jeudi 31 janvier 2013

Reprends-le


Luc 17
3 Tenez-vous sur vos gardes. Si ton frère vient à t'offenser, reprends-le ; et s'il se repent, pardonne-lui.

Esprit saint, esprit d’amour, que la parole transforme nos cœurs et notre regard sur nos frères.

Tenez-vous sur vos gardes : cette recommandation fait partie du verset 3 et pourtant la TOB le relie au verset précédent… alors ? Alors, elle est fameusement bien placée, cette injonction ! Ne peut-elle aussi bien s’appliquer au risque de faire trébucher un prochain, un petit, qu’à l’attention à porter à celui qui offense ? Que ce soit moi ou lui, que la faute vienne d’un côte ou de l’autre, oui, il faut se tenir sur ses gardes.

Si ton frère vient à t'offenser, reprends-le : « seul à seul » précise Matthieu. Car c’est de cela qu’il s’agit, d’une chance donnée de se relever. Que l’offense me soit destinée ou non (d’après les manuscrits) à finalement peu d’importance : ce n’est pas une réparation personnelle qu’il s’agit d’attendre ! Mais bien que notre frère retrouve le bon chemin et donc la paix. Quel amour, quelle délicatesse, quelle humilité ne faut-il pas avoir dans le cœur pour oser « reprendre » son frère ?

 et s'il se repent, pardonne-lui : Jésus met une circonstance au pardon : la repentance. Ce n’est (peut-être) pas une condition, mais le pardon est quelque chose de sérieux à ne pas banaliser. Il ne se donne pas à tort et à travers, au nom des offensés ou contre l’attente des offensants. Le pardon se joue dans une relation personnelle : dans ce cas précis, il s’agit bien d’un frère qui se repent. Ne lui refuse pas ton pardon ! C’est avec le désir de lui pardonner, c’est avec amour que tu l’as « repris », sois maintenant tout à la joie de lui offrir le pardon, de rétablir une relation de confiance.

Seigneur Jésus, tu étais tout rempli du désir du Royaume lorsque tu reprochais à tes apôtres leur manque de foi ou à Pierre de te faire obstacle… Mets en nos cœurs ce même désir lorsque tu nous confies cette mission difficile de reprendre nos frères et sœurs.

mercredi 30 janvier 2013

Une meule de moulin


Luc 17
1 Jésus dit à ses disciples : « Il est inévitable qu'il y ait des causes de chute. Mais malheureux celui par qui la chute arrive. 2 Mieux vaut pour lui qu'on lui attache au cou une meule de moulin et qu'on le jette à la mer et qu'il ne fasse pas tomber un seul de ces petits.

Esprit de force, que la Parole soit cette lumière sur notre route qui nous y guide à travers les pièges.

Jésus dit à ses disciples : Jésus continue à avertir ses disciples, il veut leur montrer comment se comporter les uns avec les autres, comment créer communauté.

« Il est inévitable: Jésus – qui connaît le cœur de l’homme – est réaliste. Nous pouvons nous indigner de tout ce qui peut, dans le monde qui nous entoure, dans notre société, entraîner vers le mal. Nous en indigner et le combattre. Mais cela est inévitable, non dit Jésus. Inutile donc de se lamenter de ne pas vivre dans un monde « angélique », de se désespérer d’en être parfois complice.

qu'il y ait des causes de chute : ce qui cause la chute, selon l’étymologie du mot, c’est l’obstacle, le piège, le caillou qui fait trébucher. « Que ton pied ne heurte pas de pierre » comme dit le Ps 90. Et nos chemins sont bien caillouteux ! Et tantôt on est « portés par les anges », tantôt on trébuche sur ce qui ne devrait pas faire tomber : « Jésus était pour eux une occasion de chute » raconte Matthieu (13,57)

Mais malheureux celui par qui la chute arrive : oui, il est malheureux celui qui est cause de chute : qui se réjouirait de voir tomber quelqu’un ? Sinon celui qui lui voudrait du mal… Nous le savons si bien : nos chutes sont inévitables et elles nous rendent si malheureux, surtout si elles en entraînent d’autres dans le même mouvement… « Je fais le mal que je ne veux pas » écrira Paul aux Romains.

Mieux vaut pour lui qu'on lui attache au cou une meule de moulin et qu'on le jette à la mer : voilà qui est de nouveau impressionnant ! Une meule de moulin ! Une « meule à âne » précise même Marc : la toute grosse, celle que ne peut actionner qu’un animal, par opposition à la meule actionnée à la main… comme si celle-ci ne suffisait pas à noyer un homme !! Et nous connaissons ce passage de Matthieu 18 où il s’agit de se couper ( !) la main ou le pied, de s’arracher l’œil… Avons-nous compris ? Ou sommes-nous trop habitués à ces images ?

et qu'il ne fasse pas tomber un seul de ces petits : il s’agit donc d’éviter la chute pour nous-mêmes car elle en entraînera d’autres, les plus faibles, ceux qui sont chers au cœur de Dieu, fut-ce un seul de ceux-là car chacun est unique et important aux yeux du Père.

Seigneur Jésus, toi qui es venu nous rejoindre dans ce monde avec toutes ses bassesses, toi qui connais notre cœur et toutes ses limites, donne-nous de garder les yeux fixés sur toi, notre guide.

lundi 28 janvier 2013

Même si quelqu’un ressuscite


Luc 16
31 Mais Abraham lui dit : “S'ils ne veulent pas écouter Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader même si quelqu'un ressuscite des morts.” »

Esprit de Jésus,
Esprit de Pentecôte envoyé après sa résurrection,
illumine nos cœurs.

Mais Abraham lui dit : “S'ils ne veulent pas écouter Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader : en conclusion à ce dialogue, résonne une constatation décisive ! Dieu ne prend personne en traître, il donne tout ce dont nous avons besoin pour être convaincus, persuadés, bref pour accroître notre foi.

même si quelqu'un ressuscite des morts.” : car quelqu’un est ressuscité ! Et cette résurrection même est fondement pour les uns et fable pour les autres. Ainsi le signe, pour ceux qui l’accueillent, c’est Jésus ressuscité !

Seigneur Jésus, je te rends grâce, toi qui es vivant, aujourd’hui ! Toi, mon compagnon de route, avec qui je peux partager chaque instant de cette journée qui commence.

dimanche 27 janvier 2013

Cela ne suffit pas


Luc 16
30 Le riche dit : “Cela ne suffit pas, père Abraham. Mais si quelqu'un revient de chez les morts et va les trouver, alors ils changeront de comportement.”

Esprit Saint, rends-nous vigilants : la parole ne sera vie en nous que si nous l’écoutons pour la mettre en pratique.

Le riche dit : “Cela ne suffit pas, père Abraham : eh oui, il est bien placé pour le savoir ! Même un juif pieux, qui a entendu si souvent à la synagogue la lecture de la Loi et des Prophètes, peut y rester indifférent : la parole peut rester lettre morte !

Mais si quelqu'un revient de chez les morts et va les trouver, alors ils changeront de comportement.” : il faudrait un signe extraordinaire pour comprendre ? Pourtant, les signes nous sont donnés et d’abord par Jésus lui-même. Et il a reproché à ses auditeurs de ne pas savoir les reconnaître (12, 56). Mais il leur a aussi reproché de demander un signe (11,29) alors que lui-même est le signe par excellence.

