mardi 31 mai 2011

Pour quelle oeuvre belle

De nouveau les Juifs apportèrent des pierres pour le lapider.

Jésus leur répondit: « Je vous ai montré de nombreuses œuvres belles, venant de mon Père.

Pour laquelle de ces œuvres me lapidez-vous ? »

Les Juifs répondirent : « Ce n’est pas pour une belle œuvre que nous te lapidons,

Mais pour un blasphème,

Et parce que toi, étant homme, tu te fais Dieu. »

Jean 10, 31-33



Viens Esprit de discernement, donne-moi de découvrir le visage de Dieu en sa Parole.

Viens Esprit de paix, donne-moi de me laisser déranger par ta Parole.



De nouveau les Juifs apportèrent des pierres pour le lapider.

A croire qu’il y en avait à tous les coins de rue, des pierres prêtes à l’emploi ! Voici que de nouveau les chefs en apportent quelques-unes. On dirait que cela les démange de la lapidation !



Jésus leur répondit…

 A la violence, au geste violent, Jésus répond par une parole. Il aurait pu passer son chemin pour éviter les coups. Il continue à considérer ses adversaires comme des interlocuteurs dignes d’échange. Il répond. Il interroge en fait ! Discret appel à la conscience :



Je vous ai montré de nombreuses œuvres belles, venant de mon Père. Pour laquelle de ces œuvres me lapidez-vous ?

Interrogation, sans violence. Il ne semble pas directement dire : vous avez tort de me lapider… Mais il interroge pour comprendre, comme s’il voulait au juste découvrir son tort. Il ne dit pas directement : c’est insensé de me lapider, je suis innocent. Il demande pour quelle œuvre il mérite cette lapidation.

Ses œuvres, il les qualifie de belles ! Souvent on parle de bonnes œuvres, de B.A., Jésus parle d’œuvres belles, il y a comme un dépassement, un recul qui donne de regarder les œuvres, de les contempler, de découvrir leur beauté. La beauté est comme le surcroît de gratuité qui paraît dans la bonté de l’œuvre accomplie.

Ses œuvres, Jésus ne se les attribue pas directement. Il ne demande pas pour laquelle des œuvres accomplies on veut le lapider, mais il parle des œuvres qu’il a montrée, les rattachant à leur source cachée : le Père. Source cachée, en Jésus révélée.

Si Jésus continue l’échange avec ses adversaires qui ont ramassé des pierres pour le lapider, il ne cherche pas pour autant à renier quoique ce soit de son message. Il continue à dire clairement son lien privilégié avec le Père.



Ce n’est pas pour une belle œuvre que nous te lapidons, mais pour un blasphème, parce que toi, étant homme, tu te fais Dieu.

Les adversaires se rendent bien compte que sur la qualité de l’œuvre on ne peut guère attaquer Jésus. Ils peuvent juste attaquer le fait que Jésus a l’art de faire ses signes le jour du sabbat, et d’enfreindre ainsi, à leurs yeux, la loi. Mais il serait difficilement contestable que le fait de rendre la vue à un aveugle ne soit une œuvre belle !

Cette fois, les adversaires ne reviennent plus directement à la violation du sabbat comme au chapitre précédent, mais au fond même de la question : Jésus blasphème, il se prétend Dieu ! Prétention qui est pour eux une énormité, qui mérite condamnation. Ce sera effectivement ce motif qui ressortira lors du procès de Jésus. C’est bien là le reproche qui lui est fait !



Seigneur, ouvre mon cœur, qu’il se laisse déranger par toi ! Qu’il accueille ta révélation, sans y opposer de limites.

Seigneur, tes œuvres sont belles, encore faut-il que tu ouvres nos yeux, comme à l’aveugle, pour que nous puissions les reconnaître.

Seigneur, tes œuvres sont belles et grandes. Donne-moi en les contemplant d’y trouver motif de louange et d’action de grâce !

Seigneur tes œuvres sont signes, par lesquels tu nous révèles le Père. Donne-nous de les accueillir en cette révélation profonde, que la découverte de ta filiation divine ne soit pas scandale, mais occasion d’action de grâce.

lundi 30 mai 2011

en sa main

Mes brebis à moi écoutent ma voix, et moi je les connais et elles viennent à ma suite.
Et moi je leur donne la vie éternelle, et elles ne périront jamais et personne ne les arrachera de ma main.
Mon Père, en ce qui est de ce qu’il m’a donné, est plus grand que tous.
Personne ne peut rien arracher de la main du Père.
Moi et le Père, nous sommes un.
                                              Jean 10, 27-30

Viens Esprit saint, viens habiter en mon cœur, viens y accueillir cette parole.
Viens Esprit donne-moi d’écouter la Parole, pour me mettre à la suite de Jésus.
Viens Esprit fais nous entrer dans la danse de l’amour, qui nous rassemblera en toi.


Mes brebis écoutent ma voix, et moi je les connais, et elles viennent à ma suite.

Les opposants sommaient Jésus de se déclarer ouvertement Messie. Il répond en reprenant à nouveau l’image du berger. Pour qui a intégré les Ecritures (ce qui doit être le cas de ses interlocuteurs, chefs religieux de l’époque, gardiens du trésor des Ecritures), cette image est plus qu’explicite. Le bon berger c’est Dieu !

Et explicite aussi le fait que les opposants, ne connaissent pas Jésus et refusent de le suivre.

Et moi je leur donne la vie éternelle, et elles ne périront jamais et personne ne les arrachera de ma main.

Déclaration de vrai berger. Il est sauveur pour les siens. Il leur fait le don le plus précieux : la vie éternelle. Invitation à la confiance pour les disciples : personne ne peut les arracher de la main de Jésus.
 

Mon Père qui me les a données est plus grand que tous.  Personne ne peut rien arracher de la main de mon Père. Moi et le Père nous sommes un.

