Je veux
te rendre grâce, Seigneur mon roi, je te louerai, Dieu mon sauveur. Je rends
grâce à ton nom : tu as été pour moi un défenseur et un soutien. Tu as
délivré mon corps de la perdition, du piège de la calomnie et des lèvres
menteuses.
Ben Sira 51, 1-2a (traduction liturgique)
Viens
Esprit de Jésus, viens chanter en mon cœur la louange du Père
Viens
Esprit de Jésus, viens louer son nom.
Je veux te rendre grâce, Seigneur mon roi, je te
louerai, Dieu mon sauveur.
Les
commentateurs considèrent le chapitre 51 comme une annexe ajoutée au livre
initial de Ben Sira, d’où la discussion de savoir s’il est de la plume de Ben
Sira ou non. Ici nous pouvons ne pas considérer cette question et recevoir le
texte, le scruter pour en écouter le message. Les premiers versets (1-12)
forment un cantique d’action de grâce. L’action de grâce jaillit du cœur de Ben
Sira, il veut rendre grâce. Ainsi son action de grâce n’est pas
seulement élan d’un cœur content, mais fruit d’une volonté, d’une décision
claire.
Le titre
de roi accordé à Dieu est fréquent, l’appeler Roi est reconnaître sa
souveraineté sur nos vies, choisir de vivre en son Esprit. Il n’est pas roi à
la manière humaine, mais à sa manière à lui. Quand, au début de la Bible, le
Seigneur exerce sa « seigneurie » sur la création, il s’empresse de
la partager à l’humanité !
Autre
titre que Ben Sira chante : Dieu mon sauveur. Il reconnait en Dieu un sauveur,
quelqu’un qui vient délivrer, libérer son peuple. Et il le reconnait comme son
sauveur. Non point celui qui jadis aurait sauvé le peuple, mais celui qui
aujourd’hui encore vient le sauver. Rendre grâce et louer. Voilà les deux
mouvements qui jaillissent du cœur de Ben Sira au terme de sa longue méditation
sur la sagesse, sur l’univers qu’il voit devant lui, sur l’histoire dont il
vient de rappeler les grandes figures dans les chapitres précédents.
Je rends grâce à ton nom : tu as été pour moi
un défenseur et un soutien.
Rendre
grâce au nom, c’est rendre grâce à la personne même. Dans le monde juif, il est
souvent parlé du nom pour dire la personne. Les deux qualificatifs que souligne
ici Ben Sira, sont le défenseur, et le soutien. L’expérience du croyant est de
découvrir en Dieu non point un accusateur, qui comptabilise nos fautes, qui tient
un sévère palmarès de nos égarements, mais quelqu’un qui défend. Dans l’Apocalypse
c’est le Malin qui accuse sans cesse, et Jésus s’est fait notre défenseur.
Lorsqu’il annonce son départ, dans ses discours d’adieux, dans l’évangile de
Jean, Jésus annonce un autre défenseur en la personne de l’Esprit.
Un
soutien : le Seigneur nous a promis sa présence à nos côtés jusqu’à la fin
des temps (cf la finale de l’évangile selon st Matthieu). Il est bon de
célébrer notre Dieu, par l’expérience que nous faisons de lui en nos vies.
Tu as délivré mon corps de la perdition, du piège
de la calomnie et des lèvres menteuses.
Ben Sira
maintenant explique un peu son expérience du salut : il n’est pas question
d’un salut magique. Ben Sira célèbre la délivrance de son corps de la
perdition. On peut le comprendre comme une expérience de vie, face au péril de
la mort. Et cette mort aurait pu venir par le piège tendu par des adversaires
(cf la suite du psaume), un piège armé par la calomnie et le mensonge. Ben Sira
ne dit pas comment il en a été délivré. Mais on comprend que face à la
destruction qu’il aurait pu subir à cause des « mauvaises langues »,
il a pu traverser l’épreuve, grâce au soutien du Seigneur, grâce à son salut.
Seigneur,
au long de ce jour, donne-moi de percevoir ta présence, de chanter tes
merveilles. Et conduis moi au travers des pièges, vers la paix de ton amour.
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