mardi 30 avril 2019

Elle cherchait à le faire mourir.

Marc 6,19-20

19 Hérodiade en voulait donc à Jean, et elle cherchait à le faire mourir. Mais elle n’y arrivait pas 20 parce que Hérode avait peur de Jean : il savait que c’était un homme juste et saint, et il le protégeait ; quand il l’avait entendu, il était très embarrassé ; cependant il l’écoutait avec plaisir.
Viens Esprit de vérité : ouvre nos cœurs à ta Parole !




Jean Baptiste comme le prophète Élie, est confronté à la haine et aux intrigues de la reine qui cherche à le faire mourir ( 1 Rois 19,2 et 21, 4 à 16).
Hérode au cœur et à la conscience partagés ! Marc décrit admirablement : peur, protection, embarras, plaisir ! Pourquoi ? «  Il savait que c’était un homme juste et saint ».

Ah ! Jésus, à nous aussi il arrive de t'écouter avec plaisir... mais de ne pas aller plus loin, comme le grain de la Parole qui tombe sur du sol pierreux et est grillé par le soleil sans porter de fruit (Marc 4,5.16-17). Nous sommes « les gens d'un moment ».

Viens Seigneur Jésus, viens purifier notre cœur de nos superficialités.
Viens!Que nous nous laissions toucher, travailler et transformer par toi !

lundi 29 avril 2019

Supprimons le gêneur!

Marc 6,16-18

16 Hérode entendait ces propos et disait : « Celui que j’ai fait décapiter, Jean, le voilà ressuscité ! » 17 Car c’était lui, Hérode, qui avait donné l’ordre d’arrêter Jean et de l’enchaîner dans la prison, à cause d’Hérodiade, la femme de son frère Philippe, que lui-même avait prise pour épouse. 18 En effet, Jean lui disait : « Tu n’as pas le droit de prendre la femme de ton frère. »
Viens Esprit de vérité e de droiture, viens ouvrir nos cœurs à ton action. Et viens prier en nous.







L'interrogation d'Hérode conduit Marc à nous raconter la mort de Jean, celui qui baptisait. Et il le fait de manière à rapprocher la mort de Jean de celle de Jésus. Lui aussi mourra injustement condamné par le pouvoir politique pour des motifs religieux.
Jean Baptiste rappelait au roi la Loi qui demande de ne pas le prendre ce qui est à autrui, y compris sa femme ! (Exode 20,14 et 17 ; Deutéronome 5,18 et 21). Prendre, mettre la main sur une personne ou une chose est un chemin de mort.
Or la prédication , la parole de Jean invitait à la conversion : « Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers... Jean proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés » (Marc 1, 3-4). Il peut être dangereux d'inviter à changer de vie ! Cet appel est pour tous, même pour le roi. Faire taire les gêneurs, une tentation toujours actuelle, à tous les niveaux.

Seigneur il m'arrive parfois de marcher sur un chemin tortueux, un chemin où je sens au fond de moi qu'il n'est pas sain! Donne-moi de ne pas étouffer la voix intérieure qui me le murmure. Donne-moi d'accueillir celle ou celui qui m'invite à rendre droits mes sentiers pour qu'il deviennent tes sentiers.

dimanche 28 avril 2019

Le nom de Jésus devenait célèbre

Marc 6,14-15

14 Le roi Hérode apprit cela ; en effet, le nom de Jésus devenait célèbre. On disait : « C’est Jean, celui qui baptisait : il est ressuscité d’entre les morts, et voilà pourquoi des miracles se réalisent par lui. » 15 Certains disaient : « C’est le prophète Élie. » D’autres disaient encore : « C’est un prophète comme ceux de jadis. »

Viens Esprit qui scrute les reins et le cœur, viens nous éclairer dans notre recherche de Jésus.


Qu'est-ce qu'Hérode apprend ? Si je regarde ce qui précède immédiatement, c'est que les disciples de Jésus, eux aussi, chassent les démons et guérissent les malades. Non seulement Jésus a des « pouvoirs » mais en plus c'est contagieux : ce que fait Jésus, d'autres le font à sa suite !!!

le Nom de Jésus devient célèbre personne ne parle et n'agit comme lui, son attention aux petits, sa parole surprenante qui touche les cœurs, les expulsions de démons et guérisons de malades... Que se passe-t-il ? D'où cela lui vient-il ? Qui est-il ?
« On disait » la rumeur publique... Jean, celui qui baptisait....et appelait à la conversion ; il est mort, mais s'il s'était levé d'entre les morts (ressuscité signifie littéralement se lever, se dresser) cela expliquerait...

« Miracles » : dans l’Évangile de Marc, il n'y a que 4 fois ce mot de « miracle », don 3 au chapitre 6 (6,2.4.14 et 9,39)! Nous parlons si souvent des « miracles » de Jésus, en oubliant que l'évangile évite ce mot : l'important n'est pas l'extraordinaire, mais le signe et le sens de ce signe :notamment   la  présence de Dieu et sa sollicitude, la confiance que l'homme met en son Dieu.

Élie le prophète, qui devrait venir préparer le chemin du Messie (Malachie 3,23 cf. Ben Sirac 48,10-11), ou un autre prophète ? Jésus s'est comparé à un prophète en 6,4: Celui parle et agit de la part de Dieu.

Jésus qui es-tu pour moi aujourd'hui ? Est-ce que je cherche à mieux le connaître et pourquoi ? Pour mieux l'aimer et répondre à son amour ?
Seigneur Jésus donne-moi de te chercher de tout mon être.
 

samedi 27 avril 2019

Envoyés en mission

Marc 6,12-13

12 Ils (les Douze) partirent, et proclamèrent qu’il fallait se convertir. 13 Ils expulsaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient.

Viens Esprit de Jésus viens faire de nous des témoins de l'Évangile.
Viens Esprit, Souffle de vie, viens guérir les blessures du corps et du cœur !









