[Jésus] leur dit : « Puisez maintenant,
Et portez-en au maître du repas. »
Ils lui en portèrent.
Lorsque le maître du repas goûta l’eau devenue vin
- il ne savait pas d’où il venait,
tandis que les serviteurs ayant puisé l’eau, le savaient -
le maître du repas, appela le marié.
« Tout humain propose d’abord le beau vin
et quand ils sont ivres l’inférieur.
Toi, tu as gardé-avec-soin le bon vin jusqu’à maintenant. »
Jean 2, 8-10
Seigneur, tu nous invites à partager ton eucharistie au quotidien
Tu nous invites à la lecture de ta Parole au fil des jours
Aide-nous dans l’accueil de ta Parole, de ton Pain et de ton Vin,
À vivre de ta vie, à aimer de ton amour, à être comme toi, communion !
[Jésus] leur dit : « Puisez maintenant, et portez-en au maître du repas. » Ils lui en portèrent.
Pourquoi donc ce passage de l’eau par les jarres ? Pourquoi Jésus n’a-t-il pas ordonné de servir directement l’eau ? Il a fait prendre le temps de remplir les 6 jarres jusqu’en haut… au maximum de leur contenance ! Et maintenant il invite à puiser et servir. Comme s’il avait fait défiler le temps de l’histoire ancienne, pour marquer maintenant la nouveauté, l’inauguration de l’heure.
J’admire la confiante obéissance des servants. Puiser de l’eau et aller la servir en lieu et place de vin. Ont-ils d’abord remarqué le prodige ? ont-ils goûté ? Au verset suivant, on dit qu’ils ont puisé l’eau. Et non qu’ils ont puisé l’eau devenue vin.
Lorsque le maître du repas goûta l’eau devenue vin
Goûter la nouveauté ! sans savoir d’où elle surgit !
- il ne savait pas d’où il venait,
tandis que les serviteurs ayant puisé l’eau, le savaient –
Encore un renversement : les serviteurs se sont placés sous les ordres d’un invité. Et maintenant voici qu’ils en savent plus que le maître du repas. Mais il est bien dit qu’ils savent, ayant puisé l’eau,… Serait-ce seulement dans le goût que la différence paraît ? Toujours est-il que le maître du repas atteste le prodige.
le maître du repas, appela le marié.
Première mention de la présence du marié !!! Mais on ne saura rien de plus de lui ! Quant à la mariée, on la cherchera en vain en ce récit !
« Tout humain propose d’abord le beau vin et quand ils sont ivres l’inférieur.
Toi, tu as gardé-avec-soin le bon vin jusqu’à maintenant. »
Tout humain : le terme grec sous-jacent (anthrôpos) indique le genre humain, pas spécialement le genre masculin (aner). Le « ils » sont ivres n’a pas de sujet défini. On peut imaginer l’ensemble de l’assistance : maître du repas, mariés et convives.
Beau vin (généralement traduit bon vin). C’est vrai qu’il vaut mieux donner le beau vin quand les convives peuvent le goûter vraiment !!! On devine qu’il se passe ici quelque chose d’autre !
Tu as gardé-avec-soin : c’est le même verbe que Jésus utilise dans sa prière au chapitre 17, lorsqu’il demande au Père de garder les siens. C’est le même verbe lorsqu’il recommande à ses disciples de garder sa parole, de garder ses commandements.
Jusqu’à maintenant : Le verset 8 notait déjà un maintenant. Il revient ici. J’y lis une insistance par rapport au temps, à l’évènement qui est ainsi marqué, à la venue de l’heure dont avant l’intervention de sa mère, Jésus ne semblait pas conscient ou sûr de son arrivée… Mon heure est-elle venue ?
Et maintenant qu’elle est venue, voici, une noce où est servi le beau vin en abondance, tout est dans l’accueil qu’on lui fait, la capacité que l’on a de le goûter. Une noce sans doute signe de l’alliance nouvelle que Jésus vient instaurer. L’effacement de la figure des époux de cette noce de Cana, le fait qu’il incombe normalement à l’époux de fournir le vin, et qu’ici c’est Jésus qui donne aux servants de le servir, semble dire que le véritable Epoux qui vient à la rencontre de l’humanité, c’est lui Jésus, Verbe fait chair.
Il vient non supprimer l’ancien, il utilise les 6 jarres ; il vient non sans requérir la collaboration des hommes, il invite les serviteurs à participer à son geste en remplissant les jarres, en puisant l’eau, en la portant au maître du repas.
Une alliance nouvelle est ainsi annoncée, alliance qui demande à être reconnue, alliance qui requiert notre collaboration.
Voici à nouveau un visage de Dieu qui sort des sentiers battus. Un Dieu pour qui la fête est importante, au point de faire ruisseler le vin nouveau. C’est bien l’ère messianique annoncée par les prophètes qui est inaugurée : Ce jour-là, les montagnes ruisselleront de vin nouveau, sur les collines coulera le lait, et dans tous les torrents de Juda les eaux couleront. (Joël 4,18)
Seigneur, fais nous entrer dans ce maintenant, que toutes nos œuvres collaborent à cette ère messianique.
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