Si Jésus homme parmi les hommes pouvait paraître présomptueux pour ses interlocuteurs, il fonde ici son assurance ! Ceux qui viennent à lui, le peuvent par un don du Père. Et rien ne peut être arraché au Père.

La main dans la Bible est signe de force : c’est à main forte et à bras étendu que Dieu a libéré son peuple d’Egypte. Et le psalmiste chante la main qui le conduit (Ps 138). En Isaïe Dieu assure que notre nom est gravé sur la paume de ses mains. (Is 49, 16)

La conclusion de Jésus résonne avec force : moi et le Père nous sommes un.


Seigneur, tiens-moi en ta main. Donne-moi de découvrir en l’amour circulant en la Trinité, la source de tout amour, de toute paix et confiance.

dimanche 29 mai 2011

Vous ne croyez pas

Jésus leur répondit : « Je vous l’ai dit, mais vous ne croyez pas.
Les œuvres que je fais, moi, au nom de mon Père
ce sont elles qui me rendent témoignage.
Mais vous, vous ne croyez pas, car vous n’êtes pas de mes brebis. »
                                                                                         Jean 10, 25-26

Viens Esprit Saint, donne-moi d’accueillir Jésus en cette parole
Viens Esprit Saint, apprends-moi à croire et à vire de cette foi !


Je vous l’ai dit, mais vous ne croyez pas

Pas pire mécréant que qui ne veut pas croire ! Jésus n’a cessé de se présenter en vérité, même s’il n’a jamais dit explicitement « je suis le Messie ». Tous ses gestes et ses paroles lui rendent témoignage. Encore faut-il les recevoir, y adhérer.

Infinie délicatesse de notre Dieu, il ne s’impose pas. Il fait signe, il propose… il nous reste à décider d’adhérer ou non.

Les œuvres que je fais, moi, au nom de mon Père, ce sont elles qui me rendent témoignage.

Rien de plus vrai que les œuvres. On peut facilement être un beau parleur. Mais Jésus a toujours joint parole et acte. Il est un. Son action, sa parole sont pleinement unifié, dans l’unique recherche : annoncer au monde le visage du Père, son amour, sa volonté d’offrir le salut.

Mais vous vous ne croyez pas car vous n’êtes pas de mes brebis

L’adhésion de foi, suppose l’appartenance choisie.

Choisir d’être disciple de Jésus, me confier à lui, me donnera de recevoir la lumière de la foi. Jamais l’obligation, mais l’invitation. Il y a une véritable cohérence de la foi, qui ne se donne qu’à l’intérieur de la foi. L’univers de la foi n’a rien de contraignant qui nous priverait de notre liberté d’adhérer ou non.

Seigneur, je veux être de toi, aide-moi à t’accueillir en tes paroles et en tes actes. Aide-moi à te recevoir en toute ma vie, que ta vie prenne chair en moi. Seigneur, augmente en moi la foi.

samedi 28 mai 2011

Jusques à quand

Il y eut alors à Jérusalem, la fête de la Dédicace.
C’était l’hiver.
Jésus allait et venait dans le Temple sous le portique de Salomon.
Les Juifs firent cercle autour de lui, et lui dirent :
« Jusques à quand vas-tu nous tenir l’âme en suspens ?
Si tu es, toi, le Christ, dis-le nous ouvertement. »
Jean 10, 22-24

Viens Esprit de Jésus, révèle-moi ton mystère.
Viens Esprit, ouvre mon cœur à cette parole que tu m’offres.
Viens Esprit, souffle en notre monde, le nom d’amour et de tendresse
de notre Dieu.

Il y eut alors à Jérusalem, la fête de la Dédicace. C’était l’hiver.
La Dédicace commémore la nouvelle consécration de l’autel et du temple après qu’Antiochus l’ait profané. C’était l’hiver. Quand on voit la rudesse du dialogue ou du non-dialogue, on peut se demander si plus que l’hiver météorologique, on ne peut parler ici d’un hiver des cœurs !

Jésus allait et venait dans le Temple, sous le portique de Salomon.
Pour une fois, il n’est pas dit enseignant, mais seulement circulant dans le Temple (il se réchauffe ?). Il semble y circuler librement, après tout, il est chez lui !

Les Juifs firent cercle autour de lui
Voilà belle manière de mettre un terme à ces allées et venues. Il est encerclé ! Comme ils avaient mis la femme prise en flagrant délit d’adultère au centre du cercle (Jn 8), Jésus y est placé, milieu de groupe, comme en accusé. Dans l’Evangile de Jean, on a l’impression que le procès de Jésus a commencé bien avant son arrestation.

Jusques à quand vas-tu nous tenir l’âme en suspens ?
La personne de Jésus questionne. Rien que par sa manière d’être, mais aussi par ses paroles. Il ne laisse pas indifférent. Mais il ne s’impose pas. Il pose question. A chacun de fournir sa réponse, à chacun de se situer face à Jésus.

Si tu es, toi, le Christ, dis-le nous ouvertement.
L’obliger à répondre, n’est-ce pas manière de ne pas répondre soi-même ? N’est-ce pas manière de ne pas être mis en cause soi-même, ne pas se laisser interpeller.
Devant le choix qui leur est offert de donner ou non leur foi, ils demandent une affirmation, une certitude.

Seigneur, c’est vrai que tu interroges nos vies, les met en cause. Que ton Esprit vienne en nous, qu’il nous apprenne à te donner notre foi, sans exiger signe, preuve,… Que ton Esprit illumine notre cœur.

jeudi 26 mai 2011

Une division survint

Une division de nouveau survint parmi les juifs, à cause de ces paroles. Plusieurs parmi eux disaient : il a un démon et il est fou. Pourquoi l’écoutez-vous ? D’autres disaient : ces paroles ne sont pas celles d’un démoniaque. Est-ce qu’un démon peut ouvrir les yeux des aveugles ?
Jean 10, 19-21

Viens Esprit de discernement, viens lumière des cœurs,
Viens Esprit de force, au sein d’un monde de ténèbre
Viens nous apprendre le don de ton amour, et de ta vie.

