jeudi 31 décembre 2015

et lui n'en sait rien



Éphraïm se mêle aux autres peuples, Éphraïm est une galette qu’on n’a pas retournée ! Des étrangers dévorent sa force, et lui n’en sait rien ; ses cheveux ont blanchi, et lui n’en sait rien. L’orgueil d’Israël témoigne contre lui, ils ne reviennent pas au Seigneur, leur Dieu ; malgré tout cela, ils ne le cherchent pas.
Osée 7, 8-10  (traductionliturgique

Viens Esprit de Jésus, viens éclairer nos routes
Viens nous apprendre à lire la Parole pour en vivre.

Éphraïm se mêle aux autres peuples,
Sous entendu il perd sa spécificité, son identité. Plus rien ne le distingue dans son agir, dans sa foi. Il participe aux cultes idolâtriques, il recourt aux alliances politiques, pour tenter de garder un semblant de paix…

Éphraïm est une galette qu’on n’a pas retournée !
Et revoici notre Osée boulanger. Une galette pas retournée, apparence d’un coté : bon à manger. Réalité : immangeable ! Ou trop cuit d’un coté, et pas cuit de l’autre…

Des étrangers dévorent sa force, et lui n’en sait rien ;
Il est absorbé par l’ennemi, il ne mesure pas combien ses alliances politiques, au lieu de lui procurer la liberté, l’ont asservi. Il est devenu vassal, épuisant ses ressources en impôts, perdant sa liberté. Et il n’en a pas conscience ! et ne peut donc se reprendre, s’amender…

ses cheveux ont blanchi, et lui n’en sait rien.
Même inconscience. Le peuple ne se voit pas tel qu’il est. Il s’imagine encore tel qu’aux heures de sa force et de sa gloire. Il n’a pas pris la mesure de son déclin,…

L’orgueil d’Israël témoigne contre lui, ils ne reviennent pas au Seigneur, leur Dieu ; malgré tout cela, ils ne le cherchent pas.
Aveuglé, n’ayant pas une image juste de lui-même, le peuple se croit en bon état, fort. Il a oublié sa source, son Dieu. Celui qui lui a donné la liberté, la terre, la vie. Alors qu’il est devenu pauvre et démuni, alors que l’ennemi le menace de destruction totale, il continue à être aveuglé. Il ne revient pas au Seigneur, il ne retourne pas à sa source.

Seigneur, quand nous errons loin de toi, fais nous revenir. Seigneur, quand nous t’oublions, quand notre vie n’est pas digne du baptême que nous avons reçus, ouvre nos yeux, fais nous prendre conscience de nos égarements, fais nous revenir à toi. 

mercredi 30 décembre 2015

Comme un four brûlant



Dans leur malice, ils amusent le roi, et par leurs mensonges, les princes. Tous, ils sont adultères, comme un four brûlant, que le boulanger cesse d’attiser depuis qu’il a pétri la pâte jusqu’à ce qu’elle ait levé. Au jour de notre roi, les princes, embrasés par le vin, se rendent malades ; on tend la main aux railleurs. Par leur complot, ils ont rendu leur cœur pareil au four dont le boulanger sommeille toute la nuit et qu’un feu violent fait brûler au matin. Tous, comme un four, ils sont embrasés : ils dévorent leurs juges ; tous leurs rois sont tombés, pas un d’entre eux ne crie vers moi !
 Osée 7, 3-7  (traductionliturgique

Viens Esprit de Jésus,illumine ce jour de ta clarté

Dans leur malice, ils amusent le roi, et par leurs mensonges, les princes.
Le passage que nous lisons aujourd’hui est réputé obscur parmi les exégètes. Il nous faut accepter que nous ne saisissons pas toujours ce que l’auteur a voulu dire, à quels événements il fait allusion, etc. Les versets présents semblent manifester le peu de cas que fait le peuple de ses rois, de ses princes. Ils les amusent par leur malice, mais ne les respectent pas. Dans le Royaume du Nord l’instabilité politique est forte avec des changements de rois, de dynasties très fréquents. Le peuple a tôt fait de repousser ceux qu’ils avaient auparavant acclamés.

Tous, ils sont adultères, comme un four brûlant, que le boulanger cesse d’attiser depuis qu’il a pétri la pâte jusqu’à ce qu’elle ait levé.
Osée nous avait habitué à l’image des épousailles, de la prostitution, etc. Maintenant il utilise une image boulangère. Serait-il du métier ? nous n’en savons rien. Tous adultères : il semble ici qu’il use de cette image pour décrire les relations du peuple à son roi, il en change bien facilement… ils s’échauffent pour un et puis le laissent bien vite tomber.

Au jour de notre roi, les princes, embrasés par le vin, se rendent malades ; on tend la main aux railleurs. Par leur complot, ils ont rendu leur cœur pareil au four dont le boulanger sommeille toute la nuit et qu’un feu violent fait brûler au matin.
Les complots contre les rois se succèdent rapidement, les princes s’emballent pour prendre la place du roi, ils sont comme un feu qui couve, prêt à s’enflammer.

