La
Sagesse divine proclame son propre éloge, au milieu de son peuple elle célèbre
sa gloire. Dans l’assemblée du Très-Haut
elle prend la parole, devant le Dieu puissant elle se glorifie :
« Je
suis sortie de la bouche du Très-Haut et, comme la brume, j’ai couvert la
terre.
J’ai
dressé ma tente dans les hauteurs du ciel, et la colonne de nuée était mon
trône. J’ai parcouru seule la voûte des
cieux et me suis promenée dans le fond des abîmes.
Des flots
de la mer, de la terre entière, de tout peuple et de toute nation j’ai fait mon
domaine.
Ben Sira 24, 1-6 (traduction de la Liturgie)
Viens
Esprit de Jésus, enseigne nous tes chemins
Viens
Esprit de Jésus, réjouis nous par ta lumière.
La Sagesse divine proclame son propre éloge, au
milieu de son peuple elle célèbre sa gloire.
Les
commentateurs nous disent que nous arrivons ici au sommet du livre de Ben Sira.
La Sagesse est quasi personnifiée, elle est un visage de Dieu. Elle fait son
éloge, elle parle d’elle-même. L’expression pourrait donner l’impression d’un
orgueil qui s’étale. Mais non, la Sagesse simplement se présente, se donne à
contempler. Elle invite par sa découverte à entrer en relation avec elle. Elle
parle au milieu de son peuple, nous pouvons comprendre ici, au milieu du peuple
d’Israël.
Dans l’assemblée du Très-Haut elle prend la
parole, devant le Dieu puissant elle se glorifie :
L’assemblée
du Très-Haut. Ce pourrait être l’assemblée du ciel. Mais il me semble plutôt
ici voir désignée l’assemblée du peuple de Dieu, assemblée peut-être liturgique.
Elle semble en face à face avec Dieu. On comprend que les Pères ont trouvé en
ce texte l’ébauche d’une révélation du mystère trinitaire. En Dieu, il n’y a
pas solitude mais communion. Les noms donnés à Dieu : Très-Haut, Dieu
puissant, font état de la grandeur de Dieu.
« Je suis sortie de la bouche du Très-Haut La Sagesse semble ici être mise
en lien avec la Parole créatrice du début de la Genèse. Par sa parole tout a
été fait. On retrouve un écho de cette idée dans le prologue de l’évangile de
St Jean : le Fils y est présenté comme le Verbe de Dieu. Il vient d’auprès
du Père.
et, comme la brume, j’ai couvert la terre.
Au début
de la Genèse, l’esprit planait sur les eaux. Au désert, une colonne de nuée
accompagnait le peuple dans sa traversée du désert. Nous pouvons lire en cette
expression une présence bienveillante de la Sagesse à notre terre. On aurait pu
la croire cantonnée en la gloire de Dieu, et voici que non, elle se révèle
présente à la terre, comme une brume qui l’enveloppe.
J’ai dressé ma tente dans les hauteurs du ciel, et
la colonne de nuée était mon trône.
La tente
était le lieu par excellence de la présence de Dieu à son peuple durant l’Exode ;
Et St Jean écrit en son prologue, que le Verbe a planté sa tente parmi nous. Et
revoici la mention de la colonne de nuée. Ainsi la sagesse se reconnaît comme
celle qui a accompagné le peuple dans sa fuite d’Egypte, et dans sa traversée
du désert.
J’ai
parcouru seule la voûte des cieux et me suis promenée dans le fond des abîmes.
La Sagesse
est créatrice, elle a visité l’univers entier, elle connaît la voûte des cieux,
elle connait le creux des abîmes, rien ne lui est étranger.
Des flots de la mer, de la terre entière, de tout
peuple et de toute nation j’ai fait mon domaine.
Et cette
divine Sagesse, a fait de notre terre son domaine. Elle est présente non
seulement au peuple d’Israël, mais à la terre entière, à tous les peuples et
nations. Une forte dimension d’ouverture, d’universalisme est liée à la
révélation de la sagesse.
Seigneur,
fais-moi connaître ta sagesse, qu’elle guide mes pas, comme elle a guidé le
peuple en sa traversée du désert. Seigneur, donne-moi d’accueillir ta Sagesse,
de la reconnaître présente en notre monde, en notre humanité.
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