vendredi 5 février 2021

Liturgie de la Parole 4e vendredi TO

 (Raymond)

 Introduction :

Sainte Agathe de Catane en Sicile, vierge et martyre que nous fêtons aujourd’hui est morte sous la torture en 251 parce qu’elle avait refusé de céder  aux avances du Proconsul de Sicile. Son désir intense d’honorer son engagement et sa fidélité envers Dieu était plus fort que tout jusqu’à accepter de souffrir et mourir par amour pour Lui.

L’auteur de la lettre aux Hébreux nous invite à l’hospitalité de manière large, une manière d’exprimer l’amour fraternel. Aucune autre prérogative que d’aimer à la manière de Jésus. Une invitation autant qu’une injonction à se montrer solidaire, même de ceux, surtout de ceux, qui sont les bannis de la société : « Souvenez-vous de ceux qui sont en prison comme si vous étiez prisonniers avec eux, de ceux qui sont maltraités, puisque, vous aussi, vous avez un corps »                                               

J’aime le ‘’comme si vous étiez avec eux’’ cela voudrait dire que la solidarité, l’amour fraternel ne connait pas de limites.  C’est tellement plus facile d’aimer ‘’les mêmes’’, ceux qui pensent comme moi, qui sont comme moi, etc.

Ouvrons nos cœurs à l’hospitalité, à l’accueil de l’Esprit, à l’écoute de ce qu’il nous suggère et disposons nos cœurs à lui répondre en chantant et glorifiant Dieu par des psaumes.

Commentaire :

 Aujourd’hui nous resterons interpellés par cette question récurrente,  fil rouge de l’Evangile de Marc, « Qui est cet homme ? Qui est ce Jésus devenu célèbre qui sait garder la tête froide et bien rivée sur ses épaules pour accomplir sa mission?  Il intrigue.                          

 Nous voyons dans l’Evangile que certains tentent d’apporter des réponses.  Des réponses plus bizarres les unes que les autres.  Pas question de perdre la tête pour autant car il faut pouvoir tendre l’oreille, surtout celle du cœur, pour écouter ce qui est suggéré et ainsi tenter d’apporter notre propre réponse à cette interrogation : Qui est Jésus pour moi ?

J’entends les réflexions des uns et des autres, et je m’interroge car, couper la tête à Jean-Baptiste ne l’empêcherait pas d’être vivant.

« On disait », ce on, ce ‘’n’importe qui ’’ propage le bruit concernant Jésus, d’une rumeur inquiétante et bienveillante à la fois : « C’est JB qui est ressuscité des morts ».  Ce « On » ne sait pas, mais « on » murmure à voix basse une intuition première : « JB est ressuscité », pour certains, et pour d’autres, c’est « Elie ou un  prophète ».

Ceux que je rencontre, et avec qui je partage un peu leur désarroi, sont pour la plupart des décapités de la vie. Il n’est pas question d’excuser des actes malveillants mais de percevoir les souffrances vécues et d’accompagner.   J’ai bien conscience qu’en ces circonstances douloureuses, seul l’Esprit est Présence de relation pour donner ou redonner Vie.  Pour eux, et pas moins pour moi, comme pour nous tous,  il s’agit de se laisser conduire par l’Esprit de Dieu, fidèlement, tels des fils.  Le fils de Dieu qui est en nous vient se manifester dans la vie corporelle et dans la vie psychique, autant dans la vie des détenus que dans la mienne ou la vôtre.  Cette perception n’est pas une idée mais une réalité rayonnante que l’on voit fleurir sur des visages. Je vois et j’entends surtout qu’il y a des façons de mourir qui ne construisent rien, sinon de la culpabilité ou d’éternels regrets et il y a une façon de mourir en avant, de mourir en vie.  Vivre décapité, c’est un peu comme si nous pouvions apprendre de notre vivant ce que c’est que d’échapper à la mort, à la mort qui tue.   Nous pouvons dès maintenant, dès notre vivant, expérimenter par le St-Esprit un rapport à la mort, un rapport à ce qui meurt et qui en fait, ne tue pas, qui n’anéantit pas. On peut bien nous enlever beaucoup de choses, nous couper la tête comme JB ou arracher les seins  comme à Ste Agathe mais il y a quelque chose que personne ne pourra jamais nous ravir, c’est la joie, la joie qui surgit du fond des abîmes, la joie qui surgit au fond de nous-mêmes, la joie d’être fils, fille de ce Dieu d’amour et de bonté.

Allons-nous rester prostrés et divisés comme Hérode ? Je nous invite à déposer dans le monde, là où nous sommes, dans les relations, dans la vie, une parole ou un geste prophétique, une parole ou un geste inspiré et qui fait vivre.   Nous avons reçu la capacité de le faire et nous pouvons nous attendre à une sorte de restructuration profonde de notre personnalité. N’est-ce pas un juste écho à la conversion dont JB nous conviait et à laquelle Jésus continue à nous appeler?

Alors, Jésus, qui est-il pour vous ?


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