Cela fait bien des chapitres que Luc développe l’enseignement de Jésus sur l’urgence de la conversion, sur la nécessité de changer de comportement. Comme les auditeurs de Jésus, nous avons sans doute besoin nous aussi d’être sans cesse rappelés à la vigilance : la parole nous est offerte chaque jour : à nous de la laisser imprégner nos vies.

Seigneur, toi seul peux transformer nos cœurs : donne-nous d’accueillir ta grâce pour que nos vies porte des fruits de bonté et de miséricorde.

samedi 26 janvier 2013

Qu'ils écoutent !


Luc 16
29 Abraham répondit : “Tes frères ont Moïse et les prophètes pour les avertir: qu'ils les écoutent ! ”

Esprit d’écoute,
la Parole nous est offerte chaque jour,
qu’elle tombe dans une oreille attentive et un cœur disponible.

Abraham répondit : “Tes frères ont Moïse et les prophètes pour les avertir : oui, nous avons les Ecritures, la première alliance avec Moïse, les prophètes et tant d’autres textes. Ainsi, que de fois les psaumes avaient déjà crié combien ce que les hommes admiraient, était méprisé par Dieu, combien ce qui était sage aux yeux des hommes, était folie pour Dieu, combien Dieu prenait soin du pauvre et du malheureux… Et nous avons bien mieux encore, la Nouvelle Alliance en Jésus, toutes les paroles de sa bouche…

qu'ils les écoutent ! Quelle force dans cette injonction. Ecouter ! Le premier pas vers la connaissance du Seigneur, le premier pas vers la conversion, la condition de toute mise en marche sur notre chemin…

Seigneur Jésus, c’est toi la Parole, c’est toi le Verbe, je veux me mettre à ton écoute ! Que dans le silence du cœur, ta parole résonne en moi.

vendredi 25 janvier 2013

Je t'en prie


Luc 16
27 Le riche dit : “Je t'en prie, père, envoie donc Lazare dans la maison de mon père, 28 où j'ai cinq frères. Qu'il aille les avertir, afin qu'ils ne viennent pas eux aussi dans ce lieu de souffrances.”

Esprit Saint,
enseigne-nous, tant qu’il est temps,
fais que la Parole s’enracine en nous !

Le riche dit : “Je t'en prie, père : il a été appelé « mon enfant » et il répond « père ». Le dialogue est empreint de reconnaissance mutuelle  et de confiance malgré l’impasse de la situation.

envoie donc Lazare dans la maison de mon père,où j'ai cinq frères : curieusement, c’est au moment où il entend que sa situation est sans issue, qu’il commence à penser aux autres, en l’occurrence à ses frères. « La maison de son père » est quelque chose qui compte à ses yeux et celui qu’il souhaite voir s’y rendre, c’est Lazare ! L’histoire serait cocasse si elle n’était dramatique.

Qu'il aille les avertir : eh oui, c’est celui qu’on n’a jamais aidé, ni même pratiquement vu, qui devrait devenir le héraut de l’avertissement…

afin qu'ils ne viennent pas eux aussi dans ce lieu de souffrances : son souci est d’éviter cette souffrance à ses frères, qu’il sait donc aussi aveugles que lui-même. Non, cet homme n’est pas pire que les autres, et eux ne sont pas moins inconscients que lui. Il a même la conviction que le message de Lazare (revenant des morts, il est vrai) suffirait à les faire changer d’attitude, bref à les convertir. Elle est émouvante cette prière - « je te prie », dit-il – ce désir de sauver malgré tout ce qui peut l’être encore, c'est-à-dire le reste de sa famille. Ah, s’il avait su !

Seigneur Jésus, je t’écoute dire et redire, insister sans cesse afin que nos yeux s’ouvrent à l’essentiel. C’est aujourd’hui le moment de nous convertir, de nous tourner toujours davantage vers toi, c’est aujourd’hui le « moment favorable ».

jeudi 24 janvier 2013

Mon enfant


Luc 16
25 Mais Abraham dit : “Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu beaucoup de biens pendant ta vie, tandis que Lazare a eu beaucoup de malheurs. Maintenant, il reçoit ici sa consolation, tandis que toi tu souffres. 26 De plus, il y a un profond abîme entre vous et nous ; ainsi, ceux qui voudraient passer d'ici vers vous ne le peuvent pas et l'on ne peut pas non plus parvenir jusqu'à nous de là où tu es.”

Esprit Saint, inspire toutes nos décisions, toutes nos démarches, à la lumière de la Parole.

Mais Abraham dit : “Mon enfant : le premier mot d’Abraham mérite qu’on s’y arrête un instant. D’abord pour souligner la douceur de ce mot ; il n’évoque en tous cas ni accusation, ni condamnation. Ensuite parce qu’être enfant d’Abraham, c’est appartenir au peuple élu. Les pharisiens disaient à Jésus : « Notre père, c'est Abraham. » (Jn 8,39), mais Jean-Baptiste déjà les mettait en garde : « Ne vous avisez pas de dire: nous avons pour père Abraham… » (3,8).

souviens-toi que tu as reçu beaucoup de biens pendant ta vie : se souvenir… faire mémoire… mais avant cela voir, apprécier tout ce qui nous est donné, savoir que rien ne nous est dû, que tout est offert par grâce, que tout est à accueillir…

tandis que Lazare a eu beaucoup de malheurs : cela n’a été ni offert ni reçu, juste un fait à constater, sans non plus chercher des coupables ou des responsables.

Maintenant, il reçoit ici sa consolation, tandis que toi tu souffres :  étrange : heureux sur terre, malheureux après la mort ??? Voilà un autre piège du récit : s'imaginer être devant un exercice de justice rétributive; le riche a connu les plaisirs de la vie, c'est maintenant au tour du pauvre ! Ce serait un comble car Dieu ne veut que notre bonheur, et il n'y a pas deux bonheurs, celui de la terre et celui du ciel : c'est tout un, le bonheur de vivre, aujourd'hui, dans notre monde à nous, même s'il est souvent cruel et déchiré, un bonheur qui se prolongera demain, plus beau et plus grand.

De plus, il y a un profond abîme entre vous et nous ; ainsi, ceux qui voudraient passer d'ici vers vous ne le peuvent pas et l'on ne peut pas non plus parvenir jusqu'à nous de là où tu es : Abraham n’est pas insensible à la situation de « l’homme riche », il ne se réjouit pas que justice soit faite ! Non, il ne lui est tout simplement pas possible de faire quoi que ce soit pour lui. En effet, après la mort, le sort de chacun est fixé définitivement selon l'ordre proclamé par les béatitudes.

Seigneur Jésus, montre-nous que chaque instant est à vivre en plénitude, que tout ce que nous recevons nous est donné gratuitement, que nos dons ne sont destinés qu’à faire croître le Royaume.

mercredi 23 janvier 2013

Le bout de son doigt


Luc 16
23 Il souffrait beaucoup dans le monde des morts ; il leva les yeux et vit de loin Abraham et Lazare à côté de lui. 24 Alors il s'écria : “Père Abraham, aie pitié de moi ; envoie donc Lazare tremper le bout de son doigt dans de l'eau pour me rafraîchir la langue, car je souffre beaucoup dans ce feu.”