Jésus envoie les Douze en mission (Marc 6,7-12) « Jésus parcourait les villages d’alentour en enseignant. 7 Il appela les Douze ; alors il commença à les envoyer en mission deux par deux. Il leur donnait autorité sur les esprits impurs, 8 et il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route, mais seulement un bâton ; pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture. 9 « Mettez des sandales, ne prenez pas de tunique de rechange. » 10 Il leur disait encore : « Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison, restez-y jusqu’à votre départ. 11 Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez et secouez la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. » :

-deux par deux : voir Qoheleth 4,9-12 : « Mieux vaut être deux qu’un seul : le salaire de leur peine sera meilleur. 10 S’ils tombent, l’un relève l’autre. Malheur à l’homme seul : s’il tombe, personne ne le relève. 12 L’agresseur terrasse un homme seul : à deux, on lui résiste. Une corde à trois brins n’est pas facile à rompre. ». De plus pour qu'un témoignage soit recevable il faut au moins deux témoins. C'est aussi un signe de charité fraternelle et de soutien mutuel.
-ne rien prendre pour la route mais seulement un bâton du pèlerin (qui facilite la marche et permet de se défendre contre les attaques d'animaux et de brigands)
-les sandales de l'homme libre, du fils (et non pieds nus comme les esclaves et les pauvres)
-accepter l'hospitalité et demeurer là où l'on est accueilli : il faut laisser le temps à la semence de la Parole pour qu'elle puisse germer et grandir dans les cœurs.
Toutes ces conditions demandent foi, confiance, persévérance : envoyés ils s'en remettent à Celui qui guide leur route et agit en eux et à travers eux.

Leur message, comme celui de Jean Baptiste puis de Jésus : l'appel à la conversion, se re-tourner, faire demi-tour vers le Seigneur. Ils sont envoyés comme continuateurs de l'oeuvre de Jésus.

Le signe en est qu'ils font les mêmes guérisons que Jésus « Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies, et il expulsa beaucoup de démons » (Marc 1,34 ), Mais alors que Jésus agissait uniquement par sa parole ou l'imposition des mains, eux le font par « l'onction d'huile » et par délégation du pouvoir de Jésus. L'huile reconnue pour son pouvoir pénétrant, calmant et régénérateur.
« Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, c'est moi qui vous ai choisis et établis, afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure » (Jean 15,16)

Jésus ressuscité, viens aujourd’hui encore agir dans et par tes disciples. Qu'ils soient tes témoins par leur parole et par leurs actes. Que ceux qui les voient, qui nous voient, s'interrogent sur Celui qui habite leur cœur.

jeudi 25 avril 2019

Réveille-toi !


Mc 5, 21-43 - reprise

Nous pouvons être surpris par l’inclusion de l’histoire d’une femme au milieu d’un récit dramatique qui concerne la mort d’une fillette.  On pourrait même être choqué, tant la gravité et les conséquences de la maladie pour cette femme et cette fillette semblent disproportionnées. En réalité, ce qui importe c’est la guérison,  la manière de guérir et d’être sauvé.

Pour la jeune fille de 12 ans, tout est accompli. L’enfance est terminée. Elle devait naître à sa vie de femme.  Quelle maladie l’en empêche ?  Elle dort, dit Jésus ! Rien de grave, il faut la réveiller. Elle a besoin d’être éveillée à la vie.  Seule elle ne peut encore rien faire ; son état, son âge, sa maladie la rendent vulnérable, impuissante à s’en sortir seule. Son père sera le médiateur de son impuissance à se sauver elle-même, mais il sera aussi celui qui croit pour elle et en elle.  Etre chef de synagogue et s’en remettre à Jésus dans les circonstances qui étaient les siennes dit clairement la foi de cet homme.

Pour cette femme qui souffrait d’hémorragies depuis douze ans, rien n’est accompli.  C’est elle qui doit renaître à la vie, se libérer du regard des hommes qui l’accablent du joug de la Loi. Le poids d’une impureté qui l’écrase personnellement et socialement. Ce qui contraste, c’est son attitude dynamique,  sa volonté de s’en sortir, sa détermination à guérir. Etre responsable de sa vie, prendre ses besoins en mains, avoir de l’audace, être dans la vérité de qui  l’on est et assumer ses actes, voilà qui ouvrent des voies de libération et de guérison. Jésus n’a rien fait mais s’est laissé rejoindre et toucher par cette femme qui a cru en lui et en elle.
Raymond

mercredi 24 avril 2019

Il prend la main de l’enfant


Mc 5
39 Il entre et leur dit : « Pourquoi cette agitation et ces pleurs ?  L’enfant n’est pas morte, elle dort. »  40 Et ils se moquaient de lui.  Mais il met tout le monde dehors et prend avec lui le père et la mère de l’enfant et ceux qui l’avaient accompagné.  Il entre là où se trouvait l’enfant. » 41 «Il prend la main de l’enfant et lui dit : « Talithaqoum », ce qui veut dire : « Jeune fille, je te le dis, réveille-toi ! »  42 Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher, - car elle avait douze ans.  Sur le coup, ils furent tout bouleversés.  43 Et Jésus leur fit de vives recommandations pour que personne ne le sache, et il leur dit de donner à manger à la jeune fille.

« Jésus met tout le monde dehors », tous ces « tueurs » de vie, les récriminateurs que, seule, la manifestation d’une puissance magique d’un guérisseur pourrait rassurer. 
Mais Jésus n’est pas ce magicien tant espéré, un magicien qui s’en viendrait contredire les lois de la nature pour nous éblouir.  Je ne doute pas que certains caressent encore ce rêve, une forme de merveilleux qui envelopperait dieu d’un drapé pour masquer et sublimer nos impuissances humaines.                                       
                                                                         
Remarquez que Jésus n’a pas mis tout le monde dehors, il a pris avec lui le père et la mère de l’enfant ainsi que ceux qui l’avaient accompagné, c’est-à-dire Pierre, Jacques et Jean.  De cette grande foule, seuls quelques-uns entrent là où se trouve la fillette : les parents parce qu’ils sont habités d’un amour qui déplace la mort en vie,  c’est leur foi, ils s’appuient dessus.  Puis, Pierre, Jacques et Jean qui ont fait cette expérience de tout abandonner, le connu de leur vie, pour mettre leurs pas dans les pas de Jésus, dans l’inconnu et l’imprévisible. Chez ces gens-là, pas de récriminations, pas de railleries.

« Il prend la main de l’enfant »
Seule elle ne peut rien faire.  Elle a besoin d’être éveillée à la vie, une nouvelle fois.  C’est par la main d’un « homme », l’attention et le soin donnés que se ré-génère la vie.

« La jeune fille se lève et se met à marcher »
Aujourd’hui, je peux être témoin et acteur de ces remises en vie ; être animé d’un souffle de vie qui donne de soigner et se soigner pour son bien propre et au profit de tous… malades, étrangers, prisonniers, délaissés, léprosés de notre temps…  C’est bouleversant.

Seigneur, ouvre mes lèvres et ma bouche annoncera ta louange.
Raymond

mardi 23 avril 2019

Pourquoi ennuyer le Maître ?

