jeudi 31 mars 2011

Presque secrètement

Jn 7, 10-13

10Mais lorsque ses frères furent partis pour la fête, il se mit en route, lui aussi, sans se faire voir et presque secrètement. 11Au cours de la fête, les Juifs le cherchaient et on disait : « Où est-il donc ? » 12Dans la foule, on discutait beaucoup à son propos ; les uns disaient : « C'est un homme de bien », d'autres : « Au contraire, il séduit la foule. » 13Toutefois, personne n'osait parler ouvertement de lui, par crainte des Juifs.

Esprit de liberté, ouvre nos esprits et nos cœurs à la nouveauté bouleversante que vient nous apporter le Messie.


Non, nous ne mettrons jamais la main sur Jésus, il n’est même pas prévisible, encore moins « compréhensible ». Malgré notre désir de lui ressembler, ses chemins nous sont si souvent étrangers. Il dit non à ses frères, et ceux-ci ont à peine tourné le dos, que le voilà en route à son tour. Quelle distance y a-t-il entre le « je n’y monterai pas » et le « il se mit en route » ?

Au moins celle de l’intention : ils avaient dit « on n’agit pas en cachette », et le voilà qui y va « sans se faire voir », « presque secrètement » insiste l’évangéliste.

A Jérusalem, on ne parle que de lui, trop sans doute, au goût de Jésus.

Il y a « les Juifs » qui le cherchent partout : « Où donc est-il ? ». Et leurs intentions ne sont pas devenues plus pures.

Il y a « la foule » qui est partagée ; au moins, là, on hésite, on ne se gorge pas de certitudes : « C’est un homme de bien », « C’est un séducteur », « C’est… ». Chacun murmure sa conviction ou sa perplexité, mais la peur des autorités qui n’autorisent pas le doute bâillonne tous les échanges. Il faut être conforme et Jésus est tout sauf cela !


Seigneur Jésus, tu es toi-même le Chemin, et suivre ce chemin-là vaut tellement mieux que d’aller à la fête ou ailleurs !

mercredi 30 mars 2011

Mon temps... votre temps...

Jn 7, 6-9

6Jésus leur dit alors : « Mon temps n'est pas encore venu ; votre temps à vous est toujours favorable. 7Le monde ne peut pas vous haïr, tandis que moi, il me hait parce que je témoigne que ses œuvres sont mauvaises. 8Montez donc à cette fête. Pour ma part, je n'y monterai pas, car mon temps n'est pas encore accompli. » 9Après avoir ainsi parlé, il demeura en Galilée.

Viens Esprit Saint, me révéler le temps de Dieu.

Jésus répond à ceux qui veulent que leur prophète de frère s’en aille en Judée. Il leur répond en parlant du temps, ou plutôt des temps. Car il y a le sien, et le leur, comme s’ils ne vivaient pas sur la même planète. Pourquoi poussent-ils Jésus à Jérusalem ? Pour être éclaboussés de sa gloire ? Lui n’en veut pas. Pour s’en débarrasser par une condamnation ? Lui n’en a pas hâte. Son moment sera celui de son Père. Pour eux, tous les moments sont bons : ils ressemblent trop au monde, ils s’y noient trop pour en être haïs.

« Montez donc à cette fête » : voilà une parole dure ! Une parole qui les repousse, qui les renvoie vers leurs plaisirs et leurs croyances : allez vous plonger dans l’agitation de la fête, vous saturer de cérémonies et de sacrifices, moi je reste sur les sentiers du quotidien.

Jésus parle, il répond, il dit ce qu’il a à dire, ensuite il « demeure », en Galilée ou ailleurs, l’important est de demeurer en son Père : « en observant les commandements de mon Père, je demeure dans son amour » (Jn 15,10)


Jésus vit l’aujourd’hui, ce temps donné par son Père. C’est le « καιρὸς », le moment favorable. Voilà un mot qui m’a toujours fascinée ! Il y a un moment favorable à ne pas laisser passer dans l’indifférence, un moment favorable qui n’est que don à vivre et donc à accueillir. « Au moment favorable, j'ai répondu à ton appel » (Es 49,8)

Seigneur, je te prie, que tu ne doives jamais me dire « va donc à cette fête », mais permets-moi de « demeurer » auprès de toi et de vivre comme toi le moment favorable ! « C'est maintenant le moment favorable » (2 Co 6,2)

mardi 29 mars 2011

Manifeste-toi !

Jn 7, 3-5

3Ses frères lui dirent : « Passe d'ici en Judée afin que tes disciples, eux aussi, puissent voir les œuvres que tu fais. 4On n'agit pas en cachette quand on veut s'affirmer. Puisque tu accomplis de telles œuvres, manifeste-toi au monde ! » 5En effet, ses frères eux-mêmes ne croyaient pas en lui.

Esprit de Vérité, purifie notre regard et nos intentions !

« Ses frères lui dirent » Si pas ses frères de sang, en tous cas de proches parents. Que viennent-ils faire ? Ecouter Jésus ? L’observer, guetter des « œuvres » qui le désigneraient comme ce Messie tant attendu ? Ils vont bientôt monter à Jérusalem : souhaitent-ils que le clan familial se retrouve sous les huttes autour de la ville pour célébrer la fête ? Amis ou ennemis ?

