Jn 1,45 Philippe va trouver Nathanaël et lui dit : « Celui dont parle la Loi de Moïse et les prophètes, nous l’avons trouvé : c’est Jésus, le fils de Joseph, de Nazareth. »
André va trouver Simon, il lui dit qu’il a trouvé le Messie, Jésus trouve Philippe, Philippe va trouver Nathanaël, il lui dit qu’il a trouvé le Messie… simples répétitions du même mot ? D’autres traductions parlent de « rencontrer » son frère, etc... et réservent « trouver » pour le Messie. Un petit coup d’œil au texte grec : c’est bien toujours le même verbe qui est employé et qui signifie littéralement « trouver » ; donc il s’agit vraiment d’une découverte après une recherche, après une attente, que ce soit la rencontre du Messie ou de celle de son frère… Et nous, qui sommes certes toujours « en recherche », que (qui) avons-nous déjà trouvé ?
Des mots que je voudrais dire autour de moi, car il y a une urgence à partager, un bonheur à chanter, une joie de la rencontre que l’on voudrait crier au monde entier… et pourtant une vraie rencontre peut-elle s’exprimer, se partager ? Alors la seule vraie invitation est ce « viens et tu verras », invitation lourde de promesse. Mais la question est immense : comment cette invitation peut-elle se dire aujourd’hui ?
Des mots surtout qui me sont adressés tous les jours, peut-être même à chaque lectio, au travers aussi de bien des liens d’amitié : par Jésus sur le chemin, par bien des « Philippe » qui me trouvent sur la route, parfois au bord de la route comme Nathanaël…
Grâce te soit rendue, « Jésus de Nazareth », pour cette invitation et cette promesse sublimes : viens et tu verras. Donne-moi d’y répondre chaque jour.
1 commentaire:
Merci Rosy pour ce partage.
Pour ma part je me suis arrêtée un peu sur ceci en ce texte:
- Philippe trouve Nathanaël
Je regarde ces deux prénoms. Si celui de Philippe de racine grecque, ne m’inspire guère (ami des chevaux), celui de Nathanaël de racine hébraïque est très évocateur : Dieu a donné. Qu’a-t-il alors donné ? la loi et les prophètes… et que donne-t-il aujourd’hui ? Celui dont parle la loi et les prophètes !
Et puis l'expression : Celui dont Moïse a écrit dans la loi, ainsi que les prophètes
Là est comme condensée tout ce que l’on sait du Messie attendu, là est comme condensée l’espérance d’Israël. Nathanaël devait en être pétri, pour que ce soit au départ de cette attente que Philippe l’aborde. Toute l’Ecriture convergeait dans l’attente d’un Messie Sauveur. Cela me rappelle ce partage de Jésus tandis qu’il faisait route avec les disciples d’Emmaüs : Commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Ecritures ce qui le concernait (Lc 24,27). Et de même avec les Onze (Lc 24,44-45). C’est une importante clé de l’intelligence de l’Ecriture qui est soulignée ici, et que les Pères reprendront (je pense à Origène par exemple, ainsi qu’à saint Augustin qui écrivait : Le Nouveau Testament, c’est-à-dire le Christ, est caché dans l’Ancien, tandis que l’Ancien est dévoilé dans le Nouveau, dont il n’est qu’une « première esquisse »). Toute l’Ecriture converge et trouve son accomplissement en Christ.
Alors je comprends l’hésitation de Nathanaël… est-ce possible que vienne d’un petit village perdu celui qui vient combler l’attente du peuple ? ne doit-il pas avoir une origine plus glorieuse que fils de Joseph, de Nazareth ?
Viens et vois : la seule étude de l’Ecriture, ne peut suffire à convaincre Nathanaël. Philippe l’invite alors à venir voir. Je reste avec cette ouverture à Jésus créée par l’Ecriture, et cette nécessité d’une rencontre pour le "reconnaître". Je m’émerveille devant cette "nécessité" d'une médiation humaine pour aller à la rencontre !
Enregistrer un commentaire