jeudi 27 juillet 2023

Liturgie de la Parole, 16e jeudi TO

 Matt 13, 10-17

(Danièle)

Introduction

Dans le livre de l'Exode, les fils d'Israël, sortis d’Égypte, arrivent dans le désert du Sinaï.

Dieu dit à Moïse qu'il descendra sur la montagne du Sinaï, il parlera à Moïse de façon à ce que le peuple l'entende et mette sa foi en Moïse.

Et dans l’Évangile de Matthieu, les disciples posent une question à Jésus « Pourquoi leur parles-tu en paraboles »  ? Jésus leur répond : «  A vous, il vous est donné de connaître les mystères du Royaume » pour les autres, il cite la prophétie d'Isaïe « Vous aurez beau écouter, vous ne comprendrez pas. Vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas »...

Les apôtres ont posé une question. Jésus nous parle, soyons à l'écoute, mais avant, entrons dans cette célébration en chantant les psaumes.

 Après l’Évangile

De quel côté sommes-nous ? Du côté des disciples, ou bien du côté de « ceux-là » ? Sans doute des deux côtés. Parfois, nous regardons sans voir, nous écoutons sans entendre, si quelqu'un nous parle, il arrive que nous pensions à autre chose. Pendant une homélie un peu longue, on « zappe ». Avec Jésus, il s'agit de tout entendre. Il nous parle aujourd'hui, l'avons-nous écouté ? Avec lui, on ne peut pas écouter à moitié « plus nous écoutons, plus nous grandissons dans la foi. Dans un tableau, on voit une famille qui écoute la Bible. Tous semblent écouter mais tous ne sont pas attentifs ». (1)

Il y a tellement de causes de distraction, alors, on entend qu'à moitié.

 Nous est-il donné de connaître les mystères du Royaume et quels sont ces mystères ? Nous connaissons Jésus personnellement, nous savons qu'il est mort pour nous sur la croix et nous donner la Vie, nous savons dès lors que nous sommes aimé(e)s, Dieu veut que tout le monde soit sauvé, c'est le grand mystère du royaume.

Jésus est un bon professeur, il parle en paraboles pour ceux qui risquent de ne pas comprendre. Voilà encore une preuve de son désir de sauver tout le monde, il n'exclue personne, même ceux qui n'ont pas compris et qui n'ont pas encore la foi.

Jésus est prêt à être mal compris, mais il parle en paraboles pour que son enseignement prenne racine dans la vie de ceux qui l'écoutent parce qu'« il veut que ses auditeurs reçoivent la parole dans leur cœur et fassent les rapprochements nécessaires qui rendraient son message significatif »(2)

Les paraboles nous permettent de trouver le sens profond de ce qu'il veut nous dire.

 Sommes-nous aveugles et sourds ou bien heureux sommes-nous parce que nos yeux voient et nos oreilles entendent ? Ce que nous dit Jésus dans l’Évangile, nous le vivons chaque jour de nos vies. Nous sommes heureuses parce que comme les disciples, nous sommes témoins de sa présence, contrairement à beaucoup de prophètes qui ont désiré voir ce que nous voyons et entendre ce que nous entendons dit Jésus...

« Plus nous écoutons, plus nous sommes attentives, plus nous recevons ». (1)

 (1) Christian Art

(2) Moment sacré

 

Invitation au Notre Père

Dieu nous écoute toujours.

Avec les paroles apprises par Jésus, adressons  lui notre prière.

 Prière finale

Seigneur, nous te rendons grâce, tu nous offres l'immense don de ton amour.

Merci parce que tu nous accueilles dans ton royaume.

Aide-nous à entendre afin que nous ayons encore plus conscience de ta présence.

Tu nous fais confiance. Ouvre notre cœur à ton amour, à ta joie et ta paix afin que nous soyons capables d'entendre et de voir les signes que tu nous adresses.

Nous te le demandons par Jésus Christ notre Seigneur qui vit et règne avec toi pour les siècles des siècles.

mercredi 26 juillet 2023

Liturgie de la Parole, 16e mercredi TO

 (Isabelle Halleux)

 Introduction

 Aujourd’hui, nous faisons mémoire de Joachim et Anne, les parents de Marie, grand-parents de Jésus. On n’en dit rien dans les évangiles, sinon dans le protévangile de Jacques. L’histoire est belle, comme l’icône qui les représente. C’est l’histoire d’amour d’un couple discret qui a su « accueillir et éduquer Marie et l'éveiller dans la grâce toute spéciale qui était la sienne »[1]

 Dans les lectures du jour, il sera question de pain et de fruits : le pain du ciel et les fruits de la Parole.

