Ceux-là ne sont pas nés du sang,
Ni d’un vouloir de chair,
Ni d’un vouloir d’homme,
Mais de Dieu.
Jean 1,13
Viens, Esprit-Saint, Dieu Créateur
Visite l’âme de tes fils,
Emplis de grâce et de splendeur
Tous les cœurs créés par toi.
Ceux-là ne sont pas nés du sang….
Je relis le verset précédent pour me rappeler qui sont ces « ceux-là » : ceux qui ont accueilli le Verbe-Parole, ceux à qui il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu, ceux qui croient en son nom !
Alors ceux-là ne sont pas nés du sang… c'est-à-dire ? Le sang dans la Bible signifie généralement le siège de la vie. Verser le sang, c’est tuer ! Ne pas être né du sang… cette expression ne me paraît pas des plus évidentes, mais il me semble pouvoir y lire une affirmation d’une naissance d’un autre ordre que la simple reproduction de la vie terrestre.
Ni d’un vouloir de chair…
Qu’est-ce à dire ? La chair est parfois vue comme un point de vue négatif de l’être : dans ses épîtres st Paul souvent oppose chair et esprit, tendance de la chair et tendance de l’esprit… Mais ici, quand je vois que le verset suivant annonce que le Verbe s’est fait chair. Je ne peux lire ce terme de façon négative. Le vouloir de chair, serait vouloir d’humain de concevoir un enfant ? Jean nous dirait, qu’il y a plus dans la filiation d’enfant de Dieu que la transmission de la vie voulue par un couple.
Ni d’un vouloir d’homme…
Bon, alors, on se répète ? Pas vraiment : en grec le terme sous-jacent est « homme-mâle », et non « humain ». Mais en quoi cela éclaire-t-il ma compréhension de ce texte ? En judaïsme c’est la reconnaissance paternelle qui légitime l’enfant.
Mais de Dieu !
Tout cela n’est pas ce qu’il y a de plus clair, limpide. Mais se dessine derrière ce verset, la volonté d’affirmer une naissance qui ne dépend pas de la nature humaine, de la volonté humaine mais de Dieu. Nous sommes nés de Dieu, si nous accueillons ce pouvoir qu’il nous donne de devenir enfants de Dieu. Il y a un don réciproque, un don non-automatique, un don qui n’est don que dès lors qu’il est reçu.
Impressionnant lorsqu’on laisse cette révélation descendre en nous. Si le monde scientifique peut très bien expliquer notre naissance de l’union de nos parents, avec la part de volonté ou non, de désir ou non de concevoir, la part de hasard… nous découvrons qu’il y a une autre naissance, celle-là nullement livrée au hasard ou à un vouloir, un désir de génération. Il y a une naissance qui est de Dieu, et dépend pour chacun de son accueil du Verbe. La filiation divine, don de Dieu, prend racine par la foi ! Que nous soyons ou non fruit du désir de nos parents… Jean nous dit, un autre – le Tout Autre – lui te désire pour enfant, et il guette ton consentement.
Je fais silence pour accueillir ce mystère, pour accueillir au plus profond de moi à cette filiation. Pour recevoir Dieu pour Père, Jésus pour frère, dans leur Esprit d’amour.
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