens nous éclairer, viens guérir nos cœurs endurcis.

« C’est moi » a-t-il dit. Que disent, que font alors les apôtres ? Mystère…

Mais Jésus monte dans la barque, et Marc précise – ce qui est évident – « avec eux ».

Car c’est là l’essentiel : leur maître qui les avait « obligés » à monter dans la barque, à s’éloigner de lui, le voici de nouveau « avec eux ». 

Mais ils n’en ont pas fini avec la peur, car, au moment où Jésus embarque, voilà que le vent tombe, que la mer se calme. Il n’a rien dit, rien fait, il est juste arrivé. D’où stupeur des apôtres. Mais qui a dit que la vie avec Jésus était de tout repos et surtout sans surprise ? Nous n’en serons jamais au bout de nos étonnements…

Mais Marc nous fournit l’explication de cette stupeur. Il revient aux « pains ». Et on se remémore bien sûr la distribution des pains et des poissons jusqu’à rassasiement. Il nous précise que les apôtres « n’avaient rien compris ». Les actes et les paroles de Jésus n’avaient pas été signifiants pour eux. Ils ne leur ont pas permis de « reconnaître » qui est leur Maître. Ils n’ont pas su lire les signes. Ils n’étaient pas prêts pour cela, pas disponibles, pas assez ouverts à son enseignement : ils étaient « endurcis ».

Pourtant, on les comprend si bien ces disciples, on voit combien ils sont secoués à l’école de Jésus, on n’a pas trop de mal à s’imaginer à leur place…

Seigneur Dieu, tu es si grand que nous avons du mal à comprendre tes chemins, voire même à t’y reconnaître. Seule ta présence nous rassure. 
Aie pitié de nos faiblesses, de nos lenteurs, de nos stupeurs. 
Permets que le jour se lève !

mercredi 15 mai 2019

Confiance, c’est moi


Mc 6
49 En le voyant marcher sur la mer, les disciples pensèrent que c’était un fantôme et ils se mirent à pousser des cris.
50 Tous, en effet, l’avaient vu et ils étaient bouleversés. Mais aussitôt Jésus parla avec eux et leur dit : « Confiance ! C’est moi ; n’ayez pas peur ! »

Viens, Esprit Saint, que la parole de ce jour contribue à augmenter notre foi.

Les dépasser, c’est aussi longer la barque, se faire voir de tous… ce qui ne rate pas. 

Réaction des disciples ? lls se mettent à hurler ! Bien sûr, c’est quasi encore la nuit, le vent est fort, il est contraire, et voilà une ombre sur les eaux… Il y a de quoi être « bouleversés » !

Mais Jésus n’est pas venu pour leur faire peur… il est venu les aider. Alors, « aussitôt », il les rassure.
« Confiance ! » ou encore « ayez la foi ». Ce n’est pas une parole banale, simplement rassurante. C’est un appel à mettre sa confiance en quelqu’un : « c’est moi ». Autrement dit « je suis ». Oui, il est bien là, tout près d’eux. Et quand on est en confiance, la peur n’a pas de place.

« N’ayez pas peur », parole qui sera reprise maintes fois, mais qui n’a pas vraiment de sens en soi si on oublie ce qui précède : ayez confiance parce que c’est moi.

Seigneur Dieu, « toi qui es », en toi est la source de notre foi, de cette confiance sur laquelle s’appuie notre joie. Béni sois-tu de nous entraîner dans ton sillage.

mardi 14 mai 2019

Voyant qu’ils peinaient


Mc 6
47 Le soir venu, la barque était au milieu de la mer et lui, tout seul, à terre.
48 Voyant qu’ils peinaient à ramer, car le vent leur était contraire, il vient à eux vers la fin de la nuit en marchant sur la mer, et il voulait les dépasser.

Viens Esprit Saint, dévoile-nous toute la saveur de ces récits qui nous révèlent qui est Jésus.

Décidément, bien des épisodes commencent de nuit, en dépit de la logique du récit : l’homme est dans son obscurité, mais Jésus n’est jamais loin, parfois malgré toute apparence.