 Qui ne se souvient pas de la manne au désert qui accompagne les cailles rôties pour sauver les hébreux sortis d'Egypte (Ex 16, 1-15) ?

 Et qui ne connaît pas la parabole du semeur (Mt 13, 1-9) ? La semence tombe au bord du chemin, sur la route, dans les ronces, dans la bonne terre... La semence, c'est la parole de Dieu. Le semeur, c’est Jésus. Le sol peut être stérile, hostile, trop sec, trop humide ou simplement fertile; le sol, c'est nous. De notre réceptivité la Parole fleurira...

 Comment Jésus présenterait-il sa parabole aujourd'hui à notre monde qui bétonne les routes, qui impose des zones tampon en bordure des champs pour protéger des pesticides les organismes aquatiques des fossés, qui trie et modifie les semences et qui rend les fruits stériles, quand les semeurs sont des machines agricoles bien réglées, ou quand on récuse des accords de transport céréaliers ? Ce qui pourrait être un drame écologique, environnemental, politique, humain, donne pourtant le fruit et le pain que nous mangeons tous les jours... Qu’en est-il de ta Parole, Seigneur ?

 Entrons en prière en chantant les psaumes.

 Méditation

Je vais vous livrer sur 3 petites pistes de réflexion qui m’ont habitée en préparant ce commentaire de l’évangile (Mt 13, 1-9). Je méditerai encore parce que je pense que je suis loin d’avoir épuisé le sujet !

Première piste : j’ai lu un commentaire de Saint Jean Chrysostome sur la parabole du semeur qui m‘a fait réfléchir au fait que si un professionnel adroit sème en dehors du terrain fertile, ce n’est peut-être ni anodin, ni par hasard… Un semeur prendrait-il le risque de perdre la semence sur un terrain non fertile ? Si oui, peut-être ne prend-il que le risque que cela germe, que cela donne du fruit… Alors, Jésus-Semeur : Inconscience ? Audace ? ou Confiance ?

Deuxième réflexion : Dimanche, en sortant de la messe à la cathédrale de Soissons, mon regard a été attiré par le « jardin des haricots » juste à côté de la cathédrale. Un petit jardin avec des perches et des haricots grimpants de 3 mètres de haut, et un écriteau explicatif : « En pleine guerre de cent ans (on est au XIV-XVe siècle), les Soissonnais doivent quitter la ville en raison d’une épidémie de peste. Dans leur fuite, quelques sacs mal fermés laissent échapper des graines le long des routes. A leur retour, ils découvrent un champ couvert de fèves permettant de nourrir toute la population affamée. » Des hommes en détresse, des semeurs qui s’ignorent, des grains qu’on croyait perdus, des grains qui germent au bord du chemin, des fruits au centuple, une population sauvée. Manne du ciel ? Hasard ? Ou Providence ?

Ma troisième réflexion date d’hier matin. Nous participions en famille aux funérailles de la fille d’amis, emportée dans la trentaine par un cancer fulgurant. Elle était une jeune femme intelligente, forte, passionnée, une amie et une professionnelle appréciée, décrite comme une militante acharnée d’un « mieux vivre ensemble ».  Sa maman, mon amie, est venue s’excuser auprès de nous pour la forme peut-être un peu choquante, en vide d’espérance, de cette cérémonie qui était du genre de laïc pur et dur. Et sa fille cadette, ma filleule, m’a remerciée d’avoir tracé discrètement une petite croix avec mon pouce sur le cercueil lors du dernier hommage. Où sont les chemins stériles ? Où sont les terres fertiles ? Qui sème quoi ?

Si on ne sème que dans les champs de bonne terre bien grasse et bien labourée, en dosant savamment la quantité de semence, avec les bons gestes, on peut récolter au centuple. ça, c’est sûr ! Sans surprise. Sauf calamité.

Je vous disais que je n’ai pas épuisé le sujet pour la méditation, et mes questions ce midi sont : Suis-je du genre semeur prévisible dans la bonne terre ? Ou bien est-ce que j’ose être de ceux, de celles qui prennent le risque de « perdre la semence » sur le chemin et de voir jaillir le fruit là où on ne l’attend pas ? Que voient mes yeux ? Qu’entendent mes oreilles ?

