Nathanaël lui répondit :
« Rabbi,
Toi, tu es le Fils de Dieu,
Toi, tu es Roi d’Israël. »
Jean 1,49
Viens Esprit-Saint, nous révéler le Fils,
Ouvre nos yeux,
que nous découvrions en cet enfant des hommes,
le Fils de Dieu.
Rabbi, toi, tu es le Fils de Dieu, toi tu es le Roi d’Israël
Quel emballement en cette parole de Nathanaël ! Un tout petit échange avec Jésus, et tout son scepticisme a disparu comme neige au soleil ! Lui qui se demandait si de Nazareth il pouvait sortir quelque chose de bon, voilà que découvrant à peine Jésus, il offre une superbe confession de foi.
Rabbi
Tout d’abord il reconnaît en Jésus un maître ! Il se situe en disciple prêt à écouter, à se laisser enseigner. On comprend la justesse de la parole de Jésus qui ne trouvait en lui aucune tromperie. Cet homme est vrai. Quand il doute, il doute, mais quand il est amené à la conviction, alors il ne craint nullement de revoir sa position ! Et il ne craint pas de témoigner de ce retournement !
Toi, tu es le Fils de Dieu
Le prologue s’était achevé sur la mention du Fils unique qui nous fait connaître le Père. (1,18)
Jean le Baptiste avait achevé son témoignage en 1,34 par la reconnaissance de la filiation divine de Jésus.
Maintenant c’est un Israélite, pétri de la loi et des prophètes, qui confesse en Jésus le fils de Dieu.
Que comprenait-il exactement en prononçant ces mots ? Nous ne le saurons jamais. Ce titre de « fils de Dieu », a été appliqué dans la Bible à divers personnages : aux anges dans le livre de Job (1,6) ; au peuple de Dieu (Ex 4,22), aux israélites (Os 2,1). Des psaumes le disent du Roi, Messie attendu : par exemple le Ps 2,7 (psaume que nous chantons à Noël avec le verset : Le Seigneur m’a dit ‘tu es mon Fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré’.)
Je constate, est-ce simple question littéraire, que dans le texte grec, à l’expression fils de Dieu, il y a un article : le Fils de Dieu, et que pour Roi, il n’y en a pas.
Le texte veut-il marquer une insistance sur le fait, qu’il est Fils de Dieu d’une manière unique ?
Toi, tu es Roi d’Israël
Ici et en 12,13 lors de l’entrée solennelle à Jérusalem, il est question du roi d’Israël. Dans le récit de la Passion, du roi des Juifs (18,33…)
L’expression Roi d’Israël serait moins nationaliste que celle de roi des Juifs (dixit dixit Alain Marchadour).
Mais surtout, le Roi d’Israël, c’est Dieu ! Ce fut le conflit entre Samuel et le peuple qui lui réclamait un roi : la protestation de Samuel était claire : c’est le Seigneur qui est votre roi (1 Sam 12,12). Ainsi le chantent les psaumes : 93,1 ; 95,3 ; 96,10 ; 97,1… 146,10. Sophonie écrit : le roi d’Israël, le Seigneur, est au milieu de toi. (3,15).
Nathanaël présenté comme connaissant les Ecritures devait savoir cela. Sinon lui, l’évangéliste au moins devait le savoir en plaçant une telle confession de foi sur les lèvres de Nathanaël.
Toi, tu es…
Mise en évidence par deux fois, cette expression donne à la parole de Nathanaël la dimension d’une confession de foi. En relisant les versets qui précèdent, je note toutes les expressions de la foi placées sur les lèvres des personnages :
- Jean Baptiste le proclame agneau de Dieu (1,29.36) et le fils de Dieu (v.34)
- Les deux disciples de Jean qui se mettent à suivre Jésus le reconnaissent Rabbi (maître) (v38)
- André en parle à Pierre en le disant : Messie – Christ (v 41)
- Philippe dit qu’il est Celui dont Moïse a écrit dans la loi ainsi que les prophètes (v45) tout en le nommant : Jésus, fils de Joseph, de Nazareth.
- Nathanaël maintenant le proclame : Rabbi, le fils de Dieu, Roi d’Israël.
L’Evangéliste ne nous laisse vraiment pas dans la confusion quant à l’identité de Jésus, cet homme dont il entreprend de nous parler.
Aujourd’hui, c’est dans le mystère de Noël qu’il nous est donné de méditer ce verset. Invitation à deviner la grandeur cachée en ce tout-petit. Invitation à l’étonnement émerveillé avec Joseph, Marie, les bergers,… Me laisser interpeller par la réalité de l’Incarnation.
Tu es le Fils de Dieu, tu es Roi d’Israël, Messie, sauveur !
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