Mc 5
35 Il parlait encore quand arrivent, de chez le chef de la synagogue, des gens qui disent : « Ta fille est morte ; pourquoi ennuyer encore le Maître ? »  36 Mais, sans tenir compte de ces paroles, Jésus dit au chef de la synagogue : « Sois sans crainte, crois seulement. » 37 Et il ne laissa personne l’accompagner, sauf Pierre, Jacques et Jean, le frère de Jacques.  38 Ils arrivent à la maison du chef de la synagogue.  Jésus voit de l’agitation, des gens qui pleurent et poussent de grands cris. 

Nous n’avons pas oublié que Jésus et Jaïros se frayaient un chemin pour se rendre au chevet de sa fille mourante. Un moment s’est passé.  Tous deux ont été entravés dans leur mouvement, si bien que… « Ta fille est morte,  à quoi bon déranger, ennuyer encore le Maître ! »            
        
« A quoi bon ! » Voilà comment nous sommes si souvent : découragés, incrédules, fatalistes.     
Ce qui est mortifère, c’est le discours ambiant qui se complaît dans les gémissements, les lamentations de toutes sortes.  Un poison distillé allègrement mais que nous pouvons refuser de boire. Ce n’est pas facile tous les jours, c’est vrai.  Devant l’irrémédiable, l’insoutenable, où pourrons-nous puiser la force de continuer à vivre, d’avancer, de croire ?  Notre bonne volonté à croire ne suffit pas, même si notre affirmation est sincère.  Il nous faut entendre cette voix rassurante, bienveillante, compatissante de Celui en qui je me fie : « Sois sans crainte, crois seulement »  Tout redevient alors possible, quelque chose se lève en nous, une force de vie nous étreint et « déplace les montagnes ».  
Des voix d’hommes et de femmes, humblement, s’élèvent, compatissantes, pour affirmer leur espérance et leur foi.
Autour de soi c’est la désolation, les pleurs, l’incompréhension, la colère… jusqu’aux reproches et aux moqueries.  Une réalité que l’on voit et entend tous les jours.   Ah, quand le cœur est fermé à la vie qui se dit et se donne ! Peut-être serons-nous capables de changer notre regard et d’orienter nos oreilles au souffle de l’esprit qui fait vivre.

Seigneur,  mets dans nos cœurs un amour qui réponde à ton amour. Seigneur, j’ai confiance en toi.

Raymond

lundi 22 avril 2019

Qui m’a touché ?


Mc 5
31 Ses disciples lui disaient : « Tu vois la foule qui te presse et tu demandes : « Qui m’a touché ? » 32 Mais il regardait autour de lui pour voir celle qui avait fait cela.  33 Alors la femme, craintive et tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité.  34 Mais il lui dit : « Ma fille, ta foi t’a sauvée ; va en paix et sois guérie de ton mal. »

Parfois nous nous sentons animés d’une espérance et d’une foi qui permet tout,  même si… notre tête nous joue parfois des tours et qu’elle nous dicte un « oui mais » réprobateur : 
« Où cela va-t-il me conduire ? ».

Je ne sais si cette femme se posait tant de questions, toujours est-il que son audace et sa détermination lui ont donné raison puisqu’elle « a été guérie de son mal ».

« Qui m’a touché ? »  Cette question pourrait replier cette femme sur elle-même, or, il n’est pas question pour elle de se laisser enfermer à nouveau dans la peur – douze ans, ça suffit !  L’audace et la détermination de cette femme font apparaître toute sa dignité.  La vérité est la configuration de sa dignité, de sa noblesse : « C’est moi qui t’ai fait cela ». Elle assume sa démarche.  La crainte et le tremblement qu’elle éprouve sont à l’instar des femmes devant le tombeau ouvert et vide qui reçoivent le message d’un ange.  Elle est à la fois saisie, éprise d’une révélation, celle d’une présence à laquelle, seule, la foi donne accès.

« Ta foi t’a sauvée » Belle reconnaissance de Jésus qui n’est intervenu à aucun moment sinon pour savoir qui l’a touché.  Je me pose cette question : Foi en qui ? Foi en quoi ?  Sans doute foi en Jésus puisqu’elle était convaincue que de toucher son vêtement suffirait pour être sauvée.  Sans doute aussi foi en elle, en sa capacité d’agir, en sa dignité de femme responsable.  Cette femme voulait être guérie, elle voulait vivre, non plus considérée comme impure, mais dignement et librement.

Seigneur, donne-nous ton esprit de discernement, de courage et d’audace, celui qui nous donnera de nous prendre en main quelles que soient nos fragilités et nos blessures.  Nous croyons que tu nous veux vivants, sûrs que tu nous sauves.
Raymond

dimanche 21 avril 2019

Toucher

Mc 5
28 Elle se disait : « Si j’arrive à toucher au moins ses vêtements, je serai sauvée. »  29 A l’instant, sa perte de sang s’arrêta et elle ressentit en son corps qu’elle était guérie de son mal. » 30  Aussitôt Jésus s’aperçut qu’une force était sortie de lui. Il se retourna au milieu de la foule et il disait : « Qui a touché mes vêtements ? »

« Elle se disait : « Si j’arrive à toucher au moins ses vêtements, je serai sauvée » :     
          
C’est donc prémédité, mûrement réfléchi. Elle obéit à une perception intérieure, une sensation qui vient du fond de ses entrailles, de l’endroit même où elle souffre.  Une attirance vers la vie fondée sur une supposition : arriver à toucher devient une nécessité pour être sauvée.

« A l’instant »  et « aussitôt »                                                                                                                                                                                          
La guérison n’est pas calculée, mesurée, quantifiée.  Elle est totale et elle est une réponse immédiate à un acte de foi. « A l’instant » pour la femme et « aussitôt » chez Jésus ! C’est comme une osmose, celle d’une force qui sort de Jésus pour arrêter les pertes de sang de cette femme. 

On pourra peut-être décoder cela comme un pouvoir de guérir qui n’est pas donné à tout le monde, mais,  comme tous les « signes » qui nous sont rapportés dans les Evangiles, il ne fait aucun doute que l’enseignement va au-delà du merveilleux de la situation !  Une rencontre a eu lieu et un émerveillement se manifeste : une sorte de jubilation des corps, secrète, incompréhensible mais visible de l’extérieur, des corps parlent sans mots dire.  Le fruit d’une expérience de foi relationnelle qui se fait par un toucher discret.

« Qui a touché mes vêtements ? » dit Jésus.                                                                          

La question est étonnante, d’ailleurs les disciples ne vont pas manquer de lui faire savoir.  Une énergie est sortie de son corps ; Jésus est dépossédé de sa force.  La femme n’a rien pris, Jésus n’a rien donné ; elle a touché et il a été touché. C’est elle qui a l’initiative, elle est active et responsable. Elle prend soin d’elle-même, de son besoin d’être guérie pour être sauvée.  Sauvée de quoi ! Ca vaudrait la peine de s’y arrêter et je vous y invite.