Le v. 47 nous rappelle la situation : les apôtres embarqués dans leur bateau ont déjà fait la moitié du chemin, et Jésus est resté à terre « tout seul », insiste encore Marc.

Mais directement notre attention est réveillée : Jésus voit la peine des apôtres… ! A la jumelle ? Il est sur la montagne, tout à sa prière, et voici qu’il voit les apôtres au cœur des ténèbres ! La difficulté vient de quelque chose qui leur est « contraire ».

Que représente ce vent pour nous ? Où est donc le problème pour ces marins aguerris ? Une tempête plus forte que les autres ? On bien l’avaient-ils vu venir, ce qui expliquerait que Jésus a dû les « obliger » (v. 45) à prendre la mer ? Les apôtres pensent-ils à Jésus, sinon pour déplorer son absence ? En tous cas, ils n’imaginent pas l’appeler au secours.

Jésus aurait pu lever la main du haut de sa montagne et calmer la mer. Mais ce dont les apôtres ont besoin, ce n’est pas d’abord d’une mer d’huile, c’est de la présence de Jésus avec eux. Encore faut-il le reconnaître !

Jésus abandonne donc « aussitôt » sa solitude et se dirige vers ses amis. Quant Jésus s’approche, c’est bientôt la fin des ténèbres, c’était « vers la fin de la nuit ». Il marche sur les eaux, sur ce lieu ténébreux et inquiétant, il en est le maitre.

Et Marc précise qu’il veut les dépasser… étrange à nouveau : est-ce une bizarre course marche contre barque ? Et si Jésus veut rejoindre ses apôtres, pourquoi joue-il à ce petit jeu de la course poursuite ?

Jésus a une intention, il l’a peut-être depuis le grand repas : il veut enseigner ses apôtres. C’est pour cela qu’il est « venu », et s’ils ne comprennent pas encore, il faut bien leur donner un nouveau signe, mais, cette fois, rien qu’à eux.

Seigneur Dieu, tu nous guides sur des chemins qui nous « déroutent » et que nous comprenons si mal. Mais tu es celui qui voit que nous peinons... Donne-nous cette foi qui te sait proche au-delà des apparences, qui te sait soucieux de venir à notre secours.
Révèle-nous ta bonté !

lundi 13 mai 2019

Pour prier


Mc 6
45 Aussitôt après, Jésus obligea ses disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, vers Bethsaïde, pendant que lui-même renvoyait la foule.
46 Quand il les eut congédiés, il s’en alla sur la montagne pour prier.

Viens Esprit Saint et  fais que ta parole nous guide dans toutes nos décisions.

Voilà un épisode qui vient de se terminer : tous ont bien mangé et on peut supposer que, la nuit approchant – depuis le V. 35 il nous a été dit que « l’heure était avancée » - , chacun est rentré chez soi, tout émerveillé… ou interrogatif. Car, nous ne savons rien de la réaction des apôtres ni de la foule mais nous y reviendrons.

« Aussitôt », enchaîne Marc selon son habitude, Jésus « obligea ». Là, nous sommes un peu étonnés, et ce verbe ne doit pas se retrouver souvent à propos de Jésus ! Il suppose d’ailleurs une résistance de la part des apôtres, une tentative de désobéissance ! Que se passe-t-il ? Sinon qu’ils ont bien compris que Jésus, lui, ne montait pas dans la barque avec eux. Qu’il est difficile de « laisser aller » ceux que l’on aime… !

En plus, ici, la foule est toujours là… et les apôtres doivent embarquer… Pourtant, il leur donne rendez-vous : il précise bien le lieu : « sur l’autre rive, vers Bethsaïde ». Ce ne sont que quelques petites heures à passer sans lui… mais il y a la mer à traverser, seuls… Il s’agit seulement de le « précéder »…, il promet de les rejoindre.

