(sœur Marie-Christine)
Introduction
Bonjour et bienvenue. Ici et
par zoom, nous sommes assemblés en Église, malgré notre petit nombre et notre
dispersion, à l’écoute de la Parole du Seigneur qui veut notre vie.
« Prendrais- je donc
plaisir à la mort du méchant – oracle du Seigneur Dieu –, et non pas plutôt à
ce qu’il se détourne de sa conduite et qu’il vive ? » Ainsi nous
parle-t-il par la bouche du prophète Ézéchiel.
Est-ce que je crois vraiment
que tu veux ma vie Seigneur. Oh, en théorie je crois, mais en pratique ?
« Je crois !
Viens au secours de mon manque de foi ! »(Marc 9,24). Près
de toi est l’amour ! (Ps 129)
Exprimons notre prière et
notre foi par le chant des Psaumes en notre nom et au nom de toute l’humanité.
« Qu’il vive »
(Ézéchiel 18), que tu vives ! Tel est, Seigneur, le souhait le plus
profond que tu prononces sur moi et sur chacun.
Jésus nous parle d’entrer dans
le Royaume des cieux. Autrement dit la vie éternelle. Pas dans un futur lointain,
après notre mort, si tout va bien ! Non dès maintenant. Comme le dit si
bien sœur Anne Lécu[1]
dans le livre que nous lisons aux Vigiles : « L’Esprit Saint est
la vie éternelle en nous, cette vie qui n’est pas pour après la mort, mais qui
est l’inscription éternelle en Dieu de ce qui en nous est vivant. On ne part
pas au ciel comme si on allait quelque part, il faut devenir le ciel, il faut
que notre vie goûte aujourd’hui, dès maintenant, la vie éternelle »
Surpasser ? Sommes-nous
aux JO de la religion ? Alors je déclare forfait !
Le père Radermakers [2] traduit « surabonde ».
Cela me parle d’avantage. La surabondance ? Elle ne vient pas de moi, mais
de Dieu.
De quoi s’agit-il ?
De sortir de mes
comptabilités, de mes donnant-donnant, pour entrer dans la surabondance de
Dieu, l’accueillir pour moi-même, et pour les autres.
« Si, là, tu te
souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là,
devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère » (Matthieu
5,23)
C’est mon frère, ou ma sœur,
qui a quelque chose contre moi, et non moi qui ai quelque chose contre elle ou
lui ! Il y a eu négligence, le lien a été cassé. Il s’agit de le recréer.
Quand je viens à l’autel, à la
célébration, à l’Office, est-ce que je pense que peut-être ma sœur, mon frère,
a quelque chose contre moi ? Non pour culpabiliser ? Mais pour être
vraie. Pour essayer de recréer le lien cassé ou distendu.
Si je ne cherche pas à recréer
le lien, le frère, la sœur risquent de devenir l’adversaire ! Et on ne
s’en sort pas. Quel dommage !
L’adversaire est aussi
parfois, souvent, en moi-même. Je me condamne moi-même et me mets en prison sans possibilité d’en
sortir « avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou ».
Comment recréer le lien ?
Pas de recette !
Peut-être simplement un
changement de regard, dans et par la prière, car tout seuls nous sommes coulés.
Heureusement, il y a ta
surabondance, Seigneur.
Pourtant dans la première
lecture on dirait que, toi aussi, tu es impitoyable en condamnant le juste qui
s’est détourné de sa justice ?
Le psaume
répond : « Oui, près du Seigneur, est l’amour ;près de lui,
abonde le rachat. » !
« Le juste, s’il se
détourne de sa justice et fait le mal » devient comme le méchant… et
il peut donc toujours se détourner « de tous les péchés qu’il a
commis...il sauvera sa vie. Il a ouvert les yeux et s’est détourné de ses
crimes. C’est certain, il vivra, il ne mourra pas. » Il y a là comme une spirale de la conversion,
du changement de direction et de regard, toujours possible.
Ce texte nous ouvre à
l’espérance. Si je me sens méchante, en colère, pleine de fiel contre moi-même
ou contre les autres, je ne suis pas enfermée dans ces attitudes. Il y a une
issue. Je m’en sens incapable ? Impossible n’est pas français, et n’est
pas non plus divin !
Viens, Esprit Saint, en nos
cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière, Consolateur souverain,
hôte très doux de nos âmes adoucissante fraîcheur[3],
viens prier en nous la prière des enfants du Père
Viens, Esprit, en nos cœurs.
Viens en nous, père des pauvres, viens dispensateur des dons, viens lumière de
nos cœurs. Lave ce qui est souillé ; baigne ce qui est aride, guéris ce
qui est blessé. Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit
ce qui est faussé. Pénètre le cœur de tes fidèles ! Qu’ils soient brûlés
au feu de la surabondance de ton amour. [4]
Toi qui, avec le Fils, nous
conduis au Père et nous fais goûter la vie éternelle dès maintenant et pour
toujours.
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