Je veux encore faire part de mes réflexions,
car j’en suis plein comme est pleine la lune. Écoutez-moi, génération de
saints : croissez comme la rose plantée au bord des eaux. Comme le Liban,
exhalez votre parfum, et fleurissez comme le lis. Élevez la voix, chantez
ensemble, et bénissez le Seigneur en toutes ses œuvres.
Ben Sira 39, 12-14 (traduction liturgique )
Viens
Esprit de Jésus, viens habiter nos cœurs
Viens
Esprit de sainteté, fais fleurir en nous ta vie.
Je veux encore faire part de mes réflexions, car
j’en suis plein comme est pleine la lune.
Ainsi Ben
Sira introduit un psaume de louange. Ses réflexions sont enchâssées dans un
véritable chant à la création. Nous dirait-il par lui que le cœur contemplatif,
épris de la beauté de la création est prêt pour la réflexion, possède le bon
point de vue pour aborder une démarche plus réflexive.
Ben Sira
s’avoue empli de pensée, et se voit comme une pleine lune, qui reflète la
lumière du soleil, non la sienne propre.
Écoutez-moi, génération de saints :
Invitation
à l’écoute. Ce n’est pas la première fois qu’une telle invitation parait dans
les livres de sagesse. L’écoute est comme la condition sine qua non de toute
démarche spirituelle, de toute démarche de connaissance. S’ouvrir à l’autre que
soi. St Benoît inaugurera sa règle par la même invitation : écouter,
incliner l’oreille de son cœur.
croissez comme la rose plantée au bord des eaux.
Le sage
ne souhaite pas que ses disciples, que ses fils restent dans la dépendance de
sa parole, de son enseignement. Il n’a de
cesse de voir croître ceux qui l’écoutent. Une croissance dans la
beauté, telle une rose qui s’épanouit près des eaux. Dans un pays de sécheresse
l’eau est signe de vie, de fécondité, elle est bénédiction.
Comme le Liban, exhalez votre parfum, et fleurissez
comme le lis.
Oui, l’humain
est appelé à fleurir, à donner beauté, à parfumer… tous les sens sont convoqués
pour dire la beauté, la splendeur de la vie. Et les images convoquées sont
celles de fleurs, après la rose voici le lis. C’est aussi l’éloge de la
gratuité qui est ainsi faite. Le monde aurait pu exister sans fleurs… mais l’humain
pourrait-il vivre sans la beauté, son être ne serait-il pas atrophié sans les
couleurs et les parfums… L’humanité est invitée à un épanouissement total,
généreux.
Élevez la
voix, chantez ensemble, et bénissez le Seigneur en toutes ses œuvres.
Et cet épanouissement s’achève dans la
louange commune. Chantez ensemble. C’est bien une des joies des célébrations de
la liturgie : chantez ensemble, bénir le Seigneur en toutes ses œuvres.
Seigneur, éternel est ton amour, n’arrête
pas l’œuvre de tes mains.
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