Esprit Saint, que l’écoute de la Parole nous garde en éveil au long de nos jours.

Il souffrait beaucoup dans le monde des morts : le « séjour des morts » désigne donc ce lieu de souffrance de ceux qui ont été rejetés du banquet céleste de par leur mauvaise conduite, et c’est la souffrance qui est punition. Mais, si nous y regardons de plus près, cette souffrance même va changer toute la perspective.

 il leva les yeux et vit de loin Abraham et Lazare à côté de lui : une énorme distance les sépare maintenant, eux qui ont vécu si proches sur la terre. Le riche est enfoui, mais – pour la première fois sans doute – il « voit » Lazare. Celui-ci – qui gisait par terre - est là-haut, près d’Abraham : lui qui n’avait pas accès aux morceaux tombés de la table est maintenant assis au banquet.

Alors il s'écria : “Père Abraham, aie pitié de moi : un dialogue va s’instaurer entre eux, qui commence par un appel à la pitié, une attitude d’humilité.

envoie donc Lazare :  Lazare - qui n’avait lui-même reçu aucun secours - est appelé pour soulager la souffrance ;

tremper le bout de son doigt dans de l'eau pour me rafraîchir la langue : cette demande est modeste : juste une goutte d’eau au bout du doigt

car je souffre beaucoup dans ce feu.” voilà qu’apparaît la notion de feu, et nous pensons « enfer » ; Il faut ici éviter un des pièges de ce récit : s'imaginer être devant une description de ce qui nous attend après la mort : soit un ciel où on mange avec les saints, soit un enfer où on souffre terriblement ! Des images qui ont peut-être la vie dure… Ce qui importe sans doute est la prise de conscience que vit le riche et qui l’engage dans un dialogue où va s’exprimer le cœur de la parabole.

Seigneur Jésus, tu ne nous menaces pas du feu de l’enfer, tu sollicites avec force notre vigilance pour que nous ne passions pas à côté de nos frères et sœurs sans les « voir » : habite chacune de nos rencontres et irrigue-les de ton amour.

mardi 22 janvier 2013

Le pauvre... le riche


Luc 16
22  Le pauvre mourut et les anges le portèrent auprès d'Abraham. Le riche mourut aussi et on l'enterra.

Esprit Saint, rends-nous toute écoute pour accueillir la parole de Jésus.

Le pauvre mourut et les anges le portèrent auprès d'Abraham : ce que Luc évoque là est bien connu des auditeurs juifs de Jésus qui se représentaient le Royaume comme le « festin messianique » ; dans ce banquet où les élus seront rassemblés autour d’Abraham et des Prophètes (13,28), être auprès d’Abraham, c’est être à la place d’honneur ! Décidément, dans cette parabole, Jésus cherche surtout à frapper les esprits de ceux qui l’écoutent, à les interpeller, et certes pas à décrire une réalité. Car non seulement Lazare, dont on sait uniquement qu’il est pauvre et malheureux, devient l’élu parmi les élus, mais en plus, les anges eux-mêmes emportent son corps !  

Le riche mourut aussi et on l'enterra : voilà qui est plus réaliste, mais, dans sa brièveté même, la phrase fait choc. Toute vie a une fin et selon les représentations du temps, chacun est déjà classé avant même le jugement. Enterrer, n’est pas ici un geste de respect pour le corps mais une façon d’exprimer qu’il va « sous terre », dans le mouvement inverse de celui des anges qui élèvent Lazare.

Ainsi se termine la brève partie « terrestre » de la parabole. Sans doute n’entrons-nous ni dans la peau du pauvre, ni dans celle du riche ! Mais au moins, dans un premier temps, sommes-nous interpellés à notre tour sur la valeur et les conséquences de nos actes.

Tu n’as de cesse, Seigneur Jésus, de nous attirer à toi, de nous arracher à une vie qui ne soit pas donnée, toi dont la vie n'était que don. Que ta force nous permette de vivre en concordance avec tes appels.

lundi 21 janvier 2013

Les chiens


Luc 16
21 Il aurait bien voulu se nourrir des morceaux qui tombaient de la table du riche. Mais c’était les chiens qui venaient lécher ses plaies.

Esprit Saint, permets que nos gestes, nos regards s’enracinent dans la Parole.

Il aurait bien voulu se nourrir : Luc vient d’employer (ch. 15) la même expression à propos du fils prodigue, et là, il ajoutait « mais personne ne lui en donnait », ce qui est donc aussi le cas ici. Luc a d’abord opposé ce qui couvrait les corps ; maintenant, il oppose ce qui nourrit les corps : l’excès chez le riche, le manque pour le pauvre.

des morceaux qui tombaient de la table du riche : tout cela rappelle aussi la Cananéenne qui parle des miettes qui tombent de la table du maître… et que mangent les chiens… Même à cela le pauvre n’a pas accès : donner son superflu, c’est encore trop donner !

Mais c’était les chiens qui venaient lécher ses plaies : mais c’était les chiens qui s’en nourrissaient… et qui viennent lécher les plaies : la seule compagnie de Lazare, ce sont donc les chiens : eux qui, dans la Bible, symbolisent souvent la méchanceté (encore que le petit chien de Tobie…).
Dans le récit de la Cananéenne, Jésus, comme la femme, parlent des petits chiens, les rendant plus familiers. Rappelons-nous donc que le mot chiens désignaient aussi les païens : ainsi, ce n’est pas le riche qui s’attarde auprès de Lazare, mais plutôt ceux qui – a priori – sont loin du Royaume.

Seigneur Jésus, donne-nous un cœur de chair, un cœur miséricordieux, à l’image de celui de notre Père.

dimanche 20 janvier 2013

Devant sa porte


Luc 16
20 Devant la porte de sa maison était couché un pauvre homme, appelé Lazare. Son corps était couvert de plaies.

Esprit Saint, donne-nous les yeux de Dieu pour voir ceux qui nous sont les plus proches.

Devant la porte de sa maison : là, sous ses yeux, là où il passe chaque jour. La première chose qui nous est demandée est de voir notre prochain, celui qui est le plus proche, celui que nous croisons tous les jours, que nous croyons si bien connaître, que nous avons catalogué « intéressant » ou pas.

