Mon sort
est trop amer pour que vous le partagiez. Car c’est contre moi que la main du
Seigneur s’est levée. »
Alors les
deux belles-filles, de nouveau, élevèrent la voix et se mirent à pleurer. Orpa
embrassa sa belle-mère, mais Ruth restait attachée à ses pas.
(Ruth 1, 13b-14traduction liturgique
)
Viens Esprit de Dieu, viens illuminer les cœurs. Viens nous
montrer la route à suivre. Par la Parole éclaire nos choix.
Mon sort est trop amer pour que vous le partagiez.
Noémi
veuve, sans enfants, est amère, et ne veut pas que son amertume retombe sur ses
belles-filles. On pourrait aussi traduire : c’est beaucoup plus amer pour
moi que pour vous. Noémi voit son avenir plus sombre que celui de ses belles-filles.
Elles peuvent se rebâtir une vie nouvelle, elle se trouve trop âgée, peut-être
aussi trop amère que pour voir un quelconque horizon de bonheur s’ouvrir pour elle.
Car c’est contre moi que la main du Seigneur s’est
levée. »
Dans la
perception de l’époque, tous les événements sont conduits par Dieu, voulus par
lui. Noémi vit ses épreuves comme « envoyées par Dieu ». Elle offre à
ses belles-filles de se désolidariser d’elle pour ne pas partager son chemin d’épreuve,
mais reprendre un chemin de bonheur. Mais les belles filles sont elles aussi
dans l’épreuve, elles sont veuves.
Alors les deux belles-filles, de nouveau, élevèrent
la voix et se mirent à pleurer.
Les deux
belles-filles réagissent à nouveau en chœur, en élevant la voix, en pleurant.
La proposition de Noémi les peine. Elles ont tissé avec elle un lien familial.
Orpa
embrassa sa belle-mère, mais Ruth restait attachée à ses pas.
Orpa
décide de suivre le conseil de Noémi, elle l’embrasse pour retourner ensuite
vers les siens. Ruth par contre, ne suis pas ce conseil, et décide de rester
attachée à Noémi, de l’accompagner dans son chemin de retour vers sa terre. Elle
décide de quitter sa patrie, sa famille, de s’exiler pour accompagner Noémi
dans son retour. Elle reste attachée au cœur profond de Noémi. Si celle-ci dit
vouloir laisser aller ses belles filles, on entend aussi sa détresse, son
amertume, qui demande à être accompagnée.
Seigneur,
sur le chemin de nos vies, nous sommes tantôt là dans l’épreuve à espérer une
aide, tantôt là sollicités par d’autres à marcher à leur côté. Donne-nous de
discerner à chaque instant tes appels.
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