jeudi 31 août 2017

ensemble pervertis



Tout s’est détourné.
Ensemble ils se sont pervertis,
Personne ne fait le bien, pas même un seul.
Ne le savent-ils pas,
Ceux qui pratiquent l’iniquité,
ils mangent mon peuple
ils mangent du pain,
ils n’invoquent pas le Seigneur.
Psaume 13 (14), 3-4

Viens Esprit de Jésus, donne-moi de lire cette Parole,
Viens Esprit de Jésus, apprends-moi à lire toute chose dans le projet d’amour du Père.

Hier nous avons vu le regard de Dieu, il cherche dans l’humanité, un collaborateur, un co-créateur. Dans sa règle st Benoît ainsi, montre Dieu cherchant son ouvrier, appelant : « qui veut la vie et désire voir le bonheur ? »
Le psalmiste nous a montré ce regard de Dieu, et puis voilà que ce regard est tombé sur des êtres en révolte contre lui, des « insensés » qui refusent une quelconque place à Dieu dans leur vie, qui préfèrent vivre sans lui accorder le moindre crédit. Voilà comment le psalmiste exprime ce constat :

Tout s’est détourné.
Dieu avait créé l’humanité pour une alliance, pour un partage de vie, pour un partage de bonheur. Mais ne peut entrer dans l’alliance, qu’un être libre qui choisit d’y entrer. Et voilà le constat, résultant d’un premier regard : tout s’est détourné de lui. IL faut dans le silence de notre cœur, entendre Dieu constater cela. Il faut entendre le ton de sa voix… colère ? tristesse ? désolation ? souffrance…

Ensemble ils se sont pervertis,
Le Seigneur vient de poser son regard, vers un groupe d’humains, qui se sont détournés de lui, et qui ont pris un chemin de perversion. Un chemin de mort, un chemin qui nuit à leur humanité. Les êtres ensemble se sont pervertis, ils se sont rassemblés non pour le bien, mais pour le mal. Ils ont conjugué leurs vies, leurs efforts, non point en co-créateurs, en bâtisseurs d’humanité, mais en perversion.  Ainsi nos alliances humaines sont tantôt pour le bien, tantôt pour le mal. À nous de vérifier nos projets, de choisir vraiment des alliances de vie, de fraternité et solidarité.

Personne ne fait le bien, pas même un seul.
Et le constat va plus loin, non seulement ils se détournent de Dieu, mais ils se détournent du bien, aucun ne l’accomplit. Situation de désolation…

Ne le savent-ils pas,
Ceux qui pratiquent l’iniquité,
ils mangent mon peuple,
ils mangent du pain
L’expression nous surprend : que veut dire manger le peuple de Dieu ? y a-t-il un lien avec manger du pain ? Certains traduisent « ils mangent mon peuple comme on mange du pain », d’autres comprennent qu’ils ne nourrissent au détriment du peuple. De toute manière, il est clair que leur voracité est mise en avant. Leur iniquité semble les mener à une voracité sans borne, qui les fait « manger » les autres. L’injustice, l’iniquité, le mal, détruisent ceux qui les commettent, en détruisant ceux qui le subissent.  Se nourrir au détriment d’autrui est abomination aux yeux de Dieu.

et ils n’invoquent pas le Seigneur.
Les insensés sont ainsi décrits en rupture de relation avec autrui, et avec le Seigneur. Ils abusent de leur pouvoir pour dévorer autrui, ils semblent se réduire à leur convoitise qui dévore tout sur son passage. S’ils veulent être les maîtres en tout, impossible pour eux d’admettre l’existence d’un Dieu, d’une alliance et d’une loi qu’ils vivraient comme une contrainte, une privation de liberté, et non comme un chemin de liberté. Ils ne comptent pas sur Dieu, ils l’éliminent de leur horizon.

Seigneur, éclaire nos routes, que nous choisissions encore et toujours le bien, et que le choisissant nous vivions dans le respect de Toi et de tous nos frères et sœurs humains. Seigneur, donne-nous de vivre de ton alliance, de ta vie, de ton amour.

mercredi 30 août 2017

Un qui cherche Dieu?



Le Seigneur, depuis les cieux,
Se penche vers les fils de l’humain,
Pour voir :
Y en a-t-il un qui a de l’intelligence ?
Un qui cherche Dieu ?
Psaume 13 (14), 2

Viens Esprit de Jésus, donne-moi de lire cette Parole,
Viens Esprit de Jésus, partage-moi le regard du Père.