était couché un pauvre homme : couché, il gisait dans la position la plus basse possible ; tout le contraire de celui qui est « debout » face aux autres, qui « se lève » en homme libéré. Lui, il gît, là, au seuil de la maison : il ne peut même pas envisager d’entrer : il demeure « hors de » ce lieu où l’on vit. Et il s’agit d’un pauvre homme. Pauvre d’argent, sûrement, en contraste avec l’homme riche à l’extrême. Mais pauvre aussi sans doute dans le sens de malheureux.

appelé Lazare : étrange ce nom donné à un personnage fictif puisqu’il s’agit du héros d’une histoire ! Aurait-il quelque chose à voir avec le Lazare de Béthanie, l’ami de Jésus ? Mais non, diront les uns, Lazare de Béthanie n’était pas pauvre ! Peut-être, diront les autres, d’ailleurs « Béthanie » c’est « La maison du pauvre », et il s’agit bien chaque fois de résurrection et de témoignage…

Son corps était couvert de plaies : le corps du riche était couvert de pourpre et de lin fin, celui du pauvre est couvert de plaies. Le parallélisme se poursuit : Jésus veut forcer le trait pour montrer que tout oppose ces deux hommes, alors qu’ils sont si proches dans l’espace, juste l’épaisseur d’un seuil…

Seigneur Jésus, ton regard se posait sans cesse sur ceux que tu croisais. Tu voyais les corps blessés, souffrants, affamés… et tu t’arrêtais. Donne-nous de partager ton regard.

samedi 19 janvier 2013

De pourpre et de lin très fin


Luc 16
19 « Il y avait un homme riche qui s'habillait de pourpre et de linge fin et qui faisait chaque jour de brillants festins.

Esprit Saint, donne-nous d’écouter cette nouvelle parabole avec un cœur ouvert et attentif.
  
« Il y avait un homme riche : Jésus relance une nouvelle parabole, et voici que le premier personnage est de nouveau « un homme riche » ; cependant, si le thème semble rester celui de la richesse, Jésus va, comme pour l’histoire du gérant habile, nous mener vers une conclusion moins évidente.

qui s'habillait de pourpre et de linge fin (littéralement byssus ou lin très fin) : ce byssus était destiné aux vêtements de prêtres ou aux voiles du temple. Philon (philosophe d’Alexandrie) dit même que le byssus est un lin le plus pur, le plus beau, le plus blanc, le plus brillant et le plus fort. Quant à la pourpre, c’est la couleur du pouvoir ! Il est dit que Mardochée fut revêtu d'un manteau de pourpre et de byssus (Est 8,15). Il est difficile d’être plus éloquent : notre « homme riche » l’est à outrance, confondant même sa situation avec celle du pouvoir religieux ou civil. Bref, il veut paraître, se faisant passer pour ce qu’il n’est pas.

et qui faisait chaque jour de brillants festins : autre indice de ses excès : les festins, brillants et quotidiens. Cette fois, il veut se satisfaire pleinement, combler tous ses désirs d’avoir.

Voilà la figure de cet homme riche dessinée dans son besoin de paraître et de posséder. Difficile de pousser davantage le tableau ; mais Jésus ne nous entraîne pas dans une vision manichéenne du monde, même s’il continue ainsi à nous mettre en garde contre les richesses.

Seigneur, grand est ton souci de nous enseigner le chemin qui mène au Royaume. Puisse notre cœur accueillir ta parole dans ce qu’elle a de toujours neuf pour chacun et chacune.

mercredi 16 janvier 2013

Mamon


Luc 16
13 « Aucun serviteur ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra le premier et aimera le second ; ou bien il s'attachera au premier et méprisera le second. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et Mamon. »

Esprit de discernement,
éclaire-nous pour que nous restions de fidèles serviteurs.

 « Aucun serviteur ne peut servir deux maîtres : voilà une de ces sentences quasi érigées en proverbe. En même temps nous passons de l’ordre de la gestion à celui du service : un concept qui est plus familier aux lecteurs des évangiles… Nous nous savons serviteurs, à la suite d’ailleurs de Jésus lui-même. Reste que nous sommes invités à bien choisir notre maître, celui que nous allons servir, car il doit être unique… or nos cœurs sont si souvent divisés…

 ou bien il haïra le premier et aimera le second ; ou bien il s'attachera au premier et méprisera le second : non seulement il est matériellement impossible de remplir convenablement un double service, mais il y a pire : l’un d’eux va être inévitablement haï, méprisé ! Voilà qui doit nous revenir à l’esprit chaque fois que nous concédons quelques moments à l’appel d’autres maîtres, à quelques écarts loin de ce service auquel nous sommes appelés.

Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et Mamon » : ainsi personnifiées, la richesse, l’avidité, apparaissent en réelle concurrence avec Dieu : c’est l’un ou c’est l’autre, choisir l’un c’est exclure l’autre : à bon entendeur…
La conclusion de Jésus est lapidaire : à nous de la graver en nos esprits. Quel maître voulons-nous servir, et à qui voulons-nous nous attacher, qui voulons-nous aimer ? Car tout cela, comme Jésus vient de nous l’expliquer, est indéfectiblement lié.

Seigneur Jésus, tu es un maître exigeant ! Avec toi, c’est tout ou rien. Tel est en tous cas ce à quoi tu nous appelles sans cesse, et ton appel est d’autant plus pressant quand nous sommes, nous, dans la demi-mesure. C’est toi que nous voulons servir, toi le maître à la fois juste et bon.

mardi 15 janvier 2013

Le bien des autres


Luc 16
11 Si donc vous n'avez pas été fidèles dans votre façon d'utiliser les richesses trompeuses de ce monde, qui pourrait vous confier les vraies richesses ? 12 Et si vous n'avez pas été fidèles en ce qui concerne le bien des autres, qui vous donnera le bien qui vous est destiné ?

Esprit Saint, donne-nous soif des vraies richesses, des biens que le Père nous destine en son amour.

Si donc vous n'avez pas été fidèles dans votre façon d'utiliser les richesses trompeuses de ce monde : après avoir mis en balance les petites choses et les grandes, Jésus revient aux fausses et vraies richesses. Mais il reste sur le thème de la fidélité qui est donc bien le socle de notre parabole. Il entrecroise vraiment les fils pour toucher notre passivité, pour nous réveiller à l’essentiel.

qui pourrait vous confier les vraies richesses ? « fidèles », « confier », le thème de la foi est décliné : ma fidélité appelle la confiance qui me confie encore plus. Mais ce qui m’est confié alors, ce sont les vraies richesses : confiées non pas pour moi mais pour les faire fructifier à la manière de celui qui avait reçu les deux talents chez Matthieu (25,23) : « C'est bien. Tu es un serviteur bon et fidèle. Tu as été fidèle pour une petite chose, je vais donc t’en confier de grandes. » Le mot-clé y est aussi clairement répété ! Et nous y retrouvons l’opposition entre les petites et les grandes choses. Combien Jésus insiste ainsi !

Et si vous n'avez pas été fidèles en ce qui concerne le bien des autres : Jésus va maintenant opposer deux « biens » : d’abord celui des autres. Comme notre gérant avec le bien de son maître ? Oui, le bien des autres est respectable. Depuis Moïse, c’était bien clair ! « Tu ne voleras pas » avait d’ailleurs rappelé Jésus en Mt 19,18. Ici, il va plus loin : il ne s’agit plus de dérober  mais, au contraire, d’être fidèle : répondre à la confiance (encore) que nous fait autrui en nous confiant son bien.

qui vous donnera le bien qui vous est destiné ? Jésus pose encore la même question : qui ? Comme si Dieu lui-même s’y refusait s’il ne trouvait pas la foi. Au contraire, à celui qui est fidèle, il donnera, et ce qu’il donnera, c’est le bien même qui lui est destiné. Ainsi ce bien est préparé pour nous, pour moi, pour chacun. Il n’attend que notre accueil, et nous serons capables de l’accueillir si nous apprenons à être fidèles au jour le jour.