Nous sommes si souvent résignés.  Seigneur donnes-nous d’être acteur de notre salut quand nous attendons des autres ce qui est en notre pouvoir… et nous serons sauvés.

     Raymond 

samedi 20 avril 2019

Une femme


Mc 5
24b Une foule nombreuse le suivait et l’écrasait  25 Une femme, qui souffrait d’hémorragies depuis douze ans  26 – elle avait beaucoup souffert du fait de nombreux médecins et avait dépensé tout ce qu’elle possédait sans aucune amélioration ; au contraire, son état avait plutôt empiré -,   27 cette femme, donc, avait appris ce qu’on disait de Jésus.  Elle vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement. 

« Une femme », une parmi la foule !  Cette femme anonyme souffre depuis douze ans.  Elle a dépensé en vain tout ce qu’elle avait pour se faire soigner et ne pas être guérie.  Si elle n’a pu être guérie par des médecins, la cause de son mal est peut-être à chercher ailleurs que dans la science médicale traditionnelle.       

Toujours est-il que cette femme est déterminée à guérir.  Les échecs médicaux, l’argent dépensé, les années qui passent… rien ne l’arrête dans sa quête de guérison et sa détermination à guérir.
  
Le comportement qu’elle adopte pourrait être celui d’une femme qui se laisse séduire par le « merveilleux », par le pouvoir  d’un thaumaturge hors du commun !  Or, ici, on sent combien ce qui l’anime va au-delà d’une croyance.  Elle est habitée d’une certitude, d’une confiance en Jésus dont elle perçoit qu’il va la sauver si elle arrive à toucher au moins ses vêtements.  Toucher ou être touchée… alors qu’elle est considérée comme impure ! Un interdit à briser. C’est là que tout se joue. 
Une mise en route, un mouvement qu’elle ose, tant elle croit à la vie.

Cette femme ne nous invite-t-elle pas à nous prendre en main, à être responsable et acteur de notre vie ? Combien de fois devra-t-on dépasser nos peurs, nous délier de toutes formes de culpabilité maladive, croire à notre « salut » qui passe par la guérison de nos blessures en prenant soin de nous-mêmes ?

Seigneur, je m’appuie sur Toi, ta Parole et ta Vie.  Mets-en nous Seigneur un cœur nouveau, mets-en nous Seigneur un esprit nouveau.
Raymond

vendredi 19 avril 2019

Au bord de la mer


Mc 5
21 Quand Jésus eut regagné en barque l’autre rive, une grande foule s’assembla près de lui.  Il était au bord de la mer.  22 Arrive l’un des chefs de la synagogue, nommé Jaïros : voyant Jésus, il tombe à ses pieds 23 et le supplie avec insistance en disant : « Ma petite fille est prêt de mourir ; viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive.  24 Jésus s’en alla avec lui 

La barque :
Pour Jésus, la barque est un moyen de déplacement qui lui permet de s’identifier à ses disciples.  A l’occasion des traversées d’un côté à l’autre du lac, il les « rejoint » en quelque sorte sur leur terrain et en profite pour les enseigner plus spécifiquement. (4, 35-41)

La foule :
Elle est grande, une multitude venue de partout, bien plus largement que de la région du lac,  pour le suivre   (3, 7) et écouter ses enseignements.  La foule est un ensemble hétéroclite composé, sans doute de curieux, mais aussi et surtout d’assoiffer de toutes sortes, de blessés de la vie, de gens religieux et d’hommes politiques, de quelques jeunes et surtout leurs aînés, autant tous et toutes nous y compris.

Au bord de la mer :
C’est la foule que Jésus rejoint « au bord de la mer », un lieu de prédilection pour la rencontre.  Rappelez-vous : «alors qu’il passait au bord de la mer de Galilée » (1, 16) c’est là qu’il appelle ses premiers disciples.  Un appel à le suivre, un appel à une vie différente, de pêcheurs de poissons à pêcheurs d’hommes !                                    
Puis après les signes accomplis à Capharnaüm, « Jésus s’en va au bord de la mer, toute la foule venait à lui et il les enseignait » (2, 13) « et en passant, il vit Lévi et l’invite à le suivre (2, 14) .                      
Un peu plus tard, après quelques mises au point avec les scribes et les pharisiens, « Jésus se retire de nouveau avec ses disciples au bord de la mer.  Une grande multitude est venue de partout pour le suivre » (3, 7)            
« Puis, de nouveau, Jésus se mit à enseigner au bord de la mer.  Une foule se rassemble près de lui, si nombreuse qu’il monte s’asseoir dans une barque, sur la mer. Et il leur enseignait beaucoup de choses en paraboles » (4, 1-2)                                                                                                           

Puis, « sur l’autre rive… » (4, 35)                                                                                               
« Quand Jésus eut regagné en barque l’autre rive, une grande foule s’assembla près de lui.  Il était au bord de la mer.  Arrive l’un des chefs de la synagogue nommé Jaïros » (5, 21- 22)                           
Le bord de la mer, un lieu de rencontre, d’enseignement, de guérison et d’appel à le suivre.  Rencontre de la foule des souffrants, des blessés de la vie, des possédés, mais aussi des chefs religieux et ce chef de synagogue nommé Jaïros.  Il enseigne la foule, là où elle se rassemble, au bord de la mer.  Voilà où commence l’aventure avec Jésus ; voilà où il est venu chercher ses disciples ; voilà où il vient nous chercher nous aussi.             
           
 Il va « au bord de la mer », au point le plus bas, et c’est là que commence toute la pédagogie.  Si nous voulons être rejoints, trouvés par Jésus, c’est là qu’il nous faut aller.  Jésus vient à notre rencontre là où nous nous abandonnons complètement, là où il nous enseigne et où nous pouvons nous fier à lui.  C’est un aspect du bord de la mer : Jésus vient à la rencontre, c’est lui qui descend et là commence l’aventure avec lui.

Parmi la foule, un homme tombe aux pieds de Jésus. Cet homme n’est pas n’importe qui, il s’agit d’un des chefs de la synagogue.  Il vient pour sa fille qui est mourante : « Ma petite fille va mourir, viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive ».  Qu’est-ce qui pousse cet homme à faire confiance à Jésus alors que « Pharisiens et Hérodiens tiennent conseil contre lui sur les moyens de le faire périr » (3, 6) Une foi renouvelée qui s’appuie sur Jésus pour que sa fille soit sauvée et qu’elle vive ?  Une perception de l’amour de Jésus qui fait le bien plutôt que le mal ?

Mets-en nous Seigneur un cœur nouveau, mets-en nous Seigneur un Esprit nouveau.

