mardi 8 mars 2016

Prête l'oreille

Tb 3
13 Fais que je sois délivrée de cette terre
et que je ne m’entende jamais plus insulter.
14 Tu le sais, Maître, je suis restée pure
de tout acte impur avec un homme.
15 Je n’ai sali ni mon nom ni le nom de mon père
sur la terre où je suis déportée.
Je suis la fille unique de mon père,
il n’a pas d’autre enfant pour hériter de lui ;
il n’a non plus ni frère auprès de lui, ni parent
pour lequel je devrais me garder comme épouse.
J’ai déjà perdu sept maris :
pourquoi devrais-je vivre encore ?
Mais s’il ne te plaît pas de me faire mourir,
alors, Seigneur, prête l’oreille à l’insulte qui m’est faite. »

Viens Esprit Saint, habite notre prière, qu’elle soit confiante car notre Dieu peut tout en son amour infini.

Fais que je sois délivrée de cette terre : après l’ouverture de sa prière sous forme de bénédiction, voici la demande : comme Tobit elle demande la mort (3,6) et dans les mêmes termes : être « délivrée de cette terre »

et que je ne m’entende jamais plus insulter :
et la raison est également exactement la même. Nous retrouvons souvent dans le premier testament ce thème de l’insulte, notamment dans les psaumes, et c’est une atteinte qui va bien plus profond qu’un mot blessant.

Tu le sais, Maître, je suis restée pure de tout acte impur avec un homme :
sans doute un peu pour les besoins du récit, voici, dans la bouche de Sara, ce qu’est sa réalité (en opposition avec les dires de la servante)

Je n’ai sali ni mon nom ni le nom de mon père sur la terre où je suis déportée :
comme pour Tobit aussi, grand est son souci de ne pas se laisser entraîner dans les pratiques qui ne soient pas celles de leurs pères dans la foi. Mais la place du péché, si présente pour Tobit, est absente pour Sara.

Je suis la fille unique de mon père, il n’a pas d’autre enfant pour hériter de lui :
comme Tobias est le fils unique de son père…

il n’a non plus ni frère auprès de lui, ni parent pour lequel je devrais me garder comme épouse :
selon la loi de Moïse

J’ai déjà perdu sept maris : pourquoi devrais-je vivre encore ?
 Sara ne voit aucune issue à sa situation, elle ne peut imaginer que le scénario vécu sept fois ne se reproduise pas encore.

Mais s’il ne te plaît pas de me faire mourir, alors, Seigneur, prête l’oreille à l’insulte qui m’est faite :
tous deux respectent le vouloir du Seigneur : « traite-moi comme il te plaira » disait Tobit en demandant la mort, « s’il ne te plaît pas de me faire mourir », dit Sara, en espérant que le Seigneur « prête l’oreille » à son insulte, qu’il vienne la sauver de cette situation.


Seigneur Dieu, nous nous tournons vers toi et te présentons toutes nos difficultés. Mais toi, tu connais tous nos chemins, et surtout notre cœur. Prête l’oreille à nos balbutiements, vois notre désir, exauce-nous « comme il te plaira ».

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