Le Seigneur, depuis les cieux,
Se penche vers les fils de l’humain,
Le psalmiste a parlé du fou qui vit « sans dieu », sans personne qui interfère en sa vie, qui lui propose un autre chemin que celui de sa volonté propre. Et voici maintenant qu’il tourne son regard vers le Seigneur, le Dieu révélé d’Israël. Celui qui a donné son nom à Moïse comme gage de sa présence, tandis qu’il l’envoyait chez Pharaon pour délivrer son peuple de l’esclavage.
Le Dieu révélé, veille, il se penche vers les humains, ses créatures. Il se penche comme un père se penche vers ses enfants. Délicatesse, tendresse…

Pour voir :
Non point un regard espion, mais un regard amoureux qui cherche l’homme, comme Dieu lorsqu’il se promène dans le jardin dans la brise du soir, et cherche Adam : où es-tu ? (Gn3)

Y en a-t-il un qui a de l’intelligence ?
Un qui cherche Dieu ?
On soupçonne un peu d’angoisse dans ces questions, un Dieu qui désire la réussite, le bonheur de sa créature, et qui cherche la confirmation dans le regard qu’il pose sur l’humanité. Alors que le psalmiste vient de dire que la corruption règne sur terre, dans le déni d’un dieu partenaire de l’homme. Dieu cherche l’homme plus que l’homme ne le cherche !
Celui qui a de l’intelligence, c’est celui qui voit le sens des choses et des êtres, les situe dans le projet de Dieu. Il découvre dans son quotidien l’œuvre de Dieu, s’en émerveille, et ajuste sa vie à ce divin projet, y trouve sa joie et son bonheur. Il comprend la loi du Seigneur, et la reçoit comme un chemin de vie, et non point comme une prison dont il faudrait se libérer de toute urgence. IL est celui qui cherche Dieu, qui cherche à découvrir son regard, le rencontrer, l’exaucer.

Aujourd’hui, Seigneur, je veux simplement te regarder, te contempler cherchant l’humanité, nous cherchant tous, les uns et les autres. Aujourd’hui je veux te chercher, à travers l’humble quotidien qu’il me sera donné de vivre. Seigneur, donne-moi de regarder cette terre, avec tes yeux, de découvrir ton projet d’amour pour chaque être, et de collaborer à ton œuvre de tout mon cœur.

mardi 29 août 2017

Pas de Dieu



Au maître de chant. De David.
Le fou dit en son cœur :
« Pas de Dieu ».
Ils sont corrompus,
Abominables en leurs œuvres.
Nul n’agit bien.
Psaume 13 (14), 1

Viens Esprit Saint, viens prier en mon cœur, avec les mots même de l’Ecriture.
Viens Esprit Saint, conduis mes actes, mes paroles et mes pensées de ce jour.

Au maître de chant. De David.

Le fou dit en son cœur :
Le fou, en hébreu : nabal. On ne peut manquer d’aller relire l’histoire de Nabal en 1 Sam 25, 3. Prototype de folie humaine. Le psaume est un constat de la folie de certains humains. Et va décrire en un premier temps cette folie. Tout d’abord qu’est-ce qui domine à l’intime du personnage, ce qu’il se dit en lui-même, en son cœur, ce qui explique finalement son comportement de folie.

« Pas de Dieu ».
Au temps de la Bible, il n’y a guère d’athéisme comme celui que l’on rencontre aujourd’hui. Chacun croit à son dieu, ou ses dieux. Chaque peuple, chaque tribu à ses dieux, honore les dieux de ses pères. On peut soupçonner ici, non point un athéisme comme celui d’aujourd’hui, mais un athéisme qui dit « pas de Dieu » pour intervenir en ma vie, « pas de Dieu » pour me dicter ma conduite. Un refus de reconnaître une quelconque autorité à ce dieu de la tribu, à ce dieu des ancêtres… pas de dieu pour qui la conduite humaine importerait. Aujourd’hui nous pouvons évidemment relire en considérant l’athéisme présent.

Ils sont corrompus,
Abominables en leurs œuvres.
Nul n’agit bien.
Le psalmiste décrit alors l’agir qu’il voit de ceux qui ainsi vivent avec l’impression d’être seuls maîtres à bord, d’être seuls à fixer leur agir. Il les découvre marqués par la corruption, en des œuvres qui ne sont pas bonnes. On est évidemment dans la caricature qui force les traits, pour les mieux faire percevoir. Il peint tout en noir le personnage: toutes ses œuvres sont mauvaises !  Dans la réalité les choses sont bien plus nuancées, on voit rarement un être entièrement mauvais, incapable d’un seul  acte bon, de même qu’on voit rarement un être totalement bon, qui ne commet jamais un acte moins bon.
Mais on perçoit ainsi que pour le psalmiste, la volonté de s’autoproclamer seule référence en sa vie, risque de mener à un agir mauvais, qui ne tient compte que de soi, qui s’auto-réfère, sans mesurer à un horizon plus vaste la qualité de ses actes.

Seigneur, tu es mon Dieu, aujourd’hui, je veux te présenter ma vie, la déplier devant toi, viens lire avec moi mon quotidien, que j’apprenne à vivre toujours davantage selon ta loi d’amour. Viens lire avec moi les appels de ce jour, que mes actes, mes paroles et mes pensées, soient accomplis en lien avec ta loi d’amour, soient conformes à ton projet de Royaume de justice, de paix, de fraternité, pour tous.