Une division de nouveau survint parmi les juifs à cause de ces paroles.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le premier effet de la venue de Jésus, est de poser question, et de diviser ses auditeurs. Lui qui est venu rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés, il commence par semer la division !
La parole de Jésus et ses actions ne laissent pas indifférents. Chacun est comme invité à prendre parti : accueillir ou non Jésus, le reconnaître comme envoyé de Dieu ou non.

Plusieurs parmi eux disaient : il a un démon, et il est fou ! Pourquoi l’écoutez-vous ?
Quand on ne comprend pas, qu’on ne veut pas comprendre, il ne reste qu’une solution le rejet ! Et voilà le Verbe de Dieu, la Sagesse de Dieu traitée de folle. Jésus dépose sa vie, et voilà qu’à sa liberté répondent nos libertés… certains rejettent… d’autres interrogent :

D’autres disaient : ces paroles ne sont pas celles d’un démoniaque. Est-ce qu’un démon peut ouvrir les yeux des aveugles.
Bienveillance ici, Jésus vient de guérir un aveugle. Ceux qui reconnaissent Jésus généralisent déjà, ils parlent « des » aveugles.
Etonnant aussi, cette assimilation parole et gestes ! Pour dire que les paroles de Jésus ne sont pas celles d’un démoniaque, ses partisans, ne citent pas celles-ci, mais parlent d’un geste de Jésus ! Ce geste pour eux est parole !

Seigneur, ouvre mon cœur à ta parole de lumière, et lorsqu’elle me dérange, met en discussion mes certitudes, donne-moi de les accueillir, de m’y ouvrir, de me laisser interpeller, bousculer…
Seigneur conduis-moi toujours plus avant, en l’écoute du cœur !

mercredi 25 mai 2011

Je dépose ma vie

Voici pourquoi le Père m’aime, parce que moi, je dépose ma vie pour la recevoir à nouveau.
Personne ne me l’enlève, mais, moi je la dépose, moi-même.
J’ai le pouvoir de la déposer, j’ai le pouvoir de la recevoir à nouveau,
J’ai reçu ce commandement de mon Père.
Jean 10,17-18


Viens Esprit du Père et du Fils,
Viens Esprit don joyeux qui s’écoule du Père vers le Fils, du Fils vers le Père,
Viens Esprit, fontaine qui verse jusqu’à nous, le divin amour.

Voici pourquoi le Père m’aime,
Nul doute en Jésus, il sait l’amour personnel du Père pour lui. Il sait la mission qu’il a reçue, il s’y livre sans réserve, en pleine liberté.

Je dépose ma vie pour la recevoir à nouveau. Personne ne me l’enlève, mais je la dépose moi-même.
J’écoute ce chant de la liberté de Jésus. Il se reçoit tout entier du Père, il connaît le Père et son projet d’amour, il se livre tout entier au Père, dans un élan d’amour. Entre eux, il n’est qu’amour ; en la vie de Jésus, il n’est qu’amour, amour souverainement libre. Et Jésus fait homme, vient au milieu de nous en la même attitude, il dépose sa vie, nous l’offre sans nous l’imposer.

J’ai le pouvoir de la déposer, j’ai le pouvoir de la recevoir à nouveau, j’ai reçu ce commandement de mon Père.
La liberté de Jésus trouve paradoxalement sa source dans l’obéissance à l’amour du Père, dans la communion à son dessein divin. Il n’est de vrai don que libre, il n’est de vrai accueil que libre. Librement Jésus dépose sa vie, librement il la reprend à nouveau, la reçoit à nouveau. Par avance, Jésus trace le chemin de sa mort et de sa résurrection, comme un chemin où il adhère librement. Alors que sa passion semble conduite uniquement par les hommes qui veulent sa perte, lui, la reprend de l’intérieur, pour y adhérer, non dans un masochisme malsain, mais dans une étreinte d’amour : vous voulez ma vie : je la dépose par amour, par témoignage d’amour, révélation ultime du visage du Père.

Seigneur, fais-nous communier à cet amour, fais-nous communier à cette liberté. Que ce jour passe dans une adhésion de tout mon être à ton projet de salut. Que l’offrande de ma vie puisse par l’Esprit être unie à celle du Bien-Aimé, pour ta joie Seigneur, et pour la joie du monde.
Seigneur que par tes témoins, naisse le monde nouveau, la terre nouvelle, où ta vie sera accueillie en tous.

mardi 24 mai 2011

Un seul troupeau

J’ai d’autres brebis qui ne sont pas de cet enclos ;
Et celles-là il me faut les conduire, et elles entendront ma voix,
Il y aura un seul troupeau, un seul pasteur.
Jean 10,16

Viens Esprit de Dieu,
Viens Esprit de communion
Viens bâtisseur du monde à venir !

J’ai d’autres brebis qui ne sont pas de cet enclos
Sous-entendu, le message de Jésus et le don de sa vie, s’adresse non seulement au peuple d’Israël, mais à tous les peuples. Jésus dit « siennes » ces brebis là aussi. Si je veux être de son peuple, il me faut accueillir l’universalité de ce peuple. Si je ne puis m’ouvrir à l’autre, à l’étranger, à celui ou celle qui me dérange, comment pourrais-je accueillir cette parole de Jésus ?
A ces brebis, Jésus n’a pas à faire franchir la porte, pour les mener… elles ne sont jamais entrées dans l’univers religieux d’Israël.

Celles-là il me faut les conduire, et elles entendront ma voix
Mais il lui faut les conduire. Leur parler, créer une relation de liberté, d’écoute, proposer son message, comme il l’a proposé aux siens, à Israël.

