vendredi 26 février 2021

Liturgie de la Parole, 1er vendredi de Carême

 (sœur Marie-Christine)

Introduction

Bonjour et bienvenue. Ici et par zoom, nous sommes assemblés en Église, malgré notre petit nombre et notre dispersion, à l’écoute de la Parole du Seigneur qui veut notre vie.

« Prendrais- je donc plaisir à la mort du méchant – oracle du Seigneur Dieu –, et non pas plutôt à ce qu’il se détourne de sa conduite et qu’il vive ? » Ainsi nous parle-t-il par la bouche du prophète Ézéchiel.

Est-ce que je crois vraiment que tu veux ma vie Seigneur. Oh, en théorie je crois, mais en pratique ?

« Je crois ! Viens au secours de mon manque de foi !  »(Marc 9,24). Près de toi est l’amour ! (Ps 129)

Exprimons notre prière et notre foi par le chant des Psaumes en notre nom et au nom de toute l’humanité.

 Méditation :

« Qu’il vive » (Ézéchiel 18), que tu vives ! Tel est, Seigneur, le souhait le plus profond que tu prononces sur moi et sur chacun.

Jésus nous parle d’entrer dans le Royaume des cieux. Autrement dit la vie éternelle. Pas dans un futur lointain, après notre mort, si tout va bien ! Non dès maintenant. Comme le dit si bien sœur Anne Lécu[1] dans le livre que nous lisons aux Vigiles : « L’Esprit Saint est la vie éternelle en nous, cette vie qui n’est pas pour après la mort, mais qui est l’inscription éternelle en Dieu de ce qui en nous est vivant. On ne part pas au ciel comme si on allait quelque part, il faut devenir le ciel, il faut que notre vie goûte aujourd’hui, dès maintenant, la vie éternelle »

 Oui, mais comment y parvenir ? « Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. » (Matthieu 5,20) vient de nous dire Jésus.

Surpasser ? Sommes-nous aux JO de la religion ? Alors je déclare forfait !

Le père Radermakers [2] traduit « surabonde ». Cela me parle d’avantage. La surabondance ? Elle ne vient pas de moi, mais de Dieu.

De quoi s’agit-il ?

De sortir de mes comptabilités, de mes donnant-donnant, pour entrer dans la surabondance de Dieu, l’accueillir pour moi-même, et pour les autres.

« Si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère » (Matthieu 5,23)

C’est mon frère, ou ma sœur, qui a quelque chose contre moi, et non moi qui ai quelque chose contre elle ou lui ! Il y a eu négligence, le lien a été cassé. Il s’agit de le recréer.

Quand je viens à l’autel, à la célébration, à l’Office, est-ce que je pense que peut-être ma sœur, mon frère, a quelque chose contre moi ? Non pour culpabiliser ? Mais pour être vraie. Pour essayer de recréer le lien cassé ou distendu.

Si je ne cherche pas à recréer le lien, le frère, la sœur risquent de devenir l’adversaire ! Et on ne s’en sort pas. Quel dommage !

L’adversaire est aussi parfois, souvent, en moi-même. Je me condamne moi-même et  me mets en prison sans possibilité d’en sortir « avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou ».

Comment recréer le lien ? Pas de recette !

Peut-être simplement un changement de regard, dans et par la prière, car tout seuls nous sommes coulés.

Heureusement, il y a ta surabondance, Seigneur.

Pourtant dans la première lecture on dirait que, toi aussi, tu es impitoyable en condamnant le juste qui s’est détourné de sa justice ?

Le psaume répond : «  Oui, près du Seigneur, est l’amour ;près de lui, abonde le rachat. » !

«  Le juste, s’il se détourne de sa justice et fait le mal » devient comme le méchant… et il peut donc toujours se détourner «  de tous les péchés qu’il a commis...il sauvera sa vie. Il a ouvert les yeux et s’est détourné de ses crimes. C’est certain, il vivra, il ne mourra pas. »  Il y a là comme une spirale de la conversion, du changement de direction et de regard, toujours possible.

Ce texte nous ouvre à l’espérance. Si je me sens méchante, en colère, pleine de fiel contre moi-même ou contre les autres, je ne suis pas enfermée dans ces attitudes. Il y a une issue. Je m’en sens incapable ? Impossible n’est pas français, et n’est pas non plus divin !

 « Qu’il vive », que tu vives ! Tel est, Seigneur, le souhait le plus profond que tu prononces sur moi et sur chacun. L’amour, la miséricorde, la possibilité de créer du neuf dans mon cœur et dans celui des autres, proches et lointains, surabondent en toi Seigneur. Donne-moi de t’accueillir encore et encore, et de me laisser transformer par toi.

 Introduction au Notre Père :

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière, Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes adoucissante fraîcheur[3], viens prier en nous la prière des enfants du Père

 Prière de conclusion :

Viens, Esprit, en nos cœurs. Viens en nous, père des pauvres, viens dispensateur des dons, viens lumière de nos cœurs. Lave ce qui est souillé ; baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé. Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé. Pénètre le cœur de tes fidèles ! Qu’ils soient brûlés au feu de la surabondance de ton amour. [4]

Toi qui, avec le Fils, nous conduis au Père et nous fais goûter la vie éternelle dès maintenant et pour toujours.

 

[1] -Anne lécu, Naître à la miséricorde éditions Fidélité 2017 p 17

[2]-Jean Radermakers, Au fil de l’évangile selon saint Matthieu éditions Institut d’Études Théologiques tome I texte

[3]-Voir la séquence de la Pentecôte

[4]-Voir la séquence et le verset de l’alléluia de la Pentecôte

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