Raymond

mercredi 17 avril 2019

Rentre à la maison


Mc 5
18 Comme Jésus remontait dans la barque, le possédé le suppliait de pouvoir être avec lui.
19 Il n’y consentit pas, mais il lui dit : « Rentre à la maison, auprès des tiens, annonce-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde. »
20 Alors l’homme s’en alla, il se mit à proclamer dans la région de la Décapole ce que Jésus avait fait pour lui, et tout le monde était dans l’admiration.

Viens Esprit Saint, apporte-nous la parole pour que nous puissions à notre tour la proclamer.

Jésus acquiesce à leur demande… il ne veut pas s’imposer, il remonte tout simplement dans la barque.

Mais voilà que quelqu’un le retient encore un instant, quelqu’un qui lui aussi le supplie. 
L'ex-possédé a fait son choix, il veut monter dans la barque, il ne veut plus quitter son sauveur.
Et à cette supplication, Jésus oppose un refus. Elle était pourtant belle cette demande. Mais le problème c’est que Jésus appelle « qui il veut ».

Pour cet homme, il a une autre mission : annoncer les actions du Seigneur.
Il le lui dit dans un ordre qui vaut la peine que l’on s’y arrête.
Jésus lui dit de rentrer « à la maison », cette demeure qu’il a quittée depuis longtemps pour « habiter » au milieu des tombeaux. Jésus insiste : « auprès des tiens » ; en quelle que sorte, il le rend à sa famille (geste que l’on trouve plusieurs fois dans la Bible après une guérison ou une résurrection). Il doit faire connaître aux siens ce que Dieu a fait pour lui : il doit simplement parler de ce qu’il connaît, de ce qu’il a vécu, et il doit le faire vis-à-vis des plus proches.

L’homme obéit, il s’en va, mais c’est dans toute la Décapole qu’il proclame ce que Jésus a fait pour lui. Le contenu est donc bien celui que Jésus voulait, sauf qu’il avait parlé de la miséricorde de Dieu : pour l’homme, il s’agit simplement de Jésus, pour le moment sa foi ne peut aller plus loin.
Résultat ? « Tout le monde est dans l’admiration ».
Ceux qui étaient présents, qui ont été les témoins directs, ceux-là se sont réfugiés dans la peur et ont chassé Jésus.
Ceux qui ne font que recevoir le témoignage de l’homme, ceux-là sont capables de sortir d’eux-mêmes pour admirer.

Seigneur, je te rends grâce pour tous ceux que tu envoies témoigner sur leur route quotidienne, je te rends grâce d’avoir besoin d’eux (donc de chacun de nous) pour faire connaître ta miséricorde.

mardi 16 avril 2019

Quitter leur territoire

Mc 5
14 Ceux qui les gardaient prirent la fuite, ils annoncèrent la nouvelle dans la ville et dans la campagne, et les gens vinrent voir ce qui s’était passé. 
15 Ils arrivent auprès de Jésus, ils voient le possédé assis, habillé, et revenu à la raison, lui qui avait eu la légion de démons, et ils furent saisis de crainte.
16 Ceux qui avaient vu tout cela leur racontèrent l’histoire du possédé et ce qui était arrivé aux porcs.
17 Alors ils se mirent à supplier Jésus de quitter leur territoire.

Viens Esprit Saint, préserve-nous de la peur qui fait faire les mauvais choix.

Jésus, qui ne recherche nullement la renommée, provoque cette fois le branle-bas. Regardons la scène : cela court dans tous les sens !

Il y a les gardiens qui s’enfuient comme si un autre malheur allait leur tomber dessus. Il faut surtout qu’ils racontent les faits avant qu’on ne puisse les leur reprocher. Ils répandent la nouvelle partout : à la ville et à la campagne.

Evidemment, un autre courant va se créer en sens inverse, ceux qui n’étaient pas sur les lieux et veulent savoir, voir… A part la perte des porcs, ils ne savent sans doute pas grand-chose, en tous cas rien à propos de l’homme au cœur de cette activité.

Quand ils arrivent, plus de porcs, mais un homme méconnaissable : il est calme (assis), habillé (ainsi certains y ont pensé) et surtout il a retrouvé tout son sens. Et cela leur fait peur !

Comment ? Pourquoi ? Ils interrogent les témoins qui ne se privent évidemment pas de raconter toute l’histoire.

Et surtout « Qui ? ». Cet homme, là, qui vient à peine de débarquer avec sa petite troupe ? S’il va plus avant dans le pays, que va-t-il encore inventer ? Seule solution : qu’il s’en aille !

Après les démons qui suppliaient Jésus, voilà que ce sont les villageois qui le supplient de reprendre la mer au plus vite.

Ainsi se termina donc la première démarche de Jésus en territoire non-juif…

Seigneur Dieu, donne-nous de te reconnaître quand tu es là, auprès de nous, pour nous soutenir et nous protéger. Que jamais nous ne souhaitions te voir t’éloigner ! 

lundi 15 avril 2019

Ils se noyaient


Mc 5
10 Et ils suppliaient Jésus avec insistance de ne pas les chasser en dehors du pays.
11 Or, il y avait là, du côté de la colline, un grand troupeau de porcs qui cherchait sa nourriture.
12 Alors, les esprits impurs supplièrent Jésus : « Envoie-nous vers ces porcs, et nous entrerons en eux. »
13 Il le leur permit. Ils sortirent alors de l’homme et entrèrent dans les porcs. Du haut de la falaise, le troupeau se précipita dans la mer : il y avait environ deux mille porcs, et ils se noyaient dans la mer.

Viens,  Esprit Saint, que ta parole nous accompagne dans toutes les circonstances obscures de nos vies.

Nous poursuivons cet étrange récit et le dialogue entre Jésus et les démons.

Les voilà donc qui, tous, prient (supplient) Jésus de ne pas les expulser du pays…  Nous connaissons les démons tentateurs, menaçants… mais avouons que des démons qui prient, c’est plus rare !
Ils supplient « avec insistance » précise Marc, c’est donc que Jésus n’a pas acquiescé directement ! Il reste silencieux, au point que ce sont les démons qui lui soufflent la solution… qu’il les envoie dans les porcs !

Il y a avait donc là un troupeau de deux milles bêtes. Bien sûr, nous sommes en pays païen, là où l’interdit de manger du porc n’a pas cours. Pour un juif, même s’en approcher rend impur. Où Jésus a-t-il donc emmené ses disciples ?!

Pour les juifs, il y a une connivence entre les démons et les porcs et Marc avance dans cette logique.