« Passe d'ici en Judée » Mode impératif ! Les voilà qui donnent ordre à Jésus : « surtout va-t-en d’ici ! ». La réputation familiale est-elle tellement en danger ?

« afin que tes disciples » En effet, Jésus semble bien n’avoir plus guère de disciples en Galilée… mais en a-t-il plus en Judée ?

« eux aussi, puissent voir les oeuvres que tu fais » Quelle belle sollicitude… Ainsi, ils ont VU, eux, les œuvres accomplies par Jésus, et veulent partager cette découverte avec les disciples de Judée… mais pourquoi le renvoyer là alors qu’eux-mêmes ont cru ( ?) suite à ce qu’ils avaient vu à Jérusalem (Jn 4,45) ??

« 4On n'agit pas en cachette quand on veut s'affirmer » Quand on n’ose plus dire « tu », on dit « on » : mais où ont-ils été chercher que Jésus se cachait ? Au Grand-Prêtre, il dira « je n’ai rien dit en secret » (Jn 18,20). Et surtout qu’il voulait s’affirmer ! Cela me fait penser à une certaine « tentation » de Jésus au désert.

« Puisque tu accomplis de telles œuvres, manifeste-toi au monde ! » Quelle insistance sur le fait qu’ils reconnaissent, eux, la grandeur des œuvres de Jésus, ces signes toujours guettés, toujours redemandés. Et quelle ambition pour leur « frère » : la Judée est-elle à la dimension du monde ? Jérusalem est-elle sur la route de Rome ? Jésus ne manifeste-t-il pas aussi bien son Père sur un flanc de montagne ou dans un rafiot sur le lac qu’au pinacle du Temple ?

« 5En effet, ses frères eux-mêmes ne croyaient pas en lui. » Ainsi nous y sommes : tout était faux ! Ils faisaient le grand écart entre leur non-foi et leurs paroles trompeuses. Et Jésus « qui connaît le cœur de l’homme », combien devait-il en souffrir. « C’est ce qui sort de la bouche de l’homme… »

Les « frères » galiléens croisent Jésus sur les places et les chemins, ils peuvent côtoyer le Messie au long des jours, et ils l’envoient ailleurs…

Seigneur, ne permets pas que je sois tentée de « t’envoyer » ailleurs, mais fais que je sois à ton écoute sur mes chemins quotidiens, car c’est là que tu marches aussi.

lundi 28 mars 2011

Jésus continua

Jn 7, 1-2

1Dans la suite, Jésus continua à parcourir la Galilée ; il préférait en effet ne point parcourir la Judée où les Juifs cherchaient à le faire périr.2 Cependant la fête juive des Tentes était proche.

Viens, Esprit saint, m’ouvrir à la contemplation de ce Jésus parcourant les routes pour nous révéler le Père.

« Dans la suite » … la suite du chapitre 6 : les foules qui viennent à Jésus sur la montagne, qui montent dans les quelques barques pour le rejoindre sur l’autre rive du lac, qui s’engouffrent dans la synagogue de Capharnaüm… puis, très vite, les « Juifs » qui se mettent à discuter violemment (6,52), les disciples qui, plus discrètement, murmurent à ce sujet (6,61) puis qui s’en retournent et cessent de faire route avec lui (6,66) au point que Jésus demande aux Douze de se situer face à Lui. Et, à la profession de foi de Pierre, qui aurait dû le rassurer, il répond par l’annonce de la trahison de l’un d’entre les Douze… !

« Jésus continua à parcourir la Galilée » A la suite, donc, de tout cela… il décide de continuer : continuer à aller et venir en Galilée. Malgré toutes les oppositions, malgré les abandons, ce n’est pas en Galilée qu’est la menace de mort, mais bien à Jérusalem : nous le savons, on l’y accusait de se faire l’égal de Dieu. (5, 18)

Ainsi, Jésus préfère ne point parcourir la Judée : un verbe étrange : une simple préférence… ? S’il le fallait, il serait monter à Jérusalem, mais ce n’est pas le moment : il ne cherche pas « à se sacrifier », il manifeste une lucidité prudente : l’important, c’est sa mission et non pas d’affronter la mort !

" 2 Cependant la fête juive des Tentes était proche". Pendant qu’il parcourait ainsi la Galilée, la fête de la Pâque avait eu lieu (6,4) et déjà Jésus ne s’y était pas rendu. Telle était pourtant la prescription : « Trois fois par an, tous tes hommes viendront voir la face du Seigneur » (Ex 23,17) pour les 3 grandes fêtes : la Pâque, Pentecôte (fête des moissons) et celle des Tentes (fête des récoltes). La fin de l’été est déjà là avec la fête des Tentes, et Jésus reste toujours en Galilée… Beaucoup s’apprêtent à rejoindre Jérusalem : pendant une semaine, ils vivront sous la tente ou les Huttes de branchages, dans un certain dénuement, en souvenir de l’exode, quand on campait au désert.


Je regarde ce Jésus confronté à tant d’oppositions, d’incompréhensions, de défections, et qui, malgré tout, continue d’aller et venir dans sa Galilée, pour rendre témoignage.