 Prière finale

Seigneur notre Dieu, bouscule-nous, affermis-nous, envois-nous pour que nous soyons, comme ton fils, des semeurs d’évangile et d’Amour à tout vent. Nous te le demandons, par Jésus, qui règne avec toi et le Saint Esprit, pour les siècles des siècles. Amen.



[1] https://nominis.cef.fr

mardi 25 juillet 2023

Liturgie de la Parole, 16e mardi TO

 (soeur Marie-Thérèse)

 Introduction

Aujourd’hui, l’Église nous invite à fêter Saint Jacques. Avez-vous remarqué ? Le jour de la fête de Saint Jacques, nous n’allons pas écouter l’épître de Saint Jacques ! Pourquoi ? En effet, selon l’Écriture Sainte, il existe 3 Jacques. Celui qui nous fêtons aujourd’hui est l’un des douze apôtres, le frère de Saint Jean, l’un et l’autre fils de Zébédée, compagnons de travail de Pierre et d’André, et ce n’est pas lui qui a écrit cette épître qui porte le nom de Saint Jacques. Peu importe, avec ces Saints Jacques, louons ensemble Notre Dieu par le chant des psaumes.

 Commentaire

Pour le moment, je suis passionnée de Saint Paul, je voudrais alors vous partager mes petites réflexions sur Paul à travers le passage de ce jour. Les Corinthiens ont fait beaucoup de peine à Paul, certains d’entre eux se mettent à s’opposer à lui et à son ministère. C’est pourquoi Paul a écrit cette 2e épître « pour défendre son apostolat vis-à-vis de ses adversaires et pour affirmer sa dépendance exclusive du Christ »[1]. En tant que vrai disciple du Christ, Paul n’a pas gardé jalousement son titre de fondateur, au contraire, il se met au rang de serviteur pour le salut des Corinthiens. « Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur ; et celui qui veut être parmi vous le premier sera votre esclave. Ainsi, le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude » (Mt 20, 26-28). Une série des mots en opposition montre bien la peine qu’il se donne pour son ministère, et son courage, sa persévérance, sa confiance dans le Seigneur, dans les situations difficiles. Il dit : « En toute circonstance, nous sommes dans la détresse, mais sans être angoissés ; nous sommes déconcertés, mais non désemparés ; nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés ; terrassés, mais non pas anéantis » (2Co 4, 8-9). Il a conscience de la grandeur et la fragilité de son ministère : « Nous portons un trésor comme dans des vases d’argile » (2Co 4, 7). Il n’est qu’un instrument de Dieu pour accomplir les œuvres du Seigneur. Et nous, pourrons-nous devenir un instrument de Dieu, collaborer avec Lui, nous mettre au service de nos frères et sœurs ?

Puisque c’est la fête de Saint Jacques, je dirai également un petit mot sur Saint Jacques. Nous ne savons pas pour quel motif sa maman a posé une telle question à Jésus, l’évangile ne nous le raconte pas. Est-ce que Jésus a refusé sa demande ? Ce n’est pas clair. « Jésus leur dit : ‘Ma coupe, vous la boirez ; quant à siéger à ma droite et à ma gauche, ce n’est pas à moi de l’accorder ; il y a ceux pour qui cela est préparé par mon père’ » (Mt 20, 23). Effectivement, à la suite d’une persécution à Jérusalem, Jacques fut tué dans un endroit inconnu de Palestine. C’est ainsi que Jacques a bu à la même coupe que son Maître ; il a donné sa vie en rançon pour la multitude.

Notre Père

L’Écriture dit : « J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé ». Nous qui avons le même esprit de foi, nous croyons, c’est pourquoi nous prions ensemble la prière que Jésus nous a donnée.

Oraison

Seigneur Jésus, tu as dit que « celui qui veut devenir grand […] sera serviteur ». Nous sommes tes simples vases d’argile, accorde-nous la force, la sagesse et l’humilité dans notre mission quotidienne, qui est le service des autres.  Afin que ta grâce puisse se répandre sur le plus grand nombre, et pour ta plus grande gloire. Toi qui vis et règnes pour les siècles des siècles.



[1] TOB, Introduction du Deuxième épître aux corinthiens. P521

jeudi 20 juillet 2023

Liturgie de la Parole, 15e jeudi TO

(Danièle)

Introduction

Dans la lecture du livre de l'Exode, Moïse, auprès du buisson ardent demande son nom à Dieu. Il a pour mission de faire sortir le peuple d’Égypte. Mon nom est « je suis » dit Dieu. Il frappera l’Égypte de toutes sortes de prodiges pour forcer le roi à laisser partir les Hébreux avec Moïse.