Seigneur, quelle est belle cette alliance que tu nous proposes autour de la fidélité. Si nous vivons avec nos frères et sœurs une relation de confiance – notamment autour des biens – tu nous réserves de grands et beaux « biens », ceux de ton Royaume !

lundi 14 janvier 2013

Les petites choses


Luc 16
10 Celui qui est fidèle dans les petites choses est aussi fidèle dans les grandes ; celui qui est malhonnête dans les petites choses est aussi malhonnête dans les grandes.

Esprit Saint, sois la source et la force de ma fidélité dans la réalité de mes jours.

Celui qui est fidèle dans les petites choses est aussi fidèle dans les grandes ; celui qui est malhonnête dans les petites choses est aussi malhonnête dans les grandes : 
les petites choses, cela nous connaît ! Nos journées en sont remplies. Nous savons bien qu’elles ont leur valeur, qu’elles font la trame de nos vies, qu’elles sont le lieu de nos rencontres, de nos attentions aux autres, à nos proches, à ceux que nous aimons. 
Bien, mais le plus que quotidien, comme boire ou manger, quelle en est la valeur ? La réponse est dans la lettre de Paul aux Corinthiens : « Soit que vous mangiez, soit que vous buviez, quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu. ». 
Mère Teresa dit aussi de façon si explicite : « Pour moi la présence de Dieu réside dans la fidélité à de petites choses. ». Nous sommes donc invités à la fidélité, et celle dans les petites choses n’est pas (seulement) destinée à nous en faire « mériter » de grandes : elle est destinée à nous y faire trouver la présence de Dieu !

Seigneur Jésus, sois présent au cœur de cette journée, sois présent dans toutes les petites choses qui se présenteront sur mon chemin de ce jour.

dimanche 13 janvier 2013

Pour qu'on vous reçoive


Luc 16
Jésus ajouta : « Et moi je vous dis : faites-vous des amis avec les richesses trompeuses de ce monde, afin qu'au moment où elles n'existeront plus pour vous on vous reçoive dans les demeures éternelles.

Esprit Saint,
ouvre notre cœur à la parole,
donne-nous de la mettre en pratique.

Jésus ajouta : « Et moi je vous dis : tendons l’oreille : Jésus a quelque chose d’important à annoncer, une parole qui vient de lui.

faites-vous des amis : aimez-vous les uns les autres, jusqu’à cette qualité d’amour que l’on appelle l’amitié.

avec les richesses trompeuses de ce monde : non pas pour « acheter » l’autre comme l’intendant rusé, non pas pour devenir trop riche pour la porte étroite, non, mais « utilisez » intelligemment les richesses du monde, utilisez-les au service de l’amour, du partage, du bien commun.

 afin qu'au moment où elles n'existeront plus pour vous : Jésus a déjà attiré l’attention sur cette fin de la possession des richesses terrestres : rappelons-nous l’homme riche » (12, 16-21) qui s’était aussi demandé « Que vais-je faire ? » C’était un autre argument pour ne pas s’attacher aux richesses de ce monde. Jésus lui reprochait « d’amasser un trésor pour lui-même au lieu de s'enrichir auprès de Dieu. »

on vous reçoive dans les demeures éternelles : ah, voilà donc le fin mot de l’histoire : Jésus nous parle des demeures éternelles ! Une autre traduction plus libre dit : « Dieu vous recevra dans sa maison pour toujours. » Il s’agit donc bien à nouveau de s’enrichir « pour Dieu » ou (pour être) « auprès de Dieu ». « Venez les bénis de mon Père » dira le roi à ceux qui ont donné à manger, à boire, qui ont accueilli… Le passage sur le « jugement » en Mt 25, 31 ss nous dit très concrètement comment utiliser nos biens pour être reçus dans les demeures éternelles !

Seigneur, ta voix sans cesse nous rappelle là où est l’essentiel; avec patience, tu déploies toute ta pédagogie pour qu’enfin nous comprenions et que nous vivions en enfants du Père. Nous qui voulons marcher dans tes traces, nous t’en prions, soutiens notre marche.

samedi 12 janvier 2013

Ceux qui appartiennent à la lumière


Luc 16
Eh bien, le maître loua le gérant infidèle d'avoir agi si habilement. En effet, les gens de ce monde sont bien plus habiles dans leurs rapports les uns avec les autres que ceux qui appartiennent à la lumière. »

Esprit Saint,
éclaire nos décisions,
fais de nous des fils de lumière !

Eh bien, le maître loua le gérant infidèle d'avoir agi si habilement : voilà qui était imprévisible ! Cet homme a dilapidé ses biens, il lui a en outre fait perdre une belle proportion de ses prêts… et le résultat, c’est qu’il loue son habileté ? Bien sûr, ainsi, le gérant licencié ne se retrouve pas sur la paille, ce que ne veut sans doute pas non plus son maître… Il le loue pour sa prévoyance. Car l’intendant a évalué la situation avec justesse. Il a pris des décisions et les a mises à exécution.

En effet, les gens de ce monde sont bien plus habiles dans leurs rapports les uns avec les autres : en fait, Jésus a pris pour base un comportement « mondain » pour nous mener bien plus loin. Ce n’est pas sur la décision que porte la pointe de la parabole mais sur le processus de réflexion : s’asseoir (rentrer en soi-même), examiner la situation, envisager l’avenir, prendre une décision… Quand Luc parlait du roi qui va combattre avec mille hommes (14,31), ce n’était pas non plus un éloge de la guerre ! Mais le processus d’une sage décision sur lequel il attire notre attention.

que ceux qui appartiennent à la lumière. » : autrement dit, les fils de lumière ne sont pas très habiles… pourtant si nous reconnaissons que nous « appartenons à la lumière », n’est-ce pas cette lumière même qui doit éclairer notre route, nos décisions, notre rapport aux autres ? Appartenir à la lumière, c’est d’abord la laisser briller en nous, puis la mettre sur un support pour qu’elle éclaire toute la maison ! (11,33)
Mais le suspense demeure car en quoi et pour quoi sommes-nous inviter à être habiles ? Dans nos rapports les uns avec les autres, certes, mais comment et en vue de quoi ? Les auditeurs devaient être accrochés aux lèvres de Jésus !

Seigneur, tu nous voudrais attentifs les uns aux les autres, tu attires sans cesse notre attention sur la manière dont nous devons vivre nos relations dans le quotidien, dont nous devons les illuminer selon ta parole. Sois notre lumière !

vendredi 11 janvier 2013

Vite, assieds-toi


Luc 16
Il fit alors venir un à un tous ceux qui devaient quelque chose à son maître. Il dit au premier : “Combien dois-tu à mon maître ? ” — “Cent tonneaux d'huile d'olive”, lui répondit-il. Le gérant lui dit : “Voici ton compte ; vite, assieds-toi et note cinquante.” Puis il dit à un autre : “Et toi, combien dois-tu ? ” — “Cent sacs de blé”, répondit-il. Le gérant lui dit : “Voici ton compte ; note quatre-vingts.”