Donne-nous, Seigneur, un peu de ta lucidité et de ton courage sur nos routes humaines..

samedi 26 mars 2011

L'un de vous est un diable !

Jésus leur répondit : « N’est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous les douze ?
Et l’un d’entre vous est un diable ! »
Il parlait de Judas, fils de Simon l’Iscariote,
Celui-ci en effet devait le livrer, lui, un des douze.
Jean 6, 70-71

Viens Esprit, éclaire en mon cœur les zones d’ombre
Viens Esprit, donne-moi de reconnaître la part en moi qui te trahit, te renie.

Jésus leur répondit : « N’est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous les douze ?
Jésus leur répondit signale le texte, alors que seul Pierre a pris la parole. Mais il l’a fait au nom du groupe, comme son porte-parole. Et effectivement, il n’avait pas parlé au singulier mais bien au pluriel : nous avons cru et nous savons…
Jésus vient d’accueillir cette parole, confession de Pierre. Ce devait lui être consolation, tandis que tant de disciples venaient de faire défection. Mais Jésus demeure comme les deux pieds sur terre, bien conscient que cet enthousiasme actuel des douze autour de lui, est fragile, et risque de vaciller.

Jésus les a choisis, et pourtant un parmi eux le trahira. « Un est un diable »
En cette annonce, je découvre combien le choix de Jésus, son appel, a laissé libre les apôtres. Jamais ils n’ont été contraints d’une quelconque manière à suivre Jésus.
Jésus venait de demander, si eux aussi allaient le quitter. Pierre avait répondu A qui irions-nous ? Mais ce choix est choix de foi, désir de suivre Jésus, de faire route avec lui. Cette foi, ce désir ne leur enlève à aucun instant leur liberté. Et Jésus pressent combien cette foi des siens peut vaciller, chanceler.

Un de vous est un diable.
Un diable, selon l’étymologie est quelqu’un qui divise. C’est un semeur de zizanie. Au sens ordinaire, c’est l’ennemi de Dieu, celui qui sans cesse s’oppose à lui.
Si Jésus est reconnu « Saint de Dieu », le diviseur ne peut manquer d’apparaître pour éviter qu’il soit suivi par les siens. Déjà beaucoup de disciples ont arrêté de le suivre. Maintenant il prépare la désertion de Judas…
Celui-ci en effet devait le livrer, lui, un des douze…
Terrible constat, terrible possibilité de notre liberté. Tout en voulant suivre Jésus, le servir, nous pouvons déraper, dérailler, le défigurer, le trahir, abîmer son œuvre…
Mais nul n’empêchera Jésus de poursuivre son chemin de libération, de vie, de salut. Et nul n’est condamné à jamais par Jésus. Jésus sait la profonde liberté qu’il donne aux siens, il sait le risque de la trahison, mais il ne renvoie à aucun moment l’un des siens, pour se protéger… il semble toujours espérer…

Seigneur, je te regarde cheminant au milieu de nous.
Restaure en nous la force de la foi, le courage de l’espérance, la douceur de la charité, que nous te suivions en écartant toute tentation de trahison.

Béni sois-tu pour la liberté dont tu nous fais don !

vendredi 25 mars 2011

A qui irions-nous?

Jésus dit alors aux douze : « Voulez-vous vous retirer, vous aussi ? »
Simon-Pierre lui répondit :
« Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle.
Et nous, nous avons cru et nous avons connu que toi, tu es le Saint de Dieu. »
Jean 6, 67-69

Viens Esprit, conduis-nous à la rencontre de Jésus,
Viens Esprit, discerne en nous sa présence.
Que notre vie soit confession de foi, en ta vie, en ton amour.

Jésus dit alors aux douze : « Voulez-vous vous retirer, vous aussi ? »
Jésus vient de livrer son message de don de lui-même, il vient d’annoncer le Royaume, pour lequel il vient partager notre vie. Il veut se donner totalement en nourriture de vie comme un pain sur la table. Ses paroles sont rudes à entendre, difficiles à comprendre. Elles ont suscité l’opposition des chefs religieux, et le départ de disciples. Jésus se retrouve avec les douze, et les interroge : vont-ils partir aussi ? Il interpelle leur liberté.

Simon-Pierre lui répondit :
C’est en fait la seule fois de l’Evangile que Jean parle des douze, comme groupe constitué. Il rejoint là l’expression des synoptiques. Simon-Pierre prend la tête du groupe pour répondre.
Seigneur, à qui irions-nous ?
Cette question jaillit comme un cri du cœur. Simon-Pierre qui a mis ses pas dans ceux de Jésus, ne voit pas qu’il puisse changer de direction. Comprend-il le discours de Jésus ? Nous ne le savons pas, mais il a perçu en Jésus, quelqu’un qui donne vie !
Tu as les paroles de la vie éternelle. Et nous, nous avons cru et nous avons connu que toi, tu es le Saint De Dieu ».
Pierre reconnaît que les paroles de Jésus sont porteuses de la vie éternelle. Sans doute sont-elles difficiles à comprendre, mais Pierre les entend comme venant du cœur de notre Dieu qui en Jésus se révèle. Tu es le Saint de Dieu.  Et Pierre s’appuie sur ce qu’ils vivent, eux les douze avec Jésus, depuis qu’ils se sont mis à marcher avec lui. Nous avons cru, et nous avons connu… Nous avons cru, c’est-à-dire, sans voir, sans limiter notre accueil à ce qui tombe sous les sens. Nous avons cru, au départ des signes dont le chemin de Jésus a été émaillé jusqu’ici sans doute.  Nous avons connu… il s’agit d’une véritable expérience dont Pierre témoigne. Connaître dans les langues sémitiques, c’est de l’ordre de l’amour. Ce n’est pas une connaissance cérébrale, mais une connaissance acquise par l’intimité.
Si les disciples ont commencé à faire route avec Jésus, au départ d’un mouvement de foi, celle-ci s’est approfondie en une expérience de vie, en une connaissance intime de ce rabbi décidément pas comme les autres.
Tu es le Saint de Dieu. Non point un Saint de Dieu, mais le Saint de Dieu. Pierre entrevoit l’unicité de Jésus en sa relation à Dieu. Jésus ne cesse de parler de Dieu comme son Père, il est l’envoyé à un titre unique.