Ainsi fut fait, et Jésus s’attelle à renvoyer la foule. Il s’y refusait il y a un moment car chacun n’avait pas encore reçu le viatique, la nourriture nécessaire pour poursuivre sa propre route. Maintenant, c’est le moment de la séparation. Après les apôtres qu’il a « obligés » à monter dans la barque, c’est la foule qu’il congédie et renvoie dans les villages.

Ainsi, il se retrouve (enfin) seul. Il quitte aussi le bord de mer, mais lui prend une troisième direction : la montagne, car c’est le lieu de la rencontre avec son Père dans la prière.

Seigneur Jésus, tu entends nos plaintes quand nous ne savons pas trouver le temps et les conditions pour prier… Donne-nous de te contempler sur les routes de Galilée, sans cesse sollicité, sans cesse attentif, avec ce désir, si difficile à satisfaire, de rejoindre ton Père dans la solitude. Montre-nous le chemin du plus grand amour.

samedi 11 mai 2019

Rassasiés


 Mc 6
42 Ils mangèrent tous et ils furent rassasiés.
43 Et l’on ramassa les morceaux de pain qui restaient, de quoi remplir douze paniers, ainsi que les restes des poissons.
44 Ceux qui avaient mangé les pains étaient au nombre de cinq mille hommes.

Viens Esprit Saint, viens nous faire prendre la mesure de la générosité de notre Dieu.

Après l’enseignement - la nourriture spirituelle -  voici l’action, le signe visible, et cela afin que chacun perçoive en son corps même combien il a besoin d’être nourri à ce niveau aussi.

Jésus sait que nous sommes un, et si notre intelligence cherche à s’instruire et à comprendre, notre corps aussi nous « parle ».

C’est un festin : du pain, du poisson à satiété. Marc souligne cet aspect : il y en eu pour tous, et à satiété.

Non, mieux que cela, il en resta… de quoi rapporter chez soi, partager avec ceux qui n’ont pas pu (voulu) venir ? Ils ont donc rempli… 12 paniers : autre expression de l’abondance, ou de la confiance pour la suite car chaque apôtre a rapporté le sien « rempli ».

Marc ajoute une information sur la quantité de bouches qu’il y avait à nourrir pour souligner encore la quantité énorme provenant de ces 5 pains… Mais – pourrait-on dire – il fallait ces 5 pains !

Seigneur Jésus, tu espères que ces paroles et ces signes que tu as semés sur les chemins de Galilée, tu espères qu’ils soient compris et marquent tout le « savoir-faire » de tous tes apôtres.  Ouvre nos cœurs à ta parole, donne-nous le désir ardent de la propager et de la manifester par notre vie tout entière.

vendredi 10 mai 2019

Tous assis


Mc 6
39 Il leur ordonna de les faire tous asseoir par groupes sur l’herbe verte.
40 Ils se disposèrent par carrés de cent et de cinquante.
41 Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction et rompit les pains ; il les donnait aux disciples pour qu’ils les distribuent à la foule. Il partagea aussi les deux poissons entre eux tous.

Viens Esprit Saint, viens nous enseigner, viens nous éclairer sur les tâches que nous confie notre Dieu.

Marc nous donne les détails de l’organisation : faire asseoir, distribuer…

On ne va pas manger à la sauvette, juste de manière à s’alimenter quelque peu avant de reprendre la route de sa maison. Non, Jésus veut qu’ils prennent le temps d’un vrai repas « sur l’herbe verte » : on les verrait quasiment déployer la nappe du pique-nique en famille.

Tout repas est une célébration, un temps de reconnaissance, un moment de rencontre : cela vaut la peine de ne pas le bâcler. Et le service est bien fait : les apôtres eux-mêmes se mettent au travail.

Mais entretemps, il s’est passé un court moment essentiel, juste un instant sur « pause » : celui pendant lequel Jésus a regardé vers son Père. Ont-ils remarqué cet instant de recueillement, ou restaient-ils tous les yeux fixés sur les quelques malheureux pains ?