Il y aura un seul troupeau, un seul pasteur
D’origines différentes, d’horizons divers, tous autour de Jésus, rassemblés par un unique pasteur, pourront former un peuple unique.

J’accueille cette parole de Jésus, désir de ce peuple des nations, de ce peuple où tous sont accueillis. Seigneur, élargis l’espace de mon cœur.

lundi 23 mai 2011

Je connais mes brebis

Moi, je suis le berger, le bon,
et je connais les miennes (= mes brebis) et les miennes me connaissent,
comme le Père me connaît et moi je connais le Père,
et j’offre ma vie pour les brebis.
Jean 10, 14-15

Viens Esprit, toi qui es l’amour du Père et du Fils,
Fais-moi entrer en cette connaissance d’amour
Fais-moi accueillir cette vie offerte.

Je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent
Relation de connaissance réciproque. Le berger est bon (beau pourrait-on traduire tout autant) non seulement parce qu’il offre sa vie pour ses brebis, mais aussi parce qu’il est uni à ses brebis dans une relation de connaissance.

comme le Père me connaît et moi je connais le Père
Peut-on imaginer plus forte relation entre deux êtres, que celle qui existe de toute éternité entre Jésus et son Père ? et voici qu’il nous dit qu’il connait ses brebis de la même manière !!!

Et j’offre ma vie pour les brebis
Alors je comprends que cette offrande de sa vie, n’est pas portée par un ordre, un devoir, mais un élan d’amour !

Seigneur, tu me connais, donne-moi de te connaître vraiment.

dimanche 22 mai 2011

Le berger, le bon

Moi, je suis le berger, le bon.
Le berger, le bon, offre sa vie pour les brebis.  
Le salarié, qui n’est pas berger, dont les brebis ne sont pas siennes,
voit-il venir le loup, il abandonne les brebis et fuit.
Et le loup les ravit, et les disperse.
C’est qu’il est salarié et n’a pas souci des brebis.
                                   Jean 10, 11-13

Viens Esprit, montre-moi Jésus bon berger.

Moi, je suis le berger, le bon
Il n’y a pas à dire, Jésus ne ménage pas son auditoire, il ne prend aucune précaution. Il affirme ici sans la moindre nuance qu’il est le bon berger. Or ses auditeurs connaissent l’Ecriture, ils savent que le bon berger, le vrai, c’est Dieu lui-même. Si Jésus ne dit pas « je suis Dieu », il dit quasi la même chose en se présentant comme le bon berger !

Le berger, le bon, offre sa vie pour les brebis
J’aime cette image. Le berger ne s’impose pas, il offre sa vie pour les brebis. Elles peuvent refuser cette offre, et s’enfuir vers d’autres pâturages, elles peuvent ne pas écouter sa voix.  Extrême délicatesse de notre Dieu ! Il offre sa vie. Il veille sur ceux qui l’accueillent, mais sans s’imposer. Il veille au prix même de sa vie !

Le salarié…
Le salarié fait ses heures, son travail… mais pas avec le même cœur que le berger, le bon. Si le loup vient, il sauve sa peau, plutôt que de tenter de protéger le troupeau.

Et le loup les ravit et les disperse
Il ravit, il accapare pour lui, et il disperse, il brise l’unité… serait-ce un loup qui divise pour régner… Le diviseur est un nom du Malin…

Il est salarié, il n’a pas souci des brebis…
Il a souci plus de sa vie que des brebis. Il faut l’amour pour préférer offrir sa vie pour sauver la vie d’autrui. Il faut l’oubli de soi, d’une vie élancée dans l’amour.

Seigneur, je te regarde sur la croix, tu es le berger, le bon.
Tu offres ta vie, pour nous,
Comment accueillir un tel don ? une telle folie d’amour.
Aujourd’hui la reconnaissance monte en mon cœur, qu’elle le tienne en éveil au long du jour.

samedi 21 mai 2011

les brebis écoutent

Jn 10

1. « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n'entre pas par la porte dans l'enclos des brebis mais qui escalade par un autre côté, celui-là est un voleur et un brigand. 2. Mais celui qui entre par la porte est le berger des brebis. 3. Celui qui garde la porte lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix ; les brebis qui lui appartiennent, il les appelle, chacune par son nom, et ils les emmène dehors. 4. Lorsqu'il les a toutes fait sortir, il marche à leur tête, et elles le suivent parce qu'elles connaissent sa voix. 5. Jamais elles ne suivront un étranger ; bien plus, elles le fuiront parce qu'elles ne connaissent pas la voix des étrangers. » 6. Jésus leur dit cette parabole, mais ils ne comprirent pas la portée de ce qu'il disait. 7. Jésus reprit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis. 8. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des brigands, mais les brebis ne les ont pas écoutés. 9. Je suis la porte : si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé, il ira et viendra et trouvera de quoi se nourrir. 10. Le voleur ne se présente que pour voler, pour tuer et pour perdre ; moi, je suis venu pour que les hommes aient la vie et qu'ils l'aient en abondance.

Esprit Saint, fais qu’aujourd’hui j’écoute sa voix, que j’entende son appel…

Voici donc la parabole de l’évangile de Jean. Mais est-ce bien une parabole ? Pas d’histoire mais plutôt l’appel au concret du quotidien pour faire entrer quelque peu dans le mystère de ce Roi-Berger, évoqué depuis si longtemps dans le premier Testament, et enfin là, au milieu d’eux, sans qu’ils le reconnaissent. Rappelons-nous de Michée 2,12-13 : « Je vais te rassembler Jacob, tout entier (…) comme un troupeau au milieu de son pâturage. (…) Il est monté devant eux, ils ont ouvert une brèche, ils ont passé une porte, ils sont sortis par elle ; le roi est passé devant eux, le Seigneur à leur tête. » Sans compter le psaume 22, le Cantique des cantiques par exemple 1,7 « Explique-moi donc, toi que j'aime, où tu feras paître » et tant d’autres références.