Seigneur, donne-moi de te fréquenter à travers ta parole de vie, à travers le pain de vie eucharistique, donne-moi de vivre en ta présence, et d’expérimenter combien tu es le Saint de Dieu. Seigneur Jésus, à qui irai-je ? C’est toi qui m’a conduite jusqu’à toi, attache mes pas aux tiens.

jeudi 24 mars 2011

Si cela lui est donné

Il ajouta : « C’est bien pour cela que j’ai dit 
que nul ne peut venir à moi si cela ne lui est donné par le Père. »
A partir de ceci, nombre parmi ses disciples se retirèrent en arrière,
et ne marchèrent plus avec lui.
Jean 6, 65-66

Viens Esprit de Dieu,
Viens consumer nos résistances
Viens nous attirer à toi
Viens Esprit nous conduire à la foi !

C’est bien pour cela que j’ai dit : nul ne peut venir à moi si cela ne lui est donné par le Père…
Jésus sait la difficulté qu’il y a à le suivre, à accueillir la foi. Il révèle le mystère d’amour du Père, qui donne son Fils. Dans une conception de la divinité toute puissante, difficile d’accueillir un Dieu qui se révèle en la fragilité de la vie humaine donnée jusqu’au bout.

Attire-nous vers toi, Seigneur !

A partir de cela, nombre parmi ses disciples se retirèrent et ne marchèrent plus avec lui
Seigneur, nul ne peut venir à toi si tu ne le donnes. Mais en même temps, si tu le donnes, tu ne l’imposes pas. Chacun doit choisir, écouter, accueillir la parole de Jésus, dans la foi, ou la refuser. Il y a tant de manières de ne pas marcher avec toi.

La foi, toi seul peut nous la donner… mais nous seuls pouvons la recevoir.
Seigneur, par ton Esprit, fais-nous terreau d’accueil à ta grâce ! Que nous puissions poursuivre la route avec toi.

mercredi 23 mars 2011

Ta Parole, Esprit et Vie

L’Esprit est le vivifiant, la chair ne sert de rien.
Les paroles que moi, je vous ai dites, sont Esprit et sont Vie.
Mais il en est parmi vous qui ne croient pas.
Jésus savait en effet depuis le début quels étaient les non-croyants
et quel était celui qui devait le livrer.
                                                           Jean 6, 63-64

Esprit de Jésus, Esprit de vie, habite mon cœur,
Habite ma lecture de ces paroles,
Habite ma vie.

L’Esprit est le vivifiant, la chair ne sert de rien.
Le discours de Jésus était difficile à comprendre, à assimiler, au point que non seulement les chefs religieux font opposition (cf v 52), mais ici ce sont de nombreux disciples (v 60-61) qui murmurent et sont scandalisés par la parole de Jésus.
Et Jésus vient quelque peu au secours de cette difficulté de comprendre qu’éprouvent les disciples : l’Esprit donne vie, la chair ne sert de rien : c'est-à-dire, seul l’Esprit du Seigneur peut nous donner de comprendre ces paroles, de les accueillir, d’en recevoir vie. Notre compréhension humaine, notre chair, notre humanité est dépassée par ce discours.
Seigneur, donne-nous ton Esprit.

Les Paroles que moi, je vous ai dites, sont esprit et sont vie.
Tes Paroles Seigneur, peuvent me donner vie, si je les accueille. Mais il me faut ton Esprit pour les comprendre, les accueillir. Tes Paroles suscitent une vie qui est autre que la simple vie matérielle. Elles pointent vers l’au-delà, vers l’ailleurs, vers l’éternelle vie, qui pourtant s’inscrit déjà dans l’aujourd’hui.
Permets Seigneur, que j’accueille ces paroles vraiment !

Mais il en est parmi vous qui ne croient pas. Jésus savait en effet…
Oui, puissantes sont tes paroles, qui donnent vie… encore faut-il qu’elles soient accueillies dans la foi. Aucune magie en tes mots, aucune puissance détachée de l’accueil de la foi. Ta Parole ne s’impose pas, elle invite, convie, elle s’offre.

Ouvre mon cœur Seigneur à ta parole de vie, à ta parole d’amour.
Seigneur, que ta Parole s’incarne en nous, pour donner vie au monde.

mardi 22 mars 2011

Dure cette parole !

