jeudi 29 septembre 2016

Les gens avaient peur

Esther (grec) 1
14 Puis s’approchèrent de lui Arkésaïos, Sarsathaïos et Malèséar, ministres des Perses et des Mèdes, qui se tenaient près du roi, siégeant en premier aux côtés du roi. 15 Ils lui indiquèrent, d’après les lois, ce qu’il fallait faire à la reine Astîn, attendu qu’elle n’avait pas exécuté les décisions du roi transmises par les eunuques. 16 Moukhaïos prit alors la parole en présence du roi et des ministres : « Ce n’est pas seulement le roi que la reine Astîn a bafoué, mais aussi tous les ministres et tous les gouverneurs royaux. 17 Le roi leur avait en effet rapporté les paroles de la reine et la manière dont elle lui avait répliqué. De la même façon qu’elle a répliqué au roi Artaxerxès, 18 c’est ainsi que toutes les autres dames des ministres perses et mèdes, dès qu’elles auront appris sa réponse au roi, oseront infliger un semblable déshonneur à leurs maris. 19 S’il plaît au roi, qu’il produise une ordonnance royale qui sera inscrite dans les lois des Mèdes et des Perses. Qu’il n’y ait pas d’autre procédure ! Et que la reine ne s’approche plus du roi, qui donnera son titre de reine à une femme meilleure qu’elle ! 20 Et que retentisse la loi établie par le roi, qu’il fera appliquer dans son royaume. Ainsi, toutes les femmes entoureront d’égards leurs maris, du plus pauvre au plus riche. » 21 La chose plut au roi et aux ministres. Aussi le roi agit-il suivant les propos de Moukhaïos. 22 Il envoya des lettres dans tout le royaume suivant chaque province selon sa langue, de sorte que les gens avaient peur dans leurs maisons. 

Viens Esprit Saint, habite nos consciences, nos jugements, éclaire nos décisions afin qu’elles ne portent aucun préjudice autour de nous.

Puis s’approchèrent de lui Arkésaïos, Sarsathaïos et Malèséar, ministres des Perses et des Mèdes, qui se tenaient près du roi, siégeant en premier aux côtés du roi. Ils lui indiquèrent, d’après les lois, ce qu’il fallait faire à la reine Astîn, attendu qu’elle n’avait pas exécuté les décisions du roi transmises par les eunuques : nous sommes en présence d’un demi-chapitre assez obscur, où l’auteur nous emmène dans les influences au palais, et où quantité de choses sont évoquées sans qu’il leur soit donné un contenu. Pour les besoins du récit, il fallait bien que la reine Astîn déplaise au roi et soit écartée… mais cela n’est pas dit : on ne connaît pas « ce qu’il fallait faire à la reine Astîn » !

Moukhaïos prit alors la parole en présence du roi et des ministres : alors que la chose semble claire, voici un nouvel intervenant dont on ignore tout et qui ne réapparaîtra pas. Mais plus de personnages sont nommés - et nous en avons pas mal dans ce passage – plus le récit a allure véridique.

« Ce n’est pas seulement le roi que la reine Astîn a bafoué, mais aussi tous les ministres et tous les gouverneurs royaux. Le roi leur avait en effet rapporté les paroles de la reine et la manière dont elle lui avait répliqué. De la même façon qu’elle a répliqué au roi Artaxerxès, c’est ainsi que toutes les autres dames des ministres perses et mèdes, dès qu’elles auront appris sa réponse au roi, oseront infliger un semblable déshonneur à leurs maris. S’il plaît au roi, qu’il produise une ordonnance royale qui sera inscrite dans les lois des Mèdes et des Perses : et l’incident de palais dégénère soudain en une grande menace pesant sur tous les hommes haut-placés : que leurs femmes n’en viennent à leur répliquer à l’exemple de la reine !! Quel déshonneur pour eux ! C’est ainsi que l’intérêt personnel se fait jour tout d’un coup, plus fort que l’intérêt même du royaume.

Qu’il n’y ait pas d’autre procédure ! Et que la reine ne s’approche plus du roi, qui donnera son titre de reine à une femme meilleure qu’elle ! Et que retentisse la loi établie par le roi, qu’il fera appliquer dans son royaume. Ainsi, toutes les femmes entoureront d’égards leurs maris, du plus pauvre au plus riche : pour donner force à son propos, il revient habilement au cas de la reine, pour l’élargir « généreusement » à tous les maris, quels que soient leur statut et leur richesse ! Nous percevons ainsi combien le faux-pas d’une reine assorti de la peur des puissants va se retourner contre le peuple tout entier. 

La chose plut au roi et aux ministres. Aussi le roi agit-il suivant les propos de Moukhaïos. Il envoya des lettres dans tout le royaume suivant chaque province selon sa langue : tous sont donc d’accord de se préserver du pouvoir des femmes… tout en faisant exactement le contraire puisque cela prépare la voie à Esther ! Les chemins du Seigneur….

de sorte que les gens avaient peur dans leurs maisons : le peuple, lui, est loin d’être rassuré par cet édit encourageant les femmes à « entourer d’égards leur mari » : au contraire, c’est la peur qui s’installe jusque dans l'intimité des maisons, l'intimité des couples. Mais nous ne savons pas plus le contenu de ces lettres, nous supposons seulement qu’elles doivent faire peser sur les gens la menace d’un pouvoir fort. Elles anticipent aussi d’autres séries de lettres qui seront promulguées par le roi et répandront la peur.

Seigneur Dieu, toi qui aimes tous tes enfants et veut le bonheur de tous, guide ceux qui ont à prendre des décisions, fais qu’ils le fassent sans peur ni égoïsme afin que leurs décisions soient justes.


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