Jésus, le Berger – Jésus, la Porte : deux thèmes s’entrelacent et s’éclairent l’un l’autre.

Oui, Jésus se dit Berger – et ainsi, il se dit Dieu, cela ses auditeurs ne le comprennent que trop bien.

Il se dit aussi Porte : encore un sujet que nous retrouvons dans le Cantique (4,2 « j'entends mon chéri qui frappe! Ouvre-moi, ma sœur, ma compagne ») et jusqu’à l’Apocalypse au chapitre 3 v.8 « j’ai placé devant toi une porte ouverte que nul ne peut fermer » et v.20 « voici, je me tiens à la porte et je frappe… ».

Du Berger, je retiens aujourd’hui que les brebis reconnaissent sa voix… cette voix, il me faut l’écouter, l’entendre, faire le silence nécessaire à la percevoir… et il me sera donné de la reconnaître ; je pourrai alors suivre mon Berger… oui, j’aime le « suivre » parce que je sais qui je suis : ce n’est ni un voleur ni un brigand, c’est celui qui est venu pour offrir la Vie.

Et Jésus est aussi cette Porte elle-même, par laquelle il me propose d’aller et venir, d’entrer et de sortir : avec la sécurité, il m’offre la liberté : la sécurité du bon pâturage où l’on trouve « de quoi se nourrir », « en abondance ».

jeudi 19 mai 2011

Je suis venu

Jn 9

39Et Jésus dit alors : « C'est pour un jugement que je suis venu dans le monde, pour que ceux qui ne voyaient pas voient, et que ceux qui voyaient deviennent aveugles. » 40Les Pharisiens qui étaient avec lui entendirent ces paroles et lui dirent : « Est-ce que, par hasard, nous serions des aveugles, nous aussi ? » 41Jésus leur répondit : « Si vous étiez des aveugles, vous n'auriez pas de péché. Mais à présent vous dites “nous voyons” : votre péché demeure.

Esprit Saint, fais-moi voir !


C’est pour un jugement que je suis venu : pour qu’il y ait une différence, un changement, pour que le monde ne soit plus comme avant.

Est-ce que nous serions aveugles ? C’est sans doute une vraie question à se poser : est-ce que je ne me leurre pas ? Etre aveugle n’est pas grave, puisque le Messie nous offre sa lumière, mais se croire clairvoyant, croire qu’on connaît le Messie, qu’il est assez connu pour ne plus surprendre.

Jésus est venu, Jésus vient, il passe dans nos vies, il nous voit et nous donne de voir, de le voir.

Nous pouvons alors répondre à sa question : Crois-tu ?


Seigneur, je te rends grâce pour ta venue en ce monde, pour tes gestes de bonté, pour ton enseignement qui passe à travers tes gestes et tes paroles.

mercredi 18 mai 2011

C'est celui qui te parle

Jn 9

35 Jésus apprit qu'ils l'avaient chassé. Il vint alors le trouver et lui dit : « Crois-tu, toi, au Fils de l'homme ? » 36 Et lui de répondre : « Qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? » 37Jésus lui dit : « Eh bien ! Tu l'as vu, c'est celui qui te parle. » 38 L'homme dit : « Je crois, Seigneur » et il se prosterna devant lui.

Esprit Saint, rends-moi disponible au moment de la rencontre.


Jésus apprit : les rumeurs vont bon train, sans doute à l’instigation des Pharisiens. Que cette exclusion serve d’exemple ! Mais pour Jésus cela signifie autre chose : l’homme est seul maintenant : tous l’ont abandonné : les voisins curieux, les parents craintifs, les religieux qui savent… L’homme n’a plus aucun appui, seulement quelqu’un qui l’a guéri et qui a poursuivi sa route et « il ne sait pas où il est ». Pourtant, Jésus n’est jamais loin !

Il vint alors le trouver : c’est le moment d’une vraie rencontre voulue par Jésus. Et – comme si souvent – Jésus l’aborde par une question.

Crois-tu, toi : « nous savons, nous » « crois-tu, toi »… une connaissance qui s’impose de l’extérieur à la collectivité… face à une affirmation intérieure et personnelle. Pour d’autres, la foi fut préalable à la guérison : « ta foi t’a sauvé ». Pour l’aveugle, aucune condition de départ, même pas celle de solliciter. Avec lui, la question de la foi vient ensuite. A chacun son chemin !

Qui est-il ? Extraordinaire bonhomme ! Il ne s’en laisse jamais imposer : s’il dit oui, il saura à qui !

Tu l’as vu : Jésus lui a offert la lumière, ainsi il peut voir le Fils de l’Homme !

c’est celui qui te parle : souvent Jésus dit « c’est moi ! », ici il dit « c’est lui ». Il renvoie au Messie comme à un autre, car la foi ne peut se confondre avec la reconnaissance pour le miracle. C’est Jésus qui a été trouver l’homme ; il s’approche mais son langage reste à distance ; il a libéré l’aveugle de sa nuit, ce n’est pas pour lui reprendre cette liberté en lui imposant quoi que ce soit, fut-ce la présence du Messie.

