lundi 11 juillet 2011

Il se mit à laver les pieds de ses disciples

Au cours d’un repas, le diable ayant déjà jeté dans le cœur de Judas, fils de Simon, l’Iscariote, le dessein de le livrer ; sachant que le Père a tout remis entre ses mains, et qu’il est sorti de Dieu et qu’il retourne vers Dieu, il se lève du repas, dépose ses vêtements, prenant un linge, il s’en ceignit, ensuite il jette de l’eau dans un bassin et commence à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge dont il était ceint.
                                               Jean 13, 2-5

Viens Esprit de Dieu, rends nous participants de ce geste de Jésus,
Qu’il nous donne d’entrer en ce mystère de don
Viens Esprit de Jésus, fais de nous ses disciples.

Au cours d’un repas, le diable ayant déjà jeté dans le cœur de Judas fils de Simon, l’Iscariote, le dessein de le livrer…
Nous sommes avant la Pâque selon le v 1. Ce repas n’est donc pas le repas de la Pâque. Mais il se déroule dans la préparation à la Pâque. Le diable, en grec diabolos signifie le diviseur. La division était entrée dans le cœur de Judas, il était encore de corps avec Jésus et les disciples, mais en son cœur, il hésitait, il s’éloignait. Les brisures dans les relations viennent rarement d’un seul coup… elles se préparent sans qu’on y prenne garde parfois. Déjà au chapitre 6 après le discours sur le pain de vie, on avait vu des disciples, ne pouvant accueillir sa parole, s’écarter de Jésus. Et Jésus lui-même avait perçu que parmi les Douze, un étant travaillé par un esprit de division. N’est pas moi qui vous ai choisis ? Et l’un d’entre vous est un diable avait-il dit (6,70). Cette parole aurait pu éveiller la conscience de Judas, lui faire réaliser qu’il prenait doucement le chemin du refus, de l’incompréhension, du refus. Il aurait pu partir comme tant d’autres, mais il est resté, et hélas en continuant à se laisser miner de l’intérieur, ronger de l’intérieur, en sa manière d’accompagner Jésus.

Sachant que le Père a tout remis entre ses mains, et qu’il est sorti de Dieu et qu’il retourne vers Dieu…
Jean insiste sur la conscience de Jésus fasse à l’événement qui se dessine. Il a perçu l’opposition croissante, il sait que s’il veut demeurer fidèle à son message d’amour, s’il veut persévérer dans la mission reçue du Père, il va rencontrer une opposition de plus en plus vive. Plusieurs fois, il a déjà été mis devant le fait que certains lui en voulaient à mort ! Mais il sait le poids de sa mission, il sait que le Père a tout remis entre ses mains, et il sait qu’il veut demeurer fidèle. Il est venu du Père et souhaite retourner à lui, avec l’humanité entière.

Il se lève du repas, dépose ses vêtements, prenant un linge, il s’en ceignit, ensuite il jette de l’eau dans un bassin et commence à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge dont il était ceint.
Jean qui d’habitude ne nous détaille pas trop les récits, les gestes, ici se fait tout d’un coup narrateur attentif. Après avoir déployé tout son talent dans des versets inauguraux à l’envergure de la mission de Jésus, en ce moment solennel, il déploie autant de zèle, dans la description d’un geste de l’humble quotidien. Mais voilà, ce geste est accompli pendant le repas (on a envie de dire à Jésus que c’est avant le repas qu’on lave les pieds, pas au cours du repas !) et pire encore, ce geste, ce service qui est la mission d’un esclave, d’un serviteur, est accompli par Jésus, le maître. On comprend que Jean veut nous donner le temps de réaliser ce qui se passe, de le contempler !

Seigneur, donne-moi de me laisser interpeller par toi, et de te garder mon cœur ouvert, que jamais la division ne s’y installe, et me fasse dériver loin de toi ! Garde moi, en la vigilance du cœur.

Seigneur, tandis que se profile l’heure de ta passion, te voici aux pieds de tes disciples. Te voici abaissé devant eux dans un humble geste de serviteur. Permets que je contemple longuement ce geste, pour en découvrir toute la portée. Que je le reçoive à mon tour pour en vivre.

1 commentaire:

Raymond a dit…

L'attitude de Jésus trouble Judas, il n'est pas capable de comprendre ce que Jésus veut dire. Est-ce que je peux accepter "Dieu qui ne fait plus peur!" Jésus vient, dans les actes, renverser toutes ces idées préconçues de puissance dont on l'a affublé. Il pose un geste déconcertant, il va mettre un tablier et se met en tenue de service. QU'EST-CE QUE LA TOUTE PUISSANCE DE DIEU?
Révélation au coeur de mon coeur : Dieu c'est Celui qui est à genoux, en tenue de service. Voilà l'attitude permanente de Dieu. Il bouleverse ma vie et j'en pleure.
(Je devrais m'arrêter et méditer ce que mes larmes me disent sur moi! Je crois qu'elles vont pouvoir dire qui je suis en vérité)
DIEU EST A MON SERVICE.
Il y a un moment où le langage ne peut plus être qu'une allusion. La compréhension est au-delà des mots (C'est souvent le cas dans l'Evangile de St-Jean) C'est du domaine de l'expérience vécue.

COMMENT EST-CE QUE JE ME SENS AUJOURD'HUI LAVE PAR JESUS?