Jésus a magnifié cet instant : il prononce la bénédiction, il exprime la reconnaissance pour ce pain reçu. Il se réserve une parole (la bénédiction) et un geste (la fraction). Il montre aussi l’exemple du partage avec deux (petits) poissons…

Regardons Jésus qui donne aux disciples pour qu’ils donnent à la foule… C’est exactement notre situation…

Seigneur Jésus, donne qu’aujourd’hui encore tous aient les yeux fixés sur toi, prêts à travailler au Royaume, prêts à accueillir tes dons. Sois béni, toi qui prends soin de ton peuple.

jeudi 9 mai 2019

Donnez-leur vous-mêmes


Mc 6
37 Il leur répondit : « Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Ils répliquent : « Irons-nous dépenser le salaire de deux cents journées pour acheter des pains et leur donner à manger ? »
38 Jésus leur demande : « Combien de pains avez-vous ? Allez voir. » S’étant informés, ils lui disent : « Cinq, et deux poissons. »

Viens Esprit Saint, viens nous éclairer, nous rendre attentifs à la parole.

Les apôtres ont fait une suggestion à Jésus : « renvoie-les ». C’est quand même assez cocasse de voir les apôtres donner des conseils (si pas des ordres) à leur maître ! Mais hier comme aujourd’hui, Jésus n’arrête pas de nous surprendre et il eut été étonnant qu’il se contente d’approuver leur suggestion…

Sa réponse n’est pas une question (pour une fois) mais un ordre réciproque « Donnez-leur vous-mêmes à manger ». Une phrase qui nous reste dans l’oreille et nous éclaire tout au long de notre route.

Les apôtres - qui l’ont reçue sur un mode très pratique – ne soulèvent que l’impossibilité financière, mais ce ne doit pas être la seule !

Puis vient l’inévitable question : combien de pain ?

Ils devaient en faire une tête, les apôtres, pour que Jésus ajoute « Allez voir ! », ce qui suppose qu’ils ont interrogé toute la foule, manière de la concerner quand même quelque peu.

Ils ont bien fait le décompte, ils se sont bien informés : il y a 5 pains et 2 poissons… autant dire rien en regard de la foule rassemblée. Et voilà ! Que peut-on faire quand on n’a rien ? Les apôtres ne font plus aucun commentaire… ils sont là avec leurs 5 pains… et une grande curiosité concernant la suite. Car Jésus a bien dit : « donnez-leur vous-mêmes »… Comment en sortir ?

Seigneur, tu nous veux partenaires, tu veux avoir besoin de nous pour mener ton œuvre à bien. Et nous, sans toi, nous ne pouvons rien faire. Quand nous n’avons que 5 pains en main, donne-nous la confiance qui nous permet de compter sur toi. Apprends-nous à donner ce que nous n’avons pas, à recevoir pour mieux partager.

mercredi 8 mai 2019

Renvoie-les


Mc 6
35 Déjà l’heure était avancée ; s’étant approchés de lui, ses disciples disaient : « L’endroit est désert et déjà l’heure est tardive.
36 Renvoie-les : qu’ils aillent dans les campagnes et les villages des environs s’acheter de quoi manger. »

Viens Esprit Saint, permets que cette parole germe en nos cœurs.

Eh oui, quand on parle « longuement », le soir arrive vite. Jésus est plus préoccupé par la nourriture spirituelle que par le pain… ou jouerait-il un peu la comédie pour susciter l’initiative des apôtres ? Il n’y aurait rien de surprenant à cela.
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Toujours est-il que les apôtres – sur lesquels la fatigue s’accumule – se rendent compte, eux, que l’heure avance… Ils viennent donc souffler respectueusement à Jésus qu’il va y avoir un problème…

Ils ont même la solution : renvoyer tout le monde ! Que chacun se débrouille ! C’est simple, mais notre logique est rarement celle de Jésus…. D’ailleurs connaît-il le sens du mot « renvoyer » ? Lui, il sait seulement « envoyer ». Et de cela, ils viennent de faire l’expérience avec bonheur.

Alors ?

