Ct 5
8
Je vous en conjure, filles de Jérusalem, si vous trouvez mon bien-aimé,
que lui direz-vous ? Que je suis blessée d’amour.
(Chœur) 9
Qu’a-t-il, ton bien-aimé, de plus qu’un autre, ô belle entre les femmes ?
Qu’a-t-il, ton bien-aimé, de plus qu’un autre que tu nous adjures ainsi ?
(Elle) 10
Mon bien-aimé est clair et vermeil : on le distingue entre dix mille ! 11
Sa tête est d’or, d’un or pur. Ses boucles, d’un noir de corbeau, ondulent. 12
Ses yeux sont comme des colombes au bord d’un ruisseau qui baignent dans
le lait et reposent, tranquilles. 13 Ses joues : un parterre
d’arômes, des corbeilles de senteurs. Ses lèvres, des lis, un ruissellement de
myrrhe. 14 Ses bras, des torsades d’or serties de topazes. Son
ventre : un bloc d’ivoire, couvert de saphirs. 15 Ses jambes : des
colonnes de marbre posées sur des socles d’or pur. Son aspect est celui du
Liban : comme le cèdre, sans rival ! 16 Sa bouche est pur délice,
tout, en lui, est désirable. Tel est mon bien-aimé ; tel est mon époux, filles
de Jérusalem.
Viens Esprit Saint,
mets sur nos lèvres le chant à la louange de notre Dieu.
Je vous en conjure, filles de Jérusalem, si
vous trouvez mon bien-aimé, que lui direz-vous ? nouvelle interpellation
des « filles de Jérusalem ». Jusqu’à présent, elle leur demandait
plutôt de ne pas intervenir (« ne réveillez pas »). Cette fois elle veut
leur laisser un message pour son bien-aimé. Mais les mots d’amour ne peuvent se
transmettre par d’autres ! Elle s’interroge donc : « Que lui direz-vous ?»
Que je suis blessée d’amour : qu’elles
témoignent seulement de sa blessure d’amour. Elle le leur avait déjà exprimé
(2,5) mais cette fois elles en sont messagères : peut-être ainsi
reviendra-t-il auprès d’elle ?
(Chœur) Qu’a-t-il, ton bien-aimé, de plus
qu’un autre, ô belle entre les femmes ? Qu’a-t-il, ton bien-aimé, de plus qu’un
autre que tu nous adjures ainsi ? : la réponse fuse sous forme d’une
question, logique mais aussi sûrement ironique. Il ne leur est guère possible d’imaginer
qu’un être puisse compter autant, qu’il puisse rendre « malade
d’amour ».
(Elle) Mon bien-aimé est clair et vermeil :
on le distingue entre dix mille ! : elle va donc leur répondre avec un
plaisir non dissimulé. Elle va détailler chacun de ses traits pour montrer
qu’il est supérieur à « dix-mille » c’est-à-dire à tous, même aux
dieux cananéens et leurs statues d’or ! Elle veut surtout démontrer ainsi
qu’il est unique, qu’il est « l’Unique ».
Tel est mon bien-aimé ; tel est mon époux,
filles de Jérusalem : note de victoire et de défi qui conclut ce chant
répondant à la question du chœur. Et finalement tout tient en ce mot :
c’est son époux. Alors que le nom de « bien-aimé » est présent tout
au long du Cantique, c’est la seule fois où elle l’appelle son époux. Cela nous
rappelle le beau texte du prophète Osée (2,18) : en ce jour-là tu m’appelleras : « mon époux »
Seigneur
Jésus, je veux te contempler longuement et reconnaître combien tu es « l’Unique ».
Permets-nous de répondre à l’Alliance que tu nous offres en nous donnant à toi
avec joie et gratitude.
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