vendredi 13 novembre 2015

Un défenseur et un soutien



Je veux te rendre grâce, Seigneur mon roi, je te louerai, Dieu mon sauveur. Je rends grâce à ton nom : tu as été pour moi un défenseur et un soutien. Tu as délivré mon corps de la perdition, du piège de la calomnie et des lèvres menteuses.
Ben Sira 51, 1-2a (traduction liturgique

Viens Esprit de Jésus, viens chanter en mon cœur la louange du Père
Viens Esprit de Jésus, viens louer son nom.

Je veux te rendre grâce, Seigneur mon roi, je te louerai, Dieu mon sauveur.
Les commentateurs considèrent le chapitre 51 comme une annexe ajoutée au livre initial de Ben Sira, d’où la discussion de savoir s’il est de la plume de Ben Sira ou non. Ici nous pouvons ne pas considérer cette question et recevoir le texte, le scruter pour en écouter le message. Les premiers versets (1-12) forment un cantique d’action de grâce. L’action de grâce jaillit du cœur de Ben Sira, il veut rendre grâce. Ainsi son action de grâce n’est pas seulement élan d’un cœur content, mais fruit d’une volonté, d’une décision claire.
Le titre de roi accordé à Dieu est fréquent, l’appeler Roi est reconnaître sa souveraineté sur nos vies, choisir de vivre en son Esprit. Il n’est pas roi à la manière humaine, mais à sa manière à lui. Quand, au début de la Bible, le Seigneur exerce sa « seigneurie » sur la création, il s’empresse de la partager à l’humanité !
Autre titre que Ben Sira chante : Dieu mon sauveur. Il reconnait en Dieu un sauveur, quelqu’un qui vient délivrer, libérer son peuple. Et il le reconnait comme son sauveur. Non point celui qui jadis aurait sauvé le peuple, mais celui qui aujourd’hui encore vient le sauver. Rendre grâce et louer. Voilà les deux mouvements qui jaillissent du cœur de Ben Sira au terme de sa longue méditation sur la sagesse, sur l’univers qu’il voit devant lui, sur l’histoire dont il vient de rappeler les grandes figures dans les chapitres précédents.

Je rends grâce à ton nom : tu as été pour moi un défenseur et un soutien.
Rendre grâce au nom, c’est rendre grâce à la personne même. Dans le monde juif, il est souvent parlé du nom pour dire la personne. Les deux qualificatifs que souligne ici Ben Sira, sont le défenseur, et le soutien. L’expérience du croyant est de découvrir en Dieu non point un accusateur, qui comptabilise nos fautes, qui tient un sévère palmarès de nos égarements, mais quelqu’un qui défend. Dans l’Apocalypse c’est le Malin qui accuse sans cesse, et Jésus s’est fait notre défenseur. Lorsqu’il annonce son départ, dans ses discours d’adieux, dans l’évangile de Jean, Jésus annonce un autre défenseur en la personne de l’Esprit.
Un soutien : le Seigneur nous a promis sa présence à nos côtés jusqu’à la fin des temps (cf la finale de l’évangile selon st Matthieu). Il est bon de célébrer notre Dieu, par l’expérience que nous faisons de lui en nos vies.

Tu as délivré mon corps de la perdition, du piège de la calomnie et des lèvres menteuses.
Ben Sira maintenant explique un peu son expérience du salut : il n’est pas question d’un salut magique. Ben Sira célèbre la délivrance de son corps de la perdition. On peut le comprendre comme une expérience de vie, face au péril de la mort. Et cette mort aurait pu venir par le piège tendu par des adversaires (cf la suite du psaume), un piège armé par la calomnie et le mensonge. Ben Sira ne dit pas comment il en a été délivré. Mais on comprend que face à la destruction qu’il aurait pu subir à cause des « mauvaises langues », il a pu traverser l’épreuve, grâce au soutien du Seigneur, grâce à son salut.

Seigneur, au long de ce jour, donne-moi de percevoir ta présence, de chanter tes merveilles. Et conduis moi au travers des pièges, vers la paix de ton amour.

Aucun commentaire: