mercredi 24 février 2021

Liturgie de la Parole - 1er mercredi de Carême

 (sœur Marie-Jean)

Introduction

Nous voici rassemblés en communauté, en Eglise.

En ce temps de grâce du Carême, la liturgie évoque le prophète Jonas.

Dans le livre qui lui est attribué, il est question de « se détourner » :

« Chacun se détournera de sa conduite mauvaise et de ses actes de violence »

Et dans l’Evangile, on réclame à Jésus « un signe venant du ciel ».

Jésus leur répond : les habitants de Ninive « se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas »

De part et d’autre, cette même démarche d’un retour, d’une conversion.

Telle est l’invitation fondamentale du Carême :

« Convertissez-vous et croyez à l’Evangile ».

Mais comment et de quoi se convertir ?

Comment discerner la volonté de Dieu en ma vie aujourd’hui ?

Après un retour sur les textes que nous propose la liturgie, nous nous laisserons guider par l’extrait d’une homélie de Saint Jean Chrysostome, un Père de l’Eglise du 4e siècle.

Présentons au Seigneur notre désir d’une véritable conversion et redisons avec le psalmiste :

« Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit »

Et recueillons le désir de salut des hommes et femmes de notre temps…

 

Méditation

« Jésus se mit à dire : ‘Cette génération est une génération mauvaise : elle cherche un signe, mais en fait de signe il ne lui sera donné que le signe de Jonas’ ».

En cet extrait de l’évangile de Luc, « le signe de Jonas » désigne la prompte disposition des Ninivites au repentir.

Une « ville extraordinairement grande » ; que Jonas parcourt « une journée à peine », en proclamant : « Encore quarante jours, et Ninive sera détruite ! »

Et des réactions immédiates de foi et de conversion :

« Aussitôt, les gens de Ninive crurent en Dieu… »

 Jésus s’adresse aux incroyants de son époque :

Si « Jonas a été un signe pour les habitants de Ninive ; il en sera de même avec le Fils de l’homme pour cette génération ».

Ces Ninivites, en effet, « se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas,

et il y a ici bien plus que Jonas ».

Face à la demande de signe, Jésus oppose un non catégorique.

Le seul signe sera celui de la conversion de ces Ninivites païens.

Dès lors, une seule issue est offerte aux détracteurs de Jésus : la réponse de la foi !

 Ecoutons la méditation de Saint Jean Chrysostome :

« Voyons donc ce qui fléchit la colère de Dieu si justement irrité contre les Ninivites : est-ce le jeûne seul ? Le sac ? Non, mais le changement de leur vie. D’où voyons-nous cela ? Des paroles mêmes du prophète : Dieu vit leurs œuvres. Quelles œuvres ? Avoir jeûné ? S’être revêtu d’un sac ? Non, mais passant tout cela sous silence, il continue : Qu’ils étaient revenus de leur voie mauvaise, et le Seigneur se repentit du mal qu’il avait parlé de leur faire. Tu vois que ce n’est pas le jeûne qui les arracha au péril, mais que le changement de vie rendit Dieu favorable aux barbares.

Je n’ai pas dit cela pour mépriser le jeûne, mais pour l’honorer ; car la gloire du jeûne, ce n’est pas l’abstinence de nourriture, mais la fuite du péché… Tu jeûnes ? Montre-le-moi par tes œuvres. Quelles œuvres ? Si tu vois un pauvre, aie pitié. Si tu vois un ennemi, réconcilie-toi. Si ton ami est estimé, ne l’envie pas… Ce n’est pas seulement la bouche qui jeûne, mais aussi l’œil, l’oreille, les pieds, les mains, et tous les membres de notre corps : il faut qu’elles jeûnent, ces mains, purifiées de leur avarice et du superflu »[1]

 Qu’en est-il de nous aujourd’hui ?

De quoi devons-nous nous détourner ?

Un chemin de conversion s’ouvre devant nos pas, où que nous soyons dans notre vie spirituelle.

Pour découvrir ce que le Seigneur attend de notre démarche de Carême, il nous faut le lui demander… et faire silence.

Afin que Son Esprit nous guide et nous inspire ce qui nous sera le plus profitable…

Temps de silence

Notre Père

Oraison

Seigneur, les habitants de Ninive se sont convertis à la prédication de Jonas. Jésus invite de même ses contemporains à lire ce signe et à croire en Lui, car Sa présence offre « bien plus que Jonas ». Aujourd’hui, Tu t’offres à nous par la présence de Ton Esprit. Accorde-nous de découvrir ce que tu attends de nous, ce dont nous devons nous détourner, quel chemin tu souhaites que nous empruntions. Que nos cœurs t’accueillent en ce jour, afin que notre vie te révèle et te rende gloire. Nous te le demandons par Jésus-Christ, ton Fils ressuscité, qui règnes avec Toi et le Saint-Esprit, un seul Dieu pour les siècles des siècles.



[1] Jean Chrysostome, Homélie III au peuple d’Antioche, 4.

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