Finalement, Jésus leur permet d’entrer dans les porcs : ainsi ce sont les démons qui mettent leurs conditions à l’expulsion ? Ils sont incapables de s’exécuter eux-mêmes, ils comptent sur Jésus pour leur fournir une nouvelle demeure. Et Jésus le leur permet ! Il passe par leurs conditions… !

Mais la suite n’est pas celle prévue : les porcs courent se jeter dans la mer…

Marc – si avare de détails – nous dépeint ici le paysage : la mer et la colline, la falaise abrupte entre les deux…
Et nous de rester avec nos interrogations : qu’en est-il du possédé, et des éleveurs de porcs… ?

Seigneur Dieu, avec toi, ce n’est jamais le mal qui gagne ; même si sa puissance nous paraît immense, de toi vient toujours le salut. Nous te confions toute notre vie car tu es celui qui veilles sur nous, qui prends soin de nous. Béni sois-tu.

dimanche 14 avril 2019

Jésus, fils du Dieu Très-Haut

Mc 5
7 Il cria d’une voix forte : « Que me veux-tu, Jésus, fils du Dieu Très-Haut ? Je t’adjure par Dieu, ne me tourmente pas ! »
8 Jésus lui disait en effet : « Esprit impur, sors de cet homme ! »
9 Et il lui demandait : « Quel est ton nom ? »
L’homme lui dit : « Mon nom est Légion, car nous sommes beaucoup. »

Viens, Esprit Saint, viens nous révéler le nom de notre Dieu, viens nous faire reconnaître que Jésus est le Fils du Très-Haut.


Voici une rencontre où tout est étrange : que signifie cette rencontre entre Jésus et le démon ?
Il y a peu, sur le lac, après la tempête, les apôtres s’interrogeaient : « Qui est-il donc, celui-ci ? ». Et Jésus les a laissés sur leur interrogation…

Or, voilà un démon qui désigne directement Jésus par son nom : Que me veux-tu, Jésus ?
Ensuite, il décline son identité complète : « fils du Dieu Très-Haut ».

On ne sait pas trop qui entame le dialogue : est-ce le démon avec sa question ? Est-ce Jésus avec son ordre ? Marc brouille un peu les pistes et nous laisse avec l’impression d’une bizarre amorce de dialogue…

Mais Jésus poursuit la conversation… il demande au démon de décliner son nom, manifestant bien qui est ici le « maître ». C’est ainsi que nous apprenons que les démons sont nombreux, (donc puissants ?) et dorénavant le récit se poursuit au pluriel.


Seigneur Dieu, tu connais les démons qui nous habitent mais devant toi ils ne peuvent rien. Sois notre défenseur, donne-nous de ne pas nous laisser faire, de poser les bons choix à ton écoute.

samedi 13 avril 2019

A sa rencontre


Mc 5
1 Ils arrivèrent sur l’autre rive, de l’autre côté de la mer de Galilée, dans le pays des Géraséniens.
2 Comme Jésus sortait de la barque, aussitôt un homme possédé d’un esprit impur s’avança depuis les tombes à sa rencontre ;
3 il habitait dans les tombeaux et personne ne pouvait plus l’attacher, même avec une chaîne ;
4 en effet on l’avait souvent attaché avec des fers aux pieds et des chaînes, mais il avait rompu les chaînes, brisé les fers, et personne ne pouvait le maîtriser.
5 Sans arrêt, nuit et jour, il était parmi les tombeaux et sur les collines, à crier, et à se blesser avec des pierres.
6 Voyant Jésus de loin, il accourut, se prosterna devant lui. 

Viens Esprit Saint, que ta parole nous accompagne dans toutes nos rencontres.

A peine remis de la terreur éprouvée lors de la tempête, les apôtres approchent de la côté est de la mer de Galilée. C’est un pays qu’ils ne connaissent pas, c’est un autre monde : celui des païens.

Les voici donc arrivés à bon port, peut-être heureux cette fois de mettre le pied sur la terre ferme.

Mais ils n’ont pas le temps de sortir de la barque, qu’un évènement se produit : un démoniaque à l’aspect effrayant sort du cimetière (ce lieu des morts, ce lieu impur). Marc prend la peine de décrire en détails l’apparence de cet homme : il insiste surtout sur le fait qu’il est immaîtrisable. Il est « possédé » : son corps est devenu la demeure du démon : il s’attache à le blesser, ce corps n’est plus lui.

Mais, cette fois, il n’est pas menaçant : au contraire, il est aimanté par Jésus ; s’il accourt, c’est pour se prosterner devant lui, reconnaître donc qui il est.
Il  craint Jésus car il a pouvoir contre les démons. Le lecteur le sait aussi (3, 22 ss).
On pourrait s’attendre à ce qu’il s’enfuie loin de celui qui est plus puissant que lui. Au contraire, il accourt au-devant de lui, il le guettait et, en quelque sorte, c’est lui qui « l’accueille » sur cette terre étrangère.

Jésus peut se confronter au démon : nous voyons en quelque sorte le bien et le mal en face-face, dans la lutte permanente qui existe en notre monde.

Comme les apôtres sidérés sur le rivage, nous voyons parfois le mal « accourir » vers nous. Mais Jésus est de notre côté, il est avec nous, pour toujours.

Seigneur, c’est toi notre force ; nous ne pouvons rien contre les puissances du mal si tu ne nous accompagnes pas sur tous nos chemins tortueux. Reste avec nous, Seigneur, toi seul peux nous sauver.

jeudi 11 avril 2019

Qui donc est-il ?


Mc 4
39 Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer : « Silence, tais-toi ! »
Le vent tomba, et il se fit un grand calme.
40 Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? »
41 Saisis d’une grande crainte, ils se disaient entre eux : « Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »

Viens Esprit Saint, viens nous révéler qui est Jésus.

Il y a donc plusieurs barques prisent dans le cœur de la tempête. Et, dans l’une d’elle, Jésus dort sur un coussin… Les apôtres sont « perdus ». Pourtant, ils ont Jésus avec eux. Ils voient leur « maître », là, tout auprès d’eux. Alors, leur réflexe est de le réveiller et de lui poser une drôle de question. Car ils n’ont pas dit « sauve-nous ! » mais quelque chose comme « es-tu indifférent à ce que nous vivons ? » : « Cela ne te fait rien ? »

Si le hurlement du vent n’a pas réveillé Jésus, l’appel de ses apôtres y réussit.
Quand on crie vers lui, Jésus entend. Il entend même la vraie demande : « calme cette tempête ! »
Et c’est ce qu’il va s’empresser de faire : il parle au vent et à la mer, et il leur impose le silence.
Il est immédiatement obéi par les éléments naturels ; le calme qui s’ensuit est d’autant plus frappant que la tempête était déchaînée.

