Tb 4
12 « Garde-toi, mon enfant, de toute union illégale, et en
premier lieu prends une femme de la race de tes pères. Ne prends pas une femme
étrangère, qui ne serait pas de la tribu de ton père, parce que nous sommes
fils des prophètes. Souviens-toi, mon enfant, de Noé, d’Abraham, d’Isaac, de
Jacob, nos pères : dès les temps anciens ils ont tous pris femme chez leurs
frères, aussi ont-ils été bénis dans leurs enfants et leur race aura la terre
en patrimoine. 13 Ainsi donc, mon enfant, préfère tes frères ; ne
fais pas l’orgueilleux face à tes frères, aux fils et aux filles de ton peuple,
ne dédaigne pas de prendre une femme parmi eux, parce que, dans l’orgueil, il y
a bien des ruines et des bouleversements et, dans l’incurie, décadence et
misère extrêmes, car l’incurie est mère de la famine.
Viens Esprit Saint, que
la présence de ta lumière en nos cœurs nous permette de rester vigilants tout
au long de ce jour.
« Garde-toi, mon
enfant, de toute union illégale : après le respect vis-à-vis des
parents et le devoir de l’aumône, aspects de la loi de Moïse qui nous
rejoignent encore aujourd’hui, surtout de la façon dont Tobit a dépeint l’aumône,
voici des prescriptions qui nous semblent plus étrangères. Pourtant cette
première règle est bien de tous temps : elle veut essentiellement
préserver de l’inceste et autres unions intrafamiliales jusqu’au neveu, oncle,
belle-sœur etc…
et en premier lieu
prends une femme de la race de tes pères. Ne prends pas une femme étrangère,
qui ne serait pas de la tribu de ton père, parce que nous sommes fils des
prophètes : voilà une règle qui ne nous concerne plus, au contraire,
mais qui était extrêmement péremptoire : le petit peuple d’Israël qui
vivait au milieu des peuples païens, avait un grand souci de préserver sa foi,
ses pratiques, sa relation avec son Dieu. Les pratiques environnantes, de ce
point de vue, étaient une véritable menace qui justifiait cette interdiction
formelle.
Souviens-toi, mon
enfant, de Noé, d’Abraham, d’Isaac, de Jacob, nos pères : dès les temps anciens
ils ont tous pris femme chez leurs frères, aussi ont-ils été bénis dans leurs
enfants et leur race aura la terre en patrimoine : l’argument majeur
reste l’exemple des pères : remonter à Noé est sans doute un peu poussé :
qui était Noé !? et qui était sa femme !? Tobit rappelle la multitude
de leur descendance comme « récompense ».
Ainsi donc, mon
enfant, préfère tes frères ; ne fais pas l’orgueilleux face à tes frères, aux
fils et aux filles de ton peuple, ne dédaigne pas de prendre une femme parmi
eux, parce que, dans l’orgueil, il y a bien des ruines et des bouleversements
et, dans l’incurie, décadence et misère extrêmes, car l’incurie est mère de la
famine : apparaît ici une tentation : mépriser les femmes de sa
tribu pour aller chercher une belle étrangère, et en faire ainsi une source d’orgueil.
Et Tobit de nous peindre toutes les conséquences de cet orgueil : ruines,
décadence, misère, famine… cette dernière étant au sommet du crescendo. Après
la persuasion, la menace… pauvre Tobias ! Rappelons encore une fois que ce
livre est écrit après l’exil et surtout pour les juifs qui ont fait le choix de
rester en terre étrangère…
Seigneur Dieu, aujourd’hui aussi nous sommes entourés de
mille sollicitations à nous détourner du chemin que tu nous proposes, à nous
laisser entraîner par l’orgueil vers d’autres choix. Garde-nous,
accompagne-nous, rends-nous vigilants et attentifs ta voix.
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