Aujourd'hui, l’Évangile de Matthieu est très court. Jésus nous invite à partager son joug, facile à porter pour trouver le repos de l'âme. Cet Évangile nous l'avons déjà entendu il y a dix jours, et Fernand nous en a donné un beau commentaire, une phrase au hasard

« cela soulage de partager le fardeau... l'invitation est toujours actuelle» ...

Mais, avant d'entendre la Parole, rendons grâce à notre Dieu, qui est doux et humble de cœur, en chantant les psaumes.

 

Après l’Évangile

« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau ». Jésus s'adresse aux Romains sous l'emprise de Rome et aux Juifs qui portent un lourd fardeau, toutes les contraintes, les interdits, l'obligation d'obéir aux lois religieuses mises en place par les pharisiens. Mais, Jésus ne suggère pas que nous vivions sans joug...(1) « Il ne prend pas la croix à notre place, il la porte avec nous » disait Fernand dimanche.

« Venez à moi » Jésus s'adresse aussi à tous ceux et toutes celles qui peinent, qui ont des soucis, donc à nous toutes et tous. Il nous invitent tel(le)s que nous sommes.

« Je vous procurerai le repos, prenez sur vous mon joug », cette phrase paraît contradictoire, comment se reposer ? Jésus nous invite t-il à porter un fardeau de plus ? Quel est donc ce joug qui fatigue et qui repose ? (1)

Qu'est-ce qu'un joug ? Si on s'en tient à l'expression « le bât blesse » c'est plutôt un engin qui fait souffrir, mais, si on réfléchit à la nécessité d'un joug pour être relié(e)s, uni(e)s à quelqu'un qui partage avec nous le poids du fardeau, l'utilité de ce joug devient évidente. Dieu nous aime sans conditions, Jésus est venu pour nous guérir et non pour nous faire souffrir.

« Devenez mes disciples »  il nous offre son aide, sa loi est uniquement une loi d'amour.

Depuis que j'ai redécouvert cet Évangile il y a quelques jours, j'imagine Jésus me disant ces mots : « viens à moi, je suis doux et humble de cœur » cette phrase me détend, elle me poursuit de manière bienfaisante. N'est-ce pas une invitation « sois douce et humble de cœur » comme moi ? « Heureux les doux, heureux les humbles » a t-il dit dans le sermon sur la montagne...« Je suis doux » dit-il aujourd'hui. Quel contraste avec la vie mouvementée qui nous entoure, courir, se dépêcher, avoir l'impression de toujours manquer de temps « nos années s'évanouissent dans un souffle » dit le psaume . Il y a aussi  les mauvaises nouvelles des infos. En opposition à ce déferlement de violences qu'elles soient verbales ou physiques... « je suis doux, viens à moi » la douceur de Dieu m'inspire le calme, la sérénité, une respiration. J'entends l'invitation de Jésus à mettre mes soucis à ses pieds. J'accepte cette invitation en prenant conscience de mon besoin de trouver du repos. (1) C'est rafraîchissant de penser que Dieu qui est amour nous écoute toujours, il est à nos côtés.

Viens à moi et repose-toi... Voilà un joug bien léger que Jésus propose, ce n'est pas une obligation, un fardeau  ce n'est pas une loi qu'il propose, mais c'est quelqu'un, lui-même, quelqu'un à aimer, un lien d'amour à faire grandir avec lui... Il y a trois verbes à l'impératif : Venez, prenez et devenez. Si nous entendons ces verbes comme des ordres, comme une volonté de Dieu « tu dois faire ça », ce n'est pas une bonne nouvelle. Mais si nous les entendons comme un appel à vivre, comme une demande d'amitié, comme une prière que Dieu nous fait, alors, nous accédons à une relation de liberté, et ça, c'est une bonne nouvelle. (2)

Venez à moi ! Je suis doux, vous trouverez le repos pour votre âme !


Invitation au Notre Père

vendredi 7 juillet 2023

Liturgie de la Parole, 13e vendredi TO

 (Isabelle Halleux)

 Introduction

Bonjour à toutes et à tous.

