(sœur Marie-Jean)
Introduction
Nous
voici rassemblés en communauté, en Eglise.
En ce
5e mardi de l’année impaire, la liturgie nous offre des lectures en
contraste…
Le
livre de la Genèse poursuit le récit de la création, à savoir du 5e
au 7e jour : « Et Dieu vit que cela était bon »,
voire « très bon ».
L’extrait
de l’évangile de Marc nous propose des questions de ritualité, typiques de la
casuistique juive.
Des
scribes et des pharisiens demandent à Jésus :
« Pourquoi
tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ?
Ils prennent leurs repas avec des mains impures »
Quant
au psalmiste, il nous entraîne en sa louange :
« Ô
Seigneur notre Dieu, qu’il est grand, ton nom par toute la terre ! »
Son
chant nous invite à recueillir les intentions de notre monde, des hommes et
femmes de notre temps pour les présenter au Seigneur et découvrir la Bonne
Nouvelle qu’Il nous destine.
Nous
pouvons faire nôtre sa question :
« Qu’est-ce
que l’homme pour que tu penses à lui, le fils d’un homme, que tu en prennes
souci ? »
Ecoutons
la réponse de notre Dieu…
Méditation
Le livre de
la Genèse poursuit le récit de l’œuvre créatrice.
Il y est
fondamentalement question d’un don de Dieu.
Don des « grands
monstres marins… des êtres vivants dans les eaux… des oiseaux »
Ensuite, don
des « bêtes sauvages… des bestiaux… et des bestioles de la terre »
Enfin, l’adam,
l’humain, que Dieu créa : « homme et femme »
Où Dieu fait
don du « vis-à-vis », pour reprendre l’expression de Sr Véronique
Margron.
Ce don de
Dieu apparaît aussi dans la nourriture de tous ces êtres vivants :
« Je vous
donne toute plante… et tout arbre »
Alors, Dieu
révèle son projet, son rêve :
« Faisons
l’homme à notre image, selon notre ressemblance ».
Dieu partage
ce qui le caractérise, son être propre : Dieu est un dispensateur de dons.
Comme
l’écrit André Wénin :
« Si
Dieu est celui qui donne la terre à l’homme, c’est en donnant la terre à
l’autre qu’on réalisera l’image de Dieu tout en rejoignant son désir »
Et, dans la
liberté qui lui est acquise, l’homme « peut aussi reconnaître librement en
Dieu la source de ce don ».
Et Wénin de
conclure : « Mais une telle attitude n’est pas requise… Elle est de
liberté et jaillit du cœur de l’alliance. Et c’est un surcroît de bonheur pour
Dieu, je crois »[1].
Elle se
situe entre les deux épisodes où Jésus partage le pain, d’abord aux Juifs,
ensuite aux païens.
Ces deux
récits sont centrés sur le registre du don.
Et tout don
interpelle.
Les
Pharisiens et scribes, qui entrent en scène en ce chapitre 7, interrogent Jésus
sur « la tradition des anciens », en s’attardant non à l’aspect
« repas », mais à celui des « mains impures » des disciples
de Jésus.
Jésus, lui,
oppose « commandement de Dieu » et « tradition des hommes ».
Selon Camille
Focant, « ces pratiques (de purification) ne s’appliquaient effectivement,
selon la loi écrite, qu’aux prêtres pour leur office dans le temple. Mais, à
l’époque de Jésus, les pharisiens avaient le souhait d’en étendre l’usage à la
vie de tous pour sanctifier toute la vie du peuple tout entier »[2].
Dès lors, ce
qui compte pour eux n’est pas tant le signe que constitue l’activité de Jésus,
singulièrement le don du pain, mais l’observance des préceptes et des lois.
La réponse
de Jésus quitte le registre de la ritualité pour les orienter vers un autre
registre, celui du don, manifeste dans « le commandement de Dieu ».
Ce
commandement de Dieu, c’est de rendre grâces pour les dons reçus, ce partage du
pain qui préfigure le partage de la vie de Jésus.
C’est
accueillir Dieu et ses créatures.
Le
commandement de Dieu est du côté du « cœur ».
Invitation à
une unité entre le cœur et les actes.
Mise à distance
de la duplicité.
Authenticité
de l’acte de foi.
Ce chemin,
auquel Jésus invite les scribes et Pharisiens de son temps, Jésus nous y invite
pareillement.
Et Il nous
questionne :
Oserons-nous percevoir le don de Dieu dans nos vies, là où nous sommes ?
Temps
de silence
Notre
Père
Oraison
Seigneur, Ta Parole nous révèle que Tu n’es que don. Ton être se révèle dans le don de la création et de ses bienfaits, don de la Vie, hier comme aujourd’hui. Envoie ton Esprit afin que nous apprenions à Te discerner derrière les dons reçus, à les partager et à t’en rendre grâces. Nous te le demandons par Jésus-Christ, ton Fils ressuscité, qui règnes avec Toi et le Saint-Esprit, un seul Dieu pour les siècles des siècles
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