Tous, comme un four, ils sont embrasés : ils dévorent leurs juges ; tous leurs rois sont tombés, pas un d’entre eux ne crie vers moi !
Où Osée voulait-il en venir par cette image ? nous y voici : l’instabilité politique, l’instabilité des juges et des rois, ruine le Royaume. Les solutions que la politique fait chercher dans les alliances risquées avec la Syrie entre autres, pèchent toutes par un point essentiel : personne ne se tourne vers le Seigneur, personne ne le consulte, personne ne cherche à éclairer son esprit, à discerner le chemin le plus sage, en se tournant vers le Seigneur. La loi que le Seigneur a donnée comme chemin de vie, n’est plus lue, n’est plus connue, n’est plus vécue. Dans la situation de détresse où se trouve le Royaume du Nord, personne ne se tourne vers le Seigneur…

Seigneur, apprends-nous à te placer au cœur de tous nos questionnements, de tous nos discernements. Que ton Esprit nous éclaire encore et toujours, tout au long du jour.

mardi 29 décembre 2015

Quand je voulais guérir Israël

Quand je voulais guérir Israël, alors s’est dévoilée la faute d’Éphraïm, et les méfaits de Samarie, car ils pratiquent le mensonge. Le voleur s’introduit dans les maisons, et au-dehors sévit le brigand. Ils ne disent pas dans leur cœur que je me souviens de tous leurs méfaits ; à présent leurs œuvres les encerclent, elles sont là devant moi.
Osée 7, 1-2   (traduction liturgique

Viens Esprit de Jésus, illumine nos cœurs et nos esprits
Viens nous conduire sur les chemins de la vie.

Quand je voulais guérir Israël,
Osée affectionne le vocabulaire médical pour dire la volonté du Seigneur de sauver encore et toujours son peuple. Il veut le guérir.

alors s’est dévoilée la faute d’Éphraïm, et les méfaits de Samarie,
« L’auscultation médicale » du peuple révèle sa maladie : La faute d’Ephraïm apparait au grand jour, les méfaits de Samarie avec. Samarie est la capitale du Royaume du Nord, vouée à la chute prochaine face aux assaillants assyriens.

car ils pratiquent le mensonge.
Et la source des maux est le mensonge, l’absence de vérité. Le peuple honore Dieu des lèvres, et son cœur est loin de lui, disait un psaume.

 Le voleur s’introduit dans les maisons, et au-dehors sévit le brigand.
Autrement dit, partout sévit le mal, au-dedans et au-dehors. Le peuple appartient au Seigneur, mais d’autres s’en emparent. Des idoles les attirent, ravissent leur cœur.

 Ils ne disent pas dans leur cœur que je me souviens de tous leurs méfaits ; à présent leurs œuvres les encerclent, elles sont là devant moi.
Si le peuple pense que Dieu est aveugle, il se trompe. S’il pense que Dieu ne voit pas ses méfaits, il se fourvoie. Leurs œuvres les suivent, elles éclatent au grand jour.

Seigneur, donne-nous la droiture du cœur, donne-nous la simplicité du cœur. Garde-nous d’errer ça et là, loin de toi, à la quête du bonheur que toi seul peut donner.

dimanche 27 décembre 2015

Je prépare une moisson



Dans la maison d’Israël, j’ai vu des choses monstrueuses, là où se prostitue Éphraïm, où Israël se rend impur. Pour toi aussi, Juda, je prépare une moisson : je changerai le sort de mon peuple.
Osée 6, 10-11   (traduction liturgique

Viens Esprit de Jésus, viens ouvrir nos yeux
Viens éclairer nos cœurs et nos esprits
Donne-nous le discernement que nous suivions tes chemins

Dans la maison d’Israël, j’ai vu des choses monstrueuses, là où se prostitue Éphraïm, où Israël se rend impur.
L’oracle de jugement se poursuit. Le prophète parle au nom du Seigneur, il déclare combien lorsque le Seigneur pose son regard sur les agissements du peuple, dans le royaume du Nord, il est désolé. Il voit des choses monstrueuses ! Il parle à nouveau de prostitution : allusion à certains cultes cananéens où se pratiquait une prostitution sacrée. Allusion aussi à la manière dont le Seigneur en Osée, présente l’alliance comme une union sponsale. L’infidélité du peuple est alors perçue comme une prostitution.

 Pour toi aussi, Juda, je prépare une moisson : je changerai le sort de mon peuple.  
La moisson dans ces oracles prophétiques a une connotation eschatologique. Elle dit le jugement final basé sur la récolte. Le jugement final est comme la moisson. On récolte ce qu’on a semé. La qualité de la vie est mesurée à la qualité des fruits.
L’adresse à Juda alors qu’il était question d’Israël dans le verset précédent, montre que le prophète utilise la situation périlleuse du Royaume du Nord pour mettre en garde celui du Sud : que Juda évite de prendre le chemin des égarements d’Ephraïm.
L’annonce d’un changement du sort du peuple, est espérance. Même dans la pire détresse Dieu peut encore agir, il peut encore sauver, il peut sauver le peuple dont la conduite mauvaise avait promis à un jugement sévère.

Seigneur, aujourd’hui encore, fais connaître ton nom de miséricorde à tous les hommes.
Seigneur, aujourd’hui encore, lorsque nos actes nous condamnent fais-nous découvrir en toi, le chemin du changement, de la conversion.