Nous sommes le 7e jour du 7e mois et, au Japon, c’est la fête de Tanabata : la fête des étoiles et de la légendaire histoire d’amour entre Orihime et Hikoboshi (les Roméo et Juliette nippons). La voie lactée sépare les deux amants, assimilés aux étoiles Véga (Lyre) et Altaïr (Aigle), mais leur permet de se rencontrer une fois l’an le 7e jour du 7e mois. On décore des arbres de bambous avec des petits papiers sur lesquels on écrit ses voeux. Orihime et Hikoboshi feront qu’ils deviennent réalité… Jetez un coup d’œil en arc du Nord au Sud cette nuit – il fera beau - avant minuit sinon la lune vous éblouira, ou écrivez un petit papier avec vos voeux… qui sait ?

Pour nous tourner autrement vers le ciel, ce midi, deux lectures sont portées à notre attention:

Du livre de la Genèse (Gn 23 ; 24) : le mariage d’Isaac et Rebecca. Un peu particulier à première vue : un mariage arrangé, avec une femme du pays d’origine et pas une locale (une païenne) qui le consolera de la mort de sa mère. Mais le sens est à chercher ailleurs : Rebecca accepte de suivre le serviteur envoyé, sans tarder, pour aller « vers son maître ».

L’évangile du jour (Mt 9, 9-13) nous parle d’une autre mise en route à la suite d’une invitation : celle de Matthieu que Jésus appelle à le suivre.

Nous sommes donc dans une invitation répétée à suivre notre Dieu pas seulement physiquement, mais au plus profond de nous-mêmes.

Entrons en prière en chantant les psaumes.

 

Méditation

Je voudrais relever 2 versets de l’évangile (les versets 9 et 13) et les porter à votre méditation aujourd’hui.

Au verset 13 (v.13a), Jésus cite la phrase du prophète Osée (Os 6,6) : « Je veux la miséricorde, non le sacrifice ». L’étymologie latine du mot miséricorde contient en elle la signification de cette volonté du Seigneur : Donner, offrir son cœur à l’autre qui émeut, qui touche. Un acte d’amour vrai. Pas besoin du tralala qui est autour.

Au verset 9 (v.9a), tout début de notre texte : « Jésus vit, en passant, un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de collecteur d’impôt. Il lui dit : Suis-moi. » S’il y a bien quelque chose qui est caractéristique de notre Dieu, c’est cela ! Jésus met lui-même en œuvre cette parole d’Osée sur la miséricorde. Jésus est miséricordieux. Il veut la miséricorde. Il la donne. Il pose son regard sur Matthieu et ne s’arrête pas au fait qu’il soit collecteur d’impôt – un bien vilain métier. Il voit en lui tout le potentiel qu’il porte et l’invite le suivre. Avec ce qu’il est. Sans condition. « Suis-moi ».

 « L’homme se leva et le suivit. » (v 9b). Matthieu se laisse interpeller. Il suit Jésus et s’installe à sa table, avec des disciples, et des pécheurs de tout style, des publicains, et même des pharisiens, derrière, qui critiquent. Matthieu prend-il le risque de se tourner vers l’autre, vers le tout autre. Eh bien, oui ! Bien lui en prît !

Cet évangile nous redit que Dieu désire tout simplement rencontrer des personnes bienveillantes à l’égard les unes des autres, des personnes ouvertes à la rencontre avec Dieu et/ou avec leurs semblables et non pas des croyants enfermés dans leurs rites et leurs habitudes.

La conclusion ? Retour au verset 13 : v. 13b : Jésus « n’est pas venu appeler les justes mais les pécheurs ». Nous sommes appelés à le suivre. L’Église n’est pas un club pour les gens bien-portants mais pour « les malades » ! N’en sommes-nous pas convaincu.es ?

 

Prière finale

Seigneur, tu nous invites à te suivre, qui que nous soyons, quoi que nous soyons. Que ta miséricorde transforme nos cœurs et nos vies, pour nous puissions vivre et rayonner ton amour. Nous te le demandons par Jésus, ton Fils, qui règne avec toi et le Saint Esprit pour les siècles des siècles, Amen.

jeudi 6 juillet 2023

Liturgie de la Parole, 13e jeudi TO

 (Danièle)

  Introduction

Nous fêtons aujourd'hui sainte Maria Goretti. Une fillette italienne, issue d'une famille pauvre, orpheline de son père, elle doit s'occuper du ménage et de sa petite sœur pendant que sa maman et son frère doivent travailler dans les champs. A onze ans, alors qu'elle est seule à la maison, un jeune homme de vingt ans lui fait des avances qu'elle refuse. Le jeune homme vexé la tue de quatorze coups de couteau. Avant de mourir elle pardonne à son agresseur. Elle sera canonisée par le pape pie XII qui la déclare sainte martyre, en 1950.