Il disait cela en enseignant dans une synagogue à Capharnaüm.
Nombreux parmi les disciples ceux qui l’entendirent lui dirent :
« Dure est cette parole, qui peut l’écouter ? »
Jésus sachant en lui-même que les disciples murmuraient au sujet de ceci,
Il leur dit : « Ceci vous scandalise ?
Si donc vous contempliez le Fils de l’homme montant là où il était auparavant ? 
Jn 6, 59-62

Viens Esprit sois en moi l’accueil du Verbe
Viens, sois en moi le lecteur attentif de la Parole
Viens Esprit de vie !

Il disait  cela en enseignant dans une synagogue à Capharnaüm.
Incroyable Jean, en sa rédaction. La plupart des auteurs auraient d’abord planté le décor. Et c’est seulement maintenant que nous apprenons que ces paroles sont prononcées non en plein vent, comme la veille aux foules, mais dans l’espace de la synagogue.
Ainsi Jésus parle au lieu de rassemblement du peuple, au lieu où le peuple vient recevoir la Parole de Dieu et son commentaire. Jésus parle dans ce cadre ! Devant un public normalement réceptif… Un peuple venu pour entendre une parole de vie !

Dure est cette parole, qui peut l’écouter ?
Mais la parole de vie de Jésus dérange. Elle bouscule, bouleverse. C’est vrai que ce n’est pas vraiment un discours tel qu’on en entend si souvent. Jésus rejoint le désir de vie, le désir raciné profond en chacun, et le met à nu. Qui peut se laisser atteindre au plus profond, sans hésitation ?
Seigneur, garde nous de nous habituer à ton Evangile, de ne plus le laisser nous interpeller en profondeur.

Ceci vous scandalise ? si donc vous contempliez le Fils de l’homme montant là où il était auparavant ?
Il y a de quoi scandaliser non ? Dire que sa chair est vraie nourriture et son sang vraie boisson, est-ce déclaration si courante ?
Cela se rapproche plus du langage amoureux qui rêve de dévorer l’autre, que du prêche du rabbin X, dans une synagogue, non ? Qui laisserait un prêtre aujourd’hui offrir sa chair à manger sans s’offusquer ?
Et Jésus craint que nous ne soyons encore plus scandalisés en le voyant monter au ciel…
Seigneur, il n’y a pas à dire, mais tu nous déroutes… que ton Esprit nous enseigne, et nous guide par-delà les mots au cœur de ton message, au cœur de ta vie.
Que signifie contempler le Fils de l’homme montant là où il était auparavant ? N’est-ce pas découvrir l’entrée en la divinité de l’humanité ? Et si il était auparavant en la divinité, ne puis-je découvrir en cette contemplation le mystère de l’incarnation : Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu, disent les Pères. Contempler le Fils de l’homme sur ce chemin, c’est découvrir la profondeur de l’incarnation. Alors, oui, ce n’est pas étonnant que Jésus annonce en cela un mystère qui pourrait scandaliser encore bien plus son auditoire qui reconnaît Dieu le tout Autre, le tout Puissant, et ne peut guère l’imaginer prend figure d’homme, partageant notre condition humaine.

Seigneur, que mon esprit repose en ton mystère, que mon cœur en prière accueille la révélation de ton plus grand amour, ta venue en notre chair, pour nous mener à la participation à ta vie divine.
Seigneur,  instruis-moi, ouvre-moi à la foi véritable. Qu’elle guide mes pas, en cette vie.

lundi 21 mars 2011

... demeure en moi et moi en lui...

En effet, ma chair est vraie nourriture, et mon sang est vraie boisson.
Celui qui assimile ma chair et boit mon sang, demeure en moi et moi en lui.
Comme le Père vivant m’a envoyé, et que moi je vis par le Père,
celui qui m’assimile, vivra aussi par moi.
Tel est le pain qui est descendu du ciel,
non pas comme celui que les pères ont mangé et ils sont morts.
Celui qui assimile ce pain vivra pour l’éternité.
Jean 6, 55-58

Viens Esprit de communion, donne-moi de prendre part en cette vie divine offerte.
Viens Esprit, assimile en moi, ce pain vivant !

Ma chair est vraie nourriture, et mon sang est vraie boisson. Celui qui assimile ma chair et boit mon sang, demeure en moi et moi en lui.
Seigneur éclaire ma lecture de cette page. Bien sûr l’eucharistie que je reçois régulièrement me fait signe, et m’invite à partager vraiment ta vie. Mais le vocabulaire du discours présent est fort. Comment puis-je le comprendre, si tu ne m’éclaires.
Tu t’offres en nourriture, je te reçois en moi, partage de vie, communion.
T’assimiler est plus que manger simplement, comme les aliments ordinaires, c’est vraiment devenir une seule chair avec toi, laisser ta vie nourrir ma vie. Seigneur entraine moi en ta communion d’amour.

Comme le Père vivant m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, celui qui m’assimile vivra aussi par moi.
Jésus tu veux nous introduire en la communion de vie qui circule entre toi et le Père. Comme la vie du Père est en toi, ainsi tu voudrais que ta vie soit en nous. Ouvre-nous, que nous puissions vraiment t’accueillir.
T’assimiler, mâcher ta chair et ton sang, c’est t’accueillir pleinement, en toute ton humanité, dans le don total de ta vie, t’accueillir et me laisser entraîner en ce torrent de vie.
Vivre par toi, te laisser vivre en moi.