Je crois, Seigneur : Jésus est prudent dans son approche, mais quel homme de bonne volonté peut résister à son regard ? Tant d’autres ont été séduits !

et il se prosterna : lui qui a tenu tête à toute une cour de Pharisiens, le voilà, seul à seul avec Jésus, qui reconnaît son Seigneur et Maître. C’est bien jusqu’au fond de son âme que la Lumière brille…


Seigneur, toi qui jamais ne t'imposes, permets-moi de dire ce "Je crois" en toute liberté et joie.

mardi 17 mai 2011

Ils le jetèrent dehors

Jn 9

28. Les Pharisiens se mirent alors à l'injurier et ils disaient : « C'est toi qui es son disciple ! Nous, nous sommes disciples de Moïse. 29. Nous savons que Dieu a parlé à Moïse tandis que celui-là, nous ne savons pas d'où il est ! » 30. L'homme leur répondit : « C'est bien là, en effet, l'étonnant : que vous ne sachiez pas d'où il est, alors qu'il m'a ouvert les yeux ! 31. Dieu, nous le savons, n'exauce pas les pécheurs ; mais si un homme est pieux et fait sa volonté, Dieu l'exauce. 32. Jamais on n'a entendu dire que quelqu'un ait ouvert les yeux d'un aveugle de naissance. 33. Si cet homme n'était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. » 34. Ils ripostèrent : « Tu n'es que péché depuis ta naissance et tu viens nous faire la leçon ! » ; et ils le jetèrent dehors.


Esprit Saint, éclaire pour moi cette parole qui m’est donnée ce matin.


c’est toi qui es son disciple : quelle plus belle reconnaissance ? Mais le texte nous dit que cela résonne telle une injure.
nous, nous sommes : toujours ce collectif insistant… Car il leur faut opposer Jésus à Moïse. Il est confortable de faire référence à la Loi, surtout si elle est figée, il est honorable d’être rattaché à une tradition : on a ses références, même si elles sentent quelque peu le moisi… l’important est de « savoir » : celui-là, nous ne savons pas d’où il vient. Ou plutôt, ils ne le savent que trop, et cela ne fait pas bon genre de venir de Galilée…
nous savons... nous ne savons pas : pourtant ils avaient dit « nous savons, nous » Ils ne puisent qu’à la source de leurs connaissances et celle-ci s’épuise bien vite devant ces évènements hors normes. Ils ne se sont pas encore laissés « ouvrir les yeux ».
jamais on n’a entendu dire : voilà le problème, que fait-on devant une telle nouveauté ?
tu n’es que péché depuis ta naissance : ceux qui se croient savants n’aiment guère se laisser enseigner… mais leur colère les aveugle : si naître aveugle est punition pour faute, guérir signifie être justifié, et même clairvoyant… ce qui est bien le cas de l’ancien aveugle. A la lucidité, il ajoute d’ailleurs l’humilité et le courage.
et ils le jetèrent dehors… exclu par son handicap, il aurait eu « le droit » de venir à la synagogue en homme libre, mais c’est pour interrogatoire qu’il y fut convoqué, et le voilà déjà dehors… mais c’est en lui que la lumière brille.


Seigneur, tu es plus grand que notre cœur qui nous condamne parfois, tu es plus grand que « les autorités » qui condamnent et excluent, toi seul nous justifie, en toi seul est notre liberté.

lundi 16 mai 2011

Vous n'avez pas écouté !

Jn 9

24.Une seconde fois, les Pharisiens appelèrent l'homme qui avait été aveugle, et ils lui dirent : « Rends gloire à Dieu ! Nous savons, nous, que cet homme est un pécheur. » 25.Il leur répondit : « Je ne sais si c'est un pécheur ; je ne sais qu'une chose : j'étais aveugle et maintenant je vois. » 26.Ils lui dirent : « Que t'a-t-il fait ? Comment t'a-t-il ouvert les yeux ? » 27Il leur répondit : « Je vous l'ai déjà raconté, mais vous n'avez pas écouté ! Pourquoi voulez-vous l'entendre encore une fois ? N'auriez-vous pas le désir de devenir ses disciples vous aussi ? »


Esprit Saint, fais que j’écoute et réécoute cette Parole vive qui m’est offerte aujourd’hui.


Nous savons, nous : autrement dit, nous (notre clan, notre institution, …) sommes les seuls à avoir la vérité… ce ne sont pas les premiers ni les derniers à s’exprimer ainsi, sous une forme ou sous une autre.
que cet homme est un pécheur : quel jugement, mais surtout quelle ironie : affirmer pécheur le seul homme que le péché n’ait pas atteint ! A côté de ces savants, l’aveugle fait preuve de sagesse et de modération : je ne sais pas… (à propos de Jésus) mais je sais… (à propos de lui-même). Il s’en tient à son vécu face aux élucubrations des autorités.
Que t’a-t-il fait ? Qu’est-ce que Jésus lui a fait ? Il l’a tiré de sa nuit, il l’a remis à neuf par un passage par Siloé, il l’a « envoyé » en pleine lumière… voilà ce que Jésus a fait ! Comment ? Avec la terre et l’eau, nos compagnes de chaque jour.
Troisième interrogatoire… Jean, qui aime tant manier l’ironie, va s’en donner à cœur joie dans ce récit où un aveugle de naissance, un exclu de la société, se met à voir jusqu’au fond de l’âme des Pharisiens. Lui qui découvre les formes et les couleurs, il déchiffre le visage de ces religieux si mal-à-l’aise face à l’incompréhensible.
vous n’avez pas écouté : étiez-vous distraits, ou trop bavards, ou, pire, de mauvaise foi (c’est le cas de le dire !) ?
entendre encore une fois : écouter, pour entendre et réentendre, dans un désir de devenir disciple ; dans cette hypothèse provocatrice adressée à ses juges, voilà que l’aveugle a une parole prophétique. Oui, c’est bien le désir de Dieu qui est le meilleur guide. Oui, c’est en écoutant que l’on devient disciple ! En voilà un qui aurait pu être disciple de St Benoît !