En ce qui concerne les lectures d'aujourd'hui, dans le livre de la Genèse c'est Dieu qui demande à Abraham de sacrifier son fils unique. Et dans l’Évangile de Matthieu, on redécouvre la guérison du paralytique.

Par le chant des psaumes, rendons grâce à Dieu !

 

 Après l’Évangile

 Cette lecture de la Genèse raconte comment Dieu met Abraham à l'épreuve.

Ce texte paraît un peu choquant. Comment Dieu qui a donné un fils à Abraham alors qu'il avait cent ans, et qui lui a promis que c'est par ce fils Isaac qu'une descendance porterait son nom, comment maintenant peut-il demander à un père de sacrifier son fils ? A première vue, surtout pour les noms croyants, ce n'est pas un bon Dieu...

Abraham devait se demander comment Dieu allait lui donner cette descendance promise si il sacrifiait son fils unique. Il a dû choisir, ne pas obéir ou bien obéir à Dieu en sacrifiant ce qu'il a de plus cher mais il ne doute pas un seul instant de l'amour de Dieu. On ne parle pas de Sarah, la maman, vit-elle encore ? Si oui, Abraham n'a heureusement pas dû lui dire ce qu'il allait faire...

En relisant ce sacrifice d'Abraham, une phrase me frappe quand Isaac demande « où est l'agneau pour l'holocauste » ? Abraham lui répond « Dieu saura bien trouver l'agneau ». On peut penser qu'Abraham ne voulait pas révéler à son fils que ce serait lui-même l'agneau mais maintenant, je crois qu'en plus, au fond de lui-même, sa grande confiance en Dieu lui laissait peut-être espérer un retournement de situation. Et Isaac ? On ne dit pas ce qu'il pense quand il a compris qu'il était l'agneau. Pour se laisser lier et mettre ainsi sur l'autel, il a, lui aussi, fait preuve d'une foi profonde en Dieu mais aussi d'une grande obéissance à son père. Et puis il y a un heureux dénouement, Dieu arrête le geste d'Abraham - un bélier servira pour le sacrifice – et Dieu promet à Abraham de le combler de bénédictions et de rendre sa descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel ou que le sable au bord de la mer.

Ensuite, Abraham rejoint ses serviteurs puis il se met en route.

Quel est le lien avec la guérison du paralytique ? Dans les deux lectures, c'est la Parole de Dieu qui remet en route mais aussi la grande foi d'Abraham, sa confiance en Dieu qu'on retrouve  dans l’Évangile de Matthieu.

« On » présente un paralytique à Jésus. Contrairement aux autres évangélistes, il n'y a pas de toit qu'on ouvre, pas de foule pour empêcher de venir à sa rencontre. Jésus est chez lui, dans sa ville de Capharnaüm et il agit en maître qui donne la Vie, d'abord il pardonne puis ensuite il guérit. Le « On » ne précise pas qui ni combien ils sont mais en tout cas, ils ont la foi en Jésus.

 Notre mission en Église c'est peut-être aussi présenter - dans la foi, à Jésus les paralysés de la vie, tou(te)s ceux et celles qui ne peuvent plus avancer. Nous aussi pouvons être paralysé(e)s, bloqué(e)s par des doutes, des colères ou des pardons difficiles à donner. La prière les un(e)s pour les autres nous portent aussi devant le Seigneur qui nous relève et nous remet en route.

 

Invitation au Notre Père

 Avec les paroles apprises par Jésus, adressons notre prière à notre Père

 Prière finale

mercredi 5 juillet 2023

Liturgie de la Parole, 13e mercredi TO

 (sœur Marie-Christine)

 Introduction

En ce 13ème mercredi la liturgie nous présente quatre exclus : Agar et Ismaël, les deux démoniaques Gadaréniens. À chacun le Seigneur va ouvrir un nouveau chemin de vie.

Mais prenons d’abord le temps de nous abreuver au puits des Écritures en chantant la fin du Psaume 118.

