Amis et
compagnons, c’est à propos qu’ils se retrouvent, mais plus encore la femme avec
son mari. Frères et protecteurs sont utiles aux mauvais jours, mais plus encore
l’aumône qui délivre. L’or et l’argent affermissent la démarche, mais on
apprécie plus encore un bon conseil. La richesse et la force donnent un cœur
confiant, mais plus encore, la crainte du Seigneur. Avec la crainte du
Seigneur, rien ne manque ; avec elle, nul besoin de chercher secours. La
crainte du Seigneur est un jardin de bénédiction, plus que toute gloire elle
protège.
Ben Sira 40, 23-27 (traduction liturgique)
Viens
Esprit de Jésus, viens illuminer mon cœur par la Parole
Viens
Esprit de Jésus, habite mon cœur de ta présence.
Amis et compagnons, c’est à propos qu’ils se
retrouvent, mais plus encore la femme avec son mari.
Ben Sira
continue sa réflexion avec toujours cette même structure d’écriture ; deux
choses sont bonnes, une troisième leur est meilleure. Pour ce verset, Ben Sira
rappelle le bienfait de l’amitié, du compagnonnage, rencontres de grâce. Puis il note la
supériorité du couple.
Frères et protecteurs sont utiles aux mauvais
jours, mais plus encore l’aumône qui délivre.
Autre
rencontre : celle que l’on fait dans la détresse. Des frères, des
protecteurs sont alors bienfaisants. Mais nous savons combien une aide peut
être écrasante, étouffer… Ben Sira marque alors le bienfait d’une aide qui
délivre, d’une aumône qui libère. Dans la relation d’aide, nous le savons, on
peut rendre la personne aidée dépendante, redevable… mais la délicatesse de l’aide
est d’être libérante pour la personne aidée !
L’or et l’argent affermissent la démarche, mais on
apprécie plus encore un bon conseil.
Ben Sira
ne nie pas le bienfait des possessions… or et argent rendent plus aisée la vie,
rendent plus facile le chemin. Mais nous savons aussi le risque de devenir
captif de ses biens, et d’être paralysé, prisonnier des biens. Le bon conseil
lui n’emprisonne pas, il libère, il montre un chemin, sans y contraindre.
La richesse et la force donnent un cœur confiant,
mais plus encore, la crainte du Seigneur.
En quoi
faire confiance ? bien sûr le quotidien, peut donner confiance, quand tout
va bien… mais il est une source de confiance qui leur est supérieure, et
valable en tout temps : la crainte du Seigneur. Non point la peur du
Seigneur, mais la délicatesse de l’amour qui craint de blesser l’aimé. La
relation juste à l’autre qui lui laisse toute sa place, tout en prenant la
sienne. La relation juste qui rend grâce que l’autre soit autre, et se réjouit
de ce qu’il est sans vouloir le changer, sans vouloir lui dicter sa conduite. La
relation de confiance.
Avec la crainte du Seigneur, rien ne manque ;
avec elle, nul besoin de chercher secours.
Et Ben Sira de terminer ce passage en
appuyant son éloge de la crainte du Seigneur. Elle arrive ainsi comme le sommet
de ce poème en trois temps qui avait commencé au verset 18. La crainte du
Seigneur est un chemin d’entrée dans le consentement au réel, avec l’assurance
de la présence du Seigneur à nos côtés. Elle est attitude de vie, qui donne d’avancer
sur le chemin, au jour le jour, de reconnaître les appuis qui sont offerts,
sans avoir même à les rechercher fiévreusement.
La crainte du Seigneur est un
jardin de bénédiction, plus que toute gloire elle protège.
Un jardin
de bénédictions. L’image est belle, elle clôturait déjà le verset 17. Où le
bienfait rendu était reconnu jardin de bénédiction. Un jardin : il porte
fleurs et fruits. La crainte du Seigneur est féconde, elle produit la
bénédiction, elle permet à la bénédiction de porter fruit, d’agir. La
bénédiction dans la Bible, n’est pas le résultat d’une parole bonne (bien dire)
mais la participation à la création. La participation à la transmission de la
vie (cf le premier chapitre de la Genèse).
La
crainte du Seigneur, nous situant en juste relation avec le Seigneur, nous
permet d’être avec lui co-créateurs.
Seigneur,
conduis-moi sur le chemin de la vie. Seigneur, tu es le compagnon de nos
routes, tu marches invisible, mais présent, à nos côtés. Fais nous vivre de
cette présence, fais nous porter le fruit de bénédiction que tu nous as confié.
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