Seigneur, fais que j’évite de mériter ce reproche : tu n’as pas écouté ! Dans mon désir de te suivre, donne-moi une oreille attentive à ta voix.

dimanche 15 mai 2011

Jésus est le Christ

Jn 9

22Ses parents parlèrent ainsi parce qu'ils avaient peur des Juifs. Ceux-ci étaient déjà convenus d'exclure de la synagogue quiconque confesserait que Jésus est le Christ. 23Voilà pourquoi les parents dirent : « Il est assez grand, interrogez-le. »

Esprit Saint, toi qui es plus grand que nos peurs, donne-nous ta lumière.


ils avaient peur : peur d’être exclus ! Certes, nous avons quelque peu pris conscience aujourd’hui de l’horreur de toutes les formes d’exclusion, mais sans doute aussi est-il impossible d’éradiquer toute forme d’exclusion d’une société tant il est difficile pour l’être humain de ne pas considérer ceux qui pensent autrement comme « dangereux ».

ceux-ci étaient déjà convenus : la décision est prise ! On n’écoutera pas plus loin, ni Jésus, ni ses (nouveaux) disciples ! Peut-on imaginer plus bel exemple de fermeture d’esprit ? C’est devant ce mur que se trouve l’ancien aveugle ainsi que ses parents.

quiconque confesserait que Jésus est le Christ : d’un bout à l’autre de l’évangile de Jean, nous retrouvons cette peur « des Juifs », c'est-à-dire la peur d’être exclus de la synagogue, de ne plus être considérés parmi les croyants. Beaucoup se tairont à cause de cela (7,13 ; 12,42) et cela encore le jour même de la Résurrection (20,19) ! Pourtant, il s’agit, portés par la force de l’Esprit, d’oser « rendre compte » de notre foi, surtout de ne jamais avoir honte de la confiance que nous avons mise en Jésus, que nous reconnaissons « Christ ». Jésus a parlé si souvent de cette « confession » de son nom (Mt 10,28 ; 10,32) !

interrogez-le : n’ont-ils donc peur que pour eux-mêmes ? Ne craignent-ils pas que leur propre fils soit exclu de la synagogue ? Jésus savait que l’adhésion à sa personne risque de diviser les familles : « on se divisera père contre fils » (Lc 12, 53).


Confesser que Jésus est le Christ, voilà qui nous interpelle car c’est bien là, pour nous, un défi quotidien ! Nos peurs sont différentes mais si souvent présentes. Je repense alors à cette recommandation de Jésus : « Ne vous inquiétez pas de savoir comment parler : ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous » (Mt 10, 19-20).

Seigneur, toi seul peut chasser nos peurs et mettre sur nos lèvres la parole juste.

samedi 14 mai 2011

Les Juifs refusèrent de croire

Jn 9

18Mais tant qu'ils n'eurent pas convoqué ses parents, les Juifs refusèrent de croire qu'il avait été aveugle et qu'il avait recouvré la vue. 19Ils posèrent cette question aux parents : « Cet homme est-il bien votre fils dont vous prétendez qu'il est né aveugle ? Alors comment voit-il maintenant ? » 20Les parents leur répondirent : « Nous sommes certains que c'est bien notre fils et qu'il est né aveugle. 21Comment maintenant il voit, nous l'ignorons. Qui lui a ouvert les yeux ? Nous l'ignorons. Interrogez-le, il est assez grand, qu'il s'explique lui-même à son sujet ! »

Esprit Saint, ne permets pas que nous nous perdions en vaines palabres mais donne-nous un cœur attentif aux « signes » que nous donne Jésus tout au long de sa mission.


les Juifs refusèrent de croire : quoi ? simplement « qu’il avait été aveugle et qu’il avait recouvré la vue ». Ils refusent de voir l’évidence parce qu’elle contredit leurs catégories : un homme de Dieu ne guérit pas le jour du Sabbat. Point.

Ils avaient interrogé le fils, maintenant les parents… Ont-ils l’intention de les croire, eux, ou bien s’enfoncent-ils dans les démarches pour sauver la face ?

Il est né aveugle, maintenant il voit : et bien voilà, le témoignage des parents répond à leur question. Alors, on repart sur le comment…

qu’il s’explique lui-même à son sujet : en quelques sortes, ils ont raison, ces parents. Ils n’étaient pas présents, ils ne pourraient que répéter le récit de leur fils. Celui-ci est adulte, mieux même, il « voit » maintenant. Une rencontre est une expérience personnelle, une expérience spirituelle pourrait-on dire. Comment d’autres pourraient-ils la traduire ?


Jésus offre des « signes » mais on en demande d’autres, ou bien on refuse de les voir… on « refuse de croire ». Quoi de plus évident pourtant qu’un aveugle de naissance qui se met à voir ? Le plus obvie reste inutile face au manque de foi.

Donne-moi, Seigneur, d’adhérer simplement à ta Personne, d’accueillir ta Lumière.

vendredi 13 mai 2011

C'est un prophète

Jn 9
16Parmi les Pharisiens, les uns disaient : « Cet individu n'observe pas le sabbat, il n'est donc pas de Dieu. » Mais d'autres disaient : « Comment un homme pécheur aurait-il le pouvoir d'opérer de tels signes ? » Et c'était la division entre eux. 17Alors, ils s'adressèrent à nouveau à l'aveugle : « Et toi, que dis-tu de celui qui t'a ouvert les yeux ? » Il répondit : « C'est un prophète. » 

Esprit Saint, c’est seulement dans ton souffle que je puis répondre à la question « que dis-tu de lui ? »…

les uns disaient… les autres disaient… :  Les voisins s’interrogeaient « Lui ? », « Pas lui ? », les autorités discutent aussi « Cet individu… un homme de Dieu ? », « Un pécheur ? ». Car Jésus n’est même plus nommé : aux voisins qui parlaient sans malveillance, l’aveugle a nommé Jésus. Ici, il se méfie déjà.
c’était la division : combien il est difficile d’accueillir l’inattendu, « l’incroyable », combien est spontané le besoin de comprendre, de faire rentrer dans nos catégories…
ils s’adressèrent de nouveau à l’aveugle :  étrange attitude de ceux qui méprisent cet homme…
Et toi, que dis-tu de celui qui t’a ouvert les yeux ? Ce n’est plus un récit des faits mais une opinion personnelle qu’ils demandent !

