mardi 15 mars 2016

Garde-toi

Tb 4
12 « Garde-toi, mon enfant, de toute union illégale, et en premier lieu prends une femme de la race de tes pères. Ne prends pas une femme étrangère, qui ne serait pas de la tribu de ton père, parce que nous sommes fils des prophètes. Souviens-toi, mon enfant, de Noé, d’Abraham, d’Isaac, de Jacob, nos pères : dès les temps anciens ils ont tous pris femme chez leurs frères, aussi ont-ils été bénis dans leurs enfants et leur race aura la terre en patrimoine. 13 Ainsi donc, mon enfant, préfère tes frères ; ne fais pas l’orgueilleux face à tes frères, aux fils et aux filles de ton peuple, ne dédaigne pas de prendre une femme parmi eux, parce que, dans l’orgueil, il y a bien des ruines et des bouleversements et, dans l’incurie, décadence et misère extrêmes, car l’incurie est mère de la famine.

Viens Esprit Saint, que la présence de ta lumière en nos cœurs nous permette de rester vigilants tout au long de ce jour.

« Garde-toi, mon enfant, de toute union illégale : après le respect vis-à-vis des parents et le devoir de l’aumône, aspects de la loi de Moïse qui nous rejoignent encore aujourd’hui, surtout de la façon dont Tobit a dépeint l’aumône, voici des prescriptions qui nous semblent plus étrangères. Pourtant cette première règle est bien de tous temps : elle veut essentiellement préserver de l’inceste et autres unions intrafamiliales jusqu’au neveu, oncle, belle-sœur etc…

et en premier lieu prends une femme de la race de tes pères. Ne prends pas une femme étrangère, qui ne serait pas de la tribu de ton père, parce que nous sommes fils des prophètes : voilà une règle qui ne nous concerne plus, au contraire, mais qui était extrêmement péremptoire : le petit peuple d’Israël qui vivait au milieu des peuples païens, avait un grand souci de préserver sa foi, ses pratiques, sa relation avec son Dieu. Les pratiques environnantes, de ce point de vue, étaient une véritable menace qui justifiait cette interdiction formelle.

Souviens-toi, mon enfant, de Noé, d’Abraham, d’Isaac, de Jacob, nos pères : dès les temps anciens ils ont tous pris femme chez leurs frères, aussi ont-ils été bénis dans leurs enfants et leur race aura la terre en patrimoine : l’argument majeur reste l’exemple des pères : remonter à Noé est sans doute un peu poussé : qui était Noé !? et qui était sa femme !? Tobit rappelle la multitude de leur descendance comme « récompense ».

Ainsi donc, mon enfant, préfère tes frères ; ne fais pas l’orgueilleux face à tes frères, aux fils et aux filles de ton peuple, ne dédaigne pas de prendre une femme parmi eux, parce que, dans l’orgueil, il y a bien des ruines et des bouleversements et, dans l’incurie, décadence et misère extrêmes, car l’incurie est mère de la famine : apparaît ici une tentation : mépriser les femmes de sa tribu pour aller chercher une belle étrangère, et en faire ainsi une source d’orgueil. Et Tobit de nous peindre toutes les conséquences de cet orgueil : ruines, décadence, misère, famine… cette dernière étant au sommet du crescendo. Après la persuasion, la menace… pauvre Tobias ! Rappelons encore une fois que ce livre est écrit après l’exil et surtout pour les juifs qui ont fait le choix de rester en terre étrangère…


Seigneur Dieu, aujourd’hui aussi nous sommes entourés de mille sollicitations à nous détourner du chemin que tu nous proposes, à nous laisser entraîner par l’orgueil vers d’autres choix. Garde-nous, accompagne-nous, rends-nous vigilants et attentifs ta voix.

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