Esprit Saint,
guide notre lectio, guide nos décisions,
sois aujourd’hui une lampe sur notre route.

Il fit alors venir un à un tous ceux qui devaient quelque chose à son maître : ainsi le maître avait prêté à beaucoup de monde ; comme, selon la loi, il se devait de prêter sans intérêt, il ne nous apparaît pas ici comme un riche… égoïste, on dirait plutôt qu’il vient en aide à ceux qui font appel à lui.

Il dit au premier : “Combien dois-tu à mon maître ? ” c’est toujours bien de l’avoir du maître dont il s’agit, c’est avec ce bien-là qu’il va encore jouer.

 “Cent tonneaux d'huile d'olive”, lui répondit-il. Le gérant lui dit : “Voici ton compte ; vite, assieds-toi et note cinquante.” Puis il dit à un autre : “Et toi, combien dois-tu ? ” — “Cent sacs de blé”, répondit-il. Le gérant lui dit : “Voici ton compte ; note quatre-vingts.”  Scènes étranges : d’abord la question, car la réponse est sur le papier qu’il tient en main. Ce n’est pas le gérant non plus qui va écrire, mais le débiteur lui-même ! Le gérant en donne l’ordre dans l’urgence (vite !). Pourtant, il agit dans la légalité : cela est de son ressort de gérant. Nous assistons en quelques sortes à une scène de générosité, mais ce n’est pas la joie des endettés que nous retenons. Nous ressentons un malaise parce que nous connaissons l’intention du gérant : il n’agit que pour lui-même : en fait, il « achète » - à leur insu - la reconnaissance des débiteurs de son maître et leur prochain geste d’accueillir le gérant va lui-même en être entaché.

Je suis frappée par la distance entre les faits et les intentions : le gérant, au départ simplement maladroit, se laisse entraîner, et entraîne les autres,  dans une spirale où l’intérêt personnel va tout dominer. Combien de nos actes et de nos paroles ne sont pas, peu ou prou, consciemment ou non, avec une visée « intéressée » ?

Seigneur, donne-nous un coeur simple, un cœur habité par ta présence. 
Guide nos décisions de ce jour, élargis l’espace de notre cœur !

jeudi 10 janvier 2013

Les gens me recevront


Luc 16

Le gérant se dit en lui-même : “Mon maître va me retirer ma charge. Que faire ? Je ne suis pas assez fort pour travailler la terre et j'aurais honte de mendier. Ah ! Je sais ce que je vais faire ! Et quand j'aurai perdu ma place, des gens me recevront chez eux ! ”

Esprit Saint,
éclaire-nous lorsque nous « rentrons en nous-mêmes »,
guide notre réflexion à la lumière de la Parole.

Le gérant se dit en lui-même : comme le fils prodigue, voici le gérant qui, acculé dans une situation insupportable, rentre en lui-même pour réfléchir. Lui ne s’est pas éloigné volontairement du maître mais son incompétence a provoqué son renvoi et lui aussi se retrouvera bientôt sans ressource.

“Mon maître va me retirer ma charge. Que faire ? Il n’y a aucune relation entre son maître et lui. Rappelons-nous que ce maître a d’abord été présenté comme un « homme riche » ! On dirait que le seul lien entre eux est non pas l’être mais la fonction, la « charge ». Au contraire du fils prodigue qui décide de retourner et parler, l’intendant cherche comment gagner sa vie : l’argent, la richesse sont bien le nœud de cette histoire.

 Je ne suis pas assez fort pour travailler la terre et j'aurais honte de mendier : il regarde la situation avec réalisme… par contre il ne prend nullement en considération le tort fait à son maître, l’incompétence avec laquelle il a rempli sa tâche, tout cela semble ne pas le concerner.

Ah ! Je sais ce que je vais faire ! Comme le fils prodigue, il prend une décision qu’il va mettre en pratique, mais le fils va proposer de travailler, comme un simple serviteur, notre gérant, lui, envisage surtout de ne pas se fatiguer !

Et quand j'aurai perdu ma place, des gens me recevront chez eux !  Il cherche donc à être reçu, s’il a honte de mendier, cela ne le gêne pas de vivre aux dépends de ceux qui vont l’inviter… Car alors, ce sont les autres qui lui seront redevables, à l’inverse de celui qui tend la main. Ce qu’il ne supporte pas, c’est de recevoir gratuitement !

Seigneur Jésus, que nos richesses soient l’objet de partage, fais que nous sachions donner et recevoir avec la même simplicité.

mercredi 9 janvier 2013

Présente-moi les comptes


Luc 16
Jésus dit à ses disciples : « Un homme riche avait un gérant et l'on vint lui rapporter que ce gérant gaspillait ses biens. Le maître l'appela et lui dit : “Qu'est-ce que j'apprends à ton sujet ? Présente-moi les comptes de ta gestion, car tu ne pourras plus être mon gérant.”

Esprit Saint, 
éclaire pour nous le vrai sens de cette parabole, 
donne-nous de la recevoir de la bouche même de Jésus.

Jésus dit à ses disciples : au chapitre 15 Jésus parlait à tous : les rejetés (publicains, pécheurs) et les bien cotés (pharisiens, scribes). Maintenant le voilà qui se tourne vers ses disciples ; il est vrai qu’il va aborder un sujet plein de pièges !

 « Un homme riche avait un gérant : voilà donc d’abord en scène un homme riche : le sujet de quasi tout ce chapitre va être la richesse ! Et le deuxième personnage est son gérant, littéralement son intendant. Ce terme est propre à Luc chez les évangélistes et nous ne l’avons rencontré qu’une fois (12, 42) : c’était « l’intendant fidèle, sage », « l’heureux serviteur ».

et l'on vint lui rapporter : non, ce n’est pas un éloge de la délation…  mais une façon peut-être de souligner la confiance qui était faite à ce gérant par son maître qui ne soupçonnait rien.

que ce gérant gaspillait ses biens :  simplement « gaspiller » ; et non pas détourner, voler, empocher… on pourrait aussi traduire par « disperser », comme pour les brebis du troupeau sans berger, ou encore par « dissiper » comme fit de ses biens le fils prodigue… Un intendant qui serait donc plus incompétent que frauduleux... ?

Le maître l'appela : en réaction à ce qu’on lui a rapporté, il va parler lui-même à l’intendant.

et lui dit : “Qu'est-ce que j'apprends à ton sujet ? On aurait aimé un temps d’arrêt, que le maître laisse l’opportunité de répondre…

Présente-moi les comptes de ta gestion : je repense de nouveau à cette si belle parole que Jean Sulivan met dans la bouche de Dieu : «  Vis ta vie, chante ta musique, laisse-moi faire les comptes, je ne sais pas compter. ».

car tu ne pourras plus être mon gérant.” : pourtant la sentence tombe avant même la vérification ; nous sommes ici dans le raccourci car là n’est pas la pointe de la parabole. Et puis, qui dit que « l’homme riche », « c’est » Dieu ? Souvent nous voulons distribuer les rôles dans la parabole : celui-là, c’est Dieu, celui-là c’est moi ou les autres ou… Et cela nous mène parfois dans une impasse. Laissons-nous plutôt emporter dans l’histoire que Jésus conte et voir où il nous mènera…

Seigneur, est-ce que tu me demandes des comptes, est-ce que tu m’appelles avec mes livres sous le bras… ? «  Ce que tu demandes à tes intendants, c’est de se montrer fidèles » (1 Co 4,2), c’est-à-dire plein de foi. Seigneur, augmente en moi la foi.

mardi 8 janvier 2013

Une parabole

Reprise Luc 15, 1-32

Viens Esprit de miséricorde
Viens Esprit de communion
Viens nous révéler le visage du Père.

