vendredi 10 décembre 2010

Nul n'a jamais vu Dieu

Nul n’a jamais vu Dieu ;
Le Fils unique qui est dans le sein du Père,
Lui, l’a fait connaître.
                                                                         Jean 1,18

Viens Esprit-Saint, Dieu Créateur,
Par toi, nous découvrons le Père,
Par toi, nous écoutons le Fils
Et toi, Esprit qui les unit
Fais nous croire pour toujours

Nul n’a jamais vu Dieu…
Avec un peu d’humour, j’ai envie de dire, ouf ! Je ne suis pas la seule à ne l’avoir jamais vu !!! Plus sérieusement, je me dis, c’est donc qu’on ne peut le voir, et qu’il faut cesser de courir après ce qui n’est pas donné. Nos yeux de chair ne sont pas adaptés à cette vue, à cette rencontre.
Cela me rappelle Moïse implorant de voir la face de Dieu, qui se voit tenu dans le creux du rocher tandis que le Seigneur passe, car il ne peut le voir que de dos… (Ex 33)
Quand il est question de voir dans la Bible, Jésus nous invite à découvrir les signes, qui témoignent d’un au-delà des choses. Le Père lorsqu’il se manifeste au baptême du Christ et à la transfiguration, ne se donne pas à voir, il parle et invite à écouter le Fils.
Nul n’a jamais vu Dieu…
Et pourtant la vie monastique nous invite à le chercher sans relâche. Invitation à éveiller nos sens intérieurs. Invitation non à désespérer, mais à vivre autrement, centré  autrement… A l’écoute… tiens, ce n’est donc pas si étonnant que la Règle de Benoît commence par ce mot : Ecoute !

Le Fils unique qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître
Si on ne peut voir, on peut connaître. Et le sens biblique de connaître, est une connaissance d’amour, non point une connaissance livresque, intellectuelle.
Et cette connaissance nous est donnée par Jésus, Fils unique, plein de grâce et de vérité. Ainsi le Verbe éternel, venu planter sa tente parmi nous nous dévoile le Père, son amour.
Et ce qu’il en fait connaître c’est d’abord une relation entre eux, le Fils, le Père.
C’est la même révélation qui se donne à contempler au début de la mission de Jésus lorsqu’il est baptisé par Jean au Jourdain, lorsque les cieux se déchirent et que la voix du Père se fait entendre : Tu es mon Fils, mon bien-aimé… C’est la même révélation lors de la transfiguration, Celui-ci est mon Fils, écoutez-le !
Peut-être que la connaissance essentielle de Dieu, est celle qui nous fait entrer en cette relation.  Etonnante fresque que ce prologue qui partant du Verbe-Parole-Logos, en l’éternité, avant tous les temps, s’achève dans la révélation d’un mystère de paternité, mystère d’intimité profonde au sein même de Dieu. Celui qui est Créateur, est d’abord Père d’un Fils unique, et il invite à entrer en cette filiation. A ceux qui croient en son nom, il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu.
Pouvoir d’entrer en cette relation.
Cela ne va-t-il pas bouleverser ma vie ?

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