Tel est le pain qui est descendu du ciel, non pas comme celui que les pères ont mangé et ils sont morts. Celui qui assimile ce pain vivra pour l’éternité.
Seigneur, tu t’es fait homme, tu as partagé notre condition humaine mortelle, et en ce partage tu as inscrit l’immortalité. Partager pleinement ton humanité m’entraîne en ta divinité, en ta vie éternelle.

Seigneur que ta vie me pénètre, m’entraîne, me conduise. Que le don de ta vie, appelle le mien, et l’enserre. Seigneur sois en moi le Vivant, pour l’éternité.

Que tu sois en moi, que je sois en toi ! Amour !

dimanche 20 mars 2011

Qui mange ma chair...

Les Juifs disputaient donc entre eux disant :
« Comment celui-ci peut-il nous donner sa chair à manger ? »
Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis,
Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’Homme, et si vous ne buvez son sang,
vous n’aurez pas la vie en vous.
Celui qui assimile ma chair et boit mon sang a la vie éternelle
et moi je le ressusciterai au dernier jour. »
Jean 6, 52-54

Viens Esprit de feu, viens enflammer mon désir de toi
Viens Esprit de Dieu, habite mon cœur et ma pensée, mes gestes et paroles
Viens Esprit de feu, enflamme ma prière

Les Juifs disputaient donc entre eux
On peut comprendre que devant les paroles fortes de Jésus, ils aient peine à suivre, à comprendre. Ce qui m’étonne plus, c’est qu’ils discutent entre eux, plutôt que de discuter avec Jésus !
Comment celui-ci peut-il nous donner sa chair à manger ?
Qu’est-ce que cette chair que tu nous donnes à manger Seigneur ?  Donner sa chair, c’est donner sa vie, tout son être ! La donner à manger, c’est s’offrir dans une union totale, dans une communion. Mais ce n’est quand même pas évident à entendre ce genre de propos… c’est pour le moins provoquant !

Jésus leur dit alors : « Amen, amen je vous le dis,
Jésus ne les laissent pas à leur discussion, il demeure auprès d’eux et offre à nouveau sa parole. Une parole prononcée avec autorité et assurance : Amen, amen, je vous le dis Une parole dont il se porte garant ! IL ne parle pas ici en se référant aux anciens, à l’Ecriture. Il ose une parole en Je, prononcée avec toute autorité.

Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’Homme, et si vous ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous.
Seigneur, mangez ta chair, et boire ton sang… avoue que la formule est provoquante ! Chair et sang dit l’ensemble de la personne. Tu nous dis le don total de toi-même, en cette vie humaine que tu es venu partager. La connotation eucharistique de ce texte est forte. Sans doute Jean se remémore-t-il les paroles de Jésus sur fond de ce que vit la communauté chrétienne en se rassemblant autour du pain et du vin.

Celui qui assimile ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et moi je le ressusciterai au dernier jour.
Le verbe traduit ici par « assimiler » est plus fort que « manger » ; il s’agit d’une véritable manducation. La tradition juive insistait sur le fait de manger le repas pascal, de le mâcher vraiment (cf. la note de la TOB). L’usage de ce verbe fait sans doute référence à ce repas pascal. IL donne alors de lire le don de la vie de Jésus comme accomplissement de la Pâque juive. Celui qui prend part au repas eucharistique, prend part à la vie de Jésus, et comme Jésus est ressuscité, celui qui prend part au repas eucharistique, prend aussi part à la résurrection du Christ. Le partage est total.

Je reste devant ce texte, je médite sur le mystère eucharistique, cette table, où nous nous rassemblons si régulièrement… Il est grand le mystère de la foi !

vendredi 18 mars 2011

Fils de Joseph

Alors, les Juifs se mirent à murmurer à son sujet, car il avait dit :
« Moi, je suis le pain descendu du ciel. »
Et ils disaient : « Celui-ci n’est-il pas Jésus, le fils de Joseph,
dont nous connaissons le père et la mère ?
Comment dit-il maintenant : « Je suis descendu du ciel » ?
Jean 6, 41-42

Viens Esprit Saint, éclaire mon cœur,
Pour qu’il accueille ces paroles !
Viens Esprit Saint, pénètre-moi de ta sagesse
Qu’elle me donne de vivre selon ton Evangile,
Reconnaissant le don du Père dans le Fils, pour la vie du monde.

Alors les Juifs se mirent à murmurer à son sujet
Les Juifs, c'est-à-dire, non le peuple, mais les chefs religieux, conformément à l’usage de Jean en son Evangile. Pour dire le peuple, il parle plus volontiers de ‘la foule’ !
Le murmure est une réaction fréquente face à Dieu, le peuple au désert n’a cessé de murmurer contre Dieu et contre Moïse : ce murmure marque le manque de foi, de confiance (Ex 16,2 ; 17,3 …) 

Moi, je suis le pain descendu du ciel
Voilà l’affirmation de Jésus, que les chefs religieux jugent inacceptable. Le « moi, je suis » peut être simplement phrasé ordinaire, mais il peut être aussi un phrasé de révélation « je suis » est le nom même sous lequel Dieu s’est présenté à Moïse au buisson ardent. Alors, dire « moi, je suis » dans un cadre de révélation, est déjà hautement inacceptable. La deuxième critique est l’origine « descendu du ciel ».