Jésus selon Luc dit une parabole (v 2) et à la suite de cette annonce, nous trouvons ces trois textes : la brebis perdue, la drachme perdue, le fils perdu. Les trois sont donc à lire ensemble, comme les facettes d’une même parole. L’une venant compléter l’autre.

Dans la première partie, avec la brebis perdue, mon regard se tourne vers le berger qui cherche, cherche à en perdre cœur, la brebis égarée. A sa joie de la retrouver. Joie qui révèle la joie du ciel au retour d’un pécheur. Je reçois l’image du salut, Jésus venu chercher et sauver ce qui était perdu. Dans la seconde partie, fait assez rare, s’il est bien question de Jésus, de Dieu qui cherche… le voilà dans le personnage d’une femme qui fait le ménage, balaie la maison avec empressement ! Le même message de joie y est délivré.

Dans la troisième partie, je trouve une autre facette, celle de la volonté humaine, de son désir, de son activité. Si la brebis était égarée, nulle trace de la volonté de celle-ci de s’égarer, si la drachme était perdue, ce ne pouvait être par sa volonté. Le fils cadet, lui, a résolument pris distance, a décidé délibérément de s’éloigner de la maison paternelle. Il choisit de revenir, et alors le père court à lui. La liberté du fils de partir et de revenir est réelle. Même si les motivations pour un retour ne sont pas très élevées… il a faim… Dans cette troisième partie, apparait aussi un personnage qui n’a pas son équivalent dans les deux premières : le fils aîné. Sa réaction face à l’accueil du prodigue, interroge ma réaction face à la miséricorde, face à l’amour dont le Père de tendresse entoure chacun, chacune. Je puis tantôt me glisser dans la peau du fils cadet, tantôt dans celle de l’ainé, et tantôt dans celle du père. Inscrire le tissu de mes relations en ce récit. Dans les deux premières parties, il était question de la joie dans le ciel pour le pécheur qui revient. Dans la troisième avec la réaction de l’ainé, on est en contraste, en questionnement… la terre s’unira-t-elle à la joie du ciel ?
 
Seigneur, ouvre mon cœur au mystère de ton Amour indéfectible.

Seigneur, donne-moi d’accueillir ta miséricorde en ma vie, en la vie de ceux et celles que tu places sur mon chemin,

Seigneur, fais que la joie du ciel devienne notre joie !

lundi 7 janvier 2013

revenu à la vie


Alors il fallait festoyer et se réjouir, parce que ton frère que voilà était mort, et qu’il a repris vie, et s’était perdu et il a été retrouvé.

Luc 15, 32

Viens Esprit de vie et de paix

Viens Esprit de joie

Viens Esprit de Jésus, sauveur

Alors il fallait festoyer et se réjouir,

Je retrouve ici le thème des deux autres paraboles : la brebis perdue et retrouvée, la drachme perdue et retrouvée, avaient mené à faire la fête. Ici c’est le fils perdu.

 parce que ton frère que voilà

Le père doucement remet les choses en place, il use cette fois du possessif : « ton frère ». Alors que l’ainé avait semblé couper le lien, le père doucement le réinstaure, le resitue. C’est ton frère !

 était mort, et qu’il a repris vie,

Le père ne nie pas la déchéance en laquelle était tombé son cadet, mais il se garde bien de confirmer la version de l’ainé qui parlait de prostituées. Le père constate, reconnaît que le cadet avait pris un chemin de mort ; aussi le contraste de l’instant est d’autant plus réjouissant : il a repris vie !

et s’était perdu et il a été retrouvé.

Le père continue, dans la même ligne : mort – vie ; perdu – retrouvé. Le passif : il a été retrouvé, est impressionnant. Il était d’actualité avec la brebis perdue que le berger avait retrouvée, avec la drachme que la femme avait retrouvée. Mais ici, c’est le fils qui est revenu, pourrait-on objecter. Il est revenu, il a fait une démarche, oui, mais le père l’a retrouvé. Et sans doute est-ce la mémoire du visage du père, de sa bonté, qui a permis au fils de revenir, le père est à l’origine même du retour, même si de manière non explicite.

Père, tu as envoyé Jésus pour nous chercher, et il nous trouve ! tu nous a donné ton fils, pour que nous soyons vivants. Fais-nous partager ta joie, chaque fois que tu retrouves un de nous ! Apprends-nous à reconnaitre en tout vivant, un frère, une soeur, que tu nous donnes.

dimanche 6 janvier 2013

Toujours avec moi

Celui-ci lui dit : « Enfant, toi tu es toujours avec moi et tout ce qui est mien est tien. »
Luc 15, 31

Viens Esprit de communion,
Viens Esprit de grâce et de partage
Viens Esprit de confiance

Celui-ci lui dit :
Le père a entendu son fils, il parle à son tour. Le texte ne nous dit rien du ton, mais on le devine dans la douceur et la compassion.

 « Enfant,
Parfois les traductions ajoutent un possessif : « mon enfant ». Le texte grec n’en possède pas. Mais on peut le comprendre comme sous-entendu. Mais on peut aussi lire sans le possessif : « enfant », et voir dans l’absence de possessif, l’infini respect du père face à la colère de son ainé. Celui-ci s’était démarqué de la famille en parlant de « ton fils » plutôt que de « mon frère ». Le père ne veut pas le réintégrer de force. Mais il lui dit combien pour lui père, il est toujours enfant.

toi tu es toujours avec moi
je me demande jusqu’à quel point le fils ainé est effectivement toujours avec son père. En écoutant sa colère, j’ai l’impression qu’il n’a pas vraiment pris conscience de la grâce qu’il avait à vivre auprès de son père, du « cadeau » de vie que cela représentait. Il semble avoir vécu chez son père, sans tenir de véritable relation filiale. Il semblerait qu’il a vécu comme serviteur, et non comme fils. Etre toujours avec le père aurait dû être la joie de ce fils, être sa récompense pour le labeur partagé,…

 et tout ce qui est mien est tien. »
Enfin, si le père a donné au fils cadet la part qui lui revient, tout ce qui reste revient à l’ainé. On pourrait objecter : raison de plus pour la colère de l’ainé, le veau gras lui revenait ! Mais dans cette communauté de biens, il y a plus de bonheur, il y a la joie du partage, la joie de savoir que tout est en commun. C’était la joie des premiers chrétiens (cf le livre des actes des Apôtres). Avoir tout en commun, c’est vivre comme sur pied d’égalité, le père reconnaît pleinement son fils et vit avec lui une relation qui n’est plus de la dépendance, mais du partage. Si telle est bien la manière dont le père vivait, on comprend qu’il n’a pas donné un chevreau à son fils,… le chevreau était déjà donné, il était déjà possession du fils, et en sa pleine jouissance. Mais l’ainé ne semble pas l’avoir compris. En lisant ce verset je repense au récit de la création, dans la Genèse : dès l’aube de la création, tout nous a été donné, confié, remis. Si le Père ne peut plus donner, c’est parce qu’il a déjà tout donné !