Ensuite seulement, dans le grand silence, Jésus pose une petite question : « Pourquoi cette peur ? » On imagine la tête des apôtres devant l’évidence de la réponse. Du coup, eux aussi répondent par le silence. Cela doit tourner dans leur petite tête… !

N’avez-vous pas encore (la) foi (en moi) ? Ne vous suffit-il pas de m’avoir avec vous ?
« Pourquoi êtes-vous si craintifs ? » - « Saisis d’une grande crainte » : décidément, être disciples de Jésus n’est pas de tout repos… à peine rassurés sur l’issue de la traversée, voilà qu’une autre « crainte » - celle que l’on ressent devant la grandeur de Dieu » - s’empare d’eux.

Ils n’osent plus s’adresser à leur maître, ils ne conçoivent pas de lui dire « qui es-tu ? ». Mais ils se posent entre eux la vraie question : « qui est-il ? ». Pourtant, seul Jésus a la réponse. Il va le leur révéler tout au long de sa vie.

Seigneur Jésus, dis-nous qui tu es… Augmente en nous la foi pour que – même au cœur de toutes les tempêtes – nous soyons sûrs de ta présence silencieuse à nos côtés. Tu « embarques » avec nous, tu veilles sur nous, tu nous apprends à mettre notre confiance en toi ; béni sois-tu.

mercredi 10 avril 2019

Cela ne te fait rien ?


Mc 4
35 Ce jour-là, le soir venu, il dit à ses disciples : « Passons sur l’autre rive. »
36 Quittant la foule, ils emmenèrent Jésus, comme il était, dans la barque, et d’autres barques l’accompagnaient.
37 Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà elle se remplissait.
38 Lui dormait sur le coussin à l’arrière. Les disciples le réveillent et lui disent : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? »

Viens Esprit Saint, viens nous apporter la parole qui permet d’affronter les tempêtes.

« Ce jour-là » : ce fut - si l’on suit la chronologie de Marc – toute une journée consacrée à l’enseignement (tout le chapitre 4) – que ce soit à la foule ou avec ses disciples les plus proches.

Quand le soir tombe, est-il précisé, Jésus a un nouveau projet. Il est depuis le matin au bord du lac, voire dans une barque pour mieux se faire entendre, et maintenant il propose la traversée. A noter que la foule est de nouveau mentionnée.

« Passons sur l’autre rive » : celle des païens, celle des étrangers. C’est le souhait qu’il exprime à ses disciples qui – « aussitôt » - l’emmènent dans la barque vers le large.
« Comme il était » : étonnante précision… que vise-t-elle ? Montrer leur hâte de quitter la foule ? Ou d’obéir à Jésus qui veut aller ailleurs ? Marquer sa disponibilité à l’instant présent ?

Pour ce qui est d’être seuls, c’est très relatif puisque d’autres barques lui font cortège, expression de l’assiduité de ceux qui l’écoutent à rester proches de Jésus, leur désir de le suivre … sur terre ou sur mer…

C’est donc le soir, au milieu du lac, pas difficile sans doute de prévoir la possibilité que le vent se lève soudainement. Et voici qu’ils se trouvent au cœur d’une tempête, violente, avec l’eau qui passe le platbord à tout instant et remplit la barque (toutes les barques).

Tous nous avons imaginé cette scène où Jésus dort ! Cela ne lui arrive pas si souvent… Et le contraste est souligné, entre ce dormeur bien installé sur son coussin, et la panique des apôtres : « nous sommes perdus ».

Au point qu’ils ne peuvent le supporter et réveillent le dormeur avec cette question surprenante : « Cela ne te fait rien ? ». On se serait attendu à un appel au-secours, pas à une simple question sur les sentiments de Jésus…

N’aurions-nous pas souvent envie nous aussi de « réveiller » notre Dieu quand il nous semble loin, absent, indifférent à ce que nous vivons. N’aurions-nous pas envie de lui crier « Cela ne te fait rien ? »

Seigneur Dieu, nous voulons nous aussi embarquer avec toi. Donne-nous de croire que tu restes avec nous lorsque notre barque traverse la tempête. Accorde-nous de crier vers toi car nous savons que tu as un cœur de père et que tu es touché par toutes nos situations de détresses.

mardi 9 avril 2019

Jésus annonçait la parole


Mc 4
33 Par de nombreuses paraboles semblables, Jésus leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre.
34 Il ne leur disait rien sans parabole, mais il expliquait tout à ses disciples en particulier.

Viens, Esprit Saint, viens nous expliquer la Parole !

Deux versets qui sollicitent notre compréhension car ils sont peut-être plus compliqués qu’ils nous paraissent.

Que Jésus utilise le langage parabolique, rien de bien surprenant : cette façon de parler était trop courante pour ses contemporains pour que l’on puisse s’en étonner. Mais c’est un conteur assez inattendu : soit il reprend des paraboles d’origine égyptienne ou assyrienne, et en modifie juste ce qu’il faut au service de son enseignement, soit il improvise une histoire qui répond mieux que toute démonstration à la question ou la situation présente.

Mais, si le langage parabolique est une façon de parler, il est aussi une façon d’écouter. 
Ainsi, l’histoire appartient alors à l’auditeur qui peut la recevoir, y répondre comme il l’entend dans le concret de sa vie.

Seul le langage parabolique, symbolique, peut éclairer cette notion de Royaume sans l’enfermer, sans nous enfermer : c’est par de multiples touches successives que se dessine ce qu’est le Royaume.

Mais le verset 33 met une réserve, une restriction : « dans la mesure où ». Ainsi chacun « entend » bien à sa façon, selon la mesure évoquée précédemment. (v. 24 : « Faites attention à ce que vous entendez ! La mesure que vous utilisez…). Il faudrait pouvoir relire toutes les paraboles à la lumière les unes des autres.

Etrange pour nous que certains soient enseignés en paraboles qu’ils ne comprennent pas ; mais étrange aussi que les disciples aient besoin « d’explications » sur ces paraboles qui précisément ont vocation d’être un langage « ouvert » et confié à l’intelligence de chacun.

Jésus, qui « connaît le cœur de l’homme », sait ce qu’il faut pour chacun, selon la pureté de son désir « d’entendre », de le suivre, de mettre en pratique son enseignement.

Seigneur, viens en aide à chacun, viens ouvrir nos cœurs à ta parole afin qu’elle puisse vivre en nous. Tu vois notre faiblesse, tu vois nos bonnes intentions ; béni sois-tu d’être proche de chacun, de nous conduire toi-même sur tes chemins.

lundi 8 avril 2019

Elle grandit


Mc 4
30 Il disait encore : « À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ? Par quelle parabole pouvons-nous le représenter ?
31 Il est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences.
32 Mais quand on l’a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. »

Viens, Esprit Saint, donne-nous de méditer cette parabole à ta lumière afin que nous puissions accueillir ce que Jésus veut nous révéler.

