Tobit 4, 18-21
Le
texte (traduction œcuménique de la Bible) :
« 18 Prends conseil de toute personne avisée et ne
méprise pas un bon conseil.
19 En toute
occasion, bénis le Seigneur ton Dieu et demande-lui de rendre droits tes
chemins et de faire aboutir toutes tes démarches et tous tes projets, car aucun
peuple ne détient la perspicacité, mais c'est le Seigneur lui-même qui donne
tout bien, il abaisse qui il veut jusqu'au fond du séjour des morts. ‘Et
maintenant, mon enfant, garde en mémoire ces instructions et qu'elles ne
s'effacent pas de ton cœur.
20 À présent, mon
enfant, je dois t'apprendre que j'ai déposé dix talents d'argent chez Gabaël,
le fils de Gabri, à Raguès de Médie.
21 N'aie pas de
crainte, mon enfant, si nous sommes devenus pauvres; tu possèdes une grande
richesse, si tu crains Dieu, si tu fuis toute espèce de péché et si tu fais ce
qui est bien aux yeux du Seigneur ton Dieu’ »
Prière (suggérée
par Enzo Bianchi) :
« Notre Dieu, Père
de la Lumière, tu as envoyé dans le monde ton Fils, Parole faite chair, pour te
manifester à nous, les hommes.
Envoie
maintenant sur moi ton Esprit Saint, afin que je puisse rencontrer Jésus-Christ
dans cette Parole qui vient de toi ; afin que je la connaisse plus
profondément et que, en la connaissant, je l’aime plus intensément pour
parvenir ainsi à la béatitude du Royaume. Amen »
Lecture
verset par verset :
Rappelons brièvement les derniers versets du livre de
Tobit.
Dans le chapitre 3, nous avons découvert deux prières. Celle
de Tobit, le père de Tobias, et celle de Sara, fille unique de Ragouël. Tous
deux souffrent, suite aux insultes et aux moqueries reçues. Tous deux demandent
à Dieu que leur soit accordée la mort…
Mais la fin du chapitre nous annonce que telle ne sera
pas l’issue de leurs épreuves, car leurs prières ont été exaucées. On y apprend
que « Raphaël fut envoyé pour les guérir tous deux » (Tb 3, 16-17).
Le début du chapitre 4 rapporte que Tobit s’est souvenu
de l’argent qu’il avait mis en dépôt chez Gabaël, à Raguès de Médie… Commence
alors un catalogue des conseils que Tobit adresse à son fils Tobias. On y
retrouve les bonnes œuvres que réalisait Tobit et qui lui furent cause de
discrédit.
Notre extrait s’insère dans ce contexte.
Dans ce partage, je voudrais glaner les conseils que
Tobit adresse à son fils… et qui pourraient s’avérer utiles pour nous…
(v. 19) « En toute occasion, bénis le Seigneur ton
Dieu »
Tobit invite à bénir Dieu en toute occasion. Ce conseil
nous rappelle la sagesse de Job, qui fut accablé de malheur mais continue à
professer sa foi : « Le Seigneur a donné, le Seigneur a ôté: Que le
nom du Seigneur soit béni ! » (Jb 1, 21).
Bénir Dieu, reconnaître qu’Il est à l’origine de nos vies
et de tout ce que nous sommes. Lui remettre nos joies et nos peines, pour qu’Il
les reçoive et y dépose Sa bénédiction…
« … demande-lui de rendre droits tes chemins et de
faire aboutir toutes tes démarches et tous tes projets »
Ce verset pourrait avoir été une source de notre Règle bénédictine, lorsque Benoît
conseille dans son Prologue : « Quand tu commences quelque bonne
action, demande-Lui, par une très instante prière, qu’Il la parachève ».
La foi et la confiance sous-tendent ce verset. C’est Dieu
qui offre le succès, qui accorde un bon aboutissement aux projets humains…
pourvu que nous les Lui demandions…
(v. 20-21) « … j'ai déposé dix talents d'argent chez
Gabaël, le fils de Gabri, à Raguès de Médie. N'aie pas de crainte, mon enfant,
si nous sommes devenus pauvres; tu possèdes une grande richesse, si tu crains
Dieu, si tu fuis toute espèce de péché et si tu fais ce qui est bien aux yeux
du Seigneur ton Dieu »
Tobit livre à son fils le secret du bonheur. Les
chapitres précédents ont raconté que Tobit fut d’abord riche puis dépouillé, à
cause des bonnes œuvres qu’il a accomplies.
Ces versets montrent la voie de la vraie richesse. Elle
n’est pas d’abord matérielle (dix talents étaient déjà une belle
somme d’argent !), mais dans la crainte de Dieu, l’abstention du péché,
l’accomplissement du bien.
Rappelons que la crainte de Dieu n’est pas une peur de
Dieu, mais ce sentiment d’effroi qui prend l’homme lorsqu’il est face à la
sainteté de Dieu. Une telle distance entre eux ne peut laisser l’être humain
indemne…
Quant à l’accomplissement du bien et au refus du péché,
ils sont habituels des traités de sagesse[1].
Cette confidence de Tobit à propos l’argent placé chez
Gabaël est le pivot qui engage l’aventure, lorsque le fils Tobias se mettra en
route vers la Médie. La suite du livre nous racontera cette passionnante
aventure…
Prière :
Par la voix de
Tobias, Seigneur, tu nous livres le secret du bonheur. Tu nous laisses deviner ton
désir d’être présent en nos vies, d’y avoir ta place… Ton seul rêve est de nous
couvrir de bénédictions.
Pour ce
compagnonnage qui ne nous abandonnera jamais, Seigneur, sois béni !
Sr Marie-Jean
[1] En guise d’exemple : « Le mal poursuit
les pécheurs et le bien
récompense les justes » (Pr 13, 21).
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