Ils disaient : « celui-ci n’est-il pas Jésus, le fils de Joseph, dont nous connaissons le père et la mère ? comment dit-il maintenant « je suis descendu du ciel » ?
Le nom dit la personne, connaître le nom donne un certain « pouvoir » sur la personne. Cela dit une certaine connaissance que l’on a d’elle. Et voilà pour les chefs religieux, l’homme qui est devant eux, qui vient de se présenter comme le pain descendu du ciel, c’est quelqu’un de connu, on sait le nom de son père : Joseph ;  on connait sa mère. C'est-à-dire, c’est un homme comme les autres, un homme de chez nous.
On fête justement St Joseph demain, et c’est bien un des rôles de Joseph dans l’incarnation : en accueillant Jésus, en l’adoptant, il l’introduit en sa lignée. C’est par Joseph que Jésus devient fils de David, héritier des promesses.
En situant ainsi Jésus en sa lignée humaine, les chefs s’accrochent à son humanité pour lui dénier toute autre identité. Comment peut-il dire Je suis descendu du ciel ? C’est bien là que se heurte leur raisonnement. Cet homme bien connu ne descend pas du ciel, il vient de telle famille… nous connaissons ses parents.

En faisant une telle objection, ils nous découvrent l’enjeu de leur débat intérieur : qui est ce Jésus ? pour qui se prend-il ? comment son discours serait-il recevable ?

Pour eux, cela ne semble pas conciliable : ou Jésus descend du ciel, ou c’est un homme ordinaire dont on peut identifier les parents.

Seigneur Jésus, tu es vrai Dieu, tu es vrai homme. Seigneur apprends-moi à accueillir dans la foi, le mystère de ta personne, qui dépasse tout ce que j’aurais pu imaginer !

jeudi 17 mars 2011

Contemple le Fils et crois en lui !

Ceci est la volonté de celui qui m’a envoyé :
Que de tous ceux qu’il m’a donnés, je n’en perde aucun,
mais que je les ressuscite au dernier jour.
Telle est en effet la volonté de mon Père :
Que tout qui contemple le Fils et croit en lui, ait la vie éternelle
Et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
Jean 6, 39-40

Viens Esprit Saint
Place-nous en la main du Père et du Fils
Viens Esprit, déchiffre pour nous la Parole qu’est le Fils.

Ceci est la volonté de celui qui m’a envoyé
Volonté du Père qui a missionné son Fils. Et le Fils aime à rappeler qu’il agit en communion avec le Père, qu’il nous transmet l’amour du Père, et voudrait nous ramener à lui. Ce mouvement du Verbe depuis le Père vers les hommes, pour les ramener au Père était déjà présent dans le prologue et il se déploie au long de l’évangile. A nous d’accueillir.

Que de tous ceux qu’il m’a donnés, je n’en perde aucun
Pour Dieu nous ne sommes pas une masse, un troupeau indistinct. Chacun a du prix à ses yeux. Il n’aura de cesse que tous soient sauvés.

Mais que je les ressuscite au dernier jour
La vie éternelle se profile à l’horizon des paroles de révélation de Jésus. A la samaritaine, il a parlé de l’eau qui jaillit en source de vie éternelle, ici du pain qui donne la vie éternelle. Le partage de la vie divine qu’il vient nous offrir implique cette résurrection qui ouvre à la vie par-delà la mort.

Telle est en effet la volonté de mon Père : que tout qui contemple le Fils et croit en lui, ait la vie éternelle. Et moi je le ressusciterai au dernier jour.
Le Père est sans cesse tourné vers le Fils, et à travers lui vers nous. Le Fils est sans cesse à l’écoute de la volonté du Père et par là-même tout autant tourné vers nous, vers l’humanité qu’il est venu partager.
J’aime que le verbe employé pour dire celui qui voit le Fils est « contemple », le même verbe qui déjà a été utilisé plusieurs fois par l’évangéliste, pour nous dire un regard plus profond qu’un simple coup d’œil. Ce regard nous est accessible, et non réservé aux seuls contemporains de la vie terrestre de Jésus. La prière, la lectio, le regard posé sur le frère, plus spécialement sur le démuni, le pauvre, le marginalisé, ouvre les yeux de notre cœur. Oui, nous pouvons aujourd’hui contempler le Fils, et lui donner toute notre foi.

J’écoute cette volonté de nous donner vie, ce désir de notre Dieu et Père, de son Fils et envoyé, de nous donner la vie.

Seigneur, ouvre les yeux de mon coeur, qu'ils contemplent ton Fils à l'oeuvre en ce monde,  que ce regard m'ouvre à la foi.
Seigneur, donne-moi, donne-nous d’accueillir cette vie !

mercredi 16 mars 2011

Tous ceux que me donne le Père

Mais, je vous l’ai dit : vous m’avez vu et vous ne croyez pas.
Tous ceux que me donne le Père, viendront à moi.
Et je ne rejetterai jamais celui qui vient à moi.
Car je suis descendu du ciel non pas pour faire ma volonté,
mais pour faire la volonté de celui qui m’a envoyé.
Jean 6, 36-38

Seigneur que ta Parole ouvre les yeux de mon cœur, afin que je croie.
Seigneur, tu viens à nous, fais nous venir à toi !