Jésus s’interroge lui-même, il interroge ses apôtres… et semble chercher comment traduire un tant soit peu cette réalité mystérieuse du Royaume.
Il se laisse inspirer par ce qui l’entoure, par la nature et sa formidable capacité de vie et de fécondité.
Il choisit donc de comparer le Royaume à la plus petite des semences… ! Sans doute ne l’aurions-nous pas imaginée nous-mêmes, cette comparaison-là.

Oh, ils la connaissent bien, cette plante si commune, ils en font la moutarde, familière de leurs tables.
Mais ils n'avaient jamais vraiment regardé ce grain de sénevé : il est si petit !
Et surtout, ils n'avaient jamais pensé que la plus petite graine donnait la plus grande des plantes du potager.

Et puis, il y met les oiseaux… qui viennent y faire leur nid (y demeurer) ; et au-dessus de tout nid, il y a le chant.

Car le Royaume des cieux, c’est ce rêve d'amour, ce lieu où chacun aura sa place, où le bonheur chantera.
Le Royaume des cieux, comme un grain de sénevé, déjà là aujourd'hui, mais enfoui, presque invisible, et, riche, en germe, de tout l'amour à venir.

Seigneur, je te rends grâce pour cette merveille qu’est le Royaume que tu nous proposes.
Je te rends grâce de nous y appeler pour participer à ton œuvre, pour collaborer à façonner le Royaume, là où nous sommes, dans l’espérance de ce que tu fais advenir.

dimanche 7 avril 2019

Il ne sait comment

Mc 4
26 Il disait : « Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence :
27 nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment.
28 D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, enfin du blé plein l’épi.
29 Et dès que le blé est mûr, il y met la faucille, puisque le temps de la moisson est arrivé. »

Viens Esprit Saint, viens faire croître la semence de la parole dans le secret des cœurs.

Revoilà un semeur… nous n’avons pas laissé bien longtemps ce fil rouge si évocateur du grain et de sa croissance.

«  Il disait ». C’est au moins la 4e fois que Marc entame un paragraphe par ces mots, et l’on peut donc supposer que Jésus est toujours entouré des disciples et apôtres et qu’il poursuit son enseignement en parabole. Mais c’est, me semble-t-il, la première fois qu’il explicite ce dont il parle : « le règne de Dieu » !

Celui-ci sera dépeint par petites touches, qui éclaireront pour nous quelques facettes de ce grand mystère qu’est le « Royaume », celui d’aujourd’hui et celui de demain.

Jésus nous dit : « Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui… ». 
Jésus ne nous définit donc pas le Royaume, il ne le décrit pas statiquement. Il le montre « en action ». C’est par ce qu’il fait, ce qu’il devient, que nous est proposée cette approche.
Il y a le Règne de Dieu, et il y a un homme.
Que fait cet homme ? Il jette la semence « en terre », comme si cette fois nous étions en présence de la « bonne terre ». Puis, il se retire. Il ne touche plus à la semence, il ne va pas voir à tout bout de champ si cela pousse, il ne se pose même pas de question sur le pourquoi ou le comment…
Il fait confiance à la terre qui travaille – d’elle-même, insiste Marc - : elle produit la tige, l’épi, le grain…

N’avons-nous pas un peu l’impression d’être reportés à la Création, à toute création, quand Dieu « se retire » dans la confiance faite à ses créatures ?

Et le temps viendra, le moment de la moisson, où le blé mur donnera nourriture, et nouvelles semences… Ainsi toute croissance nous échappe, mais toute vie vient du don.

Tel est le Royaume, entre secret et dévoilement, entre germination cachée et fructification.

Béni sois-tu, Seigneur, pour cette promesse de croissance du Royaume qui nous fait vivre d’espérance, même et surtout quand nous ne voyons pas les fruits.


samedi 6 avril 2019

Faites attention


Mc 4
24 Il leur disait encore : « Faites attention à ce que vous entendez ! La mesure que vous utilisez sera utilisée aussi pour vous, et il vous sera donné encore plus.
25 Car celui qui a, on lui donnera ; celui qui n’a pas, on lui enlèvera même ce qu’il a. »

Viens, Esprit Saint, viens nous apprendre à écouter

Jésus enfonce le clou : le voici qui revient, encore et encore, sur l’écoute.

Faire attention ! Selon les traductions, on peut comprendre :
-          faire attention à ce qu’on entend, comme le prône la traduction liturgique ;
-          ou faire attention à la manière dont on écoute ; porter attention sur l’objet et/ou sur la manière, car c’est bien celle-ci qui fera la qualité de notre écoute.
Prêter attention à la façon dont nous écoutons… tout un programme… mais qui nous permettra de ne pas passer à côté de la parole qui nous est destinée.

Tout un programme à appliquer aussi dans nos rencontres quotidiennes.

Puis revoici aussi le boisseau, ou tout autre mesure, qui nous entraîne dans une nouvelle direction. Il s’agit maintenant de donner… sans compter (à l’image de notre Dieu). 
Et, si nous « mesurons » largement, il nous sera aussi donné largement, au-delà même de la mesure utilisée…

Puis vient ce verset 25 qui me semble si difficile à comprendre. 
D’abord parce que sa formule même est hermétique. Car de quoi parle-t-on finalement ? 
Celui qui à .. quoi ? 
Et que lui donnera-t-on ? 
Et celui qui n’a pas (quoi ?), comment pourrait-on le lui enlever ce qu’il n’a pas ? 
Et qui est ce « on » ?
Voilà donc une énigme bien difficile à comprendre… même en ouvrant grand les oreilles !

Dans la parabole des talents, il est fait référence à cette formule et elle s’y concrétise davantage. Un serviteur se voit retiré son unique talent, mais on sait comment celui-ci considère son maître. 
Là, on comprend que tout se joue sur la confiance réciproque entre maître et serviteurs.

Alors, pourrait-on lire ?...
« Celui qui a »… le cœur accueillant, la conscience de sa pauvreté, le désir de vivre selon la volonté de son Dieu, le souci de porter du fruit… A chacun de lire à sa manière…
Celui qui a le cœur ouvert pourra accueillir la parole, il aura l’oreille attentive.
Jésus insiste tant et plus sur cette qualité d’écoute indispensable à qui veut avancer sur le chemin à la rencontre de son Dieu.

Seigneur, fais-nous la grâce d’une oreille attentive et d’un cœur accueillant !