Essayons d’oublier que nous connaissons la suite… Le « signe » qui est rapporté ici n’est pas un « miracle » comme les autres ; les évangélistes ont voulu lui donner un relief tout-à-fait particulier : il est rapporté chez les 4 évangélistes (c’est le seul miracle dans ce cas), et il y a même deux récits chez Matthieu et chez Marc ! Cela vaut donc la peine de nous y arrêter « longuement » nous aussi.

Seigneur Dieu, tu écoutes nos demandes, tu es attentif à notre prière. Rends-la ouverte et accueillante à tes dons.

mardi 7 mai 2019

Il fut saisi de compassion


Mc 6
33 Les gens les virent s’éloigner, et beaucoup comprirent leur intention. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux.
34 En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement.

Viens Esprit Saint, viens aiguiser notre regard, fais-nous voir les attentes de tous ceux qui nous entourent.

On aurait quand même bien tendance à plaindre les apôtres : le repos promis s’est réduit au temps de la traversée…

On peut aussi remarquer le zèle de la foule et la peine qu’elle prend pour rejoindre Jésus. Quant à la motivation, c’est le secret de chacun… Il faut dire que la rumeur a bien couru pour que l’on se soit mis en route « de toutes les villes ».

Jésus voit immédiatement la foule : « en débarquant ». Et il en a pitié, comme il a eu pitié des apôtres fatigués. Il voit à l’instant nos manques, nos fatigues, notre quête… et il y répond. Il voit les gens qui l’entourent : ils sont sans berger… c’est lui le berger… Il voit donc en eux un vrai désir de l’entendre, de recevoir sa parole.

« Aussitôt » - aurait pu écrire Marc – aussitôt il se remet à enseigner, et il est précisé : « longuement ». « C’est fichu » devaient penser les apôtres, adieu le repos et l’intimité avec Jésus.

Mais voilà, Jésus, on ne le garde jamais pour soi ! Sa compassion englobe tous les hommes, et, nous le verrons, les apôtres vont devoir à leur tour mettre la main à la pâte. Au lieu du repos, c’est le travail qui les attend ! L’intimité résidera dans le partage des tâches avec Jésus.

Seigneur, je te bénis d’être un Dieu au cœur compatissant. Tu réponds à tous ceux qui ont besoin de toi, tu ne ménages jamais ta peine. Sois notre berger, sois le berger de tous les hommes de bonne volonté.

lundi 6 mai 2019

Reposez-vous un peu


Mc 6
31 Il leur dit : « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » 
De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui partaient étaient nombreux, et l’on n’avait même pas le temps de manger.
32 Alors, ils partirent en barque pour un endroit désert, à l’écart.

Viens Esprit Saint, voici que la parole de ce jour nous invite au repos… apprends-nous à y acquiescer sans hésitation…

Quelle est la réaction de Jésus suite au « rapport » des apôtres ? Marc nous a dit qu’ils « annoncèrent » leurs exploits à Jésus.

Jésus ne les interroge pas… il ne les félicite pas… Il prend soin d’eux, veille sur eux. Il pense à leur fatigue, à leur faim. Il les invite au repos, loin de la foule. Après les avoir appelés, puis envoyés, voici qu’il leur propose de rester un peu avec lui, entre soi, à l’écart. C’est son intimité qu’il leur offre, à eux, ses compagnons les plus proches.

N’est-ce pas la plus belle reconnaissance de leur première mission ? Ils doivent se sentir si bien compris, accueillis, reconnus jusque dans leur aspiration à un peu de repos.

Cette joie des retrouvailles nous est tout autant offerte par Jésus. Nous aussi avons bien des choses à lui raconter au bout d’une journée… Lorsqu’il nous invite « à l’écart », nous pouvons savourer ces moments : ce n’est pas du « luxe » c’est la réalité d’une amitié vécue au jour le jour.

Seigneur Jésus, donne-nous d’entendre ton invitation à rester seul(e) avec toi, à l’écart de l’agitation, donne-nous d’y répondre avec joie !