« C’est un prophète » La même parole que la Samaritaine (4,19), premier pas dans la reconnaissance de qui est Jésus. L’aveugle n’entre pas dans la discussion, il énonce en un seul mot sa conviction, comme issue du coup de cœur de la rencontre. Lui qui s’est trouvé face à face avec Jésus, lui qui a été objet de son attention, lui qui sait comment il est passé de la nuit à la lumière, il peut parler en vrai témoin. « Nous qui avons vu » dira saint Jean.


Seigneur, donne-moi cette parole vraie, simple, inspirée par ton Esprit…

Rosy

jeudi 12 mai 2011

A leur tour, les pharisiens

Jn 9
13On conduisit chez les Pharisiens celui qui avait été aveugle. 14Or c'était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux. 15A leur tour, les Pharisiens lui demandèrent comment il avait recouvré la vue. Il leur répondit : « Il m'a appliqué de la boue sur les yeux, je me suis lavé, je vois. » 

Esprit saint, montre-moi ce qu’il y a de neuf dans la Parole d’aujourd’hui.

On conduisit : décidément, ces voisins sont bien mêle-tout ! Et puis, pourquoi faut-il « conduire » cet homme puisqu’il voit maintenant : n’ont-ils donc pas encore pris la mesure de ce qui est survenu ? Combien il est difficile d’accepter l’inexplicable, de nous réjouir de ce qui nous dépasse…

chez les Pharisiens.. un jour de sabbat : la loi va donc s’en mêler et tout embrouiller. Jésus – c’est devenu une habitude – a lancé son pavé dans la mare avant de se retirer loin de la bagarre, fut-elle verbale. Que vont-ils en faire cette fois, de cette lumière reçue un jour « interdit de travail » ?
D’abord interroger, exactement comme les voisins : Comment ?? Et lui de redire sa petite histoire en l’abrégeant déjà : passe encore d’en faire le récit aux voisins étonnés, mais ces « religieux », vont-ils seulement écouter la réponse à leur « comment » ?

Seigneur, tu passes dans nos vies, tu vois, tu guéris… puissions-nous accueillir ta personne et tes dons sans mettre la barrière des pourquoi et des comment.
Rosy

mercredi 11 mai 2011

Alors moi

Jn 9

8Les gens du voisinage et ceux qui auparavant avaient l'habitude de le voir — car c'était un mendiant — disaient : « N'est-ce pas celui qui était assis à mendier ? » 9Les uns disaient : « C'est bien lui ! » D'autres disaient: « Mais non, c'est quelqu'un qui lui ressemble. » Mais l'aveugle affirmait : « C'est bien moi. » 10Ils lui dirent donc : « Et alors, tes yeux, comment se sont-ils ouverts ? » 11Il répondit : « L'homme qu'on appelle Jésus a fait de la boue, m'en a frotté les yeux et m'a dit : “Va à Siloé et lave-toi.” Alors moi, j'y suis allé, je me suis lavé et j'ai retrouvé la vue. » 12 Ils lui dirent : « Où est-il, celui-là ? » Il répondit : « Je n'en sais rien. »

Esprit saint, donne-moi de ne pas me perdre en vaines interrogations mais donne-moi de percevoir ce que Jésus veut me révéler au travers de chacune de ses paroles.


Les uns disaient… d'autres disaient… Jésus a poursuivi sa route, mais l’ancien aveugle, lui, est revenu dans son quartier. Ce n’est pas sur le parvis du temple ou au bord d’une piscine à miracles qu’il a été guéri, mais là, assis sur un seuil quelconque, et c’est là qu’il revient, qu’il retrouve sa place. Pourtant, il est tellement différent qu’il alimente la polémique : lui ? pas lui ? Les plus proches voisins, les yeux trop « habitués » à sa présence sont les moins perspicaces.

C'est moi ! Ἐγώ εἰμι ! Je suis ! C’est le « Je suis » qui survole toute l’histoire biblique, depuis le Buisson ardent jusqu’au-delà du Cédron au moment de l’arrestation de Jésus. Le « Je suis » dit par Jésus qui se promène sur les eaux du lac et effraye quelque peu ses apôtres… A son tour, l’aveugle rendu à la lumière, est devenu quelqu’un, il est capable de dire son « je suis ».

Tes yeux, comment se sont-ils ouverts ? La manie des "pourquoi" ! Pourquoi est-il aveugle ? Pourquoi est-il guéri ? Personne pour se réjouir avec lui ? Personne pour s’émerveiller ?

L'homme qu'on appelle Jésus a fait de la boue, m'en a frotté les yeux et m'a dit : “Va à Siloé et lave-toi.” Alors moi, j'y suis allé, je me suis lavé et j'ai retrouvé la vue. » Il l’a bien vu, ce Jésus, il peut le nommer, il peut même le reconnaître publiquement comme son guérisseur. Le récit est court mais précis : la boue – aller – se laver – voir. Il répète la séquence avec le petit lien qui marque son obéissance : alors moi. Car il a su s’éloigner de Jésus, prendre la juste distance de la confiance.

Où est-il, celui-là ? Encore une mauvaise question ! Mais pourquoi ces voisins veulent-ils savoir où est Jésus ? Qu’espèrent-ils ? Que Jésus ait laissé son adresse avant de s’éloigner de l’aveugle ??


Alors moi… au plus profond de sa nuit, l’aveugle a entendu cette voix qui lui ordonne et il s’exécute sans tarder. Donne-moi, Seigneur, cette oreille attentive à tes mots, donne-moi cette promptitude à réaliser tes désirs.