 Méditation

Deux exclus, Agar et Ismaël. Rejetés à cause de la jalousie de Sara et de la faiblesse d’Abraham. La Genèse nous montre Abraham et Sara bien humains : jalousie, exclusivisme, faiblesse ! Pour Abraham la fête du sevrage d’Isaac s’est changée en deuil. Et je le devine le cœur déchiré en renvoyant dans le désert Agar et Ismaël. Agar part et erre : elle n’a plus de chez elle, elle n’a pas de chemin. L’eau épuisée, elle abandonne l’enfant à l’ombre d’un buisson et s’éloigne pour ne pas le voir mourir. Elle élève la voix et pleure… Pas d’issue !

Ismaël, qui est involontairement au cœur du problème, ne dit pas un mot, mais Dieu entend sa voix. La voix de celui qui est sans voix, qui n’a pas son mot à dire.

Dieu interroge Agar, la rassure, lui dit qu’il a entendu la voix du petit garçon. Première étape de renaissance, se savoir entendu de Dieu ou d’une autre personne. Dieu invite Agar à se mettre debout et à assumer ses responsabilités, à être un guide pour son fils (« tiens-le par la main »). La promesse qu’il avait faite à Abraham, qu’elle ignorait, il la lui annonce et la renouvelle. Après lui avoir ouvert une route d’espérance, Dieu lui ouvre les yeux. Elle découvre le puits qui était près d’elle, en abreuve Ismaël…et sans doute elle-même ! Elle trouve un chemin dans le désert et poursuit sa vie et celle d’Ismaël. Bien avant l’Exode, Dieu se révèle comme celui qui ouvre un chemin d’espérance dans le désert, et permet de vivre et de grandir, même dans ce lieu sans vie.

Agar et d’Ismaël, exclus par la jalousie et la faiblesse humaines, ne sont pas abandonnés : « Dieu fut avec » Ismaël qui grandit et trouva son chemin de vie au cœur même du désert qu’il n’avait pas choisi.

Deux autres exclus, les possédés, ils vivent en territoire non juif, dans les tombes, et sont violents. Ils bloquent le chemin. Eux qui font peur à tous, ils ont peur de Jésus. Peur de perdre leur lieu, leur domination par la violence. Qui parle ? Les possédés ou les démons à travers les possédés ? Ces derniers sont démasqués par la présence de Jésus qui n’a pas encore dit un mot, et ils supplient Jésus. Eux les impurs demandent à aller dans les animaux impurs et ceux-ci se précipitent dans la mer, pour les Juifs, repère des forces mauvaises, lieu de mort. Jésus ne dit qu’un mot dans tout ce passage : « Allez ! ».

Les gardiens prennent la fuite et annoncent « tout cela, et en particulier ce qui était arrivé aux possédés. » L’Évangile de Matthieu ne dit pas ce que ces derniers sont devenus. Jésus par ce simple mot, allez, a permis aux démons de suivre leur chemin de mort selon leur propre mouvement. Aux démoniaques il a ouvert un chemin de vie, les laissant libres de sortir des tombeaux et trouver leur manière d’être intégrés là où ils sont.

Dernière exclusion, celle de Jésus, « et lorsqu’ils le virent, les gens le supplièrent de partir de leur territoire. » Comme le dit Matthieu, citant Isaïe 53,4, au verset central de ce chapitre 8 « Il a pris nos souffrances, il a porté nos maladies » (Mt 8,17).

Jésus ne s’impose pas, rejeté, il part ailleurs ouvrir des chemins de vie. Il ne s’impose pas à moi. Quel que soit mon lieu de vie intérieur aujourd’hui, désert ou jardin, puits d’eau vive ou outre vide, est-ce que je le laisse agir, m’ouvrir les yeux, m’ouvrir un chemin ?

 

Invitation au Notre Père

«Dieu entendit la voix » d’Ismaël qui ne disait rien. Pour et avec les sans voix, avec les croyants de tous les temps, tournons-nous vers le Père et chantons la prière reçue du Seigneur Jésus.

 

Prière d’envoi

Dieu d’Amour et de miséricorde, toi qui ouvres un chemin de vie, viens pour chacun de nous, pour tous les hommes et femmes de notre temps.

« Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé. Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé » (séquence de la Pentecôte).

Nous te le demandons par Jésus Christ ton Fils qui a porté nos maladies et qui nous conduit à Toi dans l’Esprit, dès maintenant et pour toujours.