Vous m’avez vu et vous ne croyez pas
Voilà pour nous faire cesser de penser qu’il était plus facile de croire du temps de Jésus que maintenant. Beaucoup l’ont vu, mais n’ont pas mis en lui leur foi. Et on peut comprendre, le message que Jésus portait, le message qu’il était est si bouleversant.
L’important n’est pas tant de voir, d’avoir vu, mais de croire. Quel doit être la qualité du regard de notre cœur pour qu’il nous conduise à la foi.

Tous ceux que me donne le Père, viendront à moi
La foi est don de Dieu, mais qui doit être accueilli. Si j’accueille la foi, si je crois en Jésus envoyé du Père, il me donne à lui, il me donne à son fils, chemin de vie, Verbe de vie.
Se laisser donner au Fils par le Père. Que signifie ce don ? Il nous confie à son fils comme à celui qui peut nous conduire à lui, à la vie éternelle…

Et je ne rejetterai jamais celui qui vient à moi
Plein et entier consentement du Fils à l’œuvre du Père. Si nous sommes dans le Fils, il ne va pas nous abandonner. Déjà le Seigneur n’avait cessé, tout au long de l’Ancien Testament, de nous appeler à la confiance. Le Seigneur ne te délaissera pas, il ne t’abandonnera pas… (voir par exemple Jos 1, 5). Mon enfant, ne crains pas, je suis avec toi… (Is 43)…
Quelle confiance nous pouvons faire à une telle promesse !

Car je suis descendu du ciel non pour faire ma volonté, mais pour faire la volonté de celui qui m’a envoyé.
Le Verbe s’est fait chair, il a planté sa tente parmi nous, disait le prologue. Jésus est bien ce Verbe ! Humilité et amour de Jésus pour celui qu’il appelle son Père, celui qui l’a envoyé : il préfère la volonté du Père à la sienne. Nous retrouverons cette affirmation, à Gethsémani, où dans une circonstance bien difficile, face à la mort violente dont il est menacé, Jésus prie, et choisit de vivre selon la volonté du Père, c'est-à-dire d’être fidèle à travers tout à son message d’amour.
Don de soi, dans l’abandon de soi à un projet d’amour qui nous dépasse.

Seigneur je te rends grâce pour ta vie donnée. Prends et reçois nos vies, qu’elles soient au service de ton amour.

Donner ma vie pour la joie de t’aimer !

mardi 15 mars 2011

Pain de vie

Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous toujours ce pain-là. »
Jésus leur dit : « Moi, je suis le pain de la vie,
celui qui vient vers moi, n’aura jamais faim,
et celui qui croit en moi n’aura jamais soif. »
Jean 6, 34-35

Viens Esprit Saint, illumine et instruit mon cœur.
Viens Esprit creuse en moi la faim et la soif du Royaume.

Ils lui dirent alors : Seigneur…
J’entends ce « Seigneur… » La foule en ce moment ne dit plus « Rabbi… » Elle perçoit confusément que celui qui se tient là est plus grand que Moïse. Il appelle Dieu son Père. Et parle avec une autorité qui ne ressemble en rien à l’autorité des rabbis qu’ils connaissent.
Bien sûr ici s’entrechoquent la volonté de Jean de nous parler de la vie de Jésus sur terre, de son œuvre, de sa mission et de ses discours, et sa foi pascale. Jean rédige après la résurrection, il a médité longuement sur les événements, et en parle avec le recul de l’expérience. Il ne veut jamais décrire exactement ce qui s’est passé dans un sens historique mais bien nous offrir un chemin de foi.
Je me laisse instruire par ce témoignage, en me demandant non ce qui s’est passé, mais ce que Jean souhaite me communiquer pour nourrir ma foi.

Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là
Il y a la faim du pain nécessaire à la vie sur terre. Il y a la faim du pain qui donne vie éternelle. Ai-je aussi faim de ce pain qui nourrit la vie spirituelle ?

Jésus leur dit : « Moi, je suis le pain de la vie, celui qui vient vers moi n’aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif ».
Moi, je suis… cette formule si importante en l’évangile de Jean, dit toute la divinité de Jésus. J’écoute, j’accueille.
Je suis pain de la vie ! La prétention est énorme quand on y songe ! Jésus est pain de la vie, dit la note de la TOB, « parce que croire en lui c’est participer à la vraie vie. »

Etre en toi, Seigneur, c’est partager ta vie, et partager ta vie est participer à la vie divine… Le Verbe s’est fait chair, à ceux qui l’accueillent, à ceux qui croient en son nom,  il a donné pouvoir de devenir enfant de Dieu, nous a dit Jean dès le prologue.

Seigneur, de mes pas titubants, je viens vers toi, et je prends avec moi, pour la déposer en toi, notre humanité. Seigneur je viens vers toi, avec en mon cœur mes frères et sœurs de par le monde. Sois notre pain de vie !