Seigneur, il est grand ce mystère, de ta vie partagée, donnée, participée. Aujourd’hui je veux vivre en ta présence. Que ton Esprit vienne me donner d’être toujours avec toi, puisque toi tu te tiens toujours avec moi. Apprends-moi à vivre en enfant en ta maison, confiant, ébahi du don qui lui est fait. Avec st Jean, je m’étonne : voyez quel grand amour nous est donné, que nous soyons appelés enfants de Dieu et nous le sommes !

samedi 5 janvier 2013

ton fils que voici

Mais lorsque ton fils que voici, lui qui a dévoré ton bien avec des prostituées, vient, tu sacrifies pour lui le veau gras.
Luc 15, 30

Viens Esprit de paix et de silence
Viens Esprit de communion et de partage

Mais lorsque ton fils
L’ainé rejette son frère, jusque dans ses paroles, il ne dit pas « mon frère », mais « ton fils ». Le serviteur lui expliquant la raison de la fête, lui avait dit « ton frère ». Mais lui se refuse cette expression. Il met ainsi de la distance entre son frère et lui, une distance qui risque la rupture.

que voici,
l’expression relève à la limite du mépris.

 lui qui a dévoré ton bien
voilà un reproche clair : le cadet a dilapidé la part de bien que le père lui a partagée. Cette part lui revenait. En soi, ce n’était plus le bien du père, mais le bien propre du fils. Mais l’ainé ne l’entend pas ainsi, c’est le bien du père, et le cadet l’a dévoré. Il utilise ici un vocabulaire de voracité.

 avec des prostituées,
Cette information ne nous a pas été donnée auparavant. Le texte qui nous a fait suivre le fils quittant la maison, ne nous l’a jamais décrit comme fréquentant les prostituées. On devine que l’ainé en rajoute une couche pour noircir son frère. Non seulement il a dilapidé les biens, mais il l’a fait avec des prostituées.

vient,
Il ne parle pas de retour, de revenir… Comme si dans la tête du fils ainé le retour n’était plus possible. Comme s’il ne l’attendait plus, comme s’il l’avait rayé définitivement de son existence. Alors qu’on voyait le père courir à la rencontre tandis que le fils cadet était encore loin, ce qui suppose qu’il scrutait attentivement l’horizon, qu’il guettait le retour de son fils, le fils ainé lui semble avoir exclu toute idée de retour, semble la refuser.

 tu sacrifies pour lui le veau gras.
Le veau gras, il n’y en avait qu’un, il était réservé pour un événement important…
La disproportion avec le petit chevreau du verset précédent est manifeste. Lui a toujours servi, sans la moindre désobéissance, et n’a jamais rien reçu, et pour le retour du fils perdu, c’est le veau gras qui y passe.

En deux petits versets, l’ainé nous brosse le résultat de la vie dans la comparaison. Jalousie, rivalité,… on se souvient de l’histoire de Caïn et Abel, des frères de Joseph,…

Seigneur, apprends-nous à accueillir ton cœur de père, pour chacun. A nous réjouir avec toi, de ta bonté envers tous les êtres. Délivre-nous de la vie dans la comparaison, qui assassine, étouffe, cultive la rancune.

vendredi 4 janvier 2013

Tant d'années

Celui-ci, répondant à son père, dit : voici tant d’années que je te sers, et jamais je n’ai passé outre d’un de tes ordres. Et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour qu’avec mes amis je festoie.
Luc 15, 29

Viens Esprit de joie et de communion
Viens Esprit de service et de don de soi

Celui-ci, répondant à son père, dit :
Le père priait instamment son fils ainé d’entrer dans la fête pour le retour de son frère. Si nous n’avons pas les paroles dites par le père, l’évangile nous rapporte la réponse de l’ainé.

« Voici tant d’années que je te sers,
Tout d’abord le fils rappelle le service qu’il tient fidèlement depuis des années. On devine en contraste sa position par rapport au fils cadet qui vient de rentrer d’une longue absence…

et jamais je n’ai passé outre d’un de tes ordres.
Il atteste de son obéissance stricte aux ordres du père. Qu’en est-il du fils cadet ? Ici il n’est pas fait mention de lui… mais le fils ainé n’invite-t-il pas à comparer ?

 Et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour qu’avec mes amis je festoie. »
Pour le cadet le père a fait tuer le veau gras. Et jamais il n’a donné un chevreau ! Le contraste est on ne peut plus clair. D’un coté le zèle du fils ainé resté sans récompense apparente, de l’autre, la munificence de l’accueil du fils cadet qui revient après une longue errance.
Sans parler de son frère, celui-ci est comme toujours présent en contraste dans le discours de l’ainé.

Ce discours interpelle nos discours, nos ressentis, nos vécus. Qu’en est-il de nos relations aux autres ? Sommes-nous rivés sur les autres, pour nous comparer ?

L’invitation de Jésus n’est-elle pas à quitter le jugement, la comparaison, pour vivre simplement sous le regard du Père dans l’amour ?

Seigneur, purifie mon cœur. Apprends-moi à vivre le regard fixé sur ton amour, sur ta bonté, et à me réjouir avec toi, de ce qui fait ta joie !

jeudi 3 janvier 2013

Son père le priait

Il se mit en colère et il ne voulait pas entrer. Son père étant sorti, le priait instamment.
Luc 15, 28

Viens Esprit de paix et de bienveillance
Viens Esprit de communion

Il se mit en colère
La réaction du fils ainé est vive. Il sort de lui-même, se met en colère. On trouve trace d’autres colères dans la Bible. La colère de Samuel face au rejet de Saül. Celle de Jonas devant la miséricorde de Dieu pour Ninive, comme devant la mort de son ricin… Le psaume nous fait chanter : laisse ta colère, calme ta fièvre, il n’en viendrait que du mal…  

Et il ne voulait pas entrer.
Refuser d’entrer, c’est s’excommunier soi-même de la fête. Il se tient à l’égard, brise le lien. Et la fête qui était lancée risque d’être sabordée par son attitude.

Son père, étant sorti
Comme le père était sorti, avait couru à la rencontre du fils de retour, ainsi maintenant il sort à la rencontre de son aîné. Il a souci des deux fils, a pour eux la même démarche d’aller à la rencontre. Il quitte son chez soi, sort de chez lui, pour aller vers ses fils.

le priait instamment.
La démarche du père se fait prière, supplication.

Derrière le visage de ce père, je découvre en filigrane le visage de notre Dieu, c’est lui qui nous prie d’entrer en sa maison, c’est lui qui nous prie d’accueillir nos frères et sœurs. Il nous prie sans doute bien plus que nous ne le prions !

Seigneur, ouvre les oreilles de mon cœur, que je sois attentive à ta prière.