Il est venu chez lui,
Et les siens ne l’ont pas accueilli.
Jean 1,11
Viens, Esprit-Saint,
Révèle-nous ce mystère de la présence de Dieu en notre terre
Viens, Esprit-Saint,
Ouvre nos cœurs à ta présence.
Il est venu…
Il y a pour moi un étonnement dans tous ces versets. Jean, depuis le début de son évangile, nous parle du Verbe-Parole-Logos. Ensuite il parle de « il »… Pourquoi ne lui donne-t-il pas de nom ? Pourquoi cette aura de mystère pour dire ce « personnage ». Veut-il d’emblée me dire quelque chose sur ce Verbe-Parole ? Veut-il d’emblée en dévoilant le mystère, nous laisser entrevoir, que plus il dévoile, plus il nous paraît autre, tout autre. Révélation qui invite à un infini respect…
Il est venu chez lui…
J’observe le temps du verbe : il est venu. Au début de ce chapitre, il est écrit : au commencement était le Verbe-Parole… il y avait comme une durée inscrite dans l’emploi de ce temps. Jean nous plaçait devant le mystère qui est en Dieu de toute éternité. Et voici soudain, un événement dans notre temps : il est venu. Oui, nous sommes là, face à l’entrée dans le temps de Celui qui était avant le temps, Celui qui était au commencement.
Et lorsqu’il fait irruption, c’est pour venir chez lui !
Je m’étonne, il semblait tellement chez lui dans l’éternité de Dieu au commencement. A-t-il un autre chez lui ?
Je m’interroge : où est ce chez lui ? Le peuple qu’il s’est préparé ? Tous les hommes qui sont ses créatures ? Le monde que l’on vient de nommer par 4 fois dans les 2 versets précédents ? Certains traduisent cette expression « chez lui » plus littéralement en « son propre bien ».
Seigneur, qu’est-ce qui est ton propre bien ? Suis-je pour toi un chez toi ? A la lumière de la suite de l’évangile, cela me parait effectivement un possible : en Jean 14,23 Jésus dit à ses disciples : si quelqu’un garde ma Parole, mon Père l’aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons chez lui notre demeure.
Est-ce possible, que tu te trouves chez toi en moi ? Cela paraît inouï, un brin folie non ? L’immensément grand qui voudrait être chez lui dans l’infiniment petit… oh là, cela demande de reprendre souffle !
Et les siens ne l’ont pas accueilli, reçu…
On peut comprendre, c’est tellement étonnant, surprenant ! et en même temps c’est poignant. Tu nous trouves « tiens » ? Tu nous veux « tiens » ? Et nous ne t’accueillons pas ?
Jean nous dit là, le mystère que Matthieu présente dès les récits de l’enfance : il n’y avait pas de place pour eux à l’hôtellerie du lieu… Hérode en voulait à la vie de l’enfant… et puis ce que diront de concert les quatre évangiles : le rejet de Jésus par le peuple, et surtout par ses chefs, rejet qui mènera à la crucifixion.
Et bon, je ne vais pas tricher… je ne vais pas me dire différente d’emblée… me mettre du côté des gentils qui t’ont reçu… Il y a en moi une part de ténèbres qui n’accueille pas. Oui, c’est le même verbe ici qu’au verset 5 où il est dit que les ténèbres n’ont pas reçu, accueilli, arrêté, compris, saisi la lumière.
Ce parallèle entre les deux versets 5 et 11, m’éclaire - c’est le cas de le dire - la lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas accueillie… Ce qui se jouait comme en l’éternité, dans la lutte entre lumière et ténèbres, se joue dans mon cœur, dans l’accueil que je te réserve ou non…
Je relis la grande fresque de Matthieu 25 : où Jésus se dévoile présent dans le pauvre, l’affamé, le prisonnier, le malade… et les uns et les autres de lui dire Quand t’avons-nous vu avoir faim, soif… et lui de répondre : chaque fois que vous l’avez fait pour l’un de ces petits qui sont miens… c’est à moi que vous l’avez fait.
Je laisse cette question m’habiter… quel part en moi accueille, quelle part refoule…
Seigneur révèle-moi ta présence et donne-moi de t’accueillir.
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