 

samedi 1 juillet 2023

Liturgie de la Parole, 12e samedi TO

Sœur Marie-Raphaël

Ouverture

« Le Seigneur passe… » J’ai choisi cette hymne pour nous introduire aux lectures de ce jour. Le récit de l’hospitalité d’Abraham, le Magnificat de Marie, la rencontre de Jésus avec le centurion romain. Le Seigneur passe… et crée la surprise. Il y a de la surprise dans chacune des trois lectures. Mais la surprise n’est pas toujours là où on l’attend. Même la surprise peut nous surprendre. « Le Seigneur passe… ouvriras-tu quand frappe l’inconnu ? Peux-tu laisser mourir la voix qui réclame ta foi ? »

Résonances

La surprise d’Abraham : Abraham est un « marcheur biblique ». De temps en temps, le marcheur s’arrête. Par exemple à l’heure la plus chaude du jour. Parfois, c’est quand on s’arrête que quelque chose arrive qu’on n’attendait pas. Je me laisse interpeller par un détail du texte : Abraham est assis à l’entrée de sa tente. Littéralement : dans l’ouverture de sa tente. Il est dans l’ouverture, dans l’ouvert. Il est ouvert à ce qui peut arriver. Même s’il se repose, son cœur est ouvert, vigilant, accueillant. Saint Benoît nous dit : l’hôte peut arriver à n’importe quelle heure ! le plus difficile, c’est quand il arrive juste à l’heure où on s’arrêtait. Mais Abraham, lui, semble tout heureux d’avoir de la visite ! Quel empressement ! Si nous prenons le temps de nous arrêter dans l’ouverture, il se peut que nous recevions la visite de Dieu. Dieu aussi est un « marcheur biblique » qui a, de temps en temps, besoin de s’arrêter pour reprendre des forces. L’accueillir, c’est le laisser faire. On ne sort jamais intact, inchangé, de ce genre de visite. Dieu ne peut que bénir, là où il passe, il sème la fécondité. Mais il a besoin de notre consentement.

La surprise de Sara : au-delà d’Abraham, qui est déjà au courant de la promesse, Dieu a besoin du consentement de Sara. Sara est tellement surprise qu’elle se met à rire. Rire de bon cœur, tellement c’est incroyable, et tellement elle a quand même les deux pieds sur terre, et qu’elle sait que c’est inconcevable. Humainement. Mais pas divinement. Son rire se transformera bientôt en rire de vraie joie, quand elle aura assimilé cette parole du visiteur : « y a-t-il une merveille que le Seigneur ne puisse accomplir ? »

La surprise de Marie. Cette parole de Dieu à Sara, l’ange de l’Annonciation la redira à Marie : « rien n’est impossible à Dieu ». Marie a dû avoir une fameuse surprise, ce jour-là. A-t-elle ri, comme Sara ? En tout cas, dans son Magnificat, elle laisse déborder sa joie.

La surprise de Jésus. Dans l’évangile, la surprise change de camp. Jésus, l’enseignant, qui vient de terminer son long discours sur la montagne, reçoit une leçon tout à fait inattendue. Il a été interpellé par un lépreux : « si tu le veux, tu peux me purifier », et il l’avait touché en disant : « je le veux, sois purifié ». À Capharnaüm, il va entrer dans la maison de Pierre et guérir sa belle-mère en la touchant, en lui prenant la main. Toucher pour guérir. Entre les deux, il rencontre ce centurion romain qui lui parle de son serviteur malade. Spontanément, Jésus s’engage : « j’irai moi-même, le guérir ». Et là, surprise, le centurion l’arrête et lui dit : « ta parole suffit ! ». Pas question de toucher… Je pense qu’à ce moment, Jésus a été surpris de la même manière qu’il le sera plus tard avec la Cananéenne (l’histoire des petits chiens sous la table). Il est « scotché », il est surpris, plein d’admiration pour la foi du centurion, il ne s’attendait pas à une telle réponse. Et il s’incline : « que tout se passe pour toi selon ta foi ».

Quand le Seigneur passe, saurons-nous le surprendre par l’ouverture de notre foi ? Et saurons-nous accueillir la surprise de sa grâce, avec tout ce qu’elle implique ?

Prière

Seigneur, quand tu passes dans nos vies, tu peux les transformer. Donne-nous d’être ouverts à l’inconnu, disponibles à ta grâce. Comme Marie, comme Sara, comme Abraham. Donne-nous la foi, celle du centurion romain qui te surprend par son humilité et sa confiance. Comme lui, nous te présentons tous ceux qui souffrent dans notre monde, aujourd’hui. Seigneur, dis seulement une parole, et sauve-nous !