(sœur Marie-Christine)
Bonjour
et bienvenue à cette célébration.
En
ce samedi nous célébrons la Vierge Marie, la véritable « Mère des
vivants » qui nous a donné la vie en nous donnant Jésus, source de la vie,
vrai pain venu du ciel.
Dans
les deux lectures, si dissemblables, il est question d’appel et de
nourriture !
En
premier le Seigneur appelle l’homme et lui dit « où
es-tu donc? ». C’est la question lancée quand on cherche quelqu’un
partout ! L’homme et la femme se sont cachés par peur de Dieu, alors
celui-ci fait les premiers pas, relance la relation rompue par la désobéissance
et la peur.
« Où
es-tu donc ? » me demande le Seigneur aujourd’hui.
« Vous
tous qui avez faim, venez ! » (cf. Isaïe 55)
Exprimons notre faim du Seigneur par le chant des psaumes. Que le Seigneur ouvre notre cœur et nos lèvres pour que sa parole travaille nos cœurs et les nourrisse.
Méditation :
« Où
es-tu donc ? » demande le Seigneur en appelant l’homme dans le
jardin. Dans l’évangile c’est si beau : « Jésus appelle à lui ses
disciples et leur dit : ‘’J’ai de la compassion pour cette foule,’’ ». Deux
appels différents mais expressions de la compassion du Seigneur.
C’est
comme si Jésus exposait la situation et leur avouait son impuissance. Il
partage à ses amis ce qui touche son cœur.
Ne
me dites pas que Jésus a mis 3 jours avant de se rendre compte que les gens
n’avaient rien à manger ! Cela fait 3 jours qu’il les nourrit de sa
parole ; mais cette faim est insatiable,
ces gens le montrent par leur persévérance à rester auprès de Jésus et à
venir de loin. Venir de loin physiquement ou spirituellement ; comme
l’homme et la femme éloignés de Dieu par leur désobéissance, se sont rendus
loin de Dieu.
Ils
se sont emparés des fruits de l'arbre de la connaissance du bien et du mal.
Plutôt que de reconnaître leur tort, ils l’ont rejeté sur l'autre !
Que
se serait-il passé s'ils avaient dit : « J'ai pris, pardonne-moi,
j'ai cassé quelque chose dans la relation avec toi » ? Je ne sais
pas, mais au fond, cela nous ouvre à l’espérance, car un chemin de
reconstruction est proposé.
Dieu
semble les punir. Mais en les faisant sortir du jardin clos et en leur
enjoignant de travailler le sol…il les renvoie à leur vocation (Genèse 2,15).
Punition ou ouverture d’un chemin de vie ? N’a-t-il pas compassion en les
appelant et en leur faisant exprimer leur peur ? N’a-t-il pas compassion
d’eux en leur faisant des tuniques de peau pour remplacer les feuilles de
figuier dont ils s’étaient vêtus ?
Ce
qui est magnifique dans l'évangile c'est que Dieu, en Jésus, donne-lui-même à
manger à ceux qui risquent de défaillir en chemin.
Le
chemin, la voie qui conduit à la relation au Père, la route de la connaissance
de la relation ajustée au Seigneur et aux autres. Ce chemin et cette nourriture
sont offerts… Pas besoin de s’en emparer, mais de les recevoir, de les
accueillir. Parce que nous les avons reçus, de les distribuer pour que d’autres
s’en nourrissent et en soient rassasiés.
« Voici
venir des jours – oracle du Seigneur Dieu –, où j’enverrai la famine sur la terre ;
ce ne sera pas une faim de pain ni une soif d’eau, mais la faim et la soif
d’entendre les paroles du Seigneur. » (Amos 8,11)
Ces
jours sont arrivés, et pour Jésus et pour nous.
Pour
qu’ils soient rassasiés, au moins temporairement, Jésus a besoin de ses
disciples, il a besoin de moi, il a besoin de nous.
Chaque
appel à venir vers Jésus est en même temps invitation à ouvrir l’oreille de son
cœur et envoi vers les autres !
Ouvrir
l’oreille de son cœur ? Justement Jésus, nous l‘avons entendu hier, vient
d’ouvrir les oreilles et la langue d’un sourd-muet.
Les
disciples sont si démunis, la tâche est impossible. D’une certaine manière, ils
sont nus, comme l’homme et la femme de la Genèse, Mais Jésus ne se laisse pas
arrêter par leur impression première, il les revêt de sa confiance, de sa vie,
et les oblige à chercher ce qu'ils ont vraiment… et à faire avec !
Le
reste, il s'en charge. Et il y aura des restes abondants… à redistribuer encore
et toujours.
Introduction au Notre Père :
« D’âge
en âge Seigneur, tu as été notre refuge », notre nourriture, notre
vie : que ton Esprit vienne chanter en nous la prière reçue du Seigneur.
Seigneur,
de toujours à toujours tu es Dieu, tu pars à notre recherche et nous nourris du
pain de ta Parole et de ta vie donnée, distribuée. Ouvre nos yeux, ouvre nos
oreilles, ouvre nos mains, ouvre notre cœur ; que nous vivions de tout ce
qui sort de ta bouche : ton Souffle de vie, ta Parole reçue et transmise,
ton Pain, ta vie donnée, rompue, partagée ; pour ta plus grande gloire et
le salut du monde.
Par
Jésus ta Parole faite compassion et pain de vie dans l’Esprit qui régénère :
qu’ils nous conduisent à